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Puis-je payer Zakat al-Fitr en espèces ?

 

Sheykh Abdullah bin Hamid Ali

 

 

 

 

Question:

As-salaamu ‘alaykum. Je dépends de mes parents. Ces derniers suivent l’école Hanafite. Quant à moi, je suis l’école Malikite [1]. Mes parents ont pour habitude de payer Zakat al-Fitr en espèces [2]. Est-ce que cela serait valable pour moi ou bien faudrait-il qu’ils payent en grain [3] ?


Réponse (selon l’école Malikite) :

L’opinion habituelle dans l’école Malikite, tout comme c’est le cas pour les écoles Shafi’ite et Hanbalite, est que Zakat ul-Fitr ne peut être payée qu’en denrée de base et non en argent. Malgré cela, vous trouverez des savants de toutes les écoles qui ont la même opinion que les savants de l’école Hanafite [4]. Par exemple, beaucoup de savants du Maroc autorisent que l’on donne la Zakat al-Fitr en espèces [5], bien que cela ne soit pas conforme à l’opinion standard (dans l’école Malikite). [6]


Notes :

[1] Selon l’école Mâlikite, il est préférable de donner la Zakât al-Fitr le jour de l’Aïd après l’aube et avant la prière de l’Aïd. Sinon un jour ou deux avant. L’aumône légale reste à la charge de l’individu aisé, même après l’écoulement d’un long moment. Le temps ne la rend pas caduque. Mais il ne sera pas considéré fautif ou coupable de péché tant que le jour de la fête ne s’est pas écoulé. Alors que si l’assujetti la retarde au delà de ce jour, il sera fautif et coupable de péché quand il omet de s’en acquitter tout en ayant les moyens.

[2] Dans l’école Hanafite, en dehors des périodes de pénurie, il est préférable de donner la valeur en monnaie plutôt que de la donner en nature, car cela est plus profitable pour le pauvre qui pourra ensuite acheter selon ses besoins. Il faut se mettre à la place d’une personne en nécessité et se demander ce que nous préférerions recevoir à sa place en ce jour d’Aïd : un kilo de raisins secs et d’orge ou bien des espèces nous permettant d’aller acheter au marché ce dont on a réellement besoin? Il est évident que si par le passé (ou encore aujourd’hui dans certaines régions) ces denrées constituaient la base de la nourriture des gens, à notre époque, en occident, donner la valeur en monnaie peut sembler une alternative plus pertinente et cela est permis par les savants. Al-hamduliLlâh, les deux possibilités s’offrent aux croyants qui pourront soit donner en denrée, soit donner en espèces. Et Allâh est plus savant.

[3] Blé, orge, dattes, raisins secs, maïs, riz…

[4] Parmi les Compagnons qui ont autorisé de donner la zakat al-fitr en monnaie on trouve :

1) Ibn al-Khattab رضي الله عنه
2) Abdullah Ibn Omar رضي الله عنهما
3) Abdullah Ibn Mas’ud رضي الله عنه
4) Abdullah Ibn Abbas رضي الله عنهما
5) Mu’adh Ibn Jabal رضي الله عنه

Parmi les Tabi’in qui ont autorisé de donner la zakat al-fitr en monnaie on trouve :

– Omar Ibn ‘Abdel ‘Aziz. D’après Qurra : « Il nous ait parvenu un édit de Omar Ibn Abdelaziz concernant l’aumône du fitr : la moitié d’un sâ` pour chaque personne ou sa valeur : un demi dirham ».
– Al-Hasan al-Basri qui a dit : « Il n’y a pas de mal a donner des dirham pour la zakat al-fitr ».
– Tawus Ibn Kaysân
– ‘Atâ’ Ibn Abî Rabah
– Ishaq Ibn Rahawayh
– Sufyan al-Thawri (Musannaf Ibn Abi Shayba 3/174, Mawsu’a fiqh Sufyan al-Thawri 473, Fath al-Bâri 4/280)

[5] Pour cette année 2020, la Grande Mosquée de Paris a fixé le montant de la Zakat à 7 euros.

[6] Certains Savants anciens de l’école Malikite ont cependant autorisés de donner Zakat al-Fitr en argent, comme Ibn Habib, Asbagh, Ibn Wahb. Aujourd’hui, la majorité des Muftis donnent cette autorisation.

Sheykh Malik d’Aslama évoque le fait de donner Zakat al-Fitr en espèces dans le cours suivant donné sur Paltalk (cliquez sur la flèche ci-dessous pour démarrer l’audio) :

 

Ps : pour 2021 et pour ceux qui payeront en argent, son montant est fixé à 7€

L’essence de la Daawa

 

 

DAWAA ISLAMIYA

 

 

Une nuit, au tout début de sa Prophétie, alors qu’il marchait dans La Mecque, Saydunna Muhammad (salallâhu ‘alayhi wassalaam) entendit quelqu’un pleurer dans une maison. La plupart d’entre nous, lorsque nous entendons ou voyons quelqu’un en difficulté, nous partons en courant. On se dit que ce ne sont pas nos affaires et on se cache derrière cela pour ne pas aider la personne. Mais Rassoul Allâh n’est pas comme cela, si une personne est en difficulté, il viendra l’aider.

Le Prophète frappa à la porte et un homme d’origine africaine lui ouvrit. Le Prophète put voir que l’homme pleurait et il lui demanda alors : « que se passe-t-il ? Est-ce que quelqu’un te frappe? Pourquoi pleures-tu, tu sembles seul dans cette maison pourtant ? » L’homme lui répondit : « Je travaille pour mon maître durant le jour et la nuit il me donne un ou deux sacs de grains à moudre. » A l’époque cela se faisait entre deux grosses pierres et il fallait faire tourner celle du dessus pour que ça fonctionne et que les graines se transforment en farine. L’homme dit au Prophète : « Je pleure, car demain il me frappera et je ne peux pas me reposer la nuit et faire en plus ce travail ». Il (salallâhu ‘alayhi wassalaam) lui rétorqua alors : « Écoute, je ne suis pas assez riche pour te racheter afin de te libérer, sinon je l’aurai fait et ton maître ne m’apprécie pas vraiment. Il ne m’aime pas, donc si j’essaye de le convaincre de te traiter avec bonté il ne m’écoutera pas et risque de te torturer encore davantage. Ce que je peux faire pour t’aider, c’est que tu vas te reposer et que moi pendant ce temps là, je vais terminer de moudre le grain restant. » L’esclave s’endormit, pendant que le Messager d’Allâh s’affairait à moudre le grain. Il n’avait alors pas prononcé un seul mot concernant l’Islam ou pour dire qu’il était le Prophète d’Allâh. Il moulu le grain durant la nuit, jusqu’à ce qu’il eu terminé sans que l’esclave ne puisse dire quand il était parti.

La nuit suivante, le Prophète Muhammad revint voir l’esclave et lui dit : « Va te reposer je vais terminer de moudre le grain ». Il revint ainsi de nombreuses nuits, mais jamais il ne parla, de qui il était, car sa seule préoccupation était la recherche de l’Agrément d’Allâh. Après toutes ces nuits, l’homme finit par lui demander : « Mais qui es-tu ? » Le Prophète Muhammad lui répondit : « Je fais partie des Quraysh ». L’homme dit : « Il y a beaucoup de gens parmi les Quraysh, d’où es-tu ? » Le Prophète répondit : « Je fais partie des Banu Hashim », etc. sans que jamais il ne parle du fait qu’il était le Messager d’Allâh. Jusqu’au moment où l’esclave vint à dire : « As-tu entendu parler de cet homme qui dit être un Prophète de Dieu ? ». Le Prophète répondit : « Oui, Muhammad ibn AbduLlâh », puis il finit par lui dire : « Je suis cette personne ». L’esclave ne pouvait plus bouger ses yeux du visage de Rassoul Allâh et il dit alors : « Si tu es le Messager d’Allâh, alors je témoigne que tu es le Messager d’Allâh et je témoigne qu’il n’y a pas d’autre Dieu qu’Allâh. » Plus tard, cette personne fut connue sous le nom de Saydunna Bilal (radhia Allâhou ‘anhou).

Les gens se demandent souvent pourquoi il aimait autant le Prophète. Bilal ne devint pas un amoureux du Prophète comme ça spontanément, en tout premier lieu, le Prophète lui donna un océan d’amour et cet amour revint comme une vague vers le Prophète et personne n’aima plus le Prophète que saydunna Bilal. Dans un premier temps, le Prophète Muhammad aima la Ummah, les Compagnons, les Mecquois, les Arabes, les non-Arabes, en premier il leur donna de l’amour et la plupart de ces gens lui rendirent ensuite cet amour. Ceci est l’essence de la Daawa.