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Existe-t-il de bonnes innovations en Islam

 

 

bidaa

 

 

Alors que les savants Musulmans Sunnites acceptent la classification des innovations (bida’a) en bonnes et en mauvaises, certains nient malgré tout l’existence de bonnes innovations en Islam.

Cette poignée d’érudits Musulmans contemporains qui rejette l’existence de bonnes innovations cite pour argumenter leur avis ce hadith dans lequel le Prophète ﷺ a dit : « Méfiez vous de ce qui est innové ! Certes, toute innovation est une bida’a et toute bida’a est une déviation ». [Hadith rapporté par Abou Dawoud, at-Tirmidhy, Ibn Mâjah].

Ceux qui rejettent l’existence de bonnes innovations en Islam font mine d’ignorer ce qui a été dit à ce sujet par les plus grands savants de l’Islam. Ils préfèrent privilégier leur propre compréhension la faisant passer auprès des Musulmans comme étant celle des Pieux Prédécesseurs [radhia Allâhou ‘anhoum].

A titre d’exemple, l’Imam an-Nawawi رحمه الله explique que dans le hadith cité ci-dessus, l’adjectif « toute » est un terme général au sens restreint. C’est à dire que toute innovation qui est en contradiction avec la religion est rejetée, et non pas toute innovation dans l’absolu.

De la même façon, quand Allâh dit dans la sourate al-Ahqaf, versets 24 et 25 : « C’est un vent qui contient un châtiment douloureux qui détruit tout par ordre de Son Seigneur puis le lendemain, on ne voyait plus que leurs demeures ». Il est évident que ce vent n’a pas tout détruit, c’est-à-dire la totalité des choses puisque les demeures ont été épargnées.

L’adjectif « toute » est ici un terme général au sens restreint comme dans le hadith sur l’innovation.

On retrouve cette utilisation de l’adjectif « toute » dans de nombreux versets du Coran.

En voici quelques exemples :

« Pour ce qui est de la barque, elle appartenait à de pauvres gens qui travaillaient en mer. J’ai voulu lui donner l’apparence d’être défectueuse, parce que derrière eux il y avait un roi qui s’emparait de toute embarcation et l’usurpait ». [Coran – Sourate Al-Kahf, verset 79]

Il est ici évident que « toute » désigne les barques neuves, en bon état. Sinon il aurait été inutile de donner une apparence défectueuse à la barque.

Aussi, quand Allâh a ordonné à Noé [‘alayhi salam] d’embarquer « dans l’arche un couple de toute espèce […] ». [Coran – Sourate Al-Mu’minun 23:27]

Cela signifie un ensemble limité d’espèces car il est évidemment impossible d’emporter les milliards d’espèces qui peuplent la surface de la terre.

Cette utilisation de l’adjectif « toute » se retrouve également dans de nombreux hadiths.

En voici quelques exemples :

Le Prophète ﷺ a dit : « Soignez-vous en utilisant la graine de nigelle, c’est un remède contre toutes les maladies à l’exception de la mort ». [Hadith rapporté par Bukhari, Muslim, at-Thirmidhi, ibn Majah et Ahmad au travers de 19 chaines]

Les commentateurs sont unanimes pour dire que cela ne signifie par pour autant que la graine de nigelle (haba sawda) soigne toutes les maladies. Là encore le hadith a un sens spécifique et restreint. Ainsi le terme « toute » désigne « de nombreuses » maladies.

Le Prophète ﷺ a dit : « Tout ce par quoi le musulman se divertit est bâtil, sauf le fait qu’il tire à l’arc, qu’il entraîne son cheval, ou qu’il joue avec son épouse : ces (actions) relèvent du haqq ». [Hadith rapporté par at-Tirmidhî et cité qualifié de Sahih dans Ihya Uloom ud-Din de l’Imam al-Ghazali, vol 2]

L’Imam al-Ghazali écrit : « Cela ne signifie pas que toute chose, à l’exception des trois citées est illégale, cela signifie simplement que les autres choses sont exemptes de récompenses. Pour autant s’amuser à faire le doux chant des oiseaux ou jouer à n’importe quel autre sport pour le plaisir n’est pas illégal ». [Dans l’Ihya page 171]

Qu’il s’agisse du Coran ou des Hadiths, on retrouve bien cette même utilisation du mot « toute » dont la portée est générale mais dont le sens est restreint.

Lorsque l’on étudie de près le sujet de l’innovation, on note également que les détracteurs oublient fréquemment de citer le hadith suivant dans lequel le Prophète a dit :

« Si quelqu’un instaure dans l’Islam une bonne tradition (sounnah hassanah), il en aura la récompense et aura une récompense chaque fois que les gens la referont après lui sans que rien ne soit diminué de leurs récompenses. Mais si quelqu’un instaure dans l’Islam une mauvaise tradition (sounnah sayyi’ah), il se chargera de son péché et sera chargé d’un péché chaque fois que des gens la referont après lui sans que rien ne soit diminué de leurs péchés ». Ce Hadith authentique est pourtant rapporté par les Imams Muslim, at-Tirmidhî, al-Nasâ’î, Ibn Mâjah, et d’autres.

Comme expliqué ci-dessus, les savants des quatre écoles sont depuis toujours unanimes sur la classification des innovations (bida’a) en bonnes (acceptées) et en mauvaises (rejetées).

Celle qui est bonne est celle qui ne contredit pas la Shari’ah et permet de faciliter les œuvres déjà prescrites et méritoires, tandis que la mauvaise innovation est tout ce qui est nouveau et contredit le Coran et la noble Sunnah.

Parmi les innombrables savants qui ont approuvés cette division, on peut par exemple citer l’Imam ash-Shafé’î qui a divisé l’innovation en deux parties, la première étant la « bida’a mahmûda »  (approuvée) et la seconde la « bida’a madhnûma » (désapprouvée).

Ainsi, il est rapporté par Abou Nou’aym que l’Imam ash-Shafé’i a dit : « L’innovation (bida’a) se divise en deux parties : Celle qui est louable et celle qui est blâmable. Tout ce qui est conforme à la Sunna est louable et tout ce qui s’y oppose est blâmable ».

De même, l’Imam Al-Bayhaqi rapporte dans son Manaqib, cette parole de ash-Shafé’i : « Les innovations sont de deux types : l’un est ce qui est innové et qui rentre en conflit avec le Livre, la Sunna, un rapport d’un Compagnon [athar] ou un consensus ; cette innovation est un égarement. L’autre  type est ce qui est innové à partir du bien et qui ne rentre pas en conflit avec quoi que ce soit de ce qui est précédemment cité; il s’agit alors d’une innovation qui n’a rien de blâmable ». (Dans Manaqib, Tome 1, page 468)

L’Imam an-Nawawî رحمه الله , le grand savant commentateur du Sahih de Muslim, classe l’innovation en cinq catégories. Il a écrit dans son ouvrage Al-Qawa’id (Al-Kubrâ) : « L’innovation est divisée en celle qui est obligatoire (wâjiba), interdite (muharrama), recommandée (mandûba), déconseillée (makrûha) ou indifférente (mubâha). La manière de décider est d’examiner l’innovation à la lumière des règles de la Loi (qawâ’id al-sharî’a). Si elle tombe dans le champ des obligations (îjab), elle est donc obligatoire, si elle tombe dans le champ des interdictions, elle est interdite (tahrîm), dans le champ des recommandations, elle devient recommandée, déconseillé si elle concerne ce qui l’est et permise si elle touche aux permissions ».

L’Imam al-‘Izz ibn Abd as-Salâm رحمه الله (m. 660 h) surnommé le sultan des ‘Ulamas a écrit : « La bida’a, c’est un acte qui n’a pas été connu à l’époque du Prophète Muhammad, mais elle se divise en 5 catégories : obligatoire, interdite, recommandée, déconseillée, autorisée. »

Exemples d’innovations obligatoires rapportées par le grand savant al-‘Izz ibn Abd as-Salâm رحمه الله : Apprendre la science de la grammaire Arabe (pour comprendre et protéger la Shar’iah), écrire les fondements de la Jurisprudence (Usul al-Fiqh), créer une science de la critique des narrateurs/rapporteurs de Ahadith, réfuter les sectes (mu’tazilites, mujassimas, qadiriyas, mourji’a…) ou encore réciter le Qour’an en essayant d’avoir une belle voix, tout en changeant les lettres du Qour’an, etc.

Exemples d’innovations autorisées rapportées par le grand savant al-‘Izz ibn Abd as-Salâm رحمه الله : Avoir une armée pour défendre l’Islam et les Musulmans, inventer des écoles, construire des ponts et toute chose bienfaisante, prier Tarawih, parler des détails du Tasawwuf, etc.

Exemples d’innovations déconseillées rapportées par le grand savant al-‘Izz ibn Abd as-Salâm رحمه الله : Le fait de trop embellir les mosquées, le fait de trop dessiner sur les livres de Qour’an, changer les lettres du Qour’an dans la récitation parce qu’on essaye d’avoir une belle voix, etc. [1]

Quant à la sommité dans la science du Hadith, al-Hâfidh ibn Hajar al-‘Asqalani رحمه الله, il a déclaré : « La signification première de l’innovation est ce qui est produit sans précédent. Ce terme est employé dans la Loi par opposition à la Sunna, ainsi elle est blâmable. De manière précise, si elle fait partie de ce qui est classé comme désirable par la Loi, alors c’est une bonne innovation (hassana), tandis que si cela fait partie des actes blâmables, alors c’est une innovation blâmable (mustaqbaha), sinon elle tombe dans la catégorie de ce qui est permis (mubah). Elle peut être classée dans les cinq catégories connues ». [Fath Al-Bârî, tome 4, page 253]

De même l’Imam Ibn al-Athîr al Jazarî رحمه الله a dit dans son chef-d’œuvre, « al-Nihâya fî Gharîb al-Hadîth wal-Athar » : « L’innovation est de deux sortes : l’innovation de guidance et l’innovation d’égarement (bid’atu hudâ wa-bid’ati dalâla). Tout ce qui va à l’encontre des commandements d’Allâh et de Son Messager se trouve dans la sphère du blâme et de la condamnation. Et tout ce qui rentre dans ce qu’Allâh et Son Messager ont recommandé en général se place dans la sphère du mérite. Tout ce qui n’a pas de précédent comme l’extrême générosité ou l’extrême bonté sont des actes méritoires. Il n’est pas permis de dire qu’un tel comportement va à l’encontre de la Loi car le Prophète a stipulé qu’il sera récompensé quand il a dit : « Quiconque institue une bonne coutume en Islâm (man sanna fîl-islâmi sunnatan hassana) aura une récompense ainsi que celle de tous ceux qui l’auront suivi ». De même, il a dit : « Quiconque institue une mauvaise coutume en islam (waman sanna fîl-islâmi sunnatan sayyi’atan) recevra un châtiment ainsi que celui de ceux qui l’auront pratiqué ». Il s’agit des cas où l’acte contredit ce qu’Allâh et Son Messager ont commandé… C’est dans ce sens que le hadith « toute innovation est égarement » est compris : il signifie, tout ce qui s’oppose aux bases de la Loi et qui ne correspond pas à la Sunna ».

Voici quelques exemples d’innovations que les savants Musulmans ont acceptées comme étant bénéfiques et conformes à la Shar’iah Islamique :

1/ La prière de Tarawih en congrégation :

Amir al-Mu’minin, Saydunna ‘Umar رضى الله عنه, concernant la prière en groupe du Ramadân (Tarawih) :

 D’après l’imâm Mâlik, d’après Chihâb, d’après ‘Urwa Ibn Az-Zubair, d’après ´Abd ar- Rahmâne Ibn ‘Abd al-Qâri qui a dit : « Je suis allé avec ´Umar ibn al Khattâb (RA) une nuit de Ramadan à la mosquée et là, nous avons trouvé les gens dispersés dans leur prière, les uns priant individuellement et les autres priant les uns derrière les autres. Umar dit alors :

« Par Allah, je vois qu’il serait mieux que je rassemble ces gens-là derrière un seul récitant du Coran ».

Il les rassembla donc derrière Ubayy Ibn Ka’b رضى الله عنه. Je sortis avec lui une autre nuit nous vîmes les gens prier derrière un seul récitant. ‘Umar dit alors : « Excellente innovation que celle-ci ; cette [prière commune] qu’ils font – puis ensuite ils vont dormir – est préférable que celle qu’ils accomplissent [seuls] toute la nuit. »

L’imâm Al-Bayhaqi a dit : « Cet acte de l’émir des croyants « Umar Ibn al-Khattab », bien qu’il soit une innovation (bid’a), il n’en reste pas moins qu’elle est une innovation louable, car elle n’était pas contraire à ce qui se passait à l’époque du Prophète ﷺ. Nous avons rapporté plus haut que les musulmans faisaient ces prières derrière le Prophète ﷺ, mais ce dernier abandonna cette prière collective de crainte quelle ne leur soit imposée. Mais une fois que le Prophète ﷺ a rejoint son seigneur, et la religion accomplie de même que les obligations prescrites, Umar Ibn al-Khattâb رضى الله عنه n’eut pas la même crainte que le Messager d’Allah et vit que le fait de grouper tous les fidèles derrière un seul récitant est préférable que de les laisser dispersés. » [2]

A ce propos, l’Imam Ibn al Jawzi رحمه الله a dit au début de son Tablîs Iblîs : « Certaines nouveautés (muhdathât) ont été apportées qui ne s’opposent pas à la Loi Sacré, pas plus qu’elles ne la contredisent, ainsi, ils (les pieux prédécesseurs) n’ont pas vu de mal dans leur pratique, comme le fait que ‘Umar ait rassemblé les gens pour les prières nocturnes de Ramadân, après quoi il les a vus et a dit : « Quelle bonne innovation ! ».

On peut également citer le fait de réciter le Coran en entier dans le mois de Ramadan durant les prières de Tarawih. Cela n’a été fait ni par le Prophète ni par les Compagnons, ni par leurs successeurs.

2/ L’ajout d’une formule dans l’adhan du Subh :

Yahya m’a rapporté de l’Imam Malik رضى الله عنه qu’il a entendu que le Muezzin est venu vers Saydinna ‘Umar ibn al-Khattab رضى الله عنه pour l’appeler à la prière de Subh et qu’il l’a trouvé en train de dormir. Il lui dit alors : « La prière est meilleure que le sommeil » et Saydinna ‘Umar lui ordonna de mettre cette phrase dans l’Adhan du Subh. [3]

3/ L’ajout du 2ème appel à la prière le vendredi :

Dans le Sahih al-Boukhary figure un hadith authentique qui mentionne que saydinna ‘Uthman, qui était Khalif, a instauré un deuxième appel à la prière pour la prière du Vendredi. C’est en effet un acte qui n’a jamais été fait par personne avant lui :

« Le premier appel à la prière du vendredi avait lieu, à l’époque du prophète, d’Abou Bakr et de ‘Umar, après que l’Imam se soit installé sur la chaire. Mais à l’époque du calife ‘Uthmane, du fait que les Musulmans étaient devenus très nombreux, il demanda d’ajouter un troisième appel à la prière du vendredi ». [4]

Après que Hadrat ‘Umar Farouq ait fait la prière de Tarawih, il déclara : « Quelle excellente bida’a ». L’imam Abou Hanifa رضى الله عنهa dit qu’il s’agit là d’une preuve de la part des gens de science que celui qui invente une mauvaise action dans l’Islam recevra le péché pour lui-même ainsi que celui de qui le suit, tandis que celui qui invente un bonne Bidaa dans l’Islam recevra sa récompense et celle de tous ceux qui le suivront dans cette pratique. [5]

Ceux qui disent qu’il n’y a que des mauvaises innovations se limitent-ils pour autant à un seul appel à la prière le vendredi comme c’était le cas à l’époque du Prophète ?

4/ Faire ses ablutions pour transmettre les Hadiths :

L’imâm Ja`far as-Sâdiq faisait ses ablutions pour transmettre le Hadîth, pratique qui n’a été faite par aucun compagnon.

Ainsi, il est rapporté dans Kitâb ach-Shifâ : « J’ai (ndt : Mus`ab ibn ‘Abdullâh) vu également Ja`far ibn Muhammad as-Sâdiq, qui aimait pourtant plaisanter et rire, devenir pâle lorsqu’on mentionnait le Prophète et je ne l’ai jamais vu transmettre les Hadîths de l’Envoyé d’Allâh sans être en état de pureté ». C’est une pratique qui a été reprise par bon nombre de grands savants du Hadith.

Abû Mus`ib rapporte que Mâlik ibn Anas رضى الله عنه n’évoquait pas les Hadîths de l’Envoyé d’Allâh sans avoir fait auparavant ses ablutions mineures (wudhû) par respect pour lui.

Dhirar Ibn Murra et Qatâda disent que la majorité des gens de cette époque détestaient évoquer le Hadîth sans avoir fait auparavant leurs ablutions. [6]

5/ La réprobation de la transmission du Hadîth en étant debout :

Certains pieux prédécesseurs n’acceptaient pas que l’on transmette le hadith debout.

Ibn Mahdî rapporte ce qui suit : « Un jour, j’ai accompagné Mâlik en marchant jusqu’au ‘Aqiq. En cours de chemin, je l’ai interrogé sur un Hadîth. Il me réprimanda et me dit : ‘Tu étais à mes yeux suffisamment éminent pour ne pas interroger sur le Hadîth de l’Envoyé d’Allâh pendant que nous marchions.’ ».

On rapporte que Hishâm ibn Hishâm al-Ghazî a interrogé Mâlik sur un Hadîth pendant qu’il était debout. On lui administra vingt coups de fouet. Puis Mâlik eut pitié de lui et lui dicta vingt Hadîths. Hishâm dit alors : « J’aurais bien voulu qu’il me donne davantage de coups de fouet et qu’il me dispense davantage de Hadîths ». [7]

6/ Débattre avec les gens de l’innovation [ahl ul-bida’a] :

L’Imam Al-Bayhaqi a dit : « Débattre avec les gens de l’innovation – lorsqu’ils rendent leur hérésie publique où qu’ils soulèvent des insinuations – pour contredire leurs propos et exposer leurs erreurs est appréciable, même si c’est une innovation, car cela consiste à les réfuter. Le Prophète ainsi que certains Compagnons ont été interrogés à propos du Décret Divin (al-qadar) et leurs réponses nous ont été transmises. A cette époque, ils se contentaient des mots du Prophète, ensuite des narrations rapportées à cet effet. Mais de nos jours, les innovateurs ne se contentent plus de telles réponses, pas plus qu’ils ne les acceptent. Ainsi, il est devenu nécessaire de réfuter leurs insinuations – lorsqu’elles deviennent publiques – avec ce qu’ils considèrent eux-mêmes comme des preuves ». Les Imams An-Nawawi, Ibn ‘Asâkir, Ibn al Salâh, as Subkî, Ibn ‘Âbidîn et d’autres soutiennent cet avis. [8]

7/ La ponctuation du Coran :

L’imam al-Ghazzâli a dit sur sa discussion concernant le fait d’ajouter la ponctuation au texte du Coran : « Le fait que cet acte soit innové (muhdath) n’est en rien un obstacle. Combien de pratiques innovées sont excellentes ! Comme il a été dit concernant l’établissement de la prière de Tarawih en groupe, c’était une nouvelle pratique instaurée par ‘Umar et c’était une excellente innovation (bid’a hassana). L’innovation blâmable est uniquement celle qui s’oppose à la Sunna ou qui mène à la changer ». [9]

8/ Le fait d’écrire « Salallâhou ‘alayhi wassalam » après avoir mentionné le nom du Prophète :

Ce sont bien les savants qui ont innové le fait d’écrire « Salallâhou ‘alayhi wassalam » après la mention de son nom. A l’époque du Prophète, les gens ne le faisaient pas. D’ailleurs, le Prophète ne l’a pas fait lorsqu’il a envoyé des lettres aux rois et aux gouvernants de la terre. Il disait simplement : « De Muhammad le Messager d‘Allâh ». Les lettres que le Messager a dictées aux compagnons et qui étaient envoyées aux rois, tels que Héraclius ne comportent pas la mention « Salallâhou ‘alayhi wassalam ».

On peut lire dans le Sahih de l’Imam Al-Boukhary, une transcription d’une de ses lettres qui confirme cela :

بسم الله الرحمن الرحيم من محمد عبد الله ورسوله إلى هرقل عظيم الروم السلام على من اتبع الهدى

« Bismillâh ar-Rahman ar-Rahim min Muhammadin ‘abdillâhi wa rassoulihi ‘ila Hiraqla ‘adhimi r-roum salamoun ‘alamani t-tabba al-houda »

Ce qui signifie :

« Je commence par le nom d’Allâh le Tout Miséricordieux, le Très Miséricordieux, de Muhammad fils de ‘Abdullâh et Son Messager, à Héraclius l’empereur des Romains, que la paix soit sur celui qui emprunte le chemin de guidée ».

L’ajout de « Salallâhou ‘alayhi wassalam » est une bonne sounnah que les savants ont innovée et que le Prophète n’a jamais faite.

9/ Le Mawlid an-Nabawi :

Une très large majorité de savants Sunnites l’ont autorisé. Ils ont encouragé les Musulmans à honorer la mémoire du Prophète Muhammad en participant à cette noble commémoration.

Parmi eux, As-Suyuti, al-‘Iraqi, al-Qastalani, as-Subki, ad-Dimasqhi, al-Haytami, ibn Hajar al-‘Asqalani, ibn al-Jawzi, ibn Taymiyya, ibn Kathir, ibn al-Qayyim al-Jawziyya, etc.

Lire à ce propos : L’avis des savants sur la commémoration de la naissance du Prophète Muhammad [al-Mawlid]

10/ La collecte de Hadith dans des livres :

Recueillir les Hadiths sous forme de livre et stipuler la chaîne ou les narrateurs et caractériser les hadiths en disant qu’il est Sahih, Hassan ou Da’if, Mu’addaal ou Mudallas, etc. et établir les avis juridiques avec l’aide de Hadiths Makruh, Mustahab, etc, toutes ces pratiques relèvent de l’innovation appréciable et n’ont jamais été pratiquées dans la période bénie de Rasoul Allâh.

Qu’il s’agisse de Bukhari, Muslim, at-Tirmidhi, Abou Dawoud, etc. aucun des livres de Hadiths Sahih que nous prenons en considération n’ont été compilés par le Prophète. Faire de tels recueils et les suivre comme étant la voie du Prophète est une Bida’a. Cela n’a jamais été fait par les Salafs, mais recueillis plus tard par les savants du Hadith.

11/ Les Sciences Islamiques :

Les sciences Islamiques telles que nous les connaissons aujourd’hui n’existaient pas à l’époque du Prophète. Ainsi les Fondements du Hadith (Usul al-Hadith) ou de la Jurisprudence (Usul al-Fiqh) sont des innovations. Ce sont pourtant des sciences reconnues de tous les savants Musulmans et dont l’Islam ne peut aujourd’hui se passer.

12/ Les lieux d’apprentissage des Sciences Islamiques :

La construction de Madrassas et d’Universités Islamiques pour l’apprentissage de la Shari’ah est une innovation.

13/ Dans les Mosquées :

L’édification de minarets, l’utilisation de Mirhab, les mosaïques, les tapis pour prier, les hauts parleurs pour l’adhan, etc. Il s’agit encore là d’innovations.

14/ Durant le mois de Ramadan :

L’utilisation du télescope pour apercevoir la « nouvelle lune », l’annonce du début et de la fin du jeûne de Ramadan à la radio et à la télévision, l’utilisation de la sirène à l’Iftar, etc.

15/ On peut encore citer en vrac :

L’utilisation de qualificatifs pour les degrés de science, comme par exemple « Mufti », les calendriers avec les heures de prière, l’étude approfondie de la langue Arabe (essentielle pour l’apprentissage des Sciences Islamiques), les compétitions de récitation du Coran, etc..

Malgré le fait que les prédécesseurs et les savants qui leur ont succédé aient pour la majorité fait cette distinction entre ce qui relève de la bonne et de la mauvaise innovation, certains viennent aujourd’hui remettre ce fait en cause et tentent d’imposer leur opinion contraire comme étant la seule valide. C’est une preuve d’ignorance et de sectarisme et cela constitue sans l’ombre d’un doute une innovation des plus blâmables.


Notes :

[1] Imam ‘Izz al-Din ibn ‘Abd al-Salam dans Qawa’id al-Ahkam

[2] Rapporté d’al-Rabî` par al-Bayhaqî dans son Madkhal et Manâqib ash-Shâfe`î (1:469) avec une chaîne authentique comme le dit Ibnou Taymiyya dans son Dâr’ Ta`ârud. al-`Aql wa al-Naql (p. 171) et à travers al-Bayhaqî par Ibn ‘Asâkir dans Tabyîn Kadhib al-Muftarî (Kawtharî ed. p. 97). Cité par ad-Dhahabî dans le Siyar (8:408), Ibn Rajab dans Jâmi` al-`Ulûm wal-Hikam (p. 267=Zuhaylî ed. 2:52-53=Arna’ût ed. 2:131 sahîh), et Ibn Hajar dans Fath al-Bârî (1959 ed. 13:253).

[3] Muwatta de l’Imam Malik ~ Livre n°3, Hadith #154 – qu’Allâh soit satisfait d’eux tous

[4] Rapporté par l’Imam Ash-Shafé’î dans son Mousnad, par l’Imam Ahmed, par l’Imam Al-Boukhary, par l’Imam Abu Dawoud, ainsi que d’autres Imams.

[5] Imam Ibn Hajar Al-‘Asqalani dans Zubda tul-Fakr

[6] et [7] Al- Qadi ‘Iyad dans Kitâb ash-Shifâ

[8] Al-Bayhaqî, Manâqib al-Shâféi`î (1:469)

[9] Al-Ghazzâlî, Ihyâ’ `Ulûm al-Dîn (1:276)

Sur ce même sujet, nous vous recommandons également de regarder cette série de 3 cours donnée par Sheykh ‘Abd Allâh Penot :

Pt. 1 : https://youtu.be/lYmsR5gr-hI
Pt. 2 : https://youtu.be/LIgvG9hrZkw
Pt. 3 : https://youtu.be/wUYFHfwcWS4
Pt. 4 : https://youtu.be/8mn_820vrdc

Récit de la conversion d’Amélie

 

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Assalamou ‘âlaykoum

Voici mon histoire…

Issue d’une famille française et plutôt catholique, bien que non pratiquante, j’ai toujours été athée, j’étais persuadé d’être maitre de mon destin…Puis vers 18 ans, j’ai perdu quelqu’un de très cher dans ma famille et j’ai ressenti à ce moment-là une grande tristesse..et quelqu’un chose d’intense, de spirituel m’envahir… je me suis dit « C’est Dieu » et comme je ne côtoyais pas l’Islam de par mes fréquentations ou autre et de plus c’était bien la seule religion que je rejetais de par tout ce que j’avais pu voir dans les médias et surtout tout ce que j’avais pu entendre là dessus, donc naturellement je me suis dirigé vers le Catholicisme, n’étant pas baptisée, je suis allé voir un prêtre, lui demander de me baptiser, il m’a alors expliqué que ce n’était pas aussi simple que cela pour une jeune adulte, que cela ne se faisait pas comme ça, qu’il fallait d’abord que j’apprenne…donc me voilà partie pendant un an à apprendre la religion chrétienne avec d’autres croyants, j’aimais bien, mais quelque chose ne me rentrait pas le cœur, notamment sur la croyance… Comment Dieu qui a créé tout ce qu’il y a sur terre, pouvait-il être un homme ??? C’est impossible, un humain n’a pas la puissance pour créer cela…

En même temps que mes doutes commençaient à se faire plus fort, j’ai rêvé une nuit que je faisais la prière, voilée..Le matin je ne me suis pas trop posé de questions, les rêves bizarres ça arrive ! mais la deuxième nuit, j’ai fait le même rêve…et la troisième nuit le même rêve SoubanalLah…Après le troisième nuit, je me rappelle m’être levée complètement déboussolée, mais pas tant que ca…mon cœur était apaisé, j’ai pris l’annuaire, et j’ai contacté un centre islamique et j’ai demandé s’il était possible de prendre des cours…la personne que j’ai eu au téléphone ma fait témoigner. Toute la journée après, je me disais « je suis musulmane, je suis musulmane », c’était intense…

C’était il y presque 8 ans maintenant, toutes les questions que je me suis posées, j’ai trouvé mes réponses dans l’Islam. Al Hamdoulilah. Aujourd’hui avec ce que je sais je ne pourrais jamais revenir en arrière, Allah m’a accordé un trésor inestimable. Ma famille à bien prit ma conversion, surtout que mon comportement envers eux a radicalement changé en bien après.

Je suis reparti voir ce prêtre qui me donnait les cours et je lui ai parlé de la croyance, de ce que qui m’avait posé problème et je lui ai demandé de réfléchir sur le fait que Dieu ne peut pas être un homme et qu’il ne peut pas engendré….il n’a pas su me répondre..SoubanalLah.

Au jour d’aujourd’hui l’épreuve est de devoir toujours se justifier sur le fait que je sois musulmane et convertie, beaucoup sont comme des moutons endoctrinés par les médias et il faut se battre chaque jour pour essayer de leur faire comprendre, parfois c’est usant, mais c’est mon devoir, je me battrais pour ma religion jusqu’a ma mort inchaAllah.

J’ai rencontré mon mari qui lui aussi était converti avant de me connaitre, et Dieu Nous a accordé un beau bébé al Hamdoulilah.

Concernant l’éducation de notre fille, elle porte un prénom composé (franco-musulman) pour rappeler le fait qu’elle est française et musulmane, ca nous tenait à cœur qu’elle est un prénom composé comme celui-ci), nous comptons lui inculquer les valeurs de l’Islam bien entendu, nous fêtons Aïd à notre manière (c’est à dire entre nous car nous n’avons pas de famille musulmane),nous voyons très souvent nos familles qui sont très compréhensives, d’ailleurs chez moi il n’est pas question de porc ou de viande non hallal, dans la famille de mon mari aussi…

Pour ce qui est des fêtes dans ma famille, c’est un peu plus délicat bien que mes parents ne fassent pas ces fêtes dans un but religieux, mais plutôt traditionnel, on essaye au maximum de s’en éloigner, mais on ne veut pas non plus mettre un froid dans nos familles. Mon mari n’ayant pas le même caractère que moi ne préfère pas débattre avec des non-musulmans, car il a trop peur de s’énerver et puis pour lui, même si je disais juste avant que sa famille était compréhensive je parlais surtout de sa sœur et de son père, le reste de la famille est très croyant et d’ailleurs lui a était élevé par une grand-mère qui l’emmenait souvent à l’église qui lui apprenait à prier, donc il c’est heurté à pas de mal de critiques méchantes du coté de sa grand-mère, et puis c’est vrai qu’on à déjà eu à affronter des moqueries et des regards méchants de personnes, notamment une de mes collègues de travail qui ma dit que je faisais n’importe quoi, que L’Islam n’était pas une religion des Français et de la France !! lol, on se moque souvent de moi en me demandant si je veux manger du saucisson (de porc) en me proposant de boire de l’alcool..et bizarrement j’ai encore plus la foi après cela, j’aimerais faire beaucoup, j’aimerais que l’on soit une famille modèle, j’aimerais vraiment qu’on y arrive, qu’est ce qu’il serait plus simple de vivre dans un pays musulman !!! Ce n’est pas facile d’être converti aujourd’hui avec la mentalité des gens, mais al Hamdoulilah on a la foi et c’est ce qui nous sauvera le jour dernier inchaAllah

Baraka Allahou fikoum

Que Dieu nous augmente davantage en degrés amine

Amélie

Récit de la conversion d’Emilie-Rania

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Salam alikoum

Je suis en cours de conversion, je dois confirmer ma shahada devant l’immam le 10 octobre inchallah. Je vis actuellement mon premier ramadan. J’ai vécu deux ans au Maroc, mariée 8 ans à un marocain, actuellement divorcée. Pendant toutes ces années je ne me suis jamais vraiment sentie proche de l’islam, je n’ai pas cherché à en savoir plus, je n’en avais pas une bonne image, je n’en connaissais que celle véhiculée et totalement faussée des médias.

Je ne saurai pas vraiment dire comment je m’en suis rapprochée. Ce n’est pas moi qui suis allée vers l’Islam mais lui qui est venu à ma rencontre hamdoullilah. J’ai commencé à chercher du réconfort et de l’apaisement en écoutant des sourates. J’ai lu le coran. J’ai commencé à écouter de plus en plus de sourates, des nuits entières, dans un état de quasi transe, à pleurer. Je vivais quelque chose proche de l’extase.

Tout est venu comme une évidence, j’ai demandé à une amie muslima de m’aider à apprendre la prière, aujourd’hui hamdoullillah je progresse et j’y trouve un soutien sans faille. Je me sens plus forte, j’ai un sentiment étrange d’avoir découvert quelque chose de merveilleux qui me guide au quotidien.

Mes difficultés viennent de mes amis en France, chrétiens, qui me rejettent complètement sans essayer de comprendre que je suis la même, que je vis juste une conversion spirituelle, que je me suis rapprochée de Dieu. Ma famille n’est pas au courant.

Je vis mon premier ramadan totalement seule, c’est difficile mais j’ai confiance en dieu.

J’envisage de retourner vivre au Maroc pour pouvoir vivre ma religion au grand jour sans être confrontée aux à priori et aux jugements.

Ramadan moubarak à tous

Emilie-Rania

Le jeûne de Ramadan (Siyâm) par Al-Akhdarî

selon le rite Malikite

 
Extrait d’Al Moufîd fil ‘ibadat wal mou’amalat
de Sheykh Al-Akhdarî et Youssef Alî Bedioui [1]

 

ramadan (1)

 

 

1/ Quel est le caractère légal du jeûne de ramadan [2]?

Le jeûne du ramadan est obligatoire.

2/ Quelle source indique cette obligation?

La Parole du Très-Haut :

«  … ainsi, celui qui assiste à ce mois doit le jeûner [3] … »

De même, le hadith d’Abdallâh ben ‘Omar – que Dieu les ait tous deux en son agrément – qui a relaté que le Messager de Dieu (salallahou ‘alayhi wassalaam) a dit :

« L’islam est construit sur cinq choses : le témoignage qu’il n’y a de dieu qu’Allâh et que Mouhammad est le Messager d’ Allâh, l’accomplissement de la prière, l’acquittement de l’aumône canonique (zakât), le hadj à la Demeure et le jeûne de ramadan. » (Rapporté par al-Boukhâri et Mouslim).

3/ Qu’est-ce qui permet de confirmer le début du jeûne de Ramadan?

L’obligation du jeûne devient effective par le terme complet [4] du mois de cha’bân ou la vue du croissant de lune (au soir du 29ème jour de ce mois) par deux témoins honorables (‘adl).

4/ Le fidèle doit former l’intention de jeûner la nuit précédant la première journée du ramadan. Citer la référence en cela.

Le hadith relaté par ‘Omar – que Dieu l’ait en son agrément – :

« Les actes tiennent des intentions … » (Rapporté par Ahmad, al-Boukhâri et Mouslim).

De même le hadith de Hafça – que Dieu l’ait en son agrément – qui a relaté que le Prophète a dit:

« Qui ne forme pas la résolution, avant l’aube, de jeûner, son jeûne ne sera pas accepté. » (Rapporté par Ahmad, les quatre auteurs de Sounan, Ibn Khouzeyma, Ibn Hibbân et al-Dâraqotni).

5/ Le fidèle devra-t-il former cette intention à chacune des nuits suivantes du ramadan?

Le fidèle n’a pas à former cette intention le reste du ramadan, en référence au hadith :

« … et pour chaque personne, il y aura ce qu’elle aura formée comme intention … » (Rapporté par al-Boukhâri et Mouslim).

6/ Parmi les actes de la sunna, il y a le fait de rompre tôt le jeûne et de retarder la nourriture prise à la fin de la nuit. Citer en cela une référence.

Abou Dharr – que Dieu l’ait en son agrément – a relaté : « Le Messager de Dieu a dit :

« Ma Communauté ne cessera d’être dans une situation bénéfique tant qu’elle rompra tôt le jeûne et retardera la nourriture prise à la fin de la nuit. » (Rapporté par Ahmad).

De même, le Hadith d’lbn ‘Abbâs qui a dit : « J’ai entendu le Prophète dire :

« Nous autres, prophètes, il nous a été ordonné de rompre tôt le jeûne et de retarder la nourriture prise à la fin de la nuit. » (Rapporté par al-Tayâlissi et al-Tabarâni dans al-Kabîr)

7/ Quel caractère prend l’intention formée après l’aube?

Elle n’est pas valable après l’aube, en référence au hadith :

« Le jeûne n’est pas valable pour celui qui ne forme pas l’intention de jeûner depuis la nuit qui précède. » (Rapporté par an-Nasâï).

8/ Que doit-on faire si la vision du croissant de lune est constatée après l’aube?

Il est obligatoire de s’abstenir de manger en ce jour, en raison de l’inviolabilité de ce jour. La personne devra rattraper le jeûne de ce jour, du fait de l’absence d’intention précédente.

9/ Qu’en est-il de l’intention de jeûner formée avant que la nouvelle lune de ramadan soit observée?

Cette intention est nulle, même si la personne l’avait formée avant l’observation du croissant de lune, puis s’était ensuite abstenue de manger ou de boire, avant d’apprendre que le jour en question faisait partie de ramadan. Cela n’est donc pas valable et elle devra rattraper ce jour, en raison de l’absence de certitude et du fait qu’elle avait jeûné dans le doute.

10/ Qu’en’ est-il du fait de jeûner le jour du doute pour s’assurer de ne pas manquer le ramadan?

On ne jeûne pas le jour du doute à cette intention.

11/ Quelle source indique qu’on ne jeûne pas dans cette intention?

Le hadith d’Ammâr ben Yâserqui a dit : « Qui jeune le jour sur lequel on a un doute a désobéi à Abou’l-Qâsim, Muhammad. » (Al-Boukhâri l’a cité en note. Les quatre auteurs de Sounan ont déclaré sa chaîne de transmetteurs ininterrompue et at-Tirmidhi, Ibn Khouzeyma, Ibn Hibbân et al-Hâkem l’ont déclaré valide-sûr).

12/ Qu’en est-il lorsque le jour du doute tombe un jour où le fidèle avait fait vœu de jeûner ou qu’il jeûnait de manière surérogatoire?

Cela est permis, car c’est un jour parmi les jours de cha’bân.

13/ Quelle référence indique cette permission?

Ce qui a été rapporté du Prophète :

« Ne faites point précéder le jeûne de ramadan en jeûnant un jour ou deux jours avant, sauf s’il s’agit d’un jeûne que la personne avait coutume de jeûner. Qu’elle jeûne alors ce jour-là. » (Rapporté par al-Boukhâri et Mouslim).

14/ Quel caractère a le fait de s’abstenir de manger au matin du jour du doute [5]?

Il est recommandé que la personne s’abstienne de nourriture au matin du jour du doute, du fait de la possibilité que ce jour soit attesté comme faisant partie du ramadan. Elle évitera ainsi le fait d’avoir mangé durant le ramadan, sans le savoir. Cela même si le rattrapage de ce jeûne sera de toute façon obligatoire pour elle.

15/ Qu’en est-il de la personne qui vomit malgré elle, durant le jeûne obligatoire?

Ce vomissement ne rompt pas le jeûne. C’est le vomissement délibéré qui annule le jeûne.

16/ Citer une référence concernant la question précédente.

Le hadith d’Abou Houreyra qui a relaté que le Messager de Dieu a dit :

« Si quelqu’un vomit malgré lui, il n’a pas à rattraper son jeûne mais s’il se force à vomir, il renouvellera le jeûne de ce jour. » (Rapporté par Ahmad, Abou Daoud, at-Tirmidhi, Ibn Mâja, Ibn Hibbân et al-Hâkem).

17/  Quel caractère ont les pollutions « nocturnes » [6] et la saignée, le jour de ramadan?

Tout cela ne rompt pas le jeûne.

18/ Citer une référence pour la question précédente.

Ce qu’a relaté Abou Sa’îd du Prophète qui a dit :

« Trois choses ne rompent pas le jeûne : le vomissement, la saignée et les pollutions nocturnes. » (Rapporté par at-Tirmidhi et al-Bayhaqi)

De même, le hadith d’Ibn ‘Abbâs qui a relaté que le Messager de Dieu se fit pratiquer la saignée alors qu’il jeûnait. (Rapporté par al-Boukhâri, Abou Daoud, al-Nasâï et at-Tirmidhi).

19/ Quelles sont les conditions de la validité du jeûne ?

• L’intention formée antérieurement à l’aube [7], pour le jeûne obligatoire comme pour le surérogatoire.
• Pour la femme, être exempte de menstrues ou de lochies,
• Sa raison,
• S’abstenir de rapports sexuels, de nourriture et de boisson.

20/ Qu’en est-il lorsque le sang des menstrues cesse avant l’aube?

Si le sang des menstrues ou les lochies cessent, ne serait-ce qu’un instant avant l’aube, le jeûne du jour à venir devient alors obligatoire pour la femme. Cela, même si elle ne s’est lavée qu’après l’aube, car la purification n’est pas une condition du jeûne.

21/ Quel caractère a le fait de reformer l’intention du jeûne de ramadan, après que celui-ci fut interrompu par la maladie, les règles ou les lochies?

L’intention est alors reformée dans ces cas ou ce qui est comparable à ceux-ci.

22/ Qu’est-ce qui démontre la solution précédente?

Le fait que la rupture du jeûne se soit interposée pendant la durée du jeûne, chose qui interrompt la continuité de l’intention formée dès le début du ramadan.

23/ Le dément doit-il rattraper la période antérieure de jeûne, après le retour à la raison?

Il est obligatoire qu’il rattrape tout le jeûne ayant eu lieu durant sa démence, même si cela eu lieu pendant de longues années.

24/  Qu’en est-il du résident qui quitte la ville pour une distance non éloignée [8] et rompt le jeûne en pensant que cela lui est permis?

Il n’est pas tenu de l’expiation (kaffâra), car il n’a pas violé le caractère sacré du jeûne.

25/ Qu’en est-il de celui qui coïte, mange ou boit volontairement, durant la journée du ramadan, sans que cela soit dû à une Interprétation ambiguë ou à une erreur?

II est tenu du rattrapage de ce jour (qadâ’) ainsi que de l’expiation (kaffâra).

26/ En quoi consiste l’expiation?

Soit le fait de nourrir soixante pauvres, soit l’affranchissement d’un esclave croyant, soit le jeûne de deux mois consécutifs.

27/ Quel caractère a ce qui pénètre dans la gorge par une autre voie que la bouche, durant le jeûne?

Dans ce cas, la personne devra seulement rattraper ce jour, car cette compensation est de toute façon obligatoire dans tous les cas où il y a rupture du jeûne.

28/ Quel caractère prend ce qui arrive, par injection, à l’estomac?

Ce qui arrive à l’estomac par injection, entraîne seulement le rattrapage du jour en question.

29/ Qu’en est-il lorsque la personne mange, bien qu’elle ait eu un doute sur le possible lever de l’aube?

Elle sera seulement tenue de rattraper ce jour, non de l’expiation. La personne n’a guère l’intention, en effet, de violer le caractère sacré du ramadan.

30/ Quel caractère a le brossage (siwâk [9]) des dents, durant le jeûne?

Le brossage des dents est permis au jeûneur, durant tout le jour du jeûne.

31/ Quelle source indique cette permission?

Ce qu’a relaté ‘Âïcha – que Dieu l’ait en son agrément – : «  Le Messager de Dieu a dit :

« Parmi les meilleures attitudes du jeûneur, il y a le brossage des dents. » (Rapporté par Ibn Mâja et al-Dâraqotni).

De même, le hadith d’Âmir ben Rabî’a qui a dit : «  Je ne peux compter le nombre de fois que j’ai vu le Messager de Dieu se brosser les dents alors qu’il jeûnait. » (Rapporté par Ahmad, Abou Daoud et at-Tirmidhi, Ibn Khouzeyma, Abou Ya’la, al-Bazzâr, at-Tabarâni et al-Dâraqotni l’ont déclaré bon, alors qu’al-Boukbâri l’a cité en note dans son Sahih)

32/ Quel caractère a le rinçage de la bouche, suite à la soif?

Cela est permis, car cela aide le jeûneur.

33/ Qu’en est-il de celui qui se réveille au matin du jeûne en se trouvant en état de janâba?

Cela est permis, en référence au hadith de ‘Âïcha qui a relaté qu’un homme demanda : « Ô Messager de Dieu! Il arrive que la prière (de l’aube) arrive alors que je me trouve en état de janâba, et je jeûne alors ! Le Prophète de Dieu répondit : – Et moi aussi, il arrive que la prière arrive alors que je me trouve en état de janâba, et je jeûne !… » (Rapporté par Ahmad, Mouslim et Abou Daoud).

34/ Quel caractère a le jeûne de la femme enceinte lorsque celle-ci craint les conséquences du jeûne pour le bébé qu’elle porte?

Dans ce cas, elle rompra le jeûne et ne sera pas tenue de nourrir un pauvre en compensation (en plus du rattrapage obligatoire de son jeûne).

35/ Citer une référence concernant la question précédente.

Le hadith d’Anas qui a relaté que le Messager de Dieu m’a dit :

« Dieu, Puissant et Majestueux, a dispensé le voyageur du jeûne et de la moitié de la prière. Il a aussi dispensé du jeûne la femme enceinte et la nourrice. » (Rapporté par Ahmad et les quatre auteurs de Sounan. At-Tirmidhi l’a déclaré « bon »)

36/ Qu’en est-il de la nourrice qui craint pour son enfant?

Si elle craint pour le nourrisson et ne parvient pas à le mettre en nourrice, elle rompra le jeûne et nourrira en compensation un pauvre (pour un jour [10] qu’elle devra aussi rattraper).

37/ Quelle source étaye la question précédente?

La Parole du Très-Haut :

« .. Et à charge pour ceux qui le supportent (difficilement) de s’acquitter en réparation de la nourriture d’un pauvre [11] … »

Ibn ‘Abbâs a déclaré : « Cela (ce passage) est applicable pour la femme enceinte et la nourrice [12]. » (Rapporté par Abou Daoud)

38/ Quel caractère a le jeûne du vieillard?

Il rompt le jeûne et nourrit un pauvre par jour, en compensation.

39/ Qu’en est-il de celui qui a négligé de rattraper des jours de ramadan, au cours de l’année en cours, jusqu’à ce que le ramadan suivant soit arrivé?

Il jeûnera le ramadan suivant, puis rattrapera ensuite les jours du ramadan précédent non jeûnés en donnant en plus en compensation la nourriture d’un pauvre, par jour.

40/ Qu’est-ce qui est recommandé pour le jeûneur?

• Tenir sa langue.
• Se hâter de rattraper les jours de jeûne dont il est tenu.

41/ Citer une référence concernant la question précédente.

Abou Houreyra – que Dieu l’ait en son agrément – a relaté que le Messager de Dieu a dit :

« Qui ne délaisse point le mensonge et sa pratique, Dieu n’a de toute façon aucunement besoin qu’il s’abstienne de nourriture et de boisson. » (Rapporté par al-Boukhâri, Abou Daoud et an-Nasâï).

42/ Quel caractère a le fait, pour le jeûneur, de goûter le sel?

Cela est non-souhaitable, de crainte qu’une partie arrive jusqu’à la gorge et annule ainsi le jeûne. Si toutefois, rien n’arrive jusqu’à la gorge, cela n’entraîne aucune conséquence pour lui.

43/ Qu’en est-il des gestes pouvant introduire l’acte sexuel, tels que le baiser et le badinage, durant le jeûne?

Cela est non-souhaitable pour le jeûneur, de crainte que cela n’attise son désir et n’entraîne l’annulation de son jeûne. Cela concerne la personne qui est sûre d’elle. Quant aux autres, cela leur est interdit.

44/ Qu’en est-il si le jeûneur émet une sécrétion prostatique (madhy [13]) suite à ce qui peut constituer un préliminaire à l’acte sexuel?

S’il s’agit seulement de la sécrétion prostatique (madhy), il sera tenu de rattraper le jour en question.

45/ Qu’en est-il s’il émet du sperme, suite aux préliminaires de l’acte sexuel?

Dans ce cas, il sera tenu du rattrapage (qadâ ‘) de ce jour de jeûne, ainsi que de l’expiation (kaffâra), du fait qu’il était déterminé dans l’annulation de son jeûne.

 

Notes :

[1] Ouvrage disponible en langue française sous le nom « Les 1000 Questions/Réponses sur les Pratiques Religieuses en Islam (Selon le rite malikite) » avec les annotations d’Azzedine Haridi, aux éditions Universel.

[2] 9ème mois lunaire.

[2] Coran, (2, 185).

[3] Lorsque le mois lunaire compte 30 jours et que la nouvelle lune n’a donc pas été vue le soir du 29.

[4] Cela concerne la personne qui n’a pas formé l’intention, au soir du 29 de cha’bân, de jeûner ou non, du fait que l’information sur la nouvelle lune ne lui soit point parvenue. Le Hadith précédent montre en effet qu’il ne faut pas précéder le jeûne de ramadan par le jeûne d’un ou deux jours.

[5] En fait, celles qui ont lieu de jour, dans ce cas.

[6] Il faut bien évidemment être Musulman.

[7] Rappelons que le jeûne a lieu de l’aube (fajr) au coucher du soleil (maghrib)

[8] C’est-à-dire n’atteignant pas la distance du voyage, d’environ soixante à quatre-vingts kilomètres, selon les avis dans l’école Malikite.

[9] Celui-ci désigne l’acte du brossage comme la brosse en elle-même, laquelle pouvait être un rameau d’arak, d’olivier …

[10] Un moudd (mesure faisant un peu plus d’un demi litre) de denrée.

[11] Coran : 2/ 184

[12] Ca l’est aussi pour le vieillard que le jeûne éprouve, mais ce dernier n’est pas tenu de rattraper le jour non jeûné.

[13] Liquide blanc et subtil pouvant être émis lors de l’érection. A la différence du sperme (many), il n’entraîne pas l’ablution majeure.

Les tatouages en Islam

Par le  Darul Ouloum AbouBakar

Islam_tatouage

Question :

Les tatouages sont-ils autorisés? Sont-ils Makrouh (déconseillés) ou Haram (illicite)? Quelles hadith puis-je lire afin d’en savoir plus à ce sujet?

Réponse :

Le hadith avertit que celui qui tatoue les autres ainsi que celui qui se tatoue encourent tous deux la malédiction d’Allâh Ta’ala [1]. La menace de la malédiction d’Allâh pour le tatouage exprime clairement la gravité de ce péché. En raison de cela et d’autres raisons techniques, le tatouage est interdit.

Et Allâh Ta’ala est plus Savant.

Le hadith en question est enregistré dans de nombreuses compilations de hadith [2] :

1/ An-Nasa’i
2/ Shu’abul Iman de l’Imam Bayhaqi
3/ Sahih ibn Habban
4/ Boukhari
5/ Mouslim

Etc.

Réponse préparée par Mawlana Yusuf Laher, vérifiée par le Mufti Siraj Desai

© Traduit avec l’autorisation du Darul-Ouloum Aboubakar, Malabar, Port Elizabeth, Afrique du Sud

Notes du traducteur :

[1] Aunul Ma’bood V9 P208

[2] Le Prophète (salallahou ‘alayhi wassalaam) a dit : « Allâh a maudit les tatoueuses (al-wâshimât) et celles qui se font tatouer (al-mustawshimât), les arracheuses de cheveux du visage (des sourcils) (an-nâmisât wa al-mutanammisât) et celles qui se font cela , et celles qui s’espacent les dents pour s’embellir (al-mutafallijât lil-husn) ; celles qui changent (ainsi) la création d’Allâh ».

L’Islam [définition]

Extrait du livre « Connaitre l’Islam »
par le Sheikh 
‘Alî Tantâwî


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Un jour j’ai interrogé mes élèves : « Si un étranger venait vous voir et vous disait : « Je dispose d’une heure de temps durant laquelle je voudrais comprendre l’Islam ». Comment le lui expliqueriez-vous? » Ils m’ont répondu : « C’est impossible, il faut avoir étudié la science de l’Unicité (Tawhid), l’art de réciter le Coran (Tajwid) et son exégèse, la tradition du Prophète (salallâhou ‘alayhi wassalam), la juridiction islamique et les fondements (science des bases de la juridiction islamique – ndt). Il se trouvera confronté à des problèmes, dont il ne sortira pas avant cinq ans ». Je leur ai répondu : « Gloire à Dieu ! Le bédouin ne venait-il pas au Prophète, restait auprès de lui au plus une journée, apprenait l’Islam et le portait à sa communauté, il devenait pour elle un guide et un enseignant, et pour l’Islam un prédicateur et un transmetteur.Plus frappant encore, le Prophète n’a-t-il pas expliqué en trois phrases toute la religion (la foi, l’Islam, la bienfaisance) dans un propos dit : « questions de Gabriel ». Pourquoi ne l’expliquerions nous pas aujourd’hui en une heure ?« 

 

Qu’est-ce que L’Islam ? Comment y rentrer ?

Tout courant de pensée, bon ou mauvais, toute association, utile ou nuisible, et tout Parti œuvrant pour le bien ou pour le mal. tous ont des principes, des fondements, et des croyances qui fixent leurs buts, orientent leur cheminement et tiennent lieu de statuts pour leurs membres et leurs adeptes.

Quiconque veut devenir membre d’une association, commence par analyser ses « principes ». S’il les accepte et croit en leur véracité, et qu’il n’y doute point, demande l’adhésion ». Il a alors l’obligation de respecter les statuts, de payer la cotisation fixée par le règlement (intérieur – ndt) et de montrer par son comportement son attachement à ces principes, il doit se les rappeler en permanence, n’accomplir aucun acte les contredisant, mais plutôt être un bon exemple et un membre effectif de cette association.

L’adhésion à une association nécessite une connaissance de son règlement, une croyance en ses principes, un respect de ses décisions, un comportement conforme à ses lois.

C’est une situation générale qui s’applique à l’Islam. Celui qui veut entrer en Islam doit en premier lieu accepter ses bases rationnelles, jusqu’à ce qu’elles deviennent pour lui une croyance.

Ces bases reviennent à croire que ce monde matériel n’est pas toute chose, et la vie d’ici-bas n’est pas toute la vie.

L’homme existait avant sa naissance et continuera à exister après sa mort.

Ce n’est pas lui qui se donne l’existence, il existait avant de se connaître lui-même (durant sa vie fœtale – ndt). Ce ne sont pas non plus les créatures inertes autour de lui qui lui ont donné l’existence, car  il a une raison et elles n’en ont pas.

C’est Dieu, l’Unique, qui l’a créé, ainsi que ce qui l’entoure. Lui seul donne la vie ou la mort. II a créé toute chose, et s’il veut, Il peut l’anéantir. Ce Dieu ne ressemble à aucune chose de ces mondes. Ancien, Il n’a pas de début. Eternel, Il n’a pas de fin. Puissant, pas de limites à Sa puissance. Savant, rien n’échappe à Son savoir ; Juste, mais Sa Justice Absolue ne peut être jugée par les critères de la justice humaine. C’est Lui qui a établi les lois que nous appelons « lois de la nature » ; Il a créé chaque chose avec mesure, et a précisé depuis l’éternité ses détails et ses différences, et tout ce qui lui adviendra (concernant les vivants et les inertes) de mouvement ou de repos, de stabilité ou de mutation, d’action et d’inaction.

Il a donné à l’homme une raison par laquelle il juge beaucoup de choses mises à disposition. Il lui a donné une raison lui permettant de choisir et la volonté de réaliser ses choix. Il a créé après cette vie éphémère une vie continuelle dans l’au-delà où le bienfaiteur trouvera sa récompense et le malfaiteur sa punition.

Ce Dieu est Unique et Un, Il n’a pas d’associé qu’on adore avec Lui, n’a pas d’intermédiaire qui rapproche de Lui ou intercède auprès de Lui, sans Son agrément ; l’adoration sincère sous tous ses aspects Lui est réservée, à Lui seul.

Dieu a créé des créatures matérielles visibles, qui peuvent être saisies par les sens, et d’autres invisibles pour nous, dont certains sont inertes et d’autres vivants et responsables. Parmi les vivants, il y a ceux destinés au bien, ce sont les anges, d’autres uniquement au mal, les diables [1], d’autres sont un mélange: il y a les bons et les mauvais, ce sont les hommes et les djins.

Dieu désigne des hommes et leur révèle Sa législation par l’intermédiaire de l’ange Gabriel afin qu’ils la transmettent aux hommes, ce sont les Envoyés.

Ces législations révélées du ciel sont dans des livres et des feuilles, la plus récente abroge ou rectifie la plus ancienne. Le dernier de ces livres est le Coran ; ceux qui l’ont précédé ont subi des changements, ont été perdus ou oubliés, le Coran est resté intact.

Le sceau des Prophètes et des Envoyés est Muhammad Ibn ‘Abd’Allah, arabe et Quraïchite, il est venu clore les messages, aucun Prophète après lui.

Le Coran est la constitution de l’Islam, celui qui ajoute foi à sa révélation divine et qui y croit globalement, est appelé croyant. Seul Dieu connaît la sincérité de cette foi, les hommes ne pénètrent pas les cœurs et ne savent pas ce qu’ils recèlent. De ce fait, afin que ce croyant devienne membre de la communauté, il doit déclarer cette foi en prononçant les deux attestations suivantes [2] :

« J’atteste qu’il n’y a de Dieu si ce n’est Dieu Lui-même et j’atteste que Muhammad est le Messager de Dieu » [3].

Lorsqu’il les prononce, il devient musulman, « citoyen » authentique de l’Etat musulman, ayant tous les droits. Il doit accepter d’accomplir les devoirs que lui demande l’Islam.

Ces devoirs (ou actes religieux) sont peu nombreux, faciles, n’entraînant ni grande peine et ni gêne.

Premièrement :

Accomplir le matin deux rak’a [4], invoquer Dieu, Lui demander de Ses biens et chercher protection auprès de Lui contre Son châtiment.

Il doit faire ses ablutions, laver certains de ses membres ou tout son corps si nécessaire.

Au milieu de la journée, quatre rak’a, puis quatre autres, puis trois au coucher du soleil et quatre dans la nuit, ce sont les prières obligatoires, leur accomplissement nécessite moins de trente minutes dans la journée. Aucun lieu n’est exigé pour les accomplir. La présence d’une autre personne (un religieux) n’est pas nécessaire pour qu’elles soient valables. Il n’y à point d’intermédiaire dans les prières (et d’ailleurs dans toutes les adorations) entre le musulman et son Seigneur.

Deuxièmement :

II existe un mois déterminé dans l’année durant lequel le musulman avance son petit déjeuner pour le prendre à la fin de la nuit au lieu d’être au début du jour, et retarde son déjeuner jusqu’au coucher du soleil. Durant la journée, il s’abstient de manger, de boire et d’avoir des relations intimes. Il en résulte un mois de pureté pour son âme, un repos pour son estomac, une éducation de son comportement et une bonne santé. Ce mois de « Ramadan » devient un aspect de regroupement autour du bien et une équité du niveau de vie.

Troisièmement :

S’il lui reste après ses dépenses, une quantité déterminée de bien, épargnée durant une année sans qu’il en est besoin, il a le devoir de verser, après l’écoulement de cette année, la somme équivalente à 2,5 % aux pauvres et aux nécessiteux, il n’en ressentira pas le poids, elle constituera une aide importante aux nécessiteux, un pilier de solidarité sociale, et une guérison contre la maladie de la pauvreté, qui est la pire de toutes les maladies. C’est la « Zakat ».

Quatrièmement :

L’Islam a planifié pour la société islamique des rencontres périodiques :

– Une réunion, à l’image d’une rencontre de quartier, qui se tient cinq fois par jour, comme les séances des cours de l’école, c’est la  » prière en groupe « . Chaque membre consolide sa soumission à Dieu en se tenant debout devant Lui. Les fruits de cette rencontre sont : les plus forts aident les plus faibles, les savants enseignent aux ignorants, les riches soutiennent les pauvres. Cette réunion ne dure qu’un quart d’heure. Elle ne retarde ni le travailleur, ni le commerçant. Si la réunion a lieu et qu’un musulman s’absente en accomplissant la prière chez lui, il n’est pas puni mais il a manqué la récompense d’avoir assisté à la réunion.

– Une rencontre des conseils de quartier se tient une fois par semaine, c’est  » la prière du Vendredi « , elle dure moins d’une heure. Y assister est obligatoire pour les hommes.

– Une rencontre, comparable à celle d’une ville se tient deux fois par an, c’est  » la prière de la fête « , y assister n’est pas obligatoire, elle dure moins d’une heure.

– Une rencontre, comme le Congrès Populaire Général, a lieu chaque année dans un endroit précis. En vérité, c’est un séminaire d’orientation, d’éducation physique et intellectuelle. Le musulman, s’il en a la capacité, a obligation d’y assister une fois dans sa vie, c’est le « Pèlerinage ».

Ce sont les adorations de bases qui incombent au musulman.

Parmi les autres formes d’adoration, s’abstenir des actes que l’ensemble des sages s’accordent à qualifier de nuisibles (ou mauvais).

Citons le meurtre, l’agression, l’injustice sous toutes ses formes ; l’enivrant, l’adultère qui est une offense à la dignité et une atteinte à la généalogie, l’usure, le mensonge, la tricherie, la trahison, le refus du service militaire destiné à élever la parole de Dieu, (pire encore) le non respect des parents, le faux serment, le faux témoignage, ainsi que tous les actes malsains.

Si le musulman néglige certains devoirs ou transgresse certains interdits, puis revient, se repent, demande pardon. Dieu lui pardonne. S’il ne se repent pas, il demeure musulman compté parmi les musulmans, c’est un pécheur qui mérite le châtiment le Jour du Jugement, mais son châtiment est temporaire, contrairement à celui du mécréant.

Par contre, s’il renie certains principes des croyances essentielles, qu’il en doute, rejette un devoir ou un interdit unanimement reconnu ou renie un seul mot du Coran, il sort de la religion, il est considéré comme un renégat auquel on enlève la nationalité islamique.

L’apostasie est le plus grand crime en Islam, elle est comparable à la grande trahison dans le droit contemporain, sa punition, s’il ne s’en repent pas, est la mort [5].

Le musulman peut ne pas accomplir certains devoirs ou transgresser certains interdits, tout en reconnaissant leurs caractères obligatoires ou interdits, il demeure musulman mais c’est un pécheur. Quant à la croyance, elle est indivisible, s’il croit, par exemple, en quatre vingt dix neuf croyances et en abjure une seule, il est non croyant. Il se peut que le musulman soit non croyant, à l’image de celui qui adhère à un Parti ou à une Association, assiste à ses rencontres, verse ses cotisations, accomplit ses devoirs, cependant il n’accepte pas ses principes, n’est pas convaincu de leurs véracités, son adhésion vise l’espionnage ou la corruption. C’est l’hypocrite [6], qui prononce les deux attestations, accomplit en apparence les actes d’adorations, mais ne croit pas à la vérité. Il ne sera pas sauvé auprès de Dieu même s’il est considéré par les gens comme musulman, les gens jugent les apparences. Dieu seul connaît ce que recèlent les cœurs.

Si l’homme croit aux bases fondamentales de l’Islam : croyance en Dieu, dépouillée de tout associé ou intermédiaire, croyance en les anges, les Envoyés, les Livres, la vie de l’au-delà, la Prédestination, la prononciation des deux attestations ; s’acquitte des prières obligatoires ; jeûne Ramadan ; verse l’impôt purificateur (zakat) sur ses biens s’il en a les moyens ; effectue le pèlerinage une fois dans sa vie s’il en la possibilité ; s’abstient des interdits unanimement reconnus comme tels ; il est alors un musulman croyant. Cependant, il ne gouttera aux fruits de la croyance que lorsque toute sa vie sera celle d’un musulman croyant.

Le Prophète de Dieu a résumé le mode de ce comportement en une seule phrase, d’une grande éloquence, d’une concision étonnante, une phrase qui englobe tout le bien dans cette vie et dans la vie dernière.

Cette parole demande au musulman de se rappeler Dieu en toutes circonstances, debout, assis, seul, en public, sérieux ou plaisant. Dieu l’observe. Il ne doit Lui désobéir alors qu’il le regarde. Il ne doit avoir peur ou être désespéré alors que Dieu est avec lui. Il ne doit pas sentir la solitude (l’isolement) alors qu’il invoque Dieu, ou avoir besoin de personne alors qu’il implore Dieu. S’il commet un péché, et il est de sa nature de pécher, puis revient et se repent. Dieu lui pardonne.

Tout cela est résumé dans cette parole du Prophète où il définit la bienfaisance (al-Ihsan) :

« C’est d’adorer Dieu comme si tu Le voyais, si tu ne Le vois pas Lui, Il te voit ».

C’est la présentation générale de l’Islam. Le développement de la « Croyance » est l’objet de ce tome. L’Islam et la bienfaisance feront l’objet d’autres tomes si Dieu le veut.

 

Notes :

[1] Les diables font partie des Djinns.

[2] Cette attestation de foi est appelée « Shahada ».

[3] En arabe phonétique : « Ash-hadou an-lah illaha illa Allah, wa ash-hadou anna Mouhammadan-RassoulAllah »

[4] La rak’a est l’unité de mesure des prières musulmanes, elle comporte des gestes et des paroles bien définis –  ndt.

[5] Cette peine n’est plus appliquée aujourd’hui en raison du contexte qui a changé. Il serait d’aillleurs bien difficile de trouver un cas ou la peine a été appliquée. Dans ce cas de figure, il faut aussi bien différencier l’apostat simple de l’apostat « aggravé »qui une fois sorti, lutte avec acharnement contre l’Islam. Un autre avis existant stipule que la peine de mort est la peine maximale pour l’apostasie et que la vie doit être laissée tant qu’il y a un espoir de repentance (Position de `Umar ibn al-Khattab [2ème Calife de l’Islam] selon une interprétation d’Ibrahim an-Nakh`i et de Sufyan ath-Thawri).

Lire sur le sujet : Un apostat doit-il être mis à mort? Par le Sheykh Ahmad Kutty.

[6] L’hypocrisie est de faire apparaître la croyance et dissimuler la mécréance. Le mot hypocrite ici est différent de celui du propos du Prophète « Les signes de l’hypocrite sont trois… etc ». Celui qui manque à sa parole, ment, ou trahit le dépôt, n’est pas considéré comme un mécréant, c’est l’hypocrisie sociale qui diffère de l’hypocrisie de la croyance que nous évoquons ici.

 

L’arbre de Noël chez les Musulmans

Par siddi Waseem Hussain

 

 

Question :

 

Est-il permis aux musulmans d’avoir un arbre de Noël dans leur maison comme le font les non-Musulmans durant leurs fêtes ?

 

Réponse :

 

Assalamu Alaykum Warahmatullah,
L’arbre de Noël fait partie des choses qui caractérisent de manière distincte d’autres religions ou traditions [que l’Islam] et il convient par conséquent de s’en abstenir [1].
Et Allâh est plus Savant.

Réponse préparée par Waseem Hussain, vérifiée et approuvée par Sheykh Faraz Rabbani

 

© Traduit avec l’autorisation de l’honorable sheykh Faraz Rabbani (qu’Allâh le récompense)

 

Notes :

 

[1] Références :
– Imam Ibn Abidin dans Nashr al-Urf
– Imam Ibn Abidin dans Radd al-Muhtar
– Imam Nahlawi dans Durar al-Mubaha

 

A consulter sur le même sujet : Est-il permis à un(e) converti(e) d’assister aux célébrations de Noël de sa famille?

Fatwa contre le terrorisme

Par le Darul Uloom de Deoband 

 Deoband (1)

 

 

 

Question :

« De nos jours, se déroule de manière organisée une sinistre campagne dont le but est de calomnier et de ternir l’image de la Foi Islamique, du Saint Coran et des enseignements du Prophète (salallahou ‘alayhi wassalam) en liant le terrorisme à l’Islam et en déformant le sens des versets du Coran et des traditions du Prophète .  Par conséquent, pourriez-vous s’il vous plaît préciser qu’elle est la véritable position de l’Islam concernant la paix mondiale? Quelles lignes directrices le Coran et les traditions du Prophète fournissent-ils à l’humanité à ce sujet? »

Réponse : [1]

Au nom d’Allâh, le Tout Miséricordieux, le Tout Clément.

L’islam est une religion de Paix et d’Harmonie. Les actes qui consistent à créer la discorde ou le désordre social, à rompre la paix, à provoquer des émeutes, des massacres, des pillages, des saccages et à tuer des personnes innocentes, n’importe où dans le monde, tout cela est considéré en Islam comme des crimes inhumains.

Il y a plusieurs versets du Coran qui interdisent strictement de rompre la paix :

« Ne semez pas le désordre sur la Terre, après que l’ordre y a été établi » [2]

« Car, dès qu’ils te tournent le dos, ils s’empressent de semer le désordre sur la Terre, saccageant récoltes et bétail. Dieu n’aime pas les semeurs de désordre. » [3]

« […] mais ne semez pas le trouble sur la Terre! » [4]

Le Coran stipule clairement que le meurtre (même) d’une (seule) personne innocente équivaut au massacre de l’humanité toute entière, car c’est comme ouvrir les vannes qui créent une situation qui échappe à tout contrôle, tandis que sauver une vie équivaut à sauver l’humanité toute entière.

Allâh Ta’ala dit :

« Voilà pourquoi Nous avons édicté cette loi aux fils d’Israël : « Quiconque tue un être humain non convaincu de meurtre ou de sédition sur la Terre est considéré comme le meurtrier de l’humanité tout entière. Quiconque sauve la vie d’un seul être humain est considéré comme ayant sauvé la vie de l’humanité tout entière ! » [5]

Dans un autre endroit il a été clairement dit :

« Et ne tuez pas la vie qu’Allâh a rendue sacrée, si ce n’est de plein droit » [6]

L’islam insiste fortement sur la paix et cela peut être vu du fait que, tout en accordant le droit de légitime défense à l’opprimé, l’Islam insiste sur le fait qu’aucun excès ne doit être commis en représailles et interdit strictement les attaques envers les personnes innocentes.

Ainsi, Allâh Tout-Puissant dit :

«  Combattez dans le sentier d’Allah ceux qui vous combattent, mais ne transgressez pas, car Allâh n’aime pas les transgresseurs » [7]

C’est pourquoi le Prophète a insisté pour que, même pendant une guerre, les droits de l’homme soient pleinement respectés. Plusieurs exemples de ce type d’enseignement peuvent être trouvés dans les traditions du Prophète.

Par ailleurs, l’Islam enseigne que toutes les créatures d’Allâh sont comme une même famille et que celui qui traite cette famille de Dieu avec compassion et miséricorde devient le plus aimé d’Allâh [8]. Notre Prophète Muhammad a dit qu’Allâh est clément envers ceux qui sont cléments avec les autres êtres humains. Soyez bons avec les habitants de la terre et Celui qui est au Ciel (Allâh) sera alors bon avec vous. [9] et [10]

En bref, l’Islam rejette et interdit toute forme de violence injustifiée, de rompre la paix, les effusions de sang, le meurtre et le pillage. S’aider les uns et les autres dans la poursuite des bonnes et justes causes et ne COOPERER EN AUCUN CAS avec CEUX qui cherchent à accomplir des péchés ou à opprimer est un principe fondamental de l’Islam.

Allâh Tout-Puissant dit :

« … et entraidez-vous dans la droiture et dans la piété, mais ne vous aidez pas mutuellement dans le péché et la transgression » [11]

Les indications claires données dans le Saint Coran réfutent les allégations mensongères de ceux qui accusent de terrorisme une religion comme l’Islam alors que cette dernière ordonne la paix dans le monde. En fait, l’islam est né pour effacer toutes les formes de terrorisme et pour diffuser un message de paix mondiale.

Et Allâh est plus Savant.

Notes du traducteur :

[1] Réponse apportée sous forme de Fatwa par le Darul Uloom de Deoband. (Signée et scellée par le Grand Mufti Rehman Habibur et ses trois adjoints au Département de la Fatwa du Darul Uloom de Deoband : Zain al Islam Qasmi (Adjoint du Mufti), Mufti Waqar Ali (Assistant du Mufti) et Mufti Mehmoodul Hassan Bulandshehri sous la référence 685 B). Délivré sous le sceau du Darul Ifta, Darul Uloom de Deoband.

[2] Sourate 7 – verset 56
[3] Sourate 1 – verset 205
[4] Sourate 1 – verset 60
[5] Sourate 5 – verset 32
[6] Sourate 17 – verset 33
[7]
Sourate 2 – verset 190
[8] Al-Baihaqi
[9] At-Tirmidhi, Abou Dawoud

[10] Pour comprendre l’expression « Qui est au ciel », lire l’article : « Est-il admissible pour un musulman de penser qu’Allah est dans le Ciel au sens littéral? » De Sheykh Nuh Ha Mim Keller

[11] Sourate 5 – verset 2

Récit de la conversion d’Hélène

 

 

Salamou ‘alaykoum,

J’ai grandi dans une famille athée se disant chrétienne, mais plutôt par tradition que par conviction. Depuis petite je crois en Dieu, mais dans ma famille c’était impossible d’en parler, c’était enfantin pour eux, comme le père noël. J’ai suivi des cours de catéchisme et été jusqu’a la profession de foi.

Adolescente, je ne me posais pas trop de question au sujet de la vraie religion à suivre, personne n’en parlait autour de moi et je pensais que toutes les religions étaient les mêmes, la seule différence, on l’appel christianisme en Europe, islam en Afrique et Moyen-Orient, bref j’étais vraiment plus que mal renseigné.

Puis en grandissant, j’ai grandi d’un coup, trop vite, j’ai commencé à « entrer dans le monde » et à suivre le groupe, j’aimais être appréciée des autres, donc je faisais tout ce que les jeunes aiment et ce qu’ils considèrent de bien.

Mais je faisais ça uniquement pour mon apparence, pour ce qu’on pouvait penser de moi, au fond je trouvais cela totalement débile et je détestais même, mais pour me faire accepter et aimer je le faisais sans réfléchir.

Avec ma famille, je suis entré en grosse contradiction avec eux, je me sentais pas du tout comme eux et j’ai commencé a bien les comprendre et voir des vérités que je ne m’imaginais pas, bref à force de comprendre la réalité des choses je me suis remise en question, j’ai commencé à élaborer des prières chrétiennes le soir, mais je n’étais pas convaincue, je ne trouvais pas que c’était la bonne manière.

Tout en me cherchant, j’ai rencontré un musulman qui s’était éloigné de son Din, j’étais dans une phase de non-retour, je fermais les yeux et je péchais pour oublier. Puis un jour on s’est mis à parler de Dieu comme ça, et lui ça la ramené à la raison et moi ça m’a fait réaliser ce que je devais faire, quel serait dorénavant mon chemin, que je ne serai plus seule.

J’ai donc tout quitté, mes études, ma famille, tous mes amis, rayés de ma vie et je me suis mariée EL HAMDOULAH et maintenant j’ai enfin un vrai but dans ma vie, des vrais limites justes, pour me cadrer, avant je ne savais pas quoi faire pour savoir si Dieu me voyait ou pour Lui plaire ou même pour prier, maintenant je sais et les meilleures façons en plus. 

Voila maintenant quand je repense à ce que j’étais avant je me dis qu’ALLAH était vraiment toujours là, qu’Il est Le Seul a savoir ce que je pensais et à connaitre mon cœur, je vois bien la grandeur d’ALLAH, finalement n’importe qui, mais vraiment n’importe qui peut devenir musulman si Dieu le veut, c’est un grand espoir et c’est très beau.