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AL-HADJ 

(Le Pèlerinage)

 

Cheikh `Abd al-Rahmân BELMADI 

 

بسم هللا الرمحن الرحي

الصالة والسالم عىل رسول هللا

 
AL HADJ – DÉFINITION :

Linguistiquement, le mot « al hadju » ( جَح ال ( signifie « se diriger vers quelque chose » (َصدَ( قَ Terminologiquement, il s’agit d’ exécuter des actes spécifiques à des moments et en des lieux  spécifiques. Autrement dit, de se diriger vers la Maison Sacrée (Bayt Allâh al-Harâm) afin d’y  exécuter des pratiques légiférées, juridiques, obligatoires et recommandés.

Certains Mâlikites l’ont défini comme étant le fait d’entrer en état de sacralisation avec l’intention  d’accomplir le Hadj, d’assister ou de marquer un laps de temps à `Arafa la veille du jour de ‘Id al Adha (ne serait-ce qu’une heure avant al sobh), de faire le tawaf autour de la Ka`ba  (circumambulations 7 fois ) ainsi que le Sa`y entre les monts Safa et Marwa (7 fois).

QUEL EST LE STATUT DU HADJ ? ( ؟ الحج حكم هو ما)

Il s’agit du 5ème pilier de l’Islam. Il est obligatoire pour tout musulman (homme ou femme)  responsable ayant les capacités nécessaires de l’accomplir une fois dans sa vie.

L’obligation a été reconnu unanimement en s’appuyant sur des preuves indiscutables tel que le  Coran et la Sunna et par consensus des savants[1]

Allâh Exalté soit-Il dit dans le Coran :

ج ا َس َحهَوَهَّلِل َعلَى الن 
َيًلْي َه َسبَلَالْبَ ْي َت َم َن ا ْستَ َطا َع إ 


« il appartient à Allâh d’imposer aux hommes le pèlerinage à la Maison Sacrée, du moins pour  ceux qui ont les moyens de s’y rendre »
[2]

On retrouve dans la Sunna, plusieurs paroles du Prophète صلى الله عليه وسلم ont celle-ci rapportée par Sayyiduna  Ibn `Umar radhiyaLlahu ‘anhuma :

ا َل َر ُسو ُل هََّللا صلى هللا عليه وسلم:ا َل: قََن ُع َم َر رضي هللا عنه قََع َن ا ْب 
م ًدا َر ُسو ُل هََّللا،هن ُم َحبُنَ هََوأ 
َل هَّللاُهََلَهَ إْن ََل إََإل ْسَل ُم َعلَى َخ ْم ٍس: َش َها َدَة أَي ا 
، َو َص ْوَم َر َم َضا َنز َكا َة، َوال َح جََيتَا َء ال هصَل َة، َوإاَم ال هَقََوإ 


« L’islam est bâti sur cinq piliers : L’attestation qu’il n’y a de divinité qu’Allah et que Muhammed  est Son serviteur et Son messager, l’accomplissement de la prière, l’acquittement de la zakât, le  pèlerinage et le jeune de ramadan »
[
3]

Il existe un certain nombre de caractéristiques (ou qualités) qu’il est nécessaire de retrouver chez  l’Homme afin que celui ci soit concerné par le statut d’obligatoire. Celui qui perd une seule de ses  «caractéristiques», le pèlerinage n’est plus une obligation pour lui. Celui-ci ne lui est plus exigé d’un  point de vue Char`î (légal) : 

 
LES CONDITIONS DE VALIDITÉ DU HADJ ( الحج صحة شروط: )

Être musulman ( االسالم) Il n’est pas valable qu’un non musulman accomplisse le pèlerinage.  Si un mécréant accomplit le Hadj puis se converti par la suite, son pèlerinage n’est pas valable.

 
LES CONDITIONS D’OBLIGATION ( الحج وجوب شروط:

Être libre ( الحرية : ) Le hadj n’est pas obligatoire pour un esclave

Être sain d’esprit ( العقل : ) ne pas être fou

– Avoir atteint l’âge de la puberté 4 ( البلوغ

Avoir la possibilité de l’accomplir ( االستطاعة : ) avoir les capacités financières et sanitaires  suffisantes mais aussi la sécurité lors du voyage ou tout autre empêchement valable comme  par exemple une contrainte familiale : un proche malade qui nécessite une présence  permanente auprès de lui ou un travail qui le retiendrait et pour lequel il serait impossible  de s’absenter…

En général chez les Malikites, nous ne distinguons pas le « wâjib » du « fardh » dans les actes cultuels  excepté lorsqu’il s’agit du pèlerinage. 

En effet, concernant le Hadj, le «fardh» concerne le pilier. Oublier ou délaisser une farîdha (ou un  rukn) invaliderait le Hadj et ce, sans aucun moyen de le réparer. 

Tandis que délaisser un « wâjib », entraînerait un péché mais celui-ci n’invalide pas le hadj, il y a  différents moyens de réparation. [5]

 
LES DIFFERENTS TYPES DE HADJ

Il existe 3 manières d’accomplir le Hadj :

1) Hadj al-Ifrâd (exclusivité) – ( اإلفراد)

Le pèlerin entre en état d’Ihrâm (sacralisation) avec l’intention de n’accomplir que le Hadj  exclusivement (pas de `Omra). Il gardera son vêtement de sacralisation (pour l’homme) jusqu’à la fin  du pèlerinage.

Celui qui accomplit Hadj-al-ifrâd n’a pas à sacrifier une offrande ( hadyi – الهدي.)  Dans l’école Malikite ce type de Hadj est considéré comme étant le meilleur.

2) Hadj al-Qirân : 

Le pèlerin entre en état d’ihrâm (sacralisation) avec l’intention d’accomplir le Hajj et la ‘Omra  ensemble. Il ne quittera son vêtement de sacralisation qu’après le jet de cailloux à la Jamrat d’Al- `Aqaba et le halq (rasage ou raccourcissement des cheveux). Celui qui accomplit un Hadj al-qirân  devra sacrifier une offrande (al-hadyi). Il s’agit du Hadj accomplit par la majorité des gens.

3) Hadj al-Tammattu` : 

Le pèlerin entre en état d’ihrâm (sacralisation) avec l’intention d’accomplir la ‘Omra pendants les  mois du Hajj; puis se désacralise pour entrer de nouveau en état de sacralisation (le 8ème jour de  Dhul-Hidja) et accomplir le Hadj durant la période de Hadj de cette même année avant de retourner  dans son pays d’origine.

Hadj al-tammattu` consiste donc à accomplir la `Omra et ensuite le Hadj, avec un ihrâm pour chaque.  Celui qui accomplit ce type de Hadj devra sacrifier une offrande (hadyi).

 
LES PILLIERS DU HADJ ( الحج اركان: )

Les piliers (arkân ou farâïdh) du Hajj sont au nombre de 4, il correspondent aux rites qu’il est  indispensable d’accomplir sans lesquelles le hadj serait invalide et pour lesquelles il n’y a aucun  moyen d’expiation (réparation) :

  1. Al Ihrâm : la sacralisation

  2. Al sa`y : vas-et-viens entre les monts Safâ et Marwa

  3. Al Wuqûf bi `Arafât : la station à `Arafa

  4. Tawâf : circumambulations autour de la Ka`ba

Ceux-ci seront détaillés plus bas.

 
LES OBLIGATIONS DU HADJ – AL WÂJIBÂT ( الحج واجبات)

Comme nous l’avons rappelé plus haut le wâjib consiste en ce qui est demandé d’accomplir et qu’il  est interdit de délaisser. Cependant son délaissement n’implique pas l’invalidation du Hadj. Celui qui  le délaisserait aura commis un péché mais celui-ci reste toutefois récupérable (en sacrifiant une  offrande – al hadyu).

Ces obligations sont au nombre de 12 :

  1. Porter son vêtement d’ihrâm ;

  2. Commencer l’ihrâm à partir du miqât (makani) :

Il existe deux types types de sacralisation :

1- Par le temps (périodique) zamâni : On peut se mettre en état d’ihrâm pour le Hadj à partir du  premier jour de l’aid al fitr jusqu’au fajr de Id al adha (2 mois)

2- Par le lieu (espace) makâni : il s’agit du lieu que les pèlerin ne peuvent dépasser sans être en état  de sacralisation. On l’appelle « al-miqât », il dépend du lieu de provenance : ◦ Pour les gens de la Mecque : n’importe quel endroit de la Mecque

◦ Pour les gens de Médine : Abyar `Ali (Anciennement appelé Dhoul-Houlayfa)→  environ 460 km de la Mecque

◦ Pour les gens d’Égypte, Maghreb, Soudan, Châm (Palestine, Liban, Syrie), Europe :  Râbigh → 204 km de la Mecque

◦ pour les gens en provenance d’Inde, du Yemen : Yalamlam → 54 km de la Mecque ◦ Pour les gens d’Al Najd : Qarn Al Manâzil → 94 km de la Mecque

◦ pour les gens en provenance d’Irak, d’Asie Centrale ou d’Iran (Pakistan, Chine,  Tadjikistan, …): Dhâtou `Irq → 94 km de la Mecque

3- Il est obligatoire pour toute personne désirant entrer à La Mecque d’y entrer en état de  sacralisation, qu’elle s’y rende pour le Hadj ou pour du commerce.

 

Remarques : 

▪ Une personne qui dépasse le miqât sans se mettre en état de sacralisation doit  obligatoirement retourner à ce lieu ci et se mettre en état de sacralisation.

▪ Par contre une personne qui s’est mis en état d’ihrâm après avoir dépassé le miqât  devra simplement sacrifier un mouton et le donner en sadaqa [6] pour corriger cette  erreur (elle ne retourne pas au miqât).

▪ Par contre il peut se mettre en état d’ihrâm avant d’arrivée au miqât (exemple : le cas  de l’avion).

▪ Certaines personnes font des fatwas autorisant les pèlerins à se mettre en état  d’ihrâm à l’aéroport de Djeddah → ceci n’est pas valable car à Djedda le miqât est  dépassé.

  1. Al-Talbiya ;

  2. tawâf al-qudûm ;

  3. les 2 rak`ât après tawâf al qudûm et tawâf al-ifâda ;

  4. Marcher pour celui qui en a la capacité physique lors des tawâf et du Sa`y ;

  5. Accomplir le sa`y immédiatement après le tawâf al qudûm (et les 2 rak`at cité précédemment)  c’est à dire sans laisser un intervalle de temps trop long ;

  6. Al wuqûf bi `Arafât la journée ;

  7. La halte à Muzdalifa ;

  8. Passer la nuit à Mina après le jour du nahr ;

  9. Lancer les pierres en journée (les 3 Ramy al-Jimâr) ;

  10. Al-Halq ou taqsîr : rasage ou racourcissement des cheveux pour l’homme. La femme coupe  un peu de ses cheveux.

 

1er pilier : Al Ihrâm – La sacralisation 

Cela consiste à entrer en état de sacralisation ou de consécration rituelle selon un des 3 types de  Hadj cité précédemment (Hadj-al-ifrâd, Hadj-al-qirân ou Hadj-al-tamattu`)

Les Obligations d’Al-Ihram :

  • Porter l’habillement approprié (pour les hommes seulement ): Celui ci ne doit pas être cousu  (sans fil).

  • Prononcer la Talbiya : « Labbayka Allâhumma Labbayk, Labbayka Lâ charîka Laka  Labbayk, Inna Al-hamda wa nni‘mata laka wa lmulk, lâ charîka lak » . Il est préférable de  la prononcer sans arrêt. Il est aussi recommandé de la reprendre à chaque fois que l’on  entame un nouveau mouvement (debout/assis, dormir/se réveiller , monter/descendre…)

  • Il faut commencer à prononcer la talbiya directement après s’être mis en état d’ihrâm  (sacralisation). Notons que si on délaisse la talbiya un temps trop long après s’être mis en  état d’ihrâm (1h ou 1h30) il faudra sacrifier un mouton.

  • Les hommes doivent avoir la tête découverte : pas de chachiya, turban, amama, mais le par soleil est autorisé.

  • les femmes doivent découvrir leurs visages et mains.

Les Sunan d’Al-Ihram :

  • Faire le ghusl juste avant de se mettre en état de sacralisation

  • Porter un vêtement (ihrâm) de deux pièces (un tissus pour couvrir le bas et un tissus pour  couvrir le bas) ainsi que des sandales ou claquettes. Ne pas couvrir les pieds (pour les  hommes)

  • Faire deux rak`at après les grandes ablutions et avant d’avoir eu l’intention de se mettre en  état de sacralisation si on est dans les temps de nafila autorisés.

Les méritoires d’Al-Ihrâm :

  • Couper ses ongles, se tailler la barbe et la moustache avant de procéder au ghusl. (Il est  possible de raser ses cheveux mais en laisser un peu pour le halq)

  • Ne pas faire un autre dhikr que la talbiya

  • Renouveler la talbiya à chaque changement de position ou d’état (monter/descendre,  dormir/se lever, s’asseoir/se lever)

  • Prononcer la tabliya ni trop fort ni trop doucement. L’homme se fait entendre par son groupe.

  •  
2ème pilier : Al Sa`y entre les monts Safâ et Marwa 

Il consiste à accomplir 7 fois le parcours entre les monts Safâ et Marwa en commençant par le mont  Safâ. Le parcours Safâ → Marwa compte pour un et Marwa → Safâ compte pour un également. Comme ceci est rapporté dans le sahîh de l’Imam Al-Bukhari notamment, à travers un long hadith,  ce rite commémore le souvenir de Sayyidatuna Hagar épouse de Sayyidouna Ibrâhîm ‘alayhi assalam, à la recherche d’eau pour son fils Ismâ`îl ‘alayhi assalam.

Les conditions de validité du Sa`y (farâïdh):

  • Précéder le sa`y par un tawâf : sans cela le sa`y est invalide que ce soit pour un hadj ou une  `Omra

  • Faire 7 vas et viens en commençant par al-Safâ (et terminer par al-Marwâ) , les faire de  manière continue sans interruption.

Si tu es en plein Sa`y et a lieu l’heure de la prière, le pèlerin s’arrêtera, fera sa prière et reprendra le  sa`y à l’endroit où il s’est arrêté (de même pour salât al janâza). Pour celui qui se souvient avoir oublier un ou deux allers, s’il s’en souvient en étant à proximité, il  les fera sinon il devra recommencer le sa`y de son début.

Les obligations du Sa`y (wâjibât) :

  • Précéder le Sa’y par un tawâf obligatoire et non un tawâf surrérogatoire: il est possible de  faire des tawaf surrérogatoire à n’importe quel moment. Autrement dit après un tawaf  surrérogatoire, on ne fait pas de sa`y

  • Le faire à pieds (en marchant) pour celui qui en a la possibilité : si une personne possède les  capacités physiques et en paie une autre pour la tirer dans un chariot sont Sa`y sera invalide. Les sunan du Sa`y :

  • Embrasser la pierre noire après avoir prier les 2 rak`ât du tawâf (derrère maqâm sayyiduna  Ibrahîm)

  • Monter sur les monticules al-Safâ et al-Marwa

  • Se hâter (courrir) entre les deux lumières vertes pour les hommes seulement • Faire des du`a avant de commencer pendant le sa`y, en arrivant à al-Safâ et en arrivant à al marwâ en direction de la qibla et après avoir fini le sa`y

Les méritoires du Sa`y :

  • Avoir les grandes ablutions ( sauf que maintenant le Safa et Marwa sont a l’intérieur de la  mosquée, il devient donc obligatoire d’avoir les grandes ablutions).

  • Avoir les petites ablutions (il est toléré de ne pas les avoir étant donné la complexité pour  les refaire).

 
3ème pilier : Al Wuqûf bi `Arafât (stationner à `Arafât) 

La station de `Arafat est un des plus important pilier. En effet, le Prophète صلى الله عليه وسلم a dit à ce sujet : « Le Hadj c’est `Arafa » [7] عرفةُّالحج .

En ce 9ème jour de dhull-Hijja, le pèlerin implore et espère le Pardon et la Miséricorde d’Allah. Remarque : `Arafât ne correspond pas seulement au mont mais il s’agit d’un périmètre bien délimité  qui entoure le mont de `Arafa. Il y a une mosquée dont la moitié se situe à l’intérieur de `Arafât et  une autre à l’extérieur. Faire attention à être dans la bonne partie.

Conditions de validité du wuqûf bi `Arafât (rukn/fardh) :

  • stationner un laps de temps à `Arafat une partie de la nuit (entre le Maghreb de la veille de  l’Aïd et le Fadjr le jour de l’Aïd) → 5 minutes suffisent. Dans le cas où le pèlerin délaisserai  cet acte, son Hadj sera invalide et il n’y a aucun moyen d’expiation.

Les obligations du wuqûf bi `Arafât (wâjib) :

  • stationner un laps de temps à `Arafat la journée du 9 dhull Hidja (entre dohr et Maghreb).  Dans le cas où, le pèlerin délaisserait cet acte pour une raison valable, celui-ci peut être  récupéré en sacrifiant une offrande.

Les sunan du Wuqûf bi `Arafât :

  • Assister aux 2 khutbat et prier dohr et `Asr en les regroupant : 2 ra’kat avec un adhân et une  iqâma pour chaque prière

Les méritoirs du Wuquf :

  • Après avoir prier dohr/asr, stationner directement à Arafa

  • Se mélanger à la foule, ne pas s’isoler

  • Avoir ses petites ablutions

  • Accentuer les dou’a

Remarques : Pour les non-pèlerins, il est recommandé de jeûner ce jour là. Pour les pèlerins, il leur  est recommandé au contraire de ne pas jeûner en raison de l’effort demandé.

 

4ème pilier : Al Tawâf 

le tawâf consiste en 7 circumambulations autour de la Ka`ba Al-Charîfa dans le sens indirect  (contraire aux aiguilles d’une montre) en commençant par la Pierre Noire (Al Hajr Al-Aswad) Faire  des invocations.

Il 3 catégories de 3 tawâf :

Tawâf al-ifâda : Il s’agit d’un des piliers du Hadj, il s’accomplit après que le pèlerin se soit  rendu à `Arafat, qu’il se soit dirigé à Mina en ayant observé une halte à Muzdalifa, qu’il ait lancé les  pierres sur Jamrat al-`aqaba, fait le nahr (sacrifice d’une offrande) et le halq (raser la tête pour les  hommes, couper un …pour les femmes) le 10ème jour de dhul-Hidja. Il se dirige ainsi vers la Mecque,  où il accomplira les 7 circumambulations autour de la Ka`ba Sacrée. Notons qu’il n’est pas obligatoire  de le faire le jour de l’Aïd, il est possible de le faire jusqu’à la fin du mois du Hadj.

Tawâf al-Qudûm : il s’agit du tawâf qui est accomplit lors de l’arrivée du pèlerin à la  Mecque. Celui-ci est wâjib.

Tawâf al-Wadâ` : Il s’agit du tawâf dit d’adieu, accomplit juste avant de quitter la Mecque.  Celui -ci est mustahhab chez les malikites.

Obligations du tawâf (wâjibât) :

  • Tahâratu l-hadath : avoir ses petites et grandes ablutions : cependant en raison de la  complexité de les refaire si on les perd, on peut se référer à l’avis Hanbalite qui autorise de  faire le tawâf sans ablutions.

  • Tahâratu-l-khabath : retirer toute souillure ou impureté sur son corps ou ses vêtements

  • Couvrir sa nudité

  • la Maison Sacrée (Ka`ba) doit être à gauche du pèlerin pendant le tawâf (dans le sens indirect) • Achever 7 tours : celui qui doute sur le nombre doit se baser sur le plus petit nombre dont il  est sur (exemple : il ne sais plus s’il en est à son 4ème ou 5eme tour, il se basera sur le 4ème  tour sauf s’il est connu qu’il a du waswas, il considérera alors qu’il en est au 5ème tour) • La continuité : ne pas interrompre les tours sauf s’il doit prier une prière obligatoire, dans ce  cas, il peut prier et reprend de l’endroit ou il s’est arrêté (idem pour les ablutions s’il les perd,  il peut aller les refaire et reprendre là où il s’est arreté).

  • Faire le tawâf à l’intérieur de la Mosquée Sacrée al Masjid al-harâm

  • Faire le tawâf à l’extérieur de hajr Ismail [8] (ne pas passer entre le petit muret et la ka`ba) • Commencer par la pierre noire (al-hajr al-aswad, il y a une bande sur le sol ainsi qu’une  lumière verte)

  • Celui qui peut marcher est dans l’obligation de le faire en marchant

  • Prier 2 rak`ât après le tawâf (il es recommandé qu’elles soient priés derrière maqâm Ibrahîm) en récitant al-Fâtiha + surat al-Kafiroun lors de la première rak`a et al-Fâtiha suivi de surat al ikhlass lors de la 2eme rak`a.

Les sunan du tawâf :

  • Embrasser la pierre noir et de toucher (ou embrasser) le rukn al-Yamânî lors du premier tour  seulement

  • Se hâter dans les 3 premiers tours pour les hommes seulement

  • Faire des du`a et des prières sur le Prophète صلى الله عليه وسلم : à chaque fois que le pèlerin passe près de la  pierre noire de dire : « Allahu akbar » et de lever la main ; entre le rukn yamânî et la pierre  noire de dire : « Rabbanâ âtinâ fi d-dunyâ hassanatan w-wa fî-l-âkhirati hasanatan w-waqinâ  ‘adhâba n-nâr »

Les méritoirs du tawâf :

  • Embrasser la pierre noir à chaque tour

  • Être le plus proche possible de la Ka`ba charîfa

  • Faire des du`a

Les déconseillés du tawâf :

– Tawâf mixte (mais nous n’avons pas le choix)

– Faire le sujûd sur le rukn

– Al-ruknayn al châmiyayn (les deux autres angles): il est déconseillé de les embrasser – Chanter de la poésie

– Parler

– Lire le Coran pendant le tawâf sauf les versets d’invocations

– De boire sans nécessité

– De vendre ou d’acheter

– Pour l’Homme de cacher sa bouche et pour la femme de cacher son visage – Faire le tawâf pour quelqu’un d’autre avant de le faire pour soi-même

 

RAMY AL-JIMÂR – LAPIDATION DES STÈLES : 

A Mina, les pèlerins effectuent Ramy al-Jimâr, jetant des pierres pour signifier leur mépris de Satan.  Celui-ci s’exécute en 3 jours et symbolise les épreuves vécues par Sayyiduna Ibrahîm `alayhi al-salâm  lorsqu’il était sur le point de sacrifier son fils après qu’Allah Exalté soit-Il le lui a exigé. Satan l’a défié  trois fois, et trois fois Sayyiduna Ibrahîm `alayhi al-salâm a refusé. Chaque stèle marque  l’emplacement d’un de ces refus.

Le 10ème jour de dhul-Hidja : le pèlerin ne lapide que la plus grande stèle (la dernière) appelée  Jamrat al-`aqaba de 7 pierres.

Le 11ème jour de dhul-Hidja : le pèlerin lapidera les 3 stèles de 7 pierres chacune ( = 21 pierres au  total)

le 12ème jour de dhul-Hidja : le pèlerin lapidera les 3 stèles de 7 pierres chacune (= 21 pierres au  total)

Dire « Allahu Akbar » avant chaque lancer de pierre, en jetant les pierres une par une.

Remarques : 

– Concernant « Al Muta’ajjal », celui qui est pressé et doit quitter la Mecque. Celui-ci peut  procéder aux lapidation en 2 jours les 10 et 11 dhul-Hidja) à conditions qu’il parte  immédiatement après. Il sera donc exempté du 3ème jour de lapidation (soit du 12 dhul Hidja).

– Concernant la personne malade ou fatiguée : il lui est possible de charger un autre pèlerin  pour s’acquitter de cette tâche à sa place.

– Il est autorisé de procéder à la lapidation des stèles à partir du 1er jour de l’aid (10 dhul Hijja)

du zawal jusqu’au ghurub. Certains fouqaha ont autorisé de jeter avant le zawâl (zénith) et  après le Maghreb.

Conditions du « ramy al-jamarât » :

  • Jeter des pierres et pas autre chose

  • Pierre ni trop fine ni trop large → de la taille d’un pois chiche approximativement • respecter la chronologie des stèles c’est a dire dans cet ordre : la grande, la moyenne, la  petite.

  • Jeter avec une main (et non avec un lance pierre)

  • chaque pierre doit tomber dans le trou ( il n’est pas obligatoire, qu’elle touche le pilier ) • Jeter pierre par pierre

  • Jeter 7 pierres pour chaque stèle

Méritoires du « ramy al-jamarât » :

  • Ramasser soi même les pierres

  • Utiliser des pierres purs (pas d’impuretés)

  • Jeter avant le zawâl (zénith) et avant le dohr

  • À chaque fois qu ‘on lance une pierre on dit « Allâhu akbar »

  • Après avoir fait la première stèle, se diriger vers la qibla et faire des dou`a, idem pour la 2eme  stèle (pas pour la 3eme) → laisser la stèle à sa gauche et se tourner un peu vers la droite) • Dou`a recommandé : équivalent au temps mis pour réciter sourat al-baqara -> en raison du  nombre de personne cela n’est pas faisable en pratique

Il est recommandé de ramasser 49 petites pierres (de la taille d’un pois chiche environ) à Muzdalifa  pour les jeter à minan.

 

LE HADJ PAS A PAS – RÉCAPITULATIF : 

1) Une fois arrivé au miqât makânî (selon le lieu de provenance), se mettre en état de  sacralisation (ihrâm), réciter la talbiya.

À l’arrivée à la Mecques, déposer ses affaires à l’hôtel

2) Faire le tawâf en commençant par la pierre noire (lumière verte) : Achever les 7 tours. Il s’agit  du tawâf al-qudûm qui peut être celui de la `Omra selon le type de Hadj accompli.

Prier 2 rak`ât derrière maqâm Sayyiduna Ibrahîm

Avant de se diriger vers le mont Safâ, il est mustahhab de boire de l’eau de zam-zam et d’invoquer  Allâh par ce du`a : « Allâhumma innî as’aluka `ilman nâfi`an, wa rizqan wâsi`an wa chifâ’an min koulli  da’ »

3) Se diriger vers le mont Safâ en récitant ce verset : « Inna al-Safâ wal marwata min cha`â’ir  Allâhi famen hadja al-bayta aw i`tamara falâ junâha `alayhi an yattawafa bihimâ, wa man tattawwa`a khayran fa inna-Llâha châkiroun `alîm [9] », puis dire : « Abda’ou bimâ bada’a-Llâhu  bihi » [10].

Une fois sur le mont safâ , se diriger vers la qibla et invoquer Allah Exalté soit-Il par ce du`a : « Allâhu  akbar, Allâhu akbar, Allâhu akbar wa liLlâh al-hamd, Allâhu akbar `alâ mâ hadânâ, al-hamduliLlâh `alâ  mâ awlânâ, lâ ilâha illa Allâh wahdahou lâ charîka-lah, lahu al-mulku wa lahu al-hamd, yuhyî wa  yumîtu biyadihi al kheyr wa huwa `ala kulli chay’in qadîr. Lâ ilâha illa Allâh anjaza wa`dah wa nasara  `adbdah wa hazama al-ahzâb wahdah, lâ ilâha illa Allâh wa lâ na`budû illâ iyyâh, mukhlissîn lahu al dîn wa law kariha al-kâfirûn» (3 fois). + faire du`a et prier sur le Prophète صلى الله عليه وسلم.

Ensuite se diriger vers le mont Marwâ en se hatant (pour les hommes) entre les deux piliers verts.  Une fois vers le mont Marwâ, réciter de nouveau le verset : « Inna al-Safâ wal marwata min cha`â’ir  Allâhi famen hadja al-bayta aw i`tamara falâ junâha `alayhi an yattawafa bihimâ, wa man tattawwa`a  khayran fa inna-Llâha châkiroun `alîm» puis réciter de nouveau les invocations comme sur le mont  Safâ (ceci représente un aller). Se rediriger vers le mont Safâ tout en se hâtant (pour les hommes  seulement) entre les deux piliers jusqu’à atteindre le mont Safâ. (voici un 2ème aller). Recommencer  la procédure 7 fois pour finir sur le mont Marwa.

Si le pèlerin a fait un hadj al-tamattu` : à la suite de son premier sa`y, il procédera au halq ou  taqsîr pour achever la `Omra. Il pourra se désacraliser et tout ce qui lui était interdit lui est  dorénavant autorisé (sauf avoir des rapports) jusqu’à ce qu’il se remettra en état de  sacralisation pour le Hadj. [11] En attendant cela, il pourra vaquer à ses occupations diverses,  adorations, visites, …etc

Remarque : s’il souhaite refaire une `Omra, en attendant les jours de Hadj, il lui faudra sortir  de la Mecque et se rendre à Masjid Al-Sayyida `Âïcha, se mettre en état d’ihrâm et procéder  à une nouvelle `Omra.

4) Le 8ème jour de dhul-Hdija, se diriger vers Mina en état de sacralisation et y passer la nuit.

5) Le lendemain matin (9 dhul-Hidja), on se dirige vers `Arafat. Prier al-dohr et al-`Asr  regroupées au 1er temps du dohr (2 rak`at chacun) et faire des doua jusqu’au Maghreb.

6) 5/10 minutes après que le temps du Maghreb soit entré (le 9 dhull Hijja à `Arafa), commencer  à se diriger vers Muzdalifa (8km). Une fois à Muzdalifa, il est fortement recommandé de faire  des dou`a à Mach`ar al-harâm (il y a une mosquée).

On prie al-Maghrib (3 rak`at) et al-`Icha (2 rakàt) regroupés au temps du `Ichâ’ (jam`al ta’khîr). On y  passe la nuit entière (dhikr, Coran, `ibada, on peut se reposer).

7) Le lendemain c’est à dire le 10 dhul-Hdija (jour de l’Aïd), prier salat al-sobh, attendre  quelques minutes puis se dirige vers la grande stèle pour commencer le Rajm (lapidation).  On ne lapide que la dernière et plus grande stèle (appelée jamrat al ‘aqaba) de 7 pierres.  Lancer les pierres une à une et à chaque lancer dire « Allahu akbar ». Se diriger vers la qibla  et faire des dou`a.

8) Se diriger en direction de la Ka`ba, procéder au Halq (rasage de la tête) , faire le hady c’est à  dire payer l’offrande (pour avoir interrompu l’état de sacralisation) et se diriger vers la Ka`ba  pour faire tawâf al ifâda qui est le tawâf obligatoire du Hadj : faire 7 tours en commençant  par la pierre noire + prier 2 rak`at derriere maqâm Ibrahîm si cela est possible, ou n’importe  où dans la mosquée + boire de l’eau de zam-zam + faire le sa`y entre le safâ et al marwa  comme celui fait pour `Omra (obligatoire du Hadj)

9) Retourner à Mina dans sa tante et couper son état de sacralisation, retirer ses vêtements  d’ihrâm et remettre ses vêtements habituels (possibilité de se parfumer, de se savonner,  toutes les interdictions sont levés sauf les rapports sexuels). Y passer la nuit.

10) Le lendemain c’est à dire le 11ème jour jeter les pierres sur les 3 stèles en commençant par  la grande stèle, la moyenne et enfin la petite stèle. Faire des dou`a en direction de la qibla  après avoir procéder à la lapidation sur la grande et la moyenne stèle seulement. Puis  retourner à Mina.

Remarque : Si le pèlerin est pressé, il peut ne pas procéder au 3ème jour de lapidation à condition  qu’il quitte Mina avant l’heure du Maghreb le 11ème jour dans le cas contraire il lui incombera de  rester pour lancer les pierres le 12ème jour de dhul-Hidja.

11) Le 12ème jour de dhul-Hidja, le pèlerin procédera de nouveau à la lapidation des 3 stèles  dans l’ordre de la même manière que le jour précédent.

12) Le Hadj est terminé, le pèlerin coupe son état de grande sacralisation. Tous les interdits sont  interdits (y compris avoir des rapports).

13) le jour de son départ de la Mecque, il lui est recommandé de faire le tawâf d’Adieu, puis de  prier 2 rak`at et de quitter La Mecque.

Remarque :

  • Il est possible de faire Tawâf al-ifâda après les 3 jours de lapidation ou les 2 jours à condition  de rester en état de sacralisation (ihrâm).

  • On peut faire un nombre de tawâf illimité autant que l’on veut contrairement au sa`y qu’on  ne fait que lors de la `Omra ou du Hadj.

 
LES INTERDICTIONS EN ÉTAT DE SACRALISATION (ihrâm):

– Parmi les interdits liés au vêtement :

◦ Pour l’homme : de porter sur lui quelque chose de cousu comme par exemple un  qamis, un barnûs, un pantalon, des chaussettes … (il lui est autorisé de porter une  ceinture pour y mettre de l’argent), de couvrir sa tête (d’une `amâma,  chachiya, …), de porter des chaussures (s’il ne trouve pas de sandales ouvertes ou  claquettes, il lui sera alors autorisé de porter des chaussures en repliant l’arrière  de la chaussure), de s’habiller en couleur (il doit s’habiller en blanc)

◦ Pour la femme : de mettre des gants ou de couvrir son visage

S’oindre d’huile sa tête ou sa barbe, … (même si cette huile n’a pas d’odeur), de mettre une  crème (sauf un malade pour), ou utiliser du shampoing ou savon (seul le savon neutre sans  parfum ni odeur peut être utilisé pour se laver les mains par exemple)

– Couper les ongles (ne serait-ce qu’un seul), cheveux ou poils (+ de 15 poils) – De se parfumer (son corps, ses vêtements ou ses draps) ou mettre du khôl ou du henné.

– Faire du mal à des animaux toute catégorie confondue avec intention de leur nuire (tuer un  insecte par inattention n’entre pas dans l’interdiction)

– Avoir des rapports avec son conjoint, se marier ou marier quelqu’un

 
LES DECONSEILLES EN ÉTAT DE SACRALISATION (ihrâm):
  • Attacher quelque chose de valeur sur soi

  • Dormir visage face contre sol

  • Suivre une bonne odeur

  • Rester longtemps dans un endroit ou il y a du parfum

  • Faire la hijâma

  • Se regarder dans un miroir

  • Mettre sa tête dans un récipient d’eau sans intention de se laver

 
CE QUI EST AUTORISÉ EN ÉTAT DE SACRALISATION (ihrâm): 
  • Se mettre à l’ombre (utiliser un pare-soleil)

  • Porter des choses sans intention de commercer : par exemple un sac de couchage, … • Se gratter

  • Échanger ses vêtements d’ihrâm les vendre ou les laver si une impureté s’est déposée dessus  (sans savon )

  • Se doucher juste avec de l’eau

  • Tuer des animaux qui sont dangereux pouvant nuire au pèlerin (comme un scorpion par  exemple ). Par contre s’il ne fait aucun mal, il est interdit de le tuer.

 
AL FIDYA : 

Tout pèlerin ou mu`tammir [12] qui aurait commis une erreur ou un interdit comme :

  • couvrir ses pieds ou sa tête pour l’homme ,

  • couvrir ses mains ou son visage pour la femme,

  • se parfumer ou se savonner,

  • se couper ses ongle (ne serait-ce qu’un seul), ses poils (+ de 12 poils) ou ses cheveux  devra s’acquitter au choix d’une fidya parmi les trois cités ci-dessous pour réparer son erreur :

– Jeûner 3 jours consécutifs dans le mois de dhul-hidja à la Mecque

– Nourrir 6 pauvres ou nécessiteux (masâkîn) : déjeuner et dîner

– al-Nusuk : Égorger une bête de la taille d’un mouton au minimum. Ça peut être une chèvre  ou une brebis ou un chameau, une vache, un bœuf…

 
AL HADY – SACRIFICE D’UNE OFFRANDE : 

Le sacrifice d’une offrande est obligatoire pour celui qui accomplit un Hadj al-tamattu`ou Hadj al qirân. On l’accomplit pour avoir coupé l’état de sacralisation et s’être mis en état de petite  sacralisation. Il est sunna pour celui qui accomplit Hadj al-ifrâd`

On procède au Hady si :

– le pèlerin accomplit le tawâf al-ifâda après avoir lancer les pierres les 2ème et 3ème jours – le pèlerin retarde le lancer de pierre (lapidation)

– le pèlerin ne fait pas le halq (ne s’est pas raser)

– le pèlerin retarde tawâf al-ifâda jusqu’ a ce que le mois de dhul-Hidja soit passé. (un hady pour chaque acte délaissé)

Remarque : un pèlerin ne trouvant pas de hady ou n’ayant pas les moyen de sacrifier une offrande  jeûnera 3 jours à la Mecque et 7 jours quand il sera rentrer chez lui.

 
ZIYYARÂT – VISITES : 

Les ziyyarat (visites) font partie des mustahabbat : on peut par exemple visiter le Tombeau d’al Sayyida Khadija radhiyaLlahu `anha à la Mecque.

A Médine, il est très fortement recommandé de faire la Ziyyara du Prophète صلى الله عليه وسلم .En effet, tous les  savants ayant abordé le sujet du pèlerinage ont traité le sujet de la visite de la Tombe Prophétique.

On se dirige en étant parfumé et bien habillé avec adâb, respect, humilité, sérénité et tranquillité,  auprès du Tombeau de Sayyiduna RasuluLlâh صلى الله عليه وسلم en veillant à garder son esprit et son cœur clairs de  toutes mauvaises pensées.

On prie 2 rak`at à rawdat ul-Janna (on la distingue par un tapis de couleur verte). Le Prophète صلى الله عليه وسلم a dit : « Entre ma tombe et mon minbar, il y a un jardin parmi les jardins du Paradis »

Puis se présenter face au Tombeau, présenter ses salutations à Sayyiduna RasuluLlah صلى الله عليه وسلم ,lui parler,  lui faire part de ses chagrins, lui demander l’intercession, invoquer Allah par sa valeur, …

On se trouve là devant la meilleure des créatures, notre seul intercesseur dont l’intercession est sure  d’être acceptée. Il convient de faire très attention à ne surtout pas élever la voix ou à faire du bruit.  En ce lieu particulièrement béni, on ne se dirige pas vers la qibla pour faire ses invocations, car se  diriger vers la qibla reviendrait à tourner le dos a Sayyiduna RasuluLlah صلى الله عليه وسلم or ceci est un manquement  grave de respect quant à sa Haute personnalité صلى الله عليه وسلم .Si des proches ont demandé de transmettre le  salam à Sayyiduna RasuluLlah صلى الله عليه وسلم ,le faire.

Présenter ses salutations à Sayyiduna Abu Bakr Al-Saddiq et à Sayyiduna Omar Ibn Al Khattab  (qu’Allâh les agrées) faire des invocations par leur rang et leur valeur.

S’asseoir en face du Saint Tombeau si possible (sans donner son dos au Prophète صلى الله عليه وسلم (et faire des  salawât sur notre bien-aimé Sayyiduna RasulaLlah ُّصلى الله عليه وسلم.

Il est aussi mustahab de se rendre à :

– Jannatoul-baqi’ : le nombre des Compagnons du Prophètes صلى الله عليه وسلم qui y sont enterrés est estimé  a 10 000 environs. On y trouve par exemple : les Ahl Al Bayt, quelques épouses du Prophète,  l’Imam Mâlik, Uthman Ibn `Afan qu’Allah soit satisfait d’eux tous …

– Uhud : visiter les martyrs au pied du mont Uhud. C’est là bas que Sayyiduna Hamza  radhiyaLlahu `anhu est enterré

– Badr, Masjid Quba, Masjid al-qiblatayn , ainsi que d’autres lieux bénis.

 

Notes :

Selon le madhhab Malikiyy

[1] Ayant les capacités financières et sanitaires.

A propos des conditions sanitaires : dans le fiqh, on considère une personne qui ne peut faire un acte cultuel en  raison de son état de santé : 1) celui qui est en bonne santé mais craint de tomber malade, 2) celui qui est malade et  craint en faisant cet acte cultuel de retarder la guérison, ne pas guérir ou aggraver son état de santé. Remarque : Il est tout à fait possible qu’une personne malade mandate une autre personne afin que cette dernière procède au pèlerinage à la place du malade à condition que la personne mandatée ait déjà fait le Hadj obligatoire pour elle-même.

[2] Sourat 3 (Alî Imran) verset 97

[3] Hadith rapporté par Al Bukhari et Muslim

[4] Cf. cours sur les signes de la puberté

[5] Ils seront vu ultérieurement

[6] Il existe des assications qui s’occupent de cela sur place

[7] Hadith rapporté par l’Imam Ahmed, Abu Dawud, Al Tirmidhi, Al Nasâ’î, Al Hâkem

[8] c’est l’arc de cerle qui se trouve juste devant la Ka’ba

[9] Al-baqara, Verset 158

[10] je commence par ce que Allah a cité en premier lieu 

[11] Si le pèlerin a fait un hadj-al ifrâd : il ne procédera pas au halq, ni au taqsir. Il devra rester en état de sacralisation et  ce tawâf correspond au tawâf al qudûm et le sa`y correspond au sa`y obligatoire. //Si le pèlerin a fait un hadj al qirân : il ne procédera pas au halq ou raccourcissement, ne coupera pas son état de sacralisation et ce tawaf et sa`y  correspondront à ceux de la `omra.

[12] Celui qui accomplit la `Omra

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L’exagération dans les éloges sur le Prophète

 

Sheykh Muhammad ibn ‘Alawi al-Mâlikî al-Hassanî [1] [2]

 

 

Eloges Prophète

 

 

Certains ont compris la parole du Prophète ﷺ : « Ne me prodiguez pas d’éloges excessifs comme l’ont fait les chrétiens pour Jésus », comme étant une interdiction de lui faire des éloges ﷺ et ont considéré que tout éloge est exagération exécrable faisant tomber dans le polythéisme. Ils estiment donc que toute personne lui faisant des éloges le distinguant des autres êtres humains et citant ses particularités, est hérétique et irrespectueuse de la Sunnah du Maître des Envoyés.

Cette approche est complètement fallacieuse et démontre un manque de lucidité chez celui qui la soutient, car le Prophète ﷺ a interdit de lui prodiguer des éloges comme ceux faits par Chrétiens pour Jésus lorsqu’ils ont affirmé qu’il était fils de Dieu.

Ce qui veut dire que celui qui décrit le Prophète ﷺ comme les chrétiens ont décrit leur Prophète, devient connue eux.

Par contre celui qui fait son éloge en lui attribuant des qualités qui ne le détachent pas de la vérité humaine et donc de son adamisme et qui est convaincu qu’il est le serviteur de Dieu et Son Messager, est à considérer comme un homme dont la conviction en l’Unicité de Dieu, est des plus parfaites.

Le poète dit à ce propos :

« Laisse ce que les Chrétiens ont prétendu à propos de leur Prophète et prodigue lui les éloges que tu veux. Car le mérite du Messager de Dieu n’a pas de limite. On ne peut l’exprimer par la parole. Le summum du savoir le concernant, c’est que c’est un être humain et qu’Il est la meilleure de toutes les créatures de Dieu. »

D’ailleurs Dieu lui même à fait l’éloge de Son Prophète l’Elu ﷺ en disant : « d’un caractère sublime ».

Dieu nous a également ordonné la politesse lorsque nous nous adressons au Prophète, ou nous lui répondons : « Ô vous qui avez cru, n’élevez pas vos voix au dessus de celle du Prophète ».

Dieu nous a aussi interdit de nous comporter avec lui de la même manière que nous nous comportons les uns envers les autres ou de l’appeler de la même façon que nous nous appelons les uns les autres. Il a même critiqué ceux le traitent sur un pied d’égalité avec les autres en disant : « Ceux qui t’appellent (à grands cris) de derrière tes appartements, sont pour la plupart des insensés ».

D’ailleurs, les nobles compagnons du Prophète ﷺ faisaient ses éloges en poésie et en prose.

Ainsi, le grand poète Hassâne ibn Thâbit (RAA) a fait l’éloge du Prophète dans plusieurs poèmes dont nous citons quelques passages :

« Dieu a joint à Son Nom, celui du Prophète, en appelant à la prière le ‘Muezzine’ [3] a attesté de cela. Ô appui de celui qui en a besoin et refuge de celui qui cherche asile, Secours et protecteur de celui qui cherche protection ».

Safia, la fille d’Abdalmouttalib, dans un éloge funèbre à la suite de la mort du Prophète ﷺ a dit :

« Ô Messager de Dieu ! Tu étais notre espoir, et tu étais clément vis-à-vis de nous et tu ne nous a jamais éloignés de toi, Tu étais miséricordieux, guide et enseignant, Que te pleure aujourd’hui tout pleureur ».

Ka’b ibn Zouhayr, faisant l’éloge du Prophète a dit :

« Le Messager est une lumière éclairante, C’est l’épée puissante de Dieu ».

Dans une version, le Prophète ayant entendu le dernier vers a enlevé sa cape et l’a mise sur les épaules du Poète.

Le Prophète ﷺ a même fait ses propres éloges en disant :

– Je suis le meilleur des gens de la droite (Paradis),
– Je suis le meilleur des Prédécesseurs,
– Je suis le plus vertueux des fils d’Adam et le plus noble d’entre eux auprès de Dieu, sans orgueil. [4]

Il a aussi dit :

« Aucun de mes ancêtres n’a connu de rapport sexuel illégal » [5]

L’ange Gabriel (sur lui le salut) a dit :

« J’ai parcouru la terre d’Est en Ouest et je n’ai pas vu un homme meilleur que Muhammad, ni de parents meilleurs que Banû Hachim » [6]

D’après Anas (RAA) :

« La nuit du voyage nocturne, le Prophète voulut monter sur le dos du ‘Bourâqa’ [7], ce dernier se refusa, Gabriel lui dit : Comment oses -tu faire cela avec Mouhammad? Tu n’as jamais porté sur ton dos plus noble que lui auprès de Dieu. Le Bourâq se mit alors à suer très fort ». [8]

Dans un hadith cité par Abou Sa’id, le Messager de Dieu ﷺ a dit:

« Je serai le seigneur des fils d’Adam le jour de la résurrection, je le dis sans orgueil, entre mes mains sera l’étendard de louange, je le dis sans orgueil. Tous les Prophètes, ce jour là, à commencer par Adam, seront sous mon étendard, je serai le premier qui sortira de sous la terre, je le dis sans orgueil » [9]

D’après Anas, le Messager de Dieu ﷺ a dit :

« Lors de la résurrection, je serai le premier des hommes à sortir, en résurrection je serai le chef des ressuscités dans leur marche, leur orateur lorsqu’ils écouteront, leur intercesseur lorsqu’ils seront emprisonnés et leur réconfort lorsqu’ils auront perdu espoir. Ce jour, la dignité et les clefs seront entre mes mains ainsi que l’étendard des louanges. Et je serai le plus noble des fils d’Adam auprès de Dieu, je serai entouré de mille serviteurs semblables à des perles éparpillées » [10]

Enfin, d’après Abou Hourayra, le Prophète ﷺ a dit :

« Je serai le premier à émerger de la terre, on me vêtira d’un habit du Paradis, puis je me tiendrai à la droite du Trône divin, personne d’autre que moi n’atteindra cette position » [11]

Et Allâh est plus Savant.

 

Notes :

[1] Lire la bibliographie du Sheykh Muhammad ibn ‘Alawi al-Mâlikî al-Hassanî
[2] Tiré de l’ouvrage « Acceptions à corriger »
[3] Celui qui appelle à la prière
[4] Cité par At-Thirmidhi et Ad-Darami
[5] Rapporté par ibn ‘Umar al ‘Yni dans son Musnad
[6] Rapporté par Al-Bayhaqi, Abu Nu’ayme, At-Tabarani d’après ‘Aïsha – Que Dieu l’agrée –
[7] Monture envoyée par Allâh pour porter le Prophète
[8] Rapporté par les deux Sheykh (Bukhari et Muslim)
[9] Rapporté par At-Thirmidhi qui a affirmé son authenticité
[10] Rapporté par At-Thirmidhi et Ad-Darami
[11] Rapporté par At-Thirmidhi qui l’a qualifié d’authentique


S
heykh Muhammad Sayyid al-‘Alawî al-Mâlikî

Par son élève Fakhruddin Owaisi al-Madani

 

AL-ALAWIMALIKI-copie-1

 

Introduction

 

Parmi les grands érudits de l’Islam traditionnel de l’époque contemporaine, As-Sayyid Muhammad Ibn Alawi al-Maliki fut, sans l’ombre d’un doute, le savant le plus respecté et aimé de la ville sainte de la Mecque. Il fut un descendant du Prophète (salallahou ‘alayhi wassalaam), chef des Ahl ul-Bayt, Imam du hadith de notre époque, une autorité dans les quatre Madhhabs, un guide spirituel de la plus haute station, appelant à Allâh et ayant une réputation sans précédent dans le monde de la science islamique traditionnelle.

 

Sa Famille

 

Descendant de la noble et célèbre famille Al-Maliki Al-Hasani de La Mecque, le Sayyid est directement relié au Prophète bien-aimé lui-même, par l’intermédiaire de son petit-fils, l’imam al-Hassan Ibn Ali, puisse Allâh être satisfait de lui. La famille Maliki, l’une des plus respectées de la Mecque, a vu plusieurs de ses membres se succéder depuis des siècles au poste d’enseignant à la Mosquée Sacrée dont cinq des ancêtres du Sayyid furent même imams d’obédience malikite dans cette dernière.Son grand-père, As-Sayyid Abbas al-Maliki fut le Mufti de la Mecque ainsi que Qadi (juge), Imam et Khatib [1] de la Mosquée Sacrée. Il occupa ce poste durant l’époque Ottomane puis hachémite, et continua à le tenir après que le royaume saoudien fut créé. Le défunt roi Abd al-Aziz ben Saoud avait beaucoup de respect pour lui. Pour en savoir plus sur lui, on peut consulter Nur al-Nibras Asanid fi as-Sayyid al-Jadd Abbas par son petit-fils as-Sayyid Muhammad al-Maliki.Son père, Alawi as-Sayyid al-Maliki fut, quant à lui, l’un des plus grands savants de la Mecque du siècle précédent. Il enseigna diverses sciences islamiques traditionnelles à la Mosquée Sacrée de la Mecque pendant près de 40 ans! Parmi les centaines d’étudiants venus du monde entier bénéficier de ses enseignements à la Mosquée Sacrée, nombreux occupent aujourd’hui des postes religieux. Le défunt roi Faysal ne prenait aucune décision sur Mekkah sans consulter préalablement as-Sayyid ‘Alawi. Il décéda en 1971 et ses funérailles furent les plus importantes à la Mecque en 100 ans! Pendant les trois jours qui ont suivi sa mort, les stations de radio locales saoudiennes diffusèrent uniquement des récitations du saint Coran. C’est un événement qui lui fut entièrement dédié. Pour en savoir plus sur Sayyid al-Alawi, il est possible de consultez sa biographie appelée Safhat Mushriqah min Hayat al-Imam as-Sayyid al-Sharif ‘Alawi bin Abbas al-Maliki écrite par son fils, le savant érudit as-Sayyid Abbas al-Maliki, qui est le jeune frère de Sayyid al-‘Alawi al-Maliki, beaucoup plus connu, en Arabie Saoudite, pour sa belle voix dans la récitation de Qassaid. Cette ouvrage contient des articles écrits sur Sayyid al-‘Alawi par des chercheurs à travers tout le monde islamique.

 

Sa Naissance et son éducation

 

As-Sayyid Muhammad al-Hasan Ibn ‘Alawi Ibn Abbas Ibn Abd al-Aziz naquit en 1946, dans la ville sainte de la Mecque. Issu de la célèbre famille de savants traditionnels et de Sayyid : al-Maliki al-Hasani, il eut le privilège d’avoir pour père et premier professeur le savant le plus reconnu de la Mecque. Il reçut son éducation au domicile familial et au sein de la Mosquée Sacrée (à la Mecque) où il mémorisa le Saint Coran à un jeune âge, et fut autorisé à enseigner les livres étudiés avec son père. Il étudia également les différentes sciences islamiques traditionnelles telles que la Aquida, le Tafsir, le Hadith, le Fiqh, le Usul, Mustalah, Nahw etc, auprès d’autres grands érudits de la Mecque et de Médine, qui lui accordèrent tous l’autorisation (ijaza) afin de transmettre ces sciences qu’il maîtrisait parfaitement. A l’âge de 15 ans il enseignait déjà les livres de Hadith et de Fiqh à la Mosquée Sacrée de la Mecque aux autres étudiants, et ce sur ordre de ses maîtres ! Après avoir terminé son éducation traditionnelle dans sa ville natale, son père l’envoya à al-Azhar, en Égypte, où il poursuivit ses études, et devint, à l’âge de 25 ans, le premier et le plus jeune saoudien à obtenir son doctorat au sein de cette université. Sa thèse sur le hadith fut excellente et très appréciée par les éminents ulémas d’al-Azhar de l’époque, dont l’imam Abu-Zahra.

 

Ses voyages en quête de la connaissance

 

Il est de la tradition de tous les grands ulémas de parcourir le monde pour s’enquérir de la science. Le Sayyid ne fit pas exception à la règle et, dès son plus jeune âge, voyagea à cette fin. Il parcourut ainsi l’Afrique du Nord, l’Égypte, la Syrie, la Turquie et le sous-continent Indo-Pakistanais afin d’apprendre auprès des grands savants, de rencontrer les Awliyas, de visiter des mosquées et sanctuaires, et de recueillir des manuscrits et des livres. Dans chacune de ces terres, il rencontra d’éminents savants et Awliyas dont il bénéficia immensément et qui furent en retour impressionnés par ce jeune étudiant de Makkah à qui ils donnèrent une attention particulière. Nombre d’entre eux tenaient déjà son père en grande estime et furent donc honorer de l’avoir pour étudiant.


Ses Ijazas

 

Le système traditionnel d’enseignement est fondé sur l’Ijaza ou la « permission de transmettre des connaissances ». Ainsi, seul celui qui obtient une Ijaza certifiée par des savants reconnus est autorisé à enseigner. Chaque branche de la connaissance et chaque livre de Hadith, Fiqh, Tafsir etc., possède une Sanad ou « chaîne de transmission » remontant à l’auteur de l’ouvrage lui-même en passant par ses élèves et étudiants. Beaucoup de Sanads, telles que celles relatives au Coran, Hadith, Tasawwuf remontent jusqu’au Prophète bien-aimé lui-même.Ainsi, si as-Sayyid Muhammad al-Maliki était honoré d’être le Sheykh qui, à son époque, possédait le plus grand nombre de Ijazahs, il avait également la plus courte « chaîne de transmission » remontant jusqu’à son ancêtre, le Prophète Muhammad. Cette faveur divine, ajouté au fait que le Sayyid avait, au cours de ses voyages et dans son pays d’origine, obtenu plus de 200 Ijazas des plus grands érudits de son temps, fit dès lors de sa propre Ijaza l’une des plus rares et prestigieuses au monde, reliant ses étudiants à de nombreux grands savants. Les Shouyoukhs qui lui délivrèrent leurs Ijazas étaient parmi les grands savants de tous les coins du monde islamique. Nous tenons à en mentionner quelques-uns ici :


De La Mecque :

– Son érudit père et premier enseignant, al-Sayyid Alawi bin Abbas al-Maliki
Sheykh Muhammad Yahya Aman al-Makki
– Sheykh al-Sayyid Muhammad al-Arabi al-Tabbani
– Sheykh Hasan Sa‘id al-Yamani
– Sheykh Hasan bin Muhammad al-Mashshat
– Sheykh Muhammad Nur Sayf
– Sheykh Muhammad Yasin al-Fadani
– As-Sayyid Muhammad Amin Kutbi
– As-Sayyid Ishaq bin Hashim ‘Azuz
– Habib Hasan bin Muhammad Fad‘aq
– Habib Abd-al-Qadir bin ‘Aydarus al-Bar
– Sheykh Khalil Abd-al-Qadir Taybah
– Sheykh Abd-Allah al-Lahji

De Médine :

– Sheykh Hasan al-Sha‘ir, Sheykh al-Qurra of Madinah
– Sheykh Diya-al-Din Ahmad al-Qadiri
– As-Sayyid Ahmad Yasin al-Khiyari
– Sheykh Muhammad al-Mustafa al-Alawi al-Shinqiti
– Sheykh Ibrahim al-Khatani al-Bukhari
– Sheykh Abd-al-Ghafur al-Abbasi al-Naqshbandi

De la région de Hadramawt, au Yémen :

– Al-Habib Umar bin Ahmad bin Sumayt, Grand Imam de Hadramawt.
– Sheykh al-Sayyid Muhammad Zabarah, Mufti duYemen
– Sheykh al-Sayyid Ibrahim bin Aqeel al-Ba-Alawi, Mufti de Ta‘iz
– Imam al-Sayyid Ali bin Abd-al-Rahman al-Hibshi
– Al-Habib Alawi ibn Abd-Allah bin Shihab
– As-Sayyid Hasan bin Abd-al-Bari al-Ahdal
– Sheykh Fadhl bin Muhammad Ba-Fadhal
– Al-Habib Abd-Allah bin Alawi al-Attas
– Al-Habib Muhammad bin Salim bin Hafeez
– Al-Habib Ahmad Mashhur al-Haddad
– Al-Habib Abd-al-Qadir al-Saqqaf

De Syrie :

– Sheykh Abu-al-Yasar ibn Abidin, Mufti de Syria
– Sheykh al-Sayyid al-Sharif Muhammad al-Makki al-Kattani, Mufti de l’école Malikite
– Sheykh Muhammad As‘ad al-Abaji, Mufti de l’école Shafi‘ite
– Sheykh al-Sayyid Muhammad Salih al-Farfur
– Sheykh Hasan Habannakah al-Maydani
– Sheykh Abd-al-Aziz ‘Uyun al-Sud al-Himsi
– Sheykh Muhammad Sa‘id al-Idlabi al-Rifa‘i

D’Egypte :

– Sheykh al-Sayyid Muhammad al-Hafiz al-Tijani, Imam et savant du Hadith en Egypt
– Sheykh Hasanayn Muhammad Makhluf, Mufti d’Egypte
– Sheykh Salih al-Ja‘fari, Imam d’al-Azhar
– Sheykh Amin Mahmud Khattab al-Subki
– Sheykh Muhammad al-‘Aquri
– Sheykh Hasan al-‘Adawi
– Sheykh al-Sayyid Muhammad Abu-al-‘Uyun al-Khalwati
– Sheykh Dr.Abd-al-Halim Mahmud, Recteur d’al-Azhar

D’Afrique du Nord ( Maroc, Algérie, Libye, Tunisie) :

– Sheykh al-Sayyid al-Sharif Abd-al-Kabir al-Saqali al-Mahi
– Sheykh al-Sayyid Abd-Allah bin al-Siddiq al-Ghimari, Imam et savant du Hadith
– Sheykh al-Sayyid Abd-al-Aziz bin al-Siddiq al-Ghimari
– As-Sharif Idris al-Sanusi, Roi de Libye
– Sheykh Muhammad al-Tahir ibn ‘Ashur, Imam de Zaytunah, Tunisie
– Sheykh al-Tayyib al-Muhaji al-Jaza’iri
– Sheykh al-Faruqi al-Rahhali al-Marrakashi
– Sheykh al-Sayyid al-Sharif Muhammad al-Muntasir al-Kattani

Du Soudan :

– Sheykh Yusuf Hamad al-Nil
– Sheykh Muddassir Ibrahim
– Sheykh Ibrahim Abu-al-Nur
– Sheykh al-Tayyib Abu-Qinayah

Du sud-continent Indo-Pakistanais :

– Sheykh Abu-al-Wafa al-Afghani al-Hanafi,
– Sheykh Abd-al-Mu‘id Khan Hyderabadi
– Imam al’Arif Billah Mustafa Rida Khan al-Barelawi, Mufti d’Inde
– Mufti Muhammad Shafi’ al-Deobandi, Mufti du Pakistan
– Mawlana Muhammad Zakariyyah al-Kandahlawi, Imam et savant du Hadith
– Mawlana Zafar Ahmad Thanawi
– Sheykh al-Muhaddith Habib-al-Rahman al-‘Azami
– Sayyid Abu-al-Hasan Ali al-Nadawi

 

Les savants cités ici ne sont que les plus célèbres ayant accordé leur Ijaza à notre Sheykh, mais il y en a encore beaucoup d’autres. En Sayyid Muhammad al-‘Alawi, on pouvait trouver ce qu’il y avait de meilleur dans tous ces Shouyoukhs de divers horizons.

 

Sa carrière d’enseignant

 

A l’instar de tous les shouyoukhs traditionnels et de ses ancêtres avant lui, le Sayyid était, dans ses activités, exclusivement animé par l’Amour d’Allâh, et n’enseignait que pour Lui. La notion de « carrière » ne se trouve donc pas adapter à son cas, cette dernière étant étroitement lié à des gains matériels. Il hébergeait un grand nombre d’étudiants dans sa propre résidence, leur assurant nourriture, boissons, abris, vêtements, livres, etc., en contrepartie de quoi ceux-ci étaient tenus de suivre les règles et l’éthique dont doit faire preuve tout étudiant en Science Sacrée. Ses élèves restaient avec lui pendant de nombreuses années, apprenant les différentes branches de la connaissance islamique, avant de retourner dans leurs pays d’origine. Ainsi, nombre d’étudiants reçurent son enseignement, devenant à leur tour savants de l’Islam et de l’Ihsan dans leur propre pays, en particulier en Indonésie, en Malaisie, en Egypte, au Yémen et à Dubaï.A son retour d’al-Azhar, il fut nommé professeur d’études islamiques à l’université Umm al-Qura de La Mecque, où il enseigna à partir de 1970 et en 1971, il fut, suite au décès de son père, désigné pour lui succéder dans l’enseignement à la Mosquée Sacrée. Il hérita ainsi du poste occupé par sa famille depuis plus d’un siècle.Il lui arrivait également d’enseigner dans le Haram de Médine, et ses cours étaient les plus fréquentés dans les deux Harams. Toutefois il dut, au début des années quatre-vingt, quitter son poste d’enseignant à l’université Umm al-Qura ainsi que sa présidence à l’enseignement au sein du Haram en raison des fatwas de certains savants fanatiques de la secte wahhabite, qui considérèrent sa présence comme une menace à leur idéologie extrémiste et à leur autorité. Il enseigna dès lors les grands livres de Hadith, Fiqh, Tafsir Tasawwuf à son domicile et à la mosquée de la rue al-Maliki dans le quartier de Rusayfah à Makkah où il recevait, lors de ses cours publiques entre le Maghreb et la ‘Isha, pas moins de 500 personnes par jour, dont beaucoup d’étudiants de l’Université. Le cours durant la nuit précédant son décès fut également très rempli.Très respecté par le gouvernement saoudien Sayyid Muhammad ‘Alawi al-Maliki fut souvent consulté par le considéré Roi lui-même sur d’importantes affaires. Il fut également, durant trois années consécutives, désigné comme chef du jury à la compétition internationale de Qira’at (lecture du Coran) à La Mecque.

 

Ses écrits

 

Ecrivain prolifique, le Sayyid a rédigé près d’une centaine d’ouvrages traitant de sujets religieux, juridiques, sociaux et historiques. Nombre de ses livres sont considérés comme des chefs-d’œuvres et sont prescrits en tant que manuels dans les instituts islamiques du monde entier.


Mentionnons ici quelques œuvres sélectionnées sur divers sujets :

Aquida :

– Mafahim Yajib ‘an Tusahhah
– Manhaj al-Salaf fi Fahm al-Nusus
– Al-Tahzir min al-Takfir
– Huwa Allah
– Qul Hazihi Sabeeli
– Sharh ‘Aqidat al-‘Awam

Tafsir :

– Zubdat al-Itqan fi ‘Ulum al-Qur’an
– Wa Huwa bi al-Ufuq al-‘A’la
– Al-Qawa‘id al-Asasiyyah fi ‘Ulum al-Quran
– Hawl Khasa’is al-Quran

Hadith :

– Al-Manhal al-Latif fi Usul al-Hadith al-Sharif
– Al-Qawa‘id al-Asasiyyah fi ‘Ilm Mustalah al-Hadith
– Fadl al-Muwatta wa Inayat al-Ummah al-Islamiyyah bihi
– Anwar al-Masalik fi al-Muqaranah bayn Riwayat al-Muwatta lil-Imam Malik

Sirah :

– Muhammad al-Insan al-Kamil
– Tarikh al-Hawadith wa al-Ahwal al-Nabawiyyah
– ‘Urf al-T ‘arif bi al-Mawlid al-Sharif
– Al-Anwar al-Bahiyyah fi Isra wa M’iraj Khayr al-Bariyyah
– Al-Zakha’ir al-Muhammadiyyah
– Zikriyat wa Munasabat
– Al-Bushra fi Manaqib al-Sayyidah Khadijah al-Kubra

Usul :

– Al-Qawa‘id al-Asasiyyah fi Usul al-Fiqh
– Sharh Manzumat al-Waraqat fi Usul al-Fiqh
– Mafhum al-Tatawwur wa al-Tajdid fi al-Shari‘ah al-Islamiyyah

Fiqh :

– Al-Risalah al-Islamiyyah Kamaluha wa Khuluduha wa ‘Alamiyyatuha
– Labbayk Allahumma Labbayk
– Al-Ziyarah al-Nabawiyyah bayn al-Shar‘iyyah wa al-Bid‘iyyah
– Shifa’ al-Fu’ad bi Ziyarat Khayr al-‘Ibad
– Hawl al-Ihtifal bi Zikra al-Mawlid al-Nabawi al-Sharif
– Al-Madh al-Nabawi bayn al-Ghuluww wa al-Ijhaf

Tasawwuf :

– Shawariq al-Anwar min Ad‘iyat al-Sadah al-Akhyar
– Abwab al-Faraj
– Al-Mukhtar min Kalam al-Akhyar
– Al-Husun al-Mani‘ah
– Mukhtasar Shawariq al-Anwar

Divers :

– Fi Rihab al-Bayt al-Haram (Histoire de Makkah)
– Al-Mustashriqun Bayn al-Insaf wa al-‘Asabiyyah (Etude de l’orientalisme)
– Nazrat al-Islam ila al-Riyadah (Le sport en islam)
– Al-Qudwah al-Hasanah fi Manhaj al-Da‘wah ila Allah (Méthode de Dawah)
– Ma La ‘Aynun Ra’at (Description du Paradis)
– Nizam al-Usrah fi al-Islam (L’islam et la famille)
– Al-Muslimun Bayn al-Waqi‘ wa al-Tajribah (Le monde musulman contemporain)
– Kashf al-Ghumma (Les vertus dans l’aide des concitoyens musulmans)
– Al-Dawah al-Islahiyyah (Appel pour la réforme)
– Fi Sabil al-Huda wa al-Rashad (Ensemble de discours)
– Sharaf al-Ummah al-Islamiyyah (La supériorité de la Oumma musulmane)
– Usul al-Tarbiyah al-Nabawiyyah (La méthode prophétique dans l’éducation)
– Nur al-Nibras fi Asanid al-Jadd al-Sayyid Abbas
– Al-‘Uqud al-Lu’luiyyah fi al-Asanid al-Alawiyyah (Ensemble des Ijazahs de son grand-père)
– Al-Tali‘ al-Sa‘id al-Muntakhab min al-Musalsalat wa al-Asanid (Ensemble de Ijazahs)
– Al-‘Iqd al-Farid al-Mukhtasar min al-Athbah wa al-Asanid (Ensemble de Ijazah)

 

Il s’agit d’une liste sélective des travaux que le Sayyid a écrit et publié. Il existe de nombreuses autres publications qui ne sont pas mentionnées ici et de nombreux travaux qui doivent encore être publiés. Ne sont pas non plus mentionnées les nombreuses et importantes œuvres classiques que le Sayyid a repérées, étudiées et publiées avec des notes et commentaires. Considérée dans sa totalité, la contribution du Sayyid dans ce domaine a été gigantesque. Bon nombre de ses œuvres ont été traduites en langues étrangères. [2]

 

Ses autres activités

 

Le Sayyid fut également un ardent propagateur de la véritable orientation islamique et de la spiritualité et voyagea dans toute l’Asie, l’Afrique, l’Europe et l’Amérique en appelant les gens à accepter la Parole d’Allâh et de Son dernier Messager Muhammad.Afin de faire face aux activités des missionnaires chrétiens, il fonda plus de 70 écoles islamiques en Asie du Sud-Est, qu’il géra personnellement. A la simple vision de la lumière Muhammadienne sur son visage, de nombreux chrétiens et bouddhistes embrassèrent l’Islam. Partout où il se rendait, savants et habitants le recevaient avec jubilation et il s’adressait souvent à des foules de centaines de milliers de personnes.Il fut, non seulement du fait de son affiliation généalogique au Prophète mais aussi pour son immense savoir, sa sagesse, ses nobles manières et son charisme spirituel, tendrement aimé et chérit à travers le monde musulman. Il était connu pour être très généreux de ses connaissances, de ses richesses et de son temps.

 

L’approche du Sayyid

 

Le Sayyid suivait et préconisait de suivre l’importante majorité traditionnelle de l’islam : la voie des Ahl al-Sunna wa al-Jama’ah, la marque de ce qu’est la tolérance et la modération, la connaissance et la spiritualité, et l’unité dans la diversité. Il croyait en l’adhésion sans fanatisme aux quatre Madhhabs (écoles) reconnus et enseignait le respect des grands ulémas et awliyas du passé.Il désapprouvait la pratique de certaines sectes contemporaines consistant à jeter l’anathème (déclarer mécréant) de manière hâtive ou d’accuser d’associationnistes (mushriks) ses coreligionnaires. Il était également très critique à l’égard des soi-disant réformateurs du 20ème siècle qui, d’après lui, veulent tout simplement, au nom de « l’islam pur » effacer l’islam des générations précédentes.Il considérait la condamnation de tous les Ash’aris, ou de tous les Hanafis, Shaffi’is et Malikis ou de tous les soufis, comme certaines sectes le font de nos jours, comme une condamnation de l’ensemble de la Oumma islamique des dix derniers siècles et comme l’attitude d’un ennemi de l’islam, et non celle d’un ami.

Le Sayyid était fermement convaincu que les éminents savants Sunni-Soufi s’inscrivant dans le suivi d’un madhhab des cent dernières années, sont notre lien au Qour’an et à la Sunnah, et non une barrière comme certains voudraient le faire croire. La juste compréhension du Qur’an et de la Sunnah se trouve en effet dans l’interprétation de nos grands savants de l’Islam et non dans les caprices et fantaisies de ces extrémistes modernes qui n’hésitent pas à condamner la majorité des Musulmans du monde entier. Il considérait la majorité de cette Ummah comme étant bonne, et soutenait que c’était aux groupes fanatiques minoritaires qu’il appartenait de vérifier leurs idéologies extrémistes.

Le Sayyid fut également un partisan du soufisme authentique basé sur la Shari’a, le soufisme des grands awliyas et Saints de cette Oumma, et était lui-même un maître spirituel de la plus haute qualité, lié à la plupart des grands ordres spirituels de l’Islam, par l’intermédiaire des Shouyoukhs de la Tariqah. Il considérait que la récitation du Dhikr, seul et en assemblée, fait partie intégrante du bien-être spirituel du musulman, et tous ses étudiants étaient tenus de prier salat at-Tahajjud et de lire, matin et soir, leurs Awrads. [3]

Le Sayyid estimait enfin que les musulmans doivent fournir les efforts nécessaires et utiliser leurs ressources pour l’essor de la Oumma tant d’un point de vue spirituel que social et matériel et ne pas gaspiller leurs temps précieux à se battre pour des questions sans importance. Aussi, les musulmans ne doivent pas se condamner les uns les autres sur des questions qui ont été source de divergence entre les ulémas mais plutôt se donner la main dans la lutte contre le mal et le péché.

Les opinions du Sayyid sont illustrées dans son ouvrage le plus célèbre Mafahim Yajib un Tusahhah (concepts qui doivent être corrigés), un livre qui fut accepté dans le monde islamique, et très apprécié dans les cercles de science.

 

Dernières remarques

 

Sayyid Muhammad al-‘Alawi fut et reste une bénédiction pour cette Oumma. Cet héritier biologique et spirituel du bien-aimé Prophète, était tendrement aimé par les habitants de la Mecque et de Médine, comme l’a prouvé son enterrement, et par toute personne qui venait à le rencontrer. Sa maison dans la ville sainte de La Mecque était ouverte durant toute l’année aux savants, étudiants, et milliers de personnes venant le visiter. Généreux avec ses hôtes, il était également connu pour son franc-parler et ne craignait pas de dire la vérité, ce qui lui valut de vivre de très durs moments. Le soutien d’Allâh semblait, néanmoins, toujours etre avec lui. Radiy Allâhu wa anhou ardaah. Ameen.Pour en savoir plus sur la vie et les réalisations du Sheykh al-Imam Dr as-Sayyid Muhammad Ibn ‘Alawi al-Maliki, vous pouvez consulter son excellente biographie intitulée : Al-Maliki ‘Alim al-Hijaz écrite par le célèbre écrivain et historien de la Mecque, le Dr Zuhayr Kutbi.

 

Sa mort

 

Il est décédé le vendredi 15 du mois de Ramadan (et il avait toujours souhaité rendre l’âme au mois de Ramadan) en état de jeûne, dans sa maison à La Mecque. Sa mort fut soudaine. Voici quelque chose que j’ai écrit à un ami après sa Janazah (pour laquelle j’ai du venir de Médine précipitamment) :Oui ! … c’est une perte énorme …… les condoléances sont venues de l’ensemble du monde musulman, et les prières de Janaza ont été réalisés partout. Il est décédé durant le mois de Ramadan, un vendredi !J’ai été à sa Janaza (dans la Chambre d’abord grâce à son frère Sayyid Abbas .. puis au Haram par l’Imam Subayl )…… des milliers et des milliers de personnes ont participé à ses funérailles … tout le monde pleurait et était ému … il s’agit d’une scène inoubliable … Allâhu Akbar ….

Quel homme … Quelle perte … Quelle immense Janaza … Je sais que mes yeux n’ont jamais vu quelqu’un comme lui …. jamais vu quelqu’un tant aimé par les gens que lui… jamais vu un savant de son niveau et de sa connaissance et de sa sagesse …

Il y avait au moins 500 soldats déployés par le gouvernement saoudien au cimetière Ma’ala afin de contrôler les milliers de personnes sous le coup de l’émotion ….. même la famille royale était présente.

Les gens étaient en train de crier haut et fort la Kalima tout au long de la procession qui remplissait les rues de La Mosquée sacrée jusqu’au cimetière. Le Sayyid a été enterré à côté de son père, près de la tombe de son ancêtre Sayyida Khadijah.

Avant son décès, il avait téléphoné à un ancien étudiant de l’Indonésie et lui a demandé s’il pourrait venir à La Mecque pendant le Ramadan? Quand il a dit non … le Sayyid a dit : « ne participeras-tu pas à mes funérailles?! » En effet, il est décédé pendant le Ramadan, un vendredi matin … de quel signe de plus de l’acceptation d’Allâh a-t-on besoin?

Makkah le pleure, l’Arabie le pleure … le monde islamique tout entier le pleure.

Puisse Allâh lui accorder la place la plus élevée dans al-Jannah à côté de son ancêtre bien-aimé, Sayyidina Rasulillah. Ameen.

 

 


Notes :

[1] Khatib, celui qui fait la khoutba (le prèche qui a lieu lors de la prière du vendredi)

[2] Nous pouvons malheureusement remarquer qu’aucun des livres du noble Sheykh n’ont été traduit en langue française.

[3] Pluriel du mot wird, signifiant litanie de Dhikr ( Récitation de Coran, invocations, supplications, …)

 

Traduit par le frère Bilal. G (Qu’Allâh le bénisse et le récompense)
Le texte original en Anglais, écrit par son élève sheykh Fakhruddin Owaisi al-Madani : http://qa.sunnipath.com/is sue_view.asp?HD=7&ID=4342& CATE=22