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Quels films ou dessins animés pour nos enfants ?

Al-hamduliLlâh,
Bimillâh ar-Rahman ar-Rahim,
Allâhumma salli ‘alâ Sayyidinâ Muhammadin wa ‘alâ Âlihi wa Sahbihi wa sallim
 
Les parents le savent, les enfants aiment les dessins animés et les réclament. À notre époque, les enfants ont besoin d’une certaine forme de divertissement sain. Ce n’est pas le choix qui manque, la question est plutôt : Quels films ou dessins animés pour nos enfants ? Quels sont ceux qui nous voulons qu’ils regardent et quels sont ceux dont on préfère les tenir éloignés pour préserver leur fitra? 
Si l’on en prive complètement un enfant, on risque de le détourner de la religion. Les parents doivent cependant enseigner activement la morale islamique à leurs enfants et notamment la modestie, par le biais de conversations, d’histoires et de leçons. Il faut équilibrer le tout, de façon à ce que les inconvénients potentiels soient annulés. Il ne faut pas hésiter à faire de ce moment un moment de qualité et de complicité entre enfants et parents. La présence du parent permet aussi que des explications soient apportées quand cela est nécessaire.
Quoi qu’il en soit, ne laissez pas la télévision être celle qui élève votre enfant.
Le Prophète a dit (sens) : « Il y a deux bénédictions dans lesquelles beaucoup de gens subissent une perte. Ce sont la santé et le temps libre » [1]. Sachons donner à chaque chose un temps approprié, en toute sagesse et intelligence.
De temps en temps, il est néanmoins tout à fait possible et permis de donner à son/ses enfant(s) un temps bien défini et limité pour regarder un film ou un dessin animé. Nous ne voulons pas que nos enfants grandissent en pensant que l’Islam est juste un tas de « non, non, tu ne peux pas faire ça, non c’est interdit… ». Sur ce point nos shuyukh nous ont appris que l’humain a des besoins, dont le divertissement fait partie, et que s’il y a un interdit, il existe toujours une alternative Islamique (Si la musique Pop c’est non, écouter un Nasheed c’est oui, si manger cette tranche de jambon c’est non, manger ce bon hamburger Halal c’est oui, si sortir avec une fille c’est non, se marier c’est oui, etc.). Quand cela concerne les enfants, qui ont des besoins et des envies et qui voient bon nombre de leurs copains « profiter » de tout et sans restrictions, il est important de leur proposer des alternatives halal, sans quoi, ils finiront par chercher ailleurs ce qu’ils n’ont pas trouvé chez eux.
Concernant les enfants, la condition qui est donnée pour un film ou un dessin animé, c’est que ce qu’ils regardent soit adapté à leur maturité et exempt de contenu (image, thème…) immoral [2]. Il faut être particulièrement prudent avec les contenus qui encouragent les comportements indécents en les rendant amusants. Nous savons que les dessins animés sont pensés et conçus par des adultes non-musulmans et que les valeurs véhiculées dans ces productions ne correspondent pas toujours à celles que nous espérons donner à nos enfants (Musique, mixité, vulgarité, irrespect envers les parents et les aînés, alcool, drogue, violence…).
Les parents Musulmans, soucieux de l’éducation qu’ils donnent à leurs enfants et de la responsabilité que cela représente, se retrouvent souvent démunis sur le choix du contenu qu’ils peuvent donner à voir à leurs enfants.

Alors, comment savoir ce que contient vraiment ce film ou ce dessin animé ? Quels outils avons-nous à notre disposition pour répondre à la question : Quels films ou dessins animés pour nos enfants ?
Pour ce faire, on peut soi-même regarder le contenu au préalable (pratique chronophage). Certains suppriment eux-mêmes avec un logiciel de montage les scènes qu’ils jugent problématiques, ainsi, leurs enfants regardent une version plus conforme à leurs normes. Pour les parents qui n’ont ni cette compétence, ni le temps, il existe un site internet dédié aux films pour enfants, très bien fait et qui, sans juger de la qualité du contenu (ce n’est pas son but), évoque avec une certaine neutralité les sujets et les thématiques abordées dans le film ou le dessin animé.
Ainsi, si on prend (à titre d’exemple) le dessin animé « Les Mitchell contre les machines », on découvre via le site internet (le lien est donné plus bas) que le film parle de la famille (unité de la famille, fratrie (bonne entente), autonomie de l’enfant, protection et amour parental, disputes, relation au père, sacrifice des parents pour leurs enfants…). Le site détaille toujours très bien chaque point.
On y apprend que le film parle aussi de l’adolescence, de l’estime de soi, du rejet, des différences, du courage, du fait de parvenir à ses objectifs même si on ne part pas avec tous les atouts. On y évoque aussi les nouvelles technologies (robots, danger de la science), les animaux de compagnie, les dinosaures, la société de consommation, etc.
Par ailleurs, le site nous informe que le dessin animé comprend aussi des scènes qui peuvent être angoissantes (apocalypse, rébellion et attaques des machines contre les humains, capture des parents, personnes jetées dans le vide…). Il y a aussi des moments qui peuvent mettre l’enfant mal à l’aise (le père ne prête pas d’attention à sa fille, il ne croit pas en elle). Lors d’une dispute, il casse son ordinateur, les liens sont fragiles, la fille ment à son père, la déception entre les deux est immense, la mère devient violente pour protéger sa famille, du sang (noir) gicle…). Au niveau vocabulaire, le film semble correct (ce qui est plutôt rare).
Le film évoque aussi des choses plus intimes (le petit frère dit à sa voisine qu’elle lui plaît, mais on apprend également, par la mère, à la fin du film, que Katie (l’héroïne) sort avec une fille (mise en avant d’un personnage dit « queer »). Aujourd’hui, l’homosexualité est de plus en plus abordée, banalisée et mise en valeur dans les supports pour enfants. Pour autant, ce n’est pas forcément ce type de modèle que les parents souhaitent montrer à leur progéniture dans un dessin animé destiné simplement à les divertir.
Toutes ces informations, les parents peuvent les avoir en cinq minutes, en lisant simplement le compte rendu que propose le site filmspourenfants.net
Même s’il n’est pas parfait, ce site permet aux parents d’avoir un certain nombre d’informations nécessaires leur permettant de choisir en toute conscience ce qu’ils souhaitent mettre ou non devant les yeux de leurs enfants. Les anglophones peuvent aussi consulter le site commonsensemedia.org qui donne également un âge minimum recommandé pour chaque film, avec des notes sur 5 pour le type de contenu (ex. Violence 1/5 = film avec peu de violence, etc.), ainsi qu’une une rubrique pertinente nommée « What parents need to know » (ce que les parents doivent savoir) qui décrit les principaux éléments. En bas de page, les parents peuvent aussi donner leur avis, l’âge qu’ils conseillent, ce qu’ils ont ou pas aimé, ce qui les a gênés, etc.

Dans des pays Musulmans comme la Malaisie, les studios proposent maintenant du contenu dédié aux enfants et conforme aux attentes des parents Musulmans. Là-bas, on peut maintenant trouver des livres, des mangas, des comics et des dessins animés qualitatifs pour ados dont les héros sont Musulmans, avec les valeurs qui vont avec. Le reste, c’est de l’aventure.
Dans une de ses publications, le Mufti Musa Furber, a mis en avant l’écrivain Hilal Asyraf qui est un bon exemple de ces auteurs contemporains modernes qui travaillent dur pour que les enfants puissent profiter d’œuvres Islamiques de qualité. Dans un de ses livres, le héros est un guerrier musulman sans nom, qui ne loupe jamais une prière et qui combat le mal & les (mauvais) djinns avec ses arts martiaux tout en adhérant aux principes islamiques et en restant gentil. En français il existe quelques romans intéressants comme Saladin et l’Anneau Magique (3 Tomes), La Famille Foulane ou le Muslim Show, mais d’une manière générale l’offre demeure pauvre et peu attractive. Pour les dessins animés, c’est le vide abyssal, il faut se contenter de ce qui passe sur les chaines de Tv ou en streaming, là ou se côtoient le meilleur (bonne chance pour le trouver), mais surtout le pire.  
N’oublions pas que les enfants dont nous avons la responsabilité sont une une amana (dépôt de confiance) de la part d’Allâh. Ils méritent que nous leur donnions ce qu’il y a de mieux et que nous les protégions de ce qui est susceptible de leur nuire.
Nous conclurons par l’invocation : « Seigneur, fais-moi don d’une [progéniture] d’entre les vertueux (Aş-Şāliĥīna). » [3]
Qu’Allâh accorde aux parents les bonnes intentions, les bonnes actions et les bons résultats.

Al-ḥamdulillâhi rabbi l-ʿalamin,
Wa Allâhu a’alam.
 

Notes :

[1] Boukhari

[2] Pour les adultes, il convient de rester vigilant sur ce que nous sommes susceptibles de regarder. Ce n’est pas parce qu’on a plus de 18 ans qu’on peut regarder du contenu réservé aux plus de 18 ans. Là aussi, il faut filtrer selon ce que le film ou la série peut contenir comme images indécentes ou thèmes immoraux. Il faut aussi se poser la question du temps perdu à regarder et du bénéfice apporté par le visionnage.

[3] Qour’an, s37, v100

Conseils de lecture en lien avec l’article : 

Les Fruits de l’Education des Enfants
Comment protéger les enfants des mauvaises influences de la société?
L’éducation du Nafs des Enfants
La Patience et la Douceur du Prophète avec les Enfants


L
es Droits des
Parents en Islam


Birr al-Walidayn

Al-hamduliLlâh,
Bimillâh ar-Rahman ar-Rahim,
Allâhumma salli ‘alâ Sayyidinâ Muhammadin wa ‘alâ Âlihi wa Sahbihi wa sallim

SOMMAIRE

 

  • Le Respect dans la Parole 
  • Le Respect dans le Corps
  • Le Respect dans les Biens et la Subsistance
  • Le Respect dans le Cœur
  • Des Ordres Contradictoires
  • Quel Parent a le plus Grand Droit
  • Obéir aux Parents à propos du Mariage
  • Le Respect dû aux Parents après leur mort
  • Manquer de Respect envers les Parents
  • La Mère
  • L’Assistance Mutuelle est requise
 
Gloire à Allâh qui nous a ordonnés de « N’adorer que Lui ; et de faire preuve de bonté envers les parents » [1], Que la Paix soit sur le Prophète ﷺ qui a dit : « Le mécontentement d’Allâh est dans le fait de mettre ses parents en colère et Sa satisfaction est dans le fait de les rendre satisfaits. » [2]
L’Islam nous enseigne qu’il n’est pas possible d’avoir une foi parfaite sans respecter les droits des parents. Cette recommandation contient un secret connu par ceux qui respectent cet ordre, qui incombe même si les parents n’ont pas été à la hauteur pour donner le droit à leurs enfants. Sheykh Al-Nafrawi a dit : « Il y a consensus de la ummah sur l’obligation du respect du droit des parents (birr) et sur l’interdiction de leur causer un tort important (‘uquq). » [3]
Nous demandons à Allâh de nous compter parmi ceux qui Le remercient et remercient leurs parents afin de prendre en compte Sa déclaration : « Sois reconnaissant envers Moi ainsi qu’envers tes parents. » [4]
Respecter ses parents et prendre soin d’eux (birr al-walidayn) [5] est l’un des aspects fondamentaux de la société humaine et c’est enseigné par toutes les cultures et religions dans le monde. Nous avons d’ailleurs été avertis dans un Hadith que l’irrespect envers les parents est l’un des signes qui précipiteront la fin du monde.
Bien entendu, l’obéissance aux parents ne peut s’appliquer de manière aveugle et selon les cas elle peut être obligatoire (fard), recommandée (sunnah), permise (mubah), détestée (makruh) ou interdite (haram). Nous verrons quelques exemples dans cet article.
Quelques règles et conseils relatifs au respect du droit des Parents :

Le Respect dans la Parole

Allâh dit : « Adresse-leur des paroles respectueuses. » [6] 
Ibn Abbas a dit : « Sois avec tes parents comme un esclave faible et pécheur serait avec son maître dur. » [7]
L’Imam Malik a dit : « L’enfant doit jouir de la droiture et interdire le mal lorsqu’il est avec ses parents et il doit aussi abaisser l’aile de l’humilité ». L’Imam al-Ghazali stipule dans son Ihya qu’il est possible de faire profiter ses parents d’un rappel s’ils ignorent une règle, mais que celui-ci doit être effectué avec le plus d’humilité, de douceur et de sagesse possible. Ainsi, s’il se mettent en colère, l’enfant doit rester silencieux.
Ne pas élever la Voix
Une personne qui parle avec ses parents ne doit pas élever sa voix. Elle doit leur parler comme c’est mentionné plus haut (comme un esclave faible et pécheur avec son maître). Un jour, ibn AbduLlâh éleva sa voix (de manière impropre) alors que sa mère l’appelait. En guise d’expiation, il libéra deux esclaves. [8]
Appeler ses Parents par leur prénom
Il est déconseillé (makruh) qu’un enfant appelle ses parents par leur prénom et cela si le parent n’y voit pas d’inconvénient. Dans le ca où le parent n’aime pas cela, alors ça devient illicite (haram). Il n’y a pas de mal à ce qu’un enfant évoque l’un de ses parents par son prénom en son absence. Il est rapporté que lorsque ‘A ‘isha parlait de son père, elle disait : « Abu Bakr m’a donné ceci et cela ». [9]
Prier pour qu’Allâh leur accorde Compassion et Miséricorde
C’est une obligation basée sur le verset : « Ô mon Seigneur, fais-leur, à tous deux, miséricorde comme ils m’ont élevé tout petit. » [10], Les savants ont dit que le fait de faire ce dou’a une fois dans sa vie suffit à lever cette obligation à condition que le but fût de remplir cette obligation. D’autres ont dit qu’on devrait prier pour eux cinq fois par jour.
Prier pour qu’Allâh accorde Compassion et Miséricorde à des parents non-Musulmans
Il existe une divergence d’opinions parmi les savants dans le cas où es parents ne sont pas Musulmans. Certains disent que ce n’est pas permis et qu’il faut demander qu’Allâh leur accorde la hidaya (guidée). D’autres, considèrent cela permis tant qu’ils sont vivants, car une partie de la rahma d’Allâh réside dans la guidée qu’il pourrait leur accorder. Par contre, une fois qu’ils sont décédés, il n’est plus autorisé d’invoquer en leur faveur en raison du verset dans lequel il est dit : «  Il n’appartient pas au Prophète et aux croyants d’implorer le pardon en faveur des associateurs, furent-ils des parents alors qu’il leur est apparu clairement que ce sont les gens de l’Enfer. » [11] Un de nos shuyukh nous avait appris qu’il est toutefois possible de réciter se verset : « Si Tu les châties, ils sont Tes serviteurs. Et si Tu leur pardonnes, c’est Toi le Puissant, le Sage ». [12] Cependant, il faut noter que le consensus des savants va vers l’interdiction d’invoquer en leur faveur s’ils sont décédés non-Musulmans. [13]
Allâh sait mieux s’ils sont morts ou non en état de mécréance. Tant qu’ils sont vivants, il reste de l’espoir qu’ils se repentent et on peut donc demander qu’Allâh leur accorde Sa Rahma.
L’appel des Parents
Si le père ou la mère appellent un de ses enfants alors que celui-ci prie une prière obligatoire, il lui s’empresser de la terminer et il lui est autorisé de répondre en disant Subhan Allâh pour signifier au parent concerné qu’il est en train de prier. S’il s’agit d’une prière facultative, il est même autorisé que l’enfant d’écourter sa prière. Ceci pour éviter que les parents ne soient contrariés et pensent que leur enfant les ignore sciemment (dans le cas où ils ne savent pas que l’enfant est en prière).

Le Respect dans le Corps

 

Ibn as-Sunni rapporte : « Le Messager d’Allâh ﷺ vit un homme [marchant] avec un garçon. Il demanda au garçon : ‘Qui est avec toi’ ? Le garçon répondit : ‘Mon père’. Le Messager d’Allâh ﷺ lui dit alors : ‘Ne marche pas devant lui et ne le pousse pas à te maudire’. » «  ne le pousse pas à te maudire », c’est-à-dire, ne fait rien de mal qui puisse le conduire à te maudire. An-Nafrawi dit qu’on devrait rester derrière nos parents lorsqu’on marche en leur compagnie et même éviter de marcher à côté d’eux sauf s’il y a une nécessité à cela (par respect envers eux). Cette règle s’applique aussi lorsqu’on marche avec des gens tels que les savants, les dirigeants, les pieux et les aînés.
L’Ordre d’accomplir un acte Interdit ou potentiellement Nuisible.
 Il est rapporté du Messager d’Allâh ﷺ qu’il a dit : « Il n’y a point d’obéissance dans l’ordre d’accomplir un péché, l’obéissance est uniquement due lorsqu’on ordonne d’accomplir quelque chose de convenable ». [14] L’imam Turtushi dit que si un parent ordonne à son enfant d’accomplir un acte douteux (shub-ha), il incombe à l’enfant d’obéir à ses parents si ceux-ci sont susceptibles d’être blessés si ce n’est pas fait. Dans son Ihiya, l’imam al-Ghazali soutient la même position tout en précisant qu’il faut néanmoins essayer d’éviter. S’il n’y a pas le choix, il est autorisé d’accomplir un acte douteux si cela évite aux parents d’être en colère. La raison, c’est que le fait d’éviter le douteux est recommandé, tandis que mettre ses parents en colère est haram selon le consensus des savants.
Toujours selon l’imam Turtushi, on doit obéir à nos parents s’ils nous demandent de délaisser une fois une Sunnah que l’on accomplit de manière régulière. Par contre, s’ils nous demandent de délaisser cette Sunnah de manière permanente (ex. deux raka’at de Fajr avant le Subh), alors ce n’est pas permis de leur obéir.
Dans Khâtimat at-Tasawwuf, il est fait mention d’un hadith qui stipule que quiconque entre chez son père ne devrait s’asseoir ou se lever qu’avec sa permission, sans quoi il sera coupable de ‘uquq. De la même façon, on ne doit pas s’asseoir dans un endroit plus haut ou meilleur que le sien.
La quête de la Science Sacrée
Si l’enfant souhaite apprendre ce qui relève de l’obligation collective (fard kifaya), comme la mémorisation du Qour’an en entier, l’étude du Hadith ou le Fiqh (au-delà de ce qui est nécessaire pour tout un chacun) et que ses parents s’y opposent, il doit leur obéir.
Pour tout ce qui concerne des sujets dont l’ignorance (à leur propos) conduirait à la destruction de la personne, alors aller étudier ces sujets relève de l’obligation individuelle (fard ‘ayn) et il n’y a pas d’excuse dans le fait d’abandonner leur étude quand bien même les parents s’y opposeraient. La ‘Aqida (croyance) fait partie de ces sujets (connaître le Créateur, Ses Attributs, ce qui est possible ou non Le concernant, etc. ainsi que la connaissance du Prophète ﷺ. Cela concerne aussi le sujet de l’obéissance extérieure (Fiqh – purification, jeûne, prière…) et intérieure (intentions, sincérité, patiente, gratitude…). Il y a aussi ce qui a trait à la connaissance des péchés des organes : ceux de la langue (calomnie, mensonge, insulte…), de l’estomac (manger/boire ce qui est haram…), des yeux (regarder des choses illicites, regarder quelqu’un avec moquerie…), des oreilles (écouter les musiques illicites, prêter oreille à la médisance…), des pieds (se rendre dans des endroits interdits comme une discothèque…), des parties intimes (la masturbation, la fornication…) et des mains (voler, frapper…). On peut enfin citer ce qui a trait à la connaissance des péchés intérieurs (jalousie, arrogance…).

Le Respect dans les Biens et la Subsistance

 

Allâh dit : « mais reste avec eux (tes parents) ici-bas de façon convenable » [15]. Dans un Hadith, le Prophète ﷺ a expliqué que la signification de ce verset, c’est qu’il faut les nourrir s’ils ont faim et les vêtir s’ils n’ont pas de vêtements. D’une manière générale, si les parents n’ont pas de source de revenus, il incombe aux enfants de leur venir en aide. L’imam Malik précise que cela s’applique aussi si les parents ne sont pas Musulmans [16].
Dans la mesure du possible l’aide ne doit pas seulement se limiter aux besoins fondamentaux (manger, se vêtir…).

Le Respect dans le Cœur

 

Les actions peuvent être d’ordres intérieurs :
Bonnes : Avoir une bonne opinion d’Allâh ou encore la patience dans Ses décrets sont des bonnes actions relatives au cœur.
Mauvaises : La jalousie, la haine, ou la mauvaise opinion vis-à-vis d’Allâh sont des péchés du cœur.
Et ses actes ou états intérieurs peuvent déboucher sur des actes d’ordres extérieurs :
Bons : La compassion peut déboucher sur la charité…
Mauvais : La jalousie peut entraîner la vengeance, la violence, le meurtre…
Au Jour du Jugement, nous serons interrogés sur les deux types d’actions comme stipulé dans le Qour’an : « Et ne poursuis pas ce dont tu n’as aucune connaissance. L’ouïe, la vue et le cœur: sur tout cela, en vérité, on sera interrogé. » [17]
Vis-à-vis des parents, même si on s’occupe d’eux dans ce qui est extérieur (les nourrir, les vêtir, être poli…), il ne convient cependant pas d’entretenir envers eux de la haine ou de mauvais sentiments (la haine est la source première du tort commis envers les parents). Si on commet une erreur envers eux, mais qu’on regrette sincèrement, il faut aussi se souvenir avec espoir qu’Allâh regarde l’état intérieur et qu’Il pardonne. Nous sommes humains et faisons tous des erreurs.

Des Ordres Contradictoires

 

Il peut arriver que les parents donnent des ordres contradictoires. Si cela se produit, ‘Abdul Baqi rapporte que ‘Ali al-Ajhuri est d’avis qu’il faut répondre en premier à la mère. L’imam as-Suyuti à rapporté un Hadith disant : « Si ton père et ta mère t’appellent, réponds à ta mère ».
Un jour, quelqu’un demanda à l’Imam Mâlik : « Mon père est au Soudan et il m’a écrit une lettre dans laquelle il me demande de venir le voir, tandis que ma mère ne veut pas ». L’Imam Mâlki répondit : « Obéis à ton père et désobéis à ta mère ». Il convient de rappeler que les prédécesseurs faisaient très attention lorsqu’ils répondaient à une question, car ils avaient conscience du poids de leur opinion. Ils sont les héritiers des Prophètes les modèles pour les Musulmans et leurs avis définissent la pratique de beaucoup de Musulmans. En donnant cette réponse à cet enfant soucieux de bien faire, il est probable que l’Imam Mâlik cherche une voie permettant à l’enfant de satisfaire ses deux parents (comme par exemple en proposant à sa mère de l’accompagner). Lorsque la même question fut posée à l’imam Layth ibn Sa’d abu al-Harith [18], il répondit : « Obéis à ta mère, car elle possède deux tiers de Birr (respect et obéissance dus aux parents). »

Quel Parent a le plus Grand Droit
 
Allâh dit : « Nous avons commandé à l’homme [la bienfaisance envers] ses père et mère; sa mère l’a porté [subissant pour lui] peine sur peine: son sevrage a lieu à deux ans. » [19].
Un jour, un homme vint trouver saydunna ‘Umar et lui dit : « Ma mère est âgée et elle ne peut pas aller aux toilettes sans que je la porte sur mon dos. Je la nettoie tout en détournant mon regard. Ai-je rempli ses droits ? » ‘Umar répondit : « Non ». L’homme dit alors : «  Mais je la porte sur mon dos et je suis à son service ». Ce à quoi ‘Umar rétorqua : «  Elle a fait la même chose pour toi. Mais elle avait l’espoir que tu restes auprès d’elle tandis que tu espères qu’elle parte. » [20]
Muhammad al-Hassan rapporte qu’ibn ‘Atiyya a dit : « Remplir les droits de ses parents comme les honorer et les protéger et leur venir en aide financièrement quand ils en ont besoin est une obligation. Tandis que ce qui concerne la bonté, la gentillesse, les mots et les actes gentils est hautement recommandé. C’est dans cette catégorie qu’on doit donner préférence à la mère. » [21] Cela ne signifie pas qu’il faille négliger les droits du père ni ou ne faire preuve d’un comportement exemplaire à son égard. Même si le père lutte et fait face à des difficultés pour élever son enfant, c’est la souffrance et la douleur de la mère qui fut mise en avant par Allâh.
Un homme vint chez le Prophète ﷺ et lui dit : « Ô Messager d’Allah ! Quelle est la personne avec qui je dois le mieux me comporter ? » Il dit : « Ta mère ». Il dit : « Et qui encore ? » Il dit : « Ta mère ». Il dit : « Et qui encore ? » Il dit : « Ta mère ». Il dit : « Et qui encore ? » Il dit : « Ton père ». [22]

Obéir aux Parents à propos du Mariage

Le Fils :
Ibrahim Ibn Hilal al-Sinhaji as-Sijilmasi (juriste Malikite et Mufti) stipule que le fils doit obéir à son père si ce dernier lui interdit de se marier à telle personne. Ceci uniquement si le fils ne craint pas de tomber dans le haram avec la personne en question. Si c’est le divorce que demande le père, al-Haytami (grand savant dans la jurisprudence et le hadith) n’interdit pas au fils de désobéir, car cela détruirait sa famille. Certains savants soutiennent la position contraire en se basant notamment sur un récit dans lequel saydunna ‘Umar ordonna le divorce à son fils, mais il faut souligner le fait que dans ce cas précis, ce n’est pas n’importe quelle personne qui donne cet ordre. Ainsi cet ordre était sans aucun doute basé sur la clairvoyance et le souci de succès dans la religion, tandis que la majorité des cas, les parents lambda demandent le divorce de leur fils pour des intérêts personnels basés sur la culture ou l’ignorance. Si un parent pense que le mariage de son fils lui cause du tort dans son Dîn, alors il peut avoir recours à un Sheykh sage et compétent dans le Fiqh et les questions de mariage afin d’avoir un avis avant d’envisager quoi que ce soit qui puisse déboucher sur la rupture de ce mariage.
La Fille :
Les règles mentionnées plus haut ne concernent que le fils. Quant à la fille, personne, y compris les parents, n’a le droit de lui demander de divorcer de son mari. Ruiner les relations d’une femme avec son mari est Haram comme stipulé par Sheykh Muhammad Mawlud « Maharim al-Lisan  [23] Il est strictement interdit de se mêler du mariage de quelqu’un d’une manière qui nuira à la relation entre le mari et la femme. Alors que dire d’une personne qui demande à la femme de divorcer ? Il est interdit à la femme de demander le divorce si son mariage ne lui cause aucun tort, alors que dire d’une personne extérieure qui vient s’en mêler ? Si une personne motive une femme à divorcer de son mari, alors cette personne aide à commettre l’illicite ce qui est grandement apprécié par Iblis dont l’un des objectifs principaux est de détruire les familles.
Il est rapporté dans un Hadith authentique que : « Iblis établit son trône sur l’eau (la mer) et envoie ses légions (pour tenter les Hommes). Le démon qui a (ensuite) le plus de proximité avec lui est celui qui a réussi le plus grand trouble (fitna). L’un de ces démons vient à lui et dit : « J’ai fait ceci et cela. » Mais il lui répond : « Tu n’as rien fait. » Puis l’un d’entre eux vient à lui et lui dit : « Je n’ai pas lâché (tel humain), jusqu’à ce que j’ai réussi à provoquer la séparation entre lui et son épouse. Iblis rapproche de lui ce démon et lui dit : « Quel bon fils es-tu ! » [24]
S’il existe une situation dans laquelle le mariage nuit à la femme, la Loi Islamique ne l’autorise pas juste à quitter le mariage, mais elle l’oblige à entreprendre les démarches nécessaires en vue de l’obtention d’un divorce. Dans ce cas, elle doit chercher l’avis juridique d’un savant bien versé dans la Jurisprudence.
Et s’ils nous ordonnent de ne pas nous marier du tout ?
Ne pas se marier du tout peut être nuisible et personne n’a à obéir à un ordre qui est nuisible. La même règle s’applique au fait d’empêcher une fille de se marier. L’imam Turtushi dit : « Les filles ne sont pas obligées d’obéir à leurs parents si ces derniers ne veulent pas qu’elle se marie. La raison, c’est que l’obéissance n’est due que dans les affaires susceptibles de nuire ou faire souffrir les parents. Le mariage de leur fille doit réjouir les parents et la nuisance réside dans le fait qu’elle puisse au final demeurer dans leur foyer (Ndt : à cause de leur interdiction). »
Quoi qu’il en soit ces sujets sont compliqués et chaque cas est particulier et c’est pourquoi il est nécessaire de chercher l’avis d’un expert dans le domaine juridique avant de prendre une décision.

Quoi qu’il en soit, ces sujets sont compliqués et chaque cas est particulier ; c’est pourquoi il est nécessaire de chercher l’avis d’un expert dans le domaine juridique avant de prendre une décision.

Le Respect dû aux Parents après leur mort

 

Sayyiduna Abu Hurayrah (radiyallahu ‘anhu) rapporte que Rasulullah ﷺ a dit : « Allah Ta’ala élèvera le rang d’une personne au Jannah. Il dira :  » Ô mon Rabb, comment suis-je parvenu à cela ? Allah Ta’ala répondra : « Par l’intermédiaire de ton qui recherchait le pardon en ton nom » ». [25]
Dans un autre Hadith, il est dit : « Si quelqu’un se rend sur la tombe de ses parents, ou de l’un d’entre eux, chaque vendredi, il obtiendra le pardon et cela sera enregistré comme de la piété filiale. » [26] Concernant l’indication du jour de vendredi, l’Imam Malik, le grand Muhadith et Imam de Fiqh a déclaré : « On peut visiter le cimetière d’autres jours, cependant, le jour du vendredi a été spécifié en raison de ses grandes vertus ». [27]
Sayyiduna ‘Abdullah ibn ‘Umar a répondu : « Nabi ﷺ a dit :  » Maintenez des liens avec ceux que votre père aimait, ne rompez pas [les liens], de peur qu’Allah éteigne votre lumière céleste [dans ce monde/dans l’au-delà]  » ». [28]
Tout comme le respect envers les parents est obligatoire, celui envers les grands-parents l’est tout autant, mais selon l’opinion dominante dans l’école Malikite, ils n’ont cependant pas le même statut que les parents [29].

Manquer de Respect envers les Parents

 

Le Prophète ﷺ a dit : « Ne voulez-vous pas que je vous informe du plus grand parmi les grands péchés ? »  Nous avons dit : « Ô Prophète, si » Il reprit : « C’est l’association à Allâh et la désobéissance aux parents » » [30]
Les péchés que nous commettons peuvent être d’ordre majeur (kabira) ou mineur (saghira). Dans les deux cas, il est nécessaire de se repentir selon les quatre conditions :
– regretter
– avoir l’intention de ne pas y revenir
– arrêter l’acte immédiatement
– réparer son erreur si le péché concerne une tierce personne
Si un enfant fait une chose susceptible de rendre un parent raisonnable alors cela sera considéré comme ‘uquq [31].
Dans son livre, l’Imam Muhammad Mawlud évoque les six organes par lesquels l’enfant est susceptible d’être l’auteur de ‘uquq.

Les Mains :
Par ex. Le fait de lever les mains en l’air avec dégoût, de serrer le poing lorsqu’on leur parle ou frapper un objet par frustration. Bien entendu les frapper ou faire des gestes déplacés est formellement interdit. Si leur dire « uff » est interdit, alors tout ce qui est pire que cela est interdit.

Les Pieds :
Par ex. Se rendre à un endroit alors que cela attriste nos parents.

Les Oreilles :
Concernant la médisance, il est rapporté que le Prophète à dit : « Celui l’écoute est le complice de celui qui la prononce » [32]. Les deux personnes sont donc fautives de péchés (celle qui médit et celle qui écoute). Si cela concerne les parents d’une des deux personnes, alors c’est extrêmement dangereux. Normalement on ne permet pas qu’une personne parle mal de nos parents, malheureusement il est devenu courant qu’une personne parle en mal de ses parents ou de ceux d’autrui.

Les Yeux :
‘A’isha rapporte que le Prophète ﷺ a dit : « Une personne n’a pas fait preuve de Birr si elle regarde son père avec sévérité » [33]

Le Cœur :
Cf la partie « Le Respect dans le Cœur » (traitée plus haut)

La Langue :
Il est rapporté du Prophète ﷺ qu’il a dit : « Si Allah avait connaissance d’une forme de ‘uquq moins important que de dire « uff (à ses parents), Il l’aurait interdite » [34] Il est donc important de faire preuve de la plus grande retenue et du plus grand respect lorsqu’on s’adresse à eux. Dans un Hadith, il est dit que tous les péchés seront différés par Allâh jusqu’au Jour du Jugement, excepté ce qui concerne « uquq al Walidayn » et ce que pour ce type de péchés, la punition de la personne sera hâtée dans sa vie sur terre.

L’Histoire de Jurayj : 
Selon Abou Hourayra (رضيالله عنه) , le Prophète (ﷺ) a dit : « […] Jurayj était un ascète qui s’était construit une tour (pour s’y recueillir). Alors qu’il était dans sa tour arriva sa mère juste au moment où il était en prière. Elle dit : « O Jurayj! » « Il dit : « Ô mon Seigneur! Dois-je répondre à ma mère ou poursuivre ma prière ? » et il continua sa prière. Sa mère s’en alla. Le lendemain elle revint le voir alors qu’il priait. Elle dit : « O Jurayj! » « Il dit : « Ô mon Seigneur! Dois-je répondre à ma mère ou poursuivre ma prière ? » et il continua sa prière. Le troisième jour il y eut la même scène et elle dit : « Seigneur Allah! Ne le fais pas mourir avant qu’il ait regardé le visage des prostituées ».
Les Enfants d’Israël parlèrent un jour de Jurayj et de son adoration pour Allah. Or, il y avait parmi eux une prostituée connue pour sa beauté. Elle leur proposa : « Si vous voulez, je vais certainement le soumettre à la tentation (le séduire) ». Elle vint à sa rencontre, mais il ne se tourna même pas vers elle. Elle alla trouver un berger qui habitait dans la tour de l’ascète. Elle se donna à lui et elle tomba enceinte. Quand elle mit au monde son enfant, elle dit : « C’est celui de Jurayj ». Les gens vinrent à lui, le firent descendre de sa tour qu’ils détruisirent, et se mirent à le battre. Il leur dit : « Que me voulez-vous donc ? » Ils dirent : « Tu as commis un adultère avec cette prostituée et elle a eu de toi cet enfant ». Il dit : « Où est-il donc ? » Ils le lui apportèrent. Il leur dit : « Laissez-moi d’abord faire ma prière ». Il pria et, lorsqu’il eut terminé, il s’approcha du nouveau-né qu’il tapota sur le ventre puis il lui dit : « Enfant! Qui est ton père ? » Il dit : « Untel le berger ». Les gens se mirent à embrasser Jurayj et à passer leurs mains sur son corps. Ils lui dirent : « Veux-tu que nous te reconstruisions ta tour avec de l’or ? » Il dit : « Non, mais refaites-la en terre comme elle était » et ils le firent. » [35] Dans ce hadith on voit que le fait d’avoir contrarié sa mère conduisit celle-ci à faire un dou’a contre lui et celui-ci fut exaucé. Il convient de noter que Jurayj était une personne très pieuse (le prodige de l’enfant parlant pour sa défense en témoigne). Malgré cela, le fait d’avoir contrarié sa mère lui valut d’être éprouvé. Le Messager d’Allâh ﷺ précisa : « Si Jurayj avait eu (une bonne) connaissance de la Jurisprudence (été un faqih), il aurait su que répondre à sa mère eut été préférable à sa prière » [36].
Il est rapporté du Prophète ﷺ qu’il a dit : « Trois personnes n’entreront pas au Paradis. Celui qui ne se comporte pas bien avec ses parents (‘uquq), celui qui rappelle aux gens ce qu’il a fait pour eux et celui qui est addict à l’alcool. » [37] Nous savons que tous les Musulmans entreront au Paradis, mais certains avant d’y entrer passeront un laps de temps en Enfer. Ce hadith n’est donc pas à prendre au sens littéral strict, mais nous incite à tout faire pour ne pas faire partie de ces trois catégories.
Notons, que le statut élevé que peuvent avoir nos shuyukh, n’enlève en rien le statut important qu’ont nos parents comme cela est mentionné dans le Qur’an et la Sunnah.
Allâh a mentionné à de nombreuses reprises qu’il est important de prendre soin de ses parents et de les respecter :

« Et [rappelle-toi], lorsque Nous avons pris l’engagement des enfants d’Israʾil (Israël) de n’adorer qu’Allah, de faire le bien envers les pères, les mères, les proches parents… »
[38]
« Adorez Allah et ne Lui donnez aucun associé. Agissez avec bonté envers (vos) père et mère… » [39]
« Dis: « Venez, je vais réciter ce que votre Seigneur vous a interdit: ne Lui associez rien; et soyez bienfaisants envers vos père et mère… » [40]
« Et ton Seigneur a décrété: « N’adorez que Lui; et (marquez) de la bonté envers les pères et mères: si l’un d’eux ou tous deux doivent atteindre la vieillesse auprès de toi, alors ne leur dis point: « Fi ! » et ne les brusque pas, mais adresse-leur des paroles respectueuses.  » [41]
« Et si tous deux te forcent à M’associer ce dont tu n’as aucune connaissance, alors ne leur obéis pas; mais reste avec eux ici-bas de façon convenable… » [42]
« Et Nous avons enjoint à l’homme de la bonté envers ses père et mère… » [43]
De nombreux hadith ont également été rapportés sur cette question importante et nous avons mentionné quelques-uns dans cet article.
D’après Abdallah Ibn ‘Amr (qu’Allah les agrée), un homme s’est rendu auprès du Messager d’Allah ﷺ et a dit : « Je te prête serment d’allégeance pour la hijra et le djihad, je cherche par cela la récompense de la part d’Allah. Le Prophète ﷺ répondit: « Y a t-il un de tes deux parents qui est vivant ? ». L’homme dit : Oui, les deux sont vivants. Le Prophète ﷺ a dit: « Recherches-tu la récompense de la part d’Allah ? » Il a dit : Oui. Le Prophète ﷺ a dit: « Alors, retourne vers tes parents et tiens leur compagnie de la meilleure manière ». [44]
Dans ce hadith, le fait de rester en compagnie des parents devient un jihad supérieur au jihad, car pour certaines personnes, prendre soin de ses parents, s’occuper d’eux est difficile et nécessiten un effort particulier. La compagnie du Prophète ﷺ est la meilleure des compagnies, mais malgré tout, celui-ci donne ici la préférence aux parents.

La Mère

Il n’est pas possible d’atteindre la Satisfaction Divine sans avoir un comportement exemplaire envers ses parents et donc bien sûr envers sa mère. Dans le Qour’an, saydinna ‘Isa عليه السلام se décrit lui-même comme étant quelqu’un de bon envers sa mère (Maryam) conformément à ce qu’Allâh lui a recommandé [45].
Sheykh Haywa ibn Shurayh [46] était le Sheykh de son temps en Égypte. Parfois, il formait un cercle de science pour enseigner et il arrivait que sa mère arrive et dise : « Lève-toi Haywa ! Vas jeter un peu d’orge aux poules ! » Alos il se levait pour suivre son ordre [47].
Le Paradis est sous le Pied de la Mère
Mu’âwiya Ibn Jâhima As-Sulami rapporte : « Je me suis rendu auprès du Messager d’Allah ﷺ et lui ai dit : « Ô Messager d’Allah ! J’aimerais faire le jihâd à tes côtés, aspirant ainsi à la Face d’Allah (Ndt : Sa Satisfaction) et à l’au-delà ». Il me dit : « Malheur à toi ! Ta mère est-elle toujours en vie ? ». Je répondis : « Oui ». Il me dit : « Retourne [auprès d’elle] et prends soin d’elle (fabarrahâ) ». [Il lui demanda une deuxième fois (…)]. Le Prophète ﷺ lui dit : « Retourne vers elle et prends soin d’elle ». [Il lui demanda une troisième fois (…)]. Le Prophète ﷺ lui dit : « Malheur à toi ! Reste auprès d’elle (litt. à ses pieds), car c’est là qu’est le Paradis. » [48]

L’Assistance Mutuelle est requise

Rendre leur droit à ses parents est une tâche difficile, mais grandement bénéfique et récompensée. Il convient aux parents qu’ils facilitent cette tâche à leurs enfants et cela fait partie de leurs droits à eux. Il est donc important que les parents aient eux aussi le meilleur des comportements avec leurs enfants afin que ceux-ci n’agissent pas mal en retour. Il faut penser au fait que si les enfants ont un mauvais comportement envers leurs parents ils seront susceptibles d’être punis par Allâh. Il faut donc limiter au mieux ce qui pourrait les amener à cette bien mauvaise situation. Un des meilleurs services qu’on puisse rendre à ses enfants, c’est de leur enseigner leur religion et ce qui concerne les droits des parents.
Notons que pour le bien-être, la paix, le bénéfice mutuel et l’harmonie, il est peut être sage d’oublier parfois ses droits lorsque c’est difficile pour la personne (tant qu’il n’y a pas d’abus).

Notons que pour le bien-être, la paix, le bénéfice mutuel et l’harmonie, il est peut être sage d’oublier parfois ses droits lorsque c’est difficile pour la personne en face de les remplir (tant qu’il n’y a pas d’abus)

Les Coreligionnaires
Selon le grand Imam al-Ghazaly, dans nos rapports avec nos frères et sœurs en Islam, il convient de :
– être souple
– ne pas être un fardeau (au contraire, être source de facilité)
– faire en sorte de ne pas leur imposer ce qui nous incombe
– ne pas chercher leur prestige ou leur richesse
– les aimer pour Allâh sans rien attendre en retour
– rechercher la bénédiction de leurs invocations
– être heureux de les voir
– s’assister mutuellement dans le Dîn
– faire de l’amitié un moyen de se rapprocher d’Allâh en leur donnant leurs droits et en veillant à ce qu’ils ne manquent de rien
Les Maris
Tout comme les parents ont des droits vis-à-vis de leurs enfants, le mari à des droits sur sa femme. ‘A’isha a dit : « J’ai demandé au Prophète ﷺ quelle personne a le plus de droits sur une femme et à répondit ‘Son mari’. Puis, j’ai demandé au Prophète ﷺ quelle personne a le plus de droits sur un homme et il répondit ‘Sa mère’. » [49]
Si un mari tente d’obtenir tous les droits qui lui sont dus, le mariage ne sera pas harmonieux. Pour éviter que le mariage ressemble à une relation d’affaires (business), il faut être prêt à délaisser son droit de temps à autre. En agissant ainsi, on suit la Sunnah du Prophète ﷺ qui a dit : « Le Messager d’Allah ﷺ a dit : « Le Croyant qui a la foi la plus parfaite est celui qui a le meilleur comportement (ou caractère) et les meilleurs d’entre vous sont ceux qui sont les meilleurs avec leurs femmes ». [50]
Les Voisins 
De la même manière qu’Allâh nous ordonne de bien nous comporter avec nos parents, le Musulman est invité à faire preuve du meilleur comportement envers son voisin.
« Adorez Allah et ne Lui donnez aucun associé. Agissez avec bonté envers (vos) père et mère, les proches, les orphelins, les pauvres, le proche voisin, le voisin lointain… » [51]
De même, il est rapporté du Prophète ﷺ qu’il a dit : « Jibril me rappelait sans cesse les droits du voisin, au point que je me suis demandé s’il ferait de lui l’un des héritiers. » [52]
Al-Munawi cite Ibn Abi Jamra disant : « Prendre soin de ses voisins fait partie de la perfection de la foi et les gens de la jahiliya prenaient cela au sérieux. On doit s’efforcer de prendre soin d’eux autant que faire se peut (en leur donnant des cadeaux, en leur souriant, en prenant de leurs nouvelles, en les aidant, en ne leur causant aucun tort…). » [53]
Pour en savoir plus sur le respect envers les voisins n’hésitez pas à lire notre article intitulé Traiter convenablement ses voisins (par Sheykh al-Habib ‘Umar bin Hafiz)
Il convient de faire son possible pour remplir le droit d’autrui, sans demander aux autres d’honorer nos droits.
L’Imam as-Suyuti à rapporté un Hadith dans lequel le Prophète ﷺ a dit : « Qu’Allâh fasse miséricorde à un père à un père qui aide (facilite) son fils à s’acquitter de ses obligations envers lui ». [54] Sachant que toutes les supplications du Prophète ﷺ sont exaucées, nous devrions chercher à faire partie de la catégorie citée.
Personne ne sait dans quel état il mourra et c’est la raison pour laquelle nous devons être vigilants vis-à-vis de notre foi et de nos actes.

Qu’Allâh nous accorde de respecter et d’honorer nos parents et nous donne la bonne compréhension et la bonne application de Sa religion afin de parvenir au succès éternel. Ameen

 

Al-Hamdu Lillâhi Rabbi Al-`Âlamin


Notes :

Référence principale : « Al-Zafar bil-Murad fil Birr bil ‘Aba wal-Ajdad » de Sheykh Muhammad Mawlud avec le Sharh de Sheykh Rami Nsour al-Idrisi.
[1] Qour’an 17/23
[2] Jami` at-Tirmidhi 1n° 899 (Hassan)
[3] Sheykh Al-Nafrawi dans al-Fawakih al-Dawani 2:290 (sharh de la Risala de Qayrawani)
[4] Qour’an 31/14
[5] Birr al-walidayn – le mot birr vient du mot abrâr et renvoie à ceux qui sont pieux.
[6] Qour’an 17/23
[7] Tuhfat al-Surur 11
[8] Ibn al-Jawzi 145
[9] Sharh al-Zafar bil-Murad 4
[10] Qour’an 17/24
[11] Qour’an 11/113
[12] Qour’an 5/118
[13] Consensus rapporté par an-Nafrawi dans son Sharh de la Risala de Qayrawani 2:291
[14] Al Boukhari n°6830, Muslim n°1840.
[15] Qour’an 31/15
[16] Cf : Badr al-Zawjayn 134
[17] Qour’an 17/36
[18] Qualifié d’imam de son époque dans le Fiqh et le Hadith
[19] Qour’an 31/14
[20] Ibn al-Jawzi 129
[21] Tuhfat al-Surur 31
[22] Al-Bukhari 5971
[24] Rapporté par Muslim, n° 2813
[25] Sunan Ibn Majah, Hadith: 3660, Musnad Ahmad, vol. 2 pg. 509, Musannaf Ibn Abi Shaybah, Hadith: 30359
[26] Mishkat al-Masabih 1768, livre 5, Hadith 240
[27] Fiqhul Islami wa Adilatihi vol.2 pg. 1570
[28] Al Adabul Mufrad, Hadith 40
[29] Al-Adawi, al-Nafrawi, as-Sawi, al-Turtushi
[30] Rapporté par Al Boukhari et Muslim
[31] C-à-d- désobéissance/irrespect/injustice
[32] Al-La ‘ali al-Hisan 74
[33] Tuhfat al-Surur 43
[34] Sharh az-Zafar bil Murad 15
[35] Ryad As Salihine Hadith n°259, Rapporté par Al Bukhari et Muslim
[36] Tuhfat al-Surur 46
[37] Mustadrak
[38] Qour’an 2/83
[39] Qour’an 4/36
[40] Qour’an 6/151
[41] Qour’an 17/23
[42] Qour’an 31/15
[43] Qour’an 46/15
[44] Muslim 2549
[45] Qour’an 19/33
[46] Mort en 158/774
[47] Turtushi 52
[48] Rapporté Ibn Mâjah n°2781
[49] Mustadrak
[50] Tirmidhi, Riyad as-Salihin n°278
[51] Qour’an 4/36
[52] Rapporté par al-Bukhari, Muslim, Abu Dawud, al-Tirmidhi, Ibn Majah et Ahmad
[53] Tuhfat al-Surur 68
[54] Sharh az-Zafar bil Murad 28
Articles récents

Quels livres pour les enfants et les adolescents ?


Une liste de lecture de la part des savants de SeekersGuidance [1]

 

Qu’y a-t-il dans votre bibliothèque ?
Quels livres pour les enfants et les adolescents ?
Motiver ses enfants/ados à lire n’est déjà pas facile alors que les écrans sont si tentants. Les aider à choisir des livres (romans, fictions, séries…) dont les histoires les passionneront, les enrichiront et dont les valeurs sont compatibles avec celles de l’Islam représente un challenge supplémentaire. Dans cet article, nous vous proposons une liste de livres (romans, fictions, séries…) pour enfants/ados parmi ceux que préfèrent et recommandent les savants de SeekersGuidance.
On dit que dès leur naissance, les bébés sont capables de reconnaître certains sons et certaines musiques. À l’âge de quarante ans, notre noble Prophète a reçu l’instruction suivante : « Lis [Ô Prophète], au nom de ton Seigneur qui a créé » [2]. La lecture est une habitude importante et bénéfique qui peut s’avérer être une source de grande richesse pour quiconque, surtout si elle est cultivée dès le plus jeune âge.
Vous essayez de remplir de livres la bibliothèque de votre enfant ? Cette liste de lecture pour enfants présente des titres suggérés par quatre savants de l’équipe de SeekersGuidance. Ces livres ont été appréciés par les savants dans leur jeunesse ou par leurs enfants. Cette liste a été compilée pour les enfants de douze ans et moins, mais certains titres peuvent être appréciés jusqu’à l’adolescence.
Les savants de SeekersGuidance reconnaissent l’immense importance pour les jeunes enfants de lire, et pas seulement de lire beaucoup de livres, mais de lire largement et de manière guidée. La liste comprend des titres de genres variés – des livres Islamiques et non Islamiques, des histoires éducatives et inspirées de la vie réelle, des romans fantastiques, de fiction et des livres d’aventure. Ce sont des livres qui aident à développer l’esprit et le caractère – des livres qui titillent l’imagination et inspirent. On y trouve des livres qui rendent l’apprentissage de la religion et de la vie à la fois amusant et significatif, ainsi que des contes de vertus et de moralité.
 

Sheykh Faraz Rabbani
  • L’Histoire des prophètes par Sayyid Abu’l Hasan Ali Nadwi
    « Ce livre est clairement écrit et possède un style inspirant ».
  • Le Seigneur des Anneaux par J.R.R. Tolkien
    « Ce livre m’a été lu par un oncle très cher lors de visites estivales de mon enfance à Karachi (Pakistan). Mon oncle donnait vie aux passages qu’il lisait, ce qui m’a donné envie pljs tard de lire les livres par moi-même. Depuis mon enfance, j’ai lu le Seigneur des Anneaux au moins 8 fois et écouté les livres audio plusieurs fois… Il y a de nombreuses leçons pour les enfants de tous âges dans les grands récits comme le Seigneur des Anneaux. Ils cultivent également l’imagination, la bonne écriture, développent les capacités d’attention et la concentration… »
  • Oliver Twist de Charles Dickens et les livres de Charles Dickens en général
  • Le Livre de la Jungle de Rudyard Kipling et les livres de Kipling en général
    « J’ai commencé à me demander pourquoi les Britanniques étaient ceux qui racontaient des histoires sur l’Inde… »
 

Sheykh Abdullah Misra

Sheykh Amin Buxton
 

Ustadha Iman Badawi
 
Notes :
[1] Pour plus de commodité, nous n’avons gardé que les livres disponibles en langue française.
La liste complète est disponible ici.
[2] Qu’ran, 96:1
Pour voir notre liste de livres Islamiques recommandés pour les enfants et les adolescents, cliquez ici
A cette liste, nous rajoutons l’excellente série Saladin et l’Anneau Magique de Lyess Chacal (en 3 tomes)
Articles récents

L’éducation du Nafs des Enfants

Conseils de Sheykh Amran Anguila al-Hafidh

 

 

L’éducation du Nafs des enfants doit débuter très tôt. L’éducation que donnent les parents et l’entourage proche joue là un rôle important.

Si vous autorisez votre enfant à porter des vêtements courts et/ou moulants avant la puberté, comment pourra-t-il ensuite plus tard s’incliner naturellement vers la modestie?
Si vous le laissez regarder des films indécents maintenant, comment va-t-il ensuite devenir timide et/ou pudique ?
Si votre enfant est toujours le premier à manger, comment va-t-il apprendre les bonnes manières relatives à la nourriture ?
S’il obtient toujours ce qu’il désire, comment va-t-il apprendre à être soumis à Allâh ?
S’il a trop de jouets, comment va-t-il apprendre à ne pas être accro aux plaisirs et aux multiples tentations ce bas-monde (dunya) ?

Petit à petit, apprenez à votre enfant à contrôler son nafs.

Il faut toujours que le plus âgé soit le premier à manger (et donc à être servi).
Mangez de la nourriture modeste et réduisez la consommation de sucre de vos enfants. [1]
Cuisinez quelque chose de délicieux avec vos enfants et faites en sorte qu’ils donnent ensuite le plat à un refuge pour les sans-abri.
Qu’ils portent toujours des vêtements simples et modestes et contrôlez ce qu’ils regardent sur les écrans et le temps qu’ils y passent (films, séries, jeux vidéo, internet, smartphone…), ainsi que leur accès aux réseaux sociaux.
Ne laissez pas vos enfants mener la barque, établissez des limites et des règles saines.
Laissez vos enfants utiliser leur imagination plutôt que de leur offrir tous les jouets les plus récents et avoir ainsi à la maison des tas de jouets presque inutilisés.
Assurez-vous qu’ils ont de bons amis (ayant une bonne influence sur eux et de bonnes valeurs).
Assurez-vous qu’ils commencent à prier et à jeûner avant que cela ne devienne obligatoire pour eux.

Si vous ne commencez pas tout cela tôt, les efforts que vos enfants devront fournir pour contrôler leur nafs seront beaucoup plus importants une fois qu’ils auront atteint la puberté, au moment où ils doivent faire face aux hormones et à d’autres défis supplémentaires.
Ce que vous leur inculquez maintenant leur servira d’outils et d’armes une fois qu’ils auront atteint la puberté.

Ce qu’ils apprennent maintenant sera leur protection tout au long de leur vie.

 

Notes :

Quelques détails ont été ajoutés aux propos du Sheykh pour les besoins de l’article.

[1] C’est-à-dire celui qu’on trouve ajouté dans les produits ultra-transformés : sodas, jus de fruits industriels, bonbons, gâteaux et biscuits industriels, céréales industrielles du petit déjeuner (Smack’s, Frosties et compagnie)… Si le Sheykh parle de diminuer l’apport de ces mauvais sucres dans l’alimentation des enfants, c’est qu’il est aujourd’hui prouvé que le sucre a un impact négatif sur leur santé physique, mais aussi mentale (troubles du comportement comme l’hyperactivité, accroissement des comportements violents et colériques…). Lorsque les enfants retrouvent une alimentation plus saine avec moins de sucre et moins d’additifs, leur comportement s’améliore nettement.

Conseils Pour Un Mariage Heureux

 

 

 

Introduction

BismiLlâhi ar-Rahmani ar-Rahim,

Allâh (subhanahu wa ta’ala) dit dans le Qour’an : « Parmi Ses signes est qu’Il a créé pour vous à partir de vous-même des épouses afin que vous trouviez auprès d’elles le calme (quiétude) et le gîte et qu’Il a établi entre vous des liens de tendresse (affection) et de miséricorde. Il y a en cela des signes certains pour des gens qui méditent. » [1]

Quand deux personnes s’engagent dans cette merveilleuse aventure qu’est le mariage, elles espèrent connaitre une vie de couple épanouie et heureuse. C’est parfois le cas, al-hamduliLlâh, mais il faut savoir rester lucide, car beaucoup de jeunes couples ont été leurrés par les romans, les films et les séries qui présentent une vision du couple fantasmée alors que la réalité est souvent bien différente. En effet,  la vie de couple n’est pas toujours facile et sans un minimum de patience, de concessions et d’efforts communs, cela peut vite virer au désastre. Sans préparation, connaissances et efforts sur soi (nafs) il sera difficile de trouver un équilibre sain et positif. D’ailleurs, il suffira de regarder autour de nous pour constater à quel point le divorce c’est répandu dans nos société modernes. Dans notre communauté, c’est encore pire, nous divorçons pour des broutilles, victimes de nos rêves et de nos égos et ceci même chez les frères et sœurs qui se disent où se pensent religieux. C’est dans ces moments de vie commune que le manque de Tazkiyyah (purification interne) et de Tarbiyyah (éducation) réapparait clairement, laissant apparaitre au grand jour la partie cachée de cet iceberg nauséabond que l’on cachait derrière le beau rôle que l’on jouait jusque là.

Les gens divorcés, les familles monoparentales, les familles recomposées, tout cela est maintenant devenu une norme, tandis que nous nous étonnerons de voir des couples mariés de longue date. Si le divorce est autorisé en Islam, comme dernier recours, c’est l’acte permis le plus détesté par Allâh comme cela a été rapporté dans un Hadith du Prophète Muhammad ﷺ. Le divorce compte ainsi parmi les actes préférés de Shaytan, dont l’un des objectifs principaux est de détruire les familles. Il est rapporté dans un Hadith authentique que : « Iblis établit son trône sur l’eau (la mer) et envoie ses légions (pour tenter les Hommes). Le démon qui a (ensuite) le plus de proximité avec lui est celui qui a réussi le plus grand trouble (fitna). L’un de ces démons vient à lui et dit : « J’ai fait ceci et cela. » Mais il lui répond : « Tu n’as rien fait. » Puis l’un d’entre eux vient à lui et lui dit : « Je n’ai pas lâché (tel humain), jusqu’à ce que j’ai réussi à provoquer la séparation entre lui et son épouse. Iblis rapproche de lui ce démon et lui dit : « Quel bon fils es-tu ! » [2]

Nous vivons pourtant dans des sociétés dites modernes, où les gens disposent de tout leur temps, du confort matériel et de leur liberté pour choisir leur conjoint. Alors pour quelle raison les couples n’arrivent pas à durer? L’individualisme, le matérialisme et l’égoïsme ne seraient-ils pas en cause? Finalement ne voit-on pas l’autre que comme un moyen de satisfaction pour nos désirs et nos passions? Est-on assez courageux et matures pour comprendre que le mariage nécessite des efforts et des concessions à l’heure où les gens s’essayent comme ils essayent une chemise puis s’en débarrassent si elle ne leur plait pas?

Dans cet article, nous vous proposons quelques conseils (à appliquer) pour que le mariage soit synonyme de réussite et non d’échec. L’article est basé sur un cours donné par Ustadh ‘Outhman Miah qui est un spécialiste dans le domaine du mariage et de la vie de couple.

Dans un premier temps, il est important de rappeler qu’il n’est pas demandé aux époux de se rectifier l’un et l’autre (lui la rectifie, elle le rectifie). Ce qui est attendu, c’est que l’époux se rectifie lui-même et que l’épouse se rectifie elle-même. Si les deux personnes avancent sur cet objectif, la plupart des problèmes majeurs seront écartés.

Ce qui nous allons demander au lecteur de cet article, ce n’est pas d’agir en une fois selon l’ensemble des points qui vont être mentionnés, mais d’en choisir 1, 2 ou 3 et de se concentrer dessus sur une période de 30 jours. Une fois les 30 jours terminés, choisissez-en d’autres puis mettez-les en pratique de la même manière. Si une personne arrive à tenir 30 jours consécutifs, il est scientifiquement avéré que l’acte accompli devient une habitude. L’action devient donc bénéfique pour le reste de nos vies. C’est entre autres la raison pour laquelle Allâh nous a prescrit un jeûne de 30 jours durant lequel nous prendrons des résolutions positives et agirons différemment de notre quotidien. Celui qui a effectué son jeûne avec sérieux récoltera ainsi les fruits de Ramadan, c’est-à-dire qu’il gardera les bonnes habitudes prises durant ce mois. Et beaucoup de Musulmans peuvent en témoigner, certains s’étant mis à prier alors qu’ils étaient négligents le reste de l’année, d’autres ayant arrêté de fumer ou s’étant habitués à baisser le regard sur ce qui est illicite durant ce mois, etc. Avec l’aide d’Allâh, celles et ceux qui agiront ainsi 30 jours verront ces points mis en pratique devenir des habitudes et ils engageront alors inshaa Allâh leur mariage dans un cercle vertueux, synonyme de succès éternel.

Ceux qui ne sont pas encore mariés pourront bien évidemment tirer profit de cet article en prenant conscience des efforts qu’il faut fournir au quotidien pour qu’un mariage soit bénéfique, heureux et durable. Il existe de nombreux points, mais dans un souci de concision, nous n’en évoquerons que quelques-uns parmi les plus importants, inshaa Allâh. Les conseils seront suivis par une série de questions / réponses sur ce même sujet du couple.

Évaluation

Si vous aviez à donner une note à votre mariage, quelle serait la note donnée? Cette note permet d’évaluer votre satisfaction et plus la note est basse, plus il sera urgent et important d’entreprendre ce travail.

-> Celles et ceux qui ne sont pas mariés pourront partir du principe qu’ils évaluent leur mariage à 5/10, ce qui laisse une marge suffisante pour un équilibre et une marge de progression.

Conseil n°1

Rappelez-vous la raison pour laquelle vous vous êtes rapprochés l’un de l’autre. Pourquoi vous êtes-vous mariés ? Lorsque cette question est posée, certains répondent qu’ils se sont mariés par amour, par désir d’avoir des enfants, parce que le mariage représente la moitié de la Foi [3], parce que c’est une Sunnah, pour éviter les péchés, etc.

La raison première du mariage doit être la recherche de l’Agrément d’Allâh (subhanu wa ta’ala). On se marie dans ce but avant tout et non pour se faire plaisir ou faire plaisir au conjoint. Lorsqu’on prend conscience de cela, ce n’est plus une pièce du puzzle qu’on a en sa possession, mais bien le puzzle en entier. L’objectif n’est alors plus seulement cette douniya (ce bas-monde), mais avant tout l’au-delà, car on ne souhaite plus uniquement être mariés sur cette terre, mais également l’être au Paradis (Jannah), pour toujours.

Celles et ceux qui envisagent de se marier doivent se poser la question suivante : « Ai-je envie d’être marié avec cette personne au Paradis ? Cette personne est-elle capable de m’aider à atteindre ce but ? »

L’objectif étant de chercher ensemble l’Agrément d’Allâh à travers ce mariage, il convient maintenant de s’entraider et de se soutenir pour y arriver. Il s’agit notamment de s’aider l’un et l’autre à rectifier nos propres défauts. Le grand Waliyy d’Allâh, Saydinna ‘Abd al Qadir al-Jilaniyy رحمه الله a déclaré qu’il y a chez chacun une partie du nafs qui ne peut jamais être purifiée jusqu’à ce que la personne interagisse avec la création. Et avec qui interagissons-nous le plus si ce n’est avec notre conjoint ? Par contre, cela ne signifie pas que l’un devient le professeur de l’autre. Il s’agit de prendre conscience et de reconnaître ses propres fautes (introspection) et non de vouloir corriger celles de notre partenaire. Lorsqu’une divergence ou une dispute survient (ou même dans les moments de joie), c’est là qu’il faut regarder quels sont nos propres défauts.

Ex : Le mari parle à son épouse, mais la femme est sur son téléphone, ou sur Facebook. Dans un cas pareil, le mari ne va pas se sentir écouté, il va penser que son épouse s’en fiche de lui. Il est évident que la responsabilité revient principalement à l’épouse qui à ce moment-là est sur le mobile et qui ne prête pas attention à son partenaire. La meilleure des réactions pour ce mari, ce n’est pas de critiquer le fait que sa femme soit sur son mobile… et pourtant c’est probablement ainsi que la plupart d’entre nous réagissent. Une meilleure réaction consiste à se dire : « Ok, je n’aime pas ça, mais comment puis-je améliorer ma réaction lorsque je suis confronté à cette situation ? » Vous êtes donc en train de parler à votre femme, elle ne vous prête pas d’attention, dites-vous plutôt : « Ok, elle est occupée, je vais porter mon attention sur Allâh et m’adresser à Lui. » Si votre conjoint est trop occupé à un moment donné, Allâh n’est jamais trop occupé pour vous écouter. Pas pour vous plaindre de votre épouse, mais par exemple pour lui exposer vos peines, vos difficultés et Lui demander de vous aider à vous corriger. À peine aurez-vous dit « Ô Allâh… » qu’Allâh aura répondu « Ô Mon serviteur que désires-tu ? ». Votre conjoint ne vous écoute pas ? Parlez à Allâh. Dites-vous qu’il y aura un autre moment où vous serez tous deux disponibles (mari et femme), sans distractions et qu’à ce moment-là, il sera toujours possible de discuter.

Donc, on cherche ses propres fautes, ses propres faiblesses et non celles de son conjoint. On cherche à se rectifier soi-même et non à rectifier l’autre.

Conseil n°2

Notre conjoint reflète l’état de notre cœur.

Cela signifie que le comportement que nous avons avec notre conjoint reflète clairement notre état. Lorsque nous sommes à la Mosquée, nous montrons une piété exemplaire. Il s’agit en réalité d’une fausse piété, d’une image contrôlée de notre personnalité. La véritable piété, comme l’a mentionné Saydinna ‘Ali رضى الله عنه, c’est celle que nous adoptons dans l’intimité. Lorsque nous sommes seuls à la maison par exemple : est-ce qu’on commet des péchés ? Est-ce qu’on dépense notre temps dans les adorations ..? On doit se poser la question : « Qui suis-je lorsque je suis seul ? » Cela reflète plus notre état de piété que lorsque nous sommes à l’extérieur et que nous jouons un rôle social.

Si je désire savoir s’il y a un problème en moi, je dois en tout premier regarder le comportement que j’ai vis-à-vis de mon conjoint. Rappelons-nous du célèbre Hadith dans lequel il est mentionné que le Prophète ﷺ dit : « Le meilleur d’entre vous est celui qui est le meilleur avec sa femme… »  [4] Bien sûr, cela est valable dans l’autre sens : La meilleure des épouses est celle qui est la meilleure avec son mari.

Si je désire savoir si mon comportement est correct, alors je dois regarder la façon dont je me comporte avec mon conjoint en comparaison avec la façon dont je me comporte avec des inconnus. La question que je me peux me poser ensuite est : « Une personne qui m’est inconnue mérite-t-elle plus d’attention et de respect que la personne qui partage ma vie ? » La réponse est évidemment NON ! Exemple : Vous êtes dans un café, le serveur vous apporte votre boisson et vous le remerciez chaleureusement. Par contre, à la maison votre conjoint vous apporte un thé et là rien, comme si c’était un dû. Il serait pourtant normal de dire merci à chaque fois, comme si c’était la première fois qu’il ou elle vous servait. Dans un Hadith, il est rapporté que le Prophète Muhammad ﷺ a dit : « […] Celui qui ne remercie pas les gens ne remercie pas Allâh […] » [5]. A ce remerciement, on peut rajouter un sourire, faire un dou’a pour la personne, etc. Voilà le comportement que nous devrions adopter au quotidien.

Conseil n°3

Parmi les objectifs du mariage, il y a aussi le fait pour les époux de trouver la tranquillité l’un avec l’autre.

Si les moments passés ensemble sont chaotiques, difficiles, éprouvants, conflictuels, alors comment trouver la tranquillité dans ce mariage ? Lorsque ça se passe comme ça, c’est que les conseils 1 et 2 n’ont pas été appliqués. Votre conjoint peut être une personne avec qui il est très difficile de vivre, si vous mettez en pratique les conseils et principes donnés dans ce cours, plus rien ne vous dérangera et vous serez malgré tout satisfaits de votre mariage. À n’en pas douter, le fait d’adopter un meilleur comportement à un effet positif sur le couple et il est probable que les tensions s’apaisent et que votre conjoint se mettent à son tour à faire des efforts sans même que vous n’ayez eu à l’y encourager.

Chacun des partenaires doit faire le maximum pour rendre l’autre heureux et pour cela il n’est pas nécessaire de décrocher la lune ou son bras droit (sacrifier sa vie). Parmi ceux qui souhaitent se marier, on entend certains dire : « Je ne me marierai que lorsque j’aurai un travail, ou lorsque j’aurai une maison, ou quand j’aurai tel âge, etc… » Avec cette mauvaise manière de penser, il est possible de repousser cette date jusqu’à sa péremption (ne jamais se marier). On voit les gens du même âge que nous déjà mariés, avec des enfants, pendant qu’on repousse l’échéance toujours un peu plus loin. Car il n’est pas certain qu’au final on trouve un travail, une maison ou qu’on trouve le ou la partenaire idéal à ce moment-là. Dans le Saint Qour’an, Allâh déclare : « Mariez les célibataires qui vivent parmi vous, ainsi que vos serviteurs vertueux des deux sexes. S’ils sont pauvres, Allâh pourvoira, par Sa grâce, à leurs besoins, car Il est Plein de largesses et Sa science n’a point de limite. »  [6] Dans son célèbre Tafsir, en commentaire de ce verset, l’imam al-Qurtubi رحمه الله déclare : « Ne vous abstenez pas de vous mariez sous prétexte que le mari ou la femme est pauvre. S’ils sont pauvres, Allâh les rendra indépendants par Sa générosité. C’est une promesse d’indépendance de moyens (financiers) à ceux qui se marient, cherchant l’agrément d’Allâh et cherchant à se protéger des péchés. » [7] Il faut donc être confiant. Soit le mari verra sa subsistance (Rizq) augmenter, soit la femme sera en capacité de l’aider, surtout si elle travaille, et cela sera de surcroît considéré pour elle comme une saddaqa (aumône). Et si par ce mariage vous avez des enfants, Allâh augmentera alors également votre subsistance. Il faut avoir confiance en Allâh dont l’un des noms est ar-Razzaq (Celui qui octroie la subsistance).

Donc, chacun doit se poser comme question: « Est-ce que je fais réellement tout mon possible  pour rendre mon conjoint heureux ? » Si les deux époux pensent ainsi, le mariage ne pourra qu’aller chaque jour de mieux en mieux. Si par contre, les époux sont dans une logique inverse, imaginez quelles peuvent être les conséquences. Il ne faut surtout pas partir sur l’idée suivante : « Comment mon conjoint peut-il ou peut-elle me rendre heureux ? » Cette manière de penser conduit le couple à la rupture. Allâh nous a créés pour qu’on cherche Son Agrément et notre conjoint n’a pas été créé pour nous rendre heureux. Le but de notre création ne se trouve pas là. L’objectif de chacun doit être la recherche de l’Agrément d’Allâh et cela se réalise aussi en faisant notre possible pour rendre notre conjoint heureux.

Conseil n°4

Donner du temps et de l’attention, de l’affection et de l’amour. Offrir des présents selon ses moyens.

Comment nous l’avons rappelé plus haut, il n’est pas nécessaire de décrocher la lune ou de se couper le bras droit pour rendre notre partenaire heureux. Pour beaucoup d’entre nous, un cadeau doit forcément être sous forme physique. Nous oublions que le temps accordé à autrui représente une source de bonheur immense, que ce soit avec notre conjoint, nos enfants ou avec nos proches. Ce temps passé ensemble doit être de qualité. Deux heures passées ensemble devant la TV, ce n’est pas la même chose que deux heures ou même juste vingt minutes passées ensemble à discuter affectueusement autour d’un thé sans perturbation externe (TV, smartphone, etc…).

Si vous rendez visite à des personnes âgées dont le conjoint est décédé et que vous lui demandez ce qu’elles regrettent, ce qu’elles changeraient si elles pouvaient revenir en arrière, la réponse est souvent : « Je passerai plus de temps avec ma femme/mon mari, je lui dirais que je l’aime, je lui dirais merci pour tout… » Faut-il attendre le décès de nos proches pour se rendre compte de leur valeur? Une fois qu’on a ça en mémoire, on doit se rappeler qu’on ne sait pas combien de temps on a encore à passer ensemble. On ne sait pas quand la mort surviendra. C’est pourquoi il est important de montrer notre affection, notre amour et de donner quotidiennement à notre conjoint du temps de qualité. Le couple en ressortira renforcé.

Conseil n°5

Réduire le stress de notre partenaire en limitant les exigences et en étant heureux avec peu.

C’est un point important, y compris pour celles et ceux qui ne sont pas encore mariés.

Comme cela est mentionné dans différents Ahadith, les mariages les plus bénis sont ceux pour lesquels peu d’argent est dépensé. [8] Le Messager d’Allâh ﷺ a déclaré que le Nikah (mariage) doit être facile, tandis que le Zina (fornication) doit être difficile. Aujourd’hui, on assiste plutôt on contraire : il n’a jamais été aussi facile de tomber dans Zina tandis que les mariages sont devenus compliqués et couteux. On voit fréquemment des mariages de Musulmans ou les mariés arrivent en Limousine et voiture hors de prix, dans des salles luxueuses, avec des costumes sur mesure, des bijoux couteux, des invités toujours plus nombreux, de la nourriture cher et plus qu’il n’en faut et le tout est bien souvent rendu possible « grâce » à un crédit bancaire. A cela, il faudra bien souvent rajouter la présence d’alcool, de musique, de danse, de mixité, etc. Il n’est malheureusement pas rare que ces mariages « bling-bling » et peu religieux ne durent qu’un bref instant. Différentes études ont démontré que (1) plus le coût de la bague de fiançailles est élevé et (2) plus le coût du mariage est élevé, plus les chances de divorces sont également élevées. [9]

Concernant les frais du mariage, si l’un a une situation financière aisée tandis que ce n’est pas le cas pour l’autre, la famille la moins aisée pourra dire : « voici la somme que nous pouvons mettre ». Quant à la famille qui a plus de ressources, elle pourra remercier Allâh pour cela et ajouter ce qui convient selon ses moyens. Ainsi, chacun payera selon ce qu’il peut mettre, sans excès, ni gaspillage. Si les deux parties avaient à payer la même chose, alors il s’agirait d’une injustice et principalement envers celle qui a le moins de moyens. Chacun doit payer raisonnablement en fonction de ses possibilités de manière à ce que le mariage ne soit pas quelque chose de compliqué, ni que cela n’engendre des tensions entre les familles et donc entre les futurs époux.

C’est pourquoi lorsque le mariage est évoqué, il ne faut pas avoir peur de rappeler les règles Islamiques et de faire en sorte que les familles comprennent tout le bien qu’il y a à faire un mariage simple et peu couteux et que cela n’a rien à voir avec la radinerie. Il faut aussi comprendre que lorsqu’on souhaite un grand mariage couteux pour son couple ou pour ses enfants, cela encourage les autres à en faire de même, voire pire, à en faire encore plus. Cela fait partie des plans de Shaytan pour détruire la Ummah et faciliter Zina.

Pour en revenir aux couples mariés, les partenaires doivent se demander comment ils peuvent faciliter la vie de leur conjoint. Celui qui agit ainsi pour son épouse verra celle-ci agir de la même manière envers lui en retour (et vice versa). D’un point de vue humain, l’homme attend généralement du respect, tandis que l’épouse attend de la compassion. L’homme doit se rappeler que le respect, ça ne se demande pas, ça se gagne et que c’est par les efforts sur lui-même qu’il gagnera le respect de son épouse.

Conseil n°6

Devenez désintéressés vis-à-vis de l’autre et votre mariage vous suffira jusqu’à la mort (vous ne désirerez plus ou ne ressentirez plus le besoin d’avoir un(e) autre partenaire).

Il y a une blague fréquente entre frères, lorsque ceux-ci évoquent entre eux le désir (parfois réel) d’avoir plusieurs épouses. Il arrive aussi que des femmes aient cette volonté cachée d’être avec quelqu’un d’autre. La première chose dont il faut se rappeler, c’est que le mariage d’un homme avec plusieurs épouses ne peut se faire qu’à la condition que le mari soit en mesure d’apporter à chacune d’entre elles des droits égaux. Sans cela, ce mariage sera un péché. Seul celui qui pourra être juste envers ses épouses est autorisé à envisager un tel mariage. Avant toute chose, il faut savoir que l’Islam n’a pas permis d’augmenter le nombre de femmes qu’il est possible d’épouser, mais au contraire, l’Islam est venu le  restreindre, car à l’époque de la Révélation, il était fréquent qu’un homme ait jusqu’à dix épouses en simultané. Il existe plusieurs raisons pour lesquelles la polygamie a été autorisée. L’une d’entre elles concerne les femmes veuves, qui n’ont personne pour s’occuper d’elles et de leurs enfants, ce qui constituait dans la passé une situation très fréquente. Un homme pouvait demander la main d’une femme veuve et ainsi lui assurer une vie saine, de l’affection, de la sécurité, subvenir à ses besoins et à ceux de ses enfants, leur permettre de grandir avec une figure paternelle, dans un cadre familial sain, etc.

Que signifie « votre mariage vous suffira jusqu’à la mort » ?

Ne plus envisager d’avoir un autre partenaire dans sa vie, permet de développer le contentement. On ne cherche plus quelqu’un d’autre puisqu’on a déjà quelqu’un.  En parallèle, les efforts entrepris améliorent notre relation et on se sent mieux.

Conseil n°7

Ce conseil est l’un des plus importants !

Tous les problèmes peuvent être résolus, à condition que notre vie soit équilibrée vis-à-vis des quatre points suivants :

1/ Avoir du temps pour soi

Beaucoup de gens deviennent stressés, agités, agressifs, car ils n’ont pas de temps pour eux seuls. La moindre contrariété qui leur pollue leur peu de temps disponible et cela engendre colère, disputes et mécontentement. Pour certains, ce temps est celui durant lequel ils vont à la gym, pour d’autres c’est celui où ils méditent, ou bien durant lequel ils lisent, se détendent, se baladent ou regardent les étoiles… Si on n’a pas cela, la vie est déséquilibrée et cela peut affecter notre bien-être. Il est donc important de veiller à avoir un peu de temps pour soi et l’Islam le recommande vivement.

2/ Passer du temps avec sa famille

Cela inclut le partenaire et les enfants. Travailler non-stop sans s’occuper des enfants n’est pas une bonne chose, car les enfants ont besoin de la présence des parents et que ces derniers s’occupent d’eux. S’occuper d’eux, ce n’est pas juste les nourrir, les habiller, les emmener à l’école, et les coucher.  Il faut leur parler, les écouter, leur apprendre beaucoup de choses, notamment en termes de valeurs et de religion. L’éducation demande du temps de qualité. Il est également important de passer du temps en famille, parents et enfants réunis. Cela commence par les repas, qui doivent être pris ensemble, mais aussi du temps dans la semaine pour faire des activités ensemble, comme aller pique-niquer en famille par ex.

3/ Du temps l’un pour l’autre

Lorsque deux personnes deviennent parents, il arrive fréquemment qu’elles ne trouvent plus de temps à passer ensemble. Il y a certes un temps pour les enfants, car c’est le rôle des parents que de passer du temps avec leur progéniture, mais il est également essentiel que les époux passent du temps ensemble, juste tous les deux. Pour cela, il est possible de coucher les enfants un peu plus tôt, ou de les laisser chez les grands-parents ou la famille très proche parmi ceux en qui on a toute confiance et dont on sait que nos enfants seront en toute sécurité chez eux. C’est très important, sans quoi le mariage ne tardera pas à se détériorer.

4/ Passer du temps avec Allâh seul (subhanahu wa ta’ala)

C’est une des conditions permettant l’obtenir l’Agrément d’Allâh et donc Son Paradis dans lequel nous souhaitons être réunis dans l’au-delà. Cela permet aussi de se rappeler que cette vie n’est qu’un test et non un lieu de plaisir et que si on souhaite accéder au Paradis ensemble, il faut travailler pour cela, notamment en corrigeant ses propres défauts qui peuvent être révélés par notre partenaire via le mariage (effet miroir). On se rappelle que l’épouse ne corrige pas son époux, ni l’époux ne corrige son épouse : chacun se corrige lui-même. En agissant ainsi, on obtient l’Agrément d’Allâh à travers son partenaire. Ce temps passé seul avec Allâh peut se trouver dans la Prière, dans le Dhikr, dans la Méditation (Murâqaba), etc. Un bon exercice quotidien : Durant 10/15 minutes on ferme les yeux et on parle avec Allâh, avec tout son cœur.

Question / Réponses

1/ Comme nous l’avons vu, l’homme attend généralement du respect, tandis que l’épouse attend de la compassion. Que se passe-t-il lorsque le contraire se produit (l’homme attend de la compassion et  l’épouse du respect) ?

-> Il y a toujours des exceptions et c’est normal. Les deux partenaires sont uniques et leur mariage est unique. Aucun mariage ne ressemble à 100% à un autre. Ce qui compte, c’est de trouver ce qui fonctionne dans notre couple, peu importe si d’autres couples n’agissent pas de la même manière. Si c’est licite et que ça fonctionne pour vous, alors c’est parfait. Ne comparez pas votre mariage aux autres mariages. Si dans un cas particulier, le mari éprouve le besoin d’avoir de la compassion et la femme du respect, alors le mari fera des efforts pour davantage respecter sa femme, tandis que cette dernière fera des efforts pour être plus compatissante envers son époux. Regardez ce qui marche pour vous et ne comparez pas avec les autres. Il y a des couples qui aiment rester à la maison et préfèrent cela au restaurant. Si cela leur convient, pourquoi chercher à faire comme d’autres couples qui préfèrent sortir au restaurant et ont besoin de cela ? Chaque couple est unique.

La même chose s’applique aux tâches ménagères. On sait de sources sûres que le Prophète Muhammad ﷺ participait pleinement aux tâches ménagères. C’est une chose très importante pour un couple qu’il y ait un consentement commun et une répartition définie et équilibrée des tâches ménagères. Beaucoup de disputes et de divorces ont pour origine un manque de communication et de répartition définie des tâches. On voit cela encore plus chez les couples où le mari et la femme travaillent tous deux. Personne n’a vraiment défini son rôle et ses tâches, chacun est censé faire 50% de tout et c’est là que les reproches commencent : « C’est toujours moi qui fait ça ! », « Tu ne fais jamais ceci ! », etc. Il est donc important que les époux prennent le temps de définir qui fait quoi, selon leur vision des choses, afin de trouver un équilibre qui satisfasse pleinement les deux parties. Là encore, chaque couple est unique et si les deux personnes sont d’accord et satisfaites de leur manière de procéder, alors c’est parfait et peu importe comment font les autres. Si dans un couple, le mari s’occupe de travailler et d’autres choses du même genre, tandis que la femme s’occupe de gérer l’ensemble des tâches ménagères et que cela leur convient parfaitement, c’est très bien. Qui sommes-nous pour juger ? Dans un autre couple, les époux préféreront répartir de telle ou de telle manière, l’un fera la cuisine, l’autre les lessives et l’aspirateur, etc. Il n’existe pas de modèle type, c’est à chaque couple de définir ce qui est efficace et satisfait les deux époux.

2/ Il existe dans notre communauté des mariages « arrangés » et il s’avère parfois que la vie de couple qui en découle soit triste et misérable. Quelle différence existe-t-il entre un mariage « arrangé » et un mariage « forcé » ?

-> Le mariage arrangé et le mariage forcé sont deux choses distinctes qu’il ne faut pas confondre.

Il y a deux choses à comprendre. La première concerne la période qui précède le mariage et la seconde la période qui suit le mariage et qui peut être vécue comme malheureuse.

Un mariage arrangé, c’est juste un moyen pour deux personnes qui cherchent à se marier de se rencontrer. Alors qu’elles sont en recherche, elles sollicitent leurs proches (famille, amis, tuteur, sheykh). Ensuite, ceux qui les représentent se voient puis organisent une rencontre en présence d’un mahram et les deux personnes peuvent alors échanger sur leurs souhaits concernant ce mariage, jusqu’à ce qu’elles tombent d’accord (ou pas) pour se marier. Ce type de mariage est tout à fait correct, donne de bonnes bases pour un mariage réussi et c’est ainsi que nous devrions agir. Les deux personnes souhaitaient se marier, on leur propose une rencontre (encadrée) avec une personne susceptible de convenir à leurs attentes, les deux sont d’accord et de cela découle un mariage qui a toutes ses chances de réussir. Al-hamduliLlâh !

On a des cas où le frère ou la sœur n’ont jamais émis le souhait de se marier, mais leurs représentants cherchent pour eux, se mettent d’accord ensemble puis les forcent à se marier. Cela s’appelle mariage « forcé ». Islamiquement un tel mariage est nul. Si des personnes se retrouvent confrontées à une telle situation, il est important qu’elles puissent en amont se réunir avec leurs représentants et leur signifier avec calme et douceur qu’elles ne souhaitent pas se marier maintenant, où que la personne présentée ne leur convienne pas.  Il est préférable que les deux personnes impliquées signalent très clairement avant le mariage que personne ne peut les obliger à aller vivre avec quelqu’un avec qui elles ne souhaitent pas partager la vie, ni ici-bas, ni dans l’au-delà. Cela afin d’éviter que le mariage soit célébré, puis qu’ensuite cela s’envenime entre les époux, puis entre les familles. En Islam, il n’y pas de concept de mariage forcé.

Ni le père, ni la mère ne peuvent forcer leur enfant à se marier. Leur rôle est de recommander, de conseiller, mais pas de forcer.

Il est bon de rappeler ici qu’il est tout à fait possible de poser des conditions avant qu’un mariage soit célébré. On peut par exemple définir qu’en cas de disputes ou de différends, on ira consulter telle ou telle personne pour nous conseiller. Cela peut être défini avant le mariage. Ainsi, le jour où la dispute survient, cela évitera une deuxième dispute sur « qui aller consulter ?» Une deuxième recommandation que l’on trouve dans le Qour’an, c’est que les deux époux aient chacun une personne pour les représenter. Cela permet de désamorcer bien des conflits et de ramener dans le couple l’amour, l’affection et la compréhension.

Si malgré tout deux personnes se retrouvent à vivre ensemble sans que cela leur plaise vraiment, elles doivent faire leur possible pour que le mariage fonctionne. Par exemple, en appliquant les conseils donnés dans ce cours. Si malgré tout ça ne marche toujours pas, que tous les efforts ont été entrepris, que les tentatives de médiations ont échoué, ne vivez pas une vie de tristesse et de malheur et envisagez plutôt de vous séparer d’une manière la plus amicale, intelligente et paisible possible comme nous le demandent le Qour’an et la Sunnah. Allâh ne dit-Il pas dans le Qour’an : « Alors, c’est soit la reprise (de l’épouse) conformément à la bienséance, ou on lui rend sa liberté avec gentillesse. » [10]

3/ Que faire si on a consulté un représentant, qu’il nous a conseillé, mais que cela n’a rien arrangé ?

-> Dans ce cas, il faut retourner les voir, leur dire que cela n’a pas fonctionné, et leur demander quel conseil ils peuvent maintenant donner. Bien sûr, il faut que le conseil soit applicable et qu’il rencontre l’approbation des deux personnes concernées. Si ça ne fonctionne toujours pas, il est toujours possible d’aller demander conseil à quelqu’un d’autre, jusqu’à ce que ça fonctionne. Si malgré tout, ça ne s’arrange toujours pas, les deux époux devront se poser sérieusement la question suivante : « Mon mariage va-t-il fonctionner ? »

4/ Il arrive que les parents de l’un des époux vivent dans le même foyer. Les parents et notre conjoint peuvent avoir des divergences, par exemple le père dit A, tandis que l’épouse dit B, ce qui peut être difficile à gérer pour celui qui souhaite satisfaire à la fois ses parents et son conjoint et se retrouve coincé entre les deux. Que faire dans un pareil cas ?

-> En premier lieu, il faut se poser la question suivante : « Est-il plus facile de satisfaire une seule personne ou d’en satisfaire plusieurs » ? Bien évidemment, il est plus aisé de satisfaire une personne que deux ou plus. Mais celui dont on cherche l’agrément avant tout n’est ni le conjoint, ni les parents, mais Allâh ! Donc lorsqu’on est confronté à ce type de situation, il faut avant tout se demander quel choix est le plus susceptible de plaire à Allâh dans cette circonstance. Et c’est selon cette réponse qu’il faudra agir. S’il le faut, on peut écouter chacune des parties séparément, écouter ce qui les satisferait et essayer de trouver un terrain d’entente qui puisse contenter à la fois les parents et le conjoint. Il s’agit plus alors de demander à chaque partie « que veux-tu ?», mais plutôt de prendre chacun à part et de demander « quel sacrifice es-tu prêt à faire pour obtenir ce que tu veux ? ».

Le mot « compromis » est surement le plus important dans un mariage. Faire des concessions réciproques constitue l’une des clefs principales de la réussite du couple. Cela permet que chacun fasse un pas vers l’autre afin de trouver des terrains d’entente propice à l’épanouissement du couple.

Conclusion

Ces conseils permettent sans aucun doute de perfectionner son mariage. Il existe encore de nombreux autres points que les époux doivent prendre en compte afin que le couple puisse évoluer positivement. Entreprendre ces efforts communs permet au couple de consolider ses fondations et d’évoluer positivement dans un cercle vertueux de compréhension mutuelle, de longévité et d’amour véritable. Si la sérénité et le bien être sont au bout de ces efforts, il faut aussi garder à l’esprit que le mariage est également une affaire de purification interne, d’éducation et de perfectionnement personnel et cela constitue par conséquent un moyen direct de se rapprocher d’Allâh … et c’est bien là l’objectif premier que devrait avoir tout Musulman.

Qu’Allâh nous accorde Son Agrément et nous permette que notre comportement et nos efforts dans notre mariage constituent l’un des moyens de l’obtenir.

 

Notes :

Basé (entre autres) sur un cours donné par Ustadh ‘Outhman Miah (www.perfectyourmarriage.com)

[1] Qour’an, s30, v21
[2] Rapporté par Mouslim, n° 2813
[3] L’imam At-Tabarâni رحمه الله rapporte dans son livre Al-Awsat que le Prophète ﷺ a dit : « Celui qui se marie aura la moitié de la religion, alors qu’il craigne Allâh pour l’autre moitié. »
[4] Hadith authentique rapporté par at-Tirmidhi.
[5] Ahmad, Boukhari dans Al-Adab al-Moufrad, Abu Dawud, Ibn Hibbân et At-Tayalisî
[6] Qour’an, s24, v32
[7] Tafsir al-Qurtubi, v.12, pg.118
[8] On retrouve ce principe dans des Ahadith comme : « La plus bénie des femmes est celle qu’on épouse à moindres frais » [Ahmad, Al-Bayhaqî et Al-Hâkim] ou encore « Le meilleur mariage est celui qui est le plus facile » [Al-Hâkim]. Ainsi que dans le Qour’an : « […] mangez et buvez;  et ne commettez pas d’excès, car Il [Allâh] n’aime pas ceux qui commettent des excès. » [s7, v31]. Etc…
[9]  Références : Expensive Engagement Rings Linked to Higher Divorce Rates  & Votre mariage a coûté cher ? Attention…
[10] Qour’an, s2, v229

L’Aïd une Réjouissance pour vos Enfants

 

Ustadh Salman Younas

 

 

Fete de l'Aid

 

 

La fête de l’Aïd pointe son nez et Ustadh Salman Younas a un message important pour tout le monde, surtout pour ceux qui ont des enfants : l’Aïd n’a pas pour vocation à être ennuyeux et terne.

L’Äid est censé être une fête. C’est une occasion parfaite pour nous de montrer à nos enfants à quel point notre religion est équilibrée entre le culte et de divertissement paisible. Nous commençons notre journée avec la charité (az-Zakat ul-Fitr), la prière (as-Salat ul-‘Aïd) la supplication (dou’as et dhikr) et continuons avec de la nourriture, la famille et l’amusement.

Historiquement, la fête de l’Aïd était célébrée à grande échelle dans le monde Islamique. Au cours de la période Abbasside, les vizirs et les soldats (militaires) marchaient en procession portant leurs plus beaux habits, accompagnés de porte-drapeaux. Les mosquées, les palais et même des bateaux sur le quai étaient décorés et éclairés avec des lumières. Des tables étaient mises à dispositions des gens pour leur faire plaisir et on y trouvait une variété d’aliments et de bonbons. Les gens chantaient, échangeaient des cadeaux, rendaient visite à leur famille et passaient du bon temps. Dans certaines périodes, il y avait des feux d’artifice, ainsi que de nombreuses autres activités ludiques.

Si vous faites de l’Aïd une fête ennuyeuse (NDT : ou pire une journée banale sans fête), alors ne soyez pas surpris que vos enfants grandissent avec zéro excitation et aucun amour pour cette tradition Prophétique. Comme le savant Abu’l Abbas al-Azafi (d. 633/1266) l’a déclaré : « Les fêtes sont une occasion d’enchantement, de joie, de jeux et d’amusement dans ce qu’il est permis de faire. » Mais il a aussi remarqué que beaucoup d’enfants Musulmans à son époque ont grandi en ayant de l’admiration et de l’enthousiasme pour les vacances et les fêtes Chrétiennes (NDT : ou laïques) car elles étaient franchement plus mémorables et amusantes pour eux. Cela vous semble familier? Hé oui, et pourtant ce n’est pas quelqu’un du 21e siècle ou du 20e siècle qui parle, mais un savant religieux du 13ème siècle.

Si vous faites de l’Aïd une fête mémorable pour vos enfants en participant à des activités qui suscitent le bonheur et la joie, ils développeront de l’attachement pour cette fête. Donc, ne vous contentez pas de prier la prière de l’Aïd alors que votre famille dort à la maison, pour ensuite partir travailler (NDT : comme s’il s’agissait d’un jour comme un autre, sans intérêt). Ne laissez pas vos enfants passer l’Aïd seuls (NDT : à la maison, devant la TV ou bien encore à l’école). Ne vous contentez pas de juste donner 20 euros à vos enfants comme cadeau d’Aïd en pensant avoir rempli le contrat. Prenez un jour ou deux de repos et faites quelque chose qu’ils apprécient, dont ils se rappelleront et qu’ils seront impatients de retrouver.

PS : Pour ceux qui se posent la question, al-Azafi a essayé de « faire la morale » et « d’expliquer » aux enfants qui adoraient les fêtes Chrétiennes qu’ils avaient leurs propres festivités. Cela a-t-il fonctionné? Non. Pourquoi? Parce ce que c’est l’expérience réelle qui compte.

Wa Allâhu a’alam

La Patience et la Douceur du Prophète avec les Enfants

 

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Il est rapporté que le Prophète Muhammad ﷺ a dit :

« Parfois, je commence une prière avec l’intention de la prolonger, mais lorsque j’entends les pleurs d’un enfant, je l’écourte car je sais que les pleurs de cet enfant troublent sa mère. » [1]

« Il (le Prophète ﷺ  priait. Quand il effectua le sajdah (prosternation), Hasan et Hussein sautèrent sur son dos. Quand les gens essayèrent de les arrêter, il leur fit signe de laisser. Après avoir terminé sa prière, il les plaça sur ses genoux et dit : « Celui qui m’aime dois aimer ces deux là. » [2]

Notre meilleur exemple est le Prophète ﷺ. Ces hadiths illustrent l’attitude qu’il avait ﷺ lorsqu’il fut en présence d’enfants dans la Mosquée.

Il est également rapporté :

« Le Messager d’Allâh ﷺ sortit un soir pour nous diriger pour les prières du soir (maghrib ou ‘isha’), et il portait Hassan ou Husain. Le Messager d’Allah s’avança et mit (l’enfant) à terre, puis il prononça le takbir (Allâhu Akbaar) et commença à prier. Pendant la prière, il se prosterna et resta prosterné longtemps.

Mon père me dit: « Je levai la tête et vis l’enfant sur le dos du Messager d’Allâh, alors qu’il était prosterné. Je retournai à ma prostration. »

Quand le Messager d’Allâh termina la prière, les gens lui dirent : « Ô Messager d’Allah, pendant la prière, tu te prosternas si longtemps que nous pensions que quelque chose était arrivé, ou que tu recevais la Révélation. »

Il dit : « Il ne se passa rien du tout, mais mon fils était monté sur mon dos et je ne voulais pas le déranger jusqu’à ce qu’il en ait assez. » [3]

« Le Messager d’Allah faisait la prière alors qu’il portait Umâma bint Zaynab sa propre fille. Selon Abû al-‘Âss ibn Rabî’a ibn Abdi Chams, quand il se prosternait, le Prophète déposait l’enfant et quand il se levait, il la portait (sur son cou). » [4]

Abdullâh ibn Amr ibn al-Asr, a rapporté que le Messager d’Allâh ﷺ a dit :

« Ordonnez à vos enfants d’accomplir la prière dès l’âge de sept ans, et corrigez-les [5] dès l’âge de dix ans (s’ils refusent de l’accomplir) et séparez les dans les lits (entre les filles et les garçons). » [6]

Il est rapporté que le Messager d’Allah ﷺ a déclaré :

« Traitez votre enfant avec équité, traitez votre enfant avec équité, traitez votre enfant avec équité. » [7]

Il est aussi rapporté que le Prophète Muhammad ﷺ a dit : « Traitez vos enfants de manière égale lorsque vous leur distribuez des cadeaux ». [8]

An-Nu’man ibn Bashir a déclaré :

« Mon père me donna la charge d’un esclave comme cadeau. Il m’emmena voir le Messager d’Allah ﷺ, pour qu’il soit témoin. Le Messager d’Allâh dit alors : « As-tu donné un cadeau à chacun de tes fils de la même manière que tu l’as fait pour An-Nu’man? Mon père répondit : « Non ». Le Messager d’Allâh lui dit : « Sois conscient de ton devoir envers Allah et sois juste à l’égard de tes enfants. » Au retour, mon père renonça à son cadeau ». [9]

Oussama bin Zaid (ra) a rapporté :

« Le Messager d’Allâh ﷺ avait pour habitude de me placer sur (l’une de) ses cuisses et Hasan bin ‘Ali sur son autre cuisse, puis il nous embrassait et disait : « Ô Allâh, sois Miséricordieux avec eux, comme je suis miséricordieux avec eux. » [10]

Un jour, le Prophète envoya Anas faire une course et Anas a rapporté l’anecdote suivante :

« J’y suis allé, mais en chemin je suis tombé sur des enfants qui jouaient dans la rue. Puis, le Messager d’Allâh arriva et il me saisit la nuque par-derrière. Je le regardai et le vit souriant, et il me dit : « Unays (Le surnom d’Anas), es-tu allé là où je t’avais demandé d’aller ? » Je répondis : « Ô Messager d’Allâh, oui, j’y vais. » Anas a dit en outre : « J’ai été au service du Prophète pendant sept ou neuf ans et jamais je ne l’ai entendu dire de quelque chose que j’avais fait : ‘Pourquoi as-tu fait cela ?’ Ni à propos de quelque chose que je n’avais pas fait : ‘Pourquoi ne l’as-tu pas fait ?’ » [11]

Le Prophète Muhammad n’a pas grondé Anas malgré l’oubli de la commission, ni même d’ailleurs pour quoi que ce soit d’autre en neuf années.

Dans un autre exemple, un garçon fut emmené au Prophète parce qu’il avait jeté des pierres sur les arbres et qu’il avait volé des dates.

Le Prophète dit : « Ô garçon, pourquoi as-tu jeté des pierres sur les palmiers ? » L’enfant répondit : « Pour manger ».  Le Prophète dit : « Ne jettes pas des pierres sur les palmiers, mais mange ce qui en est tombé ». Ensuite, il passa ses mains sur la tête du garçon et dit : « Ô Allâh, remplit son ventre ». [12]

Plutôt que de réprimander ou de punir, le Prophète invoqua Allâh en faveur du petit.

Qu’Allâh nous permette d’aimer notre Prophète comme il se doit. Amine. Et il est bon de rappeler que cet amour passe par le suivi de ses nobles manières.

 

Notes :

[1] Rapporté par Boukhari
[2] Rapporté par Ibn Khuzaimah et al-Bayhaqi
[3] Rapporté par an-Nasaa’i, Ibn Asaakir et Haakim
[4] Rapporté par Boukhari et Muslim
[5] « Corriger » ne veut pas forcément dire utiliser la violence, le terme renvoi aussi à la notion de rétablissement de ce qui est correct. (Faire disparaître une erreur, un défaut, en rétablissant ce qui est exact, bon, correct : Corriger une faute d’orthographe. Essayer de corriger une mauvaise habitude – Larousse)
[6] Abu Dawud
[7] Ahmad, Abu Dawud, Ibn Hibban
[8] At-Tabarani
[9] Boukhari et Muslim
[10] Boukhari
[11]Rapporté par Muslim n°2310 et Abû Dâwud
[12] Rapporté par Abu Dawud

Est-il permis d’acheter et de vendre des livres pour enfants contenant des illustrations?

 

Réponse de Sheykh Faraz Rabbani

 

 

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Question :

Est-il permis en Islam d’acheter et/ou de vendre des livres pour enfants contenant des illustrations? Le genre de livre permettant par exemple l’apprentissage de la lecture.


Réponse :

Walaikum Assalam,

La fatwa d’éminents spécialistes Hanafites de Syrie, d’Irak, et d’ailleurs est que les images dans les livres pour enfants ont le même statut que les poupées pour les enfants : c’est autorisé qu’on les achète et qu’on les vende, parce qu’ils ont aussi un intérêt pédagogique similaire (si ce n’est encore plus évident). De nombreux savants Hanafites du sous-continent indien ne sont pas de cet avis.

Et Allâh seul donne le succès.

Faraz Rabbani

© Traduit avec l’autorisation de l’honorable sheykh Faraz Rabbani (qu’Allâh le récompense)

Comment protéger les enfants des mauvaises influences de la société?

 

Sheykh Habib Umar bin Hafiz

 
 
Umar bin Hafiz

 

 

Question :

As-salaamu ‘alaykoum,

Comment pouvons-nous protéger nos enfants des mauvaises influences de la société dans laquelle nous vivons? Nous craignons pour leur foi.

 

Réponse :

Assalaamu ‘alaykum wa rahmatullâh,

[Prendre des mesures]

Il est bon d’avoir peur pour nos enfants car la corruption est partout, surtout dans les sociétés dont les valeurs sont éloignées des valeurs Islamiques. Cette crainte ne doit cependant pas conduire au désespoir, mais elle devrait plutôt nous amener à prendre des mesures. Allâh a donné aux croyants un modèle dans la vie de l’épouse de Fir`awn (Pharaon). En dépit du fait qu’elle ait vécu avec Fir`awn dans son palais, elle sera récompensée en étant une épouse du Prophète (paix et bénédictions sur lui) dans la vie prochaine à cause de sa sincérité, de sa patience et de sa fermeté.

[Fermer les portes de la corruption]

Cette crainte doit nous conduire à créer des environnements qui protègent nos enfants et à fermer les portes à la corruption autant que possible. Nous devrions organiser des activités de groupe pour nos enfants selon leur âge. Ces activités devraient être agréables et exemptes de tout dommage. Nous devons également leur donner une partie d’adhkar à lire et leur donner ce qui illumine leurs esprits.

[Se déplacer]

S’il est possible de partir vers un environnement qui est meilleur pour nos enfants alors nous pouvons le faire aussi longtemps que cela ne nous mène pas à négliger les responsabilités que nous avons à l’endroit où nous vivons actuellement. Autrement, nous devrions rester là où nous sommes et suivre les principes mentionnés.