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Les Revivificateurs des Cinq Premiers Siècles

 

Par l’imam Al-Hafidh Ibn ‘Asakir

 

 

revivificateur

 

 

L’Imām Abū Dāwūd (rahimahuLlāh) rapporte dans ses Sunnans avec une chaîne authentique que RassūluLlāh (sallAllāhu ‘alayhi wasallam) a dit :

« Certes, Allâh enverra un revivificateur de la religion (al mujaddid) auprès de cette communauté (al Ummah), et ceci, à l’avènement de chaque siècle. » [1]

Al-Khatīb al-Baghdādī a rapporté avec sa chaîne remontant à l’Imam Ahmad la signification du terme ‘revivificateur’ : « C’est celui qui va leur enseigner les Sunnahs et réfutera le mensonge de la [religion] du Messager d’Allâh (sallAllāhu ‘alayhi wasallam). » L’imam Ahmad a ensuite déclaré que, après réflexion, il a estimé que le rénovateur du premier siècle est ‘Umar ibn ‘Abd al-‘Azīz (radhia Allâhou ‘anhou) et le rénovateur du deuxième siècle est l’Imām ash-Shāfi‘ī. [2]

L’Imam Ibn ‘Asākir (499-571H), le plus grand Hāfiz du hadith de son époque et auteur du monumental Tārīkh Dimashq, a déclaré :

« J’ai entendu Sheykh Imām Abu l-Hasan ‘Alī ibn al-Muslim ibn Muhammad ibn ‘Alī ibn al-Fath ibn ‘Alī al-Sulamī (440 – 533 H) [3] sur sa chaire dans la mosquée de Damas dire après avoir mentionné ce hadith d’Abū ‘Alqamah [sur l’envoi d’un revivificateur à la fin de chaque siècle] :

« Ce fut ‘Umar ibn ‘Abd al-‘Azīz (63-101 H) à la fin du premier siècle; Muhammad ibn Idrīs ash-Shāfi‘ī  (150-204 H) à la fin du deuxième siècle; [Abu l-Hasan] al-Ash‘arī (260-324 H) à la fin du troisième siècle; Ibn al-Bāqillānī (328-403 H) [4] à la fin du quatrième siècle; et Amīr al-Mu’minīn al-Mustarshid Billāh (486-529 H) à la fin du cinquième siècle. » [5]

Ibn ‘Asākir dit alors à propos de l’avis de Sheykh Abu l-Hasan al-Sulamī’s concernant le rénovateur du cinquième siècle : « Selon moi, à la fin du cinquième siècle, ce fut Abū Hāmid Muhammad ibn Muhammad ibn Muhammad al-Ghazālī al-Tūsī al-Faqīh (450-505 H), parce qu’il était un savant actif, un juriste vertueux, un théoricien accompli et un écrivain intelligent. Sa réputation dans la science s’est répandue dans les horizons, et il a éclipsé ses contemporains au Ḵhurāsān, au Shām et en ‘Irāq. »

Après avoir mentionné que certains considéraient Abu l-‘Abbās ibn Surayj comme étant le rénovateur du troisième siècle, il a dit : « Le point de vue de ceux qui ont déclaré qu’il s’agissait d’Abu l-Hasan al-Ash‘arī est plus correct, parce que son effort pour soutenir la Sunnah est plus proche de la revivification de la religion, car il est celui qui a entrepris de réfuter les Mu’tazilah et tous les groupes d’hérétiques déviants, et cela est connu chez lui, et ses livres pour les réfuter sont très répandus. » [6]

Par conséquent, selon Hafiz Ibn ‘Asakir, les revivicateurs qui ont ravivé les vrais enseignements de l’Islam et qui l’ont défendu du faux dans les cinq premiers siècles, sont : ‘Umar ibn ‘Abd al-‘Azīz, ash-Shāfi‘ī, Abu l-Hasan al-Ash‘arī, Ibn al-Bāqillānī et al-Ghazālī – Qu’Allâh soit satisfait d’eux tous -.

 

Notes :

[1] D’après Sayyidunâ Abû Hurayrah (radhia Allâhou ‘anhou), hadîth hassan (bon), rapporté par l’Imâm Abû Dâwud As-Sijistânî (rahimahuLlâh).

[2] Tārīkh Baghdād, 2:400

[3] Il était un mufti Shāfi’ī du Shām, un étudiant de Qādī Abu l-Muzaffar al-Marwazī. L’Imam al-Ghazali a dit de lui : « J’ai quitté un jeune homme au Shām. S’il vit, il jouira de l’éminence. » Ad-Dhahabī a déclaré : « Ce fut comme il l’avait prédit. » Il prit le poste d’enseignant d’al-Ghazali après lui. Al- Hāfiz Ibn ‘Asākir a dit : « J’ai beaucoup entendu parler de lui, et il était ferme et digne de confiance, savant dans la madhhab [Shāfi’ī] et les lois relatives à l’héritage… Les habitants du Shām avaient recours à sa fatāwā, et il visitait souvent les malades et assistait aux funérailles, et il était constant dans l’enseignement et doté de belles manières … » [Siyar Alām al-Nubalā, 20:32]

[4] Lire ici la biographie de l’imam Ibn al-Bāqillānī

[5] Dans son commentaire de ce Hadith, le grand savant Shah Walîy Allâh Ad-Dahlawî (rahimahuLlâh) donne la liste suivante :

1er siècle :  ‘Umar ibn ‘Abd al-‘Azīz ;
2ème siècle: l’Imâm Ash Shâfi’î ;
3ème siècle : Abul Hasan Al-Ash’arî ;
4ème siècle : Al Hakîm, Al-Bayhaqî (et ses semblables) et Abû Hâmid Al-Isfarâyînî (et ses semblables) ;
5ème siècle : l’Imâm Al-Ghazâlî ;
6ème siècle : l’Imâm Fakhr ud-Dîn Ar-Râzî et l’Imâm An-Nawawî.

[Réf : Izâlat al-Khafâ ‘An-Khilâfat Il-Khulafâ]

[6] Tabyīn Kadhib al-Muftarī

La Patience et la Douceur du Prophète avec les Enfants

 

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Il est rapporté que le Prophète Muhammad ﷺ a dit :

« Parfois, je commence une prière avec l’intention de la prolonger, mais lorsque j’entends les pleurs d’un enfant, je l’écourte car je sais que les pleurs de cet enfant troublent sa mère. » [1]

« Il (le Prophète ﷺ  priait. Quand il effectua le sajdah (prosternation), Hasan et Hussein sautèrent sur son dos. Quand les gens essayèrent de les arrêter, il leur fit signe de laisser. Après avoir terminé sa prière, il les plaça sur ses genoux et dit : « Celui qui m’aime dois aimer ces deux là. » [2]

Notre meilleur exemple est le Prophète ﷺ. Ces hadiths illustrent l’attitude qu’il avait ﷺ lorsqu’il fut en présence d’enfants dans la Mosquée.

Il est également rapporté :

« Le Messager d’Allâh ﷺ sortit un soir pour nous diriger pour les prières du soir (maghrib ou ‘isha’), et il portait Hassan ou Husain. Le Messager d’Allah s’avança et mit (l’enfant) à terre, puis il prononça le takbir (Allâhu Akbaar) et commença à prier. Pendant la prière, il se prosterna et resta prosterné longtemps.

Mon père me dit: « Je levai la tête et vis l’enfant sur le dos du Messager d’Allâh, alors qu’il était prosterné. Je retournai à ma prostration. »

Quand le Messager d’Allâh termina la prière, les gens lui dirent : « Ô Messager d’Allah, pendant la prière, tu te prosternas si longtemps que nous pensions que quelque chose était arrivé, ou que tu recevais la Révélation. »

Il dit : « Il ne se passa rien du tout, mais mon fils était monté sur mon dos et je ne voulais pas le déranger jusqu’à ce qu’il en ait assez. » [3]

« Le Messager d’Allah faisait la prière alors qu’il portait Umâma bint Zaynab sa propre fille. Selon Abû al-‘Âss ibn Rabî’a ibn Abdi Chams, quand il se prosternait, le Prophète déposait l’enfant et quand il se levait, il la portait (sur son cou). » [4]

Abdullâh ibn Amr ibn al-Asr, a rapporté que le Messager d’Allâh ﷺ a dit :

« Ordonnez à vos enfants d’accomplir la prière dès l’âge de sept ans, et corrigez-les [5] dès l’âge de dix ans (s’ils refusent de l’accomplir) et séparez les dans les lits (entre les filles et les garçons). » [6]

Il est rapporté que le Messager d’Allah ﷺ a déclaré :

« Traitez votre enfant avec équité, traitez votre enfant avec équité, traitez votre enfant avec équité. » [7]

Il est aussi rapporté que le Prophète Muhammad ﷺ a dit : « Traitez vos enfants de manière égale lorsque vous leur distribuez des cadeaux ». [8]

An-Nu’man ibn Bashir a déclaré :

« Mon père me donna la charge d’un esclave comme cadeau. Il m’emmena voir le Messager d’Allah ﷺ, pour qu’il soit témoin. Le Messager d’Allâh dit alors : « As-tu donné un cadeau à chacun de tes fils de la même manière que tu l’as fait pour An-Nu’man? Mon père répondit : « Non ». Le Messager d’Allâh lui dit : « Sois conscient de ton devoir envers Allah et sois juste à l’égard de tes enfants. » Au retour, mon père renonça à son cadeau ». [9]

Oussama bin Zaid (ra) a rapporté :

« Le Messager d’Allâh ﷺ avait pour habitude de me placer sur (l’une de) ses cuisses et Hasan bin ‘Ali sur son autre cuisse, puis il nous embrassait et disait : « Ô Allâh, sois Miséricordieux avec eux, comme je suis miséricordieux avec eux. » [10]

Un jour, le Prophète envoya Anas faire une course et Anas a rapporté l’anecdote suivante :

« J’y suis allé, mais en chemin je suis tombé sur des enfants qui jouaient dans la rue. Puis, le Messager d’Allâh arriva et il me saisit la nuque par-derrière. Je le regardai et le vit souriant, et il me dit : « Unays (Le surnom d’Anas), es-tu allé là où je t’avais demandé d’aller ? » Je répondis : « Ô Messager d’Allâh, oui, j’y vais. » Anas a dit en outre : « J’ai été au service du Prophète pendant sept ou neuf ans et jamais je ne l’ai entendu dire de quelque chose que j’avais fait : ‘Pourquoi as-tu fait cela ?’ Ni à propos de quelque chose que je n’avais pas fait : ‘Pourquoi ne l’as-tu pas fait ?’ » [11]

Le Prophète Muhammad n’a pas grondé Anas malgré l’oubli de la commission, ni même d’ailleurs pour quoi que ce soit d’autre en neuf années.

Dans un autre exemple, un garçon fut emmené au Prophète parce qu’il avait jeté des pierres sur les arbres et qu’il avait volé des dates.

Le Prophète dit : « Ô garçon, pourquoi as-tu jeté des pierres sur les palmiers ? » L’enfant répondit : « Pour manger ».  Le Prophète dit : « Ne jettes pas des pierres sur les palmiers, mais mange ce qui en est tombé ». Ensuite, il passa ses mains sur la tête du garçon et dit : « Ô Allâh, remplit son ventre ». [12]

Plutôt que de réprimander ou de punir, le Prophète invoqua Allâh en faveur du petit.

Qu’Allâh nous permette d’aimer notre Prophète comme il se doit. Amine. Et il est bon de rappeler que cet amour passe par le suivi de ses nobles manières.

 

Notes :

[1] Rapporté par Boukhari
[2] Rapporté par Ibn Khuzaimah et al-Bayhaqi
[3] Rapporté par an-Nasaa’i, Ibn Asaakir et Haakim
[4] Rapporté par Boukhari et Muslim
[5] « Corriger » ne veut pas forcément dire utiliser la violence, le terme renvoi aussi à la notion de rétablissement de ce qui est correct. (Faire disparaître une erreur, un défaut, en rétablissant ce qui est exact, bon, correct : Corriger une faute d’orthographe. Essayer de corriger une mauvaise habitude – Larousse)
[6] Abu Dawud
[7] Ahmad, Abu Dawud, Ibn Hibban
[8] At-Tabarani
[9] Boukhari et Muslim
[10] Boukhari
[11]Rapporté par Muslim n°2310 et Abû Dâwud
[12] Rapporté par Abu Dawud

Réchauffement climatique et gaspillage

 

Sheykh Faraz A. Khan

 

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Question :

Le réchauffement climatique est si troublant … Je sens que par la consommation de l’énergie dans ma vie quotidienne, je contribue au problème, comme quand j’allume la lumière, que je conduis ma voiture, que j’utilise de l’électricité, etc. Que dit la Shariah (et donc l’Islam) au sujet de la consommation d’énergie quotidienne?

 

Réponse :

Assalamu alaikum wa rahmatullah,

Je prie pour que cette réponse vous trouve dans le meilleur état de santé et de foi.

Vos préoccupations sont valables et louables. Le réchauffement climatique pose en effet une grave menace pour l’humanité et toutes les créatures, et le problème doit être traité par les sociétés dont la consommation contribue le plus au problème.

Cela dit, il n’y a rien de mal à utiliser l’électricité ou à conduire une voiture, aussi longtemps que vous utilisez ces bénédictions pour la satisfaction des besoins et des devoirs et qu’il ne s’agit pas de gaspillage ou que l’utilisation n’est pas extravagante.

Aussi, alors que la Sunnah est de prendre les mesures nécessaires pour faire face à toute menace ou catastrophe, nous devons garder à l’esprit que tout est sous le contrôle d’Allâh. Notre préoccupation pour la planète ne doit pas nous mettre dans un état de stress et d’anxiété au point où nous ne pouvons plus capables de fonctionner normalement. Plutôt, nous faisons notre possible pour minimiser les dommages, puis nous laissons l’affaire à Allah et à Son infinie sagesse.

 

La Menace

En tant qu’individus cherchant à mettre en œuvre la Sunnah des prophètes et des messagers (paix et bénédictions sur eux tous) dans nos vies, nous avons une grande responsabilité sur nos épaules pour faire en sorte que de plus en plus de monde soit sensibilisé au réchauffement climatique et pour encourager nos sociétés à faire le nécessaire pour que cela s’arrête.

Ses dommages sont nombreux et graves, tels que : les inondations et autres catastrophes naturelles, en raison de l’élévation du niveau de la mer; des températures plus élevées ayant pour conséquence le manque d’irrigation et la pénurie générale d’eau; risque accru de maladie due à des températures plus élevées; la famine à cause des effets graves sur l’agriculture et la production alimentaire, et ainsi de suite, ce qui est susceptible d’entraîner un effondrement économique majeur, la pauvreté, et même des guerres en raison des ressources limitées.

Les critères établis par la Loi Sacrée face à un tel problème, c’est d’éviter le gaspillage, car c’est un vice majeur qui est une épidémie spirituelle de la société consumériste moderne.

 

Le Gaspillage

Le gaspillage (israf) signifie consumer la richesse, la gaspiller, et la dépenser sur ce qui n’entraîne pas de réel avantage, ni religieux, ni mondain (de ce qui est permis).

C’est interdit, c’est une maladie du cœur, et un trait vil. La déclaration d’Allah, Exalté et Glorieux est suffisante pour vous :

« Mais évite tout excès, car les excessifs sont frères de Satan » (Coran, 17: 26-7), ainsi que

« Mangez et buvez en évitant tout excès (gaspillage) ! Allâh n’aime pas les outranciers. » (Coran, 7: 31).

Les savants mentionnent que le gaspillage peut être clair et évident, comme laisser couler l’eau du robinet sans l’utiliser ou laisser la nourriture se gâter sans la manger; mais il peut aussi être plus subtil, comme manger au-delà de sa satiété. Notre bien-aimé Messager (salallâhou ‘alayhi wassalaam) léchait ses doigts bénis après avoir mangé, afin de ne pas perdre les morceaux de nourriture restants sur la main après un repas.

Quant au fait de consommer des mets délicats ou de porter de beaux vêtements, cela n’est pas considéré comme du gaspillage si c’est légal et si la personne qui le fait n’agit pas par arrogance et orgueil.

Enfin, tout ce qui est dépensé pour des actes de désobéissance et des péchés constitue une forme de gaspillage.

 

Ses causes

Les savants mentionnent que les causes du gaspillage sont principalement les suivantes :

(A) La bêtise, ce qui est généralement le cas.

Elle provoque des dépenses excessives en particulier lorsqu’elle est associée à la mauvaise compagnie, ou quand une personne a beaucoup de richesses sans avoir fait beaucoup d’efforts pour l’acquérir, ce qui est souvent le cas avec des enfants de parents riches.

(B) L’ignorance concernant le sens du gaspillage, de telle sorte que certains ne savent tout simplement pas ce que cela signifie d’être une personne qui gaspille;

(C) L’ostentation et le « m’as-tu-vu », puisque certains se montrent extravagants de manière à être loués par les gens;

(D) La paresse et l’oisiveté, de sorte que la personne ne prend pas garde à utiliser ses richesses dans le bien.

(E) La faiblesse dans l’estime de soi, gaspiller par timidité devant les autres;

(F) La faiblesse de la foi, de sorte que l’on est gaspilleur parce qu’on ne s’en soucie tout simplement pas, tout en sachant que c’est interdit.

C’est en effet très difficile à guérir, car peu de gens dépensiers excessifs sont réceptifs au traitement.

Le traitement s’effectue principalement en extirpant les causes, et en changeant ses fréquentations (passer de la mauvaise compagnie à la compagnie des gens pieux et intelligents).

 

La Bénédiction de la richesse

La raison centrale pour laquelle le gaspillage est aussi condamnable est le fait que la richesse est une immense bénédiction d’Allâh le Très-Haut, ainsi qu’un d’un moyen permettant de planter des graines pour l’au-delà.

Grâce à la richesse, on est nourri, habillé et logé; et protégé de la honte de la mendicité. Par la richesse, on peut atteindre les rangs de ceux qui font preuve de charité; et par la richesse, les besoins et les dettes des indigents sont comblés.

Par la richesse, on peut effectuer le pèlerinage et maintenir des liens de parenté.

La richesse est le moyen permettant de faire profiter les gens, par la construction de mosquées, d’écoles, d’hôpitaux, etc. Et le meilleur d’entre les gens est celui qui profite aux populations.

Une fois qu’il est établi que la richesse est une bénédiction extraordinaire, on comprend que le gaspillage revient à rabaisser la bénédiction d’Allah, à la dévaloriser, à la rejeter, et à faire preuve d’ingratitude à son égard. Cela se traduit par le châtiment, le désintérêt, le rejet de la part de Celui qui Pourvoit, ainsi que par le retrait de la bénédiction en raison du manque de considération concernant sa valeur et ce qui lui est dû.

D’autre part, montrer de la gratitude pour cette richesse et la préserver de ce qui est mentionné ci-dessus fait qu’elle demeure en la possession de la personne et même qu’elle augmente. Comme Allah le Très-Haut le stipule : « J’augmenterai Ma grâce, si vous êtes reconnaissants » (Coran, 14: 7).

[Extrait de Nahlawi, Al-Durar al-Mubaha fil Hazar wal Ibaha; Khadimi/Birgivi, Bariqa Mahmudiyya Sharh Tariqa Muhammadiyya]

Le réchauffement climatique, alors, pourrait très bien être une punition d’Allâh pour notre manque de gratitude pour notre consommation excessivement outrancière des ressources de la terre. Pour les particuliers et les sociétés en général, la solution consiste à revenir à des modes de vie équilibrés, et à faire des efforts concertés pour partager et distribuer les ressources à ceux qui en ont besoin, dans un esprit de sincère gratitude pour ces ressources et cette planète bénie.

Et Allâh est plus savant.

Wassalam,

 

Sheykh Faraz A. Khan, réponse vérifiée et approuvée par Sheykh Faraz Rabbani et publiée avec son autorisation.

 

Pourquoi la caféine n’est pas Haram

 

Sheykh Faraz A. Khan

 

Café

 

 

Question :

J’ai entendu à plusieurs reprises que le Coran lui-même interdit aux Musulmans de consommer tout type de substance intoxicante/stupéfiante. Si c’est le cas, alors pourquoi la caféine, qui est une substance stupéfiante connue, n’est-elle pas considérée comme haram (interdite) en Islam?

 

Réponse :

Assalamu alaikum wa rahmatullâh,

Je prie pour que cette réponse vous trouve dans la meilleure condition de santé et de foi.

Ce qui est interdit est khamr (le vin – l’alcool) ou quoi que ce soit pouvant entrainer l’ivresse (taskir).

Le Prophète (paix et bénédictions soient sur lui) a dit : « Tout enivrant est interdit » [Bukhari, Muslim]

Une fois, il (paix et bénédictions soient sur lui) a également expliqué la raison primaire pour laquelle ce qui est nommé khamr est illicite. Il a dit : « Khamr est celle qui couvre [ou embrume] l’intellect. » [Bukhari, Muslim]

Alors, ce qu’on entend par substance intoxicante/stupéfiante dans ce contexte est ce qui « couvre l’intellect » c’est-à-dire, ce qui provoque l’ébriété ou l’ivresse, comme la bière, ou de l’euphorie comme la cocaïne ou les amphétamines. Toutes ces substances sont illégales.

La caféine n’est pas une substance intoxicante dans ce sens, mais seulement un stimulant léger, elle est donc permise.

Et Allâh est plus savant.

Wassalam


Sheykh Faraz A. Khan, réponse vérifiée et approuvée par Sheykh Faraz Rabbani et publiée avec son autorisation

 

Avaler le mucus et la salive durant Ramadan

 

Sheykh Rami Nsour (Malikite)

avaler la salive et le mucus durant Ramadan

 

 

Question :

As-salamou ‘alaykoum wa rahmatullahi wa barakatuhu,

Est-il permis d’avaler le mucus et la salive durant Ramadan [1] (selon l’école Malikite) ?


Réponse :

Bismillahi ar-Rahman ar-Rahim,
Wa ‘alaykoum salaam wa rahmatullahi wa barakatuhu,

Le mucus et la salive sont purs (Tahir) et vous pouvez donc les avaler. Lorsque l’on jeûne, il est mentionné que le fait d’avaler le mucus est détesté mais que cela ne rompt le jeûne selon l’opinion appuyée (Mou’tamad). Il existe une autre opinion spécifiant qu’avaler le mucus que l’on est capable de cracher ferait effectivement rompre le jeûne. [cf. Mukhtasar de Khalil]

 

Notes :

[1] Le Mucus est une substance fluide ou légèrement solide, de consistance visqueuse, d’aspect translucide, sécrétée par les glandes muqueuses et par les cellules caliciformes ou cellules glandulaires.

Qu’est-ce qui fait sortir une personne de l’Islam?

 

Sheykh Faraz A. Khan

 

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Question :

Qu’est-ce qui fait sortir une personne de l’Islam? Généralement, il est stipulé « rejeter ce qui est connu par obligation », mais qu’est-ce que cela implique?

 

Réponse :

As-salamu alaikum warahmatullah,

Je prie pour que cette réponse vous trouve dans la meilleure condition possible.

Les limites générales de l’Islam

L’Imam Tahawi (radhia Allâhou ‘anhou) déclare dans son crédo bien connu, « Le serviteur ne sortira du cadre de la foi que par une répudiation de ce qui lui a permis d’y entrer. » c’est à dire, en reniant une croyance qui concerne les principes fondamentaux de la foi Islamique, comme (en reniant) Allah et Ses attributs (Son unicité, l’omnipotence, l’omniscience, etc.), Ses livres, Ses anges, Ses Prophètes et Messagers, le Jour du Jugement, ou la Loi Sacrée (Shariah).

En outre, parce que la vraie croyance implique respect et vénération, la mécréance peut également venir du blasphème, du dédain ou du mépris envers la religion ou envers les principes de la foi susmentionnés.

Enfin, nos savants mentionnent que la mécréance peut résulter de la négation ou du mépris pour tout ce qui est « nécessairement connu de la religion. »

Ce qui est nécessairement connu de la Religion

Cette catégorie de la foi – « nécessairement connu de la religion » – fait référence à certains aspects de la religion qui ont été transmis par l’histoire et acceptés par l’ensemble de la communauté, d’une manière telle qu’il est indéniable que ces aspects fassent partie de la religion. Les nier serait donc apparenté à rejeter le Messager lui-même (paix et bénédictions sur lui), car ces choses viennent sans aucun doute possible de lui.

En outre, ces aspects doivent être définitifs (qat`i) dans leur sens, de sorte qu’il n’y avait pas de divergence d’opinion parmi les juristes quant à ce que ces aspects impliquent.

Cette catégorie est une réalité historique absolue, et cela se présente par l’une des modalités suivantes :

(A) des chaînes de transmission multiples et incontestables (tawatur), ce qui signifie que les récits nous sont parvenus à travers tant de chaînes de transmission qu’il est impossible que ses transmetteurs aient conspiré pour les fabriquer. Cela s’applique à chaque verset du Coran, ainsi qu’à diverses Sunnah prophétiques ayant atteint ce statut.

(B) une pratique prophétique établie et normative qui est bien connue (Mashhur), acceptée par toutes les communautés de juristes Musulmans;

(C) le consensus définitif verbalisé (ijma’) de tous les Compagnons, nous ayant été également rapporté à travers d’incontestables et multiples chaînes de transmission.

Les exemples sont la prière rituelle (salat), l’aumône (zakat), le jeûne du mois de Ramadan (jeûne), et le pèlerinage (hajj); ainsi que leur statut obligatoire respectif. Renier ou mépriser l’un d’entre eux entraîne la mécréance.

En outre, le statut illicite de certains péchés rentre également dans cette catégorie. Par exemple, le meurtre (qatl), l’adultère (zina), et la consommation de vin (khamr) sont nécessairement connu comme étant interdits par la religion. Considérer de telles choses comme étant religieusement licites entraîne aussi la mécréance.

[Nahlawi, Al-Durar al-Mubaha fil Hazr wal Ibaha; Bajuri/Laqqani, Hashiyat Bajuri ala Jawharat al-Tawhid]

Le Takfir : Une Fitna de notre époque

Cela étant dit, il est absolument essentiel que les Musulmans sachent bien que l’application des critères mentionnés ci-dessus possède des cas particuliers, et la détermination visant à savoir si un Musulman a en effet commis de la mécréance est une fonction uniquement réservée aux juristes Musulmans qualifiés et très compétents, pas aux Musulmans du commun.

Une des plus grandes épreuves (fitan) de notre époque est cette facilité qu’ont certains Musulmans à considérer d’autres Musulmans comme mécréants (takfir). C’est une catastrophe, dont le mal se manifeste le plus clairement par le meurtre insensé de Musulmans innocents, tués par des extrémistes.

Comme l’affirme Sheykh Abdullah bin Bayyah dans sa fatwa sur le takfir : « La fitna du takfir est une fitna qui a rapporté à la communauté des dommages graves, car c’est une fitna aveugle, dont les causes sont encore obscures et dont les conséquences sont tout à fait dévastatrices. » [Fatwa Sheykh Bin Bayyah, Message d’Amman]

Notre bien-aimé Messager (bénédiction et salut sur lui) a dit : « Quiconque accuse un coreligionnaire de kufr, c’est comme si il l’a tué. » [Bukhari]

Ainsi que « Si un homme traite son frère de mécréant, alors l’un des deux aura mérité cette qualification. » [Bukhari, Muslim]

Ce hadith indique qu’il est catégoriquement interdit d’accuser son coreligionnaire de mécréance, car c’est de la diffamation et de la calomnie majeure. Allâh le Très Haut déclare : « Et ne vous donnez pas de sobriquets injurieux. Quel vilain caractère que la «perversion» qui s’allie mal avec la foi ! » (Coran, 49:11) De nombreux commentateurs ont dit que ce verset se réfère au fait d’accuser son coreligionnaire de mécréance (kafir) ou de « religieusement corrompu » (fasiq). [Ibn Abdul Barr, Istidhkar]

Le Prophète (paix et bénédictions sur lui) a également déclaré lors de son pèlerinage d’adieu : « Après ma mort, n’agissez pas comme (vous agissiez lorsque vous étiez) mécréants, certains d’entre vous frappant le cou des autres. » Il a fait cette déclaration après avoir dit aux Musulmans de garder le silence, ce qui indique que ce qui allait suivre était une sagesse intemporelle et d’une immense gravité. Et dans une autre narration, il commença par « Malheur à vous tous! » – En soulignant également la gravité de l’affaire.

[Bukhari, Muslim; Sharh Qadi Iyad]

En effet, c’est parce le takfir est une affaire extrêmement grave, que nos savants ont déclaré : « Se tromper en considérant mille mécréants comme étant croyants est meilleur que de se tromper en considérant un seul croyant comme étant mécréant. »

L’Imam al-Ghazali (rahimahou Llâh), un maître juriste, théologien et un saint de notre tradition, explique longuement que la plupart du temps le takfir se produit en raison du fanatisme et sans aucun fondement. Il résume l’affaire comme suit :

« Il est établi que le statut de protection et d’inviolabilité (`isma) du Musulman est certes dérivé de sa déclaration « La ilaha illa Allâh. » Cela, donc, ne peut pas être repoussé, à l’exception de ce qui atteint le niveau de la certitude. » [Ghazali, Iqtisad fil I`tiqad; Fatwa Sheykh Bin Bayyah, Amman Message]

En clair, une question douteuse qui pourrait suggérer la mécréance ne peut pas l’emporter sur la certitude d’origine de la croyance d’un Musulman – seuls un acte ou une déclaration qui exprime avec certitude la mécréance pourrait le faire. Et cette détermination n’est pas la fonction du commun des Musulmans, mais plutôt et uniquement celle des juristes et théologiens qualifiés.

Et Allâh est plus savant.

Wassalam

Sheykh Faraz A. Khan

 

© Traduit avec l’autorisation de l’honorable sheykh Faraz Rabbani (qu’Allâh le récompense)

 

Ps : sur le même sujet, lire l’article : Interdiction de jeter l’anathème sur un musulman par A.H. Muhaddith Dehlvi

 

Est-il permis de souffler sur la nourriture pour la faire refroidir?

 

Ustadh Tabraze Azam

 

nourriture

 

 

 

Question :

J’ai entendu dire qu’il est haram / détesté de souffler sur la nourriture pour la faire refroidir. Pouvez-vous me dire si c’est le cas et si c’est interdit ou détesté.

 

Réponse :

Assalamu alaikum wa rahmatullâhi wa Barakatouh,

J’espère que vous êtes dans le meilleur état de santé et d’esprit, incha Allah.

Il n’est pas détesté (makruh) de souffler sur la nourriture – aussi longtemps que cela est fait sans bruit. [`Ala al-Din` Abidin, al-Hadiyya al-`Ala’iyya]

Dans Fatawa Hindiyya, il est également fait mention d’une citation du Nawadir dans laquelle il a été demandé au Qadi Abu Yusuf si oui ou non il est détesté de souffler sur la nourriture, il a répondu que ce n’était pas le cas, aussi longtemps que cela est fait sans bruit.

On en déduit qu’il serait mieux, plus proche de la Sunnah et plus proche des bonnes manières, d’attendre que sa nourriture ou sa boisson refroidisse avant de manger/boire.


Les Traditions (hadiths) interdisant de souffler sur les aliments et les boissons :

Il y a un certain nombre de traditions prophétiques (hadiths) qui extérieurement semblent interdire le fait de souffler sur la nourriture et dans les récipients permettant de boire.

Ibn Abbas a dit : « Le Messager d’Allah (qu’Allah le bénisse et lui accorde la paix) a interdit de souffler sur la nourriture et la boisson » [Musnad Ahmad] Mounawi explique que « souffler » indique la gourmandise excessive et un manque de patience. [Mounawi, Fayd al-Qadir Sharh al-Jami` al-Saghir]

Un certain nombre de commentateurs de hadiths ont clarifiés cela, ainsi que les traditions semblables, en citant Muhallab qui a dit que l’interdiction est due au fait que [lorsqu’on souffle] la salive peut tomber dans les aliments ou la boisson et que cela peut dégouter les autres [1]. Cependant, concernant le fait de manger ou de boire seul, avec sa famille, etc. (c-à-d- ceux qui ne seront pas dégoutés de la nourriture si quelque chose tombe dedans); il n’y a pas de mal à le faire. [`Asqalani, Fath al-Bari]


Consommer des aliments (très) chaud :

D’autres ont dit qu’il y a une bénédiction (baraka) à réduire ou même à délaisser le fait de manger des aliments très chaud (ou par extension, de la boisson), comme il est compris de certaines traditions (hadiths) du Messager d’Allah (qu’Allah le bénisse et lui accorde la paix).

Dans ses Sunan al-Kubra, Bayhaqi mentionne une tradition (hadith) dans laquelle Asma bint Abu Bakr couvrait la nourriture jusqu’à ce qu’elle arrête de bouillir ; Elle a ensuite dit qu’elle a entendu le Messager d’Allah (qu’Allah le bénisse et lui accorde la paix) dire que c’est plus bénéfique (baraka).

Par conséquent, suivre la Sunnah implique, comme Mounawi le mentionne, l’autorisation de faire refroidir la nourriture. (Nb : autoriser de faire refroidir ne signifie pas manger de la nourriture froide, mais plutôt la refroidir afin qu’elle ne soit plus bouillante et qu’il soit donc possible de la manger confortablement).

Et Allah sait mieux et Lui seul donne le succès.

Wassalam,
Ustadh Tabraze Azam (Hanafi)

Vérifié & Approuvé par Faraz Rabbani

 

© Traduit avec l’autorisation de l’honorable sheykh Faraz Rabbani (qu’Allâh le récompense)


Notes :

[1] On peut également évoquer le fait que si de la salive ou des postillons sont envoyés vers la nourriture lorsque l’on souffle dessus, cela est susceptible de la contaminer si par ex. la personne qui souffle est malade (grippe, rhume…)

 

 

Pourquoi l’Or est-il interdit pour les hommes et permis pour les femmes

 

Sheykh Faraz Rabbani

 

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Question :

Pourquoi l’Or est-il interdit pour les hommes et permis pour les femmes ?

Réponse :

Au nom d’Allâh, le Tout Miséricordieux, le Très Miséricordieux,

« Seul Allâh en décidera et fera connaître la Vérité, car Il est le Meilleur des juges. ». [Coran, 06/57]

« Prenez ce que le Prophète vous donne, et abstenez-vous de ce qu’il vous interdit. Craignez Allâh, car Il est Terrible quand Il sévit ! ». [Coran, 59/7]

Walaikum assalam wa rahmatullâh,

Il est important de comprendre que la base du bon et du mauvais est d’origine Divine : le bien est ce qu’Allah a jugé bon; le mal est ce qu’Allah a jugé mauvais. Le rôle de l’intelligence en matière de bien et de mal est de comprendre et d’obéir au Commandement Divin. [Voir ci-dessous]

Le deuxième point à comprendre, c’est que toutes les Ordres d’Allâh sont pour le bien ultime de l’Homme. Ce bien est soit mondain ou soit relatif à l’au-delà, ou aux deux. Normalement, le bénéfice des décisions est évident pour tous; parfois, il est évident que pour ceux possèdent la compréhension. Lorsque le bénéfice ou la sagesse n’est pas immédiatement évidente, on croit alors qu’il est avantageux, au moins pour la prochaine vie et qu’il convient par conséquent d’accomplir l’ordre d’Allâh et que la récompense éternelle réside dans la prochaine vie. [Comme l’a expliqué by Izz al-Din Ibn Abd al-Salam dans son Qawa`id al-Kubra]

Allâh nous dit :

« En vérité, Allâh ordonne l’équité, la charité et la libéralité envers les proches, et Il interdit la turpitude, les actes répréhensibles et la tyrannie. Allâh vous exhorte ainsi pour vous amener à réfléchir ». [Coran, 16/90]

L’esprit de la Shariah en ce qui concerne les besoins et le confort est résumé dans le Coran :

« sans vous imposer aucune gêne dans votre religion » [Coran, 22/78]

Et,

« Allâh n’entend vous imposer aucune gêne , Il veut seulement vous purifier et parachever Ses bienfaits envers vous. Peut-être Lui en serez-vous reconnaissants? » [Coran, 5/ 6]


Les femmes et l’Or

Il est permis par consensus des savants que les femmes qu’elles se parent de bijoux en or, en raison de hadiths rigoureusement authentifiés (sahih), comme l’a stipulé l’Imam an-Nawawi (qu’Allah lui fasse miséricorde). [Dans al-Majmu`, 4.327, Muniriyya ed.]

On peut citer :

Le Messager d’Allâh (qu’Allâh le bénisse et lui accorde la paix) a dit : « L’or et la soie ont été autorisés pour les femmes de ma communauté (Umma), et interdits pour ses hommes. » [Ahmad, Nasa’i et at-Tirmidhi, qui l’ont rigoureusement authentifié (sahih); avec plus de huit chaînes de transmission qui confirment les autres]


Les hommes et l’Or

Les hadiths qui concernent l’interdiction de l’or pour les hommes sont nombreux.

On peut citer :

Le Messager d’Allâh (qu’Allâh le bénisse et lui accorde la paix) a dit : « Quiconque croit en Allâh et au Jour dernier ne doit pas porter de la soie ou de l’or. » [Ahmad, avec une chaîne la narration authentique]

Le bien-aimé d’Allâh (bénédictions et salut sur lui) a dit : « Celui de ma communauté qui meurt alors qu’il porte de l’or, Allâh l’empêchera d’en porter au Paradis. » [Tabarani]

‘Ali (qu’Allâh soit satisfait de lui) a rapporté que : « Le Prophète (qu’Allâh le bénisse et lui accorde la paix) a interdit les anneaux en or. » [Muslim, at-Tirmidhi, Abou Dawoud, an-Nasa’i, Ibn Maja]

L’Imam an-Nawawi (qu’Allâh lui fasse miséricorde) transmet le consensus des savants (ijma’) stipulant qu’il est interdit aux hommes de porter des bijoux en or. [al-Majmu`, 4.326, Muniriyya ed.]


Le sagesse derrière les règles de la Shariah qui concernent les us et coutumes :

La sagesse résidant derrière les règles de la Shariah sur les us et coutumes mondains a été expliquée par l’Imam Wali Allâh ad-Dahlawi (qu’Allâh lui fasse miséricorde) dans Hujjat Allah al-Baligha :

Parmi les sagesses on peut noter que s’occuper de ce type de question rend oublieux de l’évocation d’Allâh, et obscurcit la pureté du cœur. Par conséquent, il était approprié de s’occuper de ce poison à l’aide d’une médecine appropriée, qui est la Sunnah de se rappeler d’Allâh (dhikr) avant, après et pendant ses actions mondaines afin que cela protège l’âme contre le mal qu’il y a à trouver son confort final là-dedans. Plutôt, le souvenir rappelle qui est le véritable Pourvoyeur, et fait pencher les pensées vers la Présence Sacrée d’Allâh. [Dahlawi, Hujjat Allah al-Baligha, 1.482]

Et :

Parmi les sagesses figurent aussi le fait d’être différent des non-Musulmans dans leurs habitudes mondaines trop somptueuses et dans leur gout du confort de la vie de ce monde qui leur fait oublier le rappel d’Allâh. Cela les conduit à s’occuper par la recherche des choses et des plaisirs de ce monde qui s’ancrent ensuite solidement dans leur cœur [f: à l’exclusion d’Allâh et des questions spirituelles]. Ainsi, il était normal que les manifestations essentielles de leurs excès soient interdites, comme la soie, l’or, et autres.

Cela implique de considérer comme déconseillées leurs us et coutumes particulières.

Cela signifie aussi qu’il est recommandé de délaisser la plupart des choses ostentatoires. [Dahlawi, ibid. 1.483]

Et Allâh seul donne le succès.

Wassalam,

Sheykh Faraz Rabbani

 

© Traduit avec l’autorisation de l’honorable sheykh Faraz Rabbani (qu’Allâh le récompense)

 

Images, dessins et statues en Islam

 

Réponse de Sheykh Rami Nsour

 

 

dessiner

 

 

Question :

Assalaamu alaikum,

Qu’en est-il des images, dessins et statues d’humains et d’animaux en Islam?

 

Réponse :

Selon l’école (Madhab) Malékite, les sculptures complètes en 3 dimensions représentant des créatures possédant une âme sont interdites. Si la sculpture n’est pas complète (comme s’il manque les bras), ou si elle n’est pas en 3 dimensions, alors cela est détesté (makrouh). Ainsi, les dessins d’animaux et d’humains ne sont pas interdits.

Les savants Malikites mentionnent que si le dessin est destiné à un endroit où il sera dégradé, alors sont statut passe de détesté (makruh) à permis (mubah), mais ce n’est pas la meilleure chose à faire (khilaf al awlaa). Un exemple de cas où cela se produirait : si le dessin d’un animal est sur une assiette dans laquelle on mangera ou sur un tapis ou un oreiller qui sera utilisé. [Dardir, Al-Sharh al-Kabir]

 

Sheykh Rami Nsour (Malikite)