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Les bienfaits du bâton de Siwâk

Le bâton de Siwâk c’est quoi ?

 

Le bâton naturel de Siwâk (سواك) que l’on utilise traditionnellement pour se brosser les dents est issu de la racine (ou de la branche) de l’arbuste Salvadora persica. Une fois le bâtonnet mâché à l’une de ses extrémités, ses fibres peuvent facilement entrer dans les intervalles des dents pour les nettoyer. À cela, s’ajouter sa sève, pleine de substances bénéfiques. Le Siwâk est l’allié idéal pour une bonne hygiène bucco-dentaire. Le mot Siwâk désigne à la fois l’action de se curer les dents et l’instrument qu’on utilise pour le faire. [1]
Le Siwâk possède de nombreuses propriétés bénéfiques à l’Homme. On sait par exemple qu’il est antifongique, qu’il contient des nettoyants, des substances qui empêchent les bactéries et les microbes de se développer, des désinfectants, des fluorures, du calcium, du phosphore, de la silice, une substance qui facilite la digestion et qui protège les dents contre le tartre, etc. Si historiquement son usage est antérieur à l’apparition de l’Islam, les nombreuses recommandations qui en ont été faites par le Prophète Muhammad ﷺ a grandement participé à sa popularité.
Les fibres du Siwâk aident lors du brossage à se débarrasser de la plaque dentaire. Des recherches scientifiques suggèrent un effet bénéfique dans le renforcement de la gencive. Une étude américaine menée en 2003 par le National Center for Biotechnology Information a conclu que l’usage du Siwâk est plus efficace que l’usage d’une brosse à dents. Même l’OMS (Organisation Mondiale de la Santé) recommande avec insistance l’usage du Siwâk. Vous l’aurez compris, le Siwâk est une excellente alternative à la brosse à dents synthétique et à son dentifrice chimique. 
 
Le bâton de Siwâk, une recommandation Prophétique

 

Religieusement parlant, le Siwâk est une Sunnah et n’est donc pas obligatoire. Cependant, le Prophète Muhammad ﷺ a beaucoup insisté sur son usage, ce qui montre son importance et l’importance d’avoir une bonne hygiène corporelle en règle générale. Certains Shuyukh comme Dâwud al-Âhirî ont été jusqu’a le rendre obligatoire pour la prière. Cependant, ce n’est pas le consensus retenu par la majorité des érudits sur cette question. [2]
Dans Riyâd as-Sâlihîn (le Jardin des Vertueux), l’Imam an-Nawawî al-Ashariyy donne quelques exemples de Hadiths dans lesquels l’usage du Siwâk est abordé. Nous avons ajouté à certains de ces Hadith, le commentaire qu’en a fait l’Imam an-Nawawî dans son Sharh du Sahih de Muslim :
Selon Abou Hourayra رضي الله عنه, le Messager d’Allâh a dit : « Si je ne craignais pas de trop charger ma nation, je leur ordonnerais de se frotter les dents avant chaque prière »[3]
Ce Hadith prouve que le Siwâk n’est pas obligatoire. L’Imam Ash-Shafé’i رضي الله عنه a déclaré que si le Prophète ﷺ l’avait rendu obligatoire, il l’aurait fait indépendamment du fait qu’il cause ou non l’embarras. En outre, ce Hadith est une preuve que le Prophète ﷺ peut pratiquer l’effort d’interprétation (Ijtihad), autrement dit, de donner son opinion personnelle, sur une question sur laquelle il n’existe pas de texte révélé par Allâh. Ceci est l’avis de la majorité des juristes et des spécialistes de méthodologie ou sources du Droit (Usul), qui est l’avis authentique et adopté comme privilégié. Ce Hadith montre également la bienveillance du Messager d’Allâh ﷺ à l’égard de sa communauté.
Selon Houdheyfa رضي الله عنه, « Dès que le Messager d’Allâh se réveillait, il se frottait les dents »[4]
Sayyda ‘Aisha رضي الله عنه a dit : « Nous préparions pour le Messager d’Allâh son bâton d’arak et l’eau de ses ablutions. Allâh le réveillait la nuit à l’heure qu’il voulait. Il se frottait alors les dents, faisait ses ablutions et priait »[5]
Selon Anas رضي الله عنه, le Messager d’Allâh a dit à ses Compagnons : « J’insiste auprès de vous pour l’emploi fréquent du frottoir à dents »[6]
Shourayh Ibn Hanî رضي الله عنه a dit : « J’ai demandé à ‘Â’isha رضي الله عنه : « Quelle était la première chose que faisait le Prophète en rentrant chez lui? » Elle dit : « II se frottait les dents »[7]
Ce Hadith montre la vertu de l’usage du Siwâk en tout temps, l’importance de cette pratique et la fréquence de son utilisation.
Abû Musa Al-Ash’ariyy رضي الله عنه a dit : « En entrant chez le Prophète je le trouvai avec sur sa langue son bâton d’Arak »[8]
D’après ‘Â’ïsha رضي الله عنه, le Prophète a dit : « Quand on se frotte les dents on purifie sa bouche et on obtient en même temps l’Agrément du Seigneur »[9]
Selon ‘Â’ïsha, le Messager d’Allâh ﷺ a dit : « Dix choses font partie de la nature saine (Fitra) [10] : tailler la moustache, le port de la barbe, le Siwâk, se rincer le nez avec de l’eau, se couper les ongles, se laver au niveau des articulations des doigts, s’épiler les aisselles, se raser le pubis, se rincer à l’eau avant de sortir des toilettes. » Le rapporteur du hadith ajoute : « J’ai oublié la dixième chose, à moins qu’il ne s’agisse du rinçage de la bouche. ». [11]
Dans son célèbre ouvrage Fadhâ’il al-A’mâl, Sheykh Kandhalawi insiste sur cette Sunnah délaissée et qui pourtant à toute son importance. Voici ce qu’il déclare :
« Prenons, par exemple, le cas du Siwâk (ou miswâk), c’est une Sunnah des ablutions (wudhu), mais elle est très souvent négligée. Il est dit, dans un hadith, que la prière offerte après avoir passé le Siwâk est soixante-dix fois supérieure à celle accomplie sans son usage. Dans un autre hadith, le Siwâk a été recommandé très fortement, et les dix vertus suivantes lui ont été attribuées.
I) Il nettoie et rafraîchit la bouche,
2) Il suscite l’Agrément d’Allâh,
3) Il suscite le déplaisir de Sheytan,
4) Allâh et Ses Anges aiment la personne qui utilise le Siwâk,
5) Il raffermit les gencives,
6) Il élimine la toux,
7) Il suscite une bonne odeur dans la bouche,
8) Il est une purge contre la bile et les humeurs,
9) Il améliore la vue,
10) Il fait disparaître la mauvaise haleine et pour couronner le tout, c’est une Sunnah de notre Prophète ﷺ.
Les Savants religieux n’attribuent pas moins de soixante-dix vertus au Siwâk. Il est dit qu’une personne qui a l’habitude d’utiliser le Siwâk mourra avec la kalima sur ses lèvres. » [12] et [13]
Si le Siwâk est recommandé en tout temps, cette recommandation est appuyée à cinq moments particuliers [14] :
1/ Au moment de la prière
2/ Au moment de l’ablution [15]
3/ Avant la récitation du Qour’an
4/ Au réveil de son sommeil
5/ Quand on a une mauvaise haleine
Dans son commentaire du Sahih de l’Imam Muslim, le grand Imam An-Nawawi déclare qu’il est recommandé d’utiliser un Siwâk relativement humide, ni trop sec au point de se blesser la gencive, ni trop vert et humide au point d’être inefficace au nettoyage. Parmi ses recommandations, il y a celle de le passer le bâton sur le bord des dents, sur la face triturante des molaires (et prémolaires), et légèrement sur le palais. Il est également recommandé d’utiliser la main droite pour se brosser les dents, de commencer par le côté droit de la bouche. Il est également recommandé d’habituer ses enfants dès leur jeune âge à se brosser les dents (avec un Siwâk et/ou une brosse à dents).
Si comme nous l’avons vu tout au long de cet article, l’utilisation d’un Siwâk est recommandée, son usage ne signifie pas pour autant qu’il faille jeter sa brosse à dents à la poubelle. La combinaison des deux brosses, l’une à la maison et l’autre que l’on peut emporter avec soi (école, travail…) semble être une très bonne option. Cela permet de bénéficier non seulement d’une excellente hygiène bucco-dentaire, mais aussi d’accomplir une Sunnah importante et malheureusement trop souvent négligée.

Wa Allâhu a’alam

Notes :
 
[1] Riyâd as-Sâlihîn (le Jardin des Vertueux), l’Imam an-Nawawî al-Ashariyy, Tahqîq de Sheykh Shu’ayb al-Arnâ’ût (rahimahuLlâh).
[2] An-Nawawî al-Ashariyy, Sharh du Sahih de Muslim
[3] Sahih, Boukhariyy (887) et Muslim (252)
[4] Sahih, Boukhariyy (245) et Muslim (255)
[5] Sahih, Muslim (746/139)
[6] Sahih, Boukhariyy (888)
[7] Sahih, Muslim (253)
[8] Sahih, Boukhariyy (244) et Muslim (254)
[9] An-Nasâ’iyy (1/10) et Ibn Khuzayma dans son Sahih (135) d’après différentes chaines de transmetteurs. Ibn Hibban aussi le juge Sahih (143). Boukhariyy aussi le rapporte dans son Sahih, sans mentionner sa chaîne.
[10] Dans al-Majmû, l’Imam an-Nawawî al-Ashariyy explique le mot Fitra comme étant « les usages Prophétiques ». Pour d’autres savants, comme Abu Nu’aym dans son « Al-Mustakhraj », il s’agit de la religion « ad-Deen » ; pour d’autres encore, comme Abû ‘AbduLlâh al-Qâzzaz dans son « Tafsir Gharîb al-Bukhariyy », il s’agit de la prime nature selon laquelle Allâh a créé les hommes ; pour d’autres enfin, comme Al-Baydâwiyy, le mot Fitra englobe tous ces sens et désigne les usages anciens que les Prophètes ont adoptés et qui sont conformes aux lois ancestrales, en sorte qu’ils sont devenus comme la nature de l’homme.
[11] Sahih, Muslim (261)
[12] Fadhâ’il al-A’mâl, Sheykh Muhammad Zakariyya Kandhalawi
[13] NDT : L’auteur fait probablement référence au Kalimah Tayyiba : « Lā ilāha illā-Llāh, Muḥammadur Rasūlu-Llāh » ou au Kalimah Shahadah « Ashhadu an lā ilāha illā-Llāh wahdahu lā sharīka lahu, wa ashhadu anna Muḥammadan ʿabduhu wa Rasūluhu. ». Ce qui signifie que la personne mourra Musulmane et en se rappelant d’Allâh et de Son Messager ﷺ avant son dernier souffle, inshaa Allâh. Qu’Allâh nous l’accorde à tous.
[14] An-Nawawî al-Ashariyy, Sharh du Sahih de Muslim
[15] Recommandé (Mandûb) dans l’école Mâlikîte

12 aliments aimés par le Prophète Muhammad

 

 

Nourriture_Prophète

 

Ces aliments que le Prophète Muhammad ﷺ a aimé ainsi que leurs avantages

 

 

Dans cet article, nous verrons inshaa Allâh quelques-uns de ces aliments que le Prophète Muhammad ﷺ a aimé manger ainsi que leurs avantages, tels qu’ils ont été cités dans l’ouvrage Tib An-Nabawi (médecine Prophétique) de l’Imam Ibn Al-Qayyim رحمه الله :

1. L’Orge :
Bon en cas de fièvre si utiliser sous forme de soupe.

2. Les Dattes :
Le Prophète ﷺ a dit qu’une maison sans dates est sans nourriture. Il est également bon d’en consommer au moment de l’accouchement. [1]

3. Les Figues :
C’est un fruit du Paradis et un remède pour les hémorroïdes.

4. Les Raisins :
Le Prophète ﷺ était très friand de raisins – il purifie le sang, donne de la vigueur et assure une bonne santé, renforce les reins et nettoie les intestins.

5. Le Miel :
Considéré comme le meilleur remède contre la diarrhée lorsqu’il est mélangé à de l’eau chaude. Il est l’aliment des aliments, la boisson des boissons et le médicament des médicaments. Il est utilisé pour donner de l’appétit, pour renforcer l’estomac, éliminer les mucosités; comme agent de conservation de la viande, comme après-shampoing, anti cernes et en gargarisme (ou bain de bouche). Il est extrêmement bénéfique le matin dans de l’eau chaude. [2] Le miel est par ailleurs cité dans le Qour’an : « Butinez ensuite de toutes les fleurs et suivez en toute humilité les voies de votre Seigneur !» De leur abdomen est sécrétée une liqueur de diverses couleurs et aux effets salutaires pour les hommes . N’y a-t-il pas là encore un signe pour des gens qui réfléchissent? » [3]

6. Le Melon :
Le Prophète ﷺ a dit : « Aucune de vos femmes qui sont enceintes et mangent du melon n’échouera à avoir une descendance bonne dans la mine et dans le caractère »

7. Le Lait :
Le Prophète ﷺ a dit que le lait efface la chaleur du cœur tout comme le doigt essuie la sueur du front. Il renforce le dos, améliore le cerveau, rafraichit la vision et éloigne la négligence.

8. Les Champignons :
Le Prophète ﷺ a dit que les champignons représentent un bon remède pour les yeux et pour stopper la paralysie.

9. L’Huile d’Olive :
Excellent traitement pour la peau et les cheveux, pour retarder la vieillesse et traiter l’inflammation de l’estomac. Certaines études démontrent également ses excellent résultats dans la prévention anti-cancer.

10. La Grenade :
Le Prophète ﷺ dit qu’elle purifie de Satan et des mauvaises aspirations pendant 40 jours.

11. Le Vinaigre :
Un aliment que le Prophète Muhammad ﷺ a utilisé pour manger avec de l’huile d’olive et dont il a dit qu’il est un excellent condiment.

12. L’Eau :
Le Prophète ﷺ a dit que la meilleure boisson dans ce monde est l’eau, lorsque vous avez soif, buvez par petites gorgées et non d’un seul trait sans quoi il y a un risque pour le foie.

Il en existe encore d’autres mais nous nous contenterons de ceux-là dans le présent article.

Wa Allâhou a’alam

 

Notes :

Tiré (et enrichi) de Tib An-Nabawi (médecine Prophétique) de Ibn Al-Qayyim رحمه الله

[1] De même que pour frotter sur les gencives ou le palais du nouveau né (at-Tahnik). Il y a plus de 1400 ans, lorsqu’un un enfant naissait, le Messager d’Allâh ﷺ avait coutume (Sunnah) de prendre une petite partie d’une datte et de la placer dans sa bouche. Ensuite il l’a mâchait jusqu’à ce qu’elle soit moelleuse puis il frottait la bouche du nouveau né avec ce morceau de datte. C’est ce qu’on appelle le tahnik. Saydda ‘Aishaa (RA) rapporte : « Les nouveau-nés étaient amenés devant le Messager d’Allâh, il invoquait pour leur bénédiction et il frottait une date mâchée sur leur palais. » (Sahih de Muslim). Aujourd’hui, plus de 1400 ans après – la science nous confirme que les « scientifiques» disent que – « Une dose de sucre donnée sous forme de gel, frotté à l’intérieur de la joue, est un moyen économique et efficace pour protéger les bébés prématurés contre des dommages au cerveau ». Ceci explique pourquoi, en tant que Musulmans, nous suivons la Sunnah du Messager sans la remettre en cause. C’est la révélation d’Allâh. Tout ce que le Messager ﷺ a fait est ce qu’il y a de meilleur. Alors n’attendons pas que la science rattrape la Sunnah, car l’Islam comporte déjà ce qu’il y a de mieux pour l’être Humain. Les choses que nous faisons selon la Sunnah (tels que le jeûne des lundis et jeudis) sont à peine reconnus comme « percées scientifiques ».

Allâhou Akbaar !

Lire : http://www.parents.fr/Actualites/Prematures-un-gel-sucre-pour-reduire-les-risques-de-lesions-cerebrales-liees-a-l-hypoglycemie-2067890 & http://www.bbc.co.uk/news/health-24224206

[2] Attention cependant à ne pas trop chauffer le miel, sans quoi il perd ses propriétés.

[3] Qour’an, 16/69

Ps : Étant donné l’état lamentable des aliments que nous consommons aujourd’hui (pesticides, produits chimiques et transformés, maltraitance animale, modification génétique…), nous recommandons vivement de privilégier ce qui est Bio, équitable, issu des élevages plein air, etc.

L’importance de la Gestion du Sommeil en Islam

 

Je Prie et je Dors

 

 

Je prie je dors

 

 

Trois Compagnons [radhia Allâhou ‘anhoum] se présentèrent un jour auprès des épouses du Prophète ﷺ pour les interroger quant à sa vie privée en disant : « Comment le Prophète vivait-il ? » Alors qu’elles racontaient des éléments de sa vie privée, l’un d’entre eux déclara : « Quant à moi, je n’épouse pas les femmes » (Prétendant observer le célibat). Le deuxième déclara : « Quant à moi, je prie et je ne dors pas » et le troisième déclara : « Quant à moi je jeûne et je ne mange pas ».

Ayant pris connaissance de leurs propos), le Prophète ﷺ loua Allâh, fit Son éloge, et dit : « Je connais Allâh mieux que vous, je le crains plus que vous, mais la nuit, je prie et je dors, le jour, je jeûne et je mange, et j’épouse les femmes. Celui qui se détourne alors de ma tradition (Sunnah) n’est pas des miens ». [1]

Concernant le sommeil, puisque c’est le sujet qui nous préoccupe dans cet article, il est évident que le corps humain en a besoin pour se ressourcer. Il ne sert à rien de vouloir s’en priver à outrance et prétendre se rapprocher d’Allâh juste par le biais de la fatigue, surtout si on n’en a pas l’habitude, la capacité ou le don exceptionnel (karama). A trop vouloir tirer sur la corde, on risque juste de s’épuiser, sans plus de bénéfice.

Se limiter dans la quantité de sommeil, ce dont parlent certains shuyukh dans le Tassawuf, consiste à ne pas dépasser huit heures de sommeil.

De grands Maîtres comme l’imam al-Ghazaliyy et ‘Abd al-Qader al-Jilaniyy [qu’Allâh leur fasse Miséricorde] conseillaient aux muridins (aspirants/disciples) de dormir huit heures dans vingt-quatre heures. Par contre, pour plus d’efficacité, il peut être judicieux de répartir ce temps. L’imam al-Ghazaliyy a déclaré : « Sache qu’une nuit et un jour font vingt-quatre heures. Ne dors pas plus de huit heures, car cela suffit, si tu vis soixante ans, à t’en faire perdre vingt, soit le tiers. » [2]

Récemment, alors qu’il conseillait les gens qui ont des difficultés à se lever pour la prière de Subh, Sheykh Muhammad al-Yaqou’bi a déclaré : « Habituellement, vous ne devriez pas dormir de manière continue pendant plus de 4 ou 5 heures. Donc, si vous allez au lit (à 11h au maximum), vous devriez alors vous lever à 4 heures sans l’aide de personne. Si vous dormez 7 ou 8 heures d’affilée sans vous lever alors il y a quelque chose qui cloche en vous. Dormez 3, 4, 5 heures, réveillez-vous, priez 2 rakaat et allez dormir à nouveau si vous le devez, mais ne dormez pas continuellement. Cela devrait vous aider pour la prière de Subh. Si vous vous réveillez une heure ou deux avant Subh, lisez le Coran ou faites du Dhikr, cela sera alors considéré comme adoration de nuit, ce qui est très profitable. »

Dans l’histoire humaine, dormir en plusieurs fois était quelque chose de très courant (sommeil polyphasique ou fragmenté). Selon les travaux de Roger Ekirch, historien influent à l’université Virginia Tech, nos ancêtres avaient un sommeil très différent de celui d’aujourd’hui. Avant la révolution industrielle, on dormait en deux fois, avec une phase de veille entre les deux. Cette période d’éveil nocturne “faisait partie des rythmes de l’existence”. En règle général, les gens dormaient une partie de la nuit puis ils se réveillaient une heure ou deux, ensuite ils allaient se recoucher, ou alors ils restaient éveillés et faisaient ensuite une sieste un peu plus tard dans la journée. C’est un système que l’on observe chez beaucoup d’espèces animales comme chez les grands singes. Il est par ailleurs prouvé [3] que le temps passé éveillé dans la nuit entre ces deux phases de sommeil permet davantage de créativité et qu’il est propice à la méditation, car c’est un moment durant lequel les défenses conscientes sont à un niveau plus bas. La censure psychologique s’exerce moins à ce moment-là : par conséquent, l’individu a plus facilement accès à son inconscient et à son subconscient. C’est donc un moment privilégié pour lire le Qour’an, apprendre les Sciences Islamiques, faire du Dhikr, réfléchir ou pratiquer la méditation. Il a également été démontré qu’en fragmentant ainsi son sommeil, on a besoin de moins dormir, donc c’est aussi un gain de temps pour les activités de la journée. C’est aussi peut-être la clef pour ceux qui souffrent d’insomnies.

Ce n’est que très récemment, avec l’arrivée de l’électricité, des horloges, du travail à l’usine et des horaires stricts que l’être humain s’est vu contraint de récupérer sa fatigue d’une seule traite (sommeil monophasique). [4]

Ainsi, il est rapporté que le Messager d’Allâh ﷺ, dormait quatre fois sur 24 heures :

– 1x après ‘Isha,
– 1x après minuit,
– 1x après Tahajjud [5],
– 1x dans la journée

C’est là idéalement l’exemple à suivre (Sunnah) si on veut optimiser le temps et l’énergie dont nous avons besoin pour les adorations (‘ibadah) et pour la vie quotidienne. Il est également rapporté de Lui ﷺ, qu’il dormait peu et il disait : « Mes yeux dorment mais mon cœur ne dort pas. » Il dormait sur son côté droit, pour s’aider à dormir peu, car le fait de dormir sur le côté gauche est plus reposant. En effet, cela apaise le cœur et les organes intérieurs qui lui sont liés, ce qui incite à dormir d’un sommeil plus long et plus profond. Tandis que chez le dormeur qui s’endort que le côté droit, le cœur reste suspendu et agité. Aussi, il se réveille rapidement et ne tombe pas dans un sommeil profond. [5]

Qu’Allâh nous facilite,

Et Allâh est plus Savant…

Notes :

[1] Al-Bukhârî & Muslim
[2] Imam al-Ghazaliyy, cité par l’Imam al-Haddâd dans Risâlat Al-Mu`âwanah wal-Mudhâharah wal-Mu’âzarah lir-Râghibîn Min Al-Mu’minîn fî Sulûk Tarîq Al-Âkhirah, pg 84
[3] Source : l’Éloge de la sieste, de Bruno Comby (TNR, 2005)
[4] Lire l’article suivant : Humans used to sleep in two shifts, and maybe we should do it again
[5] Tahajjud : son temps se situe entre ‘isha et subh ; il faut impérativement avoir dormi après ‘isha pour que ce soit considéré tahajjud ; le nombre de rakaats doit être pair, comme pour toute salaat surérogatoire, sauf witr qui est d’une raaka (Malikite).
[6] Dans Ash-Shifâ’ du Qâdi ‘Iyad

Une vidéo sur le sujet (english) : A sleep expert reveals the biggest misconception

 

Nier l’obligation du Hijab

Sheykh Faraz Rabbani

 

Hijabi

 

 

Question :

Une personne qui nie l’obligation du hijab est-elle considérée comme mécréante? Si non, quel est son statut?


Réponse :

Assalamou alaikoum,

Je prie pour que cette réponse vous trouve dans le meilleur état spirituel et de santé.

L’obligation de se couvrir s’applique aux hommes comme aux femmes, et les limites de ce que les hommes et les femmes doivent couvrir sont clairement affirmées dans le Coran et la Sunnah du Messager d’Allâh (salallahou ‘alayhi wassalaam).

Dans cette obligation découle l’obligation pour la femme adulte (pubère) de tout couvrir à l’exception du visage, des mains et des pieds [1], devant des hommes avec qui elle n’a pas de liens de parenté [2]. Il existe un consensus scientifique clair et décisif (ijma’) à ce sujet et il ne s’agit pas d’une question sur laquelle il est possible de revenir.

Toutefois, étant donné les temps troublés que nous vivons, les savants ne déclarent pas les gens qui nient cette obligation comme étant mécréants. Notre devoir consiste plutôt à appeler les gens à une bonne compréhension de l’Islam et de la Loi Sacrée. Si les gens comprennent de manière globale sur quelle sagesse et sur quelle miséricorde la Loi Sacrée est basée, ils comprendront et accepteront ses avis.

Allâh le Très-Haut dit dans le Coran : « Appelle à la Voie de ton Seigneur avec sagesse et par de persuasives exhortations. Sois modéré dans ta discussion avec eux. Du reste, c’est ton Seigneur qui connaît le mieux celui qui s’écarte de Sa Voie, comme Il connaît le mieux ceux qui sont bien guidés. ». [Coran, 16/125]

Le Prophète (qu’Allah le bénisse et lui accorde la paix) a dit : « Appelez les gens avec de bonnes nouvelles, et ne détournez pas les gens.» [Muslim]

Et Allâh seul donne le succès.

Wassalam,

Sheykh Faraz Rabbani


© Traduit et publié avec l’autorisation de l’honorable sheykh Faraz Rabbani (qu’Allâh le récompense)

Notes :

[1] Pour les Hanafites, les pieds n’entrent pas dans la ‘awra qui doit être couverte
[2] C’est-à-dire avec lesquels elle pourrait juridiquement se marier

La Véritable Croyance des Savants de Deoband

 

Mise au point des Savants de Déoband contre les calomnies et mensonges sur leur Dogme (‘Aqida) [1]

 

 

Deoband

 

 

INTRODUCTION :

Cette mise au point sur la véritable Croyance des Savants de Déoband (Déobandis) provient de l’ouvrage Al-Muhannad ala ‘l-Mufannad. Ce livre concis a été écrit en réponse aux calomnies propagées par les détracteurs et a été accepté et approuvé à l’unanimité par le Deobandi Akaabir (les plus grands savants de Deoband). Il définit de manière adéquate les croyances, pratiques et Maslak (l’enseignement) des ‘Ulama de Deoband qui ont transmis fidèlement les croyances et les pratiques de Ahlus Sunnah Wa’l Jama’a tel que codifiés par les quatre écoles (madhhab) du Fiqh (Malikite, Hanafite, Shafé’ite, Hanbalite) et les deux madhhab dans la ‘Aqeedah (Asha’rite et Matouridite). Les ‘Ulama de La Mecque, de Médine, de Damas et du Caire, ont tous confirmé la véracité du contenu de ce livre.

Le livre est très important en ces temps où beaucoup de ‘Ulama qui prétendent l’affiliation aux enseignements de Deoband, ont été indéniablement infiltrés et influencés par toute une série de croyances et de pratiques déviantes, principalement en provenance (mais pas exclusivement), des déviances des pseudo-Soufis, du Salafisme et du modernisme. Toute croyance ou pratique qui entre en conflit avec le contenu défini dans Al-Muhannad  est baatil (incorrecte) et n’a aucun lien avec les ‘Ulama de Deoband.

Ce qui suit est une série de questions / réponses tirées d’Al-Muhannad. Ces questions ont été adressées aux ‘Ulama de Deoband par les ‘Ulama du Hijaz. Les réponses ont été écrites par Shaykh Khalil Ahmad Saharanpuri et ont été approuvées et adoptées à l’unanimité par les ‘Ulama de Deoband de cette époque.


LE CREDO DES ‘ULAMA DE DEOBAND

[Déclaration des ‘Ulama du Hijaz]

Au nom d’Allâh, le Tout Miséricordieux, le Très Miséricordieux.

Chers nobles ‘Ulama et grands savants, [certaines] personnes ont attribué à votre noble cour les croyances des Wahhabites, et ils ont produit des documents et des traités que nous avons du mal à comprendre à cause d’une différence de langue. Nous espérons donc que vous pourrez nous informer de la réalité de la situation. Nos demandes porteront principalement sur les questions sur lesquelles il y a des désaccords bien connus entre les Wahhabites et Ahl al-Sunna wa l-Jama’a.


REPONSE DES ‘ULAMA DE DEOBAND

Au nom d’Allâh, le Tout Miséricordieux, le Très Miséricordieux

De Lui, nous cherchons l’aide et l’octroi du succès, et dans Sa Main se trouvent les rênes de la vérification.

Tout en louant (Allâh), et en envoyant des prières et des salutations (sur Son Prophète), (je dis) :

Il faut savoir, avant de commencer à répondre, que nous et nos Mashayikh – qu’Allâh soit satisfait d’eux tous – et l’ensemble de notre groupe et de notre congrégation sommes, par la grâce d’Allâh :

– Disciples (dans le Fiqh) du guide de la création, du pic de l’Islam, le vaillant Imam, le plus grand Imam, Abou Hanifah al-Nu’man – qu’Allâh (Exalté soit-Il) soit satisfait de lui -;

– Adeptes des nobles Imams Abu al-Hasan al-Ash’ari et Abu Mansur al-Maturidi (qu’Allâh soit satisfait d’eux) dans la croyance (‘Aqida) et dans les principes fondamentaux;

– Et nous sommes affiliés, parmi les Voies des Soufis (Tassawuf), à la Voie élevée attribuée aux maîtres Naqshbandi et au chemin pur attribué aux maîtres Chisti et au chemin glorieux attribué aux maîtres Qadiri et au chemin approuvé attribué aux maîtres Suhrawardi (qu’Allâh soit satisfait d’eux tous).

Puis, deuxièmement, nous ne prononçons jamais un avis concernant la religion, à moins que nous possédions des preuves émanant du Livre, de la Sunnah et du consensus de la ‘Ummah ou de l’avis des Imams du madhhab [Hanafi], et malgré cela, nous ne prétendons pas être à l’abri de l’erreur et de l’oubli dans les égarements de la plume et du lapsus.

Ainsi, s’il est manifeste pour nous que nous nous sommes trompés dans un avis, que ce soit dans les fondamentaux ou dans les périphériques, la timidité ne nous empêchera pas de revenir dessus ni de publier la rétractation. Pourquoi ne le ferions-nous pas, alors que nos imams – qu’Allâh soit satisfait d’eux tous – sont revenu sur bon nombre de leurs avis, comme par ex. l’Imam respecté du Haram d’Allâh – Exalté soit-Il – notre imam, ash-Shafi’i – qu’Allah soit satisfait de lui – ou bien les Sahabah – qu’Allah soit satisfait d’eux – qui se sont parfois rétractés devant les avis venant d’autres Sahabas et ceci  n’est pas caché à l’observateur du hadith. Ainsi, si l’un des ‘Ulémas venait à affirmer que nous avons fait une erreur dans un avis, si cela est lié aux croyances, il doit appuyer des dires avec un texte clair provenant des imams du Kalam, et si cela est lié aux questions périphériques (Fiqh), il doit étayer son explication par l’opinion prépondérante des imams des madhhabs. Celui qui aura agit ainsi, ne verra de nous, si Allâh – Exalté soit-Il – le veut, rien d’autre que l’acceptation volontaire par le cœur et la langue, et les remerciements abondants par le cœur et les membres.

Troisièmement, originellement dans les terres de l’Inde, l’utilisation (inconditionnelle) du terme « Wahhabi » servait à désigner celui qui a abandonné le taqlid (suivi) des Imams – qu’Allah Exalté soit-Il soit satisfait d’eux -. Ensuite le champ a été élargi et son utilisation est devenue dominante pour désigner celui qui pratique la glorieuse Sunnah et qui laisse les affaires innovées répréhensibles et les coutumes laides. Ceci, jusqu’à ce que se propage à Bombay et à ses alentours que celui qui prohibe la prosternation vers les tombes des saints et la circumbulation autour d’elles, est un Wahhabi. Ainsi, celui qui déclare publiquement l’interdiction de l’usure, est appelé Wahhabi, même s’il fait partie des anciens parmi les adeptes de l’Islam et compte parmi les plus grands d’entre eux; puis son champ d’application a été élargi jusqu’à ce que ce terme devienne une insulte, et ainsi [à partir] de là, si un habitant de l’Inde dit à un homme qu’il est un Wahhabite, cela n’indique pas qu’il a une croyance corrompue, mais plutôt cela indique qu’il est un Hanafi Sunnite, pratiquant à partir de la Sunnah, évitant l’innovation (ndt : blâmable) et craignant Allah – Exalté soit-Il – dans la perpétration d’actes de désobéissance.

Depuis que nos Mashayikh – qu’Allah (Exalté soit-Il) soit satisfait d’eux – se sont efforcés de revivifier la Sunnah et qu’il ont tenté d’éteindre le feu de l’innovation, l’armée d’Iblis s’est irritée contre eux, et les voilà qui déforment leurs discours, les calomnient et concoctent des mensonges contre eux et les accusent d’être des Wahhabis, CE QU’ILS SONT POURTANT LOIN D’ÊTRE. En fait, c’est la Sunnah d’Allâh, qu’Il a institué avec respect à l’élite de Ses amis, comme Allah – Exalté soit-Il – le dit dans Son livre : « C’est ainsi que Nous avons suscité à chaque Prophète des ennemis, parmi les hommes et les djinns, qui inspirent les uns aux autres de jolis discours, par pure vanité. Et ils n’agiraient pas ainsi, si ton Seigneur le voulait. Laisse-les donc à leurs inventions mensongères ! » (Coran 6:112)

Comme c’était [le cas] avec les Prophètes – que les prières et la paix d’Allâh soient sur eux – cela doit [continuer] avec leurs successeurs et ceux qui se tiennent à leur place, comme l’a dit le Messager d’Allâh – qu’Allah le bénisse et lui accorde la paix –  :

« Nous, les assemblées des Prophètes, sommes les plus sévèrement éprouvés parmi les gens […] ». […]

Ainsi, ceux qui ont inventé des innovations, se sont inclinés vers des désirs et qui ont pris leurs désirs pour divinités et ont jeté leurs âmes dans la fosse de l’anéantissement, ces gens ont inventé contre nous des mensonges et des faussetés, et ils nous ont attribué des hérésies. Alors, quand un avis entre en conflit avec le madhhab [correct] et qu’il nous est attribué en votre présence, n’y prêtez pas attention et ne pensez de nous que du bien, et s’il y a un doute dans vos poitrines, écrivez-nous, car en effet, nous allons vous informer de la réalité de la situation et de la vérité, car vous êtes pour nous le pivot de la sphère de l’Islam.

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QUESTIONS & RÉPONSES

Nota Bene : Dans un souci de concision, nous avons choisi de ne traduire que les questions les plus fréquemment abordées et les plus pertinentes pour nos lecteurs francophones.

Questions Un et Deux : Quel est votre opinion sur un séjour prolongé (shadd al-rihal) dans le but de visiter le maître de toutes les créatures – sur lui les meilleures salutations, sur sa progéniture ainsi que sur ses compagnons? Laquelle de ces deux situations est la plus désirable et vertueuse selon vos Shouyoukh pour le visiteur : l’intention doit-elle être de le visiter lui – sur lui la paix – ou doit-il aussi avoir comme intention la visite de la mosquée? Les Wahhabites ont dit que le voyageur vers Médine la Lumineuse doit avoir pour intention (uniquement) la mosquée Prophétique.

Réponse :  Selon nous et nos Shouyoukh, visiter la tombe du maître des Messagers  – que mon âme lui soit sacrifié – compte parmi les actions les plus bénies, un acte des plus récompensés et l’un des plus fructueux dans l’élévation en degré, plutôt on peut dire qu’elle est proche de l’obligation même si son obtention se fait a travers un long voyage et un surplus de dépense de fortune et de santé. Si une personne émet l’intention de le visiter – sur lui un million de salutation et de paix – et qu’il fait également l’intention de visiter sa mosquée – qu’Allâh le bénisse et lui accorde la paix – ainsi que d’autres intentions comme celles de la visite de sites nobles (historique). La meilleure intention est celle que le vaillant ‘Allamah Ibn al-Humam a proféré, celle de visiter uniquement sa tombe – sur lui les bénédictions et la paix – et ensuite visiter la mosquée une fois arrivé, par l’immense respect et l’admiration qui lui sont dû – Allâh le bénisse et lui procure la paix – et ceci est en accord  avec ses paroles – Allâh le bénisse et lui procure la paix- : « Quiconque me vient en visiteur, sans autres objectifs que celui de me visiter, il est de mon devoir d’intercéder en sa faveur le Jour de la Résurrection. »

Ceci a été transmit du grand  Gnostique Mulla Jami qu’il séparait cette visite de celle du Hajj et ceci est plus proche de la voie des amoureux. Pour ce qui est des dires des Wahhabites vis a vis de la cité lumineuse – un millions de salutations sur son résident – selon lesquels l’intention ne doit être que pour la mosquée, avançant comme preuve sa parole – sur lui la bénédiction et la paix – : «  N’entamez pas de long voyage, sauf pour trois mosquées »,  nous la rejetons car le Hadith n’indique absolument pas une interdiction, mais plutôt si un détenteur du savoir considère avec attention, il saura que par indication ce texte prouve la permissivité [de l’intention de la visite de sa tombe], car la cause (‘illah) pour laquelle les trois mosquées sont exclues de la généralité des mosquées ainsi que des autres terrains est l’excellence qui leur est spécifique et celle-ci [l’excellence] se trouve avec plus d’abondance encore dans le noble terrain [où il est enterré], pour ce qui est du noble terrain et endroit bénit qui se juxtapose à ses membres – qu’Allâh le bénisse et lui accorde la paix –, il est encore plus vertueux que la Ka‘bah et que le Trône et le siège tels que l’ont statué nos juristes – qu’Allâh soit satisfait d’eux – et comme les mosquées sont séparées dû a leurs excellences, il est plus évident et encore bien plus évident que ce territoire bénit est séparé pour son excellence absolue.

Comme nous l’avons mentionné, la situation a été exprimée avec encore plus de détails par notre Sheykh, le grand savant, le soleil des savants de la pratique, Mawlana Rashid Ahmad al-Gangohi – qu’Allah sanctifie son puissant secret – dans son traité intitulé Zubdat al-Manasik qui concerne le sujet de la vertu de la visite de la cité illuminée et qui a été imprimé a plusieurs reprises. Il existe également un traité sur ce noble sujet du Sheykh de nos Shouyoukh, Mawlana Mufti Sadr ad-Din al-Dihlawi – qu’Allah sanctifie son puissant secret– dans lequel il a rédigé une terrible réfutation contre les Wahhabites et ceux qui sont en accord avec eux et il a produit des preuves définitives et des arguments brillants. Cet ouvrage, il l’a nommé Ahsan al-Maqal fi Sharh Hadith La Tashuddu ar-Rihal, imprimé et connu, auquel chacun peut se référer. Et Allâh – Gloire a lui – est plus savant.

Questions Trois et Quatre : Est-il (permis) qu’un homme prenne le Prophète – qu’Allâh le bénisse et lui accorde la paix – après (sa) mort, comme moyen (tawassala) dans sa supplication (dou’a)? Selon vous, est-il permis (ou non) de prendre les pieux Prédécesseurs, les Prophètes, les saints véridiques (Siddiqin), les martyrs, les Amis du Seigneur des Mondes, comme moyen (Tawassul) [2] ?

Réponse : Selon nous et selon nos Mashayikh, il est autorisé de prendre comme moyen, dans les supplications (du’as), les Prophètes, les pieux, les Amis (Waliy), les martyrs et des Saints véridiques, que ce soit au cours de leur vie ou après leur mort. En cela une personne dit : « Ô Allâh! Je prends untel comme moyen afin que Tu acceptes mon invocation et que Tu exauces ma demande », etc. comme indiqué par notre shaykh et maître Shah Muhammad Ishaq ad-Dehlawi thumma al-Muhajir al-Makki, puis clarifié par notre sheykh et maître Rashid Ahmad al-Gangohi – qu’Allâh leur fasse miséricorde – dans ses Fatawa, ouvrage aujourd’hui très répandu que de nombreuses personnes ont en leur possession, et cette question est mentionnée à la page 93 du 1er volume, donc celui qui le désire peut s’y référer.

Question Cinq : Quelle est votre position en ce qui concerne la vie du Prophète – sur lui la bénédiction et la paix – dans sa noble tombe? S’agit-il d’une question réservée à sa personne ou est-ce seulement une vie intermédiaire (barzakhiyyah) comme le reste des croyants?

Réponse : Selon nous et selon nos aînés, le Prophète est vivant dans sa tombe. Sa vie est dunyawi (c-à-d- de ce monde) libre de toutes contraintes, et cela lui est exclusif – qu’Allâh le bénisse et lui accorde la paix – ainsi qu’à tous les Prophètes – les bénédictions d’Allâh soient sur eux – et qu’aux martyrs. Sa vie n’est pas comme celle dite « barzakhi » qui est commune à tous les croyants, ou plutôt [commune] à toute l’humanité; comme explicité par l’Imam as-Suyuti dans son Inba’ al-Adhkiya’ bi Hayat al-Anbiya’ (Éclaircir l’intelligent sur la vie des Prophètes), où il a dit : « Sheykh Taqi ud-Din as-Subki a dit : « La vie des prophètes et des martyrs dans leur tombe est comme leur vie dans ce monde. La prière du prophète Mussa – paix sur lui – dans sa tombe en témoigne, car la prière exige un corps vivant … »  Il est établi à partir de cela que sa vie est dunyawi (et aussi) Barzakhi (intermédiaire) en raison de sa présence dans la sphère intermédiaire (‘alam al-Barzakh). Un excellent et complet traité a été écrit par rapport à ce sujet par notre sheykh, le soleil de l’Islam et de la religion, Muhammad [Qasim an-Nanotwi] le distributeur des sciences en vue de satisfaire le besoin de ceux qui cherchaient bénéfice [auprès de lui] – qu’Allah sanctifie son puissant secret. Il a été imprimé et il est actuellement largement disponible et répandu et son titre est « Abe Hayat » (L’eau de Vie).

Question Six : Est-ce que celui qui invoque (dou’a) dans la Mosquée du Prophète (al-Masjid an-Nabawi) face à la tombe exaltée, peut effectuer sa demande auprès de son honorable Protecteur, en utilisant le Prophète (qu’Allâh le bénisse et lui accorde la paix) comme intermédiaire (mutawassilan bi ’l-nabi) ?

Réponse : Les juristes ont divergé sur cette question, comme le mentionne Mulla ‘Ali al-Qari رحمه الله dans al-Maslak al-Mutaqassit. Il y déclare : « Sachez que certains de nos aînés tels que [l’Imam] Abu ‘l-Layth et ceux qui l’ont suivi comme [l’Imam] Kirmani et [l’Imam] Saruji ont mentionné que celui qui visite [le Prophète (qu’Allah le bénisse et lui accorde la paix )] doit se tenir face à la Qiblah ». [Imam] Hasan a rapporté la même chose sous l’autorité de l’Imam Abu Hanifah (qu’Allah soit satisfait d’eux). Il déclare ensuite, [cependant] sous l’autorité de [l’Imam] Ibn al-Humam que ce qui a été transmis d’Abu ‘l-Layth [devrait être] rejeté en raison de la narration de [l’Imam] Abu Hanifah qui rapporte d’Ibn ‘Umar (qu’Allah soit satisfait d’eux) qu’il a déclaré : « S’approcher de la tombe du Messager d’Allâh (qu’Allah le bénisse et lui accorde la paix) et se tenir face à sa tombe fait partie de la Sunnah. Ensuite, tu dois dire, « Que la paix, la miséricorde et les bénédictions d’Allah soient sur toi, Ô Prophète! » » Il (Mulla ‘Ali al-Qari) a alors soutenu cette position avec un autre récit transmis par Majd ud-Deen le linguiste [al-Fayruzabadi] (qu’Allah soit satisfait de lui) qui rapporte qu’Ibn al-Moubarak (qu’Allah soit satisfait de lui) a déclaré : « J’ai entendu Abou Hanifah (qu’Allah lui fasse miséricorde) dire : « Une fois Ayyub al-Sakhtiyani (qu’Allah lui fasse miséricorde) est venu vers nous alors que je me trouvais à Médine. Je me suis dis [à moi-même] : « Je vais observer ce qu’il fait.» Par la suite, il a placé son dos vers la Qiblah et son visage vers le visage du Messager d’Allâh (qu’Allah le bénisse et lui accorde la paix) et il pleura sincèrement, il ne faisait pas semblant. Il tenu la position d’un véritable juriste. » Suite à sa transmission [de cette narration], le grand savant [Mulla Ali] al-Qari (qu’Allah lui fasse miséricorde) a alors déclaré : « Dans ce récit se trouve une indication qu’il s’agit de la position préférée de l’Imam [Abu Hanifah], après avoir été incertain concernant l’opinion souhaitable. » Il déclare ensuite : « En outre, il est également possible de concilier les deux récits … » Ainsi, il est évident que les deux façons de faire sont acceptables. Cependant, la position préférée est celle consistant au cours de la visite, à faire face à son noble visage (qu’Allah le bénisse et lui accorde la paix). C’est la position que nous approuvons, et c’est notre pratique et celle de nos aînés (Mashayikh). Cet acte [consistant faire face au Prophète (qu’Allah le bénisse et lui accorde la paix)] est également le verdict concernant les invocations (du’a) comme cela a été rapporté de l’Imam Malik (qu’Allah lui fasse miséricorde) lorsqu’une fois un Calife le questionna [à ce sujet]. Mawlana Ganghohi رحمه الله a également explicitement exprimé cette opinion dans son traité Zubdat al-Manasik (The Meilleur des Rituels). Quant à la question relative au fait d’invoquer Allâh à travers un intermédiaire, ceci a déjà été discuté dans les questions trois et quatre.

Question Sept : Quelle est votre opinion sur l’envoi excessif d’éloges sur le Prophète – qu’Allâh le bénisse et lui accorde la paix – et sur le fait de réciter Dala’il al-Khayrat ou les Awrad (litanies)?

Réponse : Envoyer trop d’éloges sur le Prophète est souhaitable selon nous et cela fait partie des actes d’obéissance les plus prometteurs et les plus aimés des actes souhaitables, que ce soit sous la forme de récitations de ad-Dala’il ou de litanies sur les bénédictions, etc. Cependant, le plus vertueux selon nous est ce qui est authentique dans sa – qu’Allah le bénisse et lui accorde la paix – formulation et si l’on devait envoyer des bénédictions avec autre chose que ce qui a été transmis de lui – qu’Allah le bénisse et lui accorde la paix – ce n’est pas dépourvu de vertus et cela mérite la bonne nouvelle : « Celui qui envoie des bénédictions sur moi une fois, Allâh envoie la bénédiction dix fois sur lui » Notre sheykh, ‘Allamah al-Gangohi récitait ad-Dala’il, ainsi que d’autres Mashayikh parmi nos maîtres. Et notre maître et guide, le pivot du monde, le vénéré Hajj Imdad Allah – qu’Allah sanctifie son puissant secret – l’a écrit parmi ses conseils et il a ordonné à ses disciples de le diviser en portions [à réciter régulièrement], et ils narraient ad-Dala’il dans la transmission et Mawlana al-Gangohi – la miséricorde d’Allah sur lui – délivrait des autorisations pour ad-Dala’il.

Question Huit, Neuf et Dix : Est-il valable ou non qu’un homme imite (suive) l’un des quatre Imams (Mâlik, Abou Hanifa, ash-Shafé’i, Ahmad ibn Hanbal) dans tous les fondamentaux et les périphériques? En supposant que cela soit valide, est-ce préférable ou obligatoire? Et qui imitez-vous parmi les Imams dans les périphériques et dans les fondamentaux?

Réponse : De nos jours, il est indispensable qu’un homme imite l’un des quatre Imams – Allah Exalté soit-Il soit satisfait d’eux – plutôt, cela est obligatoire, car en effet nous avons souvent constatés que les tentatives d’abandonner le taqlid (suivi) des Imams et de suivre ses propres avis et ses désirs mène dans la fosse de l’apostasie et de l’hérésie – qu’Allah nous en protège – et de ce fait, nous et nos Mashayikh sommes des imitateurs dans les fondamentaux et les périphériques de l’imam des Musulmans, saydinna Abu Hanifah – qu’Allah Exalté soit-Il soit satisfait de lui -, qu’Allâh nous fasse mourir et nous rassemble dans son groupe. Nos Mashayikh ont de nombreuses compilations sur ce sujet, propagés et bien connus dans toutes les régions (du monde).

Question Onze : Selon vous, est-il permis de s’impliquer dans les pratiques des Soufis. De même, leur engagement (bay’a) est-il permis (d’après vous), et croyez-vous à la validité de l’acquisition d’effusions internes à partir des poitrines des aînés et de leurs tombes. Les gens du suluk (ndt : ceux qui ont le corps et l’esprit continuellement occupés dans l’adoration et l’obéissance d’Allâh) bénéficient-ils ou non de la spiritualité des grands maîtres?

Réponse : Il est préférable, selon nous, une fois que les gens ont finis de corriger leurs croyances et qu’ils ont acquis les connaissances nécessaires relatives à la Shari‘ah qu’ils s’engagent auprès d’un Sheykh ayant les pieds fermement enracinés dans la Shari‘ah, l’abstinence dans le monde, désireux de l’au-delà, qui s’est coupé des obstacles de l’égo et s’est familiarisé avec les choses qui sauvent et qui évite les choses destructrices, (un Sheykh) complet et véritable, et qu’il (le disciple) place sa main dans celle du Sheykh, et qu’il emprisonne sa vue dans sa vue, et qu’il s’engage dans l’engagement des Soufis, celui du souvenir et de la pensée, et de l’annihilation complète, et qu’il acquiert l’affiliation qui est la plus grande bénédiction et le plus grand butin qui s’exprime dans la langue de la Shari‘ah comme étant l’Ihsan (l’excellence).

Quant à celui pour qui ce n’est pas possible et qui n’en est pas capable, il lui suffit de marcher sur leurs chemins, et de s’associer avec leur groupe, car en effet le Messager d’Allâh a dit : « Un homme est avec celui qu’il aimait. Ce sont des gens dont les partenaires d’assises ne seront pas malheureux ». Et par la louange d’Allâh – Exalté soit-Il – et la beauté de Sa bénédiction, nous et nos Mashayikh sommes entrés dans leur engagement et nous sommes engagés dans leurs pratiques et engagés dans l’instruction et l’enseignement, et toutes les louanges sont à Allah. Quant au fait de tirer bénéfice de la spiritualité des grands maîtres et d’acquérir des effusions internes à partir des poitrines des aînés et de leurs tombes, cela est valide selon la voie connue parmi ses gens et ses élites, et non pas comme cela est très répandu parmi les gens du commun.

Question Douze : Muhammad ibn ‘Abd al-Wahhab al-Najdi (ndt : fondateur du Wahhabisme) légitimait le sang et les biens et l’honneur des Musulmans et accusait toute l’humanité de shirk (association) et insultait les prédécesseurs, alors quelle est votre opinion sur cela, et permettez-vous l’anathématisation (le fait de rendre mécréants) des prédécesseurs, et des musulmans et des gens de la Qiblah (ceux qui se tournent vers elle pour prier), ou bien qu’elle est votre méthode?

Réponse : Notre opinion les concernant correspond à ce que l’auteur d’ad-Durr al-Mukhtar a déclaré : « Les Khawarijs sont un groupe violent qui s’est rebellé contre ‘Ali en raison d’une interprétation selon laquelle ils ont crus qu’il était sur le mensonge et la mécréance ou la désobéissance, rendant le combat obligatoire contre lui selon leur interprétation. Ils légitiment nos sangs et nos biens et ils insultent nos femmes »,  jusqu’à ce qu’il dise : « Le jugement les concernant est celui relatif aux rebelles », puis il a dit, « Nous ne les rendons pas mécréants uniquement car cela vient de l’interprétation, bien que fausse. » Ash-Shami a dit dans ses notes, en marge : « Comme cela a eu lieu dans notre temps avec les disciples de ‘Abd al-Wahhab qui sortaient du Najd et qui ont dominés les deux Harams et qui prétendent appartenir à l’école (madhhab) des Hanbalites, ils considéraient être les Musulmans et considéraient ceux qui étaient en désaccord avec leur croyance comme des polythéistes, et en raison de cela, ils ont légitimé le massacre des Ahl al-Sunnah (ndt : les gens de la Sunnah) et le massacre des ‘Ulamas (d’Ahl al-Sunnah) jusqu’à ce qu’Allâh ai brisé leur suprématie ».

Alors, je dis : Ni lui ni aucun de ses disciples et des membres de son groupe ne comptent parmi nos Mashayikh dans l’une des chaînes (sanad) de la connaissance de la Jurisprudence, du Hadith, du Fiqh et du Tasawwuf. Comme dans le fait de rendre permis le sang, les biens et l’honneur des Musulmans, c’est soit avec bon droit, soit sans. Si cela est fait sans en avoir le droit, c’est donc également sans interprétation, d’où la mécréance et la sortie de l’Islam, et si c’est avec une interprétation irrecevable dans la Shari‘ah, il s’agit alors d’une violation manifeste. Ou bien, c’est avec droit, donc permis, même plutôt obligatoire. Quant au fait de faire l’anathème (rendre mécréants) les prédécesseurs des Musulmans, loin de nous le fait d’anathématiser l’un d’eux, il s’agit plutôt selon nous du Rafidisme, et d’une (ndt : mauvaise) innovation dans la religion. Quant aux gens de la Qiblah (ahl ul-Qiblah) qui comptent parmi les innovateurs, nous ne les rendons pas mécréants aussi longtemps qu’ils ne nient pas une question essentielle parmi les obligations immédiates de la religion. Quand le déni d’une affaire obligatoire dans la religion est établi, nous les anathématisons avec prudence. C’est notre pratique et la pratique de notre Mashayikh – que la miséricorde d’Allah soit sur eux.

Questions Treize et Quatorze :  Quelle est votre opinion sur Sa Parole – Exalté soit-Il – « Le Tout Miséricordieux S’est « établi » [Istawâ] sur le Trône » Autorisez-vous l’affirmation de la direction et du lieu pour le Créateur – Exalté soit-Il – ou quelle est votre opinion à ce sujet?

Réponse : Notre opinion concernant ces versets et leurs semblables, est que nous croyons en eux et qu’on ne questionne pas à propos du « comment » (kayf), et nous croyons en Allâh – Exalté soit-Il – transcendant et exempt des attributs des créatures et des qualités d’imperfection et de la temporalité, comme c’est l’opinion de nos prédécesseurs. Quant à ce que les successeurs parmi nos imams ont dit sur ces versets, les interprétant par des interprétations saines (Ta’wil), linguistiquement et juridiquement admissibles, disant qu’il est possible que l’intention visée par l’élévation soit la domination (ndt : d’Allâh sur Sa Création) et que la Main (Yad) signifie le Pouvoir, etc. afin que ceci soit rendu accessible à la compréhension de celui qui manque (de Science), cela est également correct selon nous. Quant à la direction et à l’endroit, nous ne permettons que cela soit proclamé concernant Allâh – Exalté soit-Il – et nous disons qu’Il – Exalté soit-Il – est pur et transcendant, exempt de cela, et qu’Il n’est pas concerné par les attributs de la temporalité.

Question Quinze : Considérez-vous qu’il existe une créature meilleure que le Prophète (qu’Allah le bénisse et lui accorde la paix) ?

Réponse : Notre croyance et la croyance de nos aînés, est que notre chef, notre maître, notre bien-aimé et notre intercesseur, Saydinna Muhammad, le Messager d’Allâh , est la meilleure de toutes les créatures et le meilleur d’entre elles dans la présence d’Allâh (Exalté soit-Il). Personne n’est comparable à lui, même [aucune créature] n’est plus proche que lui d’Allâh (Exalté soit-Il) ni ne possède un rang plus élevé dans Sa présence. Il est le chef des Prophètes et des Messagers et le sceau des purifiés et des Prophètes comme cela est établi dans les textes. C’est ce que nous croyons et consentons à Allâh (Exalté soit-Il). Nos aînés ont exprimé cela dans plus d’un livre.

Question Seize : Permettez-vous que l’on affirme l’existence d’un prophète après le Prophète (sur lui la bénédiction et la paix), alors qu’il est le Sceau des Prophètes, qu’il (sur lui la paix) a déclaré : « il n’y a pas de Prophète après moi » et qu’il a eu des paroles similaires qui ont été transmises massivement et que l’ijma ‘a (consensus) s’est accordé sur ce fait. Quelle est votre opinion sur celui qui prétend cela malgré la présence de ces textes? Quelqu’un a-t-il tenu ce type de propos parmi vous et vos aînés ?

Réponse : Notre croyance et la croyance de nos aînés, c’est que notre chef, notre maître, notre bien-aimé et notre intercesseur, Muhammad, le Messager d’Allah , est le sceau des Prophètes et qu’il n’y a pas de prophète après lui, comme Allâh (Bénis et Exalté soit-Il) le dit dans Son livre, « Mais il est le messager d’Allah et le Sceau des Prophètes » (Qour’an 33:40). Ceci est établi dans de nombreux hadiths qui sont mutawatir (dont la chaîne ininterrompue des rapporteurs est constituée, à chaque niveau, d’un nombre tel de personnes qu’il est impensable qu’elles aient pu faire une erreur) dans le sens, par consensus de la Ummah. Loin de nous la possibilité qu’un d’entre nous puisse dire une telle chose, puisque celui qui nie cela est selon nous un mécréant parce qu’il nie des textes fondamentaux et sans équivoque. […]

Question Dix-sept : Dites-vous que le Prophète – qu’Allah le bénisse et lui accorde la paix – n’est pas supérieur à nous et qu’il est simplement supérieur comme le serait un frère aîné vis-à-vis de son jeune frère, et rien de plus? L’un de vous a-t-il écrit de telles choses dans un livre?

Réponse : Aucun de nous, ni aucun de nos nobles prédécesseurs, croient à cela. Nous ne croyons pas qu’un homme, fut-il même issu des faibles dans la foi, ait pu un jour prononcer un tel mensonge. Celui qui dit que le Prophète n’a pas de supériorité sur nous, mais que sa supériorité est similaire à celle d’un frère aîné vis-à-vis d’un plus jeune, nous croyons à l’égard de lui qu’il est en dehors du domaine de la foi. Les œuvres de tous les anciens affirment le contraire de cela, et ils ont précisés et exprimés et ont passé en revue les méthodes de son excellence et sa faveur par rapport à nous, par rapport à l’ensemble de la Ummah, dans beaucoup de domaines, moyennant quoi il n’est pas possible d’attribuer cela à une autre personne que lui – sur lui la paix – parmi les créatures, et encore moins pour l’ensemble d’entre elles. Si des gens inventent ce type de mensonges, facilement réfutables, à notre encontre ou sur nos prédécesseurs, cela est sans fondement et on ne doit pas en tenir compte, car en effet le Prophète est le plus vertueux de toute l’humanité et la plus honorable de toute la création et son – sur lui la paix – leadership sur tous les Prophètes et son imamat des autres Prophètes, tout cela fait partie des questions décisives, à propos desquelles même le musulman le plus faible ne doit pas avoir de doute. Malgré cela, si quelqu’un nous attribue ce type de mensonges, qu’il clarifie donc ses dires à partir de nos travaux afin que nous puissions montrer à chaque personne douée de perspicacité son ignorance et sa mauvaise compréhension ainsi que son apostasie et sa mauvaise religiosité, par Sa – Exalté soit- Il – Puissance et l’entendue de Son Pouvoir.

Question Dix-huit : Dites-vous que la connaissance du Prophète (sur lui la paix) se limite aux seules lois de la Shari‘ah ou bien qu’il lui a été donné des connaissances relatives à l’Essence, aux Attributs et aux Lois du Créateur (Exalté soit Son Nom), aux secrets cachés (al-Asrar al-khafiyyah), au jugement divin (al-hukm al-ilahiyyah) et encore d’autres sciences et qu’aucune autre créature, quelle qu’elle soit, n’a atteint ce haut degré de connaissances?

Réponse : Nous disons avec la langue et nous croyons dans le cœur que notre maître, le Messager d’Allâh , est le plus savant de toute la création, concernant les sciences relatives à l’Essence et aux Attributs [d’Allâh], à la législation (tashri’at), aux règles pratiques et aux règles théoriques, aux véritables réalités et aux secrets cachés ainsi que d’autres sciences, et qu’aucun autre être de la création n’arrive à sa cheville, ni un ange rapproché, ni un messager envoyé. En effet, il lui a été donné la connaissance du premier et du dernier et la grâce d’Allah le concernant fut immense (Coran 4:113). Toutefois, cela ne implique pas la connaissance de chaque détail des questions temporelles à chaque instant concernant  chaque moment de tous moments du temps, de telle sorte que la dissimulation d’une partie de celle-ci de sa noble vision et de sa connaissance exaltée puisse nuire au fait qu’il (sur lui la paix) soit le plus savant de toute la création, ni ne puisse [nuire] à l’étendue de ses connaissances et à l’excellence de sa connaissance, même si une autre personne parmi les serviteurs et les créatures développe des compétences sur cette question. Sulayman (sur lui la paix) qui était le plus savant [en son temps] n’a pas été lésé par la dissimulation de ce que la Huppe avait compris concernant des incidents étranges, comme il est dit dans le Coran, « Je viens d’apprendre, dit-elle, des choses que tu ne connaissais pas et je t’apporte un renseignement au sujet du peuple de Saba’ » (Coran 27:22).

Question Dix-neuf : Croyez-vous que Iblis, le maudit, soit plus savant que l’Existant en Chef (paix soit sur ​​lui) et qu’il possède une connaissance plus large que lui? Avez-vous écrit cela dans un livre? Et comment jugez-vous celui qui croit cela?

Réponse : Nous avons précédemment répondu, que nous croyons que le Prophète est le plus savant de la création en général, dans les sciences, le jugement, les secrets et d’autres choses du Royaume des Horizons, et nous croyons avec certitude que celui qui dit qu’untel est plus savant que le Prophète , a mécru. Nos aînés ont donné le verdict de mécréance pour celui qui dit que Iblis, le maudit, est plus savant que le Prophète , alors comment cette question pourrait-elle apparaître dans un livre dont nous serions les auteurs? Cependant, le fait que certaines choses particulières insignifiantes soient dissimulées au Prophète en raison de son inattention à leurs égard ne remet pas en cause le fait qu’il soit le plus savant alors qu’il est établi qu’il est le plus savant de la création concernant les nobles sciences qui conviennent à son rang élevé, tout comme la connaissance de la plupart de ces choses insignifiantes en raison de l’intensité de l’attention d’Iblis les concernant, ne lui donne pas plus de gloire ou de perfection de la connaissance, car il ne s’agit pas là du critère de la vertu. A partir de là, il n’est pas exact de dire que Iblis est plus savant que le Messager d’Allâh , tout comme il n’est pas correct de dire au sujet d’un enfant qui connait quelques détails qu’il est plus savant qu’un érudit spécialiste de la recherche dans les sciences à qui ces détails sont cachés. Nous avons narré l’histoire de la Huppe avec Sulayman (sur notre Prophète et sur lui la paix) et sa déclaration, « Je viens d’apprendre, dit-elle, des choses que tu ne connaissais pas. » Les archives de hadith et les livres de tafsir regorgent d’exemples abondants sur cela et ils sont bien connus parmi les gens. Les médecins s’accordent sur le fait que Platon et Galien et leurs semblables comptent parmi les plus savants des médecins concernant les caractéristiques des maladies et de leurs états, en dépit du fait qu’ils savent que les asticots sont mieux informés qu’eux sur les états de la saleté, son goût et ses caractéristiques. Par conséquent, l’absence de connaissance de Platon et Galien concernant ces états méprisables ne nuit pas au fait qu’ils furent les plus savants, et aucune personne, qu’elle soit intelligente ou stupide ne pourrait se satisfaire de l’idée que les asticots sont plus savants que Platon, bien qu’ils aient une connaissance plus approfondie que Platon sur les états des immondices.

Les innovateurs de nos terres affirment concernant l’âme prophétique bénie (sur elle un million de salutations et de paix) qu’elle possède toutes les sciences des choses basses de base et des choses vertueuses nobles, en disant que puisqu’il était le meilleur de toute la création, il est nécessaire qu’il possède toutes ces sciences, en détail et de manière générale. Nous avons rejeté cette question se basant sur cette analogie corrompue et ne comportant aucune preuve textuelle. Ne voyez-vous pas que chaque croyant est plus vertueux et plus honorable que Iblis, donc dans cette logique, il serait nécessaire que chaque personne parmi les individus de cette Ummah possède les sciences de Iblis, et il serait nécessaire que Sulayman (sur notre Prophète et sur lui paix) sache ce que savait la Huppe, et que Platon et Galien aient toutes les connaissances des asticots? Ces concomitants sont absurdes dans leur intégralité tellement cela parait évident.

Ceci est un résumé de ce que nous avons dit dans al-Barahin al-Qati’ah afin de sectionner les veines des déviants insensés et de briser le cou des imposteurs forgeurs. Par conséquent, notre discussion sur ce sujet concernait uniquement certains de ces détails temporels, et pour cette raison nous avons utilisé le substantif démonstratif pour indiquer que l’objectif dans l’affirmation et la négation ne visait que ces détails, et rien d’autre. Toutefois, l’inique fausse le discours et ne craint pas le Jugement du Roi Omniscient. Nous sommes certains que ceux qui disent qu’untel est mieux informé que le Prophète est un mécréant, comme plusieurs de nos respectés ‘Ulama l’ont stipulé. Et celui qui concocte contre nous ce que nous n’avons pas dit, sur lui se trouve [le fardeau de] la preuve, [et il] devrait craindre l’interrogatoire devant le Roi Généreux. Allâh est témoin sur ce que nous disons.

Question Vingt : non traduite (sur le même sujet que la précédente).

Question Vingt-et-une : Dites-vous que la commémoration de sa (qu’Allah le bénisse et lui accorde la paix) naissance (Mawlid) est jugée blâmable (mustaqbah) dans la Shari‘ah, et compte parmi les mauvaises innovations interdites ((al-bid‘at al-sayyi’ah al-muharramah), ou (croyez-vous) qu’il en soit autrement?

Réponse : […] Mawlana Ahmad ‘Ali al-Muhaddith ash-Saharanpuri (qu’Allah lui fasse miséricorde), qui est l’élève de Mawlana Ahmad ‘Ali al-Muhaddith ash-Saharanpuri fut interrogé sur le Mawlid, afin de savoir de quelle manière il est permis et de quelle manière est-il interdit? Il a répondu [disant] que : Commémorer la naissance bénie de notre maître, le Messager d’Allah (qu’Allah le bénisse et lui accorde la paix) en utilisant des récits authentiques, pendant des périodes dépourvues des fonctions obligatoires du culte, et sous des formes qui ne contreviennent pas à la voie des Compagnons et des gens des trois premières générations dont la grandeur a été attestée, et [sous des formes] ne contenant pas de croyances qui peuvent être conçues comme shirk et bida’a, et selon des mœurs ne contrevenant pas à la conduite des Compagnons, en accord avec sa (la paix soit sur lui) déclaration, « Ce sur quoi moi et mes Compagnons sommes », et à condition que ces rassemblements soient exempts d’abominations vis à vis de la Shari‘ah, alors [ce rassembler pour commémorer la naissance du Prophète] représente une source de vertu et de bénédiction, à condition que cela s’accompagne d’intention pure, de sincérité et avec la croyance que cela s’inclus dans l’ensemble des bons rappels recommandés (jumlat adhkar al-hasanah mandubah), et que ce n’est pas limité à une durée de temps. Quand il en est ainsi, nous ne connaissons aucun Musulman qui puisse statuer que cela soit illégal (ghayr mashru‘) ou que ce soit une innovation (ndt : blâmable). [Jusqu’à la fin de la fatwa…] De là, on apprend que nous ne dénonçons pas la commémoration de sa noble naissance. Plutôt, nous dénonçons les actes abominables qui sont associés à cette commémoration comme vous [pouvez] l’avoir constaté lors de ces rassemblements de mawludi qui [ont lieu] en Inde, où l’on raconte parfois des récits faibles et forgés, où des hommes et des femmes se mélangent, où il y a une exagération dans les bougies d’éclairage et dans les décorations, où cela est célébré avec la croyance qu’il s’agit d’une obligation, et ces gens calomnient, insultent et déclarent mécréants ceux qui ne fréquentent pas leurs assemblées avec eux, et ils commettent aussi d’autres abominations concernant la Shari‘ah. Si ces assemblées étaient exemptes de ces abominations, au grand jamais nous ne dirions que le fait de commémorer la naissance bénie puisse être une bida’ah. Comment cette croyance laide peut-elle être soupçonnée venant d’un Musulman? Par conséquent, ce qu’on nous attribue là fait aussi partie des inventions des déviants menteurs trompeurs (qu’Allah Exalté soit-Il, les déshonore […]).

Question Vingt-deux : non traduite (sur le même sujet que la précédente).

Question Vingt-trois : L’éminent Sheykh, le savant de son temps, Mawlawi Rashid Ahmad Gangohi a-t-il dit que le Créateur (Exalté soit-Il) a effectivement menti, et que celui qui dit cela n’a pas commis une erreur, ou cela fait-il partie des fabrications contre lui? En supposant que ce soit une fabrication, comment réagissez-vous à ce que Al-Barelwi (Ahmed Rida Khan) a mentionné qu’il a en sa possession une photocopie de la fatwa du respecté Sheykh?

Réponse : Ce qu’ils ont attribués à l’éminent et incomparable Sheykh, l’érudit de son temps, l’incomparable en son époque, Mawlana Rashid Ahmad Gangohi, affirmant qu’il aurait dit que le Créateur (Exalté est Son Eminence) aurait menti et que celui qui dit cela ne commet pas d’erreur est une fabrication à son encontre (qu’Allah le Très Haut lui fasse miséricorde) et cela fait partie des mensonges concoctés par les démons trompeurs et fallacieux (qu’Allah les confondent! Comme ils sont pervers!!). Sa personne respectée est innocente d’une telle hérésie et mécréance. La fatwa du Sheykh qui a été imprimée et publiée dans le 1er volume de sa Fatawa Rashidiyyah (p. 119) réfute leur [affirmation]. La fatwa est disponible en arabe et a été vérifiée et estampillée avec le sceaux des ‘Ulamas de La Mecque (Makkah al-Mukarramah). – Une copie de cette question [et de la réponse] suit : Question posée : Au Nom d’Allah, le Miséricordieux, le Tout Miséricordieux. Nous Le louons et envoyons des bénédictions sur Son noble Messager. Quel est votre point de vue sur le fait d’attribuer à Allâh le mensonge? Et quel est le jugement sur celui qui croit qu’Il ment? Fournissez-nous une réponse, et soyez-en récompensés.

–  Réponse apportée : Allah (Exalté soit-Il) est certainement transcendant, au-delà de pouvoir être attribué du mensonge, et aucun élément de mensonge ne se trouve dans Sa Parole, comme le dit Allâh (Lui-même) : « Et quelle promesse est plus digne d’être crue que Celle d’Allâh? » (4: 122) Quiconque croit ou prétend que Allâh ment, est certainement un mécréant maudit, et s’est opposé au Livre, à la Sunnah et au consensus de la Ummah. Oui, la croyance des gens de foi est qu’Allah annonce dans le Qur’an, que Pharaon, Haman et Abu Lahab sont des habitants de l’Enfer, c’est une décision décisive et Il n’agira pas à l’inverse de celle-ci, mais Allah (Exalté soit-Il) est en mesure de les admettre dans le Paradis et Il n’est pas incapable de cela, mais Il ne le fera pas par Son choix. Allah (Exalté soit-Il!) a dit : « Certes, si Nous l’avions voulu, Nous aurions mis chaque âme dans la bonne direction. Mais Ma décision de remplir la Géhenne de djinns et d’hommes mêlés ensemble doit s’accomplir. » (32:13). Il est évident à partir de ce verset que, si Allah le voulait, Il aurait fait de tout le monde des croyants, mais Il ne contredit pas ce qu’Il dit, et tout cela par choix, et non par coercition. Il Agit par choix, agissant comme Il le veut. C’est la conviction de tous les ‘Ulamas de cette Ummah, comme l’a dit Al-Baydawi dans l’explication de Sa déclaration (Exalté soit-Il), « Si tu leur pardonnes … » (5: 118) que « l’absence de pardon pour shirk est une conséquence de Sa menace, mais que ce n’est intrinsèquement pas impossible. » Et Allah sait mieux la vérité. […]

Question Vingt-quatre : Croyez-vous en la possibilité de l’apparition de mensonge dans l’un des discours du Maître (Grande et Glorieuse est Sa Transcendance). Si non, quelle est donc votre opinion?

Réponse : Nous et nos aînés (qu’Allah le Très-Haut leur fasse miséricorde) déclarons et sommes convaincus que toute parole qui vient du Créateur (Grand et Glorieux) […] est absolument véridique, et il est certain qu’elle concorde avec la réalité. Sans aucun doute, il n’y a de trace de mensonge dans aucune partie de Sa (Exalté soit-Il) Parole, ni aucun doute sur le fait qu’elle ne contrevienne à la réalité. Celui qui croit le contraire de cela ou conçoit un mensonge dans une quelconque partie de Sa Parole, est un mécréant, apostat et hérétique, et ne possède pas même une trace de foi.

Question Vingt-cinq : non traduite, le sujet n’est pas pertinent pour le lecteur francophone.


Mot de la Fin :

Ces réponses représentent notre Croyance et c’est ce que nous prenons pour religion devant Allâh Tout-Puissant, si cela est véridique et juste selon votre opinion, écrivez dessus votre approbation et ornez-le de votre sceau, et si ceci est mauvais et faux, adressez-nous ce qui est juste, selon vous, afin que nous ne violions pas la vérité. Et si le moindre doute apparaît dans votre cœur à notre encontre, nous correspondrons avec vous à ce sujet jusqu’à ce que la vérité devienne claire et qu’aucune ambiguïté ne demeure.

Notre dernière annonce : Toute Louange revient à Allah Seigneur de l’Univers.

Qu’Allah bénisse Notre maître Muhammad , le Chef du premier et du dernier, ainsi que toute sa Famille, ses Compagnons, ses épouses et ses descendants.

Le serviteur des Etudiants des sciences Islamiques, le grand pécheur, l’humble Khalil Ahmad – Allah lui donne l’agrément de se préparer pour demain – dit cela avec sa bouche et le signe de sa plume le lundi 18 Shawwal, année 1325 de l’Hégire.

Wa Allâhou a’alam

 

Notes :

[1] L’ouvrage originel se nomme al-Muhannad ‘ala l-Mufannad

[2] En substance, le terme Tawassul désigne le fait, lors d’une invocation, d’emprunter et de mettre en avant une wasîlah – un chemin ou un moyen (être vertueux, acte de bien) – susceptible de rendre les invocations plus recevables auprès d’Allâh à Qui on s’adresse et vers Qui on se dirige.

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Le livre de la politesse concernant les repas

 

Imam an-Nawawî (Riyad as-Salihin)

 
 
 
 
 

100. La mention de Dieu au début du repas et Sa louange à sa fin

728. ‘Omar Ibn Abi Salama (RA) rapporte : « Le Messager de Dieu (SAW) m’a dit: « Prononce le nom de Dieu avant de manger, mange avec ta main droite et mange ce qui se trouve devant toi ». [Bukhari et Muslim]

729. Selon ‘Aisha (RA), le Messager de Dieu (SAW) a dit : « Lorsque l’un d’entre vous s’apprête à manger, qu’il mentionne le Nom de Dieu ; s’il oublie de le faire au début, qu’il dise alors : « Au Nom de Dieu (BismiLlâh) du début à la fin. » (Abu Dawud et Tirmidhi)

730. Selon Jabir (RA), le Prophète (SAW) a dit : « Lorsque l’homme mentionne Dieu à son entrée chez lui et au moment de manger, Satan dit à ses compagnons : « Ici, pas de lieu où passer la nuit ni de quoi dîner. » Et s’il entre chez lui sans avoir mentionné Dieu à son entrée, Satan dit : «Vous avez-un lieu où passer la nuit .. » Et s’il ne mentionne pas Dieu au moment de manger, Satan dit : « Vous avez un lieu où passer la nuit et le repas du soir. » [Muslim]

731. Houdhayfa (RA) rapporte : « Lorsque nous partagions un repas en compagnie du Prophète (SAW), nous ne commencions jamais à manger avant lui. Un jour, alors que nous mangions avec lui, une jeune fille se précipita [vers le plat] comme si elle y était poussée. Elle s’apprêta à mettre sa main dans le plat quand le Prophète la saisit. Puis un bédouin arriva, se précipitant comme s’il y était poussé. Il tendit sa main [vers le plat] mais le Prophète l’en empêcha puis dit : « Satan considère licite tout repas sur lequel le Nom de Dieu n’a pas été mentionné préalablement. Il [Satan] a donc fait venir cette jeune fille afin d’avoir droit à ce repas, et j’ai saisi sa main (afin de l’en empêcher). De la même manière, il a fait venir ce bédouin dans le même but mais je l’en ai empêche aussi. Par Celui qui tient mon âme dans Sa Main, la main de Satan était dans la mienne lorsque j’ai saisi la main de ces deux-la. » Puis il mentionna le Nom de Dieu et mangea. » [Muslim]

732. Oumaya Ibn Makhshi (RA) rapporte : « Tandis que le Prophète (SAW) était assis, un homme mangeait sans avoir prononcé préalablement le Nom de Dieu. A sa dernière bouchée, l’homme finit par dire : « Au Nom de Dieu, au début et à la fin. » Le Prophète sourit et dit : « Satan n’a pas cessé de partager son repas, mais lorsqu’il a mentionne le Nom de Dieu, Satan a vomi tout ce qu’il avait dans le ventre. » (Abou Dawud et Tirmidhi)

733. ‘Aisha rapporte (RA) : « Tandis que le Prophète (SAW) partageait un repas avec six de ses Compagnons, voilà qu’un bédouin s’approcha et l’avala en seulement deux bouchées. Le Prophète s’exclama alors : « S’il avait prononcé le Nom de Dieu, le repas vous aurait suffit… » (Tirmidhi)

734. Abou Oumama (RA) rapporte : Le Prophète (SAW), lorsqu’il se levait de table, avait coutume de prononcer cette invocation : « A Dieu revient la louange pure et bénie. Nul ne peut Te louer, O Seigneur, comme Tu le mérites et nul ne peut se passer de Toi. » [Bukhari]

735. Selon Mou’adh Ibn Anas (RA), le Prophète (SAW)a dit : « Celui qui, après avoir pris son repas, dit : « Louange à Dieu qui m’a nourri et a pourvu à ma subsistance sans aucune force ni puissance de ma part » verra ses péchés antérieurs pardonnés. » (Abou Dawud et Tirmidhi)

101. Le fait de ne pas critiquer un repas

736. Abou Hourayra (RA) rapporte : « Le Prophète (SAW) n’a jamais critiqué un repas : s’il était à son goût, il en mangeait, sinon il le laissait [sans rien dire]. » [Bukhari et Muslim]

737. Jabir (RA) rapporte : le Prophète (SAW) demanda un jour à ses épouses de la sauce (pour accompagner son repas). Elles répondirent : « Nous ne possédons que du vinaigre. » Le Prophète se le fit apporter, et mangea tout en disant : « Quelle sauce succulente que ce vinaigre ! » [Muslim]

102. Les paroles à prononcer pour le jeûneur qui est convié à un repas

738. Selon Abou Hourayra (RA), le Prophète (SAW) a dit : « Lorsque l’un d’entre vous est convié à un repas, qu’il réponde à l’invitation. S’il est jeûneur, qu’il fasse une invocation [en faveur de celui qui l’invite], et s’il ne l’est pas, qu’il mange. » [Muslim]

103. Les paroles que doit prononcer le convié

739. Abou Mas’ud Al Badri (RA) rapporte : « Un homme convia le Prophète (SAW) à un repas qu’il avait préparé pour cinq convives. Un homme les suivit, et lorsqu’ils arrivèrent devant la porte, le Prophète dit au maître de maison : « Cet homme-là nous a suivis ; si tu le veux, tu lui permets d’entrer, sinon il s’en retournera. » Le maître de maison répondit : « Je lui permets d’entrer, Prophète de Dieu. » [Bukhari et Muslim]

104. Le fait de manger ce qui se trouve devant nous

740. ‘Omar Ibn Abi Salama (RA) rapporte : « Alors que j’étais enfant sous la charge du Prophète (SAW), [durant un repas,] ma main se promenait autour du plat, le Prophète me reprit en ces termes : « O enfant, mentionne le Nom de Dieu [avant de commencer], mange de la main droite et mange ce qui se trouve devant toi. » [Bukhari et Muslim]

741. Salama Ibn Al Akwa’ (RA) rapporte : « Un homme mangea de sa main gauche chez le Prophète (SAW) qui lui dit : « Mange de ta main droite ! » « Je ne peux pas, répondit l’homme. » Le Prophète s’exclama alors : « Puisses-tu ne plus le pouvoir ! » Seul son orgueil l’avait empêché d’obéir et il ne put jamais plus porter sa main à sa bouche. » [Muslim]

105. L’interdiction de manger deux bouchées à la fois lorsqu’on mange en groupe

742. Jabala Ibn Souheym (RA) rapporte : Alors qu’une famine sévissait, j’étais accompagné d’Ibn Zubayr lorsqu’on nous apporta des dattes. Alors que nous mangions, Ibn ‘Omar passa devant nous et nous dit : « Ne mangez pas [les dattes] deux par deux car le Prophète (SAW) a interdit cela. » Puis il ajouta : « A moins que l’on en demande la permission à son frère. » [Bukhari et Muslim]

106. Ce que doit dire et faire celui qui mange mais reste quand même sur sa faim

743. Wahshi Ibn Harb (RA) rapporte : « Les Compagnons interrogèrent le Prophète (SAW) : « O Prophète de Dieu, nous mangeons sans pour autant être rassasiés. » Le Prophète répondit : « Peut-être mangez-vous séparément ? » – « Effectivement, répondirent les Compagnons. » Le Prophète reprit alors : « Mangez en groupe et mentionnez le Nom de Dieu, votre repas sera alors béni. » (Abou Dawud)

107. L’ordre de manger au bord du plat

Voir notamment le hadith n° 740 où le Prophète (SAW) dit : « Mange ce qui se trouve devant toi. »

744. Selon Ibn ‘Abbas (RA), le Prophète (SAW) a dit : « La bénédiction (baraka) descend au milieu du plat, commencez donc par manger ce qui se trouve au bord du plat et non au milieu. » (Abou Dawud et Tirmidhi)

745. ‘Abdullah Ibn Bousr (RA) rapporte : « Le Prophète (SAW) possédait un grand plat que l’on nommait « le brillant » et qui nécessitait quatre hommes pour le porter. Un jour, après que les Compagnons aient accompli la satat du milieu de la matinée (duha), on apporta ce plat contenant du pain émietté et trempé dans de la sauce. Les Compagnons prirent place autour du plat, et comme ils étaient nombreux, le Prophète s’agenouilla (pour laisser de la place aux autres). Un bédouin l’interpella en ces termes : « Mais qu’est-ce donc cette façon de s’asseoir ? » Le Prophète répondit alors : « Dieu a fait de moi un serviteur généreux et non un oppresseur tenace ! » Puis le Prophète ajouta : « Mangez au bord du plat et laissez le milieu (pour la fin), votre nourriture sera ainsi bénie. » (Abou Dawud)

108. La réprobation de manger allongé sur le côté

746. Selon Wahb Ibn ‘Abdullah (RA), le Prophète (SAW) a dit : « Je ne mange pas allongé sur le côté ». [Bukhari]

Ce qu’il faut retenir :
– Il ne convient pas d’adopter une attitude qui prête à l’orgueil et à l’arrogance. Le Prophète parle ici de la coutume qu’avaient les nobles romains de prendre leurs repas allongés et accoudés. Mais ces convenances diffèrent selon les pays et les époques; ainsi, ce qui peut sembler arrogant dans une région ne l’est peut-être pas ailleurs.

747. Anas (RA) rapporte : « J’ai vu le Prophète (SAW) manger des dattes, assis par terre, les genoux repliés. » [Muslim]

109. La recommandation de manger avec trois doigts

748. Selon Ibn ‘Abbas (RA), le Messager de Dieu (SAW) a dit : « Lorsque l’un de vous prend un repas, qu’il n’essuie pas ses doigts avant de les lécher ou de se les faire lécher. » [Bukhari et Muslim]

749. Ka’b Ibn Malik (RA) a dit : « J’ai vu le Prophète (SAW) manger à l’aide de trois doigts, et lorsqu’il avait fini son repas, il les léchait. » [Muslim]

750. Jabir (RA) rapporte : Le Prophète (SAW) ordonna de se lécher les doigts et le plat et dit : « Vous ne savez pas dans quelle partie du plat se trouve la bénédiction. » [Muslim]

751. Jabir (RA) rapporte ces propos du Prophète (SAW) : « Lorsqu’un de vous laisse tomber une bouchée de nourriture, qu’il la ramasse, la nettoie et la mange ; qu’il ne la laisse pas à Satan. Qu’il n’essuie pas ses mains à l’aide d’une serviette sans avoir préalablement léché ses doigts, car il ignore dans quelle partie du plat se trouve la bénédiction divine. » [Muslim]

752. Jabir (RA) rapporte ces propos du Prophète (SAW) : « Satan vous accompagne dans tout ce que vous faites, et même pendant les repas. Ainsi, lorsque l’un de vous laisse tomber une bouchée de nourriture, qu’il la ramasse, la nettoie et la mange. Qu’il ne la laisse pas à Satan. Une fois qu’il a terminé son repas, qu’il se lèche les doigts, car il ignore dans quelle partie du plat se trouve la bénédiction divine. » [Muslim]

753. Anas (RA) rapporte : Le Prophète (SAW) se léchait les trois doigts après avoir terminé son repas et disait : « Lorsque l’un de vous laisse tomber une bouchée de nourriture, qu’il la ramasse, la nettoie et la mange. Qu’il ne la laisse pas à Satan. » Il nous ordonnait également de lécher le plat et il disait : « Vous ignorez dans quelle partie du plat se trouve la bénédiction divine. » [Muslim]

754. Sa’id Ibn Al Harith (RA) rapporte qu’il interrogea Jabir en ces termes : « Est-il nécessaire de faire ses ablutions après avoir mangé un aliment cuit ? » Jabir répondit : « Non, du temps du Prophète (SAW), il était rare de trouver de tels repas [c’est-à-dire des repas chauds]. Et lorsque nous en trouvions, nous n’avions pour serviette que nos mains, nos avant-bras et nos pieds. Ensuite, nous prions sans pour autant accomplir [à nouveau] nos ablutions. » [Muslim]

110. Le fait d’augmenter le nombre de participants à un repas

755. Selon Abou Hourayra (RA), le Messager de Dieu (SAW) a dit : « Le repas de deux suffit à trois et celui de trois suffit à quatre ». [Bukhari et Muslim]

756. Jabir (RA) rapporte qu’il a entendu dire le Messager de Dieu (SAW) : « Le repas d’une personne suffit pour deux, celui de deux personnes suffit pour quatre et celui de quatre suffit pour huit. » [Muslim]

111. Les convenances à adopter lorsqu’on boit

757. Anas (RA) rapporte : Lorsque le Prophète (SAW) buvait, il reprenait son souffle par trois fois (hors du récipient). [Bukhari et Muslim]

758. Selon Ibn ‘Abbas (RA), le Prophète (SAW) a dit : « Ne buvez pas d’un seul trait à l’instar du chameau mais buvez plutôt en deux ou trois fois et prononcez le Nom de Dieu avant de boire. Louez Dieu lorsque vous terminez. » (Tirmidhi)

759. Abou Qatada (RA) rapporte : Le Prophète (SAW) a interdit de respirer à l’intérieur même du récipient. [Bukhari et Muslim]

760. Anas (RA) rapporte : On apporta au Prophète (SAW) du lait coupé à l’eau. A sa droite se trouvait un bédouin et à sa gauche, Abu Bakr. Il but puis remit le récipient au bédouin en disant : « On commence par la droite puis on continue par la droite. » [Bukhari et Muslim]

761. Sahl Ibn Sa’d (RA) rapporte : On apporta au Prophète une boisson qu’il but. Il avait à sa droite un jeune homme et à sa gauche des personnes âgées. Il dit au jeune homme : « Me permets-tu de faire boire d’abord ceux-là ? » « Non, par Dieu, Prophète de Dieu! Je ne cèderai à personne ce qui me vient de toi, répondit-il. » Le Prophète lui mit alors le récipient dans la main. [Bukhari et Muslim]

112. Il est déconseillé de boire à même le récipient

762. Abou Sa’id Al Khoudri (RA) rapporte : Le Prophète (SAW) a interdit de boire au goulot des outres. [Bukhari et Muslim]

Ce qu’il faut retenir :
– Il est déconseillé de boire au goulot des outres dont on ne voit pas le contenu, de peur d’avaler ce qui s’avérerait nuisible pour la santé.

763. Abou Hourayra (RA) : Le Prophète (SAW) a interdit de boire au goulot des outres ou de tout autre récipient. [Bukhari et Muslim]

764. Kabsha (RA), la sœur de Hasan Ibn Thabit (RA) rapporte : « Le Prophète (SAW) entra un jour chez moi et but debout à une outre qui etait suspendue. Je pris alors le goulot de l’outre et le coupai. » (Tirmidhi)

Nawawi ajoute : « Umm Thabit coupa le goulot de l’outre uniquement afin de préserver l’emplacement ou le Prophète avait posé sa bouche et en vue d’en tirer la bénédiction. Ce hadith indique donc l’autorisation de boire au goulot, les deux premiers indiquent qu’il est tout de même préférable d’éviter de le faire. Dieu est plus Savant. »

113. La désapprobation de souffler dans la boisson

765. Abou Sa’id Al Khoudri (RA) rapporte : Le Prophète (SAW) a interdit de souffler sur la boisson. Un homme lui demanda : « Et si je vois une saleté dans le récipient ? » – « Jette-la, répondit le Prophète. » L’homme reprit : « Je ne parviens pas à me désaltérer lorsque je bois d’un trait. » Le Prophète répondit : « Éloigne alors le récipient de ta bouche. » (Tirmidhi)

766. Ibn ‘Abbas (RA) rapporte : Le Prophète (SAW) a interdit de respirer dans le récipient ou de souffler dessus. ( Tirmidhi)

114. La permission de boire debout et la préférence de boire assis

767. Ibn ‘Abbas (RA) rapporte : « J’ai donné de l’eau de Zamzam au Prophète (SAW) qu’il but debout ». [Bukhari et Muslim]

Ce qu’il faut retenir :
– Il est donc permis de boire debout, cependant la position assise demeure préférable. Déjà à l’époque du Prophète (SAW), Zamzam est le puits situé à La Mecque, proche de la Ka’ba, qui abreuvait tous les pèlerins. Quand, des siècles plus tôt, Hajar, l’épouse d’Ibrahim, arriva à cet endroit avec son fils Ismael, elle manqua cruellement d’eau et Dieu envoya un ange qui fit jaillir l’eau pour que puissent s’abreuver, elle, son fils, puis tous les gens qui vécurent avec et après eux, jusqu’aujourd’hui.

768. Nazal Ibn Sabra (RA) rapporte : « ‘Ali se rendit à la porte de Rahaba et y but debout puis dit : « J’ai vu le Prophète (SAW) faire comme vous m’avez vu faire. » [Bukhari]

769. Ibn ‘Omar (RA) rapporte : « Du temps du Messager de Dieu (SAW), nous mangions en marchant et nous buvions debout ». (Tirmidhi)

Ce qu’il faut retenir :
– Ce hadith, comme ceux qui précèdent, indique la permission de boire et de manger debout, pour contrer l’interdiction absolue de le faire que certains ont émise, sur la base des hadiths qui vont suivre. L’imam Nawawi a mis ensemble ces hadiths pour indiquer la préférence de manger et boire assis, mais il met en évidence que c’est préférable, et non formellement interdit.

770. ‘Amr Ibn Shou’ayb (RA) rapporte ce Hadith de son grand-père que lui a transmis son père : « J’ai vu le Messager de Dieu (SAW) boire aussi bien debout qu’assis ». (Tirmidhi)

771. Selon Anas (RA), le Prophète (SAW) a interdit de boire debout. Qatada lui demanda : « Et pour ce qui est de manger ? » Il dit : « C’est pire encore. » [Muslim]

772. Selon Abou Hourayra (RA), le Messager de Dieu (SAW) a dit : « Que l’un de vous ne boive surtout pas debout. Celui qui a oublié de s’asseoir avant de boire, qu’il vomisse ce qu’il a bu ». [Muslim]

115. La recommandation à celui qui sert à boire de se servir en dernier

773. Selon Abu Qatada (RA), le Prophète (SAW) a dit : « Celui qui sert a boire aux gens doit boire en dernier. » (Tirmidhi)

116. La permission de boire dans n’importe quel récipient pur, sauf celui en or ou en argent

774. Anas (RA) rapporte : « Le moment de la prière arriva, ceux dont les maisons étaient proches se rendirent chez eux [afin d’accomplir leurs ablutions]. Un groupe était resté et on apporta au Prophète (SAW) un récipient en pierre, trop petit pour que le Prophète y déploie sa main. Pourtant, tout le monde put y faire ses ablutions. On demanda : « Combien étiez-vous ? » – « Un peu plus de quatre-vingts, répondirent-ils. » [Bukhari et Muslim]

Une autre version où le texte est de Muslim : « Le Prophète (SAW) demanda qu’on lui apporte un récipient d’eau. On lui apporta un vase peu profond et large contenant un peu d’eau. Il y mit ses mains. » Anas dit : « Je vis l’eau jaillir entre ses doigts. J’évaluai le nombre de ceux qui y avaient fait leurs ablutions ce jour-là, il variait entre soixante-dix et quatre-vingts personnes. »

775. ‘Abdullah Ibn Zayd (RA) rapporte : « Le Prophète (SAW) vint à nous et nous sortîmes à son intention un récipient de cuivre contenant de l’eau et avec lequel il fit ses ablutions. » [Bukhari]

776. Selon Jabir (RA) rapporte : Le Prophète (SAW) entra chez un ansar en compagnie de l’un de ses Compagnons et il lui dit : « Si tu as de l’eau qui a passé la nuit chez toi dans une outre, donne-la-nous, sinon nous boirons sans utiliser de récipient. » [Bukhari]

777. Houdhayfa (RA) rapporte : Le Prophète (SAW) nous a interdit la soie et le brocart et de boire dans un récipient d’or ou d’argent. Il a dit : « Ces choses-là sont pour eux (les négateurs) en ce monde et pour vous dans l’au-delà. » [Bukhari et Muslim]

778. Selon Oum Salama (RA), le Messager de Dieu (SAW) a dit : « Celui qui boit dans un récipient en argent ne fait qu’avaler dans son ventre le feu de l’Enfer. » [Bukhari et Muslim]

Dans une version de Mouslim : « Celui qui mange ou boit dans un récipient en or ou argent ».

 

Le mensonge dans la plaisanterie
 
Par Ustadha Shaista Maqbool et Sheykh Faraz Rabbani

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Question :

Assalamu ‘alaykum,

Est-il permis de mentir quand on blague, tout en sachant que les gens qui écoutent savent bien que ce qui est dit n’est pas vrai?

Réponse :

Wa ‘alaikum assalaam wa rahmatu Allâh,

La plaisanterie est permise, mais comme d’autres actes permis, il peut devenir louable si on y met la juste intention. Par exemple, lorsqu’on plaisante pour égayer l’environnement, pour ses camarades ou ses invités, c’est louable.

L’Imam an-Nawawi, grand juriste Shafi’ite, érudit dans le Hadith, mentionne dans son Kitab ad-Adhkar :

« Les savants ont dit que la plaisanterie interdite est celle qui est excessive et incessante, car elle provoque le rire [excessif], le durcissement du cœur, la négligence de l’invocation d’Allâh le Très-Haut et de la réflexion sur les questions importantes de la Religion … Ce qui est exempt de cela est permis ».

Par conséquent, il est permis de mentir lorsqu’on plaisante (avec modération), bien que la Sunnah soit de ne pas le faire. Les Compagnons ont demandé au Prophète (salallâhou ‘alayhi wassalam), « Plaisantez-vous avec nous? » Il répondit : « [Oui], mais je ne dis que de la vérité » [1]. On peut citer en exemple la fois où le Prophète Muhammad dit à une vieille femme qui lui demandait si elle irait au Paradis : « Les femmes âgées n’entreront pas au Paradis » . Il s’agissait d’une plaisanterie, car il est connu qu’Allâh restituera leur jeunesse aux habitants du Paradis [2].

Bien entendu, si le « mensonge » est utilisé lors d’une plaisanterie, les auditeurs doivent au final être informés de la vérité. De même, une blague ne doit pas glisser jusqu’à devenir mensongère, ni arriver au point de créer des tensions ou des sentiments blessants ou négatifs.

Quant à son statut dans l’école Hanafite, la plaisanterie y est admissible à condition qu’elle soit exempte de mensonges ; cela ne se limite donc pas à être Sunnah [3].

Baraka Allâhu feekum,

Écrit par Ustadha Shaista Maqbool, puis vérifié et approuvé par Sheykh Faraz Rabbani.

Notes :

[1] Hadith rapporté par at-Tirmidhi et Ahmad
[2] « C’est nous qui les avons créées à la perfection, et nous les avons faites vierges, gracieuses, toutes de même âge » [Qour’an S56 – V35 à 37]

[3] Nahlawi, Ad-Durrar al-Mubahah

Qui suit la Sunnah ?

Par le Darul Ouloum AbouBakar

 

 

Hanafi

 

 

Question :

Certains Salafis disent : « le Messager d’Allâh (salallahou ‘alayi wassalaam) a-t-il dit qu’il faille suivre Abou Hanifa (RA)? Alors, pourquoi est-ce que vous (les Hanafis), le suivez-vous? » Quelle réponse donner à ces personnes?

Réponse :

Il y a plusieurs réponses à ces piètres et puériles revendications.

1) En effet, le Prophète d’Allâh n’a pas dit « suivez Abou Hanifa », mais de la même manière il n’a jamais dit « suivez les Imam Boukhari, Mouslim, Abou Dawoud ou Ibnou Taymiyya », etc. Pourtant, les gens qui font ces revendications suivent tous ces Imams et plus encore. En fait, nous suivons un seul Imam, alors qu’ils en suivent plusieurs [1]. Ainsi, cela montre que leurs revendications sont fondées sur des préférences personnelles (nafasani). S’ils disent qu’ils ne suivent pas ces Imams, alors nous aimerions savoir pourquoi ils acceptent sans preuves les déclarations que font ces Imams concernant la validité et l’authenticité des Hadiths.

A titre d’exemple, lorsque l’Imam Boukhari écrit dans son livre que Rassoul Allâh levait les mains au moment du takbir après l’inclinaison (ruku’), ils l’ont tous accepté. Cette acceptation signifie qu’ils suivent l’Imam Boukhari dans l’établissement d’une Sunnah. Donc, si nous suivons l’Imam Abou Hanifa quand il dit que Rassoul Allâh ne levait pas les mains dans le takbir après le ruku’, quel péché commettons-nous? Si le Prophète n’a jamais dit : « Suivez Abou Hanifa » il n’a jamais dit non plus « Suivez Boukhari ». Si vous pouvez suivre Boukhari, pourquoi ne pouvons-nous suivre Abou Hanifa ou Ash-Shafé’i? S’ils font valoir que Abou Hanifa n’avait aucune preuve (ndt : arguments), nous pouvons fournir de quoi les laisser pantois. S’ils veulent avoir connaissance des « preuves », ils doivent se rapprocher des Oulémas Hanafis.

2) Tous les grands Imams ont extrait la Sunnah à partir de la Vie de Rassoul Allâh et de ses Sahaba. Ils ont pratiqué cette Sunnah et l’ont transmise aux gens. C’est également ce qu’ont fait les Sahaba, ainsi que les Imams qui leur ont succédé. Par conséquent, si l’on suit les Imams, on se conforme à la Sunnah que ces Imams ont dérivé des Hadith. C’est ce qui s’est produit pendant des siècles et c’est à cent pour cent correct.

3) Comment connaîtrons-nous la Sunnah? Nous n’avons jamais vu le Messager d’Allâh pratiquer l’une ou l’autre de ces Sunnah. Nous sommes obligés de compter sur les gens qui ont mentionnés et enseignés cette Sunnah d’une génération à l’autre.

Tout homme a un Maître (Ustaad) qu’il suit. C’est ce qu’il doit faire s’il veut apprendre sa Religion (Deen). Il n’existe aucun autre moyen pour que les gens apprennent leur Deen si ce n’est par le suivi d’un ‘Alim ou d’un Sheykh. Le Qour’an dit : « Suivez la personne qui s’est tournée vers moi. » (Sourate Luqman) « Demandez aux gens du savoir si vous ne savez pas. » (Sourate Ambiyaa) « Ô croyants! Obéissez à Allâh, obéissez à Son Messager, et obéissez à ceux en charge de vos affaires (Les Oulémas) ». Ces versets prouvent qu’il est autorisé, ou en définitive qu’il nous est ordonné de suivre un Imam, un ‘Alim, un Sheykh, etc.

4) Ces gens revendiquent haut et fort suivre la Sunnah du Messager d’Allâh, mais quand nous disons que l’Imam Abou Hanifa ou l’Imam Shafé’i suivent la Sunnah, ils rejettent cela ! Ils veulent nous faire croire qu’ils sont les seuls à suivre la Sunnah, mais ils rejettent la notion selon laquelle l’Imam Abou Hanifa ou l’Imam Malik, etc., suivent également la Sunnah. Cela est irrationnel et c’est un signe d’obstination. Sont-ils les seuls dans le monde à suivre la vraie Sunnah de notre cher Nabi? Ils ne sont aucunement comparables à ces grands Imams, mais ils ont pourtant l’audace de prétendre que leur « Sunnah » est l’unique Sunnah et que les grands Imams ne suivent pas la Sunnah! Ça sent la fierté et l’arrogance.

Qu’Allâh nous préserve d’une telle ignorance à la frontière de l’incrédulité.

 

© Traduit avec l’autorisation du Darul-Ouloum Aboubakar, Malabar, Port Elizabeth, Afrique du Sud

 

 

Notes du traducteur :
[1] : Lorsque l’on suit l’école d’un des quatre grands Imams (Abou Hanifa, Malik ibn Anas, Ash-Shafé’i, Ahmad ibn Hanbal), on suit non seulement la méthodologie qu’ils ont mis au point pour déduire des avis religieux à partir des preuves textuelles, mais on suit également leurs précieux ijtihads, ainsi que l’ijtihad des milliers de savants de l’école qui ont ensuite étudiés, renforcés ou réfuter les avis du madhaab. Ces gens qui suivent leurs passions, piochant ou bon leur semble, alors qu’ils n’ont même pas reçu pour la plupart d’entre eux les bases d’un enseignement Islamique, s’imaginent qu’il suffit de prendre un hadith authentique (Sahih) pour s’en faire une pratique fiable, sans même prendre en compte d’autres Hadith qui, tout aussi authentiques peuvent parfois entrer en contradiction et dans certains cas prévaloir. Ils ne regardent pas non plus la critique ou l’analyse que d’autre savants ont pu faire de ces textes, concernant leur authenticité, leur spécificité, leur contexte, etc.