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Falsification des Adhkar de l’Imam An Nawawi

 

~ Collection : les erreurs dans la ‘Aqida ~

 

 

 

Le Savant, le Juriste, le Sheykh al-Islam, le Wali vertueux et pieux d’Allah ta’alaa, l’Ascète, le Défenseur de la Sunnah, la Montagne de Science, connu comme le Second Imam Ash-Shafi’i, le rénovateur de l’Islam dans son temps, Le Moudjahid, le Hafidh du Hadith, Abou Zakariya Yahya ibn Sharaf, mieux connu sous le nom d’ « Imam An-Nawawi » a rapporté d’Al-‘Utbi (RA) l’histoire suivante :

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« Alors que j’étais assis près de la tombe du Prophète, un bédouin Arabe vint et dit : « Que la paix soit sur toi, Ô Messager d’Allah! J’ai entendu Allah dire : « Si, donc, ces gens-là qui se sont fait du tort à eux-mêmes s’étaient adressés à toi pour implorer le pardon d’Allâh, en sollicitant ton intercession, ils auraient sûrement trouvé auprès du Seigneur clémence et miséricorde. » [2] donc je viens vers toi demander pardon pour mon péché, cherchant ton intercession auprès de mon Seigneur. » Puis il commença à réciter de la poésie :

Ô meilleur de ceux dont les os sont enterrés dans la terre profonde,
Et dont le parfum a envahi les profondeurs
et dont la hauteur est devenus douce,
Puis-je être la rançon pour une tombe que tu habites,
Et dans laquelle se trouvent la pureté, la générosité et la munificence!

Puis il s’en alla, et alors que je dormais, je vis le Nabi (sallallâhou ‘alayhi wa sallam) dans mon sommeil. Il me dit : « Ya` Utbi, court après les Bédouins et donne-lui la bonne nouvelle que Allâh lui a pardonné. »

[Fin de citation]

Pour lire la version en ligne, cliquez ici

Les scans sont tirés de l’impression publiée à partir de Mu’asasah ‘Ulum Al-Qur’an (Beyrouth) et de Dar Al-Qiblah Lil-Thiqafat Al-Islamiyyah, Jeddah pages 284-285, avec la révision de Subay’ Hamzah Hakimi.

L’Imam An-Nawawi a placé ce récit sous le chapitre intitulé « Chapitre : En ce qui concerne la visite de la tombe de Rasulullah (‘alayhi salam) et de ses Souvenirs (dhikr) ».

Dans le livre d’al-Adhkar de l’Imam An-Nawawi publié par Dar al-Huda à al-Riyad en 1409/1989 et édité par `Abd al-Qadir al-Arna’ut de Damas, à la page 295, le chapitre-titre, « section sur la visite de la TOMBE du Messager d’Allah » a été remplacé par le titre, « section sur la visite de la MOSQUÉE du Messager d’Allah ». De plus, on observe la suppression de plusieurs lignes du début de la section et de sa fin ainsi que la suppression de l’histoire célèbre d’intercession d’al-`Utbi que l’imam an-Nawawi avait mentionné entièrement. Quand Al-Arna’ut fut interrogé à ce sujet, il répondit que les agents de Riyad étaient ceux qui avaient changé et altéré le texte. Un fac-similé de son propre rapport manuscrit à cet effet a été imprimé entièrement dans al-Minara de Shaykh Mahmud Mamduh (p.72-75). 

Commentaire :

Il est important de regarder de qui on prend sa religion car certaines personnes manquent de scrupule et n’hésitent pas à falsifier un ouvrage d’un grand Imam quand celui-ci ne va pas dans le sens de leur croyance, ce qui est malhonnête.

 

Notes :

[1] Dans Al-Adhkaar (الاذكار)
[2] Qour’an : 4:64

Le Mawlid an-Nabawi (Questions & réponses) [1]

par Sheykh Fakhruddin Owaisi [2]

 

Mawid

 

Q1: Quel est le jugement (hukm) concernant le Mawlid an-Nabi?

R1: Toute action que nous faisons peut être jugée par la Shariah comme étant dans l’une des cinq catégories suivantes :

-Fard (obligatoire)
-Mustahabb (recommandé)
-Mubah / Ja iz (simplement admissible)
-Makruh (Détestable)
-Haram (interdit)

Les Ulémas du passé et du présent, des quatre Madhabs (Hanafi, Shafi, Maliki et Hanbali) ont examiné la commémoration de la naissance du Prophète ﷺ comme étant Mubah (admissible) car il n’y a aucune preuve dans la Shariah qui interdise un tel événement. En fait, il existe des preuves qui soutiennent effectivement la commémoration de la noble naissance. Par exemple : -Allâh dit dans le Coran : « Dis : [Ceci provient] de la Grâce d’Allah et de Sa miséricorde; Voilà de quoi ils devraient se réjouir. » [3] Il n’y a pas de plus grande grâce donnée à la Création que le Saint Prophète ﷺ.- Le Coran nous narre les histoires des naissances des prophètes Isa, Musa et Yahya (‘alayhis-salam) d’une manière honorable. En tant que plus grand des prophètes, la naissance de Nabi Muhammad ﷺ est encore plus digne d’une telle attention.- L’imam al-Bukhari (Rahimullâh) raconte que lorsque le Prophète ﷺ est né, son oncle, l’incroyant Abou Lahab a libéré la jeune fille esclave Thuwaybah qui lui a amené la bonne nouvelle en lui faisant un geste de son doigt. Quand Abou Lahab est décédé, son frère Sayyidina al-Abbas (radiya Allâhu ‘anhu) l’a vu en rêve et lui a demandé sa condition. Il répondit : « Je subis une châtiment sévère, mais mon châtiment est diminué chaque lundi, car je suis autorisé à absorber un peu d’eau venant du doigt avec lequel j’ai libéré Thuwaybah. »

Il est également rapporté par l’Imam Muslim (Rahimullâh) que le Prophète ﷺ jeûnait tous les lundi. Lorsqu’on lui demandait pourquoi, il ﷺ répondait : « C’est le jour où je suis né. » C’est pourquoi de nombreux savants ont été très favorables au Mawlid.

Par exemple, le grand savant Shafiite du 9eme siècle, l’imam Jalaluddin as-Suyuti (Rahimullâh), qui a écrit dans son Al-Hawi lil Fatawi : « Commémorer le Mawlid, consiste essentiellement à rassembler les gens, réciter des parties du Coran, raconter des histoires sur la naissance du Prophète ﷺ et sur les signes qui accompagnaient cette naissance, à servir de la nourriture, et par la suite partir, est une des bonnes innovations; et celui qui la pratique est récompensé, parce que cela implique la vénération du statut du Prophète ﷺ  et l’expression de la joie pour son honorable naissance. Cependant, tout comme commémorer le Mawlid ne peut pas être considéré comme Haram, il ne doit également pas être considéré comme Fard (obligatoire). Il faut comprendre que c’est tout simplement une pratique bénéfique qui n’est cependant pas obligatoire. Notez aussi, qu’alors que la commémoration du Mawlid elle-même est seulement Mubah (permise), la plupart des actions qui y sont effectuées sont Mustahabb (recommandées) telles que la récitation de Salawat, rassembler les musulmans, discuter de la vie du Prophète ﷺ, nourrir les affamés, etc. Les gens seront sans aucun doute récompensés pour ces actions. Wa Llahu A’lam. »


Q2: Est ce que commémorer le Mawlid an-Nabi est une bid’ah (une innovation)?

R2: La bid’ah renvoit à des croyances et des pratiques qui sont apparues après l’ère du Saint Prophète ﷺ. D’une manière générale, les « bida’as » sont acceptables ou inacceptables, selon si oui ou non elles suivent les principes généraux et l’esprit du Coran et de la Sunnah.Compte tenu de cela, elles seront classées selon les cinq jugements de la Shariah mentionnés plus haut. Par conséquent, certaines bid’ahs peuvent être obligatoires telles que l’écriture de livres sur la religion et le regroupement du Coran et des ahadith sous forme de livre. Certaines peuvent être recommandées, telles que la traduction du Coran, la prière de Tarawih en assemblée et la deuxième adhan pour la prière de Jumu’ah. Certaines bid’ahs peuvent simplement être permises comme la réalisation de la prière de l’Aid dans les mosquées, les programmes de Qira’ah, les compétitions coraniques et la commémoration du Mawlid comme indiquée précédemment. Selon l’intention et les résultats, ces bid’ahs autorisées peuvent même devenir recommandées.Des innovations détestables seraient d’avoir le Saint Coran sur un téléphone portable, comme l’ont dit certains Ulémas. les bid’ahs interdites sont des croyances et des pratiques innovées qui sont en violation flagrante des principes et décisions agréés de la Shariah.

Le hadith qui stipule que chaque bid’ah est un égarement se réfère à cette dernière catégorie de bid’ah seulement comme expliqué par l’autorité du hadith l’Imam an-Nawawi (Rahimullâh) dans son commentaire du Sahih de l’imam Muslim [4] : « Ce que l’on entend par là, ce sont de nouvelles questions qui ne sont pas validées par le Shariah. Cela; et seulement cela; est ce que l’on entend par des innovations (blâmables) ».


Q3: Quel est le jugement sur le fait de se lever pour réciter des « Salawat » (Salutations) et des « Salaam » (salutations de paix) sur le Prophète (salla Allâhou ‘alayhi wa sallam)?

R3: Cela est permis si cela est fait avec l’intention de respecter le Prophète ﷺ, et sans la conviction que c’est obligatoire. Le Coran nous a ordonné de présenter le Salam au Prophète ﷺ d’une manière respectueuse comme sous-entendu dans le verset « Wa Sallimu Taslima »« …et adressez lui vos salutations. » [5] En outre, il est permis en l’Islam de se lever pour saluer une personne honorable et bien-aimée. Le Prophète ﷺ avait l’habitude de se lever pour saluer beaucoup de gens, y compris sa fille bien-aimée Sayyidah Fatimah Zahra (radiya Allâhu’ anha).L’imam al-Bukhari rapporte qu’une fois, le Prophète ﷺ était assis dans la mosquée et vit un enterrement qui passait par là. Alors il se leva immédiatement à l’égard de celui-ci. On lui dit par la suite que c’était en fait l’enterrement d’un Juif. Il ﷺ répondit alors : « C’est tout de même une âme. » Les ‘Ulama ont également jugé admissible de se lever pour un hymne national.Cela a été depuis des siècles la coutume dans de nombreux pays musulmans de se lever lors de la récitation des Salawat et Salam sur le Prophète ﷺ, surtout lorsque l’on entend la nouvelle de sa naissance, de manière à afficher l’amour, la gratitude et le respect. Cette pratique a été saluée par les Ulama des quatre madhhabs (écoles).

Le Mufti du madhhab Shafiite de Medine, al-Imam al-Sayyid Ja’far al-Barzanji (Rahimullâh) a écrit dans son Mawlid que : « Les érudits à la réputation et aux connaissances élevées ont recommandé la pratique consistant à se tenir debout à la mention de la naissance du Prophète ﷺ. Quelle bonne nouvelle pour celui dont le but et la résolution est d’honorer le Prophète ﷺ ». Ceci; il l’a écrit, à Médine, il y a quatre siècles, et il a fait référence aux savant d’avant son époque.Les Salawat peuvent être récitées dans toutes les positions: assis comme dans le Jalsah (position assise) dans la Salah, ou debout comme dans la Salat-ul-Janazah ou même lorsque l’on est couché.En outre, c’est un commandement général de la Shariah d’afficher toutes sortes de marques d’amour, d’honneurs et de vénérations au Prophète ﷺ [6], tant que cela n’implique pas une quelconque action interdite. Wa Llâhu A’lam.


Q4: Est-il possible pour le Prophète ﷺ d’assister à une assemblée pour le Mawlid ?

R4: Le corps béni du Prophète ﷺ est enterré à Médine. Mais son âme, comme les âmes de tous les Prophètes et des croyants pieux, est libre de se promener dans le Royaume d’Allâh pour participer aux assemblées bénies. La preuve en est ce qui c’est passé lors de la Nuit du Mi’raj quand tous les prophètes réunis à al-Qods se sont rencontré et ont prié derrière notre Prophète ﷺ. Beaucoup d’entre eux l’ont rencontré à nouveau dans les Cieux.

Ibn al-Qayyim (Rahimullâh) mentionne dans son Kitab al-Ruh que le célèbre compagnon Sayyidna Salman al-Farisi (radiya Allâhu ‘anhu) a dit : « Les âmes des croyants sont dans une cloison de la terre (visible), elles vont partout où elles veulent. » Il cite aussi le grand Imam Malik (Rahimullâh) disant :« J’ai été informé que l’âme est libre, elle va partout où elle veut. » Ce qui précède a également été confirmée par les grands érudits classiques tels que l’imam as-Suyuti et l’imam Ibn Hajar al-Haytami dans leur Fatawa. Cependant, la personne qui ressent la présence spirituelle du Prophète ﷺ lors d’une quelconque assemblée devrait normalement garder une telle choses pour elle-même. En général ceci est une question liée à l’invisible et il est préférable de ne pas approfondir la question inutilement…


Notes du traducteur :

[1] Extrait d’un texte du Shaykh Fakhruddin al-Owaisi at-Tijani (hafidhullah) et traduit depuis l’anglais avec sa permission. 
[2] Lire sa biographie ici : http://ahad.blogvie.com/category/imam-fakhruddin-owaisi/
[3] Sourate Yunus; verset 58
[4] Imam an-Nawawi dans son commentaire du Sahih de l’imam Muslim, Volume 6, p154
[5] Sourate 33; verset 56
[6] Coran Sourate 7, verset157 ; Sourate 33, verset 56, entre autres…

Sur le même sujet :

L’avis des savants sur le Mawlid an-Nabawi
La persmission de fêter le naissance du Prophète [al-Mawlid]

Des vidéos à visionner sur le sujet du Mawlid :

Le Mawlid – Cheykh Hamza Yusuf
Sheikh Asrar Rachid Les preuves du mawlid an nabawi
Le jugement sur la célébration du mawlid an nabawi (naissance du prophète) Cheikh Mustapha Benhamza
Bensalam Bahisham: la règle sur la célébration par le rappel du Mawlid An Nabawi
Cheikh Al Bouti – Début de Rabi3 al-awal et la naissance du Prophète Mohamed (mawlid)
Al-Mawlid an-Nabawi – Sheykh Muhammad al-Yaqoubi (FR)

La permission de fêter la naissance du Prophète
[al-Mawlid]

 


Mawlid

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Ce Hadith est l’une des preuves les plus fragantes qu’il est permis de se réjouir de la naissance du Prophète Muhammad ﷺ et de se réunir pour cela. Il est authentique et rapporté par : 1. Sunan an-Nasa’i, Vol. 6, Livre 49, Hadith 5428 2. Sahih Muslim, Livre 40, Hadith 2701 3. Jaami’ Tirmidhi, Hadith 3326 4. Musnad Imam Ahmad, Hadith 16488 5. Sahih Ibn Hibban, Hadith 820 6. Musnad Abi Ya’la, Hadith 7331 7. Musannaf Ibn Abi Shayba, Hadith 28894 8. Tabarani, Mu’jam al-Kabeer, Hadith 16079 9. An-Nawawî, Riyad as-Salihin, Livre 16, Hadith 1450

 

As-salamou ‘alaykoum,

Une fois de plus, le mois de Rabi al-Awwal a vu le lancement de campagnes ayant pour but de convaincre les gens qui fréquentent les réunions connues sous le nom de « Mawlid » de ne pas s’y rendre. Ce que j’ai trouvé inquiétant, c’est la diffusion d’informations trompeuses propagées par des personnes qui ne semblent pas être en mesure de garder leur calme sur ce sujet et qui copient/collent aveuglément des articles allant contre le Mawlid, sans même vérifier l’exactitude de ce qu’ils diffusent.

Le Hadith posté ci-dessus (tiré des Sunan d’an-Nasaï) est l’une des plus évidentes preuves de la validité du Mawlid. Il montre clairement que les compagnons se rassemblaient pour remercier Allâh (le Très-Haut) et Lui rendre grâce pour les avoir bénis en leur envoyant le Prophète ﷺ. Les assemblées du Mawlid ne sont-elles pas ce qui est décrit dans le Hadith?

J’ai plus à dire sur ce sujet mais faute de temps, je vais me contenter des points suivants, qui résument des discussions plus détaillées :

1. Définition des rassemblements du Mawlid : Ce n’est pas un rassemblement d’anniversaire comme on l’entend au sens occidental classique du terme (gâteaux, bougies, mixité, cadeaux, musique…), mais plutôt un rassemblement durant lequel est mentionnée la Sirah du Messager d’Allâh ﷺ incluant une mention de sa naissance bénie. Ces rassemblements contiennent habituellement de la récitation de Qour’an et des Qasaïds (chants). La grande majorité de ces rassemblements se sont tenus tout au long de l’histoire jusqu’à aujourd’hui sans qu’aucun acte haram ni soit mêlé.

2. Le Mawlid est une question de Fiqh (Jurisprudence) et non de ‘Aqidah (Croyance) : en tant que tel, le sujet du Mawlid a été traité par les érudits Musulmans du passé, lesquels ont, dans une grande majorité, émis des fatwas (avis) stipulant qu’il est licite et recommandé. Parmi ces géants de l’érudition Islamique, ont trouve al-Hafiz Ibn Hajar, l’Imam as-Suyuti, Ibn ‘Abidin et de nombreux autres, dont Shah ‘Abd al-Aziz al-Dihlawi. Étant donné qu’il s’agit d’une question de Fiqh à propos de laquelle les oulémas traditionnels ont donné la fatwa, il n’est par conséquent pas permis de condamner ceux qui assistent à ces rassemblements alors qu’aucune pratique illégale ne s’y déroule. J’ai été très étonné de lire sur un site en langue arabe un auteur revendiquer audacieusement que la licéité du Mawlid n’était qu’une position minoritaire au sein de l’érudition Musulmane et que la majorité le jugeait comme interdit ?!? (L’auteur serait-il passé accidentellement à côté des innombrables avis qui autorisent/recommandent le Mawlid à travers les siècles?). Ceux qui en doutent encore peuvent se faire idée en lisant l’article suivant : L’avis des savants sur la commémoration de la naissance du Prophète Muhammad [al-Mawlid].

3. Deux approches : Les savants Musulmans ont deux approches pour argumenter en faveur de l’autorisation/permission des rassemblements de Mawlid.

     a) : Les assemblées de Mawlid existaient à l’époque des Salafs (Pieux Prédécesseurs, mais n’étaient pas connues sous ce nom (voir la Fatwa de Sheykh Abd al-Hayy al-Luknawi et le Hadith posté ci-dessus).

     b) : Les assemblées de Mawlid dans cette forme exacte n’existaient pas au temps des Salafs mais leur base est présente dans la Shari’ah, ce qui leur permet d’exister, et aussi de ne pas être considérées comme une mauvaise innovation. (C’est l’approche de Hafiz Ibn Hajar et de l’imam as-Suyuti).

4. Tout est dans le nom : Si le nom d’assemblées de Mawlid (ou fête d’anniversaire) était remplacé par « Leçon de Sirah » durant laquelle quelques Qasaid sont également chantées, qui pourrait encore trouver cela problématique? En effet, si vous étiez amené à inviter les détracteurs à un tel événement, ils ne remarqueraient probablement même pas qu’ils seraient en train de participer à un Mawlid. J’ai pu constater que c’est l’approche qui est utilisée à Madinah al-Munawwarah où à l’extérieur du lieu où se déroule un Mawlid hebdomadaire bien connu, une pancarte indique « Majlis as-Sirah an-Nabawiyyah ».

5. Mawlid quotidien : Les Mawlids se déroulent (aussi) en dehors du mois de Rabi al-Awwal et des savants du passé ont déclaré qu’ils célébraient chez eux, chaque soir, la naissance du Messager d’Allâh ﷺ. Comme d’autres cours, les rassemblements de Mawlid se déroulent à peu près une fois par semaine, en raison de la disponibilité des gens et de l’incapacité à y assister tous les jours. Ainsi, soutenir qu’ils ne se déroulent que dans Rabi al-Awwal n’est pas correct et trompeur.

6. L’ignorance : Couper et coller de longs articles sur la bida’a et répéter en boucle l’argument vicié « Est-ce que le Prophète ﷺ a participé à des assemblées de Mawlid? » trahit une grande ignorance de ce qu’est la Sunnah. À ces gens, nous posons la question suivante : Considérez-vous les mots et l’approbation implicite du Prophète ﷺ comme constitutive de la Sunnah? Si oui, pourquoi avez-vous uniquement mentionné des actions ? Si vous êtes d’accord avec nous sur le fait que les paroles prophétiques et l’approbation tacite font partie de la Sunnah, alors comment pouvez-vous prétendre qu’organiser des rassemblements durant lesquels sont lus la Sirah et des Qasaïd, peuvent ne pas être approuvés par la Sunnah?

Remarque : L’analyse du Hadith posté ci-dessus [1] a été effectuée avec pertinence par Sheykh Abdullâh al-Hussaini al-Hashimi de La Mecque, dans son travail sur le Mawlid, qu’Allâh (le Très-Haut) le récompense abondamment. [2]

Ô Allâh, envoie Tes bénédictions et Ta paix sur la lumière qui se manifeste dans ce mois.

Wassalaam.


Notes :

[1] Il a été rapporté de Abou Sa’eed Al-Khudri qu’il a dit : « Mu’awiyah, (qu’Allâh soit satisfait de lui) a dit : « Le Messager d’Allâh ﷺ arriva vers un cercle – (formé par ses compagnons) – et dit : « Que faites-vous donc? » Ils dirent : « Nous sommes réunis pour prier Allâh et le louer pour nous avoir guidés vers Sa religion et nous avoir bénis par ta personne ». Il répondit : « Je vous demande, par Allâh, est-ce la seule raison? » Ils répondirent : « Par Allâh, nous ne nous sommes pas réunis pour une autre raison ». Il dit alors : « Je ne vous demande pas de prêter serment par soupçon, mais plutôt parce que Jibril est venu à moi et m’a dit que Allâh, le Puissant et Sublime, vous vante auprès des anges. » (An-Nasaï – Chapitre 37 – Sahih)

[2] Texte basé sur un article de daralhadith.org.uk, lu et approuvé par Sheykh Musa Furber.


Des vidéos à visionner sur le sujet du Mawlid :

Le Mawlid – Cheykh Hamza Yusuf
Sheikh Asrar Rachid Les preuves du mawlid an nabawi
Le jugement sur la célébration du mawlid an nabawi (naissance du prophète) Cheikh Mustapha Benhamza
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Cheikh Al Bouti – Début de Rabi3 al-awal et la naissance du Prophète Mohamed (mawlid)
Al-Mawlid an-Nabawi – Sheykh Muhammad al-Yaqoubi (FR)

Les caricatures et offenses visant l’Islam et son Prophète

Par Sheykh Abd Allâh bin Bayyah

 

Muhammad

 

 

Comment l’infâme peut-il bloquer la lumière du soleil, ou comment le ruisseau putride peut-il polluer l’eau limpide de la vie? Les chiens enragés aboient à la lune, mais la caravane passe. Ils sont les ennemis de la paix, les ennemis de la prospérité, les ennemis de l’humanité.

Tes détracteurs faisaient allusion à quelqu’un d’autre, un produit de leur vile imagination. Ces gens ne méritent pas d’être mentionnés par leur nLes jours et les nuits passent, tout comme défilent les siècles et les générations successives. Ta lumière brille toujours et le parfum de ton souvenir pénètre toute chose, ta cascade coule à travers, en douceur et ton appel à l’humanité reste intemporel et universel : « Ô hommes! Craignez votre Seigneur qui vous a créés d’un seul être » (Qour’an).om, et nous ne nous soucions pas parler avec eux. Au contraire, nous nous adressons aux gens doués de raison et de compréhension. Nous nous adressons aux croyants, et nous nous adressons aux Musulmans, avec ces trois pensées :

1) Pour les gens doués de raison et de compréhension : Nous demandons à ce que chacun réfléchisse sur les multiples conséquences que les provocation d’un petit groupe de gens qui ne désirent et ne recherchent ni la paix ni la fraternité entre les membres de l’humanité, peuvent avoir alors qu’ils se permettent délibérément de heurter la sensibilité de plus d’un milliard de personnes.

Cela constitue une menace à la paix dans le monde sans qu’aucun avantage tangible ne soit réalisé. N’est-il pas nécessaire dans le monde d’aujourd’hui que les Nations Unies adoptent une résolution criminalisant l’irrévérence envers les symboles religieux? Nous demandons à toutes les autorités religieuses et politiques, ainsi qu’aux personnes douées de raison de se rassembler pour mettre un terme à cette absurdité qui ne profite à personne.

2) Pour les Musulmans du monde : Exprimer l’indignation face à la calomnie visant Allâh ou le Prophète Muhammad (salallahou ‘alayhi wassalaam) est un droit moral, car la foi ne peut être dénuée de sentiments et impassible face à la provocation. Aimer le Prophète Muhammad plus que nos richesses, plus que nos ceux que nous chérissons et même plus encore que nous-mêmes fait partie de notre Foi. Il fait aussi partie de notre amour complet pour lui que nous suivions les commandements d’Allâh, en particulier lorsqu’Il dit : « Et que la haine pour un peuple ne vous incite pas à être injuste. Pratiquez l’équité : cela est plus proche de la piété » et « Aucune âme ne porte les péchés d’un autre âme » et « Quiconque tue un être humain non convaincu de meurtre ou de sédition sur la Terre est considéré comme le meurtrier de l’humanité tout entière » (Qour’an). Par conséquent, nous vous supplions de n’être la cause d’aucune violence, qu’il s’agisse de délégations étrangères ou autre. Vous ne devez pas détruire des biens ou bafouer les valeurs et principes que vous défendez et chérissez tant. Attaquer des innocents ou tuer des diplomates ou des ambassadeurs étrangers, enfreint l’ordre politique, mais enfreint avant tout les principes moraux et religieux. Il est important de ne pas oublier que le Prophète Muhammad a fait l’éloge de ceux qui font preuve de retenue plutôt que de céder à la colère. Vous devez empêcher ces individus qui agissent de manière imprudente de commettre ces actions qui sont déraisonnables et immorales. Nous demandons à la jeunesse Musulmane d’être disciplinée, en paroles et en actes, et à ce qu’elle agisse de manière appropriée.

Nous appelons les autorités religieuses Musulmanes, les gouvernements, les dirigeants communautaires et les dirigeants d’association à élaborer une stratégie pour faire face à l’avenir à de telles situations. Ces situations se reproduiront probablement, il est donc important de gérer le conflit en amont. Nous appelons les assemblées qui vont effectuer la prière du Vendredi à prier et à chercher les bénédictions sur le Prophète Muhammad et à informer la communauté internationale sur la gravité de la situation.

3) Pour nos voisins occidentaux : Notre Seigneur nous enjoint à respecter et à traiter équitablement nos voisins, sans distinction de race ou d’appartenance religieuse. Jésus (sur lui la Paix) a également parlé de l’amour à donner à son prochain. Nous resterons toujours voisins. Aucune personne raisonnable ne peut conclure qu’il serait possible que l’un ou l’autre d’entre nous disparaisse de la surface de la Terre. Par conséquent, pourquoi ne pas coopérer à l’établissement de bonnes relations de voisinage dans le but de créer un espace pour la liberté et la prospérité mutuelles?

Nous sommes extrêmement préoccupés par cette petite minorité active dans vos pays qui cherchent à perpétuer une situation de conflit et de guerre.

Nous estimons que de tels objectifs ne servent pas l’intérêt général. Par conséquent, nous espérons que vous réviserez votre position et rendrez illégal le dénigrement des symboles religieux, car de telles provocations ne servent pas les principes de la liberté d’expression, principes que vous comme nous cherchons à maintenir.

Sheykh Abd Allâh bin Bayyah

Vice-président de l’Union internationale des savants Musulmans (IMUS)
Président du Centre Mondial pour le Renouveau et l’Orientation
Professeur de Jurisprudence Islamique à l’Université du Roi Abdul-Aziz à Jeddah

 

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Extrait d’Al-Chamael al-Mohammadiya d’Al-Hâfizh At-Tirmidhî 

 

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– D’après ‘Omar ben al-Khattab : « Le Messager d’Allâh (salallahou ‘alayhi wassalaam) a dit : – N’exagérez pas mon éloge comme ont exagéré les chrétiens à propos du fils de Marie. Je ne suis qu’un adorateur (‘abd). Ainsi, dites « l’adorateur d’Allâh et son Prophète ». »

– D’après Anas ben Mâlik, une femme vint trouver le Prophète et lui dit : « J’ai besoin de toi en particulier pour une affaire qui m’occupe. Il lui répondit : – Quelle que soit la voie de Médine où tu voudras t’asseoir pour cela, je m’y trouverai. »

– Anas ben Mâlik a dit : « Le Messager d’Allâh visitait les malades, assistait aux funérailles, montait sur l’âne et répondait à l’invitation de l’esclave. Le jour de Bani Qoreyzha, il montait un âne dont la rêne était une corde de fibre de palmier et dont le bât était aussi de la même fibre. »

– D’après Anas ben Mâlik : « On invitait le Prophète pour manger du pain d’orge et du beurre (ou de l’huile), rance, et il venait. Il avait une cotte de mailles gagée chez un juif et ne trouva point de quoi la récupérer jusqu’à ce qu’il mourut. »

– Anas ben Mâlik a dit : « Le Messager d’Allâh alla au hadj sur une selle de chameau usée, recouverte d’une couverture de valant pas quatre dirhams. Il dit : – Ô mon Dieu ! Fais qu’il soit un pèlerinage dans lequel je ne recherche aucunement le regard élogieux d’autrui ni la renommée ! »

– D’après Anas, il n’y avait guère de personne qu’ils aimaient plus que l’Envoyé d’Allâh. Anas ajoute : « Lorsqu’ils le voyaient, ils ne se levaient pas, parce qu’ils savaient qu’il détestait cela. »

– Al-Hassah ben ‘Ali a relaté : « J’ai demandé à mon oncle maternel, Hind ben ‘Abi Hala qui savait fort bien décrire, ce qu’il en était des traits du Messager d’Allâh. Je souhaitais vivement qu’il m’en décrive une part. Il répondit :

– L’Envoyé d’Allâh était imposant et révéré. Son visage rayonnait comme brille la pleine lune… [Et il cita le hadith (le décrivant) en entier].

Al-Hassan ajoute : Je m’abstins d’en parler à (mon frère) Al-Houseyn un certain temps, puis lui rapportais ce hadith. Or, il m’avait déjà devancé dans sa connaissance et avait déjà posé (à mon oncle) la question que je lui avais moi-même posée. Je sus de même qu’il avait demandé à son père (‘Ali ben Abi Tâlib) comment il était (le Prophète), quand il entrait dans sa maison et quand il en sortait, et qu’elle était sa conduite en général : et de fait, il ne délaissait rien quant à sa description.

Ainsi, Al-Houseyn déclara : – J’ai demandé à mon père comment était le Messager d’Allâh lorsqu’il entrait dans sa maison.

Il répondit :

– Lorsqu’il entrait à son domicile, il partageait cette présence en trois : une partie pour Allâh, une partie pour sa famille et une partie pour lui-même qu’il repartageait aussi avec les gens, auquel cas, il faisait bénéficier l’ensemble de ceux-ci en répondant à ceux qui venaient le trouver en particulier, ne négligeant rien pour eux. Dans cette partie consacrée à la communauté, il faisait précéder les gens de mérite, après la permission qu’il donnait (d’entrer), et partageait cela selon le degré du mérite dans la religion. Parmi eux, se trouvaient en effet qui avait une requête, qui en avait deux ou qui en avait plusieurs. Ainsi,  il s’occupait d’eux et les occupait à ce qui leur était utile ainsi qu’à la communauté, dans ce qu’ils avaient demandé, et les informait de ce qui convenait pour eux.

Il disait : – Que ceux qui sont présents parmi vous informent ceux qui sont absents ! Transmettez-moi la requête de qui ne peut la faire parvenir. Celui, en effet, qui transmet à un dirigeant la requête de qui ne peut la faire parvenir, Allâh lui affermira ses pieds, le jour de la Résurrection.

Ainsi, on ne mentionnait auprès de lui que de telles choses et il n’acceptait de personne autre chose que cela.

Ils entraient auprès de lui en cherchant à apprendre et ne se séparaient qu’en ayant acquis ce qui est profitable ; ils repartaient ainsi tels des guides pour le bien.

Al-Houseyn ajouta : – Je lui demandai aussi comment il se comportait lorsqu’il sortait. Il (‘Ali ben Abi Tâlib) répondit :

– Le Messager d’Allâh se gardait de s’exprimer pour ce qui ne le concernait pas. Il se faisait aimer et ne faisait point fuir. Il honorait l’homme le plus marquant par sa noblesse auprès de son peuple et le nommait pour gouverner celui-ci. Il prenait garde des gens sans toutefois les priver de son air avenant et de son noble caractère. Il s’enquérait de la situation de Ses Compagnons et cherchait, en définitive, à savoir quel était l’état des gens.

Il louait ce qui est bien et l’affermissait et blâmait ce qui est détestable et le réduisait. Il était régulier, non inégal. Il n’était point inattentif, de peur qu’ils le furent eux-mêmes et se laissaient aller. Il répondait à toute situation.

Il ne se montrait point négligent ni dépassait le droit. Ceux qui étaient auprès de lui parmi les gens étaient les meilleurs.  Ceux qui avaient le plus de mérite pour lui étaient ceux dont le bon conseil était le plus répandu. Ceux dont le rang était pour lui le plus élevé étaient ceux faisaient preuve de la meilleure libéralité et du meilleur soutien.

Al-Houseyn ajoute aussi : – Je lui demandai ensuite comment il était lorsqu’il siégeait. Il répondit :

– Le Messager d’Allâh ne se levait et ne s’asseyait qu’en invoquant Allâh. Lorsqu’il se joignait à un groupe de personnes assises, il s’asseyait là où il y avait parvenait à une place et recommandait d’en faire de même. Il donnait de l’importance à chaque personne qui se trouvait assise en sa compagnie, chacune pensant que nul n’était plus sujet de sa considération qu’elle-même. Il patientait avec celui qui se tenait près de lui ou venait discuter avec lui d’une affaire jusqu’à ce que cette personne parte la première. Il ne répondait à la requête que par sa satisfaction ou par des paroles bienveillantes. Son obligeance et ses nobles caractères ont suffi à tous, au point qu’il devint pour eux un père et qu’ils furent tous, pour ce qui est du droit, égaux devant lui.
Son assemblée était celle de la science, de la pudeur, de la patience et de la confiance. On n’y élevait point la voix, on n’y portait pas atteinte à ce qui est inviolable et on n’en divulguait pas les écarts possibles. Ses assistants étaient semblables, n’y avaient plus de mérite que par la piété et faisaient preuve d’humilité. Ils y  honoraient ceux qui sont âgés, se montraient bienveillants pour les petits, donnaient la priorité à ceux qui sont dans le besoin et prenaient soin de l’étranger. »

– D’après Anas ben Mâlik : « L’Envoyé d’Allâh a dit : – Si on m’offrait un pied de mouton, je l’accepterais, et si on m’invitait à en manger, je répondrais à l’invitation. »

– Jâber (ben  ‘Abdâllah) a relaté : « Le Messager d’Allâh vint me rendre visite sans être monté sur une mule ni sur un cheval de bât. »

– Youssef, fils de ‘Abdâllah ben Salam [1], a dit : « L’Envoyé d’Allâh m’a appelé Yousef, m’a fait asseoir dans son giron et a passé sa main sur ma tête. »

– D’après Anas ben Mâlik : « Un tailleur invita le Messager d’Allâh. Il lui présenta du thérid [2] sur lequel il y avait de la courge. Le Prophète prenait celle-ci et l’aimait. »
Thâbet (al-Bennâni) déclare : « J’ai entendu Anas dire :
– Depuis, on ne m’a guère préparé un mets dans lequel on pouvait mettre de la courge qu’on ait mis celle-ci ».

– D’après ‘Amra, on demanda à ‘Aïcha ce que faisait le Prophète dans sa maison. Elle répondit : « Il était un homme comme les autres ; il nettoyait ses vêtements, trayait sa brebis et s’employait lui-même à son propre service. »

Notes :

[1] ‘Abdâllah ben Salam (m. à Médine, 43/663), savant israélite de la descendance de Joseph, adhéra à l’Islam lors de la venue du Prophète à Médine. Son fils Yousef mourut sous le califat d’Omar ben ‘Abdel ‘Aziz (99/717 à 101/720), (cf. al-Içaba d’Ibn Hajar).

[2] Plat à base de galette de pain découpée en morceaux, accompagnés de sauce et de viande.

Le turban vert et la couleur préférée du Prophète

Par Ustadh Abdullâh Anik Misra

Sheykh_Nazim

 

Question :

D’une part, je voudrais savoir qu’elle était la couleur préférée du Prophète Muhammad (salallâhou ‘alayhi wassalaam) et d’autre part pouvez-vous me dire si en Islam, porter un turban vert ou un couvre-chef vert est Sunnah?

Réponse :

Au nom d’Allâh, le Tout Clément, le Tout Miséricordieux,

As-salamou ‘alaykoum,

Merci pour votre question.

La couleur qui plaisait le plus au Prophète Muhammad était le vert, tandis que certains ont dit qu’il s’agissait du blanc. En ce qui concerne l’habillement, le Prophète a encouragé les hommes, dans de nombreux hadiths, à porter du blanc. Ainsi, selon la Sunnah, il est préférable de porter du blanc, ainsi que du noir et du vert. [1]

Tandis que le port du turban vert n’est pas une Sunnah explicite, porter des vêtements verts en général fait partie de la Sunnah, on peut donc porter un turban vert pour cette raison.

Il est important de noter que le Prophète lui-même portait différents types de vêtements provenant de différents endroits, de couleurs et de formes différentes et qu’il ne se limitait pas seulement à un style ou à une couleur, bien qu’il n’y ait rien de mal à ce qu’une personne fasse ce choix.

À propos du vert comme couleur préférée :

On rapporte qu’Anas ibn Malik a dit :

« La couleur préférée du Messager d’Allâh était le vert ». [2]

Bien que ce hadith soit faible dans sa chaîne, il est renforcé par une narration dans laquelle il est rapporté qu’Anas et un groupe de gens sortirent d’une parcelle de terre couverte de végétation. Quelqu’un s’exclama : « Qu’elle belle verdure! ». Par la suite, Anas dit : « Nous avions l’habitude de dire que la couleur préférée du Prophète était le vert ». [3]

La principale raison pour laquelle les savants citent cette préférence,  c’est que le vert sera la couleur principale des vêtements des gens au Paradis [4]. Il est également rapporté que le Prophète aimait à contempler la beauté de la verdure naturelle.

La vertu des vêtements blancs :

Le Prophète a dit : « Portez des vêtements blancs, car ce sont vos meilleurs habits et recouvrez-en vos morts ». [5]

Ceci n’en fait pas une obligation, mais c’est un encouragement fort et une Sunnah. Il s’agit de la meilleure couleur qu’un homme puisse porter. [6]

À partir de ce hadith, certains savants comme Ibn al-Qayyim ont déduit que la couleur préférée du Prophète était le blanc. [7]

Le turban vert : Est-il précisément une Sunnah?

Le turban vert n’est pas en soi une Sunnah spécifique, en ce que nous n’avons aucun rapport stipulant que le Prophète le portait. Cependant, porter des vêtements verts est de manière générale une Sunnah. [8]

Il est toutefois rapporté dans le Musannaf d’Ibn Abi Shayba, que certains Compagnons ont été vus portants des turbans de couleurs variées, dont un vert.

Al-Kattani cite l’Imam As-Suyuti qui a dit : « Ce turban vert n’est pas en soi une prescription issue de la Loi Sacrée, ni de la Sunnah et il n’était pas un vêtement spécifique dans les débuts de l’Islam. Il a commencé à être [une pratique distincte] en l’an 763 de l’Hégire par l’ordre du Sultan al-Ashraf Sha’ban ibn Hasan [pour ceux appartenant à la famille Prophétique, afin qu’ils puissent être distingués des autres, par respect] ».

Il cite ensuite al-Khadimi qui dit dans al-tariqa al-Muhammadiya : « Ce signe est une innovation permise ; on ne doit pas empêcher celui qui n’est pas un Sharif [ie. Sayyid, d’Ahl al Bayt] de le porter, et on ne doit pas ordonner à un Sharif qui le délaisse, de le porter … ». [9]

Ceci renvoie à la coutume de son pays. Aujourd’hui, celui qui choisit de porter un turban vert peut se baser sur les vertus de porter la couleur verte (qui est Sunnah), ou chercher à imiter ceux de la lignée Prophétique ou les gens de l’apprentissage spirituel qui le portent à notre époque.

Et Allâh est plus savant.

Wassallam,

Abdullah Anik Misra

Vérifié et approuvé par Sheykh Faraz Rabbani

Notes :

[1] Ibn Abidin, Radd al-Muhtar
[2] At-Tabarani, Mu’jam al-Awsat, al-Bazzar, Musnad

[3] Al-Bayhaqi, Shu’ab al-Iman

[4] « À ceux-là sont réservés les jardins d’Éden, où coulent des ruisseaux et où ils seront parés de bracelets d’or, vêtus d’habits verts de soie et de brocard, et accoudés sur des divans. Quelle belle récompense et quel magnifique séjour ! ».  Qour’an 18:31

[5] Abu Dawud, Ibn Majah et at-Tirmidhi dans une variante.
[6] Sayyid Ali Zada, Sharh Shir’atul l’Islam
[7] Ibn al-Qayyim, Zad al-Ma’ad
[8] Ibn Abideen, Radd al-Muhtar; shaykhie-Zada, Majma ‘al-Anhur
[9] Al-Kattani, Al-Di’amah fi Ahkam Sunna al-‘Imama

Les Prophètes sont-ils vivants dans leurs tombes ?

Par le Mufti Muhammad ibn Adam Al-Kawthari [1]

 

Prophetes_vie

 

Question :

Quelle croyance (‘Aqida) devrions-nous avoir à propos des gens qui sont morts? Certaines personnes disent que les Prophètes sont vivants dans leurs tombes, est-ce vrai ? Pouvez-vous s’il vous plaît me donner des preuves de cela.

Réponse :

Au nom d’Allâh, Le très Miséricordieux, le très Clément,

La croyance (‘Aqida) dominante parmi Ahl al-Sunna wa al-Jama’a, c’est que notre bien-aimé  Messager d’Allâh ﷺ et tous les autres Prophètes sont vivants dans leurs tombes.

Cette vie est physique et matérielle (dunyawiyyah) et pas seulement d’ordre spirituelle avec l’âme (barzakhiyyah), bien que celle-ci soit commune à toutes les personnes. Ils sont en général occupés par l’accomplissement de la Salat et par l’adoration d’Allâh (de leur propre choix et non par contrainte) et nous ne pouvons normalement pas les voir, ni les toucher.

Cette ‘Aqida à été celle des Musulmans Sunnites à travers les âges et de nombreux livres en Arabe ont été écrits sur ce sujet. Le grand Imam As-Suyuti a compilé tout un ouvrage sur ce sujet intitulé « Inba al-Azkiya bi Hayat al-Anbiya » (Informer les intelligents concernant la vie des Prophètes), dans lequel il cite de nombreuses preuves qui étayent cette croyance. De même, d’autres savants tels que les Imams al-Bayhaqi, Abd al-Wahhab al-Sha’rani et Ibn al-Qayyim dans son livre al-Ruh (L’âme) ont également écrits et rassemblés des preuves allant en ce sens.

Preuves que les Prophètes demeurent vivants dans leurs tombes :

Il y a de nombreuses preuves dans le Coran, les Hadith et les paroles des Prédécesseurs en ce qui concerne le fait que les Prophètes restent en vie après la mort. En voici quelques-unes :

1) Allâh le Très Haut a dit :

« (Ô Muhammad) Demande aux Messagers que Nous avons envoyés avant toi si Nous avons institué, en dehors du Miséricordieux, d’autres divinités dignes d’être adorées » [2]

De nombreux commentateurs (mufassirun) du Coran ont déclaré dans leurs exégèses respectives que la vie des Prophètes peut être prouvée à partir de ce verset. [3]

2) Allâh le Très Haut a dit :

« Ne dites pas de ceux qui sont tombés (martyrs) au service de Dieu qu’ils sont morts, car ils sont bien vivants, mais vous n’en avez pas conscience » [4]

En ce qui concerne ce verset, le grand expert du Hadith (Hafidh), l’Imam Ibn Hajar al-‘Asqalani  a dit dans Fath al-Bari son monumental commentaire de Sahih al-Bukhari :

« Lorsque la vie des martyrs est prouvée par le texte du Coran, alors ceci est aussi prouvé d’un point de vue analogique. Et les Prophètes sont supérieurs aux martyrs » [5]

3) Sayyiduna Anas ibn Malik rapporte : « Dans la nuit de Isra, le Messager d’Allâh  passa devant la tombe de Sayyidina Moussa (‘alayhi salam), et le trouva priant dans sa tombe » [6]

4) Anas ibn Malik rapporte que le Messager d’Allâh a dit : « Les prophètes sont vivants dans leurs tombes et ils prient » [7]

Ce Hadith a été authentifié par de nombreux savant du Hadiths tels que : Ibn Hajar, Al-Haythami, Ali Al-Qari, Al-Munawi, Al-Shawkani et d’autres.

5) Aws ibn Aws rapporte le Messager d’Allâha dit : « Le jour du vendredi compte parmi vos meilleurs jours. Multipliez donc les prières sur moi en ce jour, car vos prières me sont présentées. » Les Compagnons demandèrent : « Ô Prophète de Dieu, comment nos prières pourront t’être présentées quand tu seras devenu poussière ? » Le Prophète répondit : « Allâh a interdit à la terre de décomposer le corps des Prophètes. » [8]

6) Sayyidina Abu Huraira rapporte que le Messager d’Allâha dit : « Nul ne me salue sans que Allâh me rende mon âme afin que je lui retourne la salutation » [9]

7) Anas ibn Malik rapporte que le Messager d’Allâha dit : « Les Prophètes ne sont pas laissés dans leurs tombes plus de quarante nuits, mais ils prient auprès d’Allah jusqu’à ce que l’on souffle dans la Trompe (du Jour Dernier) » [10]     

En raison du fait qu’il existe beaucoup de récits sur la vie des Prophètes (dont seulement quelques-uns ont ici été reproduits à titre d’exemple), l’Imam as-Suyuti est d’avis que ces récits ont atteint le degré de « certitude » (tawatur). [11]

8) Le grand maître du Hadith, al-Hafidh Ibn Hajar al-‘Asqalani a dit : « La mort ne viendra jamais frapper le Messager béni d’Allâh dans sa tombe, plutôt, il restera en vie, en raison du fait que les Prophètes restent en vie dans leurs tombes » [12]

9) L’Imam as-Subki a dit : « Les Prophètes sont vivants dans leurs tombes, cela fait partie de nos croyances » [13]

10) Le grand juriste Hanafi, Allama Ibn Abidin a dit : « Les Prophètes sont vivants dans leurs tombes, comme cela est prouvé dans le Hadith » [14]

11) L’imam al-Shawkani (référence habituelle des Salafis) stipule : « Le Prophète est vivant dans sa tombe, comme cela a été établi dans le Hadith « Les Prophètes sont vivants dans leurs tombes » [15]

12) En outre, l’un des évènements majeurs qui prouvent cela, est l’évènement de Me’raj (Ascension du Prophète vers les cieux), où il a rencontré et conversé avec de nombreux Prophètes. Il fut leur imam dans une prière qu’ils accomplirent en congrégation dans Masjid al-Aqsa.

Les preuves du Coran citées ci-dessus, les Hadiths et les paroles des prédécesseurs (Salaf), tout cela suffit à prouver le fait que les Prophètes demeurent en vie dans leurs tombes après qu’ils aient quitté ce monde. Il existe de nombreuses autres preuves que nous n’avons pas mentionnées ici par soucis de ne pas rendre notre explication trop longue.

C’est pour cela que les savants Sunnites Traditionnels ont retenus cette ‘Aqida à travers les époques. Ce n’est que récemment que certaines personnes se sont opposées à cette opinion.

Pour plus de détails en Arabe sur ce sujet, on peut se référer à Al-Inba de l’Imam Suyuti et à Hayat al-Anbiya de l’Imam Al-Bayhaqi.

Et Allâh est plus Savant

[Mufti] Muhammad ibn Adam
Darul Iftaa, Leicester, UK

 

Notes :

[1] Lire ici la biographie du Mufti Muhammad ibn Adam Al-Kawthari
[2] Coran – Sourate al-Zukhruf, v45
[3] Voir Durr al-Manthur d’As-Suyuti, Ruh al-Ma’ani de al-Alusi et d’autres
[4] Coran – Sourate al-Baqarah, v154
[5] Fath al-Bari, 6 / 379
[6] Enregistré par l’Imam Mouslim dans son Sahih, et d’autres
[7] Enregistré par Al-Bayhaqi dans son « Hayat al-Anbiya » et Abu Ya’la dans son Musnad
[8] Enregistré par Abu Dawud, Nasa’i, Ibn Majah, Darami et d’autres, et authentifié par de nombreux savants comme Ibn al-Qayyim
[9] Musnad Ahmad, 2 / 527 et Abou Dawoud dans ses Sunan, 1 / 279.
[10] Sunan al-Bayhaqi
[11] le texte rapporté est dit « mutawâtir » ou « rapporté au tawâtur » quand la chaîne ininterrompue des rapporteurs est constituée, à chaque niveau, d’un nombre tel de personnes qu’il est impensable qu’elles aient pu faire une erreur.
[12] Fath al-Bari, 17/22
[13] Tabqat al-Shafi’iyya al-Kubra, 6 / 266
[14] Rasa’il d’Ibn Abidin, 2 / 203
[15] Nayl al-Awtar, 5 / 101

Quelle est la différence entre le Messager (Rassoul) et le Prophète (Nabi)?

Réponse par  Siddi Abdullâh Anik Misra

 

Nabi_Rassoul

 

 

Wa ‘alaikoum salam wa rahmatoullâhi barakatouhou,

Je vous remercie pour votre question.

Un Prophète (nabi), c’est quelqu’un qui a reçu la révélation d’Allâh le Très-Haut sous la forme d’instructions Divines; s’il lui est ordonné explicitement de transmettre et de propager ces instructions Divines à des personnes spécifiques, alors il est aussi appelé un Messager (rassoul), tandis que s’il ne lui est pas ordonné de transmettre un message spécifique, alors il reste simplement un Prophète (nabi). Ainsi, selon l’opinion la plus solide, chaque Messager est un Prophète, mais tout Prophète n’est pas [forcément] un Messager. [1]

Si pour le Prophète et le Messager les significations différent, cela provient d’une part de la différence dans la connotation des deux mots en arabe et d’autre part de la manière dont ces mots sont utilisés dans le Coran. Il existe également des opinions qui stipulent que les deux mots ont la même signification, ou que le Messager est plus général que le Prophète parce que les anges ont également été appelés Messagers, cependant, ces opinions ne sont pas les plus fortes. [2]

Puisse Allâh Ta’ala accorder paix et bénédictions sur le Sceau des Prophètes, Muhammad ibn Abdullâh, et sur tous Ses Prophètes et Messagers.

Wassalam,

Abdullâh Anik Misra

Réponse vérifiée et approuvée par Sheykh Faraz Rabbani

© Traduit avec l’autorisation de l’honorable sheykh Faraz Rabbani (qu’Allâh le récompense)

Notes :

[1] Voir dans Sharh Jawhara al-Tawhid, al-Sawi
[2] Voir dans Sharh `ala al-Jawhara, al-Bayjuri

Les miracles du Prophète Muhammad  [1]

 

Extrait d’Al-Mukhtasar al-kabîr fî sîrati r-Rasûl de l’imam Al-Kinânî

 

 

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Parmi eux, il y a le Coran qui rendit les éloquents impuissants et incapables de présenter une sourate qui lui soit semblable, même s’ils étaient soutenus par toutes les créatures; il y a la séparation de la lune en deux à La Mecque lorsque la tribu des Quraych lui demanda un signe ; il y a le jaillissement de l’eau d’entreses doigts purs, dont ont bu tous ceux qui étaient présents dans le campement, alors qu’ils étaient assoiffés, et qui ont tous fait leurs ablutions, et tout ceci à partir d’un petit vase étroit dans lequel il ne pouvait pas déplier sa noble main; l’effusion de l’eau de ses ablutions dans la source de Tabûk alors qu’elle était sèche et une autre fois dans le puits d’al-Hudaybiya, et ils jaillirent tous les deux d’eau.

Tous les hommes de l’armée burent de la source de Tabûk, alors qu’ils étaient un millier, jusqu’à ce qu’ils étanchèrent tous leur soif et elle coule encore jusqu’à aujourd’hui; mille quatre cent personnes burent de la source d’al-Hudaybiya jusqu’à ce qu’ils étanchèrent tous leur soif, alors qu’auparavant elle ne contenait pas d’eau; il donna à manger à l’armée, qui était constituée de neuf cents hommes, des dattes que la fille de Bachîr fils de Sa’d avait dans les mains; ils en mangèrent tous jusqu’à ce qu’ils furent rassasiés et il en resta. Il lança une poignée de terre aux mécréants qui furent aveuglés par celle-ci, et du Coran fut révélé à ce sujet à savoir, la parole d’Allah, soit-Il élevé :

« Et lorsque tu lanças (une poignée de terre) ce n’est pas toi qui lança, mais c’est Allah qui lança. » [Coran 8 : 17].

Lorsqu’on lui construisit la chaire, le tronc sur lequel il tenait ses sermons poussa des gémissements de tendresse envers lui au point où toutes les personnes présentes entendirent émaner de lui un son semblable à celui du chameau, alors il le serra contre lui puis il se tut. La patte de mouton empoisonnée lui parla pour l’informer qu’elle était empoisonnée; il informa de choses inconnues et il présagea que ‘Amâr serait tué par le groupe rebelle, que ‘Othmân serait atteint par une épreuve qui serait suivie du paradis et qu’ al-Hassan Ibnu ‘Alî, qu’Allah les agrée, serait un chef avec lequel Allah, Puissant et Grand, réconcilierait (entre) [2] deux grands groupes de Musulmans, et tout ceci se réalisa.

Il informa au sujet d’un homme qui combattit pour la cause d’Allah, Puissant et Grand, et il dit qu’il était parmi les gens de l’Enfer, et ceci se confirma, car cet homme s’était suicidé. Il informa du meurtre d’al-Aswad al-‘Ansî le menteur la nuit où il fut assassiné, alors qu’il se trouvait à San’a au Yémen, et il informa de son assassin.

Il informa de la mort de l’empereur d’Éthiopie, puis il se dirigea avec l’ensemble de ses compagnons vers le cimetière d’al-Baqi’ et ils prièrent pour lui, puis il apparut qu’il mourut ce même jour. Il sortit de chez lui, au milieu de cent personnes qui l’attendaient pour le tuer comme elles le prétendaient, puis il mit de la terre sur leur tête et elles ne le virent pas.

Le chameau se plaint à lui en la présence de ses compagnons et se rabaissa à lui. Il dit à un groupe de ses compagnons qui étaient réunis : « L’un d’entre vous ira en Enfer et sa molaire sera semblable à la montagne d’Uhud », ils moururent tous musulmans, excepté l’un d’entre eux qui avait apostasié, et ce dernier était ar-Rahâl al-Hanafî qui fut tué en tant qu’apostat avec Musaylima, qu’Allah les maudissent tous les deux, et il dit aux autres :

« Le dernier d’entre vous mourra dans le feu. » , et le dernier d’entre eux qui mourut tomba dans le feu, se brûla et mourut. Il appela deux arbres qui vinrent à lui tous les deux (réunis), puis il leur ordonna de se séparer.

Il informa qu’il allait tuer Ubay fils de Khalaf al- Jumhî, et le jour de la bataille d’Uhud il lui fit une éraflure par laquelle il mourut. Le jour de la bataille de Badr, il informa ses compagnons de la mort des chefs de la tribu des Quraych et il leur montra l’endroit où chacun d’entre eux allait mourir, l’un après l’autre, et aucun d’entre eux ne dépassa sa limite. La terre lui fut rassemblée et il en vit son Orient et son Occident. Il informa que sa communauté atteindrait ce qu’il lui fut rassemblé de la terre, et ceci eut lieu; leur pouvoir atteignit le début de l’Orient et arriva à la fin de l’Occident, mais ils ne s’étendirent pas beaucoup au sud et au Nord comme il en informa également.

Il essuya la mamelle de la brebis qui ne fut pas accouplée à un bélier et elle donna du lait en abondance.

L’oeil de Qatâda fils d’an-Nu’rnân se détacha [3] et tomba, puis avec sa noble main bénie il le remit à sa place, puis cet oeil fut le mieux portant, le meilleur et le plus précis des deux yeux. Ils entendaient les glorifications de la nourriture d’entre ses mains, et ses miracles sont trop nombreux pour être dénombrés.

 

Notes :

[1] Ces miracles ont tous été mentionnés et dans ce même ordre par Ibn Hazm p. 7; voir Ibn Sacd 1/]/12, Ibn Kathîr 6/74 et ‘Uyûnu l-‘athar 2/286.

[2] Ce qu’il y a entre parenthèses est un complément provenant d’Ibn Hazm et des autres sources.

[3] Le jour de la bataille d’Uhud, l’oeil de Qatâda fut touché, Ibn Hichâm 3/87 ; se détacha: c’est-à-dire qu’il sortit de son orbite et tomba.