Sunnisme.com

Dans mon pays, les jours d’Arafat et de l’Aïd diffèrent de ceux de La Mecque. Qui suivre ?

 

Sheykh Abdul Wahab Saleem

 

 

 

 

Question :

Le jour de l’Aïd dans mon pays est différent de celui à La Mecque, dois-je jeûner le jour d’Arafah et célébrer l’Aïd en même temps que les pèlerins ou suivre ce qui a été décidé dans mon propre pays ?

 

Réponse :

Comme de nombreuses années, cette année encore, certains pays ont annoncé l’Aïd un jour différent du jour du sacrifice à la Mecque. Comme toujours, une question importante circule concernant le jeûne du jour d’Arafah. Dois-je jeûner le jour d’Arafat en fonction de l’observation des gens de la Mecque ou devrais-je jeûner sur la base de l’observation dans ma propre localité? La valeur du jour d’Arafah se limite-t-elle au jour où les gens sont réellement dans Arafah à La Mecque ?

Ces questions sont très importantes, car le mérite du jour d’Arafah lui-même est très important. Le Prophète ﷺ a dit comme cela est rapporté dans le Sahih de Muslim que la journée d’Arafah « Expie les péchés de l’année précédente et ceux de celle qui suit ». Quand faut-il jeûner ? Votre jour d’Arafah et votre Eid sont basés sur l’observation locale si votre comité décisionnaire ou votre gouvernement local se base sur l’observation locale. Même s’ils utilisent d’autres méthodes légalement légitimes (NDT : calcul) pour définir les dates, suivez-les. On peut se demander : « Comment cela est-il possible alors que Arafah, l’Aïd al-Adha, et le Hajj sont si étroitement reliés entre eux? Ne devrions-nous pas suivre les pèlerins ? »

La réponse à cela est qu’ils sont en effet connecté les uns aux autres, mais pour le pèlerin en particulier plus que pour toute la Ummah. Imaginez-vous à une époque ou dans une situation durant laquelle aucune information liée à la Mecque ne peut venir à nous, sauf après quelques jours grâce à des voyageurs. Imaginez une époque où il n’y a pas ou plus de communication instantanée. Pensez à une année au cours de laquelle le Hajj n’a tout simplement pas eu lieu en raison de problèmes politiques ou d’autres raisons (voir par exemple dans Shifāʾ al-Gharām Bi Akhbār al-Balad al-Ḥarām). Lors de tels scénarios, renoncerions-nous tout simplement au jeûne d’Arafat et à la célébration de l’Aïd al-Adha? Bien sûr que non.

Étant donné que les règles de la Shari’ah sont hors du temps et tiennent compte de toutes les situations, alors les méthodes prescrites pour définir nos célébrations et les jours vertueux de l’année le sont également. Et si les pèlerins eux-mêmes commettent une erreur ? Et si les pèlerins se désunissent et ne sont pas d’accord le jour même ? Que se passe-t-il si certains d’entre eux se tiennent à Arafah un jour, et d’autres à un autre ? Ce ne sont pas des scénarios hypothétiques. Tous ces scénarios ont effectivement eu lieu dans le passé ! Dans de telles situations, devrions-nous continuer à lier le jour d’Arafah sur la base de la décision des pèlerins ? Encore une fois, bien sûr que non.

En ce qui concerne la deuxième partie de la question, « Comment la valeur du jour d’Arafah peut-elle être différente d’un endroit à l’autre ? » Tout simplement parce que la grâce d’Allâh est sans limites. Si elle était limitée à la journée où les pèlerins se tiennent à Arafah, alors pendant des siècles avant nous, quand les gens n’avaient aucune communication instantanée, alors des millions de Musulmans du monde entier qui ont cherché la grâce d’Allâh par le jeûne le jour d’Arafah et sacrifié le jour de l’Aïd al-Adha en fonction de leurs propres observations ne serait pas certain de savoir s’ils ont gagné ou non la récompense du jeûne du jour de Arafah. De plus, ils n’auraient aucun moyen de définir ces jours (Arafah, Aidayn, etc.), car au moment où les informations en provenance des pèlerins les atteindraient, il serait déjà trop tard. En outre, la validité de leurs jeûnes même serait remise en question, car cela ouvrirait la possibilité qu’ils jeûnaient le jour de l’Aïd selon l’observation de La Mecque et le jeûne du jour de l’Aïd est interdit par le consensus des savants.

Par conséquent, jeûnez le jour d’Arafah et célébrez l’Aïd al-Adha en fonction de vos observations locales, ou, quel que soit le mécanisme légitime auquel recourent les autorités locales de votre pays pour définir les dates (ce qui peut inclure observation globale). Si vous n’avez pas d’organe décisionnaire officiel dans votre localité, agissez selon la décision de la majorité de vos conseils de savants locaux et de vos mosquées.

Aïd Mubarak à vous tous et à vos proches.

Wallâhu A’lam.

Sheykh Abdul Wahab Saleem

Réponse approuvée par Sheykh Faraz Rabbani

Conseils pour les mères qui allaitent durant Ramadan

 

Ustadha Raidah Shah Idil

 

 

Ramadan allaitement

 

 

Ustadha Raidah Shah Idil pensait savoir ce qu’une journée de jeûne difficile signifiait … jusqu’à ce qu’elle devienne une mère et commence à allaiter son bébé.

Je pensais que mes Ramadans les plus durs étaient ceux que je passai en Jordanie, lorsque j’étais jeune étudiante en quête de Science. Les jours étaient incroyablement longs et la chaleur torride de l’été ne ressemblait à rien de ce que j’avais pu ressentir avant. Le réconfort de la cuisine de ma mère, les visages familiers de ma famille et de mes amis, tout cela m’a manqué. A la place des êtres chers que j’ai laissés derrière, Allâh m’a béni par la compagnie chaleureuse de nouveaux amis. Puisse Allah récompenser les familles qui ont ouvert leurs maisons pour moi, en particulier pendant le Ramadan.

Près d’une décennie plus tard, je me retrouve face à un ensemble de circonstances tout à fait différentes. Je suis mariée, je vis en Malaisie et j’allaite mon bébé, une petite fille. Elle a presque un an, et je suis tellement reconnaissante qu’elle aime manger des aliments solides. Les règles de Jurisprudence (Fiqh) concernant le jeûne pendant l’allaitement ont pris une toute nouvelle signification pour moi. Autrefois, j’aurais cru cela impossible. Les mères allaitantes comme moi éprouvent souvent une faim qui accompagne l’allaitement d’un bébé. Malgré cela, je me rends compte combien Allâh nous soutient ma petite fille et moi, de battements de cœur en battements de cœur. Est-il facile de jeûner tout en allaitant un bébé? Absolument pas. C’est une leçon d’humilité, c’est épuisant, c’est possible et pour l’instant du moins, je vais continuer.

 

Conseils pour les mamans qui allaitent :

1) Buvez beaucoup d’eau après l’iftar, et prenez en même temps des graines de chia que vous aurez laissé tremper toute une nuit.

2) Prenez un suhoor [1] solide et demander à Allâh de vous soutenir.

3) Faites une sieste pendant la journée en même temps votre bébé!

4) Tirez votre lait après le suhoor ou l’iftar, ou les deux, si cela est nécessaire.

5) Si vous commencez à vous sentir mal ou que votre production de lait diminue trop et que cela risque d’avoir un impact sur l’alimentation de votre bébé, sachez alors qu’il vous est permis d’arrêter le jeûne. Vous rattraperez ce jour plus tard, et regardez les règles d’expiation selon votre école de Fiqh (Malikite ou Hanafite ou Shafé’ite ou Hanbalite) [2]. Certaines femmes peuvent jeûner pendant l’allaitement, tandis que d’autres ne peuvent pas. Allâh sait.

 

Et les adorations supplémentaires dans tout ça?

Durant ce Ramadan, je n’ai pas été en mesure d’entrer dans une Mosquée, parce que mon bébé ne dort pas la nuit. Certaines nuits, elle peut rester endormi pendant de longues périodes, et d’autres nuits, elle se réveille continuellement. Je me suis fait à cette idée. Au lieu du luxe de prier des heures pour Tarawih, comme ce fut le cas par le passé, je bénéficie de précieux moments de solitude lorsque ma fille dort, ou qu’elle joue avec son père et sa grand-mère. Dans ces moments-là, je ferme mes yeux et me rappelle le pouvoir de l’intention. Chaque jour passé auprès de mon bébé est un jour passé dans l’amour et le service, pour l’amour d’Allâh le Très-Haut. Rester connecté à cette intention est difficile, même dans les meilleurs jours […]. La Miséricorde, le pardon et le salut – nous en avons tous besoin.

Puisse Allâh nous aider à tirer le meilleur des jours qu’il nous reste,
Puisse Allâh nous aider à être au service des autres,
Puisse Allâh nous aider à être satisfait de Son Décret.

 

Notes :

[1] Repas qui précède l’aube

[2] Pour plus d’infos sur ce qui concerne l’allaitement, la grossesse et le jeûne de Ramadan selon l’école Malikite, je vous invite à consulter l’article suivant : https://www.sunnisme.com/article-islam-grossesse-allaitement-et-jeune-de-ramadan-79529112.html/

Avaler le mucus et la salive durant Ramadan

 

Sheykh Rami Nsour (Malikite)

avaler la salive et le mucus durant Ramadan

 

 

Question :

As-salamou ‘alaykoum wa rahmatullahi wa barakatuhu,

Est-il permis d’avaler le mucus et la salive durant Ramadan [1] (selon l’école Malikite) ?


Réponse :

Bismillahi ar-Rahman ar-Rahim,
Wa ‘alaykoum salaam wa rahmatullahi wa barakatuhu,

Le mucus et la salive sont purs (Tahir) et vous pouvez donc les avaler. Lorsque l’on jeûne, il est mentionné que le fait d’avaler le mucus est détesté mais que cela ne rompt le jeûne selon l’opinion appuyée (Mou’tamad). Il existe une autre opinion spécifiant qu’avaler le mucus que l’on est capable de cracher ferait effectivement rompre le jeûne. [cf. Mukhtasar de Khalil]

 

Notes :

[1] Le Mucus est une substance fluide ou légèrement solide, de consistance visqueuse, d’aspect translucide, sécrétée par les glandes muqueuses et par les cellules caliciformes ou cellules glandulaires.

La nuit et le jeûne de la mi-Sha’bân

 

~ Shabé Baraat ~

 

Shabé

 

 

BismiLlâhi ar-Rahmani ar-Rahim,

Ce soir, à partir de la prière du maghreb, nous serons inshaa Allâh dans la 15ème nuit de Sha`bân (Shabé Baraat). Cette nuit n’est pas comme les autres, Allâh a accordé beaucoup de grandeur et de bénéfices à cette nuit comme en témoignent de nombreux récits.

D’après Mu’adh ibn Jabal , le Prophète ﷺ a dit : « Allâh regarde vers ses serviteurs la nuit de la Mi-Sha’bane, Il leur pardonne à tous excepté les associateurs ou ceux qui se querellent continuellement avec les gens. » [1]

Il est rapporté que le Saint Prophète ﷺ a dit : « Hazrat Jibraeel (A.S) s’est présenté à moi la quinzième nuit de Sha’baan et m’a dit : « Ô Muhammad ﷺ, levez vos yeux vers le ciel. » Je lui ai demandé, quelle est cette nuit ? Alors Hazrat Jibraeel (A.S) a dit : « Celle-ci est cette nuit bénie pendant laquelle Allâh le Tout Puissant ouvre 300 Portes de miséricorde et pardonne à tous tes Musulmans sauf celui dont la foi n’est pas correcte, celui qui commet le Shirk (donner un associé à Allâh), celui qui pratique la sorcellerie, celui qui commet l’adultère, le devin et l’alcoolique invétéré. » [2]

Cependant, si avant l’arrivée de Shabé Baraat, ces mêmes personnes se repentent de leurs fautes avec sincérité, Allâh le Très Miséricordieux leur pardonnera, et ils seront parmi ceux qui goûteront aux bénédictions de cette nuit. Les gens qui ont des vices pareils doivent donc prendre leurs précautions avant l’arrivée de cette nuit. Ils doivent se repentir sincèrement afin de pouvoir bénéficier du Pardon d’Allâh. S’il n’est pas possible pour soi de rester éveillé toute la nuit du Shabé Baraat, alors il est recommandé de faire des actes d’adoration (lbaadat) autant que possible selon sa capacité.

Hadith Sharif

Il est rapporté que le Saint Prophète ﷺ a dit que Jibraeel (A.S) est venu lui a dit : «  Ô Messager d’Allah, sortez dehors et regardez vers le ciel. » J’ai regardé le ciel. Toutes ses portes étaient ouvertes et un annonceur proclamait ainsi : « Bonnes nouvelles à qui fait bonne œuvre pendant cette nuit, bonnes nouvelles qui fait Salaat (prière) pendant cette nuit, bonnes nouvelles à qui se tient debout (pour la Salaat pendant cette nuit, bonnes nouvelles à celui qui fait le Roukou’ (inclinaison lors de la Salaat), pendant cette nuit, bonnes nouvelles à celui qui se prosterne pendant cette nuit, bonnes nouvelles à celui qui pleure et sollicite le pardon et formule ses prières pendant cette nuit. » Le Saint Prophète ﷺ demanda alors à Hazrat Jibraeel (A.S) : « Jusqu’à quand ses appels se font-ils ? » Il répondit : « Ces appels commencent après l’heure de la Salaat ‘Asr, le 14ème Sha’baan et se terminent à l’heure du Fajr du 15ème Sha’baan ».

Il est rapporté d’après Saydinna ‘Alī رضى الله عنه : « L’Envoyé d’Allâh ﷺ a dit – : ‘’Veillez la nuit de la mi-sha’bān et jeunez le lendemain car au coucher du soleil, Dieu descend au ciel de ce monde et dit : ‘’N’y a-t-il pas quelqu’un pour implorer Mon pardon afin que Je lui pardonne, quelqu’un pour Me demander sa subsistance afin que Je la lui accorde, un éprouvé [qui M’implore] afin que J’adoucisse [ses souffrances], quelqu’un qui Me sollicite afin que Je lui accorde [sa demande] ?’’ et ainsi jusqu’à l’aube». [3]

Mes chers frères et sœurs en Islam, usez de la force qu’Allah vous a donnée pour faire Ibadaats pendant celle nuit. Utilisez votre force et votre fortune pour rechercher la Satisfaction d’Allah. Recherchez l’agrément d’Allah et de son Mahboob (bien-aimé). Personne ne sait quand la mort frappera. Le Saint Prophète ﷺ a dit qu’il y a 5 choses qui doivent être considérées avant 5 autres choses :

(1) La jeunesse avant la vieillesse.
(2) La santé avant la maladie.
(3) pauvreté avant l’aisance.
(4) Le temps libre avant les occupations.
(5) La vie avant la mort. [4]

Le Messager de Allâh ﷺ a dit : « Lorsque c’est la nuit de la mi-Sha’bane, accomplissez des actes surérogatoires pendant sa nuit et faites le jeûne pendant sa journée », [rapporté par Ibnou Hibbân]. Il a dit également : « La meilleure prière, après la prière obligatoire c’est la prière surérogatoire effectuée de nuit » [rapporté par Mouslim].

Inshaa Allâh, utilisons cette nuit pour effectuer autant d’actes d’adoration et de dou’as que possible. Récitons le Saint Qour’an et faisons un grand nombre de Dourood (salat ‘ala an-Nabi). Effectuons du Dhikr avec beaucoup de dévotion, donnons l’aumône (Sadaqa), remercions Allâh pour tous les bienfaits qu’Il nous a octroyés et soyons assidu à la prière de ‘Isha et de Subh, c’est essentiel.

La Bonne Nouvelle Du Paradis

Le Saint Prophète ﷺ a affirmé que quiconque prie 100 rakaats nafil (méritoires) le soir de Shabé Baraat, Allâh Ta’ala lui enverra 100 anges. Trente d’entre eux lui annonceront la bonne nouvelle du Paradis, trente le protégeront de l’Enfer, trente encore enlèveront pour lui les difficultés de ce monde et 10 le protégeront contre les ruses et les tromperies de Shaytan. [Saawi – Tafsir Kabeer].

Les Dou’as exaucées

Il est connu qu’Allâh exauce les croyants durant cette nuit bénie, alors inshaa Allâh invoquons beaucoup.

Selon Abî Umâmata Al-Bâhilî (radhiya Allâhu `anhu), le prophète ﷺ a dit :

« Il y a cinq nuits dans lesquelles les invocations ne sont pas refusées :

– la première nuit du mois de Rajab
la nuit de la moitié de Cha`bân
– la nuit de Jumu`a (vendredi)
– la nuit de la fête de `Aîd al-Fitr
– la nuit de la fête du mouton » [5]

Après avoir cité ce hadîth, l’imâm Al-Manâwî رضى الله عنه  a dit : « C’est une Sunnah de veiller ces nuits en adorations et d’invoquer en sa faveur ainsi que de supplier. Les Salaf as-Sâlih ont assurément veillé ces nuits en adorations » [6]

L’imâm Ash-Shâfi`î (radhiya Allâhu `anhu) a dit :

« Les invocations sont acceptées dans cinq nuits :
– la nuit de Jumu`a
– la nuit de la fête du mouton
– la nuit de `Aîd al-Fitr
– la première nuit du mois de Rajab
la nuit de la moitié de Sha`bân.

Quant à moi (Ash-Shâfi`î) je recommande tout ce qui a été rapporté dans ces nuits sans que cela ne soit obligatoire » [7]

Vous l’aurez compris, cette nuit de Sha’baan est une belle occasion pour ceux qui souhaitent prendre un nouveau départ. Une page de notre livre peut se fermer et une nouvelle page peut s’ouvrir, dans l’obéissance, la soumission et la proximité d’Allâh Ta’ala et de Son Messager ﷺ.

Que faire la nuit de la mi-Sha’bân ?

Il existe diverses recommandations pour cette nuit bénie. D’une manière générale, il est recommandé de se repentir sincèrement, de multiplier les adorations et de renforcer son lien avec Allâh. Pour ceux qui souhaitent avoir un exemple de programme, voici quelques pratiques recommandées par nos shuyukhs pour cette nuit bénie (à pratiquer avec concentration et conscience que Allâh nous voit, nous entend et qu’Il est avec nous) :

Salats :

– 2 rakaats de « Salat ul-Tawbah » (prière du repentir)
– 2 rakaats de « Salat ul-Shukr » (prière de remerciement) [8]
– 2 rakaats de « Salat ul-Haajah » (prière du besoin)

Dhikr :

– 10x Salat ‘ala an-Nabi 
– 10x La ilaha ila Allâh
– 10x La ilaha ila anta Subahanak inni kuntu mina Dhalameen
– 10x AstaghfiruLlâh al-ledhî lâ-ilâha illâ Huw, al-Hayy-ul-Qayyûm wa atubu ilayh
– 10x Radi tu biLlâhi Raban wa bil islami deenan wa bi Muhammad ﷺ nabiya
– 10x Wa la hawla wa la quwata illa biLlâh
– 10x Salat ‘ala an-Nabi

Munajaat :

Consacrer 10 minutes à converser avec Allâh, lui confier ses problèmes, ses difficultés, lui demander qu’Il nous élimine ce qui nous maintient dans la désobéissance en vue de nous rapprocher de Lui. Imaginez la lumière d’Allâh lavant votre corps, emportant au loin toutes les difficultés et rendant le chemin facile, vous rapprochant de la voie pieuse. Courrez vers le Royaume d’Allâh qui attend votre présence.

Dhikr :

– Allâh … Allâh … -> pour 20 minutes

Durant ce Dhikr : Appelez Allâh avec tout votre corps, imaginez que vous êtes en présence d’Allâh. Appelez Allâh par toutes Ses Qualités, imaginez que Ses noms bénis sont absorbés par votre cœur et qu’Ils vous illuminent et désintègrent la noirceur et la transforment en rayonnement lumineux et en parfum magnifique.

– Radhitu billahi Rabban Wa bil Islami deenan Wa bi Sayyidina Muhammadin ﷺ Nabiyyan -> pour 20 minutes / (J’ai agréé Allâh comme mon Seigneur, l’Islam comme ma religion et Muhammad ﷺ comme mon Prophète)

Durant ce Dhikr : Remerciez Allâh en toute soumission, pour vous avoir donné le plus grand des cadeaux, celui d’être capable d’Adorer et de connaitre votre Seigneur. Suppliez-le de vous donner la satisfaction dans chacune de Ses décisions qu’Il soit satisfait de nous dans les 2 mondes. Imaginez être en Sa présence, effectuant ces demandes.

– 100x AstaghfiruLlâh, al-ledhî lâ-ilâha illâ Huw, al-Hayy-ul-Qayyûm wa atubu ilayh / (J’implore le pardon d’Allah, en dehors duquel il n’est rien qui soit digne d’adoration. Le Vivant, Celui qui subsiste par Lui-même, et je me repens à Lui)

– 100x Durood (Prières sur le Prophète) et Salaam (Salutations sur le Prophète)

La Journée du 15 de Sha’baan

Durant la journée du 15 du mois de Sha’baan, ceux qui le souhaitent pourront jeûner, inshaa Allâh.

Il est rapporté que le Messager d’Allâh ﷺ a dit : « Lorsque c’est la nuit de la mi-Sha’bane, accomplissez des actes surérogatoires pendant sa nuit et faites le jeûne pendant sa journée ». Ce Hadith est rapporté par Ibnou Hibban et ibnou madja avec une chaîne de transmission faible.

Il est important de savoir que chez beaucoup de savants on peut suivre le Hadîth faible pour ce qui est des bons actes et des choses méritoires (qui ne contredisent pas les textes fermes et authentiques). Il se trouve par ailleurs que les textes fermes et authentiques parlent du mois de Sha’abân comme étant un mois où le Prophète ﷺ jeûnait beaucoup [9].

Le grand Savant et Mufti Taqi Usmani (HafidhuLlâh) a déclaré qu’il est Mustahab (méritoire) de jeûner la journée du 15 du mois de Sha’baan (celle qui suit la nuit bénie). Il est rapporté que le Prophète ﷺ a insisté sur l’importance du jeûne de ce jour. Même si certains savants émettent des doutes sur la fiabilité du Hadiths mentionné plus haut, il est connu que le jeûne des 15 premiers jours de Sha’baan comporte de nombreux mérites et que le Messager d’Allâh jeûnait un grand nombre de jours de ce mois. De plus, un nombre important de nos aînés (Salafs) observait ce jeûne du 15ème jour de Sha’baan. Cette pratique constante indique qu’ils avaient accepté ce Hadith comme étant authentique. Partant de là, il est conseillé de jeûner le 15ème jour de Sha’baan (nafl) […]. [Fatawa – Mawlana Taqi Usmani]

Qu’Allâh nous accorde une belle et pieuse nuit dédiée à Son adoration.
Qu’Allâh nous accorde une belle et pieuse journée dédiée à Son adoration.

Inshaa Allâh ne nous oubliez pas dans vos dou’as.

 

Notes :

Basé entre autres sur un livret édité par le Dar ul-Uloom Aleemiah (World Islamic Mission), tiré et adapté d’un ouvrage en Urdu et intitulé « Teen Noorani Raatein », rédigé par Mawlana AlHaj Muhammad Ahsanul Qaderi (Inde).

[1] Rapporté par l’Imâm Ahmad dans le Musnad 2/176)
[2] Sheykh Abd al-Qadir al-Jilani dans al-Ghunya li-Talibi Tariq al-Haqq
[3] Rapporté par Ibn Mājah (n °1388) et al-Bayhaqī Shu’ab al-īmān (n° 3832)
[4] Hadith Authentique rapporté par El Hakim 306/4
[5] Rapporté par Ibn `Asâkir dans Târîkh Dimachq, tome 10 p.408; Ad-Daylamî dans Musnadu al-Firdaws tome 2 p.196; Al-Bayhaqî dans Shu`abu al-Îmân tome 5, p.288; dans le Musannaf de `Abdurrazzâq tome 4 p.317
[6] Rapporté dans son ouvrage Faydhu al-Qadîr tome 3 p. 454
[7] Dans son ouvrage  » Kitab Al-Umm  » tome 1, p.264
[8] Salaat-ash-Shukr : Cette prière est constituée de 2 Rakaat
[9] Sahih Muslim, Chapitre 6, Hadith N° 2580 / Abu Dawud, Chapitre 7, Hadith N° 2318 / Ibn Asakir, Tafsir ad-Dar al-Manthur sous le Verset 44:3 / Muslim, Chapitre 6, N° 2607

Le Jeûne de la Langue  [1]

 

Jeune_langue

 

 

Le Jeûne de la langue est vraiment important, il consiste à se tenir éloigné des discussions immorales, qui ne vous concernent pas ou qui vous sont nuisibles [2]. Il faut arrêter ce type de discussion et s’en tenir éloigné [3]. Le Jeûne consiste à s’abstenir de tout ce qui déplait à Allâh ta’ala, et pas seulement de la nourriture, de la boisson et des rapports. Imaginez un père qui dit à son enfant : « Ne bois pas de lait ». Puis le père rentre du travail et voit son enfant boire de l’alcool, verre après verre, prendre de la drogue. Il luit dit alors : « Qu’es-tu en train de faire? » et son enfant lui répond : « Tu m’as dit de ne pas boire de lait, je ne bois pas de lait ». Que pourra répondre le père? Il n’y a aucun avantage à ne pas boire du lait [4] alors qu’on ne délaisse pas l’alcool. De la même manière, quel bénéfice y a-t-il à s’abstenir de manger et de boire (des choses qui sont normalement hallal), alors que notre langue continue à consommer ce qui est haram (illicite).

Il a été rapporté dans le Musnad de Ahmad رضي الله عنه, que la médisance annule le jeûne (du moins sa récompense) : « Deux femmes jeûnaient au temps du Prophète ﷺ et elles ont failli mourir de soif. Ceci fut rapporté au Prophète ﷺ, mais il refusa [de leur permettre de rompre le jeûne]. Puis on lui mentionna ces deux femmes de nouveau, et il les fit appeler et leur ordonna de vomir, c’est-à-dire de vider leur estomac. Elles ont vomi et ont rempli un bol de pus, de sang purulent et des morceaux de chair. Alors le Prophète ﷺ dit : « Ces deux femmes se sont privées de ce qu’Allâh leur a autorisé, mais elles ont annulé leur jeûne en faisant ce qu’Allâh a rendu illicite pour elles. L’une d’entre elles s’est assise avec l’autre et elles se sont mises à manger de la chair des gens. »

Ce qui s’est passé avec ces deux femmes en présence du Prophète ﷺ lorsqu’elles ont vomi ces choses affreuses et détestables, cela fait partie des miracles qui se sont produits dans la main du Prophète ﷺ pour montrer aux gens les effets néfastes de la médisance. Et Allâh a dit : « et ne médisez pas les uns des autres. L’un de vous aimerait-il manger la chair de son frère mort ? » [5]

Ce hadith montre donc que la médisance annule le jeûne, mais c’est une annulation au sens figuré, c’est-à-dire que cela annule la récompense du jeûne.

‘Aicha (qu’Allah sois satisfait d’elle) rapporte : J’ai dit au messager d’Allâh ﷺ : « Vois-tu comme Safiyya est faite [6], il m’a répondu : Tu viens de dire une parole qui, si elle était mélangée à l’eau de mer, l’aurait polluée. » [7] et [8]

Toutes ces mauvaises paroles nous suivent dans la tombe et sont susceptibles d’entrainer une punition, c’est la raison pour laquelle Rassoul Allâh ﷺ mettait en garde ses Compagnons (hommes et femmes), contre les désastreuses conséquences des mauvaises paroles, dans l’au-delà.

L’Imâm Abû Hâmid Al-Ghazâli [Rahimahou Allâh] a déclaré que les scorpions et les serpents qui se trouvent dans les tombes et assaillent les gens ne sont rien d’autre que les péchés accumulés dans cette vie.

Par conséquent, il convient de protéger notre jeûne, sinon comment le jeûne pourra-t-il à son tour nous protéger?

Que la paix et les bénédictions d’Allâh soient sur notre Prophète Muhammad, sa famille et ses Compagnons.


Notes :

[1] Article basé en partie sur un discours de Sheykh Ahmad Dabbagh [Hafidahou Allâh]
[2] Car elles contiennent des péchés comme la médisance, le mensonge, la calomnie, les grossièretés, etc.
[3] Ceci est bien évidemment valable en dehors du mois de Ramadan
[4] Pour par ex. éviter le gras, l’intolérance au lactose, etc.
[5] Qour’an – Sourate Al-Hujurat, verset 12
[6] En référence à sa te petite taille
[7] C’est-à-dire la médisance (ghayba)
[8] Sahih, Abou Dawud et at-Tirmidhi

Ramadan : Conseils pour ceux qui travaillent (et les autres)

 

Sheykh Ahmad Dabbagh

 

Ramadhan

 

 

Ô disciples du Prophète ﷺ vous devez planifier et vous préparer pour accueillir le mois de Ramadan

 

Ô croyants de la Ummah du Prophète ﷺ qui travaillez durant ce mois :

1) En premier lieu, vous devez parler à votre employeur, manager, superviseur, par rapport à l’heure à laquelle vous rompez votre jeûne ainsi que pour faciliter l’accomplissement des prières quotidiennes, car une partie ou plus des prières tombe pendant les heures de travail. Ceux qui travaillent ont l’opportunité de pouvoir expliquer à leurs collègues ce qu’est ce mois glorieux, il convient donc de méditer et de connaitre la raison d’être et les objectifs de Ramadan. Vous aurez l’opportunité d’inviter les gens à rejoindre la voie des pieux.

2) L’aspirant doit au moins se souvenir d’Allâh au début, au milieu et à la fin de chaque acte qu’il effectue au travail.

3) Il convient de préserver sa langue et ses yeux (des péchés) et ne pas s’engager dans des discussions futiles et inutiles. Il est préférable de parler d’Allâh et de Son Messager ﷺ et d’inviter à se rappeler du but de notre vie.

4) Il faut se tenir éloigné de ceux qui fument autour de vous et préféré la compagnie de (ceux qui se rappellent) leur Seigneur et leur Messager ﷺ.

5) Ô croyants de la Ummah du Prophète ﷺ, essayez et adoptez la Sunnah du mode de vie du Prophète ﷺ, cela vous sera profitable, ainsi qu’aux autres. Suivre les pratiques Prophétiques est en soi une Da’awah. Utilisez cette période pour inviter les autres en leur montrant les pratiques de la Sunnah [code vestimentaire, la manière de parler, de manger, de boire …].

6) Vous devez être extrêmement bons et humbles comme Allâh l’est encore plus en ce mois.

7) L’aspirant doit donner abondamment le Salaam et faire beaucoup de durood sur le Prophète ﷺ, ce dès qu’il a du temps libre. Il doit lire la Biographie (Sira) du Prophète ﷺ et imiter l’exemple qui a été envoyé pour tous les Hommes et les Jinns.

8) Ceux qui veulent suivre la Sunnah du Prophète de Allâh ﷺ ont une réelle opportunité en ce mois et changent leur mode de vie. Y a-t-il un mois meilleur que celui-ci pour commencer ce changement ? Certaines personnes promettent qu’elles changeront demain, qu’elles laisseront le mal derrière elles et suivront la Sunnah. Mais Sheytan les dupe et ils demeurent comme ils étaient hier. Allâh [Azzawajal] a rendu cette possibilité de changement de mode de vie plus facile durant ce mois spécial. Il a également facilité afin que cela dure après Ramadan.

Ô croyants de la Ummah du Prophète ﷺ, jeûnez avec votre cœur et votre esprit, car c’est cela le véritable jeûne.

Ô croyants de la Ummah du Prophète ﷺ, ceux qui ne travaillent pas peuvent :

1) Enseigner à leur famille ce qui est en rapport avec le mois de Ramadan, comme par ex. les règles de Fiqh (obligation, recommandé, Sunnat, déconseillé, ce qui l’annule, etc.) et évoquer la vie du Prophète ﷺ.

2) Asseyez vous pendant au moins 20min chaque jour et lisez les Hadiths ou les récits sur la vie des Saints et des serviteurs d’Allâh. Évoquez les règles de bases qui régissent leurs familles.

3) Au moins, pour ce mois, adoptez les manières Prophétiques (Sunnah) en termes de manger et de boire.

4) Aidez votre famille et laissez-les adorer Allâh en accomplissant leurs actes (d’adoration) à la maison. Il n’est pas correct que dans le foyer l’homme prie et accomplisse ses actes d’adoration tandis que la femme est jour et nuit en cuisine. Plutôt, l’homme doit aider la femme qui doit également effectuer ses actes d’adoration et se rappeler Allâh. Le but de ce mois n’est pas de cuisiner toutes sortes de nourritures, mais au contraire de s’abstenir de tous les désirs de nourriture, d’adorer Allâh davantage et avec dévotion.

5) L’aspirant doit essayer et compléter la lecture du Qour’an. Existe-t-il une meilleure période pour le faire que ce mois? Si cela s’avère trop difficile, alors lisez-le au moins 30mn à une heure chaque jour et méditez sur les significations et tentez d’absorber les sagesses qu’il contient.

6) L’aspirant doit se rappeler Allâh et son Messager ﷺ dans toutes les choses qu’ils accomplissent. Il doit demander à Allâh à ce que toutes ces Sunnah (adoptées durant Ramadan) demeurent (après Ramadan) et fassent partie de sa vie et il doit les augmenter afin de devenir un reflet du Prophète ﷺ. Avec certitude il nous a montré toutes les lumières de ce mois, par conséquent envoyez le salaam et les durood sur le Prophète ﷺ et ses Compagnons.

Qu’Allâh protège et facilite à chacun, homme ou jinn, efforcez vous de suivre la manière de vivre du Prophète ﷺ et devenez un parfait serviteur d’Allâh.

L’intention (niyya) pour le jeûne de Ramadan

[Selon l’école Malikite] [1]

 

ramadan_niya

 

 

Est-il nécessaire de former l’intention de jeûner le Ramadan ?

Oui, le croyant doit former l’intention de jeûner la nuit précédant la première journée du ramadan, comme indiqué dans le hadith de Hafsa qui a relaté que le Prophète (salalla^hou ‘alayhi wassalaam) a dit :

« Qui ne forme pas la résolution de jeûner, avant l’aube, son jeûne ne sera pas accepté » [2]

Ainsi, le jeûne prescrit ou surérogatoire observé sans intention est invalide. Cette intention doit être ferme et résolue. Elle doit être formée la veille du jour confirmé de jeûne et non lors de la nuit du jour de l’incertitude, sans quoi le jeûne est invalide.

L’intention (niyya) a pour place le cœur, il n’est pas nécessaire de la formuler à haute voix. Il suffit de l’avoir en son for intérieur et elle se confirme par le fait de se préparer à jeûner.

Est-il nécessaire que le croyant forme cette intention à chacune des nuits suivantes du Ramadan ?

Le fidèle n’a pas à former cette intention le reste du ramadan, en référence au hadith :

« … et pour chaque personne, il y aura ce qu’elle aura formé comme intention … » [3]

Dans un grand nombre d’ouvrages classiques de Fiqh Malikite, il est dit qu’une seule intention est suffisante pour l’ensemble du Ramadan. Toutefois, la règle élargie stipule qu’une seule intention est suffisante dans le cas du jeûne qu’il est obligatoire d’effectuer consécutivement, sans en manquer un jour, comme c’est par exemple le cas pour Ramadan.

Par conséquent, quand une femme a ses règles durant le Ramadan et que celles-ci se terminent, elle doit alors former une nouvelle intention pour les jours de jeûne qui suivent. De même, une personne qui rattrape des jours de jeûnes manqués devra chaque jour former une intention nouvelle, car le rattrape ne requiert pas d’être effectué consécutivement.

Le grand savant Malikite ibn ‘Ashir a dit : 

« Une seule intention (à la nuit : la veille du jeûne du premier jour et avant l’aube) est suffisante pour les jeûnes qui doivent être observés plusieurs jours successifs, mais une nouvelle intention doit être faite si un quelconque facteur (par exemple, maladie ou menstruation) rompt la succession du jeûne ».

A ce sujet, l’Imam Al-Qourtoubi précise :

« Lorsque quelqu’un rompt le jeûne en raison d’un voyage, d’une maladie ou des règles et désire ensuite reprendre le jeûne, l’intention qui a été faite au début du Ramadan n’est pas suffisante. Il doit former l’intention pour le reste du mois. Quand on jeûne n’importe quel jeûne continu, comme le jeûne de divorce dhihar, la kaffara pour cause d’homicide, ou pour avoir délibérément rompu le jeûne pendant le Ramadan, ou qu’on jeûne un mois ou des jours consécutif en raison d’un vœu, l’intention faite au début est valable pour toute la durée sans avoir à la renouveler chaque soir durant le jeûne, conformément au verdict rendu par l’Imam Malik ».

Si une personne émet l’intention de jeûner durant la journée (alors que la journée de jeûne à débuté) son jeûne est invalide, car il est obligatoire que l’intention soit formée la nuit avant le commencement du jeûne prescrit, comme précisé précédemment.

Ceci est confirmé dans le Hadith rapporté par An-Nasaï dans lequel le Prophète a dit :

« Le jeûne n’est pas valable pour celui qui ne forme pas l’intention de jeûner depuis la nuit qui précède ».

Wa Allâhou a’alam.

Notes :

[1] Références : Matn d’Ibn Ashir, Kitab al-Kafi d’Al-Qourtoubi, Al-Musaddima al’Izziya lil-Jama’a al-Al-Azhariyya d’Al-Maliki Al-Sâdili, Muwatta de l’Imam Malik, Mukhtassar d’Al-Akhdari et sheykh Ustadh Abdus Shakur Brooks.

[2] Rapporté par Ahmad, les quatre auteurs de Sounan, Ibn Khouzeyma, Ibn Hibbân et al-Dâraqotni.

[3] Rapporté par al-Boukhâri et Mouslim

Le jeûne de Ramadan (Siyâm) par Al-Akhdarî

selon le rite Malikite

 
Extrait d’Al Moufîd fil ‘ibadat wal mou’amalat
de Sheykh Al-Akhdarî et Youssef Alî Bedioui [1]

 

ramadan (1)

 

 

1/ Quel est le caractère légal du jeûne de ramadan [2]?

Le jeûne du ramadan est obligatoire.

2/ Quelle source indique cette obligation?

La Parole du Très-Haut :

«  … ainsi, celui qui assiste à ce mois doit le jeûner [3] … »

De même, le hadith d’Abdallâh ben ‘Omar – que Dieu les ait tous deux en son agrément – qui a relaté que le Messager de Dieu (salallahou ‘alayhi wassalaam) a dit :

« L’islam est construit sur cinq choses : le témoignage qu’il n’y a de dieu qu’Allâh et que Mouhammad est le Messager d’ Allâh, l’accomplissement de la prière, l’acquittement de l’aumône canonique (zakât), le hadj à la Demeure et le jeûne de ramadan. » (Rapporté par al-Boukhâri et Mouslim).

3/ Qu’est-ce qui permet de confirmer le début du jeûne de Ramadan?

L’obligation du jeûne devient effective par le terme complet [4] du mois de cha’bân ou la vue du croissant de lune (au soir du 29ème jour de ce mois) par deux témoins honorables (‘adl).

4/ Le fidèle doit former l’intention de jeûner la nuit précédant la première journée du ramadan. Citer la référence en cela.

Le hadith relaté par ‘Omar – que Dieu l’ait en son agrément – :

« Les actes tiennent des intentions … » (Rapporté par Ahmad, al-Boukhâri et Mouslim).

De même le hadith de Hafça – que Dieu l’ait en son agrément – qui a relaté que le Prophète a dit:

« Qui ne forme pas la résolution, avant l’aube, de jeûner, son jeûne ne sera pas accepté. » (Rapporté par Ahmad, les quatre auteurs de Sounan, Ibn Khouzeyma, Ibn Hibbân et al-Dâraqotni).

5/ Le fidèle devra-t-il former cette intention à chacune des nuits suivantes du ramadan?

Le fidèle n’a pas à former cette intention le reste du ramadan, en référence au hadith :

« … et pour chaque personne, il y aura ce qu’elle aura formée comme intention … » (Rapporté par al-Boukhâri et Mouslim).

6/ Parmi les actes de la sunna, il y a le fait de rompre tôt le jeûne et de retarder la nourriture prise à la fin de la nuit. Citer en cela une référence.

Abou Dharr – que Dieu l’ait en son agrément – a relaté : « Le Messager de Dieu a dit :

« Ma Communauté ne cessera d’être dans une situation bénéfique tant qu’elle rompra tôt le jeûne et retardera la nourriture prise à la fin de la nuit. » (Rapporté par Ahmad).

De même, le Hadith d’lbn ‘Abbâs qui a dit : « J’ai entendu le Prophète dire :

« Nous autres, prophètes, il nous a été ordonné de rompre tôt le jeûne et de retarder la nourriture prise à la fin de la nuit. » (Rapporté par al-Tayâlissi et al-Tabarâni dans al-Kabîr)

7/ Quel caractère prend l’intention formée après l’aube?

Elle n’est pas valable après l’aube, en référence au hadith :

« Le jeûne n’est pas valable pour celui qui ne forme pas l’intention de jeûner depuis la nuit qui précède. » (Rapporté par an-Nasâï).

8/ Que doit-on faire si la vision du croissant de lune est constatée après l’aube?

Il est obligatoire de s’abstenir de manger en ce jour, en raison de l’inviolabilité de ce jour. La personne devra rattraper le jeûne de ce jour, du fait de l’absence d’intention précédente.

9/ Qu’en est-il de l’intention de jeûner formée avant que la nouvelle lune de ramadan soit observée?

Cette intention est nulle, même si la personne l’avait formée avant l’observation du croissant de lune, puis s’était ensuite abstenue de manger ou de boire, avant d’apprendre que le jour en question faisait partie de ramadan. Cela n’est donc pas valable et elle devra rattraper ce jour, en raison de l’absence de certitude et du fait qu’elle avait jeûné dans le doute.

10/ Qu’en’ est-il du fait de jeûner le jour du doute pour s’assurer de ne pas manquer le ramadan?

On ne jeûne pas le jour du doute à cette intention.

11/ Quelle source indique qu’on ne jeûne pas dans cette intention?

Le hadith d’Ammâr ben Yâserqui a dit : « Qui jeune le jour sur lequel on a un doute a désobéi à Abou’l-Qâsim, Muhammad. » (Al-Boukhâri l’a cité en note. Les quatre auteurs de Sounan ont déclaré sa chaîne de transmetteurs ininterrompue et at-Tirmidhi, Ibn Khouzeyma, Ibn Hibbân et al-Hâkem l’ont déclaré valide-sûr).

12/ Qu’en est-il lorsque le jour du doute tombe un jour où le fidèle avait fait vœu de jeûner ou qu’il jeûnait de manière surérogatoire?

Cela est permis, car c’est un jour parmi les jours de cha’bân.

13/ Quelle référence indique cette permission?

Ce qui a été rapporté du Prophète :

« Ne faites point précéder le jeûne de ramadan en jeûnant un jour ou deux jours avant, sauf s’il s’agit d’un jeûne que la personne avait coutume de jeûner. Qu’elle jeûne alors ce jour-là. » (Rapporté par al-Boukhâri et Mouslim).

14/ Quel caractère a le fait de s’abstenir de manger au matin du jour du doute [5]?

Il est recommandé que la personne s’abstienne de nourriture au matin du jour du doute, du fait de la possibilité que ce jour soit attesté comme faisant partie du ramadan. Elle évitera ainsi le fait d’avoir mangé durant le ramadan, sans le savoir. Cela même si le rattrapage de ce jeûne sera de toute façon obligatoire pour elle.

15/ Qu’en est-il de la personne qui vomit malgré elle, durant le jeûne obligatoire?

Ce vomissement ne rompt pas le jeûne. C’est le vomissement délibéré qui annule le jeûne.

16/ Citer une référence concernant la question précédente.

Le hadith d’Abou Houreyra qui a relaté que le Messager de Dieu a dit :

« Si quelqu’un vomit malgré lui, il n’a pas à rattraper son jeûne mais s’il se force à vomir, il renouvellera le jeûne de ce jour. » (Rapporté par Ahmad, Abou Daoud, at-Tirmidhi, Ibn Mâja, Ibn Hibbân et al-Hâkem).

17/  Quel caractère ont les pollutions « nocturnes » [6] et la saignée, le jour de ramadan?

Tout cela ne rompt pas le jeûne.

18/ Citer une référence pour la question précédente.

Ce qu’a relaté Abou Sa’îd du Prophète qui a dit :

« Trois choses ne rompent pas le jeûne : le vomissement, la saignée et les pollutions nocturnes. » (Rapporté par at-Tirmidhi et al-Bayhaqi)

De même, le hadith d’Ibn ‘Abbâs qui a relaté que le Messager de Dieu se fit pratiquer la saignée alors qu’il jeûnait. (Rapporté par al-Boukhâri, Abou Daoud, al-Nasâï et at-Tirmidhi).

19/ Quelles sont les conditions de la validité du jeûne ?

• L’intention formée antérieurement à l’aube [7], pour le jeûne obligatoire comme pour le surérogatoire.
• Pour la femme, être exempte de menstrues ou de lochies,
• Sa raison,
• S’abstenir de rapports sexuels, de nourriture et de boisson.

20/ Qu’en est-il lorsque le sang des menstrues cesse avant l’aube?

Si le sang des menstrues ou les lochies cessent, ne serait-ce qu’un instant avant l’aube, le jeûne du jour à venir devient alors obligatoire pour la femme. Cela, même si elle ne s’est lavée qu’après l’aube, car la purification n’est pas une condition du jeûne.

21/ Quel caractère a le fait de reformer l’intention du jeûne de ramadan, après que celui-ci fut interrompu par la maladie, les règles ou les lochies?

L’intention est alors reformée dans ces cas ou ce qui est comparable à ceux-ci.

22/ Qu’est-ce qui démontre la solution précédente?

Le fait que la rupture du jeûne se soit interposée pendant la durée du jeûne, chose qui interrompt la continuité de l’intention formée dès le début du ramadan.

23/ Le dément doit-il rattraper la période antérieure de jeûne, après le retour à la raison?

Il est obligatoire qu’il rattrape tout le jeûne ayant eu lieu durant sa démence, même si cela eu lieu pendant de longues années.

24/  Qu’en est-il du résident qui quitte la ville pour une distance non éloignée [8] et rompt le jeûne en pensant que cela lui est permis?

Il n’est pas tenu de l’expiation (kaffâra), car il n’a pas violé le caractère sacré du jeûne.

25/ Qu’en est-il de celui qui coïte, mange ou boit volontairement, durant la journée du ramadan, sans que cela soit dû à une Interprétation ambiguë ou à une erreur?

II est tenu du rattrapage de ce jour (qadâ’) ainsi que de l’expiation (kaffâra).

26/ En quoi consiste l’expiation?

Soit le fait de nourrir soixante pauvres, soit l’affranchissement d’un esclave croyant, soit le jeûne de deux mois consécutifs.

27/ Quel caractère a ce qui pénètre dans la gorge par une autre voie que la bouche, durant le jeûne?

Dans ce cas, la personne devra seulement rattraper ce jour, car cette compensation est de toute façon obligatoire dans tous les cas où il y a rupture du jeûne.

28/ Quel caractère prend ce qui arrive, par injection, à l’estomac?

Ce qui arrive à l’estomac par injection, entraîne seulement le rattrapage du jour en question.

29/ Qu’en est-il lorsque la personne mange, bien qu’elle ait eu un doute sur le possible lever de l’aube?

Elle sera seulement tenue de rattraper ce jour, non de l’expiation. La personne n’a guère l’intention, en effet, de violer le caractère sacré du ramadan.

30/ Quel caractère a le brossage (siwâk [9]) des dents, durant le jeûne?

Le brossage des dents est permis au jeûneur, durant tout le jour du jeûne.

31/ Quelle source indique cette permission?

Ce qu’a relaté ‘Âïcha – que Dieu l’ait en son agrément – : «  Le Messager de Dieu a dit :

« Parmi les meilleures attitudes du jeûneur, il y a le brossage des dents. » (Rapporté par Ibn Mâja et al-Dâraqotni).

De même, le hadith d’Âmir ben Rabî’a qui a dit : «  Je ne peux compter le nombre de fois que j’ai vu le Messager de Dieu se brosser les dents alors qu’il jeûnait. » (Rapporté par Ahmad, Abou Daoud et at-Tirmidhi, Ibn Khouzeyma, Abou Ya’la, al-Bazzâr, at-Tabarâni et al-Dâraqotni l’ont déclaré bon, alors qu’al-Boukbâri l’a cité en note dans son Sahih)

32/ Quel caractère a le rinçage de la bouche, suite à la soif?

Cela est permis, car cela aide le jeûneur.

33/ Qu’en est-il de celui qui se réveille au matin du jeûne en se trouvant en état de janâba?

Cela est permis, en référence au hadith de ‘Âïcha qui a relaté qu’un homme demanda : « Ô Messager de Dieu! Il arrive que la prière (de l’aube) arrive alors que je me trouve en état de janâba, et je jeûne alors ! Le Prophète de Dieu répondit : – Et moi aussi, il arrive que la prière arrive alors que je me trouve en état de janâba, et je jeûne !… » (Rapporté par Ahmad, Mouslim et Abou Daoud).

34/ Quel caractère a le jeûne de la femme enceinte lorsque celle-ci craint les conséquences du jeûne pour le bébé qu’elle porte?

Dans ce cas, elle rompra le jeûne et ne sera pas tenue de nourrir un pauvre en compensation (en plus du rattrapage obligatoire de son jeûne).

35/ Citer une référence concernant la question précédente.

Le hadith d’Anas qui a relaté que le Messager de Dieu m’a dit :

« Dieu, Puissant et Majestueux, a dispensé le voyageur du jeûne et de la moitié de la prière. Il a aussi dispensé du jeûne la femme enceinte et la nourrice. » (Rapporté par Ahmad et les quatre auteurs de Sounan. At-Tirmidhi l’a déclaré « bon »)

36/ Qu’en est-il de la nourrice qui craint pour son enfant?

Si elle craint pour le nourrisson et ne parvient pas à le mettre en nourrice, elle rompra le jeûne et nourrira en compensation un pauvre (pour un jour [10] qu’elle devra aussi rattraper).

37/ Quelle source étaye la question précédente?

La Parole du Très-Haut :

« .. Et à charge pour ceux qui le supportent (difficilement) de s’acquitter en réparation de la nourriture d’un pauvre [11] … »

Ibn ‘Abbâs a déclaré : « Cela (ce passage) est applicable pour la femme enceinte et la nourrice [12]. » (Rapporté par Abou Daoud)

38/ Quel caractère a le jeûne du vieillard?

Il rompt le jeûne et nourrit un pauvre par jour, en compensation.

39/ Qu’en est-il de celui qui a négligé de rattraper des jours de ramadan, au cours de l’année en cours, jusqu’à ce que le ramadan suivant soit arrivé?

Il jeûnera le ramadan suivant, puis rattrapera ensuite les jours du ramadan précédent non jeûnés en donnant en plus en compensation la nourriture d’un pauvre, par jour.

40/ Qu’est-ce qui est recommandé pour le jeûneur?

• Tenir sa langue.
• Se hâter de rattraper les jours de jeûne dont il est tenu.

41/ Citer une référence concernant la question précédente.

Abou Houreyra – que Dieu l’ait en son agrément – a relaté que le Messager de Dieu a dit :

« Qui ne délaisse point le mensonge et sa pratique, Dieu n’a de toute façon aucunement besoin qu’il s’abstienne de nourriture et de boisson. » (Rapporté par al-Boukhâri, Abou Daoud et an-Nasâï).

42/ Quel caractère a le fait, pour le jeûneur, de goûter le sel?

Cela est non-souhaitable, de crainte qu’une partie arrive jusqu’à la gorge et annule ainsi le jeûne. Si toutefois, rien n’arrive jusqu’à la gorge, cela n’entraîne aucune conséquence pour lui.

43/ Qu’en est-il des gestes pouvant introduire l’acte sexuel, tels que le baiser et le badinage, durant le jeûne?

Cela est non-souhaitable pour le jeûneur, de crainte que cela n’attise son désir et n’entraîne l’annulation de son jeûne. Cela concerne la personne qui est sûre d’elle. Quant aux autres, cela leur est interdit.

44/ Qu’en est-il si le jeûneur émet une sécrétion prostatique (madhy [13]) suite à ce qui peut constituer un préliminaire à l’acte sexuel?

S’il s’agit seulement de la sécrétion prostatique (madhy), il sera tenu de rattraper le jour en question.

45/ Qu’en est-il s’il émet du sperme, suite aux préliminaires de l’acte sexuel?

Dans ce cas, il sera tenu du rattrapage (qadâ ‘) de ce jour de jeûne, ainsi que de l’expiation (kaffâra), du fait qu’il était déterminé dans l’annulation de son jeûne.

 

Notes :

[1] Ouvrage disponible en langue française sous le nom « Les 1000 Questions/Réponses sur les Pratiques Religieuses en Islam (Selon le rite malikite) » avec les annotations d’Azzedine Haridi, aux éditions Universel.

[2] 9ème mois lunaire.

[2] Coran, (2, 185).

[3] Lorsque le mois lunaire compte 30 jours et que la nouvelle lune n’a donc pas été vue le soir du 29.

[4] Cela concerne la personne qui n’a pas formé l’intention, au soir du 29 de cha’bân, de jeûner ou non, du fait que l’information sur la nouvelle lune ne lui soit point parvenue. Le Hadith précédent montre en effet qu’il ne faut pas précéder le jeûne de ramadan par le jeûne d’un ou deux jours.

[5] En fait, celles qui ont lieu de jour, dans ce cas.

[6] Il faut bien évidemment être Musulman.

[7] Rappelons que le jeûne a lieu de l’aube (fajr) au coucher du soleil (maghrib)

[8] C’est-à-dire n’atteignant pas la distance du voyage, d’environ soixante à quatre-vingts kilomètres, selon les avis dans l’école Malikite.

[9] Celui-ci désigne l’acte du brossage comme la brosse en elle-même, laquelle pouvait être un rameau d’arak, d’olivier …

[10] Un moudd (mesure faisant un peu plus d’un demi litre) de denrée.

[11] Coran : 2/ 184

[12] Ca l’est aussi pour le vieillard que le jeûne éprouve, mais ce dernier n’est pas tenu de rattraper le jour non jeûné.

[13] Liquide blanc et subtil pouvant être émis lors de l’érection. A la différence du sperme (many), il n’entraîne pas l’ablution majeure.