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Les cheveux longs pour l’homme

 

Par Mawlana Yusuf Laher

 

Les-cheveux

 

 

Question :

Est-il autorisé en Islam qu’un homme porte des cheveux longs ?

 

Réponse :

L’homme est autorisé à avoir les cheveux longs à partir du moment où il les porte d’une manière conforme à la Sunnah de Rassoul Allâh (salallâhou ‘alayhi wassalaam). Selon les livres de Hadith, le Messager d’Allâh a eu trois longueurs de cheveux. Dans la première longueur, les cheveux allaient jusqu’au milieu de l’oreille, dans la seconde jusqu’aux oreilles, et dans la troisième ils descendaient jusqu’au-dessus des épaules. Le Prophète Muhammad n’a jamais attaché ses cheveux de manière à faire une queue de cheval et il ne les a pas non plus tressés. Par conséquent, les cheveux longs ne doivent pas ressembler à ceux portés en Occident par les non-musulmans, car l’imitation des non-croyants est condamnée dans le Qour’an Karim et les Hadith Sharif. En outre, les cheveux ne doivent pas être longs au point de ressembler à ceux d’une femme qui, d’une manière générale, tombent jusqu’à la taille ou au milieu du dos. L’interdiction pour l’homme de ressembler à une femme est indiquée [ndt : de manière formelle] dans un hadith de Boukhari [1].

Et Allâh est plus savant.

Réponse préparée par Mawlana Yusuf Laher, relue et vérifiée par le Mufti Siraj Desai.

 

© Traduit avec l’autorisation du Darul-Ouloum Aboubakar, Malabar, Port Elizabeth, Afrique du Sud

 

 

Notes du traducteur :

[1] Il est rapporté dans le Sahih qu’Abd Allâh ibn Abbas a dit : « Le Messager d’Allâh a maudit les hommes qui cherchent à ressembler aux femmes et les femmes qui cherchent à ressembler aux hommes ». (rapporté par Al-Boukhari).

.Les versets des Attributs d’Allâh
Extrait du livre « Connaitre l’Islam »
par le Sheikh ‘Alî Tantâwî

 

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Dans ce livre, j’ai évité l’examen des questions philosophiques, et de dresser la liste des divergences entre scolastiques. Mais le problème des « versets des Attributs » qui fut l’objet de longues discussions et disputes, mérite certains développements. Dans le Coran, notre Seigneur S’est qualifié en des termes forgés à l’origine pour désigner des sens terrestres et des objets humains, alors que rien ne Lui est semblable. Il est Le Seigneur, Le Créateur, L’Elevé. Il ne ressemble pas aux créatures. Nous ne pouvons comprendre ces termes appliqués à Dieu de la même manière lorsqu’ils sont appliqués à la créature. Nous disons tel connaît et observe, et Dieu connaît et observe. Mais la manière avec laquelle le serviteur connaît et observe n’est pas celle avec laquelle Dieu connaît et observe. Le savoir du serviteur et sa vue ne sont pas comme le savoir de Dieu et Sa vue. De même nous disons « l’enseignant s’est établi sur sa chaire » et « S’est établi sur Son Trône ». Nous connaissons le sens donné dans le dictionnaire du terme « s’établir » que nous appliquons à l’enseignant, mais ce sens ne peut être celui voulu dans « Le Très Miséricordieux S’est établi sur le Trône » [V.5/S.20]. Tout ceci fait l’objet de l’unanimité des savants. Ils reconnaissent tous que les versets des Attributs sont la parole de Dieu. Si Dieu dit : « puis Il s’établit sur le Trône » [V.3/S.10], personne ne peut expliquer le mot « s’établit ». Tous les savants reconnaissent que le sens de « s’établir », dans le dictionnaire humain n’est pas celui voulu par le verset « s’établit sur le Trône ».

 

Bien qu’unanimes sur le fait d’éviter la négation des attributs de Dieu, et l’anthropomorphisme (tendance à concevoir Dieu à l’image de l’homme – ndt), les savants ont divergé sur le but voulu par ces versets.Ces versets sont ils au sens propre ou figuré ? Peut-on les interpréter ou non ? Ceux qui les ont interprétés ont dit que le sens propre est l’utilisation du terme avec le sens voulu. C’est la définition que donnent les savants de l’éloquence – Sans doute que la langue arabe, avec laquelle fût révélée le Coran, contenait des mots, avant sa révélation, pour désigner des sens terrestres matériels. Ces termes sont incapables d’exprimer les sentiments humains, que dire d’exprimer les Attributs de Dieu, Créateur des hommes. La beauté a de multiples formes, mais nous n’avons que le terme « beau ». Quel rapport y a t’il entre la beauté d’un paysage naturel, la beauté d’un poème, la beauté d’une maison bien ornée, et la beauté d’une femme? Parmi les femmes, il existe des milliers de sortes de beauté mais nous n’avons que ce seul terme. Les langues sont incapables de décrire le sentiment de la beauté. Il en est de même de l’amour dans ses multiples formes, et ses différences de sentiments. Si la langue est si étroite pour décrire les sentiments humains, peut-elle alors contenir les Attributs de Dieu, les décrire? Si le sens propre est « L’utilisation d’un terme avec le sens pour lequel il a été créé » et que les mots comme « s’établit », « viendra », « trompe », « stratégie », « les oublie » créés pour des sens terrestres humains et matériels, sont utilisés dans le Coran dans un autre sens, alors ces mots ne sont plus utilisés au sens propre mais au sens figuré. Dieu dit : « puis Il s’établit sur le Trône », « et que ton Seigneur viendra » [V.22/S.89] ; « Oui, les hypocrites cherchent à tromper Dieu, quand c’est Lui qui les trompe » [V.142/S.4] ; « Et ils stratégient . Et Dieu stratégie ! » [V30/S.8] ; « Ils oublient Dieu, eh bien, lui aussi les oublie » [V.67/S.9]. Celui qui nie que ces mots sont au sens figuré, comme Ibn Taymyyia, donne au « sens propre » un autre sens que celui connu auprès des éloquents, il dit : interpréter ses termes, c’est-à-dire leur donner un sens figuré et affirmer que c’est le but voulu, est réfuté parce que les sens figurés, eux aussi, sont humains.

 

J’ai réfléchi et j’ai trouvé que ces versets sont de trois sortes :

1 – Des versets révélés de la part de Dieu à titre informatif : « Le Très Miséricordieux S’est établi sur le Trône » [V.5/S.20] Nous ne disons pas : Il ne S’est pas établi, sinon nous aurions nié ce que Dieu a affirmé. Nous ne disons pas : Il S’est établi sur le Trône comme s’établit quelqu’un assis sur une chaise, sinon nous aurions comparé le Créateur à la créature. Mais nous croyons que c’est la parole de Dieu, qu’il a voulu un sens dont nous ne comprenons pas la portée et le détail, car Il ne nous a pas été explicité et que la raison – comme nous l’avons vu précédemment – est incapable d’y arriver par elle-même.

2 – Des versets révélés selon le style dit « la similitude » connu des savants de l’éloquence. Comme la parole du poète : « Ils m’ont dit : propose nous une chose que nous te cuisinons bien. J’ai répondu : cuisinez moi une toge et une chemise ». Et celle d’Abî Tamâm au sujet de la bataille de ‘Ammûryya, répliquant aux astrologues qui prétendaient que la victoire ne viendrait que lorsque les figues et le raisin auront mûris. « Quatre vingt dix milles, comme des lions, leurs peaux ont mûri, avant que ne mûrissent les figues et les raisins (c’est-à-dire prêts à se battre) ». Ce genre de style est fréquent dans les versets comme : « Ils oublient Dieu ; eh bien, Lui aussi les Oublie » [V.67/S.9]. Le mot « Ils oublient » a le même sens que « l’oubli » dans le dictionnaire qui est l’absence des informations dans la mémoire. Mais le mot « les oublie » est à titre de similitude, et ne désigne pas le même sens car Dieu n’oublie pas : « Ton Seigneur, cependant, n’est pas oublieux » [V.64/S.19]. Autrement dit le mot « Ils oublient » est utilisé avec le sens pour lequel il était créé alors que le mot « les oublie » est utilisé pour un autre sens. Du même genre : « …tandis qu’il est avec vous où que vous soyez » [V.4/S.57]. Les savants sont unanimes que ça signifie que Dieu est avec nous par Son savoir, non par Son Etre, car le début du verset stipule que Dieu S’est établit sur le Trône [1].


De même :

« Nous allons bientôt être libre pour vous, ô deux charges ! « (V31/ S.55). «Et ils stratégient. Et Dieu Stratégie ! » [V.30/S.8 ]. « Oui, les hypocrites cherchent à tromper Dieu, quand c’est Lui qui les trompa » [V.142/S.4]. Il n’est pas permis de comprendre ces versets avec le sens des mots figurant dans le dictionnaire, sens matériel, mais avec un sens digne de Dieu, qu’il soit Elevé et Exalté.

3 – Des versets explicités par d’autres versets : « Et les juifs disent : « La main de Dieu est fermée ! » Que leurs mains soient enchaînées, et maudits soient-ils de l’avoir dit ! Ses deux mains sont ouvertes au contraire : Il dépense comme Il veut » [V.64/S.5].

Ce verset est explicité par le verset suivant :

« Ne porte pas ta main enchaînée à ton cou [par avarice], et ne l’étend pas non plus trop largement, sinon tu te trouveras blâmé et chagriné. » [V.29/S.17]. On comprend que l’extension [verbe étendre] de la main signifie la générosité et cela n’implique pas, au contraire c’est impossible, que Dieu ai deux mains comme celles des hommes et des animaux, que Dieu soit élevé au dessus de cela.


Dans le Coran :

« C’est Lui qui envoie les vents, annonciateurs au devant (entre les. Mains [2]) de Sa miséricorde » [V.57/S.7]. « Et c ‘est Lui qui envoie les vents comme une annonce devant (entre les mains [2]) Sa miséricorde » [V.48/S.25].

« … et Celui qui envoie les vents, comme une bonne annonce, devant (entre les mains [2]) Sa miséricorde » [V.63/S.27]. « … il n’est pour vous qu’un avertisseur en face (entre les mains [2]) d’un dur châtiment » [V.46/S34].

Au sujet du Coran : « … à qui (le Coran) le Faux ne parvient ni de devant lui (entre les mains [2]) ni de derrière lui ; descente de la part d’un Sage, d’un Digne de louange » [V.42/S.41].

Ni la miséricorde, ni le châtiment et ni le Coran n’ont de mains réelles [2].


L’explicite et L’implicite :

Dieu a montré que le Coran contient des versets explicites, leur signification est limpide et leur expression claire, et des versets implicites dont le sens voulu n’est pas clair, au contraire, les gens leur donnent diverses interprétations qui se mélangent à tel point qu’il devient difficile ou impossible de connaître le sens voulu. Les versets des Attributs sont implicites et le croyant est appelé à ne pas trop s’étendre dans leur sens, et de ne pas les compiler afin de ne pas éprouver les gens par leur étude.

Celui qui rassemble ces versets et les expose aux élèves est passé à côté de la méthode des ascendants, surtout s’il y joint les hadiths unitaires (rapportés par une seule personne de la part du prophète – ndt) rapportés à leur sujet et qui ne sont pas considéré par la majorité des savants comme Preuves absolues dans le domaine des croyances. Cela ne signifie pas que la personne a le choix entre  »acceptation » ou le « refus », non. il y a une divergence entre ceux qui disputent sur leur portée et ceux qui leur donnent un sens figuré.


Position des musulmans et leur compréhension :

Les premiers musulmans qui sont les ascendants de cette communauté, ses meilleurs, et ses plus valeureux, n’ont pas parlé de ces versets, et n’ont pas précisé s’ils étaient au sens propre ou au sens figuré. Ils ne se sont pas noyés dans leur commentaire, mais y ont cru comme ils sont parvenus de la part de Dieu selon le sens que Dieu a voulu. Lorsque la scolastique s’est répandue, que des suspicions ont été évoquées au sujet des croyances islamiques, alors une nouvelle catégorie de savants est apparue et s’est lancée pour réfuter ces suspicions. Ces savants ont commenté les versets des Attributs, et les ont compris à la manière des arabes en surpassant le sens original du mot à un autre sens, c’est ce qui est appelé le sens figuré ou l’interprétation. C’est un long sujet de controverses entre savants. La vérité est que ces versets sont révélés par Dieu. Celui qui en nie une partie est mécréant Celui qui les dépouille totalement et en fait des expressions sans signification est mécréant. Celui qui les comprend avec le sens humain et l’applique à Dieu puis rend le Créateur identique à la créature est mécréant. Le chemin est périlleux, l’échappatoire est dangereux, le sauvetage est d’éviter d’en discuter, de suivre les ascendants, et de s’arrêter strictement à la limite du texte. C’est ainsi que j’adore Dieu et c’est ce que je crois.

 

Notes :

[1] Le verset complet (ndt) : « C’est Lui qui a créé tes cieux et ta terre en six jours ; puis II S’est établi sur le Trône sachant tout ce qui pénètre dans la terre et ce qui en sort, et ce qui descend du ciel et ce qui monte, tandis qu’îl est avec vous où que vous soyez. Et Dieu observe ce que vous œuvrez » [V.4/S.57].

[2] Dans le texte coranique en arabe Figure le mot « Baïna yadayy » littéralement « entre les mains » que le traducteur a remplacé par sa signification. L’auteur a voulu montrer que le mot « main » ne peut-être compris uniquement au sens propre – ndt.

La Croyance en Dieu

Par Sheikh Muhammad K. Kaba

 

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Introduction :

La Religion musulmane ne repose pas sur des bases incohérentes et incomplètes. Au contraire, la raison saine est parmi les plus solides de ses soutiens, tandis que le Qour’an, la Tradition du Prophète (salallahou ‘alayhi wassalaam), l’Ijmâ (l’unanimité des savants musulmans) et le Qiyas [1] en sont la référence.

Aussi, l’imam Al-Ghazaliyy [2] dit-il :

« L’adoration n’est valable qu’après avoir connu Celui qui mérite d’être adoré (c’est-à-dire Dieu). »

Autrement dit, celui qui croit que Dieu est une lumière -contraire de l’obscurité-, qu’il est assis sur le Trône [3], ou qu’Il est partout par Son Entité comme l’air, etc., celui-là n’adore pas Dieu, mais quelque chose de son imagination. C’est dire que Dieu est différent de tout ce que l’on peut imaginer, car l’imagination est une création, et la création ne ressemble pas au Créateur.

Il faut donc avoir une bonne croyance en Dieu, celle qui sauve du châtiment éternel de l’Enfer. Ainsi, Dieu dit à Son Prophète :

« Sache (Mouhammad) qu’il n’y a pas d’autre dieu que Dieu, et demande le pardon pour ton péché [4] et pour les Croyants et les Croyantes (…). »[5]

Ce verset du Qour’an fait ressortir deux sortes de Science :

– La Science qui traite de l’Unicité de Dieu, à savoir : « Sache qu’il n’y a pas d’autre dieu que Dieu (…) »

– La Science qui traite des règles d’application, car « ( …) demande le pardon pour ton péché (…)» fait référence à l’application, à la pratique.

Par ce verset, Dieu a ordonné à Son Prophète d’accorder la priorité à l’étude de la Science qui traite de la croyance sur celle des règles d’application. De ce fait, le Prophète dit :

« ( … ) Je suis celui qui a la meilleure connaissance de Dieu et qui Le craint le plus. (…) » [6]

Les compagnons du Prophète, à son exemple, ont accordé plus d’importance à la Science de la croyance qu’aux autres Sciences de la Religion. Ainsi, le Traditionaliste Ibnou Majah a rapporté dans son livre « Sounane Ibnou Majah » que le compagnon Joundoub, fils de ‘Abdoullah (que Dieu l’agrée) a dit :

 

« Nous étions avec le Prophète pas encore pubères mais nous en étions proches, et nous avons appris la croyance avant d’apprendre le Qour’an. Puis nous avons appris le Qour’an, ce qui nous a renforcés dans la croyance »

C’est pour cela que l’imam Al-Ghazaliyy a dit que l’adoration n’est valable qu’après avoir connu Celui qui mérite d’être adoré. Et l’imam Ar-Rifa’iyy [7] de préciser :

« L’extrême connaissance de Dieu est la certitude de Son Existence sans référence à un lieu ni à une manière d’être »

Il s’agit donc d’une connaissance, non pas à travers une localisation, mais qui permet plutôt de distinguer entre Le Créateur de toute chose, qui n’a ni commencement ni fin et qui n’a besoin de rien, et la créature qui est dans une totale dépendance. C’est en cela que la fameuse citation du premier Calife Abou Bakr (que Dieu l’agrée) est très instructive :

« S’avouer incapable de cerner la Réalité de Dieu, c’est la vraie compréhension. Et chercher à connaître cette Réalité, c’est de la mécréance et de l’association. »

En effet, on va de ce fait établir des comparaisons et des parallèles, ce qui est déraisonnable et illogique, car Dieu est différent de Sa créature. En d’autres termes, Seul Dieu connaît la réalité de Son Entité et celle de Ses Attributs. Dès lors, la connaissance de Dieu pour les créatures que nous sommes passe par l’affirmation de Ses Attributs et par la négation de ce qui n’est pas digne de Lui.Il faut donc croire, sans nul doute, que Dieu a des Attributs. Pour rapprocher les idées, prenons un exemple. Si l’on disait à quelqu’un de fabriquer une montre, il ne pourrait le faire que s’il connaissait la science nécessaire. A supposer qu’il maîtrise cette science, mais n’ait pas la puissance (s’il est paralysé, par exemple) il n’y parviendrait pas. Et s’il avait la science et la puissance mais pas la volonté, il n’y arriverait pas non plus. Ainsi pour exister, ce monde a besoin, à plus forte raison, d’un Créateur qui a les Attributs de la Science, de la Volonté et de la Puissance.Dieu a fait surgir ce monde du néant et ne lui ressemble pas; Il n’a pas besoin de place (d’endroit), Il ne s’incarne pas et ne se fatigue pas, Il ne ressemble ni aux hommes ni aux Anges. Il n’est pas une matière, Il n’a donc ni forme ni limites. Il est différent de toute Sa créature (création). Son Existence n’a pas de commencement.Dieu a donc des Attributs par lesquels Il s’est fait connaître. C’est pourquoi les savants musulmans ont dit qu’il est obligatoire d’en connaître treize, qui sont fréquemment cités dans le Qour’an, soit directement, soit par leur signification. A savoir :

 

1. L’Existence (Al-Woujoud)
2. Le Non-Commencement (Prééternité – Al-Qidam)
3. La Non-Fin (Pérennité – Al-Baqa’)
4. L’Unicité (Al-Wahdaniyyah)
5. La Non-Ressemblance aux créatures (Al-Moukhalafatou lil-Hawadith)
6. La Science (Al-‘Ilm)
7. La Puissance (Al-Qoudrah)
8. La Volonté (Al-Machi’ah)
9. La Vue (Al-Basar)
10. L’Ouïe (As-Sami’)
11. La Parole (Al-Kalam)
12. La Vie (Al-Hayat)
13. L’Autosuffisance (Al-Qiyamou Bi n-Nafs)

Notes :

[1] Effort de recherche soutenu, basé sur la déduction par analogie que seuls les savants aux rangs les plus élevés peuvent entreprendre. Ce n’est donc pas à la portée de n’importe qui.

[2] Abou Hamid Al-Ghazaliyy  est né à Khouraçan, région du nord-est de l’Iran, en 450/1058 et est décédé en 505/1111.

[3] C’est, du point de vue volume et masse, le plus grand des corps que Dieu a créés, non pour s’y établir, mais pour manifester Sa Puissance. Il constitue le toit du Paradis, qui se trouve au-delà du septième ciel.

[4] Il s’agit de petits péchés. Les Prophètes sont immunisés contre la mécréance, les grands péchés et même les petits péchés qui reflètent une bassesse de caractère.

[5] Qour’an (47/19)

[6] Hadith rapporté par Al-Boukhariyy

[7] L’imam Ahmad Ar-Rifa’iyy رحمه الله est un grand Saint, qui est né en Iraq en 512/1118 et est décédé en 578/1182. Il est le fondateur d’une Tariqah, c’est-à-dire une méthode de cheminement [soufisme] sur une des voies tracées par le Prophète .

 


 

L’Existence
[Al-Woujoud]
 

Il est connu des gens de la droiture que Dieu a des Attributs éternels qui conviennent à Sa Majesté; et l’Existence en est Un.

Dieu Le Suprême dit :

« (…) Douterait-on de l’Existence de Dieu?! (…) » [1]

Il faut donc croire que l’Existence de Dieu est indubitable, et n’a pas de commencement, c’est-à-dire qu’Elle n’est pas précédée par lé néant, et qu’elle n’a pas de fin, c’est-à-dire qu’elle ne sera pas affectée par l’anéantissement.Le Prophète a dit :« (… ) Dieu était, et il n’y avait rien d’autre que Lui. Et il y eut le Trône sur l’eau (c’est-à-dire que Dieu créa le Trône à partir de l’eau; laquelle fut la première création) ( …) » [2]A travers ce Hadith, le Prophète confirme l’Existence de Dieu avant toute création. De ce fait, quiconque nie l’Existence de Dieu est un athée comme cet instituteur qui dit un jour que Dieu n’existait pas, et partant [du principe] que ce monde n’avait pas été créé.  Profitant de son absence, un de ses élèves à dessiné un âne sur le tableau avec le nom de l’instituteur inscrit dessus. A son retour, il fut accueilli par des éclats de rire. Fou de rage, il chercha à connaître l’auteur, de ce dessin. Sur ce, un élève se leva et dit que le dessin, s’était fait lui-même (c’est-à-dire selon ce que vous prétendez).Ainsi, cet élève venait de confirmer, à sa façon, ce que tout le monde sait, à savoir que tout acte relève forcément d’un auteur [un créateur]. Par conséquent, il serait impossible d’imaginer l’existence d’écriture sans écrivain, ou de bâtiment sans bâtisseur. En effet; la raison ne peut que rejeter l’idée qu’une encyclopédie puisse être le résultat d’une déflagration survenue dans une imprimerie ou qu’un immeuble, avec toutes ses structures, surgisse subitement de Terre à la suite d’une secousse tellurique. De même, on ne saurait imaginer un bateau lourdement chargé, cheminant droit sur une mer agitée, avec des vents portants et tourbillonnants; sans l’aide d’un bon et vaillant capitaine. Que dire alors de cet Univers qui évolue dans une organisation parfaitement cohérente!

Un savant, à qui les gens avaient demandé la preuve de l’Existence de Dieu, a dit :

– Ne constatez-vous pas que toutes les feuilles du mûrier se ressemblent par l’odeur, la couleur et le goût?
– Bien sûr, répondirent-ils.
– Alors, ajouta-t-il, la brebis mange ses feuilles et donne du lait; le ver s’en nourrit également et fournit de la soie; quant à certains cervidés (notamment le chevrotain porte-musc en les consommant, ils produisent du musc.

Ainsi à partir d’une même plante, il se dégage des choses qui diffèrent dans leur aspect et leur consistance. En effet, le lait est différent de la soie, qui à son tour se distingue du musc. Dès lors, il est évident que c’est un Créateur qui a non seulement créé cette plante mais qui l’a transformée  – à travers ces animaux – en des choses différentes de goût, d’odeur, de couleur et même d’utilité. Et ce Créateur n’est autre que Dieu Le Suprême. Gloire à Lui, Le Tout-Puissant!

Cela nous amène à constater l’absurdité de la théorie du « Big-Bang » selon’ laquelle la nature, qui n’a ni volonté ni science, a tout créé. C’est prétendre qu’une chose puisse être à la fois antérieure et postérieure à elle même.

Ainsi, l’existence de l’Univers dans toute sa complexité, sa beauté, et son ordonnance, témoigne de l’Existence de Dieu.

Le Musulman croit donc en l’Existence de Dieu, une Existence qui n’a ni commencement ni fin et qui est différente de celle de Sa créature. Car L’Unique Créateur de toute chose existe sans rapport avec le temps et l’espace, c’est-à-dire que Son Existence ne dépend d’aucune circonstance de lieu, de temps ou de manière.

Par conséquent :

–    Dieu est L’Eternel.
–    Nul temps ne Le limite et nul lieu ne Le circonscrit.
–    Dieu n’est pas Un corps, car Il serait limité.
–    Dieu n’est pas une substance, car Il serait localisable.
–    Dieu n’est pas accidentel, car Il aurait besoin d’un créateur.
–    Dieu n’est pas composé, car Il serait divisible.
–    Dieu n’a pas d’organes, car Il serait imaginable et représentable.
–    Dieu n’est ni ténèbres, ni lumière.

En effet, Dieu dit :

« (…) Rien ne Lui ressemble, et Il est Celui qui a l’Ouïe et la Vue parfaites. » [3]

Notes :

[1] Qour’an 14/10

[2] Hadith rapporté par Al-Boukhariyy

[3] Qour’an  42/11

 


 

Le Non-Commencement
[Prééternité – Al-Qidam]

 

Dieu  dit :

« Il (Dieu) n’a pas de commencement (…). » [1]

Littéralement traduit, cela donne : Il (Dieu) est Le Premier. Mais la primauté de l’Existence de Dieu est absolue, alors que celle de la créature est relative. Ainsi on dira d’Adam qu’il est le premier des êtres humains, tandis que Dieu est Le Premier dans le sens que Son Existence n’a pas de commencement.Il faut donc croire que Dieu, comme tous Ses Attributs, n’a pas de commencement. Par conséquent, Son Existence n’est pas relative au temps. Elle ne Lui a pas été attribuée, et n’a pas été précédée par quelque chose. Car celui qui a un commencement a besoin de quelqu’un qui lui donne l’existence. Or le besoin contredit la Divinité, parce qu’il indique une dépendance, c’est-à-dire une imperfection. Donc si Dieu avait eu besoin de Sa créature, Il n’aurait pu la créer. Mais Dieu, Le Glorieux, n’a pas besoin de Sa créature, ni avant, ni après la création de celle-ci.C’est pourquoi nous disons que le Non-commencement de Dieu n’a aucun rapport avec le temps [2], car encore une fois, Le Créateur de toute chose existe avant le temps. De ce fait l’imam Abou Hanifah, dans son livre « Al-Fiqh al-‘Akbar » [3] dit:« Les Attributs de Dieu n’ont pas de commencement et ne sont pas créés..Celui qui affirme qu’ils sont créés ou qu’ils ont un commencement; de même que celui qui ne se détermine pas (sur la question) ou qui doute a commis de la mécréance envers Dieu Le Suprême. »Dieu est donc Le Seul qui possède l’Attribut du Non-commencement.

Ainsi, pour prouver aux philosophes qu’il est impossible que le monde soit une, succession de choses sans commencement, les savants dans la Science de la croyance (At-Tawhid) ont donné l’exemple suivant :

Si quelqu’un dit : « Tel jour, je ne donnerai un franc à untel que si je lui en ai déjà donné un; et je ne lui aurai donné celui-ci que si je lui en avais préalablement remis un autre … et ainsi de suite ». Il est clair, dans cet exemple, que la pièce promise ne sera jamais donnée car cela est lié à quelque chose d’inexistant, à savoir un commencement pour ce don. Or ce qui est suggéré ici est qu’il ne débute jamais.

C’est dire que si ce monde était une succession de choses sans début, il n’existerait pas à présent; mais puisqu’il existe, cela prouve qu’il a un début.

Règle :

Tout, excepté Dieu et Ses Attributs, a un commencement.

Notes :

[1] Qour’an 57/3

[2]  Le temps est la mesure de la durée des phénomènes; autrement dit, c’est la comparaison entre deux événements. C’est donc une création de Dieu.

[3] Al-Fiqh al-‘Akbar traduit en français par « La plus considérable des Sciences »

 


 

La Non-Fin
[Pérénnité – Al-Baqa’]

 

Dieu dit :

« Tout ce qui est sur Terre est voué il une fin, mais Dieu, existe éternellement. » [1]

Dieu, tout comme Ses Attributs, n’a pas de fin.

En effet, la raison impose que Dieu, dont l’Existence n’a pas de commencement; soit sans fin. Il est Le Vivant qui ne meurt pas, et Sa Vie n’est, ni acquise ni précédée par quelque chose ou par le néant. [2]

Remarque :

La non-fin du Paradis et de l’Enfer est confirmée par les Textes (le Qour’an et les Hadiths). Ainsi, bien qu’ayant un commencement, ce n’es  que par la Volonté de Dieu qu’ils subsistent éternellement sans quoi, étant des créations, il est possible rationnellement qu’ils s’anéantissent. Mais Dieu a voulu pour eux la pérennité.

Règle :

Seul Dieu est Eternel en Soi.

Notes :

[1] Qour’an 55/26-27

[2] Sheykh Hassan Ayyoub dans son livre  » La Foi musulmane  » cite également les versets suivants :

« Et n’invoque nulle autre divinité que Dieu ! Il n’est de divinité que Lui ! Tout est voué à périr, excepté la Face du Seigneur. C’est à Lui qu’appartient le pouvoir suprême et c’est à Lui que vous ferez retour. » Qour’an 28/88

« Mets ta confiance dans le Vivant, l’Immortel ! Célèbre Ses louanges ! Car Il connaît mieux que quiconque les péchés de Ses créatures. » Qour’an 25/58

 


 

L’Unicité
[Al-Wahdaniyyah]

 

Dieu a dit :

« Dis (Mouhammad) : Dieu est Unique » [1]

L’imam Abou Hanifah (que Dieu l’agrée), dans son livre « Al-Fiqh al-Akbar », a dit :

« Dieu est Un, non pas du point de vue du nombre, mais dans le sens qu’Il n’a pas d’associé. »

Car mathématiquement parlant, le nombre 1 est divisible par 2 ce qui donne 2 demis, par 3 ce qui donne 3 tiers, etc.

Sachez donc que le devoir le plus fondamental de chaque Moukallaf [2] est de croire en l’Unicité de Dieu sans rien Lui associer, c’est-à-dire reconnaître qu’Il (Dieu) est :

Un dans Son Entité

– Il n’a point d’associé
– Il ne se divise pas
– Il n’est pas composé
– Il ne ressemble à rien

Un dans Ses Attributs

Les Attributs de Dieu n’ont pas de commencement, c’est-à-dire qu’Ils ne sont pas créés. Car si Dieu avait un attribut créé, cela voudrait dire qu’Il change : celui qui change a besoin de quelqu’un qui le fasse changer. Et celui qui a besoin de quelqu’un d’autre est une créature, et non Le Créateur qui existait avant toute créature, sans la créature. Or le fait de dire que Dieu acquiert un attribut signifie que cet attribut lui manquait, ce qui indique une imperfection. Et celui qui n’est pas parfait ne peut être Dieu dont les Attributs :

– sont uniques
– sont parfaits
– ne changent pas
– ne sont pas accidentels, c’est-à-dire créés
– ne sont pas occasionnels
– ne sont pas contingents
– ne sont pas précédés par le néant

Rien ni personne ne peut avoir un ou plusieurs Attributs de Dieu.

Un dans Son Acte

Lorsqu’on dit, par exemple, que Dieu est L’Unique Créateur, cela signifie qu’il est Le Seul à pouvoir faire surgir toute chose du néant. Dieu a la Puissance de créer ce qu’il veut sans que nul ne puisse s’opposer à l’accomplissement de Sa Volonté.Le fait de créer la créature n’a pas ajouté à Dieu un attribut qu’il n’avait pas; c’est dire que Dieu avait l’Attribut de Créateur avant la création du monde. De même qu’Il avait l’Attribut de donner la vie et celui de donner la mort avant qu’il n’y ait de vivants et de morts; ce n’est pas après avoir fait vivre ou mourir quelqu’un que Dieu a acquis ces Attributs-là.Ainsi, Abou Hanifah (que Dieu l’agrée) a dit :« L’Acte de Dieu est un Attribut qu’Il a dans le Non-commencement, mais le résultat (de Son Acte) est créé. »Tout ce que les gens possèdent (enfants, biens matériels ou autres moyens de subsistance) provient de Dieu. En effet, Dieu  dit :

« Tout ce que vous avez comme bienfait provient de Dieu (…) » [3]

Ou encore :

« Il (Dieu) est Le (Seul) Dispensateur de tous les biens (…) » [4]

Notes :

[1] Qour’an 112/1

[2]
Moukallaf, c’est-à-dire une personne pubère, saine d’esprit et à qui est parvenu l’appel à l’Islam, ne serait-ce qu’à travers les 2 témoignages (shahada), dans toutes les langues qu’elle comprend.

[3] Qour’an 16/53

[4] Qour’an 51/58

 


 

La Non-Ressemblance aux créatures
[Al-Moukhalafatou lil-Hawadith]

 

Dieu  dit : « (…) Rien ne Lui ressemble (… ) » [1]

L’Univers est de Dieu par création et non par engendrement ou par émanation. Donc Dieu n’est pas pour le monde ce que la terre est pour l’arbre, ou l’arbre pour le bois, ou le bois pour la table. Parce que la table vient du bois, le bois de l’arbre, l’arbre de la terre par un cycle de transformations successives voulu par Dieu. Par conséquent, l’Univers qui forme l’ensemble des choses créées est tout autre que Dieu, Le Créateur auquel rien ne ressemble :

Ni dans Son Entité (Dhat)Il n’est ni une lumière (contraire de l’obscurité); ni un esprit; ni un corps fin, ni un corps palpable, ni une matière; ni une particule; ni un homme; ni une étoile; ni aucune autre chose de la création.Dieu est différent de tout ce que l’on peut imaginer, car notre imagination est une de Ses créations

Ni dans Son Acte (Fi’l)

L’Acte de Dieu n’a pas de commencement, tandis que tout autre acte est une création. Et il fait surgir toute chose du néant pour lui donner existence sans que cela soit par le toucher, le mouvement; la proximité ou l’éloignement.

Ni dans Ses Attributs (Sifat)

En effet, Dieu S’est fait connaître par Ses Attributs pour que Ses créatures affirment Son Existence et proclament Son Unicité, excluant ainsi Sa connaissance par analogie. Car les Attributs de Dieu sont sans aucune comparaison ni ressemblance. Il est loin d’avoir des dimensions, des limites, des repères, des membres ou des organes petits ou grands. On ne peut donc pas se représenter ni imaginer Dieu.

Il est impossible de Lui attribuer :

• le fait de s’asseoir
• l’immobilité ou le mouvement (tous deux liés à l’espace et au temps qui sont des créations)
• les sentiments (émotion, envie, etc.)
• le changement
• le sommeil
• la fatigue (comme l’ont prétendu certains égarés). A ce propos, Dieu dit :

« Certes, Nous (Dieu) avons créé les cieux et la Terre et ce qui est entre eux en six jours, sans que nulle fatigue Nous ait touché. » [2]

Remarque :

Dieu  a créé l’Univers sans nul besoin, ni rien qui L’y oblige. Il a donné existence aux Mondes sans modèle préexistant. Il n’est pas en contact, par le toucher, avec les choses. Tout est facile pour Dieu, parce qu’il est Le Tout-Puissant. Dès lors, l’une des sagesses de la création en six jours est de nous enseigner la patience. Autrement Dieu, Le Tout-Puissant, aurait pu tout faire exister en un seul instant, s’Il l’avait voulu. Car notre création et notre résurrection sont pour Lui comme celles d’un seul être.

Notes :

[1] Qour’an 42/11

[2]
Qour’an 50/38

 


 

La Science
[Al-‘Ilm]

 

Dieu dit :

« Ils (les Anges) dirent : « Soubhanak »! [1] Nous n’avons de savoir que ce que Tu nous as appris. Certes, c’est Toi L’Omniscient, Le Sage. » [2]Dieu est Le Savant et, par Sa Science qui est éternelle (c’est-à-dire sans commencement ni fin), Il connaît toute chose dans les moindres détails avant de la créer; et outre cela, Il connaît Son Entité et la réalité de Ses Attributs.La Science de Dieu ne change pas et Elle n’est pas, comme la nôtre, précédée par l’ignorance. En effet, l’être humain est créé dans le ventre de sa mère d’où il sort complètement ignorant. Puis petit à petit il grandit, se transforme, apprend à marcher et à parler. Il va acquérir des connaissances qui se renouvelleront par étapes. Cette mutation l’acheminera de l’enfance à la vieillesse en passant par l’adolescence. Ainsi, il aura évolué d’un état de faiblesse à celui de la pleine force, avant de revenir à l’état de faiblesse. Il est illogique, déraisonnable de croire que l’être humain soit l’auteur de sa propre transformation, ou que celle-ci soit l’œuvre du père sur son fils. De même, il est inconcevable que la nature, qui est elle-même une création, soit à l’origine de tels changements. Ainsi donc apparaît la nécessité que toutes ces mutations soient dues à Celui qui a les Attributs de la Vie, de la Science, de la Puissance, de la Volonté, et dont l’Existence est éternelle : c’est Lui qu’on appelle Dieu, ou Allâh; il connaît éternellement tout, le passé, le présent et le futur. [3]

C’est dire que rien ne Lui est caché et qu’il sait toute chose dans les moindres détails.

Règle :

La Science de Dieu, qui n’a ni commencement ni fin, englobe toute chose.

Notes :

[1] Soubhanak c’est-à-dire « Gloire à Toi »

[2] Qour’an 2/32

[3]
Sheykh Hassan Ayyoub dans son livre  » La Foi musulmane  » cite également les versets suivants :

« Il sait ce qui se passe dans les Cieux et sur la Terre, comme Il sait ce que vous dissimulez et ce que vous divulguez, car Dieu connaît parfaitement ce que recèlent les cœurs. » Qour’an 64/4

« Car peu importe que vous cachiez vos pensées ou que vous les divulguiez, Dieu saura toujours ce que recèlent les cœurs. Eh quoi ! Dieu ignorerait-Il ce qu’Il a Lui-même créé, Lui le Subtil, le si Bien-Informé? » Qour’an 67/13-14

 


 

La Puissance
[Al-Qoudrah]

 

Dieu dit :

« Certes, Dieu a la Puissance parfaite sur toute chose. » [1]

Dieu est Le Tout-Puissant et, par Sa Puissance qui n’a ni commencement ni fin, Il crée et anéantit les choses, suivant Sa Science et Sa Volonté.

Rien ni personne n’échappe à la Puissance de Dieu, et nul ne peut secourir celui qu’Il veut châtier.

Remarque :

Le jugement, du point de vue rationnel, est de trois sortes :

1) Le nécessaire, c’est ce dont la raison ne peut imaginer l’inexistence ou l’anéantissement : il s’agit de Dieu et de Ses Attributs.2) Le possible rationnel (ou le contingent), c’est ce dont la raison peut imaginer l’existence ou la non-existence, comme le monde et tout son contenu. Ainsi, la raison accepte notre existence ici-bas à un moment donné et notre inexistence à un autre moment.3) L’impossible rationnel se rapporte à ce dont la raison ne peut accepter l’existence, comme un associé à Dieu, ou comme le fait que quelqu’un puisse être mort et vivant en même temps.Cela posé, la Puissance de Dieu est l’Attribut qui confère l’existence ou l’anéantissement. De ce fait, elle ne concerne que le possible rationnel.S’agissant de l’impossible rationnel ou du nécessaire, il n’est pas permis de dire que Dieu est capable ou incapable de créer ce à quoi ces notions se rapportent. En effet, pour rapprocher les idées, on ne pourrait dire d’un homme qu’il souffre d’une faiblesse dans l’ouïe parce qu’il ne voit pas avec ses oreilles; car la vue ne concerne pas l’appareil auditif. De même, ce n’est pas parce que l’on ne peut attribuer la science à un caillou qu’il est ignorant; car l’ignorance ou la science ne concernent pas les corps inertes.

A ceux qui disent que Dieu Le Suprême est capable d’avoir un enfant, car le contraire indiquerait une impuissance de sa part, nous répondons que cette question est un non sens parce que cela relève de l’impossible rationnel qui n’est pas concerné par la Puissance de Dieu.

Il est aussi des athées qui demandent si Dieu est capable de créer son pareil. Là encore, il s’agit d’un impossible rationnel dont, l’existence est rejetée par la raison. La preuve est que Dieu n’a pas de commencement, et s’il y avait un pareil à Lui, cela impliquerait que celui-là n’aurait pas non plus de commencement. Or celui qui n’a pas de commencement n’est pas créé.

Ainsi, ce n’est donc pas parce qu’il est impossible que Dieu ait un enfant ou qu’Il se soit créé que cela est une preuve d’impuissance, car encore une fois Sa Puissance ne concerne pas l’impossible rationnel et le nécessaire.

Règle  :

Dieu a le Pouvoir de créer tout ce qui, du point de vue de la raison peut  exister, de même que d’anéantir tout ce qui est anéantissable.

Notes :

[1] Qour’an 2/20

 


 

La Volonté
[Al-Machi’ah]

 

Dieu dit :

« (…) Rien ne peut empêcher l’accomplissement de Sa Volonté (de la Volonté de Dieu)(…). » [1]

Dieu, par Sa Volonté qui n’a ni commencement ni fin, attribue aux choses, c’est-à-dire ce qui est contingent, leurs caractéristiques (espèce, gente, qualité, etc.)La Volonté de Dieu ne concerne donc ni le nécessaire ni l’impossible rationnel, mais le possible rationnel. Par exemple un tableau peut être noir, blanc, vert, etc. Il y a plusieurs couleurs possibles pour le même tableau. Le fait d’avoir la couleur noire, et non une autre couleur pourtant possible, résulte de l’Attribution de Dieu. Il en est de même de la forme du tableau. Ainsi, telle chose est blanche et non rouge, grande et non petite; telle personne est riche et non pauvre, etc.

Rien ne peut se passer sans la Volonté de Dieu, car Il a dit :

« Et vous
(les créatures) ne le voudrez (le droit chemin) que si Le Seigneur des Mondes (Dieu) le veut » [2]

En effet, notre volonté étant créée, elle n’existe que grâce à Dieu.

Par conséquent l’homme a une volonté, mais elle est subordonnée à la Volonté de Dieu, de sorte qu’il ne voudra que ce que Dieu a voulu qu’il veuille.

C’est ce que l’imam Abou Dja’far At-Tahâwî [3] exprime en disant :

« Il n’y a pas de volonté pour tout être que selon Sa volonté » [4]

Donc :

• Tout est régi par la Volonté de Dieu.
• Ce que Dieu veut sera, ce que Dieu ne veut pas ne sera pas (qu’il s’agisse du bien, du mal, des corps, du mouvement, du repos, etc.).
• On ne s’épargne le mal (péché, maladie, etc.) que par la Préservation de Dieu, et on ne fait le bien que grâce à Son Aide.
• Aucune créature (pas même les Prophètes) ne peut quoi que ce soit sans la Volonté de Dieu

Par conséquent :

Rien ne mérite l’adoration si ce n’est Dieu Seul.

Notes :

[1] Qour’an 12/21

[2] Qour’an 81/29

[3] L’imam Abou Dja’far At-Tahâwî, est l’auteur du célèbre livre de référence  » Al ‘Aqîdat at-Tahâwiyyah « , un traité sur la croyance des gens de la droiture (les Sunnites). Il est né à Taha (Egypte) en 239/853 et mourut au Caire en 321/933.

[4] Voir Al ‘Aqîdat at-Tahâwiyyah par l’imam At-Tahâwî disponible ici

 


 

La Vue
[Al-Basar]

 

Dieu dit :

« (…) Dieu voit parfaitement ce que vous faites. » [1]

Dieu voit toute chose visible, que nous puissions la voir ou pas.

Mais Sa Vue, qui n’a ni commencement ni fin, ne ressemble pas à la nôtre; Elle ne se fait pas par l’intermédiaire d’organes (oeil, iris, cornée, pupille, etc.) et n’est pas conditionnée par la lumière, la réfraction, la réflexion, l’obscurité, la distance, la direction, etc.Au contraire pour voir, l’être humain a besoin de l’organe de la vue (un oeil ou des yeux), de disposer de lumière, de regarder dans une direction et d’être situé à une distance donnée par rapport à la chose à voir. En effet, on ne peut voir une chose placée derrière soi qu’avec un rétroviseur ou un autre intermédiaire.Mais Dieu, qui n’est ni dans une place ni partout, voit tout sans aucune notion de distance, car la distance marque la limite entre deux corps. Et Dieu n’est pas un corps.

Notes :

[1] Qour’an 3/156

[2] Sheykh Hassan Ayyoub  dans son livre  » La Foi musulmane  » cite également les versets suivants :

« Il car Dieu est Audient et Clairvoyant »
Qour’an 58/11

 


 

L’Ouïe
[As-Sami’]

 

Dieu dit :

« Pensent-ils que Nous (Dieu) n’entendons pas leurs secrets et leurs confidences? Mais Si ! (…) » [1]

Dieu entend tout ce  qui peut être entendu, qu’il s’agisse de choses que nous pouvons entendre ou pas. Et Son Ouïe, qui est sans commencement ni fin, ne ressemble en rien à la nôtre. En effet, l’homme ne peut entendre qu’au moyen d’organes appropriés (oreilles, conduit auditif, tympan, etc.) qui succombent, parfois à l’assaut de la maladie ou de l’âge.En outre, le son que nous percevons doit être émis à une certaine fréquence et intensité pour être audible sans nuisance, car d’après les observations, à 180 décibels, les tympans éclatent. Ainsi, une explosion peut induire des lésions auditives irréversibles. L’intensité du son n’est pas seule en cause, la durée d’exposition est aussi nuisible.Mais Dieu, qui n’est ni dans une place ni dans toutes les places, et qui ne ressemble pas à Sa créature, entend tout. [2]Nous pouvons donc nous adresser à Lui, sans passer par un quelconque intermédiaire. Ce qui n’exclut pas de Lui demander de nous accorder un bienfait par le grade du Prophète Mouhammad , ou d’un Saint. [3]

Notes :

[1]
Qour’an 43/80

[2] Sheykh Hassan Ayyoub dans son livre  » La Foi musulmane  » cite également le verset suivant ou Allâh dit à Moïse et Aaron (Paix sur eux) :

« Ne craignez rien, dit le Seigneur, Je serai avec vous à tout voir, tout entendre. » Qour’an 28/88

[3]
At-Tawassûl

 


 

La Parole
[Al-Kalam]

D’un verset du Qour’an, nous comprenons que Dieu  dit :

« (…) Dieu parla à Moïse (…) » [1]

C’est dire que Dieu a l’Attribut de la Parole mais, comme tous Ses autres Attributs, Elle ne ressemble pas à la nôtre et ne nécessite aucun organe phonatoire. En effet, Dieu n’a pas de bouche, et Sa Parole qui est
de toute éternité, c’est-à-dire sans commencement ni fin, ne comporte ni lettres, ni mots; ce n’est ni une langue (l’arabe, le grec, l’hébreux, le français, etc.) ni un langage sonore ou vocal.Moïse (‘alayhi wa salam), entendit donc cette Parole sans débit de voix, et comprit ce que Dieu a voulu qu’il comprenne. Par la suite, il communiqua le Message reçu en s’exprimant dans la langue de son peuple qui est l’hébreux. En effet, Dieu  dit :« Et Nous (Dieu) n’avons envoyé de Messager qui ne parle la langue de son peuple (auprès de qui il a été envoyé), et cela afin qu’il leur explique le message dont il est chargé. Ainsi il leur sera facile de le comprendre (…). » [2]

Remarque :

Ainsi, dire que le Qour’an, la Torah ou l’Evangile (et non les évangiles) sont la Parole de Dieu a deux significations :1. Soit c’est la Parole de Dieu qui est Son Attribut; auquel cas cette Parole n’est ni en arabe, ni en une autre langue, ne s’exprime pas par des lettres ou une voix, ne ressemble pas à la nôtre, n’a pas de
commencement, et n’est pas quantifiable.2. Soit il s’agit des expressions de cette Parole que l’on peut trouver dans les Livres Saints. C’est à travers ces expressions qu’on comprend ce que Dieu a dit par Sa Parole, qui n’est pas composée de lettres, et qui n’est ni une voix ni un langage. Ainsi, si nous écrivons au tableau les mots Allah, Dieu ou God, cela ne signifie pas que Dieu s’incarne dans le tableau, ou qu’il y a trois dieux. Au contraire, il s’agit de trois expressions indiquant que nous parlons du Créateur qui n’est pas ces lettres écrites. C’est dans ce sens que nous disons que les versets qu’on trouve dans le Qour’an expriment la Parole de Dieu. Ainsi, on comprend du verset suivant que Dieu  dit :« Et si l’un des associateurs te demande asile, accorde-le lui afin qu’il entende la Parole de Dieu, car ce sont des gens qui ne savent pas. Puis fais-le parvenir à son lieu de sécurité. » [3]Il s’agit ici de lui faire entendre l’expression de la Parole de Dieu, à savoir les versets du Qour’an, et non pas la Parole divine de Dieu, qui est Son Attribut. Quant au verset 164 de la sourate 4, qui signifie : « ( …) Dieu parla à Moïse », on en déduit que Dieu parle, mais que Sa Parole est différente de la nôtre, et c’est celle-là que Moïse a entendue.


Règle :

Par Son Attribut qui est la Parole (qui n’a ni commencement ni fin), Dieu, entre autres, ordonne, permet, interdit, avertit, informe et annonce la bonne nouvelle.

Notes :

[1] Qour’an 4/164

[2] Qour’an 14/4

[3] Qour’an 9/6


 

La Vie
[Al-Hayat]

 

Dieu  dit :

« Et place ta confiance en Le Vivant (…). » [1]

Dieu est Le Vivant, mais Sa Vie (sans commencement ni fin) n’est pas conditionnée, comme la nôtre, par un ensemble de choses composées et indispensables, tels que l’âme, la chair, les muscles, les os, le sang, la peau, etc…Dieu est Le Vivant qui n’a besoin de rien, tandis que nous, les mortels, dépendons entièrement de Lui. [2]

Règle :

Il est Vivant, d’une Vie ni acquise ni précédée (par quelque chose)

Notes :

[1] Qour’an 25/58

[2] Sheykh Hassan Ayyoub  dans son livre  » La Foi musulmane  » cite également les versets suivants  :

« Et les visages s’humilieront devant Le Vivant, Celui qui subsiste par Lui- même » al-Qayyum », et malheureux sera celui qui [se présentera devant Lui] chargé d’une iniquité. » Qour’an 20/111

« C’est Lui le Vivant. Point de divinité à part Lui. Appelez-Le donc, en Lui vouant une culte exclusif. Louange à Dieu, Seigneur de l’univers ! »
Qour’an 40/65

 


 

L’Autosuffisance
[Al-Qiyamou Bi n-Nafs]

 

Dieu  dit :

« Ô vous les hommes! vous avez besoin de Dieu, et Dieu n’a pas besoin de Sa créature. » [1]Toute chose a besoin de Dieu Le Suprême, car il n’y a rien qui existe sans Sa Création. Notre existence dépend de Lui, c’est Lui (Dieu) qui nous a fait surgir du néant.Ainsi, tout ce que nous faisons ne peut exister sans la Création et la Volonté de Dieu.Dieu est L’Eternel (Qadim) qui n’a jamais cesser d’exister. Il n’a donc besoin de personne pour Lui donner l’Existence, la Science, ou tout autre de Ses Attributs.Il n’est pas un corps pour être porté par quelque chose ou pour dépendre d’une place. De ce fait ‘Aliyy Ibnou Abi Talib, le cousin du Prophète, a dit que Dieu a créé le Trône non pour le prendre comme emplacement, mais pour manifester Sa Puissance. En effet, le Trône est, du point de vue volume et masse, le plus grand des corps que Dieu a créés.Ainsi, pour nous donner une idée de l’immensité du Trône, le Prophète a dit :« Les cieux et la Terre, par rapport au Koursiyy [2], sont comme un anneau dans le désert; et le Koursiyy, par rapport au ‘Arch (le Trône), est comme un anneau dans le désert » [3]L’imam Abou Mansour At-Tamimiyy Al-Baghdadiyy rapporte cette parole de ‘Aliyy (que Dieu-l’agrée) :« Dieu était, et nul emplacement n’existait. Et maintenant (c’est à dire après avoir créé le lieu), Il (Dieu) est comme Il était (c’est à dire non circonscrit par un espace). »De même l’imam Abou Ja’far At-Tahawiyy, dans son livre « Al-‘Aqidah At-Tahawiyyah », dit :« Il (Dieu) n’est pas, comme les créatures, cerné par les six directions (devant, derrière, haut, bas, gauche et droite). »Car si Dieu était dans un lieu.Il aurait des dimensions et celui qui a des dimensions est une créature, et non Le Créateur.

Quant à l’ascension du Prophète, il faut savoir qu’elle n’avait pas pour but de lui faire atteindre un emplacement où se serait trouvé Dieu Le Suprème. Il s’agissait en fait de le glorifier et de l’honorer en lui montrant les merveilles de l’Univers supérieur. En outre, Dieu a voulu que Muhammad Le voit avec son coeur (et non dans son coeur).

Quant aux versets où Dieu dit :

« Puis il s’approcha, toujours plus, jusqu’à n’être éloigné que d’une distance de deux coudées et
moins encore. » [4]

Il est question de l’Ange Gabriel que le Prophète a vu pour la deuxième fois, sous sa forme réelle avec ses 600 ailes, sans perdre connaissance, parce que Dieu l’avait fortifié et renforcé. Alors qu’en le voyant pour la première fois à la Mecque (Makkah) dans un endroit appelé Ajyad, il s’était évanoui.

Et l’imam Ja’far As-Sadiq (que Dieu l’agrée) de dire :

« Celui qui prétend que Dieu est dans une chose, sur une chose ou issu d’une chose n’est qu’un associateur. Car si Dieu était dans quelque chose, Il serait circonscrit; s’Il était sur quelque chose, Il serait porté et s’Il était issu d’une chose, Il serait créé (…). »

Cette affrrmation est en parfaite concordance avec ce qu’a dit le Prophète,en s’adressant à Dieu :

« (…) Ô mon Dieu! (…) Tu es Adh-Dhahir [5] alors il n y a rien au-dessus de Toi. Et Tu es Al-Batine [6], alors il n’y a rien au-dessous de Toi (…). »

Al-Bayhaqiyy, à propos de cette invocation, a dit :

« Et puisqu’il n’y a rien au-dessus de Lui et rien au dessous de Lui, (alors) Il existe sans place. »

Ainsi, tout en connaissant ce qui se passe partout (ensemble des lieux), Dieu régit tout par Sa Volonté, sans s’incarner dans Sa création :

• ni dans les cieux
• ni sur la Terre
• ni dans une place
• ni dans toutes les places
• ni partout

Remarque :

C’est parce que le Prophète nous a appris que la direction (Qiblah) des invocations est le ciel que nous levons les m
ains vers celui-ci; et c’est parce qu’il nous a enseigné que celle de la prière est la Ka’bah à la Mecque, que nous nous orientons vers cette maison sacrée. Ce qui explique que Dieu, l’Unique Créateur de toute chose, existe sans place ni direction.

Règle importante :

Il faut croire que Dieu n’a besoin de rien, car Il existait avant toutes Ses créatures, Et après les avoir créées, Il est (maintenant) comme il a toujours été.

Notes :

[1] Qour’an 35/15

[2] Koursiyy ou Piédestal, c’est une autre grande création de Dieu, qui est près du Trône.

[3] Hadith rapporté par Ibnou Hibban 

[4] Qour’an 53/8-9

[5] Adh-Dhahir veut dire qui est apparent, mais utilisé pour Dieu Le Suprême il signifie que les preuves rationnelles témoignent de Son Existence, Sa Puissance, Sa Science, Sa Volonté. En effet, toute chose donne la preuve rationnelle de l’Existence de Dieu.

[6] Al-Batine veut dire le caché, mais utilisé pour Dieu il signifie Celui qui connaît l’intérieur des choses, leur vérité; ou encore, c’est Celui qui n’est pas atteint par les illusions, et cette dernière explication est la meilleure.

 

Le port de la cravate pour un musulman

 

Par Sheykh  Ahmad Kutty

 

 

cravate

 

 

Question :

 

J’ai une question. Quand j’étais plus jeune, on m’a dit que le port de la cravate était interdit (haram,) car elle représente une croix. Je voudrais savoir si cela est vrai ou pas? Cette question est très importante car on m’a dit au travail que je dois porter une cravate ou bien je serais licencié. Les autres frères Musulmans qui travaillent dans mon entreprise portent des cravates, alors l’entreprise se sert de cet argument contre moi en disant : « si eux portent des cravates pourquoi pas vous ».

 

Réponse de Sheykh Ahmad Kutty :

 

Dans l’Islam, nous sommes libres de porter ce que nous voulons aussi longtemps que les vêtements portés ne rentrent pas dans l’une des catégories suivantes :1) Le vêtement ne doit pas être transparent ou que l’on puisse voir à travers, révélant ainsi différentes parties du corps qui doivent être couvertes,2) Il ne doit pas être considéré comme porté spécifiquement par les femmes (ndt : ici  pour un homme bien sur),

3) Il ne doit pas être un symbole religieux spécifique à une autre religion ou à une idéologie étrangère à l’Islam.

La cravate ne rentre dans aucune des catégories citées ci-dessus, elle n’est pas considérée comme étant une parure spécifiquement Chrétienne, elle rentre plutôt dans la catégorie des us et coutumes [1]. En ce qui concerne les coutumes, la règle générale de la Shari’a est : « les coutumes sont considérées comme permises à moins qu’elles n’aient été déclarées illicites (haram) ». Comme il n’y a rien dans les sources qui stipule son interdiction, elle est par conséquent considérée comme licite.

En conclusion : Ne vous laissez jamais enquiquiner par les remarques irréfléchies que les gens font, allez de l’avant et portez une cravate si vous en avez envie, ca n’a rien de comparable avec le port d’une croix.

Qu’Allâh nous permette d’exprimer la vérité. Amine.
Notes du Traducteur :

[1] D’autant plus que la cravate à une forme de T et non de croix.

Est-il permis de fêter les anniversaires?
 

Par le Mufti  Muhammad ibn Adam al-Kawthari [1]

 

 

islam anniversaire

 

 

Au nom d’Allâh, le Très Clément, le Très Miséricordieux,

De manière générale, les anniversaires ne sont pas quelque chose qui devrait être célébré ou pour lequel nous devrions nous réjouir. Quand c’est l’anniversaire de quelqu’un, ca signifie qu’il reste à cette personne un an de moins à vivre, et non le contraire. Comme tel, quelle logique y a-t-il à célébrer et à montrer son bonheur alors qu’il reste à cette personne une année de moins à vivre?

Avant de pouvoir comprendre l’avis Juridique concernant les fêtes d’anniversaire, il est utile de rappeler ici que l’imitation des non-musulmans (Kuffar) est quelque chose que l’Islam réprouve strictement.

Dans un Hadith rapporté entre autres par l’imam Abu Daoud, le Messager d’Allâh (salallâhou ‘alayhi wasasalaam) dit :

« Celui qui imite un peuple en fait partie ». [2]

Il convient de rappeler ici que tout ce que les non-Musulmans portent ou font n’est pas forcément Haram ni illégal. L’imitation qui est interdite, est celle qui entre dans le cadre de l’un des deux points suivants :

  • a) Quand une personne fait quelque chose avec l’intention d’imiter les non-Musulmans, ce qui signifie qu’elle le fait parce qu’elle veut ressembler à l’un ou à l’ensemble d’entre eux.
  • b) Quand une personne fait quelque chose qui est propre et spécifique aux  non-croyants ou qui fait partie de leur foi. Ce sera également considéré comme de l’imitation, donc illicite (Haram). [3]

À la lumière de ce qui précède, il existe différents statuts en ce qui concerne le statut Juridique (Shari’a) de la célébration des anniversaires :

1) S’il est célébré en imitant certaines ou toutes les coutumes propres aux non-Musulmans, ou que des actes interdits dans la Shari’ah y sont commis, il n’y a alors aucun doute quant à son illicéité. L’allumage des bougies sur un gâteau servant à dénombrer le nombre d’années écoulées, le fait de souffler dessus, l’écoute de la musique, les chants, les dépenses exagérées et immodérées, se donner en spectacle, etc – toutes ces choses sont des pratiques illégales et interdites. Ainsi, si on fête les anniversaires en adoptant les coutumes citées ci-dessus, alors cela ne sera pas permis.

2) Si les actes blâmables mentionnés ci-dessus sont évités, alors il y a deux possibilités :

  • a) Si l’on fête les anniversaires avec l’intention d’imiter les non-Musulmans ce qui signifie qu’on veut être comme eux, alors, comme indiqué précédemment, cela sera considéré comme une imitation des Kuffar, donc illicite.
  • b) S’il n’y a pas d’intention d’imiter les non-Musulmans (et que les mauvaises manières mentionnées ci-dessus sont également évitées), alors l’avis concernant la célébration des anniversaires dépendra du fait que cette fête trouve ou non son origine dans les coutumes religieuses des non-Musulmans et fait partie de leur foi. (La célébration d’anniversaire ne peut pas être considéré comme propre aux Kuffar, car cette pratique est devenue un phénomène généralisé qui est effectuée dans de nombreuses et différentes régions du monde). Personnellement, j’ignore si la célébration des anniversaires à un lien avec la foi Chrétienne ou une autre croyance, pour cette raison je suis incapable de donner un jugement décisif.

Toutefois, j’ai mentionné sur quel critère l’avis devra être basé. Si les origines de fêtes d’anniversaire sont liées à une croyance particulière, alors leur illicéité ne fait aucun doute. Si, toutefois, il n’a aucun lien avec la foi des non-Musulmans, alors (et Allâh est plus Savant), il semble qu’il serait permis de les célébrer (à condition que les mauvaises manières ci-dessus soient évitées).

3) Si l’on remercie Allâh et qu’on montre de la gratitude pour avoir bénéficié d’une année de vie supplémentaire, qu’on exprime ainsi le bonheur et la joie, alors il n’y en cela rien de mal. [4]

Et Allâh est plus Savant.

Muhammad ibn Adam al-Kawthari
Darul Iftaa, Leicester, Royaume-Uni

 

Notes du traducteur :

[1] La biographie du Sheykh est disponible ici : Biographie de Mufti Muhammad ibn Adam al-Kawthari

[2] Sunan Abu Dawud

[3] Voir la fatwa du Sheykh Mufti Taqi Usmani

[4] Voir : al-Fatawa al-Rahimiyya (Urdu), (6 / 320)


Est-il permis de raser ou tailler sa barbe dans l’école Malékite?
Par Sheykh Ustadh Abdullâh ibn Hamid ‘Ali

Barbe

Question :

Est-il permis de raser ou de tailler sa barbe dans l’école (madhaab) de l’Imam Malik (RA)? Comment les savants du madhaab Maliki considèrent-ils cette question?


Réponse :

Quelle est pour la barbe l’avis correct dans le madhhab Maliki? Sommes-nous autorisés à la tailler, avoir un bouc [1] ou à raser les poils sur les joues?

Abdullâh ibn Abi Zaid dit dans sa Risalah,

« Et le Prophète (salallahou ‘alayhi wassalaam) a ordonné que l’on laisse pousser la barbe et qu’on lui permettre de croître en abondance et qu’elle ne soit pas taillée. Malik  a dit :  » Et il n’y a pas d’objection à tailler de sa longueur, quand elle devient très longue « . Et ce qu’a dit Malik à également été dit par plus d’un des compagnons et des Successeurs « . [2]

Selon Sheykh Al-‘Adawi, l’ordre donné par le Prophète de laisser pousser la barbe longue est une indication d’encouragement, et non pas une obligation. Mais cela signifie [aussi] que si le raccourcissement de la barbe conduit à la défiguration (muthlah) – comme faire prendre à un homme l’apparence d’une femme –, l’ordre est perçu comme une obligation, auquel cas il serait interdit (haram) de la raccourcir ou de la raser. Toutefois, si le raccourcissement n’entraîne pas de défiguration, il n’y a alors pas de péché dans le raccourcissement ou la taille de la barbe.

Il déclare que Ibn Naji considère qu’il est également recommandé de tailler [ndt : entretenir] les poils de la largeur de la barbe quand cette dernière devient trop longue.

Al-‘Adawi déclare également que certains des commentateurs de la Risalah indiquent que la barbe « trop longue » se détermine selon la coutume, en ce sens que si la barbe est plus longue que celle de l’homme du commun (Musulman), elle est alors considérée comme trop longue. Dans un tel cas, il est recommandé de tailler ce qui dépasse de la norme car cela altère l’apparence et la personne pourrait être accusée de chercher à se faire remarquer (shuhrah) comme indiqué par Abou al-Hassan (un autre commentateur).

Mais la règle générale est que l’on ne devrait pas toucher la barbe et la laisser pousser.

Comme lorsque quelqu’un ne dispose que d’une barbe courte, Al-‘Adawi relate que certains commentateurs statuent que la réduction d’une telle barbe est haram (illicite) tout comme le rasage. Puis Al-‘Adawi précise que le contexte apparent du présent avis est fondé sur le fait que l’ébarbage [3] ou le rasage, engendre ou non une défiguration (muthlah) – comme entrainer pour un homme la ressemblance à une femme. Donc, s’il y a défiguration, ce serait haram. Mais s’il n’y a pas défiguration, alors il n’y aura pas d’objection.

Mais dans le cas de la barbe longue, il est toujours recommandé de la tailler quand cette dernière dépasse la norme coutumière des hommes et détériore l’apparence de la personne.

Quant à la barbiche, les poils de cette zone ne devraient pas du tout être touchés. Mais n’oubliez pas d’appliquer cette règle en vous basant sur tout ce qui a été mentionné.

 

Notes :

[1] Bouc ou barbiche (barbe constituée exclusivement d’une touffe de poil sur le menton)

[2] Hashiyat al-‘Adawi : 2/445

[3] Ebarber : Enlever les bavures, les irrégularités de …

Des questions portant sur les aspects méritoires de la prière

 

 

 

Que signifient les aspects méritoires de la prière? Il s’agit par-dessus tout de l’ensemble de ces actes de prière accomplis par le Prophète (saallahou ‘alayhi wassalaam) de façon non assidue, actes pour lesquels aucun argument n’est venu attester d’une obligation quelconque de les pratiquer ou bien confirmer par la Chari’a. Néanmoins, celui qui les accomplira aura droit à une rétribution et celui qui les abandonnera n’encourra aucune punition.

Quelle différence y a-t-il entre: les choses méritoires, les choses recommandées et les choses facultatives de la prière?

Toutes, portent la même signification et, par voie de conséquence, il n’y a aucune différence entre elles.

En quoi consistent les choses méritoires de la prière?

Elles sont nombreuses et certains en ont énuméré quarante trois :

– L’intention d’accomplir la prière présente et l’intention de se rattraper en prières passées.
– Avoir présent à l’esprit le nombre de génuflexions à accomplir.
– Avoir présent à l’esprit la magnificence d’Allah le Très Haut, le tout conjugué à la piété et à la soumission à Son ordre.
– La levée des mains à la hauteur des épaules lors de la « Takbirat al-Ihram » uniquement.
– L’envoi des mains avec assurance lors de l’entame de la prière.
– La récitation complète de la sourate après celle « d’al-Fatiha« .
– Le fait de s’étaler dans la récitation (du Coran) lors des prières du « Sobh » et du « Dohr« .
– La brièveté dans la récitation lors des prières du « Asr » et du « Maghreb« .
– Une récitation qui ne soit ni longue ni brève lors de la prière du « ‘Icha« .
– Faire en sorte que la deuxième génuflexion soit plus courte que la première.
– S’écouter soi-même réciter lors de la récitation secrète.
– La récitation du Coran derrière l’imam lors des génuflexions qui sont accomplies à voix basse.
– La prononciation de la formule « Amin » de façon absolue lors de l’accomplissement de la prière tout seul ou derrière l’imam. Par contre, ce dernier n’est tenu de la prononcer qu’en secret.
– La prononciation de la formule « Amin » en secret.
– Le fait de tenir droit le dos lors de l’inclination.
– Le fait de poser les mains sur les genoux lors de l’inclinaison.
– Le fait de bien les tenir.
– Le fait de bien dresser les genoux.
– La formule de glorification d’Allah « Le Tasbih » (ou le fait de dire gloire à mon Seigneur le Sublime et louange à Lui. Gloire à mon Seigneur le Sublime) lors de l’inclinaison sans pour autant réciter le Coran ou invoquer. Par contre, il lui convient de glorifier Allâh et de l’invoquer lors de la prosternation.
– L’écartement des coudes par rapport aux deux flancs.
– La formulation par celui qui prie seul. « Ô notre Seigneur! A Toi la louange » (rabbanâ walaka-l-hamd) après avoir dit : « Allah entend celui qui le Loue » (samia-llâhou liman hamidah). Laquelle formulation devient facultative lorsqu’il prie derrière l’imam.
– La formulation du « Takbir » (allâhou akbar) au moment de s’abaisser pour s’incliner ou bien lors de la levée des deux prosternations ou encore en se levant après le premier « Tachahhud » .
– De bien poser le front et le nez sur le sol lors de la prosternation.
– De commencer par les mains avant les genoux en s’abaissant pour la prosternation. Alors que le contraire est valable lors de la levée de la prosternation.
– De placer les mains juste à côté ou à la hauteur des oreilles lors de la prosternation.
– De mettre les doigts en direction de la Qîbla.
– Lors de la prosternation, l’homme est tenu d’écarter un peu les cuisses par rapport à son ventre et les coudes par rapport à ses genoux et à ses épaules. Ce qui n’est pas le cas pour la femme.
– De faire en sorte que le derrière soit élevé par rapport à la tête lors de la prosternation.
– D’accomplir le « Tasbih » et l’invocation lors de la prosternation avec priorité au premier.
– De poser la jambe gauche, y compris la fesse, sur le sol en faisant glisser le pied gauche sous le tibia droit tout en plaçant le pied droit et les orteils perpendiculaires au sol.
– De poser les mains sur les cuisses de façon à ce que les doigts touchent les genoux.
– De faire en sorte que les cuisses soient écartées entre elles pour l’homme, contrairement à la femme.
– De joindre les doigts (majeur, annulaire et auriculaire) lors du « Tachahhud. »
– De faire bouger l’index de façon modérée, de droite à gauche et non de haut en bas, et ce du début jusqu’à la fin du « Tachahhud » .
– L’invocation « al-Qounût » pendant la prière du Sobh.
– Sa formulation en secret.
– Sa formulation tel que l’a fait le Prophète en ces termes : « Ô Allah, nous Te demandons assistance, et nous Te demandons pardon, nous croyons en Toi, nous plaçons notre confiance en Toi, nous nous soumettons à Toi, nous abhorrons et nous abandonnons celui qui Te désobéit. Ô Allah, c’est Toi que nous adorons et c’est Toi que nous prions. Devant Toi nous nous prosternons et c’est vers Toi que nous cheminons et que nous nous empressons. Nous espérons Ta Miséricorde et nous craignons Ton châtiment, car Ton châtiment atteindra certes les mécréants. » (allâhoumma innâ nasta’înouka wanastaghfirouk, wanouminou bika wanatawakkalou « alayk, wanakhna’ou laka wanakhla’ôu wanatroukou man yakfourouk, allâhoumma iyyâka na’boudou walaka nousallî wanasjoud, wa’Ilayka nas’â wanahfoud, narjoû rahmataka wanakhâfou « adhâbaka-ljidda, inna ‘adhâbaka bi-l-kâfirîna moulhaq).
– L’invocation avant le « Salam » (les deux salutations finales) et après la prière sur le Prophète.
– La généralisation de l’invocation à tous les musulmans.
– Dire (âmîn) par l’ensemble des fidèles qui se placent derrière l’imam. Ce qui n’est pas le cas de celui-ci ou de celui qui prie tout seul puisqu’il leur suffit de clôturer par « Alaykoum » (tous ensemble).
– La limitation de la place de prière pour l’imam et celui qui prie seul. Ce qui n’est pas le cas de celui qui prie en groupe lequel est protégé par l’imam.

Que dire de celui qui omet d’accomplir volontairement une chose aimée de la prière?

Sa prière est valable.

Que dire de celui qui omet de dire ou de faire l’une des choses aimées de la prière et se prosterne avant de saluer (par exemple il omet d’accomplir l’invocation et se prosterne avant le « Salam » (les deux salutations finales)?

Sa prière est caduque car rien ne l’oblige à faire dans le rajout.