° Principes du Tasawwuf
Source : Tariqa Muhammadiyah
Objectifs et Principes de la Voie (Tareeqah) de l’auto-purification et de l’excellence dans l’adoration et l’obéissance complète à Allâh, l’Exalté (Al-Ihssan-fi-Uboudiyah)
L’ensemble des enseignements et des injonctions de l’Islam sont connus sous le nom de Shari’ah. Ceci inclut à la fois les actes exotériques (commandements et interdictions liés au corps) et ésotériques (commandements et interdictions liés au cœur, à l’esprit et à son moi intérieur). Dans la terminologie des premières autorités de la Shari’ah, le terme Fiqh (Loi Islamique ou Jurisprudence) était synonyme du mot Shari’ah. Ainsi l’imam Abou Hanifa (radhia Allâhou ‘anhou), définit le Fiqh comme « la reconnaissance de ce qui est bénéfique et nuisible à soi-même. »
Plus tard, dans la terminologie des autorités ultérieures de la Shari’ah, le terme Fiqh a été utilisé pour cette branche (Science) de l’Islam qui se rapporte aux actes exotériques, tandis que la branche se rapportant aux actes ésotériques devint connue sous les appellations Zuhd, Tazkiyah, Tasawwuf et ‘Ilm ul-Ikhlaq. Les voies ou méthodes de réforme des lois ésotériques sont appelées Tareeqah.
Tareeqah est un terme dérivé du verset Coranique : « Et s’ils s’étaient maintenus sur la bonne voie (Tareeqah), Nous les aurions comblés de Nos faveurs » (72:16). Le sens de « voie » dans ce verset trouve son explication dans le hadith du Prophète (salallâhou ‘alayhi wassalaam), rapporté par Boukhari et Mouslim, ordonnant à ses disciples de suivre sa Sunnah et la Sunnah de ses successeurs. Comme Tareeqah dans le verset, le sens de la Sunnah dans le hadith est « voie » et « chemin ». Tareeqah peut donc être un terme appliqué à des groupes d’individus appartenant à l’école de pensée suivie par un savant particulier ou par un « Sheykh ». Alors, Tareeqah signifie At-tareeq Ilallâh (La Voie vers la Satisfaction d’Allâh, le Majestueux) telle qu’elle est enseignée par notre grand Maître Saydunna Muhammad (salallâhou ‘alayhi wassalaam) et qui est basée sur le Qour’an et la Sunnah.
Comme mentionné précédemment lorsque de notre maître (Hadrat) Jibril (‘alayhi Salam) a demandé au Prophète (salallâhou ‘alayhi wassalaam) ce qu’était l’Ihssan, le Prophète (salallâhou ‘alayhi wassalaam) a répondu « D’adorer Allâh comme si tu Le voyais ». Tareeqah est juste un autre nom pour l’Ihssan et la méthode permettant d’atteindre l’Ihssan.
Bien que les Shuyukhs appliquaient différentes méthodes dans la formation de leurs élèves, le cœur du programme de chacun était identique. La situation n’était pas sans rappeler ce qui se passe aujourd’hui dans les institutions de médecine et de droit. Les approches des diverses universités peuvent être différentes, mais le corps de la loi et la pratique de la médecine restent essentiellement les mêmes. Lorsqu’ils obtiennent leur diplôme de ces facultés, chaque élève porte le cachet de l’école particulière qu’il a fréquenté.
Tout comme il y a les masaa’il (règlements) relatifs au Fiqh, il y a de même les masaa’il relatifs à la Tareeqah. En général, les savants connaissent les masaa’il du Fiqh, donc le moyen le plus facile pour une personne consiste simplement à leur demander et à agir selon leurs instructions. Si ces personnes n’agissent pas selon leurs instructions, alors cela devient une preuve contre eux.
Par exemple, si une personne lambda va consulter un savant afin de se renseigner à propos d’une question particulière, comme si elle n’est pas certaine de savoir comment faire les ablutions, le rôle du Savant sera de lui présenter la solution correcte. La personne doit ensuite aller faire les ablutions comme cela lui a été enseigné. Cependant, si elle n’agit pas selon l’opinion du savant et ne fait pas les ablutions, alors elle ne sera pas en état de pureté.
De même, dans la voie de l’auto-purification (Tareeqah) la façon la plus simple d’avancer consiste juste à suivre un guide et Murshid (professeur), car ici nous avons affaire aux règles relatives à la purification intérieure qui sont encore plus complexes. Par conséquent, on a besoin de plus de diligence. Le devoir de l’aspirant consiste simplement à présenter son état au guide spirituel ou Sheykh. Le devoir du Sheykh est alors de lui prescrire la solution. L’aspirant doit alors simplement agir selon les instructions données. C’est aussi simple que cela. Après un moment, l’aspirant doit progressivement essayer et apprendre un certains nombre de principes relatifs aux masaa’il (règles) de la Tareeqah.
Lorsqu’une personne débute, elle n’a pas d’autre option que de simplement suivre les instructions qui lui sont fournies, qu’elle comprenne ou non. C’est le principe de toute science. Quand un élève débute dans n’importe quelle science, il a juste à suivre le professeur jusqu’à un certain niveau. Après cela, il pourra peu à peu commencer à comprendre la raison et le but de l’enseignement.
Si une personne n’est pas informée des principes de base tels que le Fard (l’obligatoire), Wajib (Le nécessaire : degré en dessous du Fard dans le madhhab Hanafi), Mustahab (le recommandé) etc, alors cela est utile. Par exemple, si elle connait le Fard ou le Wajib de la prière, alors elle peut elle-même corriger les fautes et n’a pas besoin d’aller consulter les savants pour résoudre son problème. De même, dans la science de l’auto-purification ou Tareeqah il y a aussi des masaa’il qui sont connues comme principes de la Tareeqah. Un aspirant doit connaître les principes de base afin qu’il puisse résoudre les problèmes pour lui-même et pour les autres, et pour qu’il puisse devenir plus autonome à un certain niveau.
Si une personne n’est pas informée des principes, des moyens et des exercices que les aspirants ont a effectuer, l’effort qui est attendu d’eux, alors cette personne est sur la voie de la destruction et mourra dans la jahiliyyat [ignorance] en assumant et en croyant en d’autres choses qui ne faisaient pas partie de l’objectif ou du but. Si vous connaissez les tenants et les aboutissants de la Tareeqah, les états, les moyens, les objectifs, etc, vous ne pouvez pas être perdus, même si Shaytaan vient à vous dans un rêve et dit qu’il est Dieu ou un Saint.
Wa Allâhou a’alam.