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Profession de Foi de l’Imam Birgivi

 

 

~ qu’Il soit Glorifié et Exalté ~

 

 

Pour commencer, je supplie tous les Musulmans de croire, de dire, et de confirmer ceci avec leur cœur :

Il n’y a pas d’autre dieu qu’Allâh, seul à être digne d’être adoré, obéi, et aimé.

Il n’a pas d’associé, ni quoi que ce soit comme Lui. Il ne mange pas, ne boit pas, ne dort pas, n’engendre pas, ni n’est engendré. Il n’a pas de femme, de fils, ou de fille. Il n’existe ni dans un lieu, ni dans un moment. Il est ni sur la terre, ni dans le ciel, ni sur ta droite ni sur ta gauche, ni en dessous ni au-dessus. Il n’a pas de forme, de couleur, de visage, de mains ou de pieds [1]. Il ne craint pas, ne souffre pas, n’est pas attristé, ne change pas et est exempt de tous défauts. Il est différent de tout ce que nous connaissons ou pouvons imaginer.

Il n’a pas d’âge. Il a toujours été, et continuera d’être après le après, pour toujours. Il est Subsistant par Lui-même, et ne dépend de rien. Son essence Lui est propre. Elle est inconnue de tous, à part de Lui, et elle est constante. Il a la priorité sur tout. Il a tout créé à partir de rien et tout peut être réduit à rien par Sa Volonté. Rien ne peut Lui résister, et aucune difficulté ne L’affecte. Pour Lui, créer sept cieux et sept terres revient au même que créer une mouche.

Personne ne peut L’influencer, Le dominer, ou Le juger, et Il régit tout et tous. Il n’a besoin de personne et toute chose à besoin de Lui. Aucun bien ou aucun mal ne peut L’atteindre, d’où que ce soit et de qui que ce soit, même si tous les infidèles se mettaient à avoir Foi en Lui ou si tous les pécheurs devenaient obéissants. Toute l’adoration dirigée vers Lui, depuis le début des temps jusqu’à la fin, ne Lui bénéficie nullement. Si personne n’avait jamais cru en Lui, cela ne Lui nuirait en rien.

Il est Un, Seul et Unique. Il est Éternel, Omniscient et Parfaitement Connaisseur de tout ce qui est dans les cieux et la terre, que la chose soit observable ou cachée à l’humanité. Il connait le nombre exact de toutes les feuilles sur les arbres, le nombre de grains de blé et de grains de sable. Rien ne Lui est inconnu. Il connaît les parties de chaque ensemble, le passé, le présent et l’avenir de toute existence. Il sait ce que vous faites, ce que vous dites, pensez, et ressentez, ce que vous montrez et ce que vous cachez. Il a connaissance de tout ce qui est visible et invisible, de ce qui est et de ce qui est à venir. Il ne peut pas se tromper, ni manquer ou oublier tout ce qu’Il sait. Sa connaissance existait avant qu’il n’y ait quoi que ce soit à savoir : Sa science est incréée, comme Lui.

Allâh Voit tout et Entend tout. Il voit la minuscule fourmi noire marchant sur une pierre noire dans la plus sombre des nuits, et entend ses pas. Si tu chuchotes à l’oreille de quelqu’un et que ni lui, ni même toi n’entendez ta voix, sache que Allâh Lui entend ta voix forte et claire. Il n’a pas d’yeux, ni d’oreilles [2], mais Il entend et voit sans aucun sens.

Toute volonté est Sienne. Il fait ce qu’Il veut. Rien ne se passe ou n’existe sans Sa volonté. Il n’a pas de besoins ou de désirs. Aussi forts soient-ils, les souhaits d’une personne ne peuvent influencer Sa volonté et Le faire agir. Chaque atome dans l’univers existe parce qu’Il l’a voulu. Le bien et le mal sont tous deux Sa volonté. S’Il ne le voulait pas, les fidèles n’auraient pas pu croire et Lui avoir obéi par leur volonté. Il est celui qui veut la mécréance du mécréant, et le péché du pécheur. S’Il le voulait, il n’y aurait ni péché, ni mal. Même une mouche ne peut déplacer son aile sans qu’Il ne le veuille. Ce que l’homme fait, Allâh le lui fait faire. Si Allâh l’avait voulu, tous les gens auraient été pieux. S’Il l’avait voulu, tous les gens auraient été mauvais. Alors pourquoi n’a-t-Il pas voulu que tout le monde soit pieux et a voulu que certains soient pécheurs? La réponse est que personne n’a le droit de L’interroger [3]. Il est absolu, un, unique dans Sa volonté et dans Ses actions.

Cependant, il y a une raison et une sagesse divine dans ce qu’Il fait, que les êtres humains ne peuvent pas comprendre. Il y a toujours un avantage pour tous. Même si tu ne peux pas savoir, sache qu’il y a de nombreux bienfaits cachés dans l’existence des serpents venimeux, des scorpions, de la vermine et des insectes et dans toutes les autres choses que nous associons à la souffrance et au malheur. Il est obligatoire pour tous les croyants de croire en cela, et de croire qu’il en a toujours été ainsi, et qu’il en sera toujours ainsi.

La volonté de Dieu est éternelle comme Il l’est, incréée. Allâh est Tout-Puissant : Toute la puissance Lui appartient. Sa puissance est seulement subordonnée à une chose : Sa volonté. Seulement ce qu’Il fait, vient à exister; seulement ce qu’Il fait, se produit. Il n’y a rien qu’Il ne puisse faire. Il a ramené les morts à la vie, fais marcher et parler les pierres et les arbres, fait disparaître et réapparaître les étoiles, a transformé la terre en or et l’or en terre, fais couler les rivières vers le haut, a élevé ceux qu’Il aimait par-dessus les sept cieux puis les a ramenés, les a conduits de l’extrémité orientale du monde à son extrémité occidentale en un instant. Il est celui qui est capable de tout par Sa puissance, laquelle est éternelle comme Lui, se traduisant ensuite par la création et elle est inépuisable.

Chaque mot, chaque son, tout ce qui est dit et entendu Lui appartient. Ses commandements, ses ordonnances et jugements qui s’appliquent à Sa création, se trouvent dans Ses mots. Ceux-ci sont contenus dans le dernier livre Divin, le Saint Coran, qui comprend tous les autres livres saints précédents. Le Coran est Sa Parole finale, dont le sens est infini et éternel.

La Parole de Allâh est silencieuse. Elle n’a pas besoin d’une langue ou de lèvres pour être prononcée, pas plus qu’elle ne nécessite des oreilles pour être entendue, ni qu’elle n’a besoin des lettres pour être écrite ou des yeux pour être lue.

Allâh est le créateur de tous et de tout. Il n’y a personne d’autre qui créé, à part Lui. Il est celui qui a créé l’œil et ce qu’il voit, la main et ce qu’elle fait, la langue et ce qu’elle dit. Il est celui qui nous a créés ainsi que nos actes – l’ensemble, les parties, l’essence et les attributs des hommes et des djinns. Les mondes et les cieux, les diables, les bêtes, les plantes, les roches et les bijoux, tout ce qui peut être vu, ressenti et imaginé, l’invisible et l’inimaginable, sont créés par Allâh à partir de rien. Lui seul existait alors que rien n’existait. Il a créé la création, non pas parce qu’Il en avait besoin, mais pour manifester Son amour, Sa volonté, Sa sagesse, Sa puissance et Sa compassion.

Donc : Il est avant l’avant. Il n’est pas devenu ; Il a toujours été. Il est après le après, éternel : Il sera toujours. Il est un, seul et unique, sans associé. Il est à l’origine de tout et de tous. Toute chose à besoin de Lui, alors qu’Il n’a besoin de personne et de rien. Il dit « Soit » et cela suffit. Tout disparaîtra quand Il dira « Disparaissez ». Il est le créateur, ne portant aucune ressemblance avec ce qu’Il a créé. Il est le Subsistant par Lui-même, indépendant, sans besoins.

Ce sont là des choses essentielles que les êtres humains peuvent comprendre au sujet de la perfection de leur Pourvoyeur et ils doivent croire en Lui, L’aimer et Lui obéir.

Wa Allâhu a’alam

 

Notes :

L’Imam Birgivi رحمه الله est un savant Musulman Ottoman du 16ème siècle. Il est née en 1522 à Balikesh (Turquie) et il est mort en 1573. Il est l’auteur d’un ouvrage majeur dans la science de la Tazkiyah (purification). Qu’Allâh lui fasse Miséricorde.

[1] et [2] C’est-à-dire dans le sens littéral, car si on accepte la définition littérale de ces mots, alors d’après le dictionnaire, une main (par ex.) est un organe de la préhension, composé de doigts, d’os, de peau, de poils, situé à l’extrémité d’un bras, etc. Ce sont là les attributs imparfaits et limités des créatures et il ne sied pas que l’on attribue à Allâh ces basses caractéristiques humaines, sans quoi on tombe dans l’anthropomorphisme. Face à ce type d’Attributs Divins, le Musulman peut alors choisir :

1/ d’adopter la voie de la majorité des Salafs as-Salih (Pieux Prédécesseurs) qui consiste à croire en ce que Allâh s’est Lui-même attribué dans Son Livre tout en laissant le sens à Allâh (at-Tafwid), ou bien,

2/ d’ adopter une des interprétations (at-Ta’wil) qui ont été données par les Savants instruits et bien guidés qui, pour reprendre l’exemple de la Main, ont expliqués qu’il peut s’agir de la Puissance d’Allâh, de Sa générosité, de Son Soutien, etc.

Mais dans la quasi totalité des cas, les ‘Ulamas Sunnites ont rejetés le sens strictement littéral.

[3] Al Imâm Abû Bakr Al-Bayhaqî رحمه الله a dit : «  […] On n’interroge pas Allâh sur ce qu’Il fait, sur ce qu’Il créé et sur ce qu’Il veut d’une interrogation ayant le caractère d’une objection et d’une interpellation. La preuve en est Sa Parole : « Il n’est pas interrogé sur ce qu’Il fait, ce sont plutôt eux qui devront rendre compte [de leurs actes]. » [Qour’an, Sûrah 21 – Âyah 23]. Réf : Prédestination et Libre-Arbitre en Islam, Al-Bayhaqi / Al-Qachani, Ed. Iqra]

La Véritable Croyance des Savants de Deoband

 

Mise au point des Savants de Déoband contre les calomnies et mensonges sur leur Dogme (‘Aqida) [1]

 

 

Deoband

 

 

INTRODUCTION :

Cette mise au point sur la véritable Croyance des Savants de Déoband (Déobandis) provient de l’ouvrage Al-Muhannad ala ‘l-Mufannad. Ce livre concis a été écrit en réponse aux calomnies propagées par les détracteurs et a été accepté et approuvé à l’unanimité par le Deobandi Akaabir (les plus grands savants de Deoband). Il définit de manière adéquate les croyances, pratiques et Maslak (l’enseignement) des ‘Ulama de Deoband qui ont transmis fidèlement les croyances et les pratiques de Ahlus Sunnah Wa’l Jama’a tel que codifiés par les quatre écoles (madhhab) du Fiqh (Malikite, Hanafite, Shafé’ite, Hanbalite) et les deux madhhab dans la ‘Aqeedah (Asha’rite et Matouridite). Les ‘Ulama de La Mecque, de Médine, de Damas et du Caire, ont tous confirmé la véracité du contenu de ce livre.

Le livre est très important en ces temps où beaucoup de ‘Ulama qui prétendent l’affiliation aux enseignements de Deoband, ont été indéniablement infiltrés et influencés par toute une série de croyances et de pratiques déviantes, principalement en provenance (mais pas exclusivement), des déviances des pseudo-Soufis, du Salafisme et du modernisme. Toute croyance ou pratique qui entre en conflit avec le contenu défini dans Al-Muhannad  est baatil (incorrecte) et n’a aucun lien avec les ‘Ulama de Deoband.

Ce qui suit est une série de questions / réponses tirées d’Al-Muhannad. Ces questions ont été adressées aux ‘Ulama de Deoband par les ‘Ulama du Hijaz. Les réponses ont été écrites par Shaykh Khalil Ahmad Saharanpuri et ont été approuvées et adoptées à l’unanimité par les ‘Ulama de Deoband de cette époque.


LE CREDO DES ‘ULAMA DE DEOBAND

[Déclaration des ‘Ulama du Hijaz]

Au nom d’Allâh, le Tout Miséricordieux, le Très Miséricordieux.

Chers nobles ‘Ulama et grands savants, [certaines] personnes ont attribué à votre noble cour les croyances des Wahhabites, et ils ont produit des documents et des traités que nous avons du mal à comprendre à cause d’une différence de langue. Nous espérons donc que vous pourrez nous informer de la réalité de la situation. Nos demandes porteront principalement sur les questions sur lesquelles il y a des désaccords bien connus entre les Wahhabites et Ahl al-Sunna wa l-Jama’a.


REPONSE DES ‘ULAMA DE DEOBAND

Au nom d’Allâh, le Tout Miséricordieux, le Très Miséricordieux

De Lui, nous cherchons l’aide et l’octroi du succès, et dans Sa Main se trouvent les rênes de la vérification.

Tout en louant (Allâh), et en envoyant des prières et des salutations (sur Son Prophète), (je dis) :

Il faut savoir, avant de commencer à répondre, que nous et nos Mashayikh – qu’Allâh soit satisfait d’eux tous – et l’ensemble de notre groupe et de notre congrégation sommes, par la grâce d’Allâh :

– Disciples (dans le Fiqh) du guide de la création, du pic de l’Islam, le vaillant Imam, le plus grand Imam, Abou Hanifah al-Nu’man – qu’Allâh (Exalté soit-Il) soit satisfait de lui -;

– Adeptes des nobles Imams Abu al-Hasan al-Ash’ari et Abu Mansur al-Maturidi (qu’Allâh soit satisfait d’eux) dans la croyance (‘Aqida) et dans les principes fondamentaux;

– Et nous sommes affiliés, parmi les Voies des Soufis (Tassawuf), à la Voie élevée attribuée aux maîtres Naqshbandi et au chemin pur attribué aux maîtres Chisti et au chemin glorieux attribué aux maîtres Qadiri et au chemin approuvé attribué aux maîtres Suhrawardi (qu’Allâh soit satisfait d’eux tous).

Puis, deuxièmement, nous ne prononçons jamais un avis concernant la religion, à moins que nous possédions des preuves émanant du Livre, de la Sunnah et du consensus de la ‘Ummah ou de l’avis des Imams du madhhab [Hanafi], et malgré cela, nous ne prétendons pas être à l’abri de l’erreur et de l’oubli dans les égarements de la plume et du lapsus.

Ainsi, s’il est manifeste pour nous que nous nous sommes trompés dans un avis, que ce soit dans les fondamentaux ou dans les périphériques, la timidité ne nous empêchera pas de revenir dessus ni de publier la rétractation. Pourquoi ne le ferions-nous pas, alors que nos imams – qu’Allâh soit satisfait d’eux tous – sont revenu sur bon nombre de leurs avis, comme par ex. l’Imam respecté du Haram d’Allâh – Exalté soit-Il – notre imam, ash-Shafi’i – qu’Allah soit satisfait de lui – ou bien les Sahabah – qu’Allah soit satisfait d’eux – qui se sont parfois rétractés devant les avis venant d’autres Sahabas et ceci  n’est pas caché à l’observateur du hadith. Ainsi, si l’un des ‘Ulémas venait à affirmer que nous avons fait une erreur dans un avis, si cela est lié aux croyances, il doit appuyer des dires avec un texte clair provenant des imams du Kalam, et si cela est lié aux questions périphériques (Fiqh), il doit étayer son explication par l’opinion prépondérante des imams des madhhabs. Celui qui aura agit ainsi, ne verra de nous, si Allâh – Exalté soit-Il – le veut, rien d’autre que l’acceptation volontaire par le cœur et la langue, et les remerciements abondants par le cœur et les membres.

Troisièmement, originellement dans les terres de l’Inde, l’utilisation (inconditionnelle) du terme « Wahhabi » servait à désigner celui qui a abandonné le taqlid (suivi) des Imams – qu’Allah Exalté soit-Il soit satisfait d’eux -. Ensuite le champ a été élargi et son utilisation est devenue dominante pour désigner celui qui pratique la glorieuse Sunnah et qui laisse les affaires innovées répréhensibles et les coutumes laides. Ceci, jusqu’à ce que se propage à Bombay et à ses alentours que celui qui prohibe la prosternation vers les tombes des saints et la circumbulation autour d’elles, est un Wahhabi. Ainsi, celui qui déclare publiquement l’interdiction de l’usure, est appelé Wahhabi, même s’il fait partie des anciens parmi les adeptes de l’Islam et compte parmi les plus grands d’entre eux; puis son champ d’application a été élargi jusqu’à ce que ce terme devienne une insulte, et ainsi [à partir] de là, si un habitant de l’Inde dit à un homme qu’il est un Wahhabite, cela n’indique pas qu’il a une croyance corrompue, mais plutôt cela indique qu’il est un Hanafi Sunnite, pratiquant à partir de la Sunnah, évitant l’innovation (ndt : blâmable) et craignant Allah – Exalté soit-Il – dans la perpétration d’actes de désobéissance.

Depuis que nos Mashayikh – qu’Allah (Exalté soit-Il) soit satisfait d’eux – se sont efforcés de revivifier la Sunnah et qu’il ont tenté d’éteindre le feu de l’innovation, l’armée d’Iblis s’est irritée contre eux, et les voilà qui déforment leurs discours, les calomnient et concoctent des mensonges contre eux et les accusent d’être des Wahhabis, CE QU’ILS SONT POURTANT LOIN D’ÊTRE. En fait, c’est la Sunnah d’Allâh, qu’Il a institué avec respect à l’élite de Ses amis, comme Allah – Exalté soit-Il – le dit dans Son livre : « C’est ainsi que Nous avons suscité à chaque Prophète des ennemis, parmi les hommes et les djinns, qui inspirent les uns aux autres de jolis discours, par pure vanité. Et ils n’agiraient pas ainsi, si ton Seigneur le voulait. Laisse-les donc à leurs inventions mensongères ! » (Coran 6:112)

Comme c’était [le cas] avec les Prophètes – que les prières et la paix d’Allâh soient sur eux – cela doit [continuer] avec leurs successeurs et ceux qui se tiennent à leur place, comme l’a dit le Messager d’Allâh – qu’Allah le bénisse et lui accorde la paix –  :

« Nous, les assemblées des Prophètes, sommes les plus sévèrement éprouvés parmi les gens […] ». […]

Ainsi, ceux qui ont inventé des innovations, se sont inclinés vers des désirs et qui ont pris leurs désirs pour divinités et ont jeté leurs âmes dans la fosse de l’anéantissement, ces gens ont inventé contre nous des mensonges et des faussetés, et ils nous ont attribué des hérésies. Alors, quand un avis entre en conflit avec le madhhab [correct] et qu’il nous est attribué en votre présence, n’y prêtez pas attention et ne pensez de nous que du bien, et s’il y a un doute dans vos poitrines, écrivez-nous, car en effet, nous allons vous informer de la réalité de la situation et de la vérité, car vous êtes pour nous le pivot de la sphère de l’Islam.

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QUESTIONS & RÉPONSES

Nota Bene : Dans un souci de concision, nous avons choisi de ne traduire que les questions les plus fréquemment abordées et les plus pertinentes pour nos lecteurs francophones.

Questions Un et Deux : Quel est votre opinion sur un séjour prolongé (shadd al-rihal) dans le but de visiter le maître de toutes les créatures – sur lui les meilleures salutations, sur sa progéniture ainsi que sur ses compagnons? Laquelle de ces deux situations est la plus désirable et vertueuse selon vos Shouyoukh pour le visiteur : l’intention doit-elle être de le visiter lui – sur lui la paix – ou doit-il aussi avoir comme intention la visite de la mosquée? Les Wahhabites ont dit que le voyageur vers Médine la Lumineuse doit avoir pour intention (uniquement) la mosquée Prophétique.

Réponse :  Selon nous et nos Shouyoukh, visiter la tombe du maître des Messagers  – que mon âme lui soit sacrifié – compte parmi les actions les plus bénies, un acte des plus récompensés et l’un des plus fructueux dans l’élévation en degré, plutôt on peut dire qu’elle est proche de l’obligation même si son obtention se fait a travers un long voyage et un surplus de dépense de fortune et de santé. Si une personne émet l’intention de le visiter – sur lui un million de salutation et de paix – et qu’il fait également l’intention de visiter sa mosquée – qu’Allâh le bénisse et lui accorde la paix – ainsi que d’autres intentions comme celles de la visite de sites nobles (historique). La meilleure intention est celle que le vaillant ‘Allamah Ibn al-Humam a proféré, celle de visiter uniquement sa tombe – sur lui les bénédictions et la paix – et ensuite visiter la mosquée une fois arrivé, par l’immense respect et l’admiration qui lui sont dû – Allâh le bénisse et lui procure la paix – et ceci est en accord  avec ses paroles – Allâh le bénisse et lui procure la paix- : « Quiconque me vient en visiteur, sans autres objectifs que celui de me visiter, il est de mon devoir d’intercéder en sa faveur le Jour de la Résurrection. »

Ceci a été transmit du grand  Gnostique Mulla Jami qu’il séparait cette visite de celle du Hajj et ceci est plus proche de la voie des amoureux. Pour ce qui est des dires des Wahhabites vis a vis de la cité lumineuse – un millions de salutations sur son résident – selon lesquels l’intention ne doit être que pour la mosquée, avançant comme preuve sa parole – sur lui la bénédiction et la paix – : «  N’entamez pas de long voyage, sauf pour trois mosquées »,  nous la rejetons car le Hadith n’indique absolument pas une interdiction, mais plutôt si un détenteur du savoir considère avec attention, il saura que par indication ce texte prouve la permissivité [de l’intention de la visite de sa tombe], car la cause (‘illah) pour laquelle les trois mosquées sont exclues de la généralité des mosquées ainsi que des autres terrains est l’excellence qui leur est spécifique et celle-ci [l’excellence] se trouve avec plus d’abondance encore dans le noble terrain [où il est enterré], pour ce qui est du noble terrain et endroit bénit qui se juxtapose à ses membres – qu’Allâh le bénisse et lui accorde la paix –, il est encore plus vertueux que la Ka‘bah et que le Trône et le siège tels que l’ont statué nos juristes – qu’Allâh soit satisfait d’eux – et comme les mosquées sont séparées dû a leurs excellences, il est plus évident et encore bien plus évident que ce territoire bénit est séparé pour son excellence absolue.

Comme nous l’avons mentionné, la situation a été exprimée avec encore plus de détails par notre Sheykh, le grand savant, le soleil des savants de la pratique, Mawlana Rashid Ahmad al-Gangohi – qu’Allah sanctifie son puissant secret – dans son traité intitulé Zubdat al-Manasik qui concerne le sujet de la vertu de la visite de la cité illuminée et qui a été imprimé a plusieurs reprises. Il existe également un traité sur ce noble sujet du Sheykh de nos Shouyoukh, Mawlana Mufti Sadr ad-Din al-Dihlawi – qu’Allah sanctifie son puissant secret– dans lequel il a rédigé une terrible réfutation contre les Wahhabites et ceux qui sont en accord avec eux et il a produit des preuves définitives et des arguments brillants. Cet ouvrage, il l’a nommé Ahsan al-Maqal fi Sharh Hadith La Tashuddu ar-Rihal, imprimé et connu, auquel chacun peut se référer. Et Allâh – Gloire a lui – est plus savant.

Questions Trois et Quatre : Est-il (permis) qu’un homme prenne le Prophète – qu’Allâh le bénisse et lui accorde la paix – après (sa) mort, comme moyen (tawassala) dans sa supplication (dou’a)? Selon vous, est-il permis (ou non) de prendre les pieux Prédécesseurs, les Prophètes, les saints véridiques (Siddiqin), les martyrs, les Amis du Seigneur des Mondes, comme moyen (Tawassul) [2] ?

Réponse : Selon nous et selon nos Mashayikh, il est autorisé de prendre comme moyen, dans les supplications (du’as), les Prophètes, les pieux, les Amis (Waliy), les martyrs et des Saints véridiques, que ce soit au cours de leur vie ou après leur mort. En cela une personne dit : « Ô Allâh! Je prends untel comme moyen afin que Tu acceptes mon invocation et que Tu exauces ma demande », etc. comme indiqué par notre shaykh et maître Shah Muhammad Ishaq ad-Dehlawi thumma al-Muhajir al-Makki, puis clarifié par notre sheykh et maître Rashid Ahmad al-Gangohi – qu’Allâh leur fasse miséricorde – dans ses Fatawa, ouvrage aujourd’hui très répandu que de nombreuses personnes ont en leur possession, et cette question est mentionnée à la page 93 du 1er volume, donc celui qui le désire peut s’y référer.

Question Cinq : Quelle est votre position en ce qui concerne la vie du Prophète – sur lui la bénédiction et la paix – dans sa noble tombe? S’agit-il d’une question réservée à sa personne ou est-ce seulement une vie intermédiaire (barzakhiyyah) comme le reste des croyants?

Réponse : Selon nous et selon nos aînés, le Prophète est vivant dans sa tombe. Sa vie est dunyawi (c-à-d- de ce monde) libre de toutes contraintes, et cela lui est exclusif – qu’Allâh le bénisse et lui accorde la paix – ainsi qu’à tous les Prophètes – les bénédictions d’Allâh soient sur eux – et qu’aux martyrs. Sa vie n’est pas comme celle dite « barzakhi » qui est commune à tous les croyants, ou plutôt [commune] à toute l’humanité; comme explicité par l’Imam as-Suyuti dans son Inba’ al-Adhkiya’ bi Hayat al-Anbiya’ (Éclaircir l’intelligent sur la vie des Prophètes), où il a dit : « Sheykh Taqi ud-Din as-Subki a dit : « La vie des prophètes et des martyrs dans leur tombe est comme leur vie dans ce monde. La prière du prophète Mussa – paix sur lui – dans sa tombe en témoigne, car la prière exige un corps vivant … »  Il est établi à partir de cela que sa vie est dunyawi (et aussi) Barzakhi (intermédiaire) en raison de sa présence dans la sphère intermédiaire (‘alam al-Barzakh). Un excellent et complet traité a été écrit par rapport à ce sujet par notre sheykh, le soleil de l’Islam et de la religion, Muhammad [Qasim an-Nanotwi] le distributeur des sciences en vue de satisfaire le besoin de ceux qui cherchaient bénéfice [auprès de lui] – qu’Allah sanctifie son puissant secret. Il a été imprimé et il est actuellement largement disponible et répandu et son titre est « Abe Hayat » (L’eau de Vie).

Question Six : Est-ce que celui qui invoque (dou’a) dans la Mosquée du Prophète (al-Masjid an-Nabawi) face à la tombe exaltée, peut effectuer sa demande auprès de son honorable Protecteur, en utilisant le Prophète (qu’Allâh le bénisse et lui accorde la paix) comme intermédiaire (mutawassilan bi ’l-nabi) ?

Réponse : Les juristes ont divergé sur cette question, comme le mentionne Mulla ‘Ali al-Qari رحمه الله dans al-Maslak al-Mutaqassit. Il y déclare : « Sachez que certains de nos aînés tels que [l’Imam] Abu ‘l-Layth et ceux qui l’ont suivi comme [l’Imam] Kirmani et [l’Imam] Saruji ont mentionné que celui qui visite [le Prophète (qu’Allah le bénisse et lui accorde la paix )] doit se tenir face à la Qiblah ». [Imam] Hasan a rapporté la même chose sous l’autorité de l’Imam Abu Hanifah (qu’Allah soit satisfait d’eux). Il déclare ensuite, [cependant] sous l’autorité de [l’Imam] Ibn al-Humam que ce qui a été transmis d’Abu ‘l-Layth [devrait être] rejeté en raison de la narration de [l’Imam] Abu Hanifah qui rapporte d’Ibn ‘Umar (qu’Allah soit satisfait d’eux) qu’il a déclaré : « S’approcher de la tombe du Messager d’Allâh (qu’Allah le bénisse et lui accorde la paix) et se tenir face à sa tombe fait partie de la Sunnah. Ensuite, tu dois dire, « Que la paix, la miséricorde et les bénédictions d’Allah soient sur toi, Ô Prophète! » » Il (Mulla ‘Ali al-Qari) a alors soutenu cette position avec un autre récit transmis par Majd ud-Deen le linguiste [al-Fayruzabadi] (qu’Allah soit satisfait de lui) qui rapporte qu’Ibn al-Moubarak (qu’Allah soit satisfait de lui) a déclaré : « J’ai entendu Abou Hanifah (qu’Allah lui fasse miséricorde) dire : « Une fois Ayyub al-Sakhtiyani (qu’Allah lui fasse miséricorde) est venu vers nous alors que je me trouvais à Médine. Je me suis dis [à moi-même] : « Je vais observer ce qu’il fait.» Par la suite, il a placé son dos vers la Qiblah et son visage vers le visage du Messager d’Allâh (qu’Allah le bénisse et lui accorde la paix) et il pleura sincèrement, il ne faisait pas semblant. Il tenu la position d’un véritable juriste. » Suite à sa transmission [de cette narration], le grand savant [Mulla Ali] al-Qari (qu’Allah lui fasse miséricorde) a alors déclaré : « Dans ce récit se trouve une indication qu’il s’agit de la position préférée de l’Imam [Abu Hanifah], après avoir été incertain concernant l’opinion souhaitable. » Il déclare ensuite : « En outre, il est également possible de concilier les deux récits … » Ainsi, il est évident que les deux façons de faire sont acceptables. Cependant, la position préférée est celle consistant au cours de la visite, à faire face à son noble visage (qu’Allah le bénisse et lui accorde la paix). C’est la position que nous approuvons, et c’est notre pratique et celle de nos aînés (Mashayikh). Cet acte [consistant faire face au Prophète (qu’Allah le bénisse et lui accorde la paix)] est également le verdict concernant les invocations (du’a) comme cela a été rapporté de l’Imam Malik (qu’Allah lui fasse miséricorde) lorsqu’une fois un Calife le questionna [à ce sujet]. Mawlana Ganghohi رحمه الله a également explicitement exprimé cette opinion dans son traité Zubdat al-Manasik (The Meilleur des Rituels). Quant à la question relative au fait d’invoquer Allâh à travers un intermédiaire, ceci a déjà été discuté dans les questions trois et quatre.

Question Sept : Quelle est votre opinion sur l’envoi excessif d’éloges sur le Prophète – qu’Allâh le bénisse et lui accorde la paix – et sur le fait de réciter Dala’il al-Khayrat ou les Awrad (litanies)?

Réponse : Envoyer trop d’éloges sur le Prophète est souhaitable selon nous et cela fait partie des actes d’obéissance les plus prometteurs et les plus aimés des actes souhaitables, que ce soit sous la forme de récitations de ad-Dala’il ou de litanies sur les bénédictions, etc. Cependant, le plus vertueux selon nous est ce qui est authentique dans sa – qu’Allah le bénisse et lui accorde la paix – formulation et si l’on devait envoyer des bénédictions avec autre chose que ce qui a été transmis de lui – qu’Allah le bénisse et lui accorde la paix – ce n’est pas dépourvu de vertus et cela mérite la bonne nouvelle : « Celui qui envoie des bénédictions sur moi une fois, Allâh envoie la bénédiction dix fois sur lui » Notre sheykh, ‘Allamah al-Gangohi récitait ad-Dala’il, ainsi que d’autres Mashayikh parmi nos maîtres. Et notre maître et guide, le pivot du monde, le vénéré Hajj Imdad Allah – qu’Allah sanctifie son puissant secret – l’a écrit parmi ses conseils et il a ordonné à ses disciples de le diviser en portions [à réciter régulièrement], et ils narraient ad-Dala’il dans la transmission et Mawlana al-Gangohi – la miséricorde d’Allah sur lui – délivrait des autorisations pour ad-Dala’il.

Question Huit, Neuf et Dix : Est-il valable ou non qu’un homme imite (suive) l’un des quatre Imams (Mâlik, Abou Hanifa, ash-Shafé’i, Ahmad ibn Hanbal) dans tous les fondamentaux et les périphériques? En supposant que cela soit valide, est-ce préférable ou obligatoire? Et qui imitez-vous parmi les Imams dans les périphériques et dans les fondamentaux?

Réponse : De nos jours, il est indispensable qu’un homme imite l’un des quatre Imams – Allah Exalté soit-Il soit satisfait d’eux – plutôt, cela est obligatoire, car en effet nous avons souvent constatés que les tentatives d’abandonner le taqlid (suivi) des Imams et de suivre ses propres avis et ses désirs mène dans la fosse de l’apostasie et de l’hérésie – qu’Allah nous en protège – et de ce fait, nous et nos Mashayikh sommes des imitateurs dans les fondamentaux et les périphériques de l’imam des Musulmans, saydinna Abu Hanifah – qu’Allah Exalté soit-Il soit satisfait de lui -, qu’Allâh nous fasse mourir et nous rassemble dans son groupe. Nos Mashayikh ont de nombreuses compilations sur ce sujet, propagés et bien connus dans toutes les régions (du monde).

Question Onze : Selon vous, est-il permis de s’impliquer dans les pratiques des Soufis. De même, leur engagement (bay’a) est-il permis (d’après vous), et croyez-vous à la validité de l’acquisition d’effusions internes à partir des poitrines des aînés et de leurs tombes. Les gens du suluk (ndt : ceux qui ont le corps et l’esprit continuellement occupés dans l’adoration et l’obéissance d’Allâh) bénéficient-ils ou non de la spiritualité des grands maîtres?

Réponse : Il est préférable, selon nous, une fois que les gens ont finis de corriger leurs croyances et qu’ils ont acquis les connaissances nécessaires relatives à la Shari‘ah qu’ils s’engagent auprès d’un Sheykh ayant les pieds fermement enracinés dans la Shari‘ah, l’abstinence dans le monde, désireux de l’au-delà, qui s’est coupé des obstacles de l’égo et s’est familiarisé avec les choses qui sauvent et qui évite les choses destructrices, (un Sheykh) complet et véritable, et qu’il (le disciple) place sa main dans celle du Sheykh, et qu’il emprisonne sa vue dans sa vue, et qu’il s’engage dans l’engagement des Soufis, celui du souvenir et de la pensée, et de l’annihilation complète, et qu’il acquiert l’affiliation qui est la plus grande bénédiction et le plus grand butin qui s’exprime dans la langue de la Shari‘ah comme étant l’Ihsan (l’excellence).

Quant à celui pour qui ce n’est pas possible et qui n’en est pas capable, il lui suffit de marcher sur leurs chemins, et de s’associer avec leur groupe, car en effet le Messager d’Allâh a dit : « Un homme est avec celui qu’il aimait. Ce sont des gens dont les partenaires d’assises ne seront pas malheureux ». Et par la louange d’Allâh – Exalté soit-Il – et la beauté de Sa bénédiction, nous et nos Mashayikh sommes entrés dans leur engagement et nous sommes engagés dans leurs pratiques et engagés dans l’instruction et l’enseignement, et toutes les louanges sont à Allah. Quant au fait de tirer bénéfice de la spiritualité des grands maîtres et d’acquérir des effusions internes à partir des poitrines des aînés et de leurs tombes, cela est valide selon la voie connue parmi ses gens et ses élites, et non pas comme cela est très répandu parmi les gens du commun.

Question Douze : Muhammad ibn ‘Abd al-Wahhab al-Najdi (ndt : fondateur du Wahhabisme) légitimait le sang et les biens et l’honneur des Musulmans et accusait toute l’humanité de shirk (association) et insultait les prédécesseurs, alors quelle est votre opinion sur cela, et permettez-vous l’anathématisation (le fait de rendre mécréants) des prédécesseurs, et des musulmans et des gens de la Qiblah (ceux qui se tournent vers elle pour prier), ou bien qu’elle est votre méthode?

Réponse : Notre opinion les concernant correspond à ce que l’auteur d’ad-Durr al-Mukhtar a déclaré : « Les Khawarijs sont un groupe violent qui s’est rebellé contre ‘Ali en raison d’une interprétation selon laquelle ils ont crus qu’il était sur le mensonge et la mécréance ou la désobéissance, rendant le combat obligatoire contre lui selon leur interprétation. Ils légitiment nos sangs et nos biens et ils insultent nos femmes »,  jusqu’à ce qu’il dise : « Le jugement les concernant est celui relatif aux rebelles », puis il a dit, « Nous ne les rendons pas mécréants uniquement car cela vient de l’interprétation, bien que fausse. » Ash-Shami a dit dans ses notes, en marge : « Comme cela a eu lieu dans notre temps avec les disciples de ‘Abd al-Wahhab qui sortaient du Najd et qui ont dominés les deux Harams et qui prétendent appartenir à l’école (madhhab) des Hanbalites, ils considéraient être les Musulmans et considéraient ceux qui étaient en désaccord avec leur croyance comme des polythéistes, et en raison de cela, ils ont légitimé le massacre des Ahl al-Sunnah (ndt : les gens de la Sunnah) et le massacre des ‘Ulamas (d’Ahl al-Sunnah) jusqu’à ce qu’Allâh ai brisé leur suprématie ».

Alors, je dis : Ni lui ni aucun de ses disciples et des membres de son groupe ne comptent parmi nos Mashayikh dans l’une des chaînes (sanad) de la connaissance de la Jurisprudence, du Hadith, du Fiqh et du Tasawwuf. Comme dans le fait de rendre permis le sang, les biens et l’honneur des Musulmans, c’est soit avec bon droit, soit sans. Si cela est fait sans en avoir le droit, c’est donc également sans interprétation, d’où la mécréance et la sortie de l’Islam, et si c’est avec une interprétation irrecevable dans la Shari‘ah, il s’agit alors d’une violation manifeste. Ou bien, c’est avec droit, donc permis, même plutôt obligatoire. Quant au fait de faire l’anathème (rendre mécréants) les prédécesseurs des Musulmans, loin de nous le fait d’anathématiser l’un d’eux, il s’agit plutôt selon nous du Rafidisme, et d’une (ndt : mauvaise) innovation dans la religion. Quant aux gens de la Qiblah (ahl ul-Qiblah) qui comptent parmi les innovateurs, nous ne les rendons pas mécréants aussi longtemps qu’ils ne nient pas une question essentielle parmi les obligations immédiates de la religion. Quand le déni d’une affaire obligatoire dans la religion est établi, nous les anathématisons avec prudence. C’est notre pratique et la pratique de notre Mashayikh – que la miséricorde d’Allah soit sur eux.

Questions Treize et Quatorze :  Quelle est votre opinion sur Sa Parole – Exalté soit-Il – « Le Tout Miséricordieux S’est « établi » [Istawâ] sur le Trône » Autorisez-vous l’affirmation de la direction et du lieu pour le Créateur – Exalté soit-Il – ou quelle est votre opinion à ce sujet?

Réponse : Notre opinion concernant ces versets et leurs semblables, est que nous croyons en eux et qu’on ne questionne pas à propos du « comment » (kayf), et nous croyons en Allâh – Exalté soit-Il – transcendant et exempt des attributs des créatures et des qualités d’imperfection et de la temporalité, comme c’est l’opinion de nos prédécesseurs. Quant à ce que les successeurs parmi nos imams ont dit sur ces versets, les interprétant par des interprétations saines (Ta’wil), linguistiquement et juridiquement admissibles, disant qu’il est possible que l’intention visée par l’élévation soit la domination (ndt : d’Allâh sur Sa Création) et que la Main (Yad) signifie le Pouvoir, etc. afin que ceci soit rendu accessible à la compréhension de celui qui manque (de Science), cela est également correct selon nous. Quant à la direction et à l’endroit, nous ne permettons que cela soit proclamé concernant Allâh – Exalté soit-Il – et nous disons qu’Il – Exalté soit-Il – est pur et transcendant, exempt de cela, et qu’Il n’est pas concerné par les attributs de la temporalité.

Question Quinze : Considérez-vous qu’il existe une créature meilleure que le Prophète (qu’Allah le bénisse et lui accorde la paix) ?

Réponse : Notre croyance et la croyance de nos aînés, est que notre chef, notre maître, notre bien-aimé et notre intercesseur, Saydinna Muhammad, le Messager d’Allâh , est la meilleure de toutes les créatures et le meilleur d’entre elles dans la présence d’Allâh (Exalté soit-Il). Personne n’est comparable à lui, même [aucune créature] n’est plus proche que lui d’Allâh (Exalté soit-Il) ni ne possède un rang plus élevé dans Sa présence. Il est le chef des Prophètes et des Messagers et le sceau des purifiés et des Prophètes comme cela est établi dans les textes. C’est ce que nous croyons et consentons à Allâh (Exalté soit-Il). Nos aînés ont exprimé cela dans plus d’un livre.

Question Seize : Permettez-vous que l’on affirme l’existence d’un prophète après le Prophète (sur lui la bénédiction et la paix), alors qu’il est le Sceau des Prophètes, qu’il (sur lui la paix) a déclaré : « il n’y a pas de Prophète après moi » et qu’il a eu des paroles similaires qui ont été transmises massivement et que l’ijma ‘a (consensus) s’est accordé sur ce fait. Quelle est votre opinion sur celui qui prétend cela malgré la présence de ces textes? Quelqu’un a-t-il tenu ce type de propos parmi vous et vos aînés ?

Réponse : Notre croyance et la croyance de nos aînés, c’est que notre chef, notre maître, notre bien-aimé et notre intercesseur, Muhammad, le Messager d’Allah , est le sceau des Prophètes et qu’il n’y a pas de prophète après lui, comme Allâh (Bénis et Exalté soit-Il) le dit dans Son livre, « Mais il est le messager d’Allah et le Sceau des Prophètes » (Qour’an 33:40). Ceci est établi dans de nombreux hadiths qui sont mutawatir (dont la chaîne ininterrompue des rapporteurs est constituée, à chaque niveau, d’un nombre tel de personnes qu’il est impensable qu’elles aient pu faire une erreur) dans le sens, par consensus de la Ummah. Loin de nous la possibilité qu’un d’entre nous puisse dire une telle chose, puisque celui qui nie cela est selon nous un mécréant parce qu’il nie des textes fondamentaux et sans équivoque. […]

Question Dix-sept : Dites-vous que le Prophète – qu’Allah le bénisse et lui accorde la paix – n’est pas supérieur à nous et qu’il est simplement supérieur comme le serait un frère aîné vis-à-vis de son jeune frère, et rien de plus? L’un de vous a-t-il écrit de telles choses dans un livre?

Réponse : Aucun de nous, ni aucun de nos nobles prédécesseurs, croient à cela. Nous ne croyons pas qu’un homme, fut-il même issu des faibles dans la foi, ait pu un jour prononcer un tel mensonge. Celui qui dit que le Prophète n’a pas de supériorité sur nous, mais que sa supériorité est similaire à celle d’un frère aîné vis-à-vis d’un plus jeune, nous croyons à l’égard de lui qu’il est en dehors du domaine de la foi. Les œuvres de tous les anciens affirment le contraire de cela, et ils ont précisés et exprimés et ont passé en revue les méthodes de son excellence et sa faveur par rapport à nous, par rapport à l’ensemble de la Ummah, dans beaucoup de domaines, moyennant quoi il n’est pas possible d’attribuer cela à une autre personne que lui – sur lui la paix – parmi les créatures, et encore moins pour l’ensemble d’entre elles. Si des gens inventent ce type de mensonges, facilement réfutables, à notre encontre ou sur nos prédécesseurs, cela est sans fondement et on ne doit pas en tenir compte, car en effet le Prophète est le plus vertueux de toute l’humanité et la plus honorable de toute la création et son – sur lui la paix – leadership sur tous les Prophètes et son imamat des autres Prophètes, tout cela fait partie des questions décisives, à propos desquelles même le musulman le plus faible ne doit pas avoir de doute. Malgré cela, si quelqu’un nous attribue ce type de mensonges, qu’il clarifie donc ses dires à partir de nos travaux afin que nous puissions montrer à chaque personne douée de perspicacité son ignorance et sa mauvaise compréhension ainsi que son apostasie et sa mauvaise religiosité, par Sa – Exalté soit- Il – Puissance et l’entendue de Son Pouvoir.

Question Dix-huit : Dites-vous que la connaissance du Prophète (sur lui la paix) se limite aux seules lois de la Shari‘ah ou bien qu’il lui a été donné des connaissances relatives à l’Essence, aux Attributs et aux Lois du Créateur (Exalté soit Son Nom), aux secrets cachés (al-Asrar al-khafiyyah), au jugement divin (al-hukm al-ilahiyyah) et encore d’autres sciences et qu’aucune autre créature, quelle qu’elle soit, n’a atteint ce haut degré de connaissances?

Réponse : Nous disons avec la langue et nous croyons dans le cœur que notre maître, le Messager d’Allâh , est le plus savant de toute la création, concernant les sciences relatives à l’Essence et aux Attributs [d’Allâh], à la législation (tashri’at), aux règles pratiques et aux règles théoriques, aux véritables réalités et aux secrets cachés ainsi que d’autres sciences, et qu’aucun autre être de la création n’arrive à sa cheville, ni un ange rapproché, ni un messager envoyé. En effet, il lui a été donné la connaissance du premier et du dernier et la grâce d’Allah le concernant fut immense (Coran 4:113). Toutefois, cela ne implique pas la connaissance de chaque détail des questions temporelles à chaque instant concernant  chaque moment de tous moments du temps, de telle sorte que la dissimulation d’une partie de celle-ci de sa noble vision et de sa connaissance exaltée puisse nuire au fait qu’il (sur lui la paix) soit le plus savant de toute la création, ni ne puisse [nuire] à l’étendue de ses connaissances et à l’excellence de sa connaissance, même si une autre personne parmi les serviteurs et les créatures développe des compétences sur cette question. Sulayman (sur lui la paix) qui était le plus savant [en son temps] n’a pas été lésé par la dissimulation de ce que la Huppe avait compris concernant des incidents étranges, comme il est dit dans le Coran, « Je viens d’apprendre, dit-elle, des choses que tu ne connaissais pas et je t’apporte un renseignement au sujet du peuple de Saba’ » (Coran 27:22).

Question Dix-neuf : Croyez-vous que Iblis, le maudit, soit plus savant que l’Existant en Chef (paix soit sur ​​lui) et qu’il possède une connaissance plus large que lui? Avez-vous écrit cela dans un livre? Et comment jugez-vous celui qui croit cela?

Réponse : Nous avons précédemment répondu, que nous croyons que le Prophète est le plus savant de la création en général, dans les sciences, le jugement, les secrets et d’autres choses du Royaume des Horizons, et nous croyons avec certitude que celui qui dit qu’untel est plus savant que le Prophète , a mécru. Nos aînés ont donné le verdict de mécréance pour celui qui dit que Iblis, le maudit, est plus savant que le Prophète , alors comment cette question pourrait-elle apparaître dans un livre dont nous serions les auteurs? Cependant, le fait que certaines choses particulières insignifiantes soient dissimulées au Prophète en raison de son inattention à leurs égard ne remet pas en cause le fait qu’il soit le plus savant alors qu’il est établi qu’il est le plus savant de la création concernant les nobles sciences qui conviennent à son rang élevé, tout comme la connaissance de la plupart de ces choses insignifiantes en raison de l’intensité de l’attention d’Iblis les concernant, ne lui donne pas plus de gloire ou de perfection de la connaissance, car il ne s’agit pas là du critère de la vertu. A partir de là, il n’est pas exact de dire que Iblis est plus savant que le Messager d’Allâh , tout comme il n’est pas correct de dire au sujet d’un enfant qui connait quelques détails qu’il est plus savant qu’un érudit spécialiste de la recherche dans les sciences à qui ces détails sont cachés. Nous avons narré l’histoire de la Huppe avec Sulayman (sur notre Prophète et sur lui la paix) et sa déclaration, « Je viens d’apprendre, dit-elle, des choses que tu ne connaissais pas. » Les archives de hadith et les livres de tafsir regorgent d’exemples abondants sur cela et ils sont bien connus parmi les gens. Les médecins s’accordent sur le fait que Platon et Galien et leurs semblables comptent parmi les plus savants des médecins concernant les caractéristiques des maladies et de leurs états, en dépit du fait qu’ils savent que les asticots sont mieux informés qu’eux sur les états de la saleté, son goût et ses caractéristiques. Par conséquent, l’absence de connaissance de Platon et Galien concernant ces états méprisables ne nuit pas au fait qu’ils furent les plus savants, et aucune personne, qu’elle soit intelligente ou stupide ne pourrait se satisfaire de l’idée que les asticots sont plus savants que Platon, bien qu’ils aient une connaissance plus approfondie que Platon sur les états des immondices.

Les innovateurs de nos terres affirment concernant l’âme prophétique bénie (sur elle un million de salutations et de paix) qu’elle possède toutes les sciences des choses basses de base et des choses vertueuses nobles, en disant que puisqu’il était le meilleur de toute la création, il est nécessaire qu’il possède toutes ces sciences, en détail et de manière générale. Nous avons rejeté cette question se basant sur cette analogie corrompue et ne comportant aucune preuve textuelle. Ne voyez-vous pas que chaque croyant est plus vertueux et plus honorable que Iblis, donc dans cette logique, il serait nécessaire que chaque personne parmi les individus de cette Ummah possède les sciences de Iblis, et il serait nécessaire que Sulayman (sur notre Prophète et sur lui paix) sache ce que savait la Huppe, et que Platon et Galien aient toutes les connaissances des asticots? Ces concomitants sont absurdes dans leur intégralité tellement cela parait évident.

Ceci est un résumé de ce que nous avons dit dans al-Barahin al-Qati’ah afin de sectionner les veines des déviants insensés et de briser le cou des imposteurs forgeurs. Par conséquent, notre discussion sur ce sujet concernait uniquement certains de ces détails temporels, et pour cette raison nous avons utilisé le substantif démonstratif pour indiquer que l’objectif dans l’affirmation et la négation ne visait que ces détails, et rien d’autre. Toutefois, l’inique fausse le discours et ne craint pas le Jugement du Roi Omniscient. Nous sommes certains que ceux qui disent qu’untel est mieux informé que le Prophète est un mécréant, comme plusieurs de nos respectés ‘Ulama l’ont stipulé. Et celui qui concocte contre nous ce que nous n’avons pas dit, sur lui se trouve [le fardeau de] la preuve, [et il] devrait craindre l’interrogatoire devant le Roi Généreux. Allâh est témoin sur ce que nous disons.

Question Vingt : non traduite (sur le même sujet que la précédente).

Question Vingt-et-une : Dites-vous que la commémoration de sa (qu’Allah le bénisse et lui accorde la paix) naissance (Mawlid) est jugée blâmable (mustaqbah) dans la Shari‘ah, et compte parmi les mauvaises innovations interdites ((al-bid‘at al-sayyi’ah al-muharramah), ou (croyez-vous) qu’il en soit autrement?

Réponse : […] Mawlana Ahmad ‘Ali al-Muhaddith ash-Saharanpuri (qu’Allah lui fasse miséricorde), qui est l’élève de Mawlana Ahmad ‘Ali al-Muhaddith ash-Saharanpuri fut interrogé sur le Mawlid, afin de savoir de quelle manière il est permis et de quelle manière est-il interdit? Il a répondu [disant] que : Commémorer la naissance bénie de notre maître, le Messager d’Allah (qu’Allah le bénisse et lui accorde la paix) en utilisant des récits authentiques, pendant des périodes dépourvues des fonctions obligatoires du culte, et sous des formes qui ne contreviennent pas à la voie des Compagnons et des gens des trois premières générations dont la grandeur a été attestée, et [sous des formes] ne contenant pas de croyances qui peuvent être conçues comme shirk et bida’a, et selon des mœurs ne contrevenant pas à la conduite des Compagnons, en accord avec sa (la paix soit sur lui) déclaration, « Ce sur quoi moi et mes Compagnons sommes », et à condition que ces rassemblements soient exempts d’abominations vis à vis de la Shari‘ah, alors [ce rassembler pour commémorer la naissance du Prophète] représente une source de vertu et de bénédiction, à condition que cela s’accompagne d’intention pure, de sincérité et avec la croyance que cela s’inclus dans l’ensemble des bons rappels recommandés (jumlat adhkar al-hasanah mandubah), et que ce n’est pas limité à une durée de temps. Quand il en est ainsi, nous ne connaissons aucun Musulman qui puisse statuer que cela soit illégal (ghayr mashru‘) ou que ce soit une innovation (ndt : blâmable). [Jusqu’à la fin de la fatwa…] De là, on apprend que nous ne dénonçons pas la commémoration de sa noble naissance. Plutôt, nous dénonçons les actes abominables qui sont associés à cette commémoration comme vous [pouvez] l’avoir constaté lors de ces rassemblements de mawludi qui [ont lieu] en Inde, où l’on raconte parfois des récits faibles et forgés, où des hommes et des femmes se mélangent, où il y a une exagération dans les bougies d’éclairage et dans les décorations, où cela est célébré avec la croyance qu’il s’agit d’une obligation, et ces gens calomnient, insultent et déclarent mécréants ceux qui ne fréquentent pas leurs assemblées avec eux, et ils commettent aussi d’autres abominations concernant la Shari‘ah. Si ces assemblées étaient exemptes de ces abominations, au grand jamais nous ne dirions que le fait de commémorer la naissance bénie puisse être une bida’ah. Comment cette croyance laide peut-elle être soupçonnée venant d’un Musulman? Par conséquent, ce qu’on nous attribue là fait aussi partie des inventions des déviants menteurs trompeurs (qu’Allah Exalté soit-Il, les déshonore […]).

Question Vingt-deux : non traduite (sur le même sujet que la précédente).

Question Vingt-trois : L’éminent Sheykh, le savant de son temps, Mawlawi Rashid Ahmad Gangohi a-t-il dit que le Créateur (Exalté soit-Il) a effectivement menti, et que celui qui dit cela n’a pas commis une erreur, ou cela fait-il partie des fabrications contre lui? En supposant que ce soit une fabrication, comment réagissez-vous à ce que Al-Barelwi (Ahmed Rida Khan) a mentionné qu’il a en sa possession une photocopie de la fatwa du respecté Sheykh?

Réponse : Ce qu’ils ont attribués à l’éminent et incomparable Sheykh, l’érudit de son temps, l’incomparable en son époque, Mawlana Rashid Ahmad Gangohi, affirmant qu’il aurait dit que le Créateur (Exalté est Son Eminence) aurait menti et que celui qui dit cela ne commet pas d’erreur est une fabrication à son encontre (qu’Allah le Très Haut lui fasse miséricorde) et cela fait partie des mensonges concoctés par les démons trompeurs et fallacieux (qu’Allah les confondent! Comme ils sont pervers!!). Sa personne respectée est innocente d’une telle hérésie et mécréance. La fatwa du Sheykh qui a été imprimée et publiée dans le 1er volume de sa Fatawa Rashidiyyah (p. 119) réfute leur [affirmation]. La fatwa est disponible en arabe et a été vérifiée et estampillée avec le sceaux des ‘Ulamas de La Mecque (Makkah al-Mukarramah). – Une copie de cette question [et de la réponse] suit : Question posée : Au Nom d’Allah, le Miséricordieux, le Tout Miséricordieux. Nous Le louons et envoyons des bénédictions sur Son noble Messager. Quel est votre point de vue sur le fait d’attribuer à Allâh le mensonge? Et quel est le jugement sur celui qui croit qu’Il ment? Fournissez-nous une réponse, et soyez-en récompensés.

–  Réponse apportée : Allah (Exalté soit-Il) est certainement transcendant, au-delà de pouvoir être attribué du mensonge, et aucun élément de mensonge ne se trouve dans Sa Parole, comme le dit Allâh (Lui-même) : « Et quelle promesse est plus digne d’être crue que Celle d’Allâh? » (4: 122) Quiconque croit ou prétend que Allâh ment, est certainement un mécréant maudit, et s’est opposé au Livre, à la Sunnah et au consensus de la Ummah. Oui, la croyance des gens de foi est qu’Allah annonce dans le Qur’an, que Pharaon, Haman et Abu Lahab sont des habitants de l’Enfer, c’est une décision décisive et Il n’agira pas à l’inverse de celle-ci, mais Allah (Exalté soit-Il) est en mesure de les admettre dans le Paradis et Il n’est pas incapable de cela, mais Il ne le fera pas par Son choix. Allah (Exalté soit-Il!) a dit : « Certes, si Nous l’avions voulu, Nous aurions mis chaque âme dans la bonne direction. Mais Ma décision de remplir la Géhenne de djinns et d’hommes mêlés ensemble doit s’accomplir. » (32:13). Il est évident à partir de ce verset que, si Allah le voulait, Il aurait fait de tout le monde des croyants, mais Il ne contredit pas ce qu’Il dit, et tout cela par choix, et non par coercition. Il Agit par choix, agissant comme Il le veut. C’est la conviction de tous les ‘Ulamas de cette Ummah, comme l’a dit Al-Baydawi dans l’explication de Sa déclaration (Exalté soit-Il), « Si tu leur pardonnes … » (5: 118) que « l’absence de pardon pour shirk est une conséquence de Sa menace, mais que ce n’est intrinsèquement pas impossible. » Et Allah sait mieux la vérité. […]

Question Vingt-quatre : Croyez-vous en la possibilité de l’apparition de mensonge dans l’un des discours du Maître (Grande et Glorieuse est Sa Transcendance). Si non, quelle est donc votre opinion?

Réponse : Nous et nos aînés (qu’Allah le Très-Haut leur fasse miséricorde) déclarons et sommes convaincus que toute parole qui vient du Créateur (Grand et Glorieux) […] est absolument véridique, et il est certain qu’elle concorde avec la réalité. Sans aucun doute, il n’y a de trace de mensonge dans aucune partie de Sa (Exalté soit-Il) Parole, ni aucun doute sur le fait qu’elle ne contrevienne à la réalité. Celui qui croit le contraire de cela ou conçoit un mensonge dans une quelconque partie de Sa Parole, est un mécréant, apostat et hérétique, et ne possède pas même une trace de foi.

Question Vingt-cinq : non traduite, le sujet n’est pas pertinent pour le lecteur francophone.


Mot de la Fin :

Ces réponses représentent notre Croyance et c’est ce que nous prenons pour religion devant Allâh Tout-Puissant, si cela est véridique et juste selon votre opinion, écrivez dessus votre approbation et ornez-le de votre sceau, et si ceci est mauvais et faux, adressez-nous ce qui est juste, selon vous, afin que nous ne violions pas la vérité. Et si le moindre doute apparaît dans votre cœur à notre encontre, nous correspondrons avec vous à ce sujet jusqu’à ce que la vérité devienne claire et qu’aucune ambiguïté ne demeure.

Notre dernière annonce : Toute Louange revient à Allah Seigneur de l’Univers.

Qu’Allah bénisse Notre maître Muhammad , le Chef du premier et du dernier, ainsi que toute sa Famille, ses Compagnons, ses épouses et ses descendants.

Le serviteur des Etudiants des sciences Islamiques, le grand pécheur, l’humble Khalil Ahmad – Allah lui donne l’agrément de se préparer pour demain – dit cela avec sa bouche et le signe de sa plume le lundi 18 Shawwal, année 1325 de l’Hégire.

Wa Allâhou a’alam

 

Notes :

[1] L’ouvrage originel se nomme al-Muhannad ‘ala l-Mufannad

[2] En substance, le terme Tawassul désigne le fait, lors d’une invocation, d’emprunter et de mettre en avant une wasîlah – un chemin ou un moyen (être vertueux, acte de bien) – susceptible de rendre les invocations plus recevables auprès d’Allâh à Qui on s’adresse et vers Qui on se dirige.

La question Où est Allâh fait-elle partie de la ‘Aqida

 

 

Ou_est_Allâh_question

 

BismiLlâhi ar-Rahmani ar-Rahim [1],

La question « Où est Allâh » fait-elle partie de la ‘Aqida (Croyance Musulmane) ?

Il est important que cette question soit étudiée et abordée car il y existe aujourd’hui une confusion et une mauvaise compréhension et certains prétendent à tort que cette question concerne la Foi ou le Credo. Nous verrons dans cet article qu’il en est autrement.

Avant de rentrer dans le vif du sujet, je voudrais évoquer quelques points, en introduction.

Il y a consensus parmi les savants sur le fait qu’en matière de Croyance, seuls les récits dits « Mutawatir » peuvent être pris en compte. De quoi parle-t-on quand on emploie de terme Mutawatir ? Il s’agit en fait de Hadiths rapportés dans la période bénie du Salaf (par les Sahabas, les Tabi’ins et les Tab at-Tabi’ins), sans interruption et par un nombre de transmetteurs tellement large qu’il est impossible qu’ils aient pu faire une erreur ou mentir. Tous les savants sont d’accord sur le fait qu’en matière de Croyance, seuls les récits dits « Mutawatir » peuvent être pris en compte.

Il existe une légère divergence concernant les récits dits « Wahid ». De quoi parle-t-on quand on emploie de terme Wahid ? Il s’agit en fait de Hadiths rapportés dans la période bénie du Salaf (par les Sahabas, les Tabi’ins et les Tab at-Tabi’ins) sans interruption, mais rapportés par seulement un ou deux narrateurs. Ainsi, leur nombre ne suffit pas à atteindre le statut de Mutawatir. Il existe une légère divergence entre les savants quant à savoir si on peut prendre en compte les récits dits « Wahid » concernant les questions de Croyance.

Dans son commentaire du Sahih de Boukhari (al-Fath al-Bari) [2], l’Imam ibn Hajar al-‘Asqalani (rahimahouLlâh) mentionne qu’à chaque fois que l’Imam al-Boukhari (rahimahouLlâh) aborde, dans son Kitab at-Tawhid [3], la ‘Aqida (concernant les Attributs d’Allâh ou toute autre chose), il mentionne également un verset du Coran. En agissant ainsi, l’Imam al-Boukhari indique que son madhhab (école), c’est qu’en terme de ‘Aqida, il faut des récits dits « Mutawatir », car le Coran est Mutawatir.

J’aimerai maintenant que nous analysions un Hadith dans lequel il est rapporté que le Prophète Muhammad (salallahou ‘alayhi wassalam) demanda à une esclave/servante « Ou est Allâh », ce à quoi il est dit qu’elle répondit : « Dans le ciel (fi as-sama) », après quoi le Prophète répondit : « Libérez la, car c’est une croyante ».

Ce Hadith a été rapporté dans différentes versions et les savants en ont donné plusieurs interprétations. Dans le Muwatta du grand Imam du Hadith, l’Émir des Croyants dans le Hadith, l’Imam Malik ibn Anas (radhia Allâhou ‘anhou), il mentionne [4] que quand le Prophète questionna la servante sur « Ou est Allâh », elle répondit : « Dans le ciel (fi as-sama) », après quoi il demanda : « Qui suis-je ? » et elle dit : « Tu es le Messager d’Allâh » ; et il dit : « Libérez la, car c’est une croyante » [5]

L’Imam Malik mentionne ensuite le Hadith dans une version différente. Dans cette version, le Prophète ne pose pas à l’esclave la question « Où est Allâh », il lui demande : « Témoignes-tu qu’il n’y a pas d’autre divinité qu’Allâh ? » et elle répondit que oui. Il lui demanda : « Témoignes-tu que je suis le messager d’Allah ? » et elle acquiesça une nouvelle fois. Il dit alors « Libérez-la ! » [6]

C’est donc une des variantes, rapportées ici par l’Imam Malik.

De la même manière, dans « Nayl al-Awtaar », l’Imam ash-Shawakani (rahimahuLlâh) [7] rapporte également différentes versions de ce Hadith dit « de la servante ». Dans une des narrations, rapportée par l’Imam Ahmab ibn Hanbal (radhia Allâhu ‘anhu) et l’Imam an-Nasa’ï (rahimahuLlâh), il est dit que le Prophète demanda : « Qui est ton Seigneur ? » à quoi elle répondit : « Allah », puis il reprit : « Et qui suis-je ? » ce à quoi elle répondit : « Tu es le Messager d’Allah », après quoi il déclara : « Libérez là, car c’est une croyante ». [8]

Toujours dans « Nayl al-Awtaar » [9], l’Imam ash-Shawakani (rahimahuLlâh) rapporte que le Prophète demanda à la servante « Ou est Allâh », suite à quoi elle pointa son doigt vers le ciel. A aucun moment elle ne dit « Dans le ciel (fi as-sama) », elle se contenta de pointer son doigt vers le ciel.

On observe donc que ce Hadith a été rapporté dans de nombreuses variantes. Dans certaines, le Prophète Muhammad demande « Ou est Allâh », dans d’autres il demande « Témoignes-tu qu’il n’y a pas d’autre divinité qu’Allâh »… il y a donc plusieurs versions.

La version la plus authentique, celle dans laquelle il n’y a pas de changement de mots, celle qui doit donc être privilégiée, est celle qui est rapportée par l’Imam Muslim (rahimahuLlâh) dans son Sahih. Rappelons-nous néanmoins que ce hadith fait aussi partie des récits dits « Wahid » et non des récits dits « Mutawatir ».

Si on regarde dans le Sahih de Muslim [10], l’Imam mentionne cette narration dans laquelle le Prophète interrogea l’esclave.

Il est important de comprendre qu’aucun savant parmi les Muhaddithun n’a commenté ce hadith en disant qu’il se rapporte à la Croyance (‘Aqida) ou à la Foi (Imane). Strictement aucun !

Le grand savant du Hadith, l’Imam an-Nawawi (rahimahuLlâh), qui est l’auteur d’un des meilleurs commentaires du Sahih de Muslim, a écrit que :

«  Le but était de tester la jeune esclave : était-elle une monothéiste qui affirme que le Créateur, Celui qui Dispose, Celui qui Fait, est Allah seul et que c’est Lui qui est invoqué quand une personne adresse sa demande (du’a) en se tournant vers le ciel  – de la même façon que celui fait la prière (salat) se dirige vers la Kaaba, car le ciel est la qibla des suppliants comme la Kaaba est la qibla des prieurs – ou était-elle une adoratrice des idoles qu’ils plaçaient devant eux ? Ainsi, lorsqu’elle a dit « dans le ciel », il était clair qu’elle n’était pas une adoratrice des idoles. » [11]

Quant au grand savant Malikite, al-Qadi ‘Iyad (rahimahuLlâh), une autorité pour les Muhaddithun, il rapporte l’Ijma (le consensus) suivant :

«  Il n’existe pas désaccord parmi les musulmans, du premier jusqu’au dernier – leurs savants de la jurisprudence, leurs savants du hadith, leurs savants en théologie, à la fois ceux capables d’un effort de déduction scientifique et ceux qui suivent la doctrine d’un autre – que les preuves scripturaires qui mentionnent qu’Allah serait « dans le ciel », comme Ses mots : « Êtes-vous à l’abri que Celui qui est au ciel vous enfouisse en la terre » et d’autres, ne sont pas tels que leur sens littéral (dhahir) semble signifier, mais plutôt, tous les savants les interprètent autrement que dans leur sens apparent. » [12]

Dans un de ses ouvrages, l’Imam ‘Ali Qari (rahimahuLlâh) cite aussi l’imam al-Qadi ‘Iyad déclarant que lorsque le Prophète questionna la servante par « Où est Allâh », son intention n’était pas de définir un endroit pour Allâh, car Allâh n’est pas concerné par l’endroit, Il est le Créateur des endroits, Il n’a nul besoin de l’endroit, de la même manière qu’Allâh n’est pas concerné par le temps qui est aussi une de Ses créatures. Le Prophète Muhammad voulait savoir si cette femme était une croyante ou une associatrice (mécréante) car les mécréants avaient pour habitude d’adorer des idoles fabriquées et de les voir en face d’eux. Cette question permettait donc de savoir si oui ou non elle était croyante [13].

L’Imam Qourtoubi (rahimahuLlâh) et l’Imam Baydawi (rahimahuLlâh) ont également mentionné la même chose en commentaire de ce Hadith.

Dans le commentaire du Sahih de Muslim [14] de l’Imam Muhammad ibn Khalifa (rahimahuLlâh), on trouve exactement la même explication que celles données par les autres grands Imams.

Le Hadith dont nous discutons peut aussi être trouvé dans Abu Dawud (rahimahuLlâh) dans une version similaire à celui se trouvant dans le Sahih de Muslim. Lorsque l’on regarde dans le très bon commentaire (sharh) des Sunnans d’Abou Dawud [15], écrit par Muhammad al-Khatabi (rahimahuLlâh), on peut y lire l’explication qu’il donne concernant ce Hadith. Il dit que cette question posée par le Prophète Muhammad ne concernait pas l’Imane ou la ‘Aqida, mais plutôt qu’il cherchait un signe lui permettant de savoir si cette femme était ou non croyante. L’Imam al-Khatabi apporte ensuite des preuves. Il dit : « Si un non croyant vient vers nous et qu’il souhaite accepter l’Islam et qu’il dit simplement « Allâh est dans le ciel », il ne deviendra pas Musulman. Il ne deviendra pas Musulman car cette déclaration ne fait pas partie de la Foi Musulmane. S’il souhaite devenir Musulman il devra dire le Kalima, il devra prononcer la Shahada [16] et c’est uniquement à ce moment-là qu’il deviendra Musulman. » Ceci est un dalil (preuve) très fort prouvant que cette question ne concerne pas la ‘Aqida.

De même, lorsque le Prophète Muhammad fut questionné par sidna Jibril (‘alayhi salaam) à propos de la Foi (Imane), jamais il n’évoqua cette question. Il dit : « Al-Imane, c’est que tu aies foi en Allah, en Ses Anges, en Ses Livres, en Ses Messagers et en le Jour Dernier. Que tu aies foi aussi en la destinée, que cela concerne le bien ou le mal. »


Il apparaît donc clairement que :

1/ la question « Ou est Allâh » n’a strictement rien à voir avec la ‘Aqida (Croyance), ni avec la Foi (Imane) ou avec le Credo.

2/ le hadith de la servante a été étudié et interprété par de très grands et très nombreux Muhaddithun (an-Nawawi, al-Qourtoubi, al-Qadi ‘Iyad, Mula ‘Ali Qari, al-Baydawi, al-Khattabi, Badr Ad-Deen Al-Ayni…).

3/ ce hadith est « Wahid » et il est très difficile de prendre ce type de narrations concernant la ‘Aqida, comme stipulé par l’Imam al-Boukhari.

4/ au regard des interprétations qui ont été faites de ce Hadith, il est impossible d’arriver à la conclusion qu’il concerne la ‘Aqida et d’ailleurs aucun de ces Muhaddithun n’a dit qu’il concernait la ‘Aqida.

Certains frères utilisent un livre de l’Imam Ad-Dhahabi (rahimahuLlâh) [18] pour argumenter leur point de vue, mais même là, quand on regarde dans son livre, on voit qu’après avoir cité les différentes versions du Hadith, l’imam conclu en disant que : « la seule chose qu’on peut conclure à partir de ces narrations, c’est que poser la question « Ou est Allâh »  est permis (jai’z ou moubah) ».

Qu’est-ce qu’une chose permise ? Si vous l’accomplissez, vous ne récoltez aucune récompense et si vous ne la faites pas, vous ne récoltez aucun péché.

Pour donner un exemple : manger une pomme après salat ad-Dhur est permis.

Maintenant, imaginez qu’une personne vienne et affirme que manger une pomme après salat ad-Dhur est obligatoire (fard), que cela fait partie de la ‘Aqida, que cette personne fait le tour des gens pour leur dire qu’ils doivent manger une pomme après salat ad-Dhur, parce que c’est obligatoire. Il  insiste, puis ils leur posent la question : « pourquoi ne manges-tu pas une pomme après la salat » ? Il sera facile de conclure que cette personne est une fiteen (qui sème le désordre/la discorde).

Il est établi dans le Sahih de Muslim que le Prophète a posé cette question, mais il est également établi que cette question n’a vraiment rien à voir avec la Croyance mais qu’elle est juste une chose permise, rien de plus. De même, la réponse fournie par la servante dans une des versions ne constitue en rien un élément constitutif de la ‘Aqida.


Alors, pourquoi en faire une question si importante ? Ceci est une bida’a !

Certains objecterons : « Es-tu en train de dire que le Prophète Muhammad a fait une bida’a ? » Non, non et encore non ! Le Prophète Muhammad a posé cette question, mais il ne l’a pas fait avec une intention de ‘Aqida ou d’Imane.

Qu’est-ce que l’innovation (bida’a) ? Ce n’est pas juste le fait d’apporter quelque chose de nouveau dans la Religion. Les savants ont clairement stipulé que le fait d’élargir ou d’affaiblir quelque chose qui est déjà établi est aussi une bida’a. Ainsi, rabaisser le statut de quelque chose de Fard (obligatoire) vers un statut de Sunnah est une bida’a. De même, donner le statut d’obligatoire à quelque chose qui est Sunnah est aussi une bida’a.

Alors que dire de faire passer quelque chose du statut de « permis », qui est son statut maximum selon l’imam ad-Dhahabi, au statut d’élément fondamental de la ‘Aqida ? Ceci constitue une innovation blâmable.


Enfin, pour conclure, je voudrai poser la question suivante :

Si vraiment cette question « Où est Allâh » et sa réponse « Dans le ciel (fi as-sama) » faisait vraiment partie de la ‘Aqida, alors pourquoi l’Imam Muslim aurait-il placé ce Hadith dans le chapitre de la Salat (Kitab as-Salat) ? Pourquoi n’en a-t-il pas fait mention dans le chapitre de la Foi (Kitab al-Iman)? Quand on analyse ce chapitre de la Salat, on trouve que tous les Hadiths qui se situent avant et après celui dont il est question parlent effectivement de la Salat. Pourquoi l’Imam Muslim ne l’a-t-il pas placé dans le 1er chapitre, celui qui concerne la Foi ? Par ce choix délibéré, l’Imam Muslim confirme et informe lui-même le lecteur que ce Hadith et cette question n’ont aucun rapport avec la ‘Aqida ou la Foi, sinon il est évident qu’il aurait placé le Hadith dans ce chapitre.

Tous ces éléments sont suffisants pour que le croyant sincère comprenne que :

1/ cette question n’a rien à voir avec la Croyance,

2/ la réponse fournie par la servante dans l’une des versions (dans le ciel), n’est en rien un argument pouvant servir à localiser Allâh dans un endroit ou dans une direction (qu’Allâh nous préserve d’une telle croyance).

 

Al-HamduliLlâh !

Qu’Allâh nous donne la bonne compréhension de Sa Religion.


Notes :

[1] Article basé sur un travail de Sheykh Muhammad Yasir al-Hanafi
[2] Al-Fath al-Bari, volume 13, pg. 410
[3] Le livre de l’Unicité (concernant la Croyance)
[4] Malik ibn Anas, Muwatta, pg. 540
[5] Le même Hadith peut être trouvé dans le Sahih de Muslim, 5 vol. Le Caire, 1376/1956. Édition. Beyrouth : Dar al-Fikr, 1403/1983, 1.382: 538
[6] Ce Hadith peut également être trouvé dans Al-Musannaf, 11 vol. Beyrouth : al-Majlis al-Ilmi, 1390/1970, 9.175: 16814
[7] Imam ash-Shawakani, Nayl al-Awtaar, vol. 5 & 6
[8] Ce Hadith peut également être trouvé dans Al-Ihsan fi taqrib Sahih Ibn Hibban, 18 vols. Beyrouth : Muassasa al-Risala, 1408/1988, 1.419: 189 (avec une chaîne de transmission bien authentifiée (hasan).
[9] Imam ash-Shawakani, Nayl al-Awtaar, vol. 7 & 8
[10] Sahih de Muslim, pg. 372 et pg. 204
[11] Sahih de Muslim bi Sharh an-Nawawi. 18 vols. Le Caire 1349/1930. Édition (18 vols. en 9). Beyrouth : Dar al-Fikr, 1401/1981, 5.24
[12] Sahih de Muslim bi Sharh al-Nawawi, 5.24
[13] Dans Mirqat al-Mafatih Sharh Mishkat al-Masabih 11 vol par ‘Ali al-Qari
[14] Muhammad ibn Khalifa al-Washtani al-Ubbi, Ikmal Ikmal al-mu’allim, pg. 338, vol 2
[15] Ma’alim as-Sunan Sharh Kitab Sunan Abu Dawud, par Abu Suleyman Hamd ibn Muhammad al-Khatabi al-Busti
[16] C-à-d- : Ash-hadu An-Laa Ilaha Illa-Allaah wa Ash-hadu Anna Muhammadan Rasool-Allaah
[17] Kitab Sharh Musnad Abu Dawud par l’Al-Imam Badr Ad-Deen Al-Ayni Al-Hanafi
[18] Imam Dhahabi – Kitaab al-Arsh

i A propos des fondements de la Croyance Islamique

 

Aqaaid

 

Lorsque les savants de la Ummah présentent les fondements essentiels de la Croyance Islamique, ils citent en général quelques exemples dans leurs livres. Un malentendu se produit alors parfois dans l’esprit de certains lecteurs, qui pensent que ces bases essentielles se limitent aux exemples donnés et qu’il n’en existe pas d’autres. Bien entendu, l’intention de ces savants consiste à présenter quelques exemples et non à d’écourter, à restreindre ou à limiter [les fondamentaux essentiels]. Pour supprimer ce malentendu, nous avons compilé [une liste de] certains des principes fondamentaux de la religion [1].

Les exemples cités ci-dessous peuvent être trouvés dans les livres de fiqh (Jurisprudence Islamique), d’usûl al-Fiqh (principes de la Jurisprudence Islamique), de kalam (théologie) et d’usul al-Hadith (les principes du Hadith).

Un croyant doit nécessairement affirmer les éléments suivants :

(1) La Science (infinie) de Allâh le Très-Haut,
(2) Sa toute Puissance (Qoudrah),
(3) Sa Volonté parfaite,
(4) Son Attribut de Parole (Kalâm),
(5) Le Qour’an,
(6) L’existence prééternelle du Qour’an,
(7) La prééternité des Attributs d’Allâh,
(8) L’univers est une création,
(9) La résurrection des corps physiques [pas seulement de l’âme],
(10) Le châtiment de la tombe,
(11) Récompense et châtiment dans l’au-delà,
(12) La vision béatifique de Allâh dans l’au-delà,
(13) La grande intercession,
(14) L’existence de la rivière Al-Kawthar,
(15) L’existence des Anges,
(16) L’existence de deux anges connus comme les honorables enregistreurs (kiraman katibin),
(17) La fin de la prophétie,
(18) La croyance que la prophétie est donnée (par Allâh) et non acquise,
(19) L’interdiction de proférer des obscénités contre les Compagnons (Muhajirin ou Ansar),
(20) L’amour de Ahl al-Bayt,
(21) Le Califat des Shaykhayn (Abu Bakr et ‘Umar – qu’Allah soit satisfait d’eux),
(22) L’obligation des cinq prières (salats),
(23) Le nombre de rak’ats dans la Salat,
(24) Le nombre de prosternations dans la Salat,
(25) Les jeûnes du mois de Ramadan,
(26) La Zakat,
(27) Les mesures utilisées pour le calcul de la zakat,
(28) Le Hadj,
(29) Le séjour à Arafat (pendant le Hadj),
(30) Le nombre de circumambulations (autour de la Ka’bah) durant le tawaf,
(31) Le Jihad,
(32) Faire face à la Ka’bah durant la salat,
(33) La prière du vendredi,
(34) La prière de congrégation,
(35) L’Adhan,
(36) Les deux fêtes (‘Ids),
(37) La permission d’essuyer sur les chaussettes en cuir [dans le wudhu],
(38) L’interdiction d’être irrespectueux envers l’un des Prophètes,
(39) L’interdiction d’être irrespectueux envers les Shaykhayn,
(40) Le rejet du jism (le corps) pour Allâh,
(41) Le rejet de l’incarnation du divin dans les créatures (hulûl),
(42) L’interdiction de considérer permis le mariage avec ceux avec qui c’est impossible (mahram),
(43) L’interdiction pour les hommes de [porter] la soie,
(44) La possibilité d’acheter et de vendre,
(45) Le bain (Ghusl) après l’impureté rituelle,
(46) L’interdiction d’épouser sa mère,
(47) L’interdiction d’épouser sa fille,
(48) L’interdiction d’épouser son mahram,
(49) L’interdiction de l’alcool et
(50) L’interdiction des jeux de hasard,
Etc…

Le lecteur doit par cette lecture comprendre que certaines questions auxquelles on ne prête d’habitude guère attention, font aussi partie des fondamentaux de la religion.

Pour (insha Allâh) faciliter la compréhension de la règle générale concernant les fondamentaux de la religion, lisons ce que Muhaqqiq al-Hind, Shah ‘Abd al-’Aziz al-Dahlawi (qu’Allâh lui fasse miséricorde) a déclaré à ce sujet [2] :

« Les fondamentaux de la religion sont de trois types :

1/ Le premier type est ce qui est prouvé par les versets clairs du Qour’an, comme l’interdiction du mariage avec sa propre mère ou sa fille.

2/ Le deuxième type est celui qui est prouvé par as-Sunnah al-mutawatirah (narrations issues d’une foule de transmetteurs) – peu importe si la transmission s’est faite à la lettre ou dans l’esprit – dans la croyance ou dans les actions, dans les actes obligatoires (fara’id) ou dans les actes surérogatoires (nawafil).

3/ Le troisième type est celui qui est établi avec un consensus absolu (ijma’ qat’i) tels que les califats de Sayyidina Abu Bakr as-Siddiq et Sayyidina ‘Umar al-Farouq (qu’Allah soit satisfait d’eux).

Il ne fait aucun doute que celui qui nie un de ces [trois types], sa croyance à propos du Qour’an et des Prophètes n’est pas correcte ». [3]

Wa Allâhou a’alam

Notes :

[1] Extrait d’un texte de Mawlana Sayyid Muhammad Yussouf Binnori (Université de Déoband)
[2] La déclaration complète peut être trouvée dans Ikfar al-Mulhidin [de l’Imam Anwar Shah Kashmiri]
[3] Extrait de Aqidah Nuzul al-Masih, p.25-26 

La Croyance en Dieu

Par Sheikh Muhammad K. Kaba

 

Allah-red

 

 

Introduction :

La Religion musulmane ne repose pas sur des bases incohérentes et incomplètes. Au contraire, la raison saine est parmi les plus solides de ses soutiens, tandis que le Qour’an, la Tradition du Prophète (salallahou ‘alayhi wassalaam), l’Ijmâ (l’unanimité des savants musulmans) et le Qiyas [1] en sont la référence.

Aussi, l’imam Al-Ghazaliyy [2] dit-il :

« L’adoration n’est valable qu’après avoir connu Celui qui mérite d’être adoré (c’est-à-dire Dieu). »

Autrement dit, celui qui croit que Dieu est une lumière -contraire de l’obscurité-, qu’il est assis sur le Trône [3], ou qu’Il est partout par Son Entité comme l’air, etc., celui-là n’adore pas Dieu, mais quelque chose de son imagination. C’est dire que Dieu est différent de tout ce que l’on peut imaginer, car l’imagination est une création, et la création ne ressemble pas au Créateur.

Il faut donc avoir une bonne croyance en Dieu, celle qui sauve du châtiment éternel de l’Enfer. Ainsi, Dieu dit à Son Prophète :

« Sache (Mouhammad) qu’il n’y a pas d’autre dieu que Dieu, et demande le pardon pour ton péché [4] et pour les Croyants et les Croyantes (…). »[5]

Ce verset du Qour’an fait ressortir deux sortes de Science :

– La Science qui traite de l’Unicité de Dieu, à savoir : « Sache qu’il n’y a pas d’autre dieu que Dieu (…) »

– La Science qui traite des règles d’application, car « ( …) demande le pardon pour ton péché (…)» fait référence à l’application, à la pratique.

Par ce verset, Dieu a ordonné à Son Prophète d’accorder la priorité à l’étude de la Science qui traite de la croyance sur celle des règles d’application. De ce fait, le Prophète dit :

« ( … ) Je suis celui qui a la meilleure connaissance de Dieu et qui Le craint le plus. (…) » [6]

Les compagnons du Prophète, à son exemple, ont accordé plus d’importance à la Science de la croyance qu’aux autres Sciences de la Religion. Ainsi, le Traditionaliste Ibnou Majah a rapporté dans son livre « Sounane Ibnou Majah » que le compagnon Joundoub, fils de ‘Abdoullah (que Dieu l’agrée) a dit :

 

« Nous étions avec le Prophète pas encore pubères mais nous en étions proches, et nous avons appris la croyance avant d’apprendre le Qour’an. Puis nous avons appris le Qour’an, ce qui nous a renforcés dans la croyance »

C’est pour cela que l’imam Al-Ghazaliyy a dit que l’adoration n’est valable qu’après avoir connu Celui qui mérite d’être adoré. Et l’imam Ar-Rifa’iyy [7] de préciser :

« L’extrême connaissance de Dieu est la certitude de Son Existence sans référence à un lieu ni à une manière d’être »

Il s’agit donc d’une connaissance, non pas à travers une localisation, mais qui permet plutôt de distinguer entre Le Créateur de toute chose, qui n’a ni commencement ni fin et qui n’a besoin de rien, et la créature qui est dans une totale dépendance. C’est en cela que la fameuse citation du premier Calife Abou Bakr (que Dieu l’agrée) est très instructive :

« S’avouer incapable de cerner la Réalité de Dieu, c’est la vraie compréhension. Et chercher à connaître cette Réalité, c’est de la mécréance et de l’association. »

En effet, on va de ce fait établir des comparaisons et des parallèles, ce qui est déraisonnable et illogique, car Dieu est différent de Sa créature. En d’autres termes, Seul Dieu connaît la réalité de Son Entité et celle de Ses Attributs. Dès lors, la connaissance de Dieu pour les créatures que nous sommes passe par l’affirmation de Ses Attributs et par la négation de ce qui n’est pas digne de Lui.Il faut donc croire, sans nul doute, que Dieu a des Attributs. Pour rapprocher les idées, prenons un exemple. Si l’on disait à quelqu’un de fabriquer une montre, il ne pourrait le faire que s’il connaissait la science nécessaire. A supposer qu’il maîtrise cette science, mais n’ait pas la puissance (s’il est paralysé, par exemple) il n’y parviendrait pas. Et s’il avait la science et la puissance mais pas la volonté, il n’y arriverait pas non plus. Ainsi pour exister, ce monde a besoin, à plus forte raison, d’un Créateur qui a les Attributs de la Science, de la Volonté et de la Puissance.Dieu a fait surgir ce monde du néant et ne lui ressemble pas; Il n’a pas besoin de place (d’endroit), Il ne s’incarne pas et ne se fatigue pas, Il ne ressemble ni aux hommes ni aux Anges. Il n’est pas une matière, Il n’a donc ni forme ni limites. Il est différent de toute Sa créature (création). Son Existence n’a pas de commencement.Dieu a donc des Attributs par lesquels Il s’est fait connaître. C’est pourquoi les savants musulmans ont dit qu’il est obligatoire d’en connaître treize, qui sont fréquemment cités dans le Qour’an, soit directement, soit par leur signification. A savoir :

 

1. L’Existence (Al-Woujoud)
2. Le Non-Commencement (Prééternité – Al-Qidam)
3. La Non-Fin (Pérennité – Al-Baqa’)
4. L’Unicité (Al-Wahdaniyyah)
5. La Non-Ressemblance aux créatures (Al-Moukhalafatou lil-Hawadith)
6. La Science (Al-‘Ilm)
7. La Puissance (Al-Qoudrah)
8. La Volonté (Al-Machi’ah)
9. La Vue (Al-Basar)
10. L’Ouïe (As-Sami’)
11. La Parole (Al-Kalam)
12. La Vie (Al-Hayat)
13. L’Autosuffisance (Al-Qiyamou Bi n-Nafs)

Notes :

[1] Effort de recherche soutenu, basé sur la déduction par analogie que seuls les savants aux rangs les plus élevés peuvent entreprendre. Ce n’est donc pas à la portée de n’importe qui.

[2] Abou Hamid Al-Ghazaliyy  est né à Khouraçan, région du nord-est de l’Iran, en 450/1058 et est décédé en 505/1111.

[3] C’est, du point de vue volume et masse, le plus grand des corps que Dieu a créés, non pour s’y établir, mais pour manifester Sa Puissance. Il constitue le toit du Paradis, qui se trouve au-delà du septième ciel.

[4] Il s’agit de petits péchés. Les Prophètes sont immunisés contre la mécréance, les grands péchés et même les petits péchés qui reflètent une bassesse de caractère.

[5] Qour’an (47/19)

[6] Hadith rapporté par Al-Boukhariyy

[7] L’imam Ahmad Ar-Rifa’iyy رحمه الله est un grand Saint, qui est né en Iraq en 512/1118 et est décédé en 578/1182. Il est le fondateur d’une Tariqah, c’est-à-dire une méthode de cheminement [soufisme] sur une des voies tracées par le Prophète .

 


 

L’Existence
[Al-Woujoud]
 

Il est connu des gens de la droiture que Dieu a des Attributs éternels qui conviennent à Sa Majesté; et l’Existence en est Un.

Dieu Le Suprême dit :

« (…) Douterait-on de l’Existence de Dieu?! (…) » [1]

Il faut donc croire que l’Existence de Dieu est indubitable, et n’a pas de commencement, c’est-à-dire qu’Elle n’est pas précédée par lé néant, et qu’elle n’a pas de fin, c’est-à-dire qu’elle ne sera pas affectée par l’anéantissement.Le Prophète a dit :« (… ) Dieu était, et il n’y avait rien d’autre que Lui. Et il y eut le Trône sur l’eau (c’est-à-dire que Dieu créa le Trône à partir de l’eau; laquelle fut la première création) ( …) » [2]A travers ce Hadith, le Prophète confirme l’Existence de Dieu avant toute création. De ce fait, quiconque nie l’Existence de Dieu est un athée comme cet instituteur qui dit un jour que Dieu n’existait pas, et partant [du principe] que ce monde n’avait pas été créé.  Profitant de son absence, un de ses élèves à dessiné un âne sur le tableau avec le nom de l’instituteur inscrit dessus. A son retour, il fut accueilli par des éclats de rire. Fou de rage, il chercha à connaître l’auteur, de ce dessin. Sur ce, un élève se leva et dit que le dessin, s’était fait lui-même (c’est-à-dire selon ce que vous prétendez).Ainsi, cet élève venait de confirmer, à sa façon, ce que tout le monde sait, à savoir que tout acte relève forcément d’un auteur [un créateur]. Par conséquent, il serait impossible d’imaginer l’existence d’écriture sans écrivain, ou de bâtiment sans bâtisseur. En effet; la raison ne peut que rejeter l’idée qu’une encyclopédie puisse être le résultat d’une déflagration survenue dans une imprimerie ou qu’un immeuble, avec toutes ses structures, surgisse subitement de Terre à la suite d’une secousse tellurique. De même, on ne saurait imaginer un bateau lourdement chargé, cheminant droit sur une mer agitée, avec des vents portants et tourbillonnants; sans l’aide d’un bon et vaillant capitaine. Que dire alors de cet Univers qui évolue dans une organisation parfaitement cohérente!

Un savant, à qui les gens avaient demandé la preuve de l’Existence de Dieu, a dit :

– Ne constatez-vous pas que toutes les feuilles du mûrier se ressemblent par l’odeur, la couleur et le goût?
– Bien sûr, répondirent-ils.
– Alors, ajouta-t-il, la brebis mange ses feuilles et donne du lait; le ver s’en nourrit également et fournit de la soie; quant à certains cervidés (notamment le chevrotain porte-musc en les consommant, ils produisent du musc.

Ainsi à partir d’une même plante, il se dégage des choses qui diffèrent dans leur aspect et leur consistance. En effet, le lait est différent de la soie, qui à son tour se distingue du musc. Dès lors, il est évident que c’est un Créateur qui a non seulement créé cette plante mais qui l’a transformée  – à travers ces animaux – en des choses différentes de goût, d’odeur, de couleur et même d’utilité. Et ce Créateur n’est autre que Dieu Le Suprême. Gloire à Lui, Le Tout-Puissant!

Cela nous amène à constater l’absurdité de la théorie du « Big-Bang » selon’ laquelle la nature, qui n’a ni volonté ni science, a tout créé. C’est prétendre qu’une chose puisse être à la fois antérieure et postérieure à elle même.

Ainsi, l’existence de l’Univers dans toute sa complexité, sa beauté, et son ordonnance, témoigne de l’Existence de Dieu.

Le Musulman croit donc en l’Existence de Dieu, une Existence qui n’a ni commencement ni fin et qui est différente de celle de Sa créature. Car L’Unique Créateur de toute chose existe sans rapport avec le temps et l’espace, c’est-à-dire que Son Existence ne dépend d’aucune circonstance de lieu, de temps ou de manière.

Par conséquent :

–    Dieu est L’Eternel.
–    Nul temps ne Le limite et nul lieu ne Le circonscrit.
–    Dieu n’est pas Un corps, car Il serait limité.
–    Dieu n’est pas une substance, car Il serait localisable.
–    Dieu n’est pas accidentel, car Il aurait besoin d’un créateur.
–    Dieu n’est pas composé, car Il serait divisible.
–    Dieu n’a pas d’organes, car Il serait imaginable et représentable.
–    Dieu n’est ni ténèbres, ni lumière.

En effet, Dieu dit :

« (…) Rien ne Lui ressemble, et Il est Celui qui a l’Ouïe et la Vue parfaites. » [3]

Notes :

[1] Qour’an 14/10

[2] Hadith rapporté par Al-Boukhariyy

[3] Qour’an  42/11

 


 

Le Non-Commencement
[Prééternité – Al-Qidam]

 

Dieu  dit :

« Il (Dieu) n’a pas de commencement (…). » [1]

Littéralement traduit, cela donne : Il (Dieu) est Le Premier. Mais la primauté de l’Existence de Dieu est absolue, alors que celle de la créature est relative. Ainsi on dira d’Adam qu’il est le premier des êtres humains, tandis que Dieu est Le Premier dans le sens que Son Existence n’a pas de commencement.Il faut donc croire que Dieu, comme tous Ses Attributs, n’a pas de commencement. Par conséquent, Son Existence n’est pas relative au temps. Elle ne Lui a pas été attribuée, et n’a pas été précédée par quelque chose. Car celui qui a un commencement a besoin de quelqu’un qui lui donne l’existence. Or le besoin contredit la Divinité, parce qu’il indique une dépendance, c’est-à-dire une imperfection. Donc si Dieu avait eu besoin de Sa créature, Il n’aurait pu la créer. Mais Dieu, Le Glorieux, n’a pas besoin de Sa créature, ni avant, ni après la création de celle-ci.C’est pourquoi nous disons que le Non-commencement de Dieu n’a aucun rapport avec le temps [2], car encore une fois, Le Créateur de toute chose existe avant le temps. De ce fait l’imam Abou Hanifah, dans son livre « Al-Fiqh al-‘Akbar » [3] dit:« Les Attributs de Dieu n’ont pas de commencement et ne sont pas créés..Celui qui affirme qu’ils sont créés ou qu’ils ont un commencement; de même que celui qui ne se détermine pas (sur la question) ou qui doute a commis de la mécréance envers Dieu Le Suprême. »Dieu est donc Le Seul qui possède l’Attribut du Non-commencement.

Ainsi, pour prouver aux philosophes qu’il est impossible que le monde soit une, succession de choses sans commencement, les savants dans la Science de la croyance (At-Tawhid) ont donné l’exemple suivant :

Si quelqu’un dit : « Tel jour, je ne donnerai un franc à untel que si je lui en ai déjà donné un; et je ne lui aurai donné celui-ci que si je lui en avais préalablement remis un autre … et ainsi de suite ». Il est clair, dans cet exemple, que la pièce promise ne sera jamais donnée car cela est lié à quelque chose d’inexistant, à savoir un commencement pour ce don. Or ce qui est suggéré ici est qu’il ne débute jamais.

C’est dire que si ce monde était une succession de choses sans début, il n’existerait pas à présent; mais puisqu’il existe, cela prouve qu’il a un début.

Règle :

Tout, excepté Dieu et Ses Attributs, a un commencement.

Notes :

[1] Qour’an 57/3

[2]  Le temps est la mesure de la durée des phénomènes; autrement dit, c’est la comparaison entre deux événements. C’est donc une création de Dieu.

[3] Al-Fiqh al-‘Akbar traduit en français par « La plus considérable des Sciences »

 


 

La Non-Fin
[Pérénnité – Al-Baqa’]

 

Dieu dit :

« Tout ce qui est sur Terre est voué il une fin, mais Dieu, existe éternellement. » [1]

Dieu, tout comme Ses Attributs, n’a pas de fin.

En effet, la raison impose que Dieu, dont l’Existence n’a pas de commencement; soit sans fin. Il est Le Vivant qui ne meurt pas, et Sa Vie n’est, ni acquise ni précédée par quelque chose ou par le néant. [2]

Remarque :

La non-fin du Paradis et de l’Enfer est confirmée par les Textes (le Qour’an et les Hadiths). Ainsi, bien qu’ayant un commencement, ce n’es  que par la Volonté de Dieu qu’ils subsistent éternellement sans quoi, étant des créations, il est possible rationnellement qu’ils s’anéantissent. Mais Dieu a voulu pour eux la pérennité.

Règle :

Seul Dieu est Eternel en Soi.

Notes :

[1] Qour’an 55/26-27

[2] Sheykh Hassan Ayyoub dans son livre  » La Foi musulmane  » cite également les versets suivants :

« Et n’invoque nulle autre divinité que Dieu ! Il n’est de divinité que Lui ! Tout est voué à périr, excepté la Face du Seigneur. C’est à Lui qu’appartient le pouvoir suprême et c’est à Lui que vous ferez retour. » Qour’an 28/88

« Mets ta confiance dans le Vivant, l’Immortel ! Célèbre Ses louanges ! Car Il connaît mieux que quiconque les péchés de Ses créatures. » Qour’an 25/58

 


 

L’Unicité
[Al-Wahdaniyyah]

 

Dieu a dit :

« Dis (Mouhammad) : Dieu est Unique » [1]

L’imam Abou Hanifah (que Dieu l’agrée), dans son livre « Al-Fiqh al-Akbar », a dit :

« Dieu est Un, non pas du point de vue du nombre, mais dans le sens qu’Il n’a pas d’associé. »

Car mathématiquement parlant, le nombre 1 est divisible par 2 ce qui donne 2 demis, par 3 ce qui donne 3 tiers, etc.

Sachez donc que le devoir le plus fondamental de chaque Moukallaf [2] est de croire en l’Unicité de Dieu sans rien Lui associer, c’est-à-dire reconnaître qu’Il (Dieu) est :

Un dans Son Entité

– Il n’a point d’associé
– Il ne se divise pas
– Il n’est pas composé
– Il ne ressemble à rien

Un dans Ses Attributs

Les Attributs de Dieu n’ont pas de commencement, c’est-à-dire qu’Ils ne sont pas créés. Car si Dieu avait un attribut créé, cela voudrait dire qu’Il change : celui qui change a besoin de quelqu’un qui le fasse changer. Et celui qui a besoin de quelqu’un d’autre est une créature, et non Le Créateur qui existait avant toute créature, sans la créature. Or le fait de dire que Dieu acquiert un attribut signifie que cet attribut lui manquait, ce qui indique une imperfection. Et celui qui n’est pas parfait ne peut être Dieu dont les Attributs :

– sont uniques
– sont parfaits
– ne changent pas
– ne sont pas accidentels, c’est-à-dire créés
– ne sont pas occasionnels
– ne sont pas contingents
– ne sont pas précédés par le néant

Rien ni personne ne peut avoir un ou plusieurs Attributs de Dieu.

Un dans Son Acte

Lorsqu’on dit, par exemple, que Dieu est L’Unique Créateur, cela signifie qu’il est Le Seul à pouvoir faire surgir toute chose du néant. Dieu a la Puissance de créer ce qu’il veut sans que nul ne puisse s’opposer à l’accomplissement de Sa Volonté.Le fait de créer la créature n’a pas ajouté à Dieu un attribut qu’il n’avait pas; c’est dire que Dieu avait l’Attribut de Créateur avant la création du monde. De même qu’Il avait l’Attribut de donner la vie et celui de donner la mort avant qu’il n’y ait de vivants et de morts; ce n’est pas après avoir fait vivre ou mourir quelqu’un que Dieu a acquis ces Attributs-là.Ainsi, Abou Hanifah (que Dieu l’agrée) a dit :« L’Acte de Dieu est un Attribut qu’Il a dans le Non-commencement, mais le résultat (de Son Acte) est créé. »Tout ce que les gens possèdent (enfants, biens matériels ou autres moyens de subsistance) provient de Dieu. En effet, Dieu  dit :

« Tout ce que vous avez comme bienfait provient de Dieu (…) » [3]

Ou encore :

« Il (Dieu) est Le (Seul) Dispensateur de tous les biens (…) » [4]

Notes :

[1] Qour’an 112/1

[2]
Moukallaf, c’est-à-dire une personne pubère, saine d’esprit et à qui est parvenu l’appel à l’Islam, ne serait-ce qu’à travers les 2 témoignages (shahada), dans toutes les langues qu’elle comprend.

[3] Qour’an 16/53

[4] Qour’an 51/58

 


 

La Non-Ressemblance aux créatures
[Al-Moukhalafatou lil-Hawadith]

 

Dieu  dit : « (…) Rien ne Lui ressemble (… ) » [1]

L’Univers est de Dieu par création et non par engendrement ou par émanation. Donc Dieu n’est pas pour le monde ce que la terre est pour l’arbre, ou l’arbre pour le bois, ou le bois pour la table. Parce que la table vient du bois, le bois de l’arbre, l’arbre de la terre par un cycle de transformations successives voulu par Dieu. Par conséquent, l’Univers qui forme l’ensemble des choses créées est tout autre que Dieu, Le Créateur auquel rien ne ressemble :

Ni dans Son Entité (Dhat)Il n’est ni une lumière (contraire de l’obscurité); ni un esprit; ni un corps fin, ni un corps palpable, ni une matière; ni une particule; ni un homme; ni une étoile; ni aucune autre chose de la création.Dieu est différent de tout ce que l’on peut imaginer, car notre imagination est une de Ses créations

Ni dans Son Acte (Fi’l)

L’Acte de Dieu n’a pas de commencement, tandis que tout autre acte est une création. Et il fait surgir toute chose du néant pour lui donner existence sans que cela soit par le toucher, le mouvement; la proximité ou l’éloignement.

Ni dans Ses Attributs (Sifat)

En effet, Dieu S’est fait connaître par Ses Attributs pour que Ses créatures affirment Son Existence et proclament Son Unicité, excluant ainsi Sa connaissance par analogie. Car les Attributs de Dieu sont sans aucune comparaison ni ressemblance. Il est loin d’avoir des dimensions, des limites, des repères, des membres ou des organes petits ou grands. On ne peut donc pas se représenter ni imaginer Dieu.

Il est impossible de Lui attribuer :

• le fait de s’asseoir
• l’immobilité ou le mouvement (tous deux liés à l’espace et au temps qui sont des créations)
• les sentiments (émotion, envie, etc.)
• le changement
• le sommeil
• la fatigue (comme l’ont prétendu certains égarés). A ce propos, Dieu dit :

« Certes, Nous (Dieu) avons créé les cieux et la Terre et ce qui est entre eux en six jours, sans que nulle fatigue Nous ait touché. » [2]

Remarque :

Dieu  a créé l’Univers sans nul besoin, ni rien qui L’y oblige. Il a donné existence aux Mondes sans modèle préexistant. Il n’est pas en contact, par le toucher, avec les choses. Tout est facile pour Dieu, parce qu’il est Le Tout-Puissant. Dès lors, l’une des sagesses de la création en six jours est de nous enseigner la patience. Autrement Dieu, Le Tout-Puissant, aurait pu tout faire exister en un seul instant, s’Il l’avait voulu. Car notre création et notre résurrection sont pour Lui comme celles d’un seul être.

Notes :

[1] Qour’an 42/11

[2]
Qour’an 50/38

 


 

La Science
[Al-‘Ilm]

 

Dieu dit :

« Ils (les Anges) dirent : « Soubhanak »! [1] Nous n’avons de savoir que ce que Tu nous as appris. Certes, c’est Toi L’Omniscient, Le Sage. » [2]Dieu est Le Savant et, par Sa Science qui est éternelle (c’est-à-dire sans commencement ni fin), Il connaît toute chose dans les moindres détails avant de la créer; et outre cela, Il connaît Son Entité et la réalité de Ses Attributs.La Science de Dieu ne change pas et Elle n’est pas, comme la nôtre, précédée par l’ignorance. En effet, l’être humain est créé dans le ventre de sa mère d’où il sort complètement ignorant. Puis petit à petit il grandit, se transforme, apprend à marcher et à parler. Il va acquérir des connaissances qui se renouvelleront par étapes. Cette mutation l’acheminera de l’enfance à la vieillesse en passant par l’adolescence. Ainsi, il aura évolué d’un état de faiblesse à celui de la pleine force, avant de revenir à l’état de faiblesse. Il est illogique, déraisonnable de croire que l’être humain soit l’auteur de sa propre transformation, ou que celle-ci soit l’œuvre du père sur son fils. De même, il est inconcevable que la nature, qui est elle-même une création, soit à l’origine de tels changements. Ainsi donc apparaît la nécessité que toutes ces mutations soient dues à Celui qui a les Attributs de la Vie, de la Science, de la Puissance, de la Volonté, et dont l’Existence est éternelle : c’est Lui qu’on appelle Dieu, ou Allâh; il connaît éternellement tout, le passé, le présent et le futur. [3]

C’est dire que rien ne Lui est caché et qu’il sait toute chose dans les moindres détails.

Règle :

La Science de Dieu, qui n’a ni commencement ni fin, englobe toute chose.

Notes :

[1] Soubhanak c’est-à-dire « Gloire à Toi »

[2] Qour’an 2/32

[3]
Sheykh Hassan Ayyoub dans son livre  » La Foi musulmane  » cite également les versets suivants :

« Il sait ce qui se passe dans les Cieux et sur la Terre, comme Il sait ce que vous dissimulez et ce que vous divulguez, car Dieu connaît parfaitement ce que recèlent les cœurs. » Qour’an 64/4

« Car peu importe que vous cachiez vos pensées ou que vous les divulguiez, Dieu saura toujours ce que recèlent les cœurs. Eh quoi ! Dieu ignorerait-Il ce qu’Il a Lui-même créé, Lui le Subtil, le si Bien-Informé? » Qour’an 67/13-14

 


 

La Puissance
[Al-Qoudrah]

 

Dieu dit :

« Certes, Dieu a la Puissance parfaite sur toute chose. » [1]

Dieu est Le Tout-Puissant et, par Sa Puissance qui n’a ni commencement ni fin, Il crée et anéantit les choses, suivant Sa Science et Sa Volonté.

Rien ni personne n’échappe à la Puissance de Dieu, et nul ne peut secourir celui qu’Il veut châtier.

Remarque :

Le jugement, du point de vue rationnel, est de trois sortes :

1) Le nécessaire, c’est ce dont la raison ne peut imaginer l’inexistence ou l’anéantissement : il s’agit de Dieu et de Ses Attributs.2) Le possible rationnel (ou le contingent), c’est ce dont la raison peut imaginer l’existence ou la non-existence, comme le monde et tout son contenu. Ainsi, la raison accepte notre existence ici-bas à un moment donné et notre inexistence à un autre moment.3) L’impossible rationnel se rapporte à ce dont la raison ne peut accepter l’existence, comme un associé à Dieu, ou comme le fait que quelqu’un puisse être mort et vivant en même temps.Cela posé, la Puissance de Dieu est l’Attribut qui confère l’existence ou l’anéantissement. De ce fait, elle ne concerne que le possible rationnel.S’agissant de l’impossible rationnel ou du nécessaire, il n’est pas permis de dire que Dieu est capable ou incapable de créer ce à quoi ces notions se rapportent. En effet, pour rapprocher les idées, on ne pourrait dire d’un homme qu’il souffre d’une faiblesse dans l’ouïe parce qu’il ne voit pas avec ses oreilles; car la vue ne concerne pas l’appareil auditif. De même, ce n’est pas parce que l’on ne peut attribuer la science à un caillou qu’il est ignorant; car l’ignorance ou la science ne concernent pas les corps inertes.

A ceux qui disent que Dieu Le Suprême est capable d’avoir un enfant, car le contraire indiquerait une impuissance de sa part, nous répondons que cette question est un non sens parce que cela relève de l’impossible rationnel qui n’est pas concerné par la Puissance de Dieu.

Il est aussi des athées qui demandent si Dieu est capable de créer son pareil. Là encore, il s’agit d’un impossible rationnel dont, l’existence est rejetée par la raison. La preuve est que Dieu n’a pas de commencement, et s’il y avait un pareil à Lui, cela impliquerait que celui-là n’aurait pas non plus de commencement. Or celui qui n’a pas de commencement n’est pas créé.

Ainsi, ce n’est donc pas parce qu’il est impossible que Dieu ait un enfant ou qu’Il se soit créé que cela est une preuve d’impuissance, car encore une fois Sa Puissance ne concerne pas l’impossible rationnel et le nécessaire.

Règle  :

Dieu a le Pouvoir de créer tout ce qui, du point de vue de la raison peut  exister, de même que d’anéantir tout ce qui est anéantissable.

Notes :

[1] Qour’an 2/20

 


 

La Volonté
[Al-Machi’ah]

 

Dieu dit :

« (…) Rien ne peut empêcher l’accomplissement de Sa Volonté (de la Volonté de Dieu)(…). » [1]

Dieu, par Sa Volonté qui n’a ni commencement ni fin, attribue aux choses, c’est-à-dire ce qui est contingent, leurs caractéristiques (espèce, gente, qualité, etc.)La Volonté de Dieu ne concerne donc ni le nécessaire ni l’impossible rationnel, mais le possible rationnel. Par exemple un tableau peut être noir, blanc, vert, etc. Il y a plusieurs couleurs possibles pour le même tableau. Le fait d’avoir la couleur noire, et non une autre couleur pourtant possible, résulte de l’Attribution de Dieu. Il en est de même de la forme du tableau. Ainsi, telle chose est blanche et non rouge, grande et non petite; telle personne est riche et non pauvre, etc.

Rien ne peut se passer sans la Volonté de Dieu, car Il a dit :

« Et vous
(les créatures) ne le voudrez (le droit chemin) que si Le Seigneur des Mondes (Dieu) le veut » [2]

En effet, notre volonté étant créée, elle n’existe que grâce à Dieu.

Par conséquent l’homme a une volonté, mais elle est subordonnée à la Volonté de Dieu, de sorte qu’il ne voudra que ce que Dieu a voulu qu’il veuille.

C’est ce que l’imam Abou Dja’far At-Tahâwî [3] exprime en disant :

« Il n’y a pas de volonté pour tout être que selon Sa volonté » [4]

Donc :

• Tout est régi par la Volonté de Dieu.
• Ce que Dieu veut sera, ce que Dieu ne veut pas ne sera pas (qu’il s’agisse du bien, du mal, des corps, du mouvement, du repos, etc.).
• On ne s’épargne le mal (péché, maladie, etc.) que par la Préservation de Dieu, et on ne fait le bien que grâce à Son Aide.
• Aucune créature (pas même les Prophètes) ne peut quoi que ce soit sans la Volonté de Dieu

Par conséquent :

Rien ne mérite l’adoration si ce n’est Dieu Seul.

Notes :

[1] Qour’an 12/21

[2] Qour’an 81/29

[3] L’imam Abou Dja’far At-Tahâwî, est l’auteur du célèbre livre de référence  » Al ‘Aqîdat at-Tahâwiyyah « , un traité sur la croyance des gens de la droiture (les Sunnites). Il est né à Taha (Egypte) en 239/853 et mourut au Caire en 321/933.

[4] Voir Al ‘Aqîdat at-Tahâwiyyah par l’imam At-Tahâwî disponible ici

 


 

La Vue
[Al-Basar]

 

Dieu dit :

« (…) Dieu voit parfaitement ce que vous faites. » [1]

Dieu voit toute chose visible, que nous puissions la voir ou pas.

Mais Sa Vue, qui n’a ni commencement ni fin, ne ressemble pas à la nôtre; Elle ne se fait pas par l’intermédiaire d’organes (oeil, iris, cornée, pupille, etc.) et n’est pas conditionnée par la lumière, la réfraction, la réflexion, l’obscurité, la distance, la direction, etc.Au contraire pour voir, l’être humain a besoin de l’organe de la vue (un oeil ou des yeux), de disposer de lumière, de regarder dans une direction et d’être situé à une distance donnée par rapport à la chose à voir. En effet, on ne peut voir une chose placée derrière soi qu’avec un rétroviseur ou un autre intermédiaire.Mais Dieu, qui n’est ni dans une place ni partout, voit tout sans aucune notion de distance, car la distance marque la limite entre deux corps. Et Dieu n’est pas un corps.

Notes :

[1] Qour’an 3/156

[2] Sheykh Hassan Ayyoub  dans son livre  » La Foi musulmane  » cite également les versets suivants :

« Il car Dieu est Audient et Clairvoyant »
Qour’an 58/11

 


 

L’Ouïe
[As-Sami’]

 

Dieu dit :

« Pensent-ils que Nous (Dieu) n’entendons pas leurs secrets et leurs confidences? Mais Si ! (…) » [1]

Dieu entend tout ce  qui peut être entendu, qu’il s’agisse de choses que nous pouvons entendre ou pas. Et Son Ouïe, qui est sans commencement ni fin, ne ressemble en rien à la nôtre. En effet, l’homme ne peut entendre qu’au moyen d’organes appropriés (oreilles, conduit auditif, tympan, etc.) qui succombent, parfois à l’assaut de la maladie ou de l’âge.En outre, le son que nous percevons doit être émis à une certaine fréquence et intensité pour être audible sans nuisance, car d’après les observations, à 180 décibels, les tympans éclatent. Ainsi, une explosion peut induire des lésions auditives irréversibles. L’intensité du son n’est pas seule en cause, la durée d’exposition est aussi nuisible.Mais Dieu, qui n’est ni dans une place ni dans toutes les places, et qui ne ressemble pas à Sa créature, entend tout. [2]Nous pouvons donc nous adresser à Lui, sans passer par un quelconque intermédiaire. Ce qui n’exclut pas de Lui demander de nous accorder un bienfait par le grade du Prophète Mouhammad , ou d’un Saint. [3]

Notes :

[1]
Qour’an 43/80

[2] Sheykh Hassan Ayyoub dans son livre  » La Foi musulmane  » cite également le verset suivant ou Allâh dit à Moïse et Aaron (Paix sur eux) :

« Ne craignez rien, dit le Seigneur, Je serai avec vous à tout voir, tout entendre. » Qour’an 28/88

[3]
At-Tawassûl

 


 

La Parole
[Al-Kalam]

D’un verset du Qour’an, nous comprenons que Dieu  dit :

« (…) Dieu parla à Moïse (…) » [1]

C’est dire que Dieu a l’Attribut de la Parole mais, comme tous Ses autres Attributs, Elle ne ressemble pas à la nôtre et ne nécessite aucun organe phonatoire. En effet, Dieu n’a pas de bouche, et Sa Parole qui est
de toute éternité, c’est-à-dire sans commencement ni fin, ne comporte ni lettres, ni mots; ce n’est ni une langue (l’arabe, le grec, l’hébreux, le français, etc.) ni un langage sonore ou vocal.Moïse (‘alayhi wa salam), entendit donc cette Parole sans débit de voix, et comprit ce que Dieu a voulu qu’il comprenne. Par la suite, il communiqua le Message reçu en s’exprimant dans la langue de son peuple qui est l’hébreux. En effet, Dieu  dit :« Et Nous (Dieu) n’avons envoyé de Messager qui ne parle la langue de son peuple (auprès de qui il a été envoyé), et cela afin qu’il leur explique le message dont il est chargé. Ainsi il leur sera facile de le comprendre (…). » [2]

Remarque :

Ainsi, dire que le Qour’an, la Torah ou l’Evangile (et non les évangiles) sont la Parole de Dieu a deux significations :1. Soit c’est la Parole de Dieu qui est Son Attribut; auquel cas cette Parole n’est ni en arabe, ni en une autre langue, ne s’exprime pas par des lettres ou une voix, ne ressemble pas à la nôtre, n’a pas de
commencement, et n’est pas quantifiable.2. Soit il s’agit des expressions de cette Parole que l’on peut trouver dans les Livres Saints. C’est à travers ces expressions qu’on comprend ce que Dieu a dit par Sa Parole, qui n’est pas composée de lettres, et qui n’est ni une voix ni un langage. Ainsi, si nous écrivons au tableau les mots Allah, Dieu ou God, cela ne signifie pas que Dieu s’incarne dans le tableau, ou qu’il y a trois dieux. Au contraire, il s’agit de trois expressions indiquant que nous parlons du Créateur qui n’est pas ces lettres écrites. C’est dans ce sens que nous disons que les versets qu’on trouve dans le Qour’an expriment la Parole de Dieu. Ainsi, on comprend du verset suivant que Dieu  dit :« Et si l’un des associateurs te demande asile, accorde-le lui afin qu’il entende la Parole de Dieu, car ce sont des gens qui ne savent pas. Puis fais-le parvenir à son lieu de sécurité. » [3]Il s’agit ici de lui faire entendre l’expression de la Parole de Dieu, à savoir les versets du Qour’an, et non pas la Parole divine de Dieu, qui est Son Attribut. Quant au verset 164 de la sourate 4, qui signifie : « ( …) Dieu parla à Moïse », on en déduit que Dieu parle, mais que Sa Parole est différente de la nôtre, et c’est celle-là que Moïse a entendue.


Règle :

Par Son Attribut qui est la Parole (qui n’a ni commencement ni fin), Dieu, entre autres, ordonne, permet, interdit, avertit, informe et annonce la bonne nouvelle.

Notes :

[1] Qour’an 4/164

[2] Qour’an 14/4

[3] Qour’an 9/6


 

La Vie
[Al-Hayat]

 

Dieu  dit :

« Et place ta confiance en Le Vivant (…). » [1]

Dieu est Le Vivant, mais Sa Vie (sans commencement ni fin) n’est pas conditionnée, comme la nôtre, par un ensemble de choses composées et indispensables, tels que l’âme, la chair, les muscles, les os, le sang, la peau, etc…Dieu est Le Vivant qui n’a besoin de rien, tandis que nous, les mortels, dépendons entièrement de Lui. [2]

Règle :

Il est Vivant, d’une Vie ni acquise ni précédée (par quelque chose)

Notes :

[1] Qour’an 25/58

[2] Sheykh Hassan Ayyoub  dans son livre  » La Foi musulmane  » cite également les versets suivants  :

« Et les visages s’humilieront devant Le Vivant, Celui qui subsiste par Lui- même » al-Qayyum », et malheureux sera celui qui [se présentera devant Lui] chargé d’une iniquité. » Qour’an 20/111

« C’est Lui le Vivant. Point de divinité à part Lui. Appelez-Le donc, en Lui vouant une culte exclusif. Louange à Dieu, Seigneur de l’univers ! »
Qour’an 40/65

 


 

L’Autosuffisance
[Al-Qiyamou Bi n-Nafs]

 

Dieu  dit :

« Ô vous les hommes! vous avez besoin de Dieu, et Dieu n’a pas besoin de Sa créature. » [1]Toute chose a besoin de Dieu Le Suprême, car il n’y a rien qui existe sans Sa Création. Notre existence dépend de Lui, c’est Lui (Dieu) qui nous a fait surgir du néant.Ainsi, tout ce que nous faisons ne peut exister sans la Création et la Volonté de Dieu.Dieu est L’Eternel (Qadim) qui n’a jamais cesser d’exister. Il n’a donc besoin de personne pour Lui donner l’Existence, la Science, ou tout autre de Ses Attributs.Il n’est pas un corps pour être porté par quelque chose ou pour dépendre d’une place. De ce fait ‘Aliyy Ibnou Abi Talib, le cousin du Prophète, a dit que Dieu a créé le Trône non pour le prendre comme emplacement, mais pour manifester Sa Puissance. En effet, le Trône est, du point de vue volume et masse, le plus grand des corps que Dieu a créés.Ainsi, pour nous donner une idée de l’immensité du Trône, le Prophète a dit :« Les cieux et la Terre, par rapport au Koursiyy [2], sont comme un anneau dans le désert; et le Koursiyy, par rapport au ‘Arch (le Trône), est comme un anneau dans le désert » [3]L’imam Abou Mansour At-Tamimiyy Al-Baghdadiyy rapporte cette parole de ‘Aliyy (que Dieu-l’agrée) :« Dieu était, et nul emplacement n’existait. Et maintenant (c’est à dire après avoir créé le lieu), Il (Dieu) est comme Il était (c’est à dire non circonscrit par un espace). »De même l’imam Abou Ja’far At-Tahawiyy, dans son livre « Al-‘Aqidah At-Tahawiyyah », dit :« Il (Dieu) n’est pas, comme les créatures, cerné par les six directions (devant, derrière, haut, bas, gauche et droite). »Car si Dieu était dans un lieu.Il aurait des dimensions et celui qui a des dimensions est une créature, et non Le Créateur.

Quant à l’ascension du Prophète, il faut savoir qu’elle n’avait pas pour but de lui faire atteindre un emplacement où se serait trouvé Dieu Le Suprème. Il s’agissait en fait de le glorifier et de l’honorer en lui montrant les merveilles de l’Univers supérieur. En outre, Dieu a voulu que Muhammad Le voit avec son coeur (et non dans son coeur).

Quant aux versets où Dieu dit :

« Puis il s’approcha, toujours plus, jusqu’à n’être éloigné que d’une distance de deux coudées et
moins encore. » [4]

Il est question de l’Ange Gabriel que le Prophète a vu pour la deuxième fois, sous sa forme réelle avec ses 600 ailes, sans perdre connaissance, parce que Dieu l’avait fortifié et renforcé. Alors qu’en le voyant pour la première fois à la Mecque (Makkah) dans un endroit appelé Ajyad, il s’était évanoui.

Et l’imam Ja’far As-Sadiq (que Dieu l’agrée) de dire :

« Celui qui prétend que Dieu est dans une chose, sur une chose ou issu d’une chose n’est qu’un associateur. Car si Dieu était dans quelque chose, Il serait circonscrit; s’Il était sur quelque chose, Il serait porté et s’Il était issu d’une chose, Il serait créé (…). »

Cette affrrmation est en parfaite concordance avec ce qu’a dit le Prophète,en s’adressant à Dieu :

« (…) Ô mon Dieu! (…) Tu es Adh-Dhahir [5] alors il n y a rien au-dessus de Toi. Et Tu es Al-Batine [6], alors il n’y a rien au-dessous de Toi (…). »

Al-Bayhaqiyy, à propos de cette invocation, a dit :

« Et puisqu’il n’y a rien au-dessus de Lui et rien au dessous de Lui, (alors) Il existe sans place. »

Ainsi, tout en connaissant ce qui se passe partout (ensemble des lieux), Dieu régit tout par Sa Volonté, sans s’incarner dans Sa création :

• ni dans les cieux
• ni sur la Terre
• ni dans une place
• ni dans toutes les places
• ni partout

Remarque :

C’est parce que le Prophète nous a appris que la direction (Qiblah) des invocations est le ciel que nous levons les m
ains vers celui-ci; et c’est parce qu’il nous a enseigné que celle de la prière est la Ka’bah à la Mecque, que nous nous orientons vers cette maison sacrée. Ce qui explique que Dieu, l’Unique Créateur de toute chose, existe sans place ni direction.

Règle importante :

Il faut croire que Dieu n’a besoin de rien, car Il existait avant toutes Ses créatures, Et après les avoir créées, Il est (maintenant) comme il a toujours été.

Notes :

[1] Qour’an 35/15

[2] Koursiyy ou Piédestal, c’est une autre grande création de Dieu, qui est près du Trône.

[3] Hadith rapporté par Ibnou Hibban 

[4] Qour’an 53/8-9

[5] Adh-Dhahir veut dire qui est apparent, mais utilisé pour Dieu Le Suprême il signifie que les preuves rationnelles témoignent de Son Existence, Sa Puissance, Sa Science, Sa Volonté. En effet, toute chose donne la preuve rationnelle de l’Existence de Dieu.

[6] Al-Batine veut dire le caché, mais utilisé pour Dieu il signifie Celui qui connaît l’intérieur des choses, leur vérité; ou encore, c’est Celui qui n’est pas atteint par les illusions, et cette dernière explication est la meilleure.

 

Al ‘Aqîdat at-Tahâwiyyah

Par l‘imâm Abou Dja’far At-Tahâwî

 

 

 

Tahawi

 

 

[Le savant, le docte, l’érudit, le juriste et imâm des Salafs Salîh (Pieux Prédecesseurs) qui fait autorité en Islam, Abu Dja’far al Warrâq at-Tahâwî d’Egypte [239-321] (radhia Allâhou ‘anhou) a dit : » Ceci est un rappel exposant le dogme des sunnites ( ahl sounna wa al djamâ’a ). Un rappel conforme à l’école des jurisconsultes de la communauté que sont : Abû Hanîfa An-Nu’mân ibn Thâbit Al Kûfî, ainsi qu’Abû Yûssûf Ya’qûb Ibn Ibrâhîm al-Ansârî, et Abdullah Muhammad Ibn al-Hassân ach-Chaybânî ( que la satisfaction d’Allah soit sur eux tous ) et les fondements de la religion auxquels ils adhèrent avec foi et avec lesquels ils servent le Seigneur des mondes. « ]

 

[1]– Nous déclarons à propos de l’unicité d’Allah et avec la conviction qu’Il nous assiste : « Allâh est unique et n’a pas d’associé. »

[2]
– Il n’y a rien qui Lui soit semblable.
[3]– Il n’y a rien qui puisse le réduire à l’impuissance.
[4]– Il n’y a d’autre dieu que Lui.
[5]– Il est Éternel sans commencement ( Qadim ), Continuel ( Daa`im ) sans fin.
[6]– Il ne périt, ni ne disparaît.
[7]– Il ne peut y avoir que ce qu’Il veut.
[8]– Les imaginations ne peuvent l’atteindre et les intelligences ne peuvent le concevoir.
[9]– Il ne ressemble pas aux créatures.
[10]– Il est Le Vivant ( Hayy ) qui ne meurt pas, l’Absolu ( Qayyûm ) qui ne dort pas.
[11]– Il est Le Créateur ( Khaliq ) sans nécessité, Le Pourvoyeur ( Raziq ) sans restriction.
[12]– Il fait mourir les êtres sans crainte, et les ressuscite sans peine.
[13]– Il a toujours été avec Ses Attributs, immuable, avant même la création. Les créatures n’ont rien ajouté par elles même, comme attribut qu’Il n’ait eu auparavant. Tel qu’Il a toujours été avec Ses Attributs, Il continuera de l’être éternellement.
[14]– Ce n’est pas après avoir créé les êtres qu’Il bénéficia du nom de Créateur ( Khâliq ), ou celui de Novateur ( Bârî ) après l’apparition des êtres.
[15]– Il possède les traits caractéristiques de Seigneur et Maître, même en l’absence de serviteur. Également les traits caractéristiques de Créateur en l’absence de créature.
[16]– S’Il est qualifié de Revificateur après avoir ressuscité les morts, Il mérite ce qualificatif avant même de les ressusciter. Il mérite également le qualificatif de Créateur avant la création des êtres.
[17]– Il détient le pouvoir sur toute chose, et toute chose a besoin de lui. Pour Lui, tout est facile, et n’a besoin de rien. (Il n’y a rien qui Lui soit semblable, et Il est Celui qui entend et qui voit).
[18]– Il créa toutes choses avec Sa Science.
[19]– Il fixa pour toutes choses un destin.
[20]– Il accorda à celles-ci un terme.
[21]– Il n’y a rien qu’Il puisse ignorer de celles-ci avant même de les concevoir. Il savait également ce qu’elles feraient alors qu’elles étaient encore inexistantes.
[22]– Il ordonna Son obéissance aux créatures et leur interdit la rébellion.
[23]– Tout se déroule selon Son décret et Sa volonté. Sa volonté ne peut que se réaliser. Il n’y a pas de volonté pour tout être que selon Sa volonté. Ce qu’Il voudra pour eux aura lieu, et ce qu’Il ne voudra pas n’aura pas lieu.
[24]– Il guide [dans la voie droite] celui qu’Il veut. Il préserve et protège par Sa grâce. Il égare qui Il veut. Il rabaisse et éprouve avec justice.
[25]– Tout oscille sous Sa volonté entre sa grâce et Sa justice.
[26]– Il est exempt du contraire et du semblable.
[27]– Il n’y a rien qui puisse refuser Son décret, ni reporter Son arrêté, ou même prédominer Son commandement.
[28]– Nous croyons en tout cela et nous avons la certitude absolue que tout provient d’Allah.
[29]– Nous attestons que Muhammad est Son serviteur élu, Son Prophète choisi et Son messager agréé.
[30]– Il est le Sceau des Prophètes, le Guide de tous les pieux, le Chef des Envoyés et le bien-aimé du Seigneur des mondes.
[31]– Toute nouvelle prétention prophétique ne sera après Lui qu’égarement et passions.
[32]– Il est envoyé avec la vérité, la bonne direction, la lumière et la clarté, à l’ensemble des djinns et à l’humanité entière.
[33]– Certes le Qur’ân est la parole d’Allah. C’est d’Allah qu’il émana et dont l’essence [de l’émanation] est ignorée. Allah l’a descendu sur Son Messager sous forme de révélation et que les croyants ont tenu pour vrai. Ils ont la conviction que le Qur’ân est réellement la parole d’Allah et non pas une création, telle la parole des êtres humains. Quiconque l’entend et prétend que c’est là, la parole d’un humain, a blasphémé. Selon Sa parole, Allah l’a certes blâmé, désapprouvé et menacé du brasier de l’enfer: « Nous le précipiterons dans le brasier (Saqâr). »[S.74 – V.26] Lorsqu’Allah a menacé du brasier celui qui dira : « Ceci n’est là que la parole d’un humain »[S.74 – V.25], nous avons su et nous avons l’entière certitude que le Qur’ân est là la parole du Créateur des hommes. Elle ne ressemble en rien à la parole humaine.
[34]– Celui qui attribut à Allah des qualificatifs propres aux humains, a mécru. Celui qui fait preuve de lucidité à ce sujet, aura fait preuves de considérations, aura su se tenir a l’écart des propos semblables à ceux des mécréants, et aura compris que malgré Ses attributs, Allah – SWT – n’est pas semblable aux êtres humains.
[35]– La vision d’Allah est une réalité pour les hôtes du paradis. Cependant, la nature de la vision est ignorée et les regards ne pourront embrasser leur Seigneur. Conformément à ce qui est mentionné dans le livre du Seigneur : « Ce jour-là, il y aura des visages resplendissants qui regarderont leur Seigneur »[S.75 – V.22,23] L’explication de ce verset est ce qui est voulu et enseigné par Allah – SWT -. Tout ce qui est rapporté au sujet de la vision dans les Hadîth authentiques du Messager, n’est autre que ce qu’Il a dit, et la signification est selon ce qu’Il a voulu. Nous n’abordons pas ce sujet par des interprétations fondées sur des opinions personnelles, ni par des imaginations fondées sur des passions négatives. On ne peut être soumis dans sa religion que lorsque l’on est soumis à Allah (Le Puissant Le Majestueux) et à son Messager et lorsqu’on laisse le savoir sur ce qui nous paraît obscur à celui qui en possède la connaissance (Allâh).
[36]– Les assises (pieds) de l’islam ne se raffermiront que sur [le dos de] la reconnaissance et de la soumission. Celui qui cherche avidement à découvrir le mystère défendu et dont l’esprit ne se contente pas d’une simple soumission, son avidité s’interposera entre lui et le monothéisme sincère, entre lui et la connaissance pure, entre lui et la véritable foi. Il finit par osciller entre l’hérésie et la foi, entre le fait de rendre les choses vraies ou fausses, entre l’approbation et le refus. Il sera gagné par le souci, l’errance et le doute. Celui-là ne sera ni croyant crédule ni apostat incrédule.
[37]– La croyance en la vision de [Allâh] par les hôtes de la demeure de la paix, ne peut être correcte pour celui qui l’aborde avec son imagination, ou qui l’interprète avec son esprit, étant donné que l’explication de la vision ainsi que tout ce qui a attrait au caractère seigneurial (rubûbiyya)- c’est l’abandon de toute interprétation personnelle, l’observation, la soumission et le retour à la religion des musulmans. Celui qui ne renonce pas à la négation [des attributs d’Allâh] ou à l’anthropomorphisme a commis une erreur et n’a pas atteint l’exemption [du Seigneur de toute forme d’imperfection]. Notre Seigneur (élevé et majestueux) est décrit par des descriptions qui lui sont uniques et qualifié par des épithètes qui lui sont spécifiques. Il n’y a rien dans ce qui le caractérise qui ne soit comparable aux créatures.
[38]– Il est exempt de toutes délimitations, de réductions, d’éléments, de membres et d’organes. A la différence de l’ensemble des créatures, aucune des six orientations spatiales ne le contient.
[39]– L’ascension est une réalité. Le Prophète en personne a été transporté en état d’éveil. Il a accomplit l’ascension vers le ciel puis vers la hauteur voulue par Allâh. Le Seigneur l’a honoré avec ce qu’il a voulu. Il lui a ensuite révélé ce qu’il a voulu lui révéler. [ Le cœur n’a pas menti sur ce qu’il a vu ]. Puisse Allâh  lui accorder prière et salut dans ce monde et dans la vie dernière !
[40]– Le bassin (hawd) avec lequel Allâh a honoré son Prophète et destiné à abreuver sa communauté, est une vérité.
[41]– L’intercession qu’il leur a réservée est une vérité, comme cela a été rapporté dans les Hadîth.
[42]– Le pacte qu’Allâh a réalisé avec Adam et sa descendance est une vérité.
[43]– Allâh a depuis toujours, su le nombre exact de ceux qui entreront au paradis et en enfer. Ce nombre ne sera ni augmenté ni diminué.
[44]– Il connaît également les actes qu’ils accompliront. Tout être est dirigé vers sa destiné. Ce sont les actes clôturant la vie d’un être qui sont pris en considération. N’est heureux que celui à qui Allâh a destiné le bonheur et n’est malheureux que celui à qui Allah a destiné le malheur.
[45]– La prédestination est à l’origine un secret d’Allâh sur sa création. Nul ne peut découvrir ce secret, pas même l’un des Anges proches d’Allah, ou l’un de ses Prophètes envoyés. Toute investigation et toute spéculation à ce sujet, conduit à la déchéance, à la disgrâce, jusqu’à atteindre le degré d’injustice et de transgression. Prenez bien garde contre toute forme de spéculation, toute idée et toute tentation à ce sujet. Allâh a dissimulé la prédestination à toute la création et leur a interdit tout désir de chercher à la découvrir. Allâh dit : « On ne peut L’interroger sur ce qu’Il fait, alors qu’eux seront interrogés. »[S.21 – V. 23] Celui qui dira: Pourquoi Allâh fait-il cela? Celui-ci aura nié le propos du Qur’ân et sera compté parmi les mécréants.
[46]– Voilà en somme ce que tout être au cœur éclairé et ami d’Allâh a besoin de connaître et de croire. C’est le degré atteint par tout être versé dans la science [religieuse]. Quant à celle-ci est de deux types:
– Il y a La connaissance apparente
– et celle cachée concernant la création. Ignorer la connaissance apparente est un blasphème, et prétendre détenir la connaissance cachée est également un blasphème. Il n’y aura de véritable foi que par l’acceptation de la connaissance apparente et le refus de découvrir la science cachée.
[47]– Nous croyons en la table [gardée – préservée ] et le qalâm (instrument d’écriture), puis en la totalité de ce qui y est inscrit sur cette table. Si tout l’ensemble de la création se réunissait pour faire disparaître ce qu’Allâh a écrit comme étant existant, il ne le pourrait pas; et s’il se réunissait pour donner existence à ce qu’Allâh n’a pas écrit, il ne le pourrait pas. Le qalâm a séché après avoir écrit tout ce qu’il y aura jusqu’au jour de la résurrection. Ce qui a induit le serviteur en erreur ne pouvait le faire réussir, et ce qui l’a fait réussir ne pouvait le faire échouer.
[48]– Le serviteur se doit de savoir qu’Allâh savait déjà tout des êtres crées, avant même leur existence. Il détermina tout cela avec précision et fermeté. Il n’y a rien qui ne pourra l’annuler, ni le retarder, ni le faire disparaître, ou le changer. Aucune des créatures que ce soit dans les cieux que sur terre ne peut être sujet de sa diminution ou de son augmentation. Tout ce qui vient d’être mentionné est impliqué par la foi, les fondements de la connaissance [d’Allâh]et de la reconnaissance de son unicité ainsi que sa qualité de seigneur et maître. Allâh (exalté) dit dans le Coran : « Il créa toute chose qu’il prédestina »[s. La lune, v. 49] Il dit également: « Le commandement d’Allah est une prédestination inéluctable »[S. Les factions, v. 38] Malheur à celui qui se pose en adversaire à Allâh contestant sa prédestination et aborde celle-ci avec un cœur malade. Dans son investigation à dévoiler le mystère, il entreprend selon son imagination de découvrir ce qui est caché. Cependant, tout ce qu’il dira à ce sujet, fera de lui un menteur et un pécheur.
[49]– Le Trône ( ‘arch ) et le marchepied ( Kursî ) sont une vérité.
[50]– Allâh se passe du trône et de tout le reste de la création.
[51]– Allâh embrasse toute chose en étant au-dessus d’elles. Sa création est incapable de L’embrasser.
[52]– Nous déclarons qu’Allâh a pris Abraham pour ami intime ( khalîl ), et qu’il a véritablement adressé la Parole à Moïse.
[53]– Nous croyons aux anges, aux Prophètes, aux livres descendus sur les Messagers et nous attestons qu’ils furent dans la vérité évidente.
[54]– Nous appelons tous ceux qui prient en direction de notre orientation ( qibla ) Musulmans et Croyants, et ce, tant qu’ils reconnaissent et acceptent tout l’enseignement apporté par le Prophète, qu’ils prennent pour véridique tout ce qu’il a dit et tout ce dont il les a informés.
[55]– Nous ne plongeons pas dans les discussions au sujet d’Allâh et nous ne devons pas polémiquer sur Sa religion.
[56]– Nous ne devons polémiquer au sujet du Qur’ân. Nous attestons qu’il est la parole du Seigneur des mondes, descendu par l’esprit fidèle ( GabrielJibril ), qu’il enseigna au chef de tous les Envoyés : Muhammad. Le Qur’ân est la parole d’Allâh. Aucune des paroles des créatures ne peut lui être comparable. Nous ne disons pas qu’il fut créé et nous ne contredisons pas à ce sujet la communauté des premiers musulmans.
[57]– Nous, nous n’excommunions aucun de ceux qui prient en direction la qibla ( Ahl al-qibla ), pour avoir péché, tant que l’auteur du péché déclare pas que l’acte commit est permis.
[58]– Nous ne sommes pas d’avis à dire : « Que le péché n’affecte pas la foi (al-‘imân) de celui qui l’accomplit ».
[59]– Nous espérons l’absolution [d’Allâh] pour les bienfaiteurs parmi les croyants, qu’Il les introduise au paradis par son infinie miséricorde. Nous ne sommes pas rassurés à leur sujet, nous n’attestons pour aucun d’eux l’entrée au paradis. Nous demandons le pardon d’Allah pour ceux d’entre eux qui ont commis des fautes. Nous devons craindre pour eux sans pour autant désespérer.
[60]– Le fait de n’éprouver aucune crainte et la perte de tout espoir peuvent te porter hors de la religion Islamique. La véritable voie, celle de ceux qui s’orientent vers la qibla, est de se situer entre les deux.
[61]– Le serviteur ne sortira du cadre de la foi que par une répudiation de ce qui lui a permis d’y entrer.
[62]– La foi, c’est l’adhésion par le cœur et l’attestation par la langue.
[63]– L’ensemble des Hadîths authentiques qui nous sont parvenus du Messager d’Allâh concernant les institutions divines et l’explicitation des questions religieuses, est une vérité.
[64]– Il n’existe qu’une seule foi ( imân ). Les êtres qui en sont pourvus sont à la base tous égaux. Ce qui les différencie, c’est la crainte, la piété, l’opposition aux passions négatives et l’attachement aux choses aimées par Allah.
[65]– Les croyants sont tous amis de l’infirment Miséricordieux. Le plus noble d’entre eux auprès d’Allah, est le plus fidèle et qui se conforme plus au Coran.
[66]– La foi consiste à croire en Allâh, ses anges, ses livres, ses messagers, au jour dernier, à la prédestination en bien ou en mal, agréable ou désagréable à l’être et qui n’est autre que l’œuvre d’Allâh.
[67]– Nous croyons en tout cela. Nous ne faisons pas de distinctions entre les Envoyés. Nous croyons en tout ce qu’ils nous ont apporté.
[68]– Les auteurs de péchés majeurs [membres de la communauté de Mouhammad ne séjourneront pas éternellement dans le feu, du fait qu’ils soient morts monothéistes, et malgré qu’ils ne se soient point repentis, tant qu’ils rencontrent Allah avec une foi et une reconnaissance en Lui. Les pécheurs dépendront de Sa volonté et de Son jugement. S’il le veut, il leur pardonne par Sa grâce tel que l’a mentionné le tout puissant, le majestueux. « Et Il pardonne d’autres [péchés] que celui-ci à qui il veut. »[S.4 – V.48] Mais s’Il le veut, il les châtie dans le feu [de l’enfer] selon Sa Justice. Il les retirera ensuite du feu par son infinie miséricorde ou avec I’intercession de ceux qui lui furent fidèles et soumis, puis Il les enverra au paradis. C’est ainsi qu’Allâh se charge de ceux qui l’ont reconnu, en leur accordant dans les deux demeures (ce bas monde et l’au-delà) un statut différent de ceux qui l’ont ignoré et déçu. Allâh, ô protecteur de l’Islam et de ses adeptes, maintiens-nous dans l’Islam jusqu’à ce que l’on puisse te rencontrer en celui-ci.
[69]– Nous approuvons toute prière effectuée sous la direction d’une personne pieuse ou dissolue ( fâdjir ), membre de ceux qui s’orientent vers la qibla ( Ahl al-qibla ), comme nous approuvons également la prière du défunt à leur égard.
[70]– Nous n’affirmons pour personne le Paradis ou l’enfer et nous ne pouvons parler d’impiété, ni d’associationnisme ou d’imposture ( nifâq ) à leur égard, tant que cela n’apparaît pas en eux. Leur secrets intimes nous les laissons à Allâh.
[71]– Nous désapprouvons l’usage de l’épée contre les membres de la communauté de Mouhammad excepté pour qui cela s’avère nécessaire.
[72]– Nous condamnons tout soulèvement contre nos dirigeants, contre tous ceux qui sont à notre tête, quel qu’ils soient, même oppresseurs. Nous condamnons également tout appel à la révolte contre eux. Nous ne devons pas cesser de leur obéir. Pour nous, leur obéissance qui fait partie de l’obéissance à Allâh (puissant et majestueux), est obligatoire. Nous implorons en leur faveur l’amélioration et la grâce d’Allâh.
[73]– Nous suivons la voie ( sunna ) [du Prophète] et nous nous joignons à la communauté ( al-jamâ’a ). Nous évitons toute forme de sectarisme, de divergences et de divisions.
[74]– Nous aimons les êtres loyaux et justes et détestons les êtres perfides et injustes.
[75]– Nous disons : « Allâh est plus savant », pour toute question échappant notre connaissance.
[76]– Nous admettons la madéfaction (passage de la main sur les bottines – khofayne) que ce soit en voyage ou en lieu de résidence, tel qu’il est rapporté dans les Hadîth.
[77]– L’observance du pèlerinage et de la lutte sous la direction des autorités musulmanes, qu’elles soient pieuses ou dissolues, persistera jusqu’à l’heure dernière. Rien ne pourra l’abolir, ni s’y opposer.
[78]– Nous croyons aux honorables [anges] scribes. Allâh les a dépêchés auprès de nous en tant que gardiens.
[79]– Nous croyons en l’ange de la mort, chargé de recueillir les âmes des êtres de tous les mondes.
[80]– Nous croyons au châtiment de la tombe pour celui qui le mérite. Nous croyons également à l’interrogatoire de Nakîr et de Munkîr dans sa tombe en ce qui concerne son Seigneur, sa religion et son Prophète, d’après les enseignements lui parvenant du Messager d’Allâh et des compagnons (Qu’Allâh soit satisfait d’eux tous).
[81]– La tombe est, soit l’un des jardins du paradis, soit l’une des fosses de l’enfer.
[82]– Nous croyons en la résurrection, en la rétribution des actes le jour du jugement, en la comparution [devant Allâh], aux comptes, à la lecture des livres [où sont inscrits nos actes], à la récompense, au châtiment, au pont ( sirât ) et à la balance [destinée à peser nos actes].
[83]– Le paradis et le feu de l’enfer sont deux créatures qui ne disparaîtront jamais, ni ne seront supprimés. Allah a créé le paradis et le feu de l’enfer avant toute autre créature. Il a créé ceux qui les peupleront. Ceux pour qui Il a destiné le paradis, c’est par grâce de sa part et ceux pour qui Il a destiné l’enfer, c’est en toute justice. Chacun œuvre pour ce qui lui a été destiné, et chacun se dirige vers ce qui lui a été déterminé.
[84]– Le bien et le mal sont prédestinés aux serviteurs.
[85]– Le pouvoir nécessaire à l’acte, qui est de l’ordre de l’assistance [divine] et ne pouvant être attribué aux créatures, est simultané à l’acte. Quant au pouvoir concernant la validité, la capacité, la maîtrise et la qualité des moyens, celui-ci précède l’acte. C’est celui qui est concernée par les commandements [d’Allah]. Allâh dit: « Allah n’impose de charge que selon la capacité. »[S.2 – V.286].
[86]– Les actes des êtres sont crées par Allâh, et acquis par les êtres.
[87]– Allâh n’impose aux êtres que ce qu’ils peuvent supporter et ils ne peuvent supporter que ce qui leur a imposé. C’est l’explication du verset suivant: « il n’y a de puissance et de force que par Allah ». Nous disons : « Il n’y a de moyen ni d’activité pour personne à accomplir un acte de révolte, si ce n’est qu’avec l’aide d’Allâh. Il n’y a de force, ni de détermination pour une personne à accomplir un acte d’obéissance à Allâh si ce n’est qu’avec Son assistance (Le Très Haut). »
[88]– Tout se déroule selon la volonté d’Allâh, selon sa science, son décret et sa prédestination. Sa volonté domine toute volonté. Son décret I’emporte sur toutes les puissances, Il fait ce qu’il veut. Il n’est pas injuste. Il est exempt d’impureté, d’anéantissement, de défaut et d’imperfection. « On ne L’interroge pas sur ce qu’Il fait, mais Il interroge sur ce qu’ils font. »[S.21 – V.23]
[89]– Les invocations et les aumônes des vivants sont bénéfiques aux morts.
[90]– Allâh répond aux appels et exauce les demandes.
[91]– Il possède toute chose et rien ne le possède. On ne peut se passer d’Allâh, ne serait-ce que le temps d’un simple clin d’œil. Celui qui se passe d’Allâh, l’espace d’un clin d’œil a blasphémé et est compté parmi les damnés.
[92]– Allâh peut être irrité comme satisfait sans aucune comparaison avec les humains.
[93]– Nous aimons les Compagnons du Messager d’Allah sans excès pour l’un d’entre eux. Nous ne désavouons aucun d’entre eux. Nous détestons celui qui les déteste et qui les mentionne en mal. Nous en parlons qu’en disant du bien. Les aimer est une forme de culte a Allah, de foi et d’excellence. Les détester est une forme de mécréance, d’hypocrisie et d’injustice.
[94]– Nous affirmons le Califat après le Messager d’Allah tout d’abord à Abou Bâkr le véridique par préférence et par priorité sur l’ensemble de la communauté. Ensuite à ‘Umar Ibn al-Khattâb, puis à ‘Uthmân Ibn ‘Uffân, et enfin à ‘Alî. Ce sont eux les successeurs de droiture, les dirigeants guidés dans la voie droite.
[95]– Quant aux dix personnes nommées par le Messager d’Allâh et auxquelles il annonça le paradis. Nous attestons leur entrée au paradis conformément au dire du Messager Allâh, dont la parole est la vérité. Les dix personnes sont Abu Bâkr, ‘Umar, ‘Uthmân, ‘Alî, Talhâ, Az-Zubayr, Sa’d, Sa’îd, ‘Abdur-Rahmân Ibn ‘Awf, Abu ‘Ubayda Ibn al-Djarrâh qui est l’être loyal de cette communauté. Que Allâh les agrée tous, autant qu’ils sont.
[96]– Celui qui use d’un langage révérencieux lorsqu’il s’agit des compagnons du Messager d’Allah ainsi que de ses épouses préservées contre toutes infamies, et de sa descendance purifiée de toutes souillures, celui-là est garanti contre l’hypocrisie.
[97]– Les savants prédecesseurs parmi les premiers, ainsi que ceux qui leur succédèrent (tabi’ûn), sont les partisans du bien et de la tradition ( ‘athar ). Ce sont également des gens versés dans la connaissance de la loi divine de l’étude et de l’analyse. Nous ne les mentionnons qu’avec respect et civilité. Celui qui les mentionne avec mépris, s’est égaré du droit chemin.
[98]– Nous ne donnons de préférence à aucun saint sur les Prophètes. Pour Nous : « Un seul Prophète a plus de mérite que l’ensemble de tous les saints ».
[99]– Nous croyons aux prodiges [Karamats] produits par les saints, ainsi qu’à ce qui est rapporté avec authenticité à leur sujet.
[100]– Nous croyons aux signes de l’heure dernière, à l’apparition de l’Antéchrist, de la descente des cieux de Jésus, fils de Marie (‘alayhi salam). Nous croyons au lever du soleil de l’endroit où il se couche. Nous croyons également à l’apparition de la bête des entrailles de la terre.
[101]– Nous ne croyons pas à la parole des devins, des augures et de ceux qui prêchent quelque chose allant à l’encontre du Coran, de la sunna et de ce qui fait l’unanimité de la communauté.
[102]– Pour nous, l’union [des musulmans] est quelque chose de vrai et de juste, alors que la division n’est que déviation de la voie droite, ainsi que peine et tourments [dans ce monde et dans l’autre].
[103]– La religion d’Allah est la même que ce soit sur terre ou dans les cieux. Cette religion est celle de l’Islâm (la soumission). Allâh a dit:
 » Certes, la religion auprès d’Allah est l ‘Islam. »[S.3 – V.19]
 » Et J’agrée l’Islam comme religion pour vous. « [S.5 – V.3]  
[104]– L’Islam se situe entre l’exagération et l’insuffisance, entre l’anthropomorphisme et la négation [des attributs], entre la négation du libre-arbitre et l’attribution à l’homme d’un pouvoir de création, de décision sans limites, puis entre l’espoir et le désespoir.
[105]– Voilà notre religion, notre croyance, apparente et intime. Nous nous désolidarisons, devant Allah, de tous ceux qui contredisent ce que nous venons d’évoquer et de démontrer. Nous demandons à Allah – Razawajal – de nous maintenir et de nous faire mourir dans la foi, de nous préserver contre les différentes affections du cœur, contre les opinions dispersées, les courants tels les mouchabbihites, les mu’tazilites, les jahmites, les jabarites, les qadarites et d’autres qui contredisent la sunna et la communauté (al-djamâ’a) et qui se sont ligués avec l’égarement. Nous les désavouons. Ce sont pour nous des êtres égarés et dépravés. Ce sont des gens dont la ligne de conduite, la raison et les opinions sont corrompus. Nous ne trouvons l’infaillibilité et l’assistance qu’auprès d’Allah. Que la prière et le salut d’Allah soit sur notre Prophète Mouhammad.