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Qu’est-ce que le Nafs et comment le combattre

 

 

nafs

 

 

BismiLlâhi ar-Rahmani ar-Rahim,


Introduction :

Chaque être humain possède un Nafs en lui, il est donc essentiel que chacun comprenne de quoi il s’agit, car on ne peut combattre et vaincre son ennemi que si on le connait. Le nafs veut vous duper et vous avez besoin d’apprendre comme prendre le dessus.

De la même manière que le Sheykh souhaite vous guider vers le Prophète Muhammad ﷺ, Shaytan souhaite vous emmener vers le Nafs, c’est-à-dire que vous vous sentiez libre de faire tout ce que vous voulez (tout ce que votre nafs vous suggère).

Mise en garde :

La lecture de cet article doit mener le lecteur à agir selon ce qu’il aura appris. Ce n’est pas une lecture uniquement théorique divertissante, auquel cas le nafs de divertira à lire sa propre histoire et cela ne fera que le renforcer encore un peu plus.

Objectifs de l’article :

1/ Comprendre la nature du nafs
2/ Devenir vigilant face à ses désillusions et à ses techniques
3/ Commencer les étapes pratiques pour le purifier

Avant de commencer, il est essentiel de comprendre quelles sont les différentes parties qui composent un être humain tel qu’il évolue dans ce bas-monde.

– Le corps
– L’intellect
– Le cœur
– L’esprit (Ruh – la soi spirituel, la force vitale)

D’entre ces quatre parties, laquelle est « nous », laquelle est  « moi » ? Sommes-nous le corps, l’esprit, le cœur ou l’intellect? Si cet ensemble nous permet d’évoluer sur terre selon ce qu’Allâh a décrété, il faut savoir que « nous », c’est l’esprit.  Et l’esprit utilise les trois autres éléments qui sont des outils.

Si on prend pour exemple la main, à moins d’un handicap, la main n’a pas d’autre choix que d’obéir à l’esprit. Si je lui commande de s’ouvrir elle s’ouvre, si je lui commande de se fermer, elle se ferme. L’esprit a le contrôle total sur tout le corps. Mais nous ne sommes pas ce corps, il n’est qu’un outil.

Si on prend pour exemple l’intellect, de la même manière que nos organes corporels ont leurs facultés (la main saisir, l’œil voit, le pied marche, l’oreille entend, etc.), l’intellect à aussi son pouvoir (sa faculté). Le pouvoir de l’intellect, c’est de raisonner, de décider entre ce qui est bon et ce qui est mauvais. Mais nous ne sommes pas l’intellect, il n’est qu’un outil. Etc.

Il existe encore autre chose en nous, il s’agit du nafs (le soi émotionnel, l’entité qui désire). Et tout comme nous ne sommes pas le corps, l’intellect… nous ne sommes pas non plus le nafs.

Voyons de quoi il s’agit lorsqu’on parle du nafs…


Point n° 1

Le nafs ne possède pas la capacité de réfléchir.

Il ne réfléchit pas, c’est nous qui réfléchissons. Le nafs peut suggérer, mais c’est nous qui avons la capacité à réfléchir, à se souvenir, à anticiper, à planifier. Nous possédons l’intellect, donc nous seuls prenons les décisions. C’est la raison pour laquelle il est vain de d’accuser son nafs, car s’il suggère, rien ne nous oblige à suivre ce qu’il suggère. C’est aussi nous qui donnons au nafs le pouvoir d’utiliser ou non l’intellect. Nous sommes les décisionnaires et nous seuls pouvons choisir entre le bien et le mal.

Point n°2

Nous ne sommes pas le nafs, nous sommes l’Esprit (Ruh).

L’Esprit est pure, créé par Allâh à partir de la lumière [1] du Prophète Muhammad ﷺ. Lorsque nous sommes nés dans ce bas-monde, le nafs a été placé en nous et lui aussi était pur. [2] Il ne pouvait qu’avoir des désirs (je veux ci, je veux ça…).  Un grand danger et une grande déception pour l’être humain, c’est de penser et de croire qu’il est ce nafs et que ce nafs c’est lui. Si on pense à tort qu’on est une seule entité, c’est-à-dire que nous ne sommes pas composés de ce que nous avons énoncé plus haut, alors le nafs à tout loisir de nous suggérer  les choses les plus mauvaises qu’il soit possible d’imaginer.  C’est alors que la personne se met à se demander ce qui cloche en elle, pourquoi elle pense à des choses si mauvaises, ou pourquoi elle désire tant tel ou tel types de péchés. L’exemple le plus parlant à propos de cela concerne les personnes homosexuelles ou lesbiennes. Ne les avez-vous jamais entendus dire qu’elles sont nées comme ça ? Le nafs à l’intérieur d’eux-mêmes leur suggère : « fabrique une excuse,  fabrique une excuse… ». Le nafs aime ce chemin qu’ils ont pris, alors le nafs dupe la personne en lui faisant croire qu’il est la personne et que la personne est lui, qu’elle est née comme ça et qu’il n’y a donc rien de mal en cela. Et on rencontre cela même dans la communauté Musulmane. La meilleure chose pour ces personnes est qu’elles sachent qu’elles ne sont ni gays, ni lesbiennes,  ni homosexuelles, mais que c’est leur nafs qui se trouve en elles qui l’est. C’est leur nafs qui possède ce désir et si la personne arrive à comprendre que ce n’est pas elle qui est atteinte, mais son nafs alors elle pourra commencer à entreprendre ce travail pour sortir de ce cercle vicieux. Chez les personnes concernées, il y a cette chose appelée « coming-out » qui consiste à annoncer publiquement son homosexualité. Pourquoi cela ? Parce que la personne cachait son homosexualité, comme d’autres peuvent cacher leur addiction à l’alcool, à la pornographie, à l’adultère, etc. Si on le cache, c’est parce qu’on sait que c’est une mauvaise chose qui sera mal perçue, alors on le cache parce qu’on se sent coupable. Votre intellect sait que c’est mal, alors votre nafs vous suggère de le cacher afin de le préserver. L’étape qui vient ensuite, c’est que le nafs, qui se sent lui aussi coupable suggère à la personne de ne plus se sentir coupable. Pour se libérer de cela, le nafs encourage la personne à assumer son péché. C’est cela le « coming-out », une ruse du nafs pour se libérer de ce sentiment de culpabilité, car si vous souffrez, il souffre avec vous.

Réalisez que vous n’êtes pas votre nafs et parlez avec votre nafs et dites lui que nous n’êtes pas lui et qu’il n’est pas vous. Dites-lui qu’il est votre ennemi. Certes le nafs ne possède pas d’esprit, mais en agissant ainsi, cela permet de se faire un rappel efficace à soi-même.

Point n°3

La plus grosse duperie du nafs c’est de vous faire croire que vous êtes lui et qu’il est vous.

C’est pourquoi lorsque certains Mashaykh sermonnent une personne, ils s’adressent directement à son nafs. Par conséquent, si un Sheykh vous sermonne, soyez-en heureux, car c’est un remède pour vous. Le nafs en a besoin.

Point n°4

Si vous avez parfois donné l’avantage à votre nafs, cela ne signifie pas que vous avez perdu la guerre. Vous avez juste perdu une bataille.

Ce n’est pas parce qu’on a cédé une fois aux suggestions du nafs que tout est perdu, que les bonnes actions accomplies sont perdues ou que le combat est perdu. Allâh est le tout Miséricordieux et Il sait qu’il s’agit d’une lutte et Il n’attend pas de nous que nous purifiions ce nafs en un jour. Donc, si une faute a été commise, il faut se repentir et continuer à combattre, car cela prend du temps (Jihad an-Nafs).

Point n°5

C’est seulement lorsqu’on exprime le mauvais désir du nafs qu’on devient pécheur, pas avant.

Prenons pour exemple la (mauvaise) jalousie. Celle-ci se situe dans le nafs et non dans la personne. Si la personne embrasse ce mauvais désir avec son cœur, et qu’elle entretient profondément en elle ce désir, alors elle autorise l’envie à vivre à l’intérieur d’elle-même. Cette maladie se place alors dans le cœur (Pourquoi untel possède tel bien et pas moi, il ne le mérite pas, c’est plutôt moi qui devrais l’avoir, etc…). Penser à mal d’un Musulman est un péché de l’intellect; qu’en savons-nous qu’il ne mérite pas ce qu’il a ? Et qui sommes-nous pour remettre en cause un bien qu’Allâh a accordé à telle ou telle personne ? Une fois que l’intellect est touché, il met en place des plans et la personne est susceptible de passer à l’action (médisance, calomnie, essayer de nuire à l’objet de convoitise, etc.) et de commettre ainsi des péchés.

La bonne nouvelle est que si cette jalousie reste au niveau du nafs et qu’on ne la laisse pas de manifester dans le cœur, dans l’intellect ou via le corps (langue, mains…), alors on ne commet pas de péché. Un désir du nafs doit donc être combattu en permanence afin qu’il ne puisse pas s’exprimer dans le cœur, l’intellect ou via le corps.

Point n°6

Le nafs est un être spirituel et non physique

Il est en nous et il souhaite utiliser nos organes, notre intellect, notre cœur et tout ce qu’il est possible d’utiliser dans le but de satisfaire ses désirs.

Point n°7

Le nafs ne souhaite que profiter et manifester les mauvais désirs avec le corps, l’esprit ou le cœur, mais nous ne sommes pas responsables (pécheurs) pour ses désirs.

Imaginons que vous soyez marié, et que vous soyez attiré (ponctuellement) par une autre personne. Cette simple attirance n’engendre pas un péché. Il convient cependant (rappelons-le) de baisser et de préserver son regard et de ne pas regarder les personnes du genre opposé.  Tant que ce désir ne s’est pas manifesté (la personne rompt son mariage, commence une nouvelle relation…) alors il n’y a pas de péché. Par contre si la personne suit son nafs et commence à regarder l’objet de son désir, alors ce désir comme à grandir chaque fois un peu plus. Le Prophète ﷺ a dit : « Le regard est une flèche empoisonnée parmi les flèches de Satan » (Abou Dawud). Si ce désir existe, il est important de ne pas le manifester.

À l’inverse, un autre état du nafs peut-être que la personne n’éprouve aucun désir pour son mari ou son épouse. Le nafs passe par beaucoup d’états différents et un jour il peut avoir tel désir et un autre jour un désir complètement différent, tout comme on le voit chez un enfant qui un jour veut une glace et le lendemain il veut du chocolat et de désintéresse de la glace.

Plus on nourri son nafs et plus il grandit ; moins on le nourrit et plus il s’affaiblit. C’est la raison pour laquelle il ne faut nourrir que ses désirs licites comme par ex. à la rupture du jeûne, le nafs réclame à manger et on a plusieurs options (eau, dattes, mangue, carottes…). Dans ce cas précis, si le nafs préfère la mangue aux carottes, il n’est pour autant pas nécessaire de se forcer à manger des carottes, car il s’agit de deux choses licites, donc on peut choisir celle que l’on préfère. Ce sont deux options halal et dans ce cas là, on est autorisé à nourrir son nafs. Donc si le désir concerne la nourriture, on choisira celle qui est licite, si le désir concerne le sexe, on choisira la relation maritale, si le désir concerne la musique, on choisira les nasheeds et ainsi de suite. Il y a toujours une option licite et le droit du nafs c’est que vous le nourrissiez de ce qui est licite.

Point n°8

On peut et on doit sermonner notre propre nafs comme moyen de nous sermonner nous-mêmes.

Admettons qu’on aime voir les autres de disputer, c’est une maladie du nafs (malveillance), car on préfère voir les gens débattre et se quereller plutôt qu’ils soient en paix. Dès qu’on ressent ça, alors on doit sermonner notre nafs : « Ô nafs, c’est mal, tu souhaites le mal pour les gens et non le bien… ». Ceci demande que nous fassions attention à notre intérieur, car celui qui s’en fiche n’y prêtera même pas attention, cet état fait partie de sa vie et il ne sait même pas que c’est une maladie qui doit être guérie. Il faut faire son introspection. Si on a un Sheykh (de Tazkiyyah/Tassawuf), il ne fait pas lui cacher ce type de maladie, car il sera en mesure de vous donner la solution vous permettant de guérir de cette maladie. La raison pour laquelle il est important de sermonner son nafs, c’est pour accroître la distance entre lui et nous, afin de prendre conscience et de réaliser concrètement que nous ne sommes pas lui et qu’il n’est pas nous.

Point n°9

Le nafs ne pense pas à l’avance.

Le nafs n’est pas capable de planifier, il souhaite simplement profiter de l’instant. Il utilise alors notre intellect pour planifier les péchés et les reporter si au moment présent ce n’est pas possible. C’est pourquoi il faut le combattre et ne même pas lui laisser l’opportunité de penser à un péché.

Point n°10

Le nafs veut profiter maintenant, il vit pour le moment présent.

Mais pour les mauvaises raisons, car il ne cherche pas l’Agrément ou la proximité d’Allâh, mais cherche uniquement à se satisfaire, à profiter.

Point n°11

Le nafs ne se soucie pas de savoir si telle chose est halal ou haram.

Imaginons qu’on nous donne un paquet de biscuit, le nafs nous dit alors « mange, mange, ne regarde pas la composition, tu verras ça plus tard ». Alors, on ouvre le paquet, on mange le biscuit et une fois qu’on a fini, on regarde le paquet pour voir ce qu’il en était. Si maintenant on prend l’exemple de l’alcool, on sait qu’il est responsable de la mort de 2.5 millions de personnes chaque année dans le monde. En France, l’alcool est responsable de la mort de 49.000 personnes/an. Ce qui représente environ 8% de la mortalité totale ! [3] Mais alors pourquoi nos gouvernements ne l’interdisent pas ? Tout simplement, car leur nafs aime ça et que s’ils devaient l’interdire ils ne pourraient plus en consommer eux-mêmes.

Le nafs ne se soucie pas de savoir si telle chose est halal ou haram, contrairement à Shaytan qui lui souhaite sciemment nous pousser vers le haram pour nous emmener en enfer. Il utilise les désirs du nafs contre nous. C’est pourquoi il ne faut pas laisser Shaytan connaitre nos faiblesses et qu’il ne faut pas les manifester.

Point n°12

Le nafs évolue, il passe de mauvais à bon, mais aussi de bon à mauvais.

Tout Musulman sait que le nafs peut être purifié. Mais il est beaucoup plus rare que nous sachions qu’il peut se souiller.

Point n°13

Le nafs ne peut devenir purifié que si on lutte contre lui.

Comment le combattre ? A chaque fois que le nafs nous suggère quelque chose d’illicite, on ne lui obéit pas. Si une femme passe à proximité, on baisse le regard, si une musique passe à la radio, on éteint la radio, si on se met à penser du mal d’un Musulman on arrête sur-le-champ, etc. Seule cette lutte permet de purifier le nafs.

Point n°14 (* important *)

Faites ce qu’il ne veut pas que vous fassiez (tant que c’est conforme à la Shari’ah).

Le nafs ne veut pas vous voir prier ? Alors, priez.
Le nafs ne veut pas que vous fassiez votre routine quotidienne de Dhikr ? Faites votre Dhikr et même augmentez-le.
Le nafs ne veut pas que vous vous leviez pour salat as-Subh ? Levez-vous et priez le Subh et tous les Subhs suivants.

A contrario, il est important de se rappeler que si le nafs nous suggère quelque chose de bien, comme : « Ne regarde pas cette fille, elle n’est pas ta mahram) », alors c’est un bon signe, c’est qu’il est purifié sur ce point, on ne va donc pas le rendre impure en lui désobéissant sur ce point alors qu’il nous suggère ce qui est bien. C’est pourquoi il est important d’avoir des connaissances religieuses de manière a être capable de distinguer entre ce qui est licite et ce qui est illicite.

Point n°15 (* important *)

Ne faites pas ce qu’il veut que vous fassiez (si c’est non conforme à la Shari’ah).

Cela s’applique à tous les péchés qu’une personne est susceptible de commettre. Il y a des péchés pour des actes qu’on ne fait pas (ne pas prier, ne pas jeûner pour Ramadan…), tout comme il y a des péchés pour des actes qu’on effectue (regarder l’illicite, médire…).

Le nafs veut que vous regardiez quelque chose d’illicite comme de la pornographie ? Ne le faites pas.
Le nafs veut que vous médisiez sur autrui. Abstenez-vous de le faire. Retenez votre langue.
Le nafs veut que vous vous mettiez en colère ? Maîtrisez-vous.
Etc…

C’est en effectuant ce combat qu’on se purifie.

Point n°16

Il devient de plus en plus faible jusqu’à ce qu’il se soumette.

Plus on lutte contre son nafs, plus il s’endort (se soumet).

Point n°17

Cette étape ne peut être atteinte que si on se soumet à son Sheykh.

Pour que le nafs se soumette, le Murid (disciple) doit se soumettre à son Sheykh de Tazkiyyah qui lui-même s’est soumis au Prophète Muhammad ﷺ, qui lui-même s’est soumis à Allâh ‘azawajjal. Par exemple, votre Sheykh va vous demander de vous abstenir des péchés relatifs aux oreilles. Une fois rentré à la maison, le nafs va vous dire : « Vas-y, balance du bon son ! », mais là vous lui direz : « Non, je ne peux pas faire cela, je ne le ferai pas ! Car mon Sheykh m’a demandé de m’abstenir des péchés des oreilles ». Le nafs essayera alors de vous inciter par un moyen ou un autre et à chaque fois il suffira de lui dire « non ! » . Au bout d’un moment, le nafs finira par se soumettre et il se conformera, il n’y aura plus de conflits. C’est seulement en luttant  qu’on parvient à cela.

Point n°18

Le nafs dort, mais il ne meurt pas.

Dans cet état (de sommeil), il est toujours présent en nous, mais il ne s’oppose plus. Pour autant il n’est pas mort. Il meurt quand nous mourrons.  Il est donc important de rester vigilant.

Point n°19

Paix -> Guerre -> Paix

Avant qu’une personne commence ce chemin de purification, elle se sent en paix, car elle pense qu’elle est une seule personne. Imaginez si depuis que vous êtes né, vous aviez une personne derrière votre épaule et que vous faisiez tout ce qu’elle vous suggère… au bout d’un moment vous l’oublieriez. Mais au moment où vous vous tournez vers elle et que vous lui dites « NON », c’est là que la guerre commence, et ce, jusqu’à ce que la personne se soumette et s’efface. À ce moment-là, on expérimente à nouveau le sentiment de Paix. Mais cette paix est bien meilleure que la première, car dans le premier cas, le nafs utilise ce bas-monde comme Paradis, car il veut profiter de tout et tout de suite, tandis que dans le second cas, on utilise al-Akhira comme lieu de Paradis et c’est un bien meilleur choix. Si on laisse le nafs utiliser cette duniya (bas-monde) comme Paradis, il est clair que nous ne pourrons pas avoir le Paradis dans l’au-delà. Il faut faire un choix.

Point n°20 (* important *)

Vous ressentez ce qu’il ressent et il ressent ce que vous ressentez.

Durant cette lutte, vous trouverez probablement parfois que c’est pénible, et votre nafs ressentira la même chose. De la même manière, il ressentira que c’est pénible et du coup, vous aussi. Vous ressentez ce qu’il ressent et il ressent ce que vous ressentez. Donc, parfois cela se traduira par de la peine, parfois par de la joie, parfois par de la dépression, etc. Mais au final, si on tient bon, il se purifie. Le Musulman doit alors se rappeler que nous ne sommes pas des adorateurs des sentiments (‘abd al-sentiments …), mais des serviteurs d’Allâh (‘abd Allâh) et qu’il convient donc de continuer cette lutte quelque soit le sentiment (ou le manque de sentiment) ressenti.

Point n°21

Il est plus dur de combattre un sentiment qu’une pensée.

C’est la raison pour laquelle les Mashaykhs disent : « Celui qui a vaincu son nafs, à vaincu Shaytan ». Pourquoi ? Car Shaytan n’a que les pensées à utiliser pour vous combattre (suggestions) , tandis que le nafs utilise les sentiments/émotions et les pensées et il est beaucoup plus dur de lutter contre les sentiments que contre les pensées. Si les pensées vont et viennent, les sentiments restent parfois longtemps. Ne soyez pas inquiets si vous avez un mauvais sentiment en vous, soyez conscient que c’est votre nafs et non vous et que cela peut se guérir en luttant contre.

Point n°22

Une désir puissant du nafs représente votre plus grosse faiblesse et Shaytan l’utilisera contre vous.

C’est la raison pour laquelle il est important de se poser la question suivante : « Quelle est donc ma plus grosse faiblesse » ? Certains en ont une, d’autres deux ou trois ou plus. Il faut connaitre ses points faibles, car c’est par cette porte (ou ces portes) que Shaytan entrera. Saydinna Sheykh ‘Abd al-Qadir al-Jilaniyy رحمه الله a dit : « Transformez vos faiblesses en force ». Cela signifie : travaillez dessus jour après jour, comme celui qui va faire de la musculation chaque jour et travaille tel muscle plus faible jusqu’à ce qu’il devienne fort et puissant. De cette manière, on ferme les portes que Shaytan utilise.

Point n°23

En priorité, il faut purifier les mauvaises sortes de nafs.

Il s’agit de ceux qui aiment les péchés et qui incitent au mal. Si notre nafs fait partie de cette catégorie, il est urgent de commencer un programme de purification.

Point n°24

Nous décidons, le nafs ne peut pas nous forcer, il ne possède que les armes du désir et du souhait.

Il est inutile d’accuser son nafs d’être responsable de nos péchés, car s’il il nous suggère, au final c’est nous qui prenons la décision de faire ou de ne pas faire. De la même manière que si quelqu’un nous dit « Vas-y vole ce téléphone qui est posé là », personne ne nous y oblige et la décision ainsi que la responsabilité nous reviennent. Ainsi, ce n’est pas Shaytan ou le nafs qui devront rendre des comptes pour nos actions au jour du Jugement, mais notre esprit seul.

Point n°25

Une fois le naf « Ammarah » (qui incite au péché) vaincu, il devient nafs « Mutma’innah » (apaisé).

Après la lutte, le nafs s’apaise, comme stipulé dans le Saint Coran : « O toi, âme apaisée ! Retourne auprès de ton Seigneur, satisfaite et agréée ! Sois désormais du nombre de Mes serviteurs et sois la bienvenue dans Mon Paradis ! » [4]

Point n°26

Finalement, le nafs penche vers le bien et il est toujours satisfait de la volonté d’Allâh.

Ce type de nafs est nommé « Raadhia » (agréé). Le temps est pluvieux en plein mois d’aout ? C’est la volonté d’Allâh, le nafs est heureux. Là où d’autres se plaindront, celui qui a un nafs agréé ne se plaindra pas et au contraire sera heureux, car c’est la volonté d’Allâh qui s’applique.

Point n°27 (* point pratique *)

Lors d’une assemblée consultative (mashwara), votre réaction devrait être « Mon opinion est la moins bonne, je suis bas, leur opinion est correcte ». Mais malgré cela, donnez votre opinion.

Lors de ce type d’assemblée, plusieurs opinions s’opposent. La personne doit penser intérieurement que son avis est le plus faible et que celui des autres est meilleur (humilité). Elle donnera malgré tout son opinion. Si les autres ne tiennent pas compte de votre avis, soyez-en satisfait et pensez que vous ne devrez pas rendre des comptes sur ce point précis, car ils ont choisi une autre opinion. Ainsi, si une personne s’en prend à vous pour votre opinion, faites en sorte de ne pas retourner ensuite cela contre la personne. Faites en sorte que cela n’atteigne ni le cœur, ni l’intellect, mais dirigez-le directement vers votre nafs et ainsi vous pouvez être purifié à travers les gens. Si on prend l’exemple de ‘Issa (‘alayhi salaam), lorsque des gens l’insultaient, il répondait en faisant des dou’as bénéfiques pour ceux qui l’agressaient (qu’Allâh te bénisse, qu’Allâh te récompense, etc…). Ces disciples en furent étonnés et lorsqu’ils lui demandèrent pourquoi il agissait ainsi, il leur répondit : « Si vous avez une gamelle contenant du lait, peut importe comment vous la secouez, seul du lait en sortira ». Donc si vous avez le bien en vous, seul le bien sortira de vous, quel que soit le mal subit.

Point n°28

Si votre langue est silencieuse, mais que votre esprit continue de penser du mal d’autrui et que votre cœur embrasse des mauvais sentiments à l’encontre des gens, vous continuez le processus de souillure.

Si on combat la langue, il ne faut pas pour autant autoriser l’esprit à penser du mal ou le cœur à avoir des mauvais sentiments à l’encontre de telle ou telle personne. Sans quoi, si la langue se purifie, le cœur et l’esprit eux deviennent davantage souillés (impurs).

Point n°29

Seul le nafs impur blâme autrui. C’est pourquoi se blâmer soi-même est une solution.

Lorsqu’on montre une personne du doigt, il y a un doigt qui pointe vers elle, mais il y en a 3 qui pointent nous. Il est bénéfique de se blâmer soi-même plutôt que de blâmer les autres. Cela ne signifie pas qu’il faut endosser la responsabilité des autres. Si par exemple quelqu’un à volé quelque chose, on ne va pas se blâmer soi-même et s’accuser à sa place. Par contre, lors d’une dispute, plutôt que de passer des heures en débats et en cris, il suffit de penser et de dire : « Ok, c’est de ma faute ». On se blâme, la dispute est terminée, la relation est préservée et cela permet d’atteindre la purification. Si ensuite la personne continue à dire « C’est de ta faute, etc… », son nafs va se renforcer, tandis que le nôtre va diminuer (se purifier). C’est à nous à prendre cette décision au moment où l’occasion se présente.

Point n°30

Question relative à l’éducation du nafs des enfants. 

Se référer à l’article : L’éducation du Nafs des Enfants Conseils de Sheykh Amran Anguila al-Hafidh


Questions / Réponses

Q : L’âme (nafs) et l’esprit (Ruh) sont-ils une seule et même chose ?

R : Lorsque le nafs est purifié, alors il peut être considéré d’une manière imagée comme étant « esprit », c’est la raison pour laquelle certains grands Awlyas comme Sheykh Ad-Darqawi رحمه الله ou Sheykh Abu Hamid al-Ghazaliyy رحمه الله ont déclarés que l’esprit et l’âme (nafs) était une seule et même chose, bien qu’en réalité il s’agisse de deux entités distinctes. C’est comme quand on dit d’une personne qu’elle est « un ange ». Cela ne signifie pas qu’elle le soit réellement, mais cela signifie que les qualités angéliques dominent sa personne. D’ailleurs, dans le Qour’an (s39/v42), Allâh dit : « Allâh reçoit les âmes au moment de leur mort ainsi que celles qui ne meurent pas au cours de leur sommeil. » Allâh retient donc une partie de nous avec Lui durant la nuit (Allāhu Yatawaffá Al-‘Anfusa), mais quel est donc la partir restante qui fait que nous soyons toujours en vie, en train de dormir ? Il s’agit du Ruh, de l’esprit, et c’est une preuve qu’il y a bien deux entités distinctes. Il faut savoir que dans le Qour’an, le mot nafs peut parfois être employé pour évoquer l’âme, tout comme il peut être évoqué pour parler de la personne « entière », de l’être humain complet.

Q : Le nafs est-il nuisible ?

R : Non, et c’est là une mauvaise compréhension qui est fréquente alors que la réalité est tout autre.

Une fois un disciple est venu voir un Sheykh dans le but de se purifier. Il resta deux mois puis demanda au Sheykh la permission de partir. Le Sheykh lui répondit que ce n’était pas terminé et qu’il devait rester encore. L’élève lui dit alors : « Merci pour votre aide, mais ce nafs ne sera jamais purifié. Je suis venu ici, mais il y a encore des choses qui me perturbent, j’ai des mauvaises pensées, des désirs, etc. malgré toutes ces heures de dhikr et de méditation. Donc j’abandonne car je n’y arriverai jamais. ». Le Sheykh qui était un vrai Sheykh accompli, répondit : « D’accord, c’est toi qui voit, mais avant de partir, faisons une méditation ensemble (muraqabah) pour voir la situation. » Durant la Muraqabah, le Sheykh montra à l’élève son nafs, qui est une entité séparée de son esprit. Donc maintenant, il y a deux « personnes », deux entités, l’élève et le nafs que l’élève visualise en face de lui. Avec le Sheykh, cela fait un total de trois personnes. Alors,  le Sheykh s’adresse au nafs de son élève et lui dit : « Ô nafs, pourquoi importunes-tu donc mon élève? Il veut se rapprocher d’Allâh. Au final, il te veut du bien à toi aussi. Pourquoi le tortures-tu à ce point ? » Le nafs répondit : « La réalité, c’est qu’il a volé mes trésors. Il est venu dans mon royaume et a dérobé ce qui s’y  trouvait. » Le Sheykh se tourna vers l’élève et le questionna : « As-tu entendu ce que ton nafs a dit? Pourquoi le voles-tu et pourquoi vas-tu dans son royaume?  » Le disciple répondit : « C’est exactement ce que je disais, mensonge sur mensonge, il est injuste avec moi ! Je suis là depuis 2 mois et je n’ai rien qui ne lui appartienne, j’ai juste mes affaires avec moi . » Le Sheykh s’adressa alors au nafs de l’élève et lui dit : « Regarde, mon élève est innocent, il dit qu’il n’est jamais venu dans ton royaume pour te voler, pourquoi dis-tu cela?  Peux-tu prouver ce que tu avances? De quoi s’agit-il quand tu parles de ton Royaume? De quels trésors parles-tu? » Le nafs répondit : « Mon royaume, c’est al-Ghafla (l’insouciance, la négligence). » Le Sheykh regarde alors le disciple et lui demande : « As-tu été dans son royaume, t’es-tu engagé dans l’insouciance? » Le disciple baisse la tête… « Heu… oui, il m’est arrivé d’être insouciant, d’aller dans ce secteur…  mais je n’ai jamais rien volé. » Le Sheykh demande alors au nafs de se justifier et de dire ce qui lui avait été volé. Le nafs rétorqua alors : « Mon trésor, c’est la jalousie, l’arrogance, la haine, les péchés, l’usure… Tout ça c’est mon trésor, c’est mes attributs. Parfois il vient et il boit une petite coupe d’arrogance, parfois il vient et il mange un petit fruit de haine ou de mensonge. C’est bien la preuve qu’il me visite et qu’il me vole. » Le Sheykh questionna alors le disciple pour savoir si le nafs disait vrai et celui-ci ne pu que reconnaître qu’il s’agissait bien de la vérité. Quant au nafs, il se tourna vers le Sheykh et lui dit : « Ô Sheykh, vous êtes un homme pieux, votre élève déclare que je lui ai fait du tort. Tandis que mon créateur qui est aussi votre créateur et son créateur dit l’opposé. Allâh dit dans le Qour’an : « Cependant, Allâh n’est pas tel à leur faire du tort; mais ils ont fait du tort à eux-mêmes (‘Anfusahum Yažlimūna ) » [5] ainsi que « Ô notre Seigneur, nous avons fait du tort à nous-mêmes (Žalamnā ‘Anfusanā) » [6].

Allâh dit bien que les gens font du tort à leur nafs et non que le nafs leur fait du tort ! De même le Prophète Muhammad à enseigné à ses Compagnons le dou’a disant : « Ô Seigneur ! Je me suis fait beaucoup de tort à moi-même … » ou traduit autrement : « Ô Seigneur ! J’ai fait preuve d’injuste et d’oppression envers mon nafs (Zalamnu Nafsî) » [7] Alors, qui allez-vous croire maintenant ô Sheykh, Allâh et Son Messager ou cette personne ? Il me fait du tort, et en plus il est m’accuse ! » Puis, le nafs rajouta à cela un quatrième point : « Et qui à le pouvoir de décision ? Qui est assis sur le siège du conducteur ? Moi je n’ai aucun pouvoir de décision, je ne peux que désirer. J’aime les femmes,  j’aime la nourriture, etc. mais je ne peux pas décider quoi que ce soit. Qui donc à le pouvoir de décision sinon lui (via son esprit et son intellect) ? » Une fois la Muraqabah terminée, le disciple était complètement muet. Le Sheykh lui dit alors : « Maintenant, tu connais la réalité, va t’assoir dans ce coin et travaille sur toi-même ! »

Ce qu’il faut retenir de cette histoire, c’est que souvent, nous jouons les victimes fasse à notre nafs, alors qu’en vérité, c’est lui qui est victime de nos agissements. C’est pour la même raison que nos membres témoigneront contre nous le jour du Jugement, car ils sont les victimes et non les décisionnaires et si nous les avons utilisés d’une manière injuste, alors ils témoigneront contre nous.

Q : Comment différencier les désirs de Shaytan de ceux du nafs ?

R : Quand on parle de Shaytan, il s’agit plutôt de suggestions, car il ne peut pas mettre un désir en nous, mais il peut nous suggérer des pensées, et les pensées conduisent aux désirs dans le nafs. Pour bien différencier entre les deux : si cela vient du nafs, cela se produit encore et encore et encore car le nafs développe des addictions (habitudes). De même, les désirs du nafs ont toujours à voir avec des désirs que vous voulez, que vous appréciez, car il ressent ce que vous ressentez et vous ressentez ce qu’il ressent. Quant à Shaytan, il suggère tout un tas de choses, mais qui ne correspondent pas forcément à ce que nous aimons ou désirons. Untel se retrouve à voler un portable dont le propriétaire s’est absenté quelques minutes,, alors que ce n’est pas dans ses habitudes de voler. Sheytan à suggéré et à la personne a écouter et obéi à Sheytan.

Si on expose ses faiblesses ouvertement en parlant ou en accomplissant un acte, on prend le risque de les divulguer à Shaytan, or il ne faut jamais divulguer ses faiblesses à son ennemi, sans quoi il les utilisera contre nous.

Q : Quelqu’un peut-il purifier son nafs seul, sans l’aide d’un Sheykh ?

R : Il est impossible de purifier complètement son nafs seul. Ceux qui y sont parvenus peuvent être comptés sur les doigts d’une ou deux mains (Saydda Maryam, Saydinna al-Khidr…), ainsi que les Prophètes et Messagers bien entendu. Pour le reste d’entre nous, le nafs peut nous duper et nous laisser penser qu’il est purifié, mais c’est un leurre et nous suivrons ses désirs sans même nous en rendre compte. Comme l’ont dit les Mashaykh, celui qui n’a pas de Sheykh, son Sheykh c’est Shaytan. Ensuite, Shaytan nous amène au nafs et le nafs devient alors notre Sheykh.

Conseil : Ne pensez pas que par vos efforts vous allez atteindre cette purification, c’est plutôt Allâh qui vous accorde cette purification après vos efforts.

Q : Peut-on purifier tous nos organes d’un seul coup, comme ce fut le cas par exemple pour Sheykh ‘Abd al-Qadir al-Jilaniyy ou bien est-il plus judicieux de les purifier les uns après les autres ?

R : Il faut suivre les instructions de son Sheykh et d’ailleurs Saydinna ‘Abd al-Qadir al-Jilaniyy رحمه الله l’a fait sous les instructions de son Sheykh car il sait ce dont le disciple est capable. Il ne faut pas croire qu’après avoir lu cet article chacun peut maintenant purifier son nafs seul. C’est comme écouter un cours sur la chirurgie du cœur ou du cerveau et penser qu’à la fin on va pouvoir opérer nous-mêmes. C’est insensé. Ce n’est qu’en apprenant et en restant aux côtés d’un chirurgien pendant des années et des années, sous sa supervision directe, qui vous observe et vous corrige si nécessaire que cela devient possible. Pour le nafs, c’est la même chose, une personne a besoin de la compagnie Sheykh jusqu’au bout du processus que seul le Sheykh pourra détecter.

Lire à ce propos l’article : L’importance de la recherche du Maître (Sheykh) de Sheykh al-‘Arabî al-Daraqâwî

Q : En Islam, une personne n’est pas censée dévoiler ses péchés à autrui, comme faire alors pour communiquer au Sheykh les points qui posent problème ?

R : Dans ce cas là c’est différent, c’est une exception, car vous êtes face à celui qui va vous délivrer le remède pour la guérison. Ce n’est pas la même chose que de raconter ses péchés à droite et à gauche pour s’en vanter. Ici, la personne recherche de l’aide pour guérir et dans ce cas précis, c’est permis. Il faut par ailleurs savoir que le Sheykh ne pensera jamais du mal de vous, quelque soit votre problème, il vous aidera sans vous juger. Attention à ce type de pensées négatives envers votre Sheykh, car Shaytan les utilise pour vous maintenir éloigné de votre Sheykh et donc de la guérison. De même, les gens ne vont voir leur Sheykh que lorsqu’ils s’estiment dans un bon état, tandis que quand ils s’estiment dans un mauvais état, ils le cachent et ne vont pas voir leur Sheykh. Le bon sens voudrait que ce soit plutôt le contraire et que la personne aille consulter son Sheykh justement quand elle rencontre des difficultés. De la même manière que nous allons voir le médecin lorsque notre santé est mauvaise et non lorsque tout va bien. Par ailleurs, il n’est pas nécessaire de divulguer en détail le problème. Si par exemple ça concerne le fait de regarder les femmes ou la pornographie, la personne peut simplement dire au Sheykh : « J’ai un problème avec mes yeux », et le Sheykh donnera ensuite le remède qui conviendra. De même si on a de mauvaises pensées, il n’est pas utile de préciser laquelle, il suffira inshaa Allah de dire : « J’ai des mauvaises pensées », et le Sheykh donnera ensuite le remède qui conviendra.

Qu’Allâh nous accorde la compagnie d’un Sheykh éducateur et nous accorde le succès complet dans cette bataille contre le nafs et contre Shaytan.

Wa Allâhou a’alam

 

Notes :

Réf principale : Mawnala Sheykh Ahmad Dabbagh et Ustadh ‘Uthman Miah (Tariqah Muhammadiyah), qu’Allâh les préserve.

[1] Pour mieux comprendre ce passage, lire l’article suivant : Aperçu de la Réalité Muhammadienne (al-Haqiqat ul-Muhammadiyya)

[2] A ce propos, Allâh dit dans le Qour’an : « Acquitte-toi des obligations de la Religion en vrai croyant et selon la disposition naturelle qu’Allah a donnée aux hommes, en les créant. Il n’y a pas de changement dans la Création d’Allah. Voici la Religion immuable ; mais la plupart des hommes ne savent rien ». [s30,v30]

De même, il est rapporté que le Messager d’Allâh ﷺ à dit : « Chaque enfant naît avec une Fitra pure et saine qui peut-être par la suite, déformée par l’influence de l’environnement ou de l’éducation. » (Boukhari et Mouslim)

[3] Source : http://www.lemonde.fr/sante/article/2013/03/04/l-alcool-responsable-de-49-000-morts-en-france-par-an_1842068_1651302.html

[4] Qour’an, s89, v27 à 30
[5] Qour’an, s29, v40
[6] Qour’an, s7, v23
[7] Bukhari

 

Qui suis-je ?

 

 

 

 

BismiLlâhi ar-Rahmani ar-Rahim,

 

QUI SUIS-JE ?

Nous évoluons actuellement sur cette terre sous la forme d’êtres humains, ceci pour être testés dans ce bas monde. En tant que tel, Allâh a ajouté à notre existence un certain nombre d’éléments nous permettant d’évoluer dans cette vie. Ces éléments sont ce qui compose l’être Humain. Cependant, tous les éléments qui nous composent ici-bas, ne sont pas « nous ». Ces éléments nous sont prêtés par Allâh, le temps du test, puis ils nous quitteront et certains témoigneront de ce que nous faisions et de la manière dont nous les utilisions. Lorsque le nom de ces éléments qui nous composent sont évoqués, il peut y a voir une confusion. D’une part, ces mots de sont pas toujours traduits en français de manière identique. D’autre part, ils sont utilisés de manière différente dans le Qour’an, parfois pour désigner une entité particulière et parfois pour désigner un ensemble. De plus, le sens précis de ces mots peut être difficile à cerner. Ce qu’il est donc important de comprendre, ce n’est donc pas le mot lui-même, mais plutôt le concept de ce qui est visé.

Nous essayerons inshaa’ Allâh dans cet article d’éclairer le lecteur sur la réalité de notre identité et sur la réalité des éléments qui le composent.

1/ L’ESPRIT (Ruh)

Au tout début, il y avait Allâh et rien d’autre, comme cela est rapporté dans le Hadith dans lequel le Prophète ﷺ a dit : « Allâh était alors qu’il n’y avait rien d’autre que Lui …» [1]. Puis, Allâh nous a créés par Son ordre « KUN » (Sois) [2]. Notre état d’alors était « immatériel », puisque nous fûmes créés à partir de lumière. Cette lumière est une énergie, une puissance, tout comme qu’il y a une énergie dans la batterie d’un smartphone, sans laquelle il ne peut fonctionner. Cette énergie, cette charge, sans forme ni couleur, fut créée par Allâh. Elle vient de Lui, car Il est celui qui possède toute la Puissance (Al-Qoudrah) et peut donc ensuite en faire bénéficier Ses créatures. Allâh dit dans le Qour’an, parlant de saydinna Adam : « wa Nafakhtu Fihi Min Ruhi », ce qui signifie : « et (Je) lui aurai insufflé de Mon Esprit (ou : Mon souffle de Vie) ». [3] Aucune créature ne peut être en vie, sans avoir acquis cette vie quelque part. Seul Allâh, est al-Hayy, c’est-à-dire celui qui est vivant d’une vie qui n’appartient qu’à Lui-même, qu’Il n’a pas reçue d’un autre que Lui, qui est sans début, sans fin, qui ne meurt pas et ne s’anéantit pas.

Dans son commentaire du Sahih de Muslim, l’Imam an-Nawawi رحمه الله a dit : « L’esprit vital est une substance douce qui circule dans le corps humain et s’y mêle à l’image de l’eau dans une branche encore verte. » De son côté, l’Imam al-Ghazali, dans son livre Revivification des Sciences de la Religion, a défini l’esprit ainsi : « C’est une substance immatérielle qui gouverne le corps (ou dispose de lui). » 

Cette énergie, cette lumière est une entité, un être. On peut l’appeler la force de vie ou de l’énergie de vie ou l’énergie vitale. C’est comme lorsqu’on insère la batterie chargée dans le mobile, celui-ci commence à fonctionner. Voici notre origine, notre essence et lorsque nous disons « Je » ou « Moi », c’est à cela que ça se réfère. C’est que nous appelons généralement L’ESPRIT (ou vie ou en Arabe RUH).

A cet esprit, Allâh ajouta une autre chose que l’on nomme AMANAH. Allâh dit dans le Qour’an : « ‘Inna `Aradna Al-‘Amanata `Ala As-Samawati Wa Al-‘Ardi Wa Al-Jibali », ce qui signifie : « Nous avions proposé aux cieux, à la terre et aux montagnes la responsabilité. » [4] Saydinna Hassan al-Basri رحمه الله a dit que ce dépôt (Amanah), c’est le pouvoir de choisir entre le bien et le mal. C’est la liberté (de choix). Les Anges possèdent aussi la vie, mais ils n’ont pas cette partie-là, car ils n’ont pas souhaité l’avoir. Les animaux ont aussi un esprit, mais ils n’ont pas non plus al-Amanah.

Si on se coupe le doigt, c’est cette entité qui ressent la douleur. De la même manière, si je ressens du plaisir, c’est aussi cette partie qui ressent. Le signal va passer du corps à l’intellect (cerveau), puis l’esprit ressentira le plaisir ou la douleur.

Les parties qui sont ensuite ajoutées n’appartiennent pas à la personne, ce n’est pas « moi » et je ne peux donc pas dire « moi » en ce qui les concerne. Quand je dis « c’est mon corps », le « mon » qui déclare être le propriétaire est donc cette entité.

Ce Ruh, c’est la partie qui est responsable et qui sera punie ou récompensée dans l’au-delà, c’est lui qui ressent le plaisir ou la douleur.

Allâh a béni l’Esprit par 4 dépôts. Ces autres parties (ou dépôts), sont des outils qu’Allâh nous a confiés pour notre vie à l’étape terrestre. Ils sont :

2/ LE CORPS (Jism)

Celui-ci est composé de chair, d’os, de sang, d’organes : c’est notre structure physique. Celle-ci est palpable, nous pouvons la sentir et la toucher. Il s’agit d’une entité séparée et non d’une partie de l’Esprit (Ruh). C’est la raison pour laquelle au Jour de Jugement, nos mains parleront contre nous. Allâh dit dans le Qour’an : « Au jour où leur langue, leurs mains et leurs pieds témoigneront contre eux de ce qu’ils ont fait. » [5] Nos organes n’étant pas « nous », ils n’hésiteront pas à témoigner de la manière inappropriée dont on se servait d’eux. Ainsi, c’est de l’ignorance de dire « c’est mon estomac », « ce sont mes yeux », etc. Ce corps, nous devons en prendre soin, car d’une part c’est d’un dépôt d’Allâh et, car d’autre part, c’est le véhicule de notre esprit dans cette vie-bas. Qu’elle soit vivante ou morte, cette partie est ce qu’on nomme « le corps ». C’est aussi par lui que nous accomplissons des bonnes actions, comme aider son prochain, donner l’aumône, etc. ou que nous faisons des mauvaises actions, comme regarder l’illicite (yeux), médire (langue), voler (main), faire zina (parties intimes), etc.

3/ L’INTELLECT (‘Aql)

Allâh a aussi créé al-‘Aql, qui est l’outil qui nous permet de penser, de spéculer, d’analyser, etc. C’est notre partie cérébrale, notre prédisposition mentale, notre personnalité mentale. L’énergie permettant de penser vient de l’esprit (Ruh). Une grande partie de cet intellect n’est pas sous notre contrôle, mais sous le contrôle d’Allâh. Par exemple, la partie cérébrale qui contrôle le battement de notre cœur n’est pas sous notre contrôle. De la même manière, nous n’avons  pas de contrôle sur la partie qui gère notre température corporelle, notre digestion, la fabrication complexe de nos cellules ou la gestion de nos défenses immunitaires. Pour illustrer cela de manière simple, nous pouvons constater que lorsque nous dormons, tout cela continu à fonctionner sans que nous n’ayons le moindre contrôle dessus. Comment pourrions-nous contrôler nos organes alors que sommes à peine conscients de leur existence et ignorants de leur mode précis et complet de fonctionnement ? C’est Allâh qui contrôle, ordonne et gère cela. La partie que nous contrôlons est celle qui analyse et permet de prendre des décisions, de faire des choix.

Certains appellent cette partie le subconscient, ou « soi-mental ».

4/ LE CŒUR (Qalb)

Lorsqu’on dit d’un personne qu’elle est une personne compatissante, courageuse,  généreuse, colérique ou douce, c’est de la nature de son cœur dont on parle. Il s’agit des attributs profonds encrés dans une personne. Changer ces attributs demande beaucoup d’efforts (notre caractère, notre tempérament).

5/ L’ÂME (Nafs)

C’est le siège des émotions et des désirs.

Le mot « émotion », vient du mot « motion », de la racine latine « emovere » qui signifie : « mettre en mouvement ». Il s’agit des émotions, sentiments et désirs qui vont et qui viennent et qui ne sont donc pas permanents. Le nafs est puissant et il peut avoir une grande influence sur nous.

Si une personne écoute un chant sur le Prophète Muhammad ﷺ et qu’une émotion se met à grandir en elle, cela peut la faire pleurer.  Elle pense alors qu’elle aime le Prophète ﷺ, alors que dans son cœur cet amour n’est pas forcément présent. Cela peut être dû à un état temporaire, un « hoquet émotionnel ». De même, si on voit une personne démunie dans la rue, sans vêtements décents ni nourriture et que cela nous émeut, cela ne fait pas de nous une personne généreuse. Il ne s’agit là que d’une réaction du nafs à une situation donnée. Une personne généreuse, garde son état de générosité, peu importe qu’elle soit dans son lit, à la maison, dans la rue. Ce n’est pas le fait de voir quelque chose qui l’affecte qui la rend généreuse, cette qualité de générosité est présente dans le cœur quoi qu’il arrive.

Une personne émotionnellement intelligente ne laissera pas ses émotions être nuisibles. Si la colère vient, elle la dominera et ne laissera pas s’exprimer de manière à ce qu’elle puisse causer du tort à elle-même ou à autrui (crier, tenir des propos blessants, casser, taper…). De même, une personne émotionnellement intelligente sera en mesure de contrôler la colère et les émotions des autres personnes avec qui elle interagit.

Lorsqu’on voit une belle voiture ou une femme et que nous sommes attirés, il s’agit d’une réaction émotionnelle. Les scientifiques disent que cet « amour » a une durée de vie de trois jours. C’est un amour éphémère. Si on fait en sorte de ne plus penser ou interagir avec l’objet de notre désir, cela disparaîtra rapidement. Pourquoi ne faut-il plus y penser ou interagir avec ? Tout simplement parce le fait de continuer à y pense ou à interagir avec a pour conséquence la descente de ce désir vers le cœur. Lorsque cela se produit, la durée de cet « amour » peut devenir plus longue avant de s’estomper.  Les scientifiques estiment cette période d’ « idylle » à environ 8 mois. C’est la raison pour laquelle les mariages basés uniquement sur ce type d’ « amour » ou d’attirance ne tiennent pas une fois la période de passion terminée. Soit ces personnes se séparent, soit le mariage prend une tournure classique.

Autre exemple, vous êtes devant la TV ou sur Internet, une publicité apparaît et de suite vous avez envie d’acheter le produit présenté. Vous remplissez votre panier. C’est émotionnel, c’est l’attraction du nafs. Si vous fermez votre smartphone ou votre TV et que vous dites : « Je commanderai demain », alors il y a 50% de chance pour que vous changiez d’avis. Pourquoi ? Parce que l’émotion va s’estomper et vous allez commencer à évaluer la chose avec votre intellect. La sera décision prise sera donc plus raisonnable. C’est la raison pour laquelle le Prophète Muhammad ﷺ a dit : « La précipitation vient de Shaytan » [6]. De la même manière, on peut dire aussi qu’elle vient du nafs. D’ailleurs, Iblis et le nafs sont deux amis très proches. D’ailleurs, lorsqu’Iblis refusa de se prosterner devant Saydinna Adam عليه السلام comme le lui demandait son Créateur, il n’y avait pas un autre Shaytan pour égarer Iblis. Il eut une réaction émotionnelle spontanée sans prendre le temps de la réflexion : « Il se révolta contre le commandement de son Seigneur » [7] ; et chacun sait où cela l’a mené.

Il n’est donc pas recommandé d’agir immédiatement, dans la précipitation, car dans la plupart des cas le résultat sera dommageable. La précipitation cause beaucoup de dégâts : par exemple la femme dit quelque chose à son mari, celui-ci réagit immédiatement et c’est la catastrophe. Beaucoup de problèmes viennent de là, qu’il s’agisse du travail, du foyer… et le résultat c’est la séparation, les bagarres, les insultes, etc.

A contrario, au début de ce même Hadith, nous apprenons que le fait de ne pas se précipiter et de prendre le temps de la réflexion  vient d’Allâh et que c’est donc bénéfique pour l’Homme « La réflexion avant d’agir vient d’Allah tandis que… ».

Pour en revenir au nafs, il faut comprendre que lorsque nous faisons continuellement une action, alors celle-ci peut au fil du temps affecter notre intellect et notre cœur et c’est ainsi que notre esprit peut devenir « shaytanique ». Pour faire simple : le nafs désire une chose (illicite ou nuisible) et si on n’est pas vigilant, elle atteint le cœur (on se met à aimer cette chose ou cet acte illicite), puis le cœur va ensuite utiliser l’intellect pour arriver à ses fins (comment vais-je me retrouver seul avec cette fille ; comment vais-je pouvoir me procurer cet alcool, etc.). C’est la raison pour laquelle la purification (Tazkiyyat ul-Nafs) débute par cette étape (purification du nafs) pour stopper les péchés et éviter la contagion vers l’esprit et le cœur.

 

MES INTERACTIONS

À travers ces quatre dépôts qu’Allâh nous a confiés (le corps, l’intellect, le cœur et l’âme), nous interagissons avec quatre autres entités :

1/ ALLÂH
2/ LE PROPHÈTE MUHAMMAD
3/ LES ÊTRES HUMAINS
4/ LE RESTE DE LA CRÉATION

Ces interactions peuvent être :

– Positives ou Négatives
– Bonnes ou Mauvaises
– Vertueuses ou Immorales (péchés)

Exemples d’interactions avec Allâh :

– Le corps via ses organes peut accomplir les bonnes actions qui plaisent à Allâh (obéissance, adorations, travailler licitement, aider, sourire…) ou celles qui déplaisent à Allâh (ne pas prier, mentir, voler, violence, regarder l’illicite, etc.)
– L’intellect peut être dans le souvenir d’Allâh et avoir une bonne relation avec Lui ou au contraire être dans l’insouciance ou dans la planification pour commettre tel ou tel péché.
– Le cœur peut avoir des attributs aimés par Allâh (générosité, compassion, patience…) ou au contraire ceux qu’Il désapprouve (colérique, jaloux, luxure …).
– Le nafs peut désirer ce qu’Allâh approuve (les choses licites) ou ce qu’Il désapprouve (l’illicite, musique, alcool, pornographie, la médisance…)

Le même type d’interaction s’applique entre nos entités et le Prophète ﷺ, les autres êtres humains ou le reste de la création (animaux, nature…).

Pourquoi le Prophète ﷺ a-t-il dit concernant le jeûne : « Celui qui n’abandonne pas le mensonge et les mauvaises actions, alors Allâh n’a pas besoin qu’il abandonne sa nourriture ni sa boisson. » ? [8] Tout simplement parce que le propos du jeûne est d’abandonner le mensonge et les mauvaises actions et non de se priver de nourriture qui n’est en réalité qu’un moyen de parvenir aux délaissements des péchés en maintenant l’esprit dans une vigilance mentale quasi permanente (je pense à ne pas manger, donc je pense en même temps à plaire à Allâh). Ce n’est pas plus compliqué que cela à comprendre et c’est la même chose pour la prière ou encore au pèlerinage. [9]

 

CONCLUSION :

Alors qui suis-je ? Une fois que nous savons que nous sommes composés d’un esprit, d’un corps, d’un intellect, d’un cœur et d’une âme, il devient plus facile de comprendre comment nous fonctionnons. l’Islam devient alors plus clair, limpide et simple à appliquer, quand bien même on n’aurait pas une grande connaissance de la religion ou qu’on ne connaîtrait pas beaucoup de Ahadith. Certains Sahaba n’ont rapporté qu’une poignée de Ahadith. Certains n’ont vu le Prophète ﷺ qu’une seule fois et pourtant ils ont atteint des niveaux de sainteté inégalables. L’Islam est simple : rendre heureux les gens, leur être bénéfique, préserver leur honneur, leurs biens, être honnête, ne pas nuire, respecter les règles établies par Allâh, ce sont là des choses qui constituent l’essence même de notre religion et qui sont accessibles à tous.

Ce que nous venons d’exposer dans le présent article par la grâce infinie d’Allâh, représente la réalité de l’être humain et de la religion et nous espérons que ce sera un éclaircissement pour ceux qui cherchent à se purifier et à comprendre les bases de la purification (Tazkiyya). C’est une science utile et précieuse pour quiconque cherche l’Agrément d’Allâh.

Qu’Allâh nous accorde le succès ici-bas et dans l’au-delà.

 

Notes :

Références : Mawlana Sheykh Ahmad Dabbagh, Sheykh Ibn ‘Arabî (Kitâb kash al-ma’nâ ‘an sirr asmâ’ Allâh al-husnâ), Sharh Sahih Muslim de l’Imam an-Nawawi et l’Ihyâ ‘ulum ud-Deen de l’Imam al-Ghazaliyy.

[1] Al-Bukhari, dans son Sahih, livre du début de la Création.

[2] En référence au verset 36, sourate 82 : « ‘Innamā ‘Amruhu ‘Idhā ‘Arāda Shay’āan ‘An Yaqūla Lahu Kun Fayakūnu », ce qui signifie : « Quand Il (Allâh) veut une chose, Son commandement consiste à dire : « Sois », et c’est. »

[3] Qour’an, s15/v29
[4] Qour’an, s33/v72
[5] Qour’an, s24/v24

[6] Sunan al-Tirmidhī n°2012, jugé hassan (bon) par l’imam As-Suyuti ; Sunan al-Kubrā n°18651, jugé sahih (authentique) par l’imam Al-Haytami.

[7] Qour’an, s18/v50
[8] Boukhari

[9] Bien entendu, l’aspect extérieur des adorations n’est nullement à négliger et le croyant est invité à les accomplir de manière rigoureuse et conformément à la Shari’ah afin que ces derniers soient agréés et pleinement bénéfiques.

Parmi les pires péchés de la langue, la médisance (al-ghayba الغيبة)

 

 

 

 

BismiLlâhi ar-Rahmani ar-Rahim,

Au jour du Jugement, il est rapporté que nos propres organes, comme notre langue, nos yeux, nos oreilles, nos mains et le reste de notre être physique – témoigneront contre nous. Ceci est confirmé par Allâh dans le noble Qour’an :

« Le jour où leurs langues, leurs mains et leurs pieds témoigneront contre eux de ce qu’ils faisaient » [1]

« Alors quand ils y seront, leur ouïe, leurs yeux et leurs peaux témoigneront contre eux de ce qu’ils œuvraient » [2]

Parmi les organes impliqués dans les péchés et qu’il convient donc de purifier, la langue est sans doute le membre le plus concerné et il est donc important d’être extrêmement vigilants. La langue est un organe par lequel rentrent beaucoup de péchés sur lesquels nous serons donc questionnés au Jour du Jugement. Lorsque le Messager d’Allâh ﷺ fut interrogé sur la meilleure chose qu’une personne puisse faire pour obtenir l’agrément d’Allâh, il a dit :

« Surveillez vos langues » [3] et :

« Celui qui garde le silence est sauvé » [4] et :

« Celui qui croit à Allâh et au Jugement Dernier qu’il dise du bien ou qu’il se taise » [5]

Il existe de nombreux péchés que l’on peut commettre avec la langue. Il y a par exemple la calomnie, le mensonge, la moquerie, maudire les gens, dire des obscénités, dévoiler les secrets, se vanter, etc., mais l’un de ceux que nous rencontrons le plus fréquemment dans notre quotidien, c’est la médisance. Il s’agit d’un péché très grave et que nous sous-estimons énormément.

Allâh subhânahu wa Ta`âlâ, dit dans le Qur’ân :

« Ne médisez pas les uns des autres ! Lequel d’entre vous voudrait manger la chair de son frère mort? Non ! Vous en auriez horreur ! » [6]

Si Allâh parle de « frère mort », c’est parce que celui qui est visé par la médisance est absent et qu’il ne peut par conséquent pas se défendre, comme un mort. À ce propos, le Messager d’Allâh ﷺ a déclaré :

« Ceux qui médisent envers leurs semblables dans cette vie-bas seront amenés à manger leurs cadavres dans l’au-delà ; ils gémiront et crieront avec horreur » [7] et [8]

Les paroles du Messager d’Allâh ﷺ nous mettant en garde contre les péchés de la langue et contre la médisance en particulier sont très nombreuses. Il est par exemple rapporté qu’il a déclaré :

« Au Jour du Jugement, on remettra le livre de ses actions sera remis entre les mains d’une personne et celle-ci n’y trouvera aucune des bonnes actions qu’elle avait accomplies, de bonne foi, pour l’amour d’Allâh. Elle demandera au Seigneur : « Pourquoi mes bonnes œuvres ne sont-elles pas enregistrées ici? », et le Seigneur répondra : « Elles ont été données à ceux que tu as blessés et insultés en parlant contre eux ». [9]


Les 4 caractéristiques de la médisance (al-ghayba الغيبة)

Les Shuyukhs ont établi quatre caractéristiques permettant de savoir si un propos peut être considéré comme de la médisance :

1/ Le propos est vrai
2/ Le propos est rapporté en l’absence de la personne
3/ Si la personne entendait ce propos, elle n’apprécierait pas.
4/ Il y a quelqu’un pour entendre le propos

Il faut savoir que même le fait de critiquer le chien, le vêtement ou la voiture d’une personne entre dans la médisance, donc soyons très prudent avec ce péché très grave dont le Messager d’Allâh ﷺ a dit qu’il est plus grave que la fornication [10] et qu’il mange les bonnes actions comme le feu consume le bois.

La médisance concerne aussi bien les Musulmans que les non-Musulmans, les jeunes enfants que les adultes. Ce n’est pas parce qu’une personne est notre enfant ou qu’elle est non croyante qu’il est légal de médire à son sujet. Si la médisance est le plus souvent orale, elle peut également être écrite (SMS, email, réseaux sociaux…) ou gestuelle (par ex. montrer quelqu’un pour s’en moquer et ce sans même qu’un seul mot soit prononcé).

Bien entendu, il y a des cas où garder le silence n’est pas une bonne chose, comme lorsque des paroles essentielles et véridiques doivent être dites. Le plus important, c’est de réfléchir avant de parler et de passer sa parole à travers le tamis de ce qui est autorisé ou interdit selon la religion, la conscience et la nécessité.

Critiquer un croyant quant à l’état de sa pratique de la religion, même s’il est coupable d’actes contraires aux principes de la religion, est également une mauvaise chose, surtout quand une telle critique est entreprise en public, avec dureté, colère, et en criant. Ce principe s’applique également par écrit, sur les réseaux sociaux par exemple. Si c’est fait en son absence, alors cela rentre clairement dans le cadre de la médisance. Si la correction est entreprise en privé et en douceur, en parlant seulement à la personne concernée alors qu’aucune autre personne ne peut entendre, cela ne rentre plus dans la critique, mais dans le conseil et c’est une chose importante en Islam comme l’a souligné le Prophète Muhammad ﷺ :

« La religion, c’est la Nassiha (le conseil bon et sincère) » [11]

Parmi les choses interdites, il y a également le fait de se moquer des gens et de les ridiculiser, que ce soit en leur présence ou en leur absence, et ce, même si l’intention était de faire rire les gens et non de rabaisser les personnes visées.

Combattre la médisance est donc un sujet important et difficile et c’est une lutte que nous devrons mener tout au long de notre vie, car si nous arrivons à préserver nos langues de ce péché, il faudra aussi faire avec la médisance prononcée par autrui et réagir de la bonne manière pour ne pas devenir complices.


Dans quels cas la médisance est-elle autorisée ?

Il existe de rares cas où la médisance est autorisée, voire obligatoire, c’est le cas par exemple quand on va consulter un ‘alim (savant) pour lui demander son avis sur une situation. Souvenons-nous par ex. du cas de Hind (RA) qui était venue demander conseil auprès du Prophète Muhammad ﷺ à propos de son mari Abu Sufyan رضي الله عنه qu’elle accusait de radinerie. Ce cas est similaire à la ‘awra que l’on est autorisé à découvrir devant un médecin en cas de nécessité médicale, car dans un tel cas, il s’agit de soigner une situation ou une maladie.

Cela sera autorisé pour celui qui doit évaluer quelqu’un, comme un employé, ou un élève, mais en se limitant à ce qui est nécessaire et lié à l’emploi ou à la matière évaluée. Si un mot est suffisant, alors le second sera haram.

Il est donc également autorisé de présenter à un juge les éléments que l’on a sur une personne lors d’un jugement ou pour avoir un avis juridique auprès d’un Mufti/Sheykh. Il est également autorisé de mettre en garde contre quelqu’un si on connait ses défauts et qu’une personne risque d’en être victime, comme dans le cas où une personne s’apprête à faire des affaires avec untel dont vous savez qu’il arnaque les gens. Dans ce cas, vous devez mettre en garde, ou aussi dans le cas d’une personne qui va se marier avec untel dont vous savez qu’il est égaré, un grand pécheur, pervers ou qu’il abuse des femmes, profite d’elles puis les répudie et ainsi de suite. Dans ces cas-là, c’est une obligation pour la personne qui a ces informations de les divulguer à celles et ceux qui pourraient se faire abuser.

Bien entendu, il convient de ne pas aller au-delà et de ne pas en profiter pour mêler à ce qui est autorisé ce qui est interdit. On met en garde simplement en rapportant la vérité sur une personne, mais sans pour autant donner trop de détails inutiles, ni en profiter pour calomnier ou dire ce qui va au-delà de ce qui est nécessaire pour cette affaire, sans rajouter du mensonge, des mauvaises présomptions ou de la médisance interdite.

Un exemple où la médisance permise dérape vers celle interdite : « Tu veux t’engager avec ce frère pour ce business ? Attention, sache qu’il gère très mal l’argent et qu’il fait souvent faillite… et en plus il s’habille vraiment n’importe comment meskine ! ». La mise en garde pour sa mauvaise gestion de l’argent est une bonne chose dans ce cadre là, par contre critiquer sa manière de s’habiller est inutile et entre dans la médisance interdite. On peut mettre en garde contre sa mauvaise gestion financière, mais il ne faudra pas non plus en profiter pour se moquer de cette personne et faire de l’humour sur son dos.

Nous le constatons chaque jour, la médisance est omniprésente dans nos sociétés, par exemple à l’école, en entreprise ou au sein même des familles. Il est important de rappeler que ce n’est pas parce qu’une personne est connue (star, personnalité publique, homme politique…) qu’il est permis de médire sur son dos ou de se moquer d’elle. Il faut aussi faire très attention aux programmes de la TV ou de la radio, tels que les émissions de satyre, de divertissements, de politique, dans lesquels la médisance est omniprésente, car écouter la médisance est tout aussi grave que de la prononcer. Celui qui entend la médisance doit tenter de la faire cesser, changer de sujet ou montrer sa désapprobation concernant la médisance, si ça ne s’arrête pas il doit défendre l’honneur de celui qui est mis en cause et si ça ne s’arrête toujours pas, il doit s’en aller, sinon c’est considéré comme de la complicité (sharik), car s’il n’y avait pas cette oreille attentive, il n’y aurait pas eu de médisance.

Il est rapporté que le Messager d’Allâh ﷺ a dit :

« Dans la médisance, celui qui parle et celui qui écoute partagent une part égale de péché » [12]

Note : Si jamais on ne connait pas le nom d’une personne et qu’on a la nécessité de l’identifier et pour cela de la décrire, cela ne rentrera pas dans la médisance. Par exemple, on pourra dire que la personne est aveugle, boiteuse, grosse, vieille, etc.


La médisance durant je jeûne du mois de Ramadan :

Une fois, quelqu’un a demandé au Messager d’Allâh ﷺ :

« Qu’est-ce qui annule le jeûne? Il répondit : « Le mensonge et la médisance » » [13]

Certains ‘Ulamas sont d’avis que le fait de mentir, médire, diffamer, etc… annule le jeûne de la même manière que boire et manger, bien que la grande majorité pense que celui-ci n’est cependant pas complètement caduque, mais qu’il perd de ses bénédictions et de ses récompenses. La période du Ramadan est une période durant laquelle il convient de se préserver des péchés les plus graves, tels que la médisance afin que les bénédictions et les bénéfices du mois de Ramadan soient préservés.

Pour plus d’infos sur l’importance de s’abstenir de médire durant le mois de Ramadan, lire notre article : Le Jeûne de la Langue


Que faire si on est victime de médisance ?

Si une personne vient nous rapporter qu’untel à fait de la médisance, la première chose qu’on peut noter c’est que :

1/ cette personne a tendu son oreille à cette médisance, sans quoi elle ne pourrait pas la rapporter
2/ cette personne est venue nous rapporter cette médisance et c’est ce qui est nommé « an-Namima » (le colportage)

Ces deux choses sont également considérées comme des péchés (écouter et colporter).

Donc, comment réagir si une personne vient nous rapporter qu’untel à médit de nous ?

1/ Ne pas croire ce que la personne nous rapporte
2/ Interdire à la personne de rapporter les propos (ne pas écouter)
3/ Haïssez cet acte (ne pas être content qu’on nous ai rapporté les paroles, car an-Namima (colporter) est un acte interdit (haram) et on ne peut pas être satisfait d’un acte interdit
4/ Ne pas développer une mauvaise opinion de la personne qui est supposée avoir médit sur nous
5/ Ne pas commencer à étudier la question (enquêter)
6/ Ne pas s’autoriser soi-même à être satisfait de ce colportage (ne pas penser que c’est une bonne chose que les propos supposés de la personne soient venus jusqu’à nous)

Lorsqu’on est victime de médisance et que les propos nous ont été rapportés, il ne faut pas chercher à entrer en contact avec la personne qui est supposée avoir médit sur nous, mais plutôt laisser couler et pardonner. C’est le meilleur moyen pour couper net ce triangle vicieux [14] de médisance, de calomnie [15] et de rapportage [16] et éviter que ça continue ou pire que cela s’envenime ou se propage.

S’il est préférable de pardonner, lorsqu’une personne est connue pour médire à tout va et que cela sème la zizanie, il est préférable dans un tel cas d’aller discuter calmement avec elle pour qu’elle cesse, sinon ce serait encourager cette personne à continuer. Le but étant que la personne comprenne qu’elle est engagée dans un péché grave afin qu’elle prenne conscience, qu’elle arrête ce mauvais comportement et que les bonnes relations soient préservées entre les personnes. Des fois cela peut nécessiter l’intervention d’une personne tierce, comme un Sheykh, un conciliateur, etc.

Une attention toute particulière doit être portée par les hommes, lorsqu’ils se rencontrent entre eux, et par les femmes, lorsqu’elles se rencontrent entre elles et que les personnes se mettent à évoquer leurs vies de couple et leurs conjoints parfois d’une manière négative (pour se plaindre). C’est une porte très dangereuse vers la médisance et c’est une porte qu’affectionne tout particulièrement Shaytan car c’est une cause majeure de destruction des couples et de la cellule familiale. Il est rapporté de Shaytan qu’il promet aux meilleurs de ses alliés parmi les Shayateen de venir s’assoir auprès de lui. Alors, les Shayateen défilent et lui dévoilent ce qu’ils ont accompli. L’un d’eux a poussé quelqu’un à voler, un autre à encourager quelqu’un à boire, un autre à mentir, un autre à tuer, etc., et à chaque fois Shaytan dit : « non pas toi, non pas toi », jusqu’à ce qu’un des Shayateen déclare : « moi j’ai brisé un mariage » ; alors, Shaytan l’invite à venir s’asseoir auprès de lui. [17] Pourquoi Shaytan aime-t-il particulièrement cet acte plutôt que les autres ? Car quand on détruit une famille, cela ouvre la porte à beaucoup de troubles et de péchés. Tout cela part d’une parole qui ensuite est rapportée, puis la situation s’envenime et dégénère jusqu’à la rupture. Qu’Allâh nous protège de Shaytan, de ses alliés parmi les hommes et les djinns et qu’Il préserve nos familles de tout mal.

Des études ont démontré que lorsque des parents se séparent et que les enfants grandissent sans la présence d’un père (droit), la probabilité qu’ils connaissent une période de délinquance, de prise de drogue, etc. augmente. L’absence d’une mère engendre aussi son lot de problèmes, mais le plus souvent les enfants seront confiés à la mère lors d’une séparation. Voilà pourquoi il est préférable de garder le silence ou de dire du bien de son mari ou de sa femme plutôt que de s’engager dans des discussions ou des paroles négatives seront dites à leur sujet. Rappelons-nous du conseil avisé du Messager d’Allâh ﷺ : « Celui qui croit à Allâh et au Jugement Dernier qu’il dise du bien ou qu’il se taise ».


Que faire si on a médit ?

Comme l’a dit le Messager d’Allâh ﷺ, celui qui a commis la médisance doit demander (dou’as) à  Allâh de lui pardonner et de pardonner à la personne concernée [18]. Cependant, certains savants disent que cela n’est pas suffisant et que celui qui s’est engagé dans la médisance doit mettre en pratique sa repentance en servant la victime de toutes les manières possibles.


Parmi les remèdes à la médisance :

Il est certes difficile de tenir la langue droite. La meilleure façon de l’empêcher de s’égarer est de l’enfermer à l’intérieur de la bouche et de se taire. Apprendre à ne parler seulement que quand c’est nécessaire est un exercice difficile, exigeant un grand effort, mais c’est un exercice obligatoire lorsqu’on est Musulman. Ce principe s’applique également aux mains car aujourd’hui la médisance se répand abondamment sur les réseaux sociaux et Internet.

L’imâm Al-Jazûlî رحمه الله a dit que pour guérir de la médisance, il faut méditer sur le grand châtiment qui attend celui qui fait la médisance et surtout de bien réfléchir à ses bonnes actions qui seront réparties gratuitement aux gens dont il a fait la médisance. Il a dit qu’il est très important de penser à ses propres péchés, car ces derniers nous éviteront de penser aux péchés des autres. Le silence compte parmi les meilleurs remèdes contre la médisance.

Quant à Sheykh al-Habib ‘Ali al-Jifri, il a déclaré : « Si le diable vous suggère de médire sur une personne, faites face au diable en faisant dou’ā pour cette personne au lieu de médire sur elle. »

Qu’Allâh nous facilite l’application de ces règles dans notre quotidien et qu’Il nous accorde le succès dans la purification de la langue et de tous les organes impliqués dans les péchés.

Wa Allâhu a’alam


Notes :

Réf : Sharh de Maharim al-Lisaan du Sheykh Muhammad Mawlud par Sheykh Rami Nsour al-Malikiyy ; Sharh du Matn de l’imâm Ibnu `Âshir par Sheykh Muhammad Ibnu Ahmad Miyyâra Al-Mâlikî avec notes de Sheykh Malik d’Aslama.com ; Sharh de At-Tariqah al-Muhammadiyah de Sheykh Birgivi par Sheykh Tosun Bayrak al-Jerrahi al-Halveti, Fatwa de Sheykh Sulayman Van Ael

[1] Qour’an, s24/v24
[2] Qour’an, s41/v20
[3] Abu Sheykh, al-Bayhaqi, Abu Juhayfah
[4] At-Tirmidhi, `AbdulLlâh ibn `Umar
[5] Dans Boukhari, Muslim, Abu Dawud, at-Tirmidhi
[6] Qour’an, s49/v112
[7] At-Tabarani, Abu Hurayrah
[8] A ce propos, Sheykh Nurjan Mirahmadi an-Naqshabandiyy a dit que la prolifération des films de Zombies (des morts qui mangent la chair de leurs semblables) à notre époque n’a rien du hasard et que c’est en lien direct avec la propagation de la médisance dans nos sociétés. Il s’agit d’un signe et d’un avertissement qu’Allâh envoie pour ceux qui croient, cherchent à se purifier et méditent sur Ses signes. Voir la vidéo sur notre chaine YouTube.
[9] Ibn Hibban, Abu ‘Umamah
[10] Ibn Abi Dunya, Jabir ibn AbduLlâh
[11] Muslim
[12] Mawlana Zakariyya Kandhalawi dans Fadhâ’il al-A’mâl, pg. 863
[13] Ibidem, pg. 860
[14] Triangle vicieux (référence contraire au cercle vicieux), c’est-à-dire : le calomnié, le rapporteur, le calomniateur.
[15] Calomnier : dire sur autrui des choses qui ne sont pas vraies
[16] Rapporter (al-namîma) : rapporter quelque chose de vrai, mais qui empoisonnera les relations entre les gens.
[17] Rapporté par Mouslim, n° 2813
[18] Umm Abi Dunya, Anas ibn Malik

Les 4 sortes de cœurs

 

D’après une sagesse de Sheykh ‘Abd al-Qadir al-Jilaniyy [1]

 

 

4_COEURS

 

 

Le cœur est le centre de la personne, il en existe 4 sortes et tous font le Tawaf [2] autour de quelque chose. Ça peut être la paresse, l’argent, la possession de biens, la politique, les femmes, la notoriété… c’est-à-dire ce par quoi vos pensées sont occupées et qui devient le centre d’intérêt de vos vies.

Les 4 sortes de cœurs qui font le tawaf sont les suivants, prenez-en conscience et vous deviendrez le quatrième.

1/ La première sorte de cœur concerne des millions de personnes, c’est ceux dont le cœur fait le tawaf de la duniya (ce bas-monde, ses attraits, ces plaisirs…). Le centre d’intérêt de la personne c’est ce bas-monde, elle peut sacrifier sa prière, désobéir à Allâh, mais elle n’abandonnera pas ce qui l’intéresse de ce bas-monde car ses pensées, ses rêves, ses aspirations sont centrées autour de cela. Ne laissez pas votre cœur faire le tawaf autour de la duniya car cela vous détruira. Devenez plutôt la personne autour de qui la dunya fait le tawaf. [3]

2/ La seconde sorte de cœur concerne ceux dont les cœurs font le tawaf des récompenses et de l’au-delà (al-Akhira). C’est une bonne chose, mais l’au-delà, ce n’est pas Allâh. On peut atteindre des degrés plus élevés. La personne a quitté le tawaf des femmes de la duniya, mais maintenant son cœur fait le tawaf des houris et des palaces du Paradis (Jannah). C’est une bonne chose, cela relève de la piété, mais ce n’est pas pour cela qu’Allâh nous a créés. Allâh nous a créés pour Lui-même, pour qu’on L’adore de manière exclusive et non pour qu’on espère les houris ou autres chose du Paradis.

3/ La troisième sorte de cœur concerne ceux qui cherchent à atteindre des hautes degrés spirituels, qui veulent devenir des Wali (Saints), etc. de manière à devenir célèbres ou simplement d’atteindre des rangs élevés (tout comme Sheytan le souhaitait aussi). Ne laissez pas vos cœurs faire le tawaf de ses rangs élevés, car il ne s’agit que de degrés, de rangs et non de Allâh !

4/ La quatrième sorte de cœur, ce sont ceux qui font le tawaf d’Allâh subhana wa ta’ala : ils pensent à Allâh, ils vivent pour Allâh, ils meurent pour Allâh, ils sont éveillés pour Allâh… jour et nuit leur préoccupation est (la satisfaction d’Allâh). C’est ce cœur qu’il faut avoir et si vous échouez, relevez-vous et recommencez à nouveau.

Mawlana Sheykh ‘Abd al-Qadir al-Jilaniyy رحمه الله a déclaré que tout au long de sa vie, il est resté très vigilant et constant sur cette quatrième sorte de cœur.

L’Imam Hassan al-Basri رحمه الله a déclaré : « Celui qui vit pour la Duniya (ce bas-monde), il perdra la Dunya, al-Akhira (l’au-delà) et Allâh. Celui qui vit en vue d’obtenir al-Akhira, il est possible qu’il perde Allâh, selon sa sincérité. Toutefois, celui qui vit pour Allâh, il obtiendra la Duniya, al-Akhira mais aussi la Satisfaction d’Allâh ». Le meilleur choix est sans aucun doute le troisième. Quand on parle d’acquérir la Duniya, on parle d’obtenir la paix intérieure, chose à laquelle tout être humain aspire, qu’il soit croyant ou non. Les Saints (Awliya Allâh) ne sont pas à la recherche de la paix intérieure, mais ils sont à la recherche du créateur de la paix intérieure. Ceux qui cherchent sincèrement Allâh, obtiendrons tout ce qu’un être humain peut espérer : la paix intérieure, l’au-delà et la satisfaction de leur Créateur.

Qu’Allâh nous accorde le succès.

 

Notes :

[1] Tiré d’une sagesse que Mawlana Sheykh ‘Abd al-Qadir al-Jilaniyy a reçu de son Sheykh (qu’Allâh leur fasse miséricorde) et rapportée dans un cours par le Sheykh Ahmad Dabbagh (qu’Allâh le préserve).
[2] Tawaf signifie « tourner autour », on parle aussi de circumambulation et cela renvoie généralement pour les Musulmans au fait de tourner autour de la Ka’aba.
[3] La duniya sert alors la personne et non le contraire.

Les facteurs qui déterminent la progression dans la Purification

 

– at-Tazkiyyah –

 

 

purification

 

 

 

Ce n’est pas en regardant les actes d’adoration (jours de jeûnes accomplis, nombres de prières effectuées, temps passé dans le dhikr, type de vêtements portés… ) qu’une personne peut vérifier ses progrès sur la voie de la purification, car il ne s’agit là que de moyens (permettant d’y arriver) et non de la finalité. L’objectif du culte est de vous donner ses fruits, à savoir : un bon caractère, un bon comportement, ce qui plait à Allâh. La meilleure façon de vérifier (le progrès effectué), consiste à questionner son entourage proche. En effet, ils seront capables de dire à la personne sa véritable nature, comment elle se comporte à la maison ou à l’extérieur. Il ne va pas sans dire qu’il peut parfois y avoir un membre de la famille susceptible de biaiser la vérité ou de l’exagérer. Mais à part cela, celui qui souhaite connaitre sa nature et les progrès dans sa purification (tazkiyah) peut le savoir en demandant aux gens autour de lui à propos de son caractère. Ce que dit une personne à propos d’elle-même n’a pas d’importance, ce qui compte c’est ce que disent ceux qui l’entourent.

 

Comment procéder ?

1) Une personne doit demander à sa femme / son mari de lister les bonnes choses qu’elle fait ainsi que les zones sur lesquelles elle a besoin de s’améliorer en termes de caractère. Par exemple, si le mari n’accorde pas assez de temps à sa femme, alors il s’agit d’une chose qui doit être améliorée. Ici, une personne cherche à connaitre son caractère, si la femme se plaint que son mari ne lui achète pas ceci ou cela, ce n’est pas la question, plutôt il s’agit de savoir si ses droits sont bien respectés, si le mari ne lui nuit pas, s’il se comporte bien avec elle, etc.

2) Les parents représentent une grande responsabilité et d’immenses bénédictions car le paradis se trouve sous leurs pieds. Ils sont donc une bonne source à questionner si on souhaite lister les points positifs et négatifs de notre caractère. Les parents donneront une opinion juste de leurs enfants car en règle générale ils souhaitent toujours pour eux le meilleur. Ici, on ne cherche pas à savoir si oui ou non tout va bien à l’université ou si nos parents pensent qu’on gagne bien notre vie, car ce sont là des objectifs de la dunya, et ce n’est pas cela qui est visé dans cet exercice. Ce que l’on cherche à savoir, c’est ce qu’ils pensent de la relation que l’on a avec eux et de notre caractère, de comment on les sert, si on les rend heureux, si on leur rend souvent visite, etc.

3) Quelle est le caractère d’une personne envers sa famille (oncles, tantes, neveux, grands-parents…)?  Ils ont également une image de vous et si quelqu’un leur pose la question, ils sauront également donner de précieuses indications. Par exemple, quelqu’un peut être religieux, mais sa famille pointera du doigt qu’il dit être religieux mais que sur tel ou tel point, ce qu’il fait est en contradiction avec l’Islam. La personne qui pratique l’Islam porte une sorte de drapeau de piété qu’elle brandit pour dire qu’elle agit ainsi parce qu’elle est Musulmane, alors s’il y a conflit entre ce qui est proclamé et ce qui est pratiqué, les gens le souligneront.

4) Les enfants sont un bon moyen permettant de savoir comment nous nous comportons à la maison et ce que nous leur présentons en termes de caractère. Est-ce qu’on est très rude et strict, ou plutôt quelqu’un qui écoute et fait preuve de compréhension. Que voit-il de nous à la maison ?

5) Les voisins. Ils sont aussi des proches et représentent un moyen de déverrouiller et de voir l’image que l’on renvoi et quels domaines doivent être améliorés. Est-ce qu’on ne le dérange pas, est-ce qu’on les aide quand ils en ont besoin, est-on souriant, aimable, etc. Dans tout ce qu’ils diront il y aura surement quelque chose à prendre en vue de s’améliorer.

6) Les partenaires commerciaux et collègues de travail verront quant à eux la personne à travers la lentille du travail. C’est aussi un bon moyen de savoir comment nous sommes en réalité. Cela fournit la base pour voir si quelqu’un qui prie, jeûne et fait d’autres bonnes actions parvient jusqu’aux fruits de l’adoration.

7) Enfin, interroger et regarder le comportement que nous avons vis-à-vis de nos amis, quels qu’ils soient, d’où qu’ils viennent, ainsi que toute personne avec qui nous sommes en relation, comme la police, les impôts, notre banque, les automobilistes, etc.

De même, celui qui a des animaux sous sa responsabilité, qu’il s’agisse d’un chat, d’une poule, d’un poisson ou d’un âne, peut se demander ce qu’ils diraient de lui si on venait à les interroger.

Ne restez pas avec cette fausse impression de piété, en imaginant que vos adorations (jeûnes, prières…) font de vous une personne pieuse. Si vous désirez connaitre l’état de votre relation avec Allâh, regardez l’état de votre relation avec Sa création.

Êtes-vous en mesure de présenter une feuille blanche quand vous questionnez votre entourage (épouse, enfants…) à propos des défauts de votre caractère ? C’est pourtant là l’objectif de la purification (at-Tazkiyyah). Autrement, qu’avez-vous accompli en termes de Tazkiyyah, de Tassawuf?

Il ne sert à rien de cacher son état. Si vous allez voir un médecin et que vous lui demandez un exposé de votre santé, tout en lui cachant le fait que vous avez un cancer, à qui cela nuira-t-il ? Qui des deux en souffrira ?  Si vous avez une maladie, elle doit être traitée et non pas être cachée, sans quoi elle vous nuira encore et pourrait même s’aggraver (NDT : c’est là le rôle du Sheykh de Tazkiyyah).

Certains pouvaient ne pas accepter le fait que Saydinna Muhammad (salallahou ‘alayhi wassalaam) était un Prophète, mais personne ne pouvait dire de lui qu’il était une mauvaise personne ou qu’il n’accordait pas son droit à chaque créature avec qui il interagissait.

Le point à garder à l’esprit, c’est que ne sont pas les actes d’adorations optionnels que nous effectuons qui déterminent notre succès, notre progrès et le bon développement du caractère. A vrai dire, il faut regarder la réalité de notre caractère, c’est-à-dire, ce qu’il est en réalité.

Une bouteille peut ressembler et être étiquetée comme contenant de l’eau de Zamzam mais il est possible qu’en réalité elle contienne de l’alcool et ceci est très dangereux et c’est une mauvaise chose. Nous sommes des bouteilles et nous nous sommes nommés Musulmans (soumis et obéissants à Allâh et soucieux du bien être de Sa création). Nous sommes des bouteilles qui marchent, parlent, et notre caractère est notre eau. Un Musulman est plus précieux et digne que l’eau de Zamzam donc il a une grande responsabilité sur la véracité de ses prétentions (son contenu). Telle l’eau de Zamzam qui soigne, guérit, etc. le Musulman doit être bénéfique à ceux avec qui il a des interactions. Les vêtements et l’apparence sont seulement les étiquettes qu’une personne porte et il est facile de prendre n’importe quelle étiquette et de prétendre être ceci ou cela, mais l’intérieur, c’est ce qui transportera réellement une personne en avant, avec l’aspect extérieur comme complément, vers la proximité d’Allah ‘azzawajal.

 

Notes :

Basé sur un dars de Mawlana Ahmad Dabbagh [hafidhuLlâh]

La purification est la moitié de la Foi

 

Commentaire du Hadith par Sheykh Ahmad at-Tijâniyy Sall

 

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Sayyidunâ Abû Mâlik Al Ash’arî radhiyallâhou ta `ala `anhou rapporta que le Messager d’Allâh salallâhou `alayhi wa sallam a dit :

« La purification est la moitié de la foi. »

Ce hadîth est authentique et rapporté par les Imâms Muslim Ibn Al Hajjâj, Ahmad Ibn Hanbal et Abû Hâtim Ibn Hibbân.

Cette parole fait partie des plus importantes du Prophète salallâhou `alayhi wa sallam et elle englobe plusieurs  formes de purifications.

Dans un premier temps ce hadith fait référence à la purification physique visible ou invisible, par l’eau ou par la terre. Le Prophète salallâhou `alayhi wa sallam nous commande la purification des souillures sur les vêtements ou sur le corps tel que l’urine, les excréments, le sang etc.. Ainsi que la purification rituelle tel que les ablutions ou les grande ablutions ou même le tayamoum dans certains cas.

D’après ‘Uthman, le Messager de d’Allâh  salallâhou `alayhi wa sallam a dit : « Celui qui fait ses ablutions et les fait bien, ses péchés sortent de son corps, au point même de sortir de dessous ses ongles. » rapporté par Mouslim.

La forme de purification citée dans ce hadith fait référence aussi à la purification du cœur.

Le Prophète nous dit : « il y a dans le cœur un morceau de chair qui, lorsqu’il est saint tout le corps est sain, et lorsqu’il est corrompu tout le corps se corrompt. C’est le cœur ».

Le dhikr est un moyen de polir les souillures qui y prennent place. Allâh nous mentionne à plusieurs reprises dans le Qour’an l’importance de se souvenir de lui.

Il ta `ala nous dit : « O, vous qui croyez ! Invoquez Allah d’une façon abondante  » Qour’an : Sourate 33, verset : 41.

Le prophète salallâhou `alayhi wa sallam nous a parfaitement enseigné la manière de purifier son coeur. Il nous dit dans un hadith:  « Les cœurs se rouillent comme se rouille le fer » . Un compagnon dit alors : « comment les polir ? » , et le prophète salallâhou `alayhi wa sallam répondit : « par l’invocation avec la formule « Lâ Ilâha ila Allah ».

Ce que nous devons retenir à travers ce hadith c’est qu’il y a deux formes de purification. Une de l’ordre du visible et une de l’ordre de l’invisible. Et chacune de ses purifications son liées.

L’autre moitié appartient à Allâh et c’est a travers le Sheykh qu’Allâh purifie totalement le croyant. Sans le Sheykh la purification est incomplète et par conséquent la foi le reste aussi.

« (…) Et n’eussent été la grâce d’Allah envers vous et Sa Miséricorde, nul d’entre vous n’aurait jamais été pur. Mais Allâh purifie qui Il veut. Et Allâh est Audient et Omniscient. » Sourate 24 verset 21

Fin de citation.

 

Publié avec l’autorisation de l’honorable `Arif biLlâhi Thierno Sheykh Ahmad at-Tijâniyy Sall

 

.La purification [at-Tahâra]
selon le rite Malikite

Extrait d’Al Moufîd fil ‘ibadat wal mou’amalat de Sheykh Al-Akhdarî et Youssef Alî Bedioui

 

 

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1/ Qu’est-ce que l’état de purification ?Au sens propre, tahâra signifie « être net des souillures et des saletés ». Au sens figuré, le terme est utilisé pour exprimer le fait d’être exempt de vices; on dit ainsi un cœur pur, un honneur pur.

Dieu Très-Haut a dit :  » Dieu certes veut éloigner de vous l’impureté, gens de la Maison, et vous purifier pleinement [1]. «  Il a dit aussi :  » … Dieu t’a élevée et t’a purifiée, et t’a choisie entre les femmes du monde entier [2] ! « 

L’état de purification, dans la charia, est une qualité légale, réalisée par des éléments déterminés, autorisant celui qui répond à celle-ci à faire la prière.

2/ Quels sont les deux types de purification ?

La purification suite à une souillure légale (hadath) ou à une impureté (khabath).

3/ Qu’est-ce que la souillure légale ?

Le terme  » hadath  » s’applique légalement à ce qui suit :

a) Ce qui sort habituellement du corps.
b) L’expulsion en elle-même.
c) La caractéristique légale causée par les organes (correspondants).
d) L’interdiction qui s’attache à ces trois définitions précédentes.

4/ Parmi les moyens réalisant la purification, il y a l’eau simple (al-mâ J al-moutlaq). Comment se définit celle-ci ?

L’eau simple, dans l’acception donnée par les juristes (fouqahâ ‘), est celle qui est restée identique à sa nature d’origine et avec laquelle rien ne s’est mêlé.

Ou bien: c’est ce à quoi peut correspondre le nom d’eau sans que celle-ci soit précisée.

5/ Quelle source de référence indique que l’eau du ciel est pure et purifiante ?

La Parole du Très-Haut :  » et Nous avons fait descendre du ciel une eau pure et purifiante [3]. « 

6/ Quelle source de référence indique que l’eau de mer est pure et purifiante ?

Le dire du Prophète (salallâhou ‘alayhi wassalaam), lorsqu’on l’interrogea sur la mer :  » Son eau est pure et purifiante et ses animaux morts sont licites. «  (Rapporté par Ahmad, Abou Daoud, al-Tirmidhi, al-Nasâï, Ibn Mâja et Mâlik dans son Mouwatta).

7/ Quelle est l’eau en grande quantité, demeurée identique à son état d’origine, qu’il n’est pas licite d’utiliser pour les ablutions rituelles ou pour quelque autre profit ?

L’eau des puits du pays de Thamoud, où s’abattit le courroux divin, du fait que le Prophète ordonna aux Compagnons (Sahâba) – que Dieu les ait en son agrément -, lorsqu’ils passèrent par ces puits, de ne pas y boire, sauf du puits où s’était abreuvée la Chamelle (du prophète Çâlah). Il leur ordonna aussi de jeter la pâte qu’ils avaient faite et l’eau puisée. (Rapporté par Ahmad).

8/ Quel caractère prend le reste d’eau utilisée pour la purification, au terme des menstrues où à la suite d’une Janâba [4] ?

Cette eau est pure et purifiante, car elle entre dans la définition de l’eau simple.

9/ Quel caractère a l’eau dans laquelle se mêle une impureté ?

Si aucune des qualités [5] de l’eau ne change, celle-ci demeure à son caractère d’origine, que l’eau soit en faible ou en grande quantité. Cela se conforme aux fondements de notre école.

10/ Quelle source de référence indique que lorsqu’aucune qualité de l’eau ne change, celle-ci est pure ?

D’après Abou Sa’ïd al-Khoudri, on demanda au Messager de Dieu :  » Pouvons-nous faire nos ablutions du puits de Bodâ’a, un puits où sont jetés les serviettes périodiques, la chair des chiens et les souillures? Le Messager de Dieu répondit :  » L’eau est pure et purifiante; rien ne la souille. «  (Rapporté par Ahmad, Abou Daoud, al- Tirmidhi et al-Nasâï).

Dans une relation rapportée par Ibn Mâja, au hadith relaté par Abou Oumêma al-Bâhili, le Messager de Dieu dit :  » Rien ne souille l’eau, sauf ce qui altère son odeur, son goût et sa couleur. « 

11/ Si l’une des qualités de l’eau change en raison d’une chose pure qui s y mêle, quel caractère donner à cette eau ?

Si l’eau se transforme par une chose pure, comme du lait, du jus ou autre chose comparable, ou se transforme par un élément dont on doute de la pureté, alors l’eau sera pure mais non purifiante. C’est-à-dire qu’on pourra l’utiliser pour des usages courants, telles la nourriture et la boisson, mais qu’on ne pourra l’utiliser pour les pratiques rituelles comme les ablutions mineures ou majeures.

12/ Qu’en est-il de l’eau dont une des qualités change, en raison du voisinage d’une autre chose ou de l’apparition d’un élément qui en résulte ou de quelque chose qui y est jeté ?

L’eau qui se transforme en raison du voisinage d’une chose qui en est séparée ou liée, ne perd pas le caractère de pureté. Il en va de même lorsque la cause est un élément qui en résulte ou qui y est jeté, si celui-ci fait partie de ce qui peut se trouver au fond de l’eau.

13/ Citez un exemple de transformation de l’eau du fait du voisinage.

Lorsque se trouvent près de l’eau une charogne ou des selles et que le vent transmet leur odeur à l’eau qui s’altère de la sorte; lorsqu’aussi, de la graisse flotte sur la surface de l’eau et ne se mêle pas à celle-ci. Cela aussi ne nuit en rien, même si l’eau se transforme.

14/ Citez un exemple de transformation de l’eau du fait d’un élément qui en résulte.

A cela, correspond la transformation de l’eau par la mousse, notamment, auquel cas, elle ne perd pas son caractère de pureté, car on ne peut se prémunir contre de telles choses.

15/ Citez un exemple de transformation de l’eau du fait d’une chose qui y est jetée et qui fait partie de ce qui peut se trouver au fond de l’eau.

On citera la terre et le sel. Cela, en effet, n’enlève pas à l’eau son caractère de pureté, même si le jet est fait volontairement.

16/ Quel caractère prend l’eau déjà utilisée ?

Son usage est non-souhaitable (makrouh) lorsqu’une autre eau se trouve présente. Autrement, on fera normalement avec les ablutions rituelles .

17/ Pour quel motif l’eau déjà utilisée a un caractère non Souhaitable (makrouh) ?

La cause la plus décisive est le fait qu’il y ait divergence sur sa pureté .

18/ Quelle description donner à l’eau déjà utilisée ?

Lorsque l’eau s’écoule dans un récipient, une cuvette ou ce qui est comparable, ou que le lavage de purification se fait dans une bassine, alors que le corps de la personne est net (de toute impureté).

On a dit aussi que l’eau déjà utilisée est ce qui s’égoutte des membres ou touche ceux-ci lors des ablutions mineures ou majeures, à condition qu’ils soient dépourvus d’impuretés. Dans un tel cas, en effet, il s’agirait d’eau dans laquelle une impureté s’est mêlée.

19/ Qu’en est-il de la purification à partir d’eau qu’un chien a lapée ?

Il est recommandé de jeter l’eau que le chien a lapée et de laver le récipient en question sept fois, sans avoir à y jeter de la terre.

20/ Quelle source indique que le récipient où de l’eau a été lapée par un chien, doit être lavé sept fois?

Le dire du Prophète :  » Si un chien a lapé dans un de vos récipients, lavez celui-ci sept fois! «  (Rapporté par Ahmad, al-Boukhâri et Mouslim).

2l/ Qu’en est-il du restant d’eau laissé par l’animal dont on ne peut se garder ?

Pour ce qui est de l’animal qui ne s’épargne pas les impuretés et qu’il est difficile d’éviter, tel le chat ou la souris, il n’est pas répréhensible d’utiliser ce qu’il laisse comme eau. Il est en effet difficile de s’en prémunir.

22/ Quelle source de référence démontre la validité des ablutions faites avec ce que laisse le chat comme eau ?

Le hadith du Prophète (à propos des chats) :  » Ils ne sont pas impurs. Ils font partie de ceux qui gravitent autour de vous. «  (Rapporté par Abou Daoud, al-Tirmidhi, al-Nasâï et Mâlik dans son Mouwatta).

23/ Qu’en est-il de l’eau chauffée par le soleil ?

Son utilisation est permise pour la purification et cela n’a pas un caractère non-souhaitable (makrouh).

24/ Quel jugement porter sur l’eau qui passe sur une impureté ou une impureté qui passe à travers l’eau ?

Il n’y a pas de différence à faire entre les deux situations, car le mélange se réalise dans les deux cas. Le fait que l’un précède l’autre n’influe donc pas. Si donc, l’eau s’altère par l’impureté sur laquelle elle passe, elle deviendra alors impure. Si par contre, elle ne change pas, elle restera pure et purifiante. Cependant, lorsque cette eau est en petite quantité, son utilisation est non souhaitable (makrouh) ; autrement, cela n’est pas répréhensible.

25/ Citez les corps purs [6].

• L’être humain, vivant ou mort. Cela, du fait que le Prophète a embrassé ‘Othmân ben Mazh’oun qui était décédé. (Rapporté par Ahmad, al-Tirmidhi et Ibn Mâja.) ;  du fait aussi qu’il officia la prière pour le défunt Sahl ben Baydâ’, et cela, à l’intérieur de la mosquée. (Rapporté par Mouslim, Abou Daoud et al-Tirmidhi.)

On notera que les Compagnons (Sahâba) ont accompli de même la prière du défunt pour Abou Bakr et ‘Omar – que Dieu les ait tous deux en son agrément. Enfin, l’ordre de laver le mort et de l’honorer exclut son impureté. On ne conçoit pas, en effet, de laver le corps de la bête morte qui, elle, est bien au degré de la souillure.

• La matière inanimée, sauf ce qui provoque l’enivrement.

• L’être vivant, ainsi que ses larmes, sa sueur, sa bave, ses mucosités nasales, ses œufs, conformément au principe de base (qui est la pureté), et parce que la vie est cause de pureté.

Cela se réfère aussi au hadith d’Anas, selon lequel le Prophète a monté un cheval dessellé appartenant à Abou Talha. (Rapporté par al-Boukhâri).

Cela se réfère de même au hadith d’ Amrou ben Khârija qui arelaté :  » Je tenais les rênes de la chamelle du Prophète et la bave de celle-ci coulait sur mon épaule. «  (Rapporté par Ahmad, al-Tirmidhi et Ibn Mâja.)

• Le lait de l’être humain vivant. Quant au lait des animaux, il prend le même caractère que celui de leur chair.

• Les glaires, car comparables à la salive, ainsi que le crachat.

• La bile.

• La vésicule des animaux licites.

• L’eau régurgitée, tant qu’elle ne s’altère pas, en fonction de ce qui se mêle à elle dans l’estomac.

• La vomissure, tant qu’elle ne se transforme pas en un autre état que celui de la nourriture.

• Le musc et la vésicule qui le contient. En effet, le Prophète se parfumait avec. (Rapporté par Ahmad, al-Boukhari et Mouslim.)

• La laine, le poil, le duvet, qui sont purs avant la mort et le sont aussi après celle-ci, en vertu du principe de permanence (istiçhâb) du caractère de la chose. Cela se réfère de même à la généralité de cette Parole du Très-Haut :  » … et de leurs laines et de leurs poils aussi, un vêtement [7] … »

• Le sang qui ne coule pas, en référence à la Parole du Très-Haut :  » … ou du sang qui coule [8] … « 

De là, en effet, on comprend que celui qui ne coule pas [9], sa consommation est licite, et il est donc pur.

• Tout animal mort, dénué de circulation sanguine. Le sang est en effet une cause de souillure. Le Prophète a dit en outre :  » Lorsqu’une mouche tombe dans un de vos récipients, plongez entièrement la dans celui-ci, puis jetez-la! «  (Rapporté par al-Boukhâri et Abou Daoud)

• L’animal marin mort avec ou sans immolation canonique.

• La plante qui pousse à partir d’une semence souillée, ainsi que les fruits d’arbres arrosés avec une eau impure.

• Le vin qui se solidifie ou devient vinaigre.

26/ Quels sont les corps impurs ?

• Toute charogne de bête à circulation sanguine.

• Ce qui sort de la bête morte comme urine, larmes, mucosités nasales, œufs, bave ou sueur.

• Ce qui se disjoint du corps du vivant ou du mort, comme cela apparaît du hadith d’Abou Wâqid al-Leythi qui a relaté :  » Le Prophète a dit :  » Ce qui est sectionné d’une bête vivante est charogne. «  ,(Rapporté par Abou Daoud et al-Tirmidhi)

• La peau de toute bête morte impure. Ce qui est en effet le plus relaté et le plus connu de l’avis de Mâlik est que la peau de la charogne n’est pas purifiée par le tannage, qu’il n’est pas licite de la vendre, même si elle a été tannée, et qu’on ne peut prier dessus. Il a cependant permis, en règle générale, ses usages courants, après son tannage, sauf pour ce qui est du porc.

• Le sperme (many), la sécrétion séminale (madhy) et la prostatorrhée (wady), que cela soit issu d’un être humain ou d’un animal, même si la consommation de ce dernier est licite. Ceux-ci ne sont donc pas à mettre en équivalence avec l’urine des animaux licites (qui elle, n’est pas impure). La source de référence pour ce qui est de l’impureté du sperme est ce qui a été rapporté dans les deux Recueils de hadiths authentiques (Sahîh), d’après ‘Âïcha qui a dit :  » Le Messager de Dieu lavait le sperme, puis sortait pour la prière avec le vêtement en question. Je voyais alors la trace du lavage. «  (Rapporté par al-Boukhâri et Mouslim)

• Le pus et la sanie [10].

• La sécrétion vaginale humaine ou celle d’un animal dont la consommation n’est pas licite.

• Le sang qui coule, en vertu de la Parole du Très-Haut :  » du sang qui coule ou de la chair de porc, car c’est une impureté [11] … « 

• La bile noire.

• Les excrétions urinaires et fécales de l’être humain ou de l’animal qu’il est interdit (harâm) ou non-souhaitable (makroûh) de consommer. Cela se réfère au hadith authentique, d’après Anas qui a relaté :  » Alors que nous étions dans la mosquée avec le Messager de Dieu, un bédouin arriva qui se mit à uriner dans la mosquée. Les Compagnons du Messager de Dieu s’écrièrent :  » Assez ! assez !  » Le Prophète dit alors :  » Ne lui coupez pas sa miction ! laissez-le !  » Ils le laissèrent donc uriner jusqu’à la fin. Après quoi, le Messager de Dieu l’appela et lui dit : – Les mosquées ne sont en rien indiquées pour les urines ou les excréments. Elles sont faites pour l’exaltation de Dieu, la prière et la récitation du Coran.  » Il demanda ensuite un homme parmi les gens; celui-ci vint avec un seau qu’il versa sur l’urine. «  Rapporté par Ahmad, al-Boukhâri et Mouslim)

Ce hadith indique donc le caractère impur de l’urine humaine.

• Le vomi qui passe à un autre état que celui de nourriture.

27/ Quels sont les deux avis concernant l’élimination d’une impureté sur le vêtement ou le corps, pour la personne qui prie, ainsi que dans la place où elle effectue cette prière ?

• Son élimination fait partie des sunnas de la prière (as-salât).

• Elle est obligatoire dès qu’on se rappelle cette impureté et qu’on peut l’éliminer.

L’école malékite considère cette élimination obligatoire, la seule divergence concernant le fait pour la personne qui a prié dans un de ces états à recommencer ou non sa prière, selon qu’on considère cette élimination comme condition ou non de la (validité de la) prière.

28/ L’impureté est éliminée de trois façons. Quelles sont-elles ?

Le lavage, la madéfaction en passant la main dessus, l’aspersion (à l’aide de la main ou des doigts mouillés).

29/ Quand utiliser chacune de ces trois méthodes pour l ‘élimination de l’impureté ?

L’aspersion concerne le vêtement dont on doute de l’impureté.

La madéfaction en passant la main dessus est utilisée pour ce qui se détériore en cas de lavage, tels l’épée, les sandales ou les chaussures.

Le lavage est pratiqué en dehors des cas précédents.

30/ Quel caractère prend l’eau qui a servi au lavage de l’impureté ?

Si elle s’altère, elle est alors impure, que cette altération concerne le goût, la couleur ou l’odeur.

31/ Quels sont les huit vêtements que la personne n’est tenue de laver que s’ils sont largement souillés ?

• Le vêtement touché par le sang des puces.
• Le vêtement de la nourrice.
• Le vêtement de l’énurétique (incontinent urinaire).
• Le vêtement de qui souffre d’hémorroïdes.
• Le vêtement de celui dont la blessure saigne.
• Le vêtement de qui souffre d’une plaie ulcéreuse.
• Le vêtement du combattant demeurant à cheval, pendant le djihad.
• Le vêtement de celui dont le gagne-pain consiste à voyager avec des bêtes.

32/ Que doit faire la personne responsable (moukallaf), certaine de l’impureté d’une chose mais qui a un doute sur le fait de savoir si cette impureté a atteint son vêtement ou non ?

Elle doit asperger ce vêtement avec sa main mouillée.

33/ Que doit faire la personne responsable certaine qu’une impureté a atteint une chose mais qui ne sait si cette chose qui l’atteint a elle-même le caractère d’impureté ?

L’avis le plus reconnu est que l’aspersion n’est pas exigée.

34/ Que doit faire la personne responsable qui doute que l’impureté a atteint une chose et qui ne sait si cette chose qui l’atteint a elle-même le caractère d’impureté ?

L’aspersion n’est pas exigée, car le doute s’est formé à deux points de vue, ce qui le rend faible.

35/ Qu’en est-il lorsqu’il y a confusion entre ce qui contient une eau pure et purifiante et ce qui contient une impureté ?

la personne doit faire ses ablutions et sa prière du nombre (connu) de contenants entachés d’impureté auquel on ajoute un récipient. Par exemple, si les récipients sont au nombre de cinq et que deux parmi ceux-ci sont entachés d’impureté, la personne fera ses ablutions à partir de trois d’entre les récipients et fera une prière pour chaque ablution rituelle. Si ceux entachés d’impureté sont au nombre de trois, elle fera les ablutions à partir de quatre d’entre eux et fera une prière pour chacune des ablutions. De même que si les impurs sont au nombre de quatre, elle fera les ablutions à partir des cinq et priera de même.

36/ La confusion dans les récipients présente deux formes. Quelles sont-elles ?

• L eau pure se confond avec ce qui a été entaché d’impureté :

C’est le cas où une impureté en grande quantité tombe dans un récipient et l’altère. Cependant, une altération apparaît dans tous les récipients et on ne sait si celle-ci n’est pas due probablement au fond du récipient ou à ce qui lui est intimement lié [12]; c’est le cas aussi lorsque les récipients présentent une altération identique, mais certains du fait d’un élément pur qui n’enlève pas à l’eau son caractère purificatoire, et certains du faitd’un élément impur; c’est aussi le cas où l’eau est en faible quantité et qu’une impureté s’y mêle qui ne l’altère pas, en tenant compte de l’avis qui considère une telle eau comme souillée.

• Ce qui est pur se confond avec ce qui est impur :

C’est le cas où il y a confusion entre l’eau et une urine inodore conforme à la qualité de l’eau.

37/ Quelle surface de sang, de pus ou de sanie est tolérée et n’exige donc pas d’être lavée ?

La grandeur d’un dirham baghli [13].

38/ Pourquoi il y a une tolérance concernant les traces d’excréments et autres souillures que peut porter la mouche ?

Parce qu’on ne peut s’en prémunir.

39/ A partir de quand l’incontinence d’urine dispense du lavage ?

Lorsque cela touche constamment la personne, chaque jour, même une seule fois.

40/ Quand n’est-il pas exigé d’éliminer du vêtement ou du corps les traces de sang, de pus et de sanie que laissent les blessures et les abcès ?

Lorsqu’on n’effectue pas de pression ou de grattage sur ces derniers.

41/ Citez trois vêtements dans lesquels il est difficile de se prémunir des impuretés.

L’habit de la nourrice, de l’éboueur et du boucher.

42/ Qu’en est-il de l’habit de la nourrice, de l’éboueur et du boucher, lorsque l’impureté s y répand largement ?

Il est seulement recommandé de le laver.

43/ A quelle condition la dispense de lavage est tolérée lorsque la boue et l’eau mêlées d’impuretés atteignent le vêtement, sur la voie ?

Quand l’impureté n’est pas prédominante.

 

Notes :

[1] Coran, (33, 33)
[2] Coran, (3, 42)
[3] Coran, (25, 48)
[4] C’est l’état qui fait suite, notamment, au rapport sexuel, et qui nécessite le lavage de tout le corps.
[5] Sa couleur, son goût, son odeur.
[6] Il ne s’agit pas d’une énumération exhaustive, puisque la règle fondamentale pose que toute chose est pure sauf ce que la charia a précisé comme ne l’étant pas (et qui sera énuméré au paragraphe suivant). Ce sont des cas qui peuvent présenter une ambiguïté qui sont cités ici.
[7] Coran, (16, 80)
[8] Coran, (6, 145)
[9] Tel le sang qui apparaît sur les nerfs, la cervelle, la viande, ou lors de la cuisson de celle-ci, etc…
[10] Mélange de sang et de pus
[11] Coran, (6, 145)
[12] Telle la terre.
[13] Pièce de monnaie ancienne (équivalant à une pièce de 5 francs français)