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Les plus belles histoires d’amour ne sont pas des contes de fée

Les plus belles histoires d’amour ne sont pas des contes de fées…

Maryam Szkudlarek

Les plus belles histoires d’amour ne sont pas des contes de fée
À la fin des années cinquante, dans un petit village du Portugal un couple d’à peine vingt ans se marie. Deux filles naissent, puis l’époux quitte sa terre natale, gouvernée alors par un dictateur tyrannique, laissant son épouse enceinte du troisième enfant. Il part pour la France pour trouver un avenir meilleur. Le voyage prendra des semaines et sera extrêmement périlleux. Certains de ses compagnons y périront. Il ne donnera pas de nouvelles pendant des mois. Puis, deux ans plus tard, les billets de train arrivent pour que tout le monde le rejoigne. Ce sera des jours, des mois, des années dures, très difficiles. Des épreuves qui laissent des traces. Néanmoins, soixante ans plus tard, ils sont toujours là, plus amoureux que jamais, veillant l’un sur l’autre, ne pouvant dormir si leur moitié est souffrante.
À la fin des années soixante, dans un petit village kurde de la Turquie, un homme de trente-cinq ans perd son épouse. Il est sans enfant. Il se marie donc avec la sœur de celle-ci, âgée alors de 14 ans. Ils auront neuf enfants dont un qui mourra en bas âge et une autre plus tard d’un cancer. Malgré leur différence d’âge, ils font une jolie paire, la joie enfantine mariée à la voix de la sagesse. Il aime énormément son épouse et tous ses enfants. Ces derniers sont d’une grande bonté et générosité, ayant grandi dans un environnement sain, pur et innocent. L’année dernière, ce sage que les gens aimaient saluer et demander ses du’a, décéda le vendredi 22 de ramadan 1441, à plus de quatre-vingt-dix ans, qu’Allah lui fasse miséricorde. Son épouse fut très triste et pleura beaucoup. Elle dit : « Il y a de mes bien-aimés dans ces tombes, mais je les ai tous oubliés, car sa mort est bien plus douloureuse que toutes les autres. »
En 2007, Ustadha perd son compagnon de vie de quinze ans son aîné. Celui qui partagea sa vie quarante ans. Celui qui joua le rôle du père qu’elle avait perdu quand elle était enfant. Celui avec qui elle avait quitté la Palestine et émigré dans les pays alentour. Celui avec qui elle eut un train de vie aisé pendant longtemps avant de tout perdre. Celui avec qui elle voyagea à travers le monde. Le choc et la douleur sont immenses. Ses enfants, inquiets pour sa santé, l’inscrivent dans un centre de Qur’an pour qu’elle s’occupe. Elle deviendra au bout de quelques années une des enseignantes du centre, spécialiste des dix récitations. Ce grand amour s’est sculpté dans les sillons de l’apprentissage du livre d’Allah.
En 2019, dans une maison d’un lotissement rupin de Dubaï, un shaykh nous convie chez lui. Son épouse nous accueille. Elle est Égyptienne, très belle, instruite, cultivée, parlant l’arabe littéraire, le français et l’anglais. C’est une hôte extrêmement agréable et gentille. Elle nous dit qu’elle a cinq enfants. Une autre femme est présente, effacée, discrète. En réalité la charmante dame n’a pas cinq enfants, mais trois. Le bébé qu’elle a sur les genoux n’est pas le sien, mais celui de l’autre femme qui est la deuxième épouse de son mari. L’aînée des cinq, qui a quinze ans, mentionne que la situation est effectivement « bizarre ». Tout le monde sourit puis rit. Je suis subjuguée par la beauté de cette femme, son attitude, sa gentillesse, sa générosité et son innocence. J’observe toute la famille. Des milliers de questions auxquelles je ne peux avoir de réponses me passent par la tête, mais ce qui est sûr, c’est qu’il y a beaucoup d’amour : l’amour d’une femme pour l’enfant d’une autre, l’amour d’une mère pour son enfant, l’amour d’une demi-sœur pour son demi-frère, l’amour d’une femme pour ses invités et surtout l’amour d’Allah.
Le mariage n’est pas un conte de fées. Les relations humaines n’ont jamais été simples et encore moins les relations de couple. Il faudra faire des efforts pour obtenir une union forte qui résiste aux tentations et aux tempêtes. Un professeur turc m’a un jour dit : « Le mariage est un bateau. Parfois le ciel est clair, parfois la mer est houleuse, mais il tient bon. » Chaque histoire est différente. Les êtres humains ne sont pas parfaits, les circonstances non plus. Cependant, les objectifs doivent rester les mêmes pour tout le monde. Gardons en tête que le mariage est la moitié de la foi donc il faut s’attendre à ce que ce soit difficile ; qu’il faut faire preuve de gratitude en toutes circonstances, et d’une belle patience (sans cris et sans plaintes) ; qu’il est primordial de vouloir un mariage heureux et de ce fait travailler sans relâche pour l’avoir ; qu’il ne faut jamais abandonner comme on n’abandonnerait pas sa famille de naissance, ni ses études et son travail ; que le divorce n’est pas envisageable, c’est une porte condamnée ; qu’il faut être prêt à se sacrifier, et surtout se rendre précieux (se) à ses yeux.
Le mariage est la meilleure école pour se reformer, si on le prend comme il se doit. L’époux (se) est le miroir qui reflète notre personne qu’Allah tient en face de nous. Il serait stupide de casser le miroir seulement parce que l’on n’aime pas ce qu’on y voit dedans.
« Ne perdez pas de vue la personne avec laquelle vous êtes tombé(e) amoureux (se), ramenez-la. » Maryam Lemu1
Maryam Szkudlarek

 

Notes :
1 Voir son code de conduite (code of conduct) à avoir pour construire un mariage solide. Son histoire de mariage ainsi que celle de ses parents, qu’Allah leur fasse miséricorde, sont de véritables leçons d’enseignement.

Conseils Pour Un Mariage Heureux

 

 

 

Introduction

BismiLlâhi ar-Rahmani ar-Rahim,

Allâh (subhanahu wa ta’ala) dit dans le Qour’an : « Parmi Ses signes est qu’Il a créé pour vous à partir de vous-même des épouses afin que vous trouviez auprès d’elles le calme (quiétude) et le gîte et qu’Il a établi entre vous des liens de tendresse (affection) et de miséricorde. Il y a en cela des signes certains pour des gens qui méditent. » [1]

Quand deux personnes s’engagent dans cette merveilleuse aventure qu’est le mariage, elles espèrent connaitre une vie de couple épanouie et heureuse. C’est parfois le cas, al-hamduliLlâh, mais il faut savoir rester lucide, car beaucoup de jeunes couples ont été leurrés par les romans, les films et les séries qui présentent une vision du couple fantasmée alors que la réalité est souvent bien différente. En effet,  la vie de couple n’est pas toujours facile et sans un minimum de patience, de concessions et d’efforts communs, cela peut vite virer au désastre. Sans préparation, connaissances et efforts sur soi (nafs) il sera difficile de trouver un équilibre sain et positif. D’ailleurs, il suffira de regarder autour de nous pour constater à quel point le divorce c’est répandu dans nos société modernes. Dans notre communauté, c’est encore pire, nous divorçons pour des broutilles, victimes de nos rêves et de nos égos et ceci même chez les frères et sœurs qui se disent où se pensent religieux. C’est dans ces moments de vie commune que le manque de Tazkiyyah (purification interne) et de Tarbiyyah (éducation) réapparait clairement, laissant apparaitre au grand jour la partie cachée de cet iceberg nauséabond que l’on cachait derrière le beau rôle que l’on jouait jusque là.

Les gens divorcés, les familles monoparentales, les familles recomposées, tout cela est maintenant devenu une norme, tandis que nous nous étonnerons de voir des couples mariés de longue date. Si le divorce est autorisé en Islam, comme dernier recours, c’est l’acte permis le plus détesté par Allâh comme cela a été rapporté dans un Hadith du Prophète Muhammad ﷺ. Le divorce compte ainsi parmi les actes préférés de Shaytan, dont l’un des objectifs principaux est de détruire les familles. Il est rapporté dans un Hadith authentique que : « Iblis établit son trône sur l’eau (la mer) et envoie ses légions (pour tenter les Hommes). Le démon qui a (ensuite) le plus de proximité avec lui est celui qui a réussi le plus grand trouble (fitna). L’un de ces démons vient à lui et dit : « J’ai fait ceci et cela. » Mais il lui répond : « Tu n’as rien fait. » Puis l’un d’entre eux vient à lui et lui dit : « Je n’ai pas lâché (tel humain), jusqu’à ce que j’ai réussi à provoquer la séparation entre lui et son épouse. Iblis rapproche de lui ce démon et lui dit : « Quel bon fils es-tu ! » [2]

Nous vivons pourtant dans des sociétés dites modernes, où les gens disposent de tout leur temps, du confort matériel et de leur liberté pour choisir leur conjoint. Alors pour quelle raison les couples n’arrivent pas à durer? L’individualisme, le matérialisme et l’égoïsme ne seraient-ils pas en cause? Finalement ne voit-on pas l’autre que comme un moyen de satisfaction pour nos désirs et nos passions? Est-on assez courageux et matures pour comprendre que le mariage nécessite des efforts et des concessions à l’heure où les gens s’essayent comme ils essayent une chemise puis s’en débarrassent si elle ne leur plait pas?

Dans cet article, nous vous proposons quelques conseils (à appliquer) pour que le mariage soit synonyme de réussite et non d’échec. L’article est basé sur un cours donné par Ustadh ‘Outhman Miah qui est un spécialiste dans le domaine du mariage et de la vie de couple.

Dans un premier temps, il est important de rappeler qu’il n’est pas demandé aux époux de se rectifier l’un et l’autre (lui la rectifie, elle le rectifie). Ce qui est attendu, c’est que l’époux se rectifie lui-même et que l’épouse se rectifie elle-même. Si les deux personnes avancent sur cet objectif, la plupart des problèmes majeurs seront écartés.

Ce qui nous allons demander au lecteur de cet article, ce n’est pas d’agir en une fois selon l’ensemble des points qui vont être mentionnés, mais d’en choisir 1, 2 ou 3 et de se concentrer dessus sur une période de 30 jours. Une fois les 30 jours terminés, choisissez-en d’autres puis mettez-les en pratique de la même manière. Si une personne arrive à tenir 30 jours consécutifs, il est scientifiquement avéré que l’acte accompli devient une habitude. L’action devient donc bénéfique pour le reste de nos vies. C’est entre autres la raison pour laquelle Allâh nous a prescrit un jeûne de 30 jours durant lequel nous prendrons des résolutions positives et agirons différemment de notre quotidien. Celui qui a effectué son jeûne avec sérieux récoltera ainsi les fruits de Ramadan, c’est-à-dire qu’il gardera les bonnes habitudes prises durant ce mois. Et beaucoup de Musulmans peuvent en témoigner, certains s’étant mis à prier alors qu’ils étaient négligents le reste de l’année, d’autres ayant arrêté de fumer ou s’étant habitués à baisser le regard sur ce qui est illicite durant ce mois, etc. Avec l’aide d’Allâh, celles et ceux qui agiront ainsi 30 jours verront ces points mis en pratique devenir des habitudes et ils engageront alors inshaa Allâh leur mariage dans un cercle vertueux, synonyme de succès éternel.

Ceux qui ne sont pas encore mariés pourront bien évidemment tirer profit de cet article en prenant conscience des efforts qu’il faut fournir au quotidien pour qu’un mariage soit bénéfique, heureux et durable. Il existe de nombreux points, mais dans un souci de concision, nous n’en évoquerons que quelques-uns parmi les plus importants, inshaa Allâh. Les conseils seront suivis par une série de questions / réponses sur ce même sujet du couple.

Évaluation

Si vous aviez à donner une note à votre mariage, quelle serait la note donnée? Cette note permet d’évaluer votre satisfaction et plus la note est basse, plus il sera urgent et important d’entreprendre ce travail.

-> Celles et ceux qui ne sont pas mariés pourront partir du principe qu’ils évaluent leur mariage à 5/10, ce qui laisse une marge suffisante pour un équilibre et une marge de progression.

Conseil n°1

Rappelez-vous la raison pour laquelle vous vous êtes rapprochés l’un de l’autre. Pourquoi vous êtes-vous mariés ? Lorsque cette question est posée, certains répondent qu’ils se sont mariés par amour, par désir d’avoir des enfants, parce que le mariage représente la moitié de la Foi [3], parce que c’est une Sunnah, pour éviter les péchés, etc.

La raison première du mariage doit être la recherche de l’Agrément d’Allâh (subhanu wa ta’ala). On se marie dans ce but avant tout et non pour se faire plaisir ou faire plaisir au conjoint. Lorsqu’on prend conscience de cela, ce n’est plus une pièce du puzzle qu’on a en sa possession, mais bien le puzzle en entier. L’objectif n’est alors plus seulement cette douniya (ce bas-monde), mais avant tout l’au-delà, car on ne souhaite plus uniquement être mariés sur cette terre, mais également l’être au Paradis (Jannah), pour toujours.

Celles et ceux qui envisagent de se marier doivent se poser la question suivante : « Ai-je envie d’être marié avec cette personne au Paradis ? Cette personne est-elle capable de m’aider à atteindre ce but ? »

L’objectif étant de chercher ensemble l’Agrément d’Allâh à travers ce mariage, il convient maintenant de s’entraider et de se soutenir pour y arriver. Il s’agit notamment de s’aider l’un et l’autre à rectifier nos propres défauts. Le grand Waliyy d’Allâh, Saydinna ‘Abd al Qadir al-Jilaniyy رحمه الله a déclaré qu’il y a chez chacun une partie du nafs qui ne peut jamais être purifiée jusqu’à ce que la personne interagisse avec la création. Et avec qui interagissons-nous le plus si ce n’est avec notre conjoint ? Par contre, cela ne signifie pas que l’un devient le professeur de l’autre. Il s’agit de prendre conscience et de reconnaître ses propres fautes (introspection) et non de vouloir corriger celles de notre partenaire. Lorsqu’une divergence ou une dispute survient (ou même dans les moments de joie), c’est là qu’il faut regarder quels sont nos propres défauts.

Ex : Le mari parle à son épouse, mais la femme est sur son téléphone, ou sur Facebook. Dans un cas pareil, le mari ne va pas se sentir écouté, il va penser que son épouse s’en fiche de lui. Il est évident que la responsabilité revient principalement à l’épouse qui à ce moment-là est sur le mobile et qui ne prête pas attention à son partenaire. La meilleure des réactions pour ce mari, ce n’est pas de critiquer le fait que sa femme soit sur son mobile… et pourtant c’est probablement ainsi que la plupart d’entre nous réagissent. Une meilleure réaction consiste à se dire : « Ok, je n’aime pas ça, mais comment puis-je améliorer ma réaction lorsque je suis confronté à cette situation ? » Vous êtes donc en train de parler à votre femme, elle ne vous prête pas d’attention, dites-vous plutôt : « Ok, elle est occupée, je vais porter mon attention sur Allâh et m’adresser à Lui. » Si votre conjoint est trop occupé à un moment donné, Allâh n’est jamais trop occupé pour vous écouter. Pas pour vous plaindre de votre épouse, mais par exemple pour lui exposer vos peines, vos difficultés et Lui demander de vous aider à vous corriger. À peine aurez-vous dit « Ô Allâh… » qu’Allâh aura répondu « Ô Mon serviteur que désires-tu ? ». Votre conjoint ne vous écoute pas ? Parlez à Allâh. Dites-vous qu’il y aura un autre moment où vous serez tous deux disponibles (mari et femme), sans distractions et qu’à ce moment-là, il sera toujours possible de discuter.

Donc, on cherche ses propres fautes, ses propres faiblesses et non celles de son conjoint. On cherche à se rectifier soi-même et non à rectifier l’autre.

Conseil n°2

Notre conjoint reflète l’état de notre cœur.

Cela signifie que le comportement que nous avons avec notre conjoint reflète clairement notre état. Lorsque nous sommes à la Mosquée, nous montrons une piété exemplaire. Il s’agit en réalité d’une fausse piété, d’une image contrôlée de notre personnalité. La véritable piété, comme l’a mentionné Saydinna ‘Ali رضى الله عنه, c’est celle que nous adoptons dans l’intimité. Lorsque nous sommes seuls à la maison par exemple : est-ce qu’on commet des péchés ? Est-ce qu’on dépense notre temps dans les adorations ..? On doit se poser la question : « Qui suis-je lorsque je suis seul ? » Cela reflète plus notre état de piété que lorsque nous sommes à l’extérieur et que nous jouons un rôle social.

Si je désire savoir s’il y a un problème en moi, je dois en tout premier regarder le comportement que j’ai vis-à-vis de mon conjoint. Rappelons-nous du célèbre Hadith dans lequel il est mentionné que le Prophète ﷺ dit : « Le meilleur d’entre vous est celui qui est le meilleur avec sa femme… »  [4] Bien sûr, cela est valable dans l’autre sens : La meilleure des épouses est celle qui est la meilleure avec son mari.

Si je désire savoir si mon comportement est correct, alors je dois regarder la façon dont je me comporte avec mon conjoint en comparaison avec la façon dont je me comporte avec des inconnus. La question que je me peux me poser ensuite est : « Une personne qui m’est inconnue mérite-t-elle plus d’attention et de respect que la personne qui partage ma vie ? » La réponse est évidemment NON ! Exemple : Vous êtes dans un café, le serveur vous apporte votre boisson et vous le remerciez chaleureusement. Par contre, à la maison votre conjoint vous apporte un thé et là rien, comme si c’était un dû. Il serait pourtant normal de dire merci à chaque fois, comme si c’était la première fois qu’il ou elle vous servait. Dans un Hadith, il est rapporté que le Prophète Muhammad ﷺ a dit : « […] Celui qui ne remercie pas les gens ne remercie pas Allâh […] » [5]. A ce remerciement, on peut rajouter un sourire, faire un dou’a pour la personne, etc. Voilà le comportement que nous devrions adopter au quotidien.

Conseil n°3

Parmi les objectifs du mariage, il y a aussi le fait pour les époux de trouver la tranquillité l’un avec l’autre.

Si les moments passés ensemble sont chaotiques, difficiles, éprouvants, conflictuels, alors comment trouver la tranquillité dans ce mariage ? Lorsque ça se passe comme ça, c’est que les conseils 1 et 2 n’ont pas été appliqués. Votre conjoint peut être une personne avec qui il est très difficile de vivre, si vous mettez en pratique les conseils et principes donnés dans ce cours, plus rien ne vous dérangera et vous serez malgré tout satisfaits de votre mariage. À n’en pas douter, le fait d’adopter un meilleur comportement à un effet positif sur le couple et il est probable que les tensions s’apaisent et que votre conjoint se mettent à son tour à faire des efforts sans même que vous n’ayez eu à l’y encourager.

Chacun des partenaires doit faire le maximum pour rendre l’autre heureux et pour cela il n’est pas nécessaire de décrocher la lune ou son bras droit (sacrifier sa vie). Parmi ceux qui souhaitent se marier, on entend certains dire : « Je ne me marierai que lorsque j’aurai un travail, ou lorsque j’aurai une maison, ou quand j’aurai tel âge, etc… » Avec cette mauvaise manière de penser, il est possible de repousser cette date jusqu’à sa péremption (ne jamais se marier). On voit les gens du même âge que nous déjà mariés, avec des enfants, pendant qu’on repousse l’échéance toujours un peu plus loin. Car il n’est pas certain qu’au final on trouve un travail, une maison ou qu’on trouve le ou la partenaire idéal à ce moment-là. Dans le Saint Qour’an, Allâh déclare : « Mariez les célibataires qui vivent parmi vous, ainsi que vos serviteurs vertueux des deux sexes. S’ils sont pauvres, Allâh pourvoira, par Sa grâce, à leurs besoins, car Il est Plein de largesses et Sa science n’a point de limite. »  [6] Dans son célèbre Tafsir, en commentaire de ce verset, l’imam al-Qurtubi رحمه الله déclare : « Ne vous abstenez pas de vous mariez sous prétexte que le mari ou la femme est pauvre. S’ils sont pauvres, Allâh les rendra indépendants par Sa générosité. C’est une promesse d’indépendance de moyens (financiers) à ceux qui se marient, cherchant l’agrément d’Allâh et cherchant à se protéger des péchés. » [7] Il faut donc être confiant. Soit le mari verra sa subsistance (Rizq) augmenter, soit la femme sera en capacité de l’aider, surtout si elle travaille, et cela sera de surcroît considéré pour elle comme une saddaqa (aumône). Et si par ce mariage vous avez des enfants, Allâh augmentera alors également votre subsistance. Il faut avoir confiance en Allâh dont l’un des noms est ar-Razzaq (Celui qui octroie la subsistance).

Donc, chacun doit se poser comme question: « Est-ce que je fais réellement tout mon possible  pour rendre mon conjoint heureux ? » Si les deux époux pensent ainsi, le mariage ne pourra qu’aller chaque jour de mieux en mieux. Si par contre, les époux sont dans une logique inverse, imaginez quelles peuvent être les conséquences. Il ne faut surtout pas partir sur l’idée suivante : « Comment mon conjoint peut-il ou peut-elle me rendre heureux ? » Cette manière de penser conduit le couple à la rupture. Allâh nous a créés pour qu’on cherche Son Agrément et notre conjoint n’a pas été créé pour nous rendre heureux. Le but de notre création ne se trouve pas là. L’objectif de chacun doit être la recherche de l’Agrément d’Allâh et cela se réalise aussi en faisant notre possible pour rendre notre conjoint heureux.

Conseil n°4

Donner du temps et de l’attention, de l’affection et de l’amour. Offrir des présents selon ses moyens.

Comment nous l’avons rappelé plus haut, il n’est pas nécessaire de décrocher la lune ou de se couper le bras droit pour rendre notre partenaire heureux. Pour beaucoup d’entre nous, un cadeau doit forcément être sous forme physique. Nous oublions que le temps accordé à autrui représente une source de bonheur immense, que ce soit avec notre conjoint, nos enfants ou avec nos proches. Ce temps passé ensemble doit être de qualité. Deux heures passées ensemble devant la TV, ce n’est pas la même chose que deux heures ou même juste vingt minutes passées ensemble à discuter affectueusement autour d’un thé sans perturbation externe (TV, smartphone, etc…).

Si vous rendez visite à des personnes âgées dont le conjoint est décédé et que vous lui demandez ce qu’elles regrettent, ce qu’elles changeraient si elles pouvaient revenir en arrière, la réponse est souvent : « Je passerai plus de temps avec ma femme/mon mari, je lui dirais que je l’aime, je lui dirais merci pour tout… » Faut-il attendre le décès de nos proches pour se rendre compte de leur valeur? Une fois qu’on a ça en mémoire, on doit se rappeler qu’on ne sait pas combien de temps on a encore à passer ensemble. On ne sait pas quand la mort surviendra. C’est pourquoi il est important de montrer notre affection, notre amour et de donner quotidiennement à notre conjoint du temps de qualité. Le couple en ressortira renforcé.

Conseil n°5

Réduire le stress de notre partenaire en limitant les exigences et en étant heureux avec peu.

C’est un point important, y compris pour celles et ceux qui ne sont pas encore mariés.

Comme cela est mentionné dans différents Ahadith, les mariages les plus bénis sont ceux pour lesquels peu d’argent est dépensé. [8] Le Messager d’Allâh ﷺ a déclaré que le Nikah (mariage) doit être facile, tandis que le Zina (fornication) doit être difficile. Aujourd’hui, on assiste plutôt on contraire : il n’a jamais été aussi facile de tomber dans Zina tandis que les mariages sont devenus compliqués et couteux. On voit fréquemment des mariages de Musulmans ou les mariés arrivent en Limousine et voiture hors de prix, dans des salles luxueuses, avec des costumes sur mesure, des bijoux couteux, des invités toujours plus nombreux, de la nourriture cher et plus qu’il n’en faut et le tout est bien souvent rendu possible « grâce » à un crédit bancaire. A cela, il faudra bien souvent rajouter la présence d’alcool, de musique, de danse, de mixité, etc. Il n’est malheureusement pas rare que ces mariages « bling-bling » et peu religieux ne durent qu’un bref instant. Différentes études ont démontré que (1) plus le coût de la bague de fiançailles est élevé et (2) plus le coût du mariage est élevé, plus les chances de divorces sont également élevées. [9]

Concernant les frais du mariage, si l’un a une situation financière aisée tandis que ce n’est pas le cas pour l’autre, la famille la moins aisée pourra dire : « voici la somme que nous pouvons mettre ». Quant à la famille qui a plus de ressources, elle pourra remercier Allâh pour cela et ajouter ce qui convient selon ses moyens. Ainsi, chacun payera selon ce qu’il peut mettre, sans excès, ni gaspillage. Si les deux parties avaient à payer la même chose, alors il s’agirait d’une injustice et principalement envers celle qui a le moins de moyens. Chacun doit payer raisonnablement en fonction de ses possibilités de manière à ce que le mariage ne soit pas quelque chose de compliqué, ni que cela n’engendre des tensions entre les familles et donc entre les futurs époux.

C’est pourquoi lorsque le mariage est évoqué, il ne faut pas avoir peur de rappeler les règles Islamiques et de faire en sorte que les familles comprennent tout le bien qu’il y a à faire un mariage simple et peu couteux et que cela n’a rien à voir avec la radinerie. Il faut aussi comprendre que lorsqu’on souhaite un grand mariage couteux pour son couple ou pour ses enfants, cela encourage les autres à en faire de même, voire pire, à en faire encore plus. Cela fait partie des plans de Shaytan pour détruire la Ummah et faciliter Zina.

Pour en revenir aux couples mariés, les partenaires doivent se demander comment ils peuvent faciliter la vie de leur conjoint. Celui qui agit ainsi pour son épouse verra celle-ci agir de la même manière envers lui en retour (et vice versa). D’un point de vue humain, l’homme attend généralement du respect, tandis que l’épouse attend de la compassion. L’homme doit se rappeler que le respect, ça ne se demande pas, ça se gagne et que c’est par les efforts sur lui-même qu’il gagnera le respect de son épouse.

Conseil n°6

Devenez désintéressés vis-à-vis de l’autre et votre mariage vous suffira jusqu’à la mort (vous ne désirerez plus ou ne ressentirez plus le besoin d’avoir un(e) autre partenaire).

Il y a une blague fréquente entre frères, lorsque ceux-ci évoquent entre eux le désir (parfois réel) d’avoir plusieurs épouses. Il arrive aussi que des femmes aient cette volonté cachée d’être avec quelqu’un d’autre. La première chose dont il faut se rappeler, c’est que le mariage d’un homme avec plusieurs épouses ne peut se faire qu’à la condition que le mari soit en mesure d’apporter à chacune d’entre elles des droits égaux. Sans cela, ce mariage sera un péché. Seul celui qui pourra être juste envers ses épouses est autorisé à envisager un tel mariage. Avant toute chose, il faut savoir que l’Islam n’a pas permis d’augmenter le nombre de femmes qu’il est possible d’épouser, mais au contraire, l’Islam est venu le  restreindre, car à l’époque de la Révélation, il était fréquent qu’un homme ait jusqu’à dix épouses en simultané. Il existe plusieurs raisons pour lesquelles la polygamie a été autorisée. L’une d’entre elles concerne les femmes veuves, qui n’ont personne pour s’occuper d’elles et de leurs enfants, ce qui constituait dans la passé une situation très fréquente. Un homme pouvait demander la main d’une femme veuve et ainsi lui assurer une vie saine, de l’affection, de la sécurité, subvenir à ses besoins et à ceux de ses enfants, leur permettre de grandir avec une figure paternelle, dans un cadre familial sain, etc.

Que signifie « votre mariage vous suffira jusqu’à la mort » ?

Ne plus envisager d’avoir un autre partenaire dans sa vie, permet de développer le contentement. On ne cherche plus quelqu’un d’autre puisqu’on a déjà quelqu’un.  En parallèle, les efforts entrepris améliorent notre relation et on se sent mieux.

Conseil n°7

Ce conseil est l’un des plus importants !

Tous les problèmes peuvent être résolus, à condition que notre vie soit équilibrée vis-à-vis des quatre points suivants :

1/ Avoir du temps pour soi

Beaucoup de gens deviennent stressés, agités, agressifs, car ils n’ont pas de temps pour eux seuls. La moindre contrariété qui leur pollue leur peu de temps disponible et cela engendre colère, disputes et mécontentement. Pour certains, ce temps est celui durant lequel ils vont à la gym, pour d’autres c’est celui où ils méditent, ou bien durant lequel ils lisent, se détendent, se baladent ou regardent les étoiles… Si on n’a pas cela, la vie est déséquilibrée et cela peut affecter notre bien-être. Il est donc important de veiller à avoir un peu de temps pour soi et l’Islam le recommande vivement.

2/ Passer du temps avec sa famille

Cela inclut le partenaire et les enfants. Travailler non-stop sans s’occuper des enfants n’est pas une bonne chose, car les enfants ont besoin de la présence des parents et que ces derniers s’occupent d’eux. S’occuper d’eux, ce n’est pas juste les nourrir, les habiller, les emmener à l’école, et les coucher.  Il faut leur parler, les écouter, leur apprendre beaucoup de choses, notamment en termes de valeurs et de religion. L’éducation demande du temps de qualité. Il est également important de passer du temps en famille, parents et enfants réunis. Cela commence par les repas, qui doivent être pris ensemble, mais aussi du temps dans la semaine pour faire des activités ensemble, comme aller pique-niquer en famille par ex.

3/ Du temps l’un pour l’autre

Lorsque deux personnes deviennent parents, il arrive fréquemment qu’elles ne trouvent plus de temps à passer ensemble. Il y a certes un temps pour les enfants, car c’est le rôle des parents que de passer du temps avec leur progéniture, mais il est également essentiel que les époux passent du temps ensemble, juste tous les deux. Pour cela, il est possible de coucher les enfants un peu plus tôt, ou de les laisser chez les grands-parents ou la famille très proche parmi ceux en qui on a toute confiance et dont on sait que nos enfants seront en toute sécurité chez eux. C’est très important, sans quoi le mariage ne tardera pas à se détériorer.

4/ Passer du temps avec Allâh seul (subhanahu wa ta’ala)

C’est une des conditions permettant l’obtenir l’Agrément d’Allâh et donc Son Paradis dans lequel nous souhaitons être réunis dans l’au-delà. Cela permet aussi de se rappeler que cette vie n’est qu’un test et non un lieu de plaisir et que si on souhaite accéder au Paradis ensemble, il faut travailler pour cela, notamment en corrigeant ses propres défauts qui peuvent être révélés par notre partenaire via le mariage (effet miroir). On se rappelle que l’épouse ne corrige pas son époux, ni l’époux ne corrige son épouse : chacun se corrige lui-même. En agissant ainsi, on obtient l’Agrément d’Allâh à travers son partenaire. Ce temps passé seul avec Allâh peut se trouver dans la Prière, dans le Dhikr, dans la Méditation (Murâqaba), etc. Un bon exercice quotidien : Durant 10/15 minutes on ferme les yeux et on parle avec Allâh, avec tout son cœur.

Question / Réponses

1/ Comme nous l’avons vu, l’homme attend généralement du respect, tandis que l’épouse attend de la compassion. Que se passe-t-il lorsque le contraire se produit (l’homme attend de la compassion et  l’épouse du respect) ?

-> Il y a toujours des exceptions et c’est normal. Les deux partenaires sont uniques et leur mariage est unique. Aucun mariage ne ressemble à 100% à un autre. Ce qui compte, c’est de trouver ce qui fonctionne dans notre couple, peu importe si d’autres couples n’agissent pas de la même manière. Si c’est licite et que ça fonctionne pour vous, alors c’est parfait. Ne comparez pas votre mariage aux autres mariages. Si dans un cas particulier, le mari éprouve le besoin d’avoir de la compassion et la femme du respect, alors le mari fera des efforts pour davantage respecter sa femme, tandis que cette dernière fera des efforts pour être plus compatissante envers son époux. Regardez ce qui marche pour vous et ne comparez pas avec les autres. Il y a des couples qui aiment rester à la maison et préfèrent cela au restaurant. Si cela leur convient, pourquoi chercher à faire comme d’autres couples qui préfèrent sortir au restaurant et ont besoin de cela ? Chaque couple est unique.

La même chose s’applique aux tâches ménagères. On sait de sources sûres que le Prophète Muhammad ﷺ participait pleinement aux tâches ménagères. C’est une chose très importante pour un couple qu’il y ait un consentement commun et une répartition définie et équilibrée des tâches ménagères. Beaucoup de disputes et de divorces ont pour origine un manque de communication et de répartition définie des tâches. On voit cela encore plus chez les couples où le mari et la femme travaillent tous deux. Personne n’a vraiment défini son rôle et ses tâches, chacun est censé faire 50% de tout et c’est là que les reproches commencent : « C’est toujours moi qui fait ça ! », « Tu ne fais jamais ceci ! », etc. Il est donc important que les époux prennent le temps de définir qui fait quoi, selon leur vision des choses, afin de trouver un équilibre qui satisfasse pleinement les deux parties. Là encore, chaque couple est unique et si les deux personnes sont d’accord et satisfaites de leur manière de procéder, alors c’est parfait et peu importe comment font les autres. Si dans un couple, le mari s’occupe de travailler et d’autres choses du même genre, tandis que la femme s’occupe de gérer l’ensemble des tâches ménagères et que cela leur convient parfaitement, c’est très bien. Qui sommes-nous pour juger ? Dans un autre couple, les époux préféreront répartir de telle ou de telle manière, l’un fera la cuisine, l’autre les lessives et l’aspirateur, etc. Il n’existe pas de modèle type, c’est à chaque couple de définir ce qui est efficace et satisfait les deux époux.

2/ Il existe dans notre communauté des mariages « arrangés » et il s’avère parfois que la vie de couple qui en découle soit triste et misérable. Quelle différence existe-t-il entre un mariage « arrangé » et un mariage « forcé » ?

-> Le mariage arrangé et le mariage forcé sont deux choses distinctes qu’il ne faut pas confondre.

Il y a deux choses à comprendre. La première concerne la période qui précède le mariage et la seconde la période qui suit le mariage et qui peut être vécue comme malheureuse.

Un mariage arrangé, c’est juste un moyen pour deux personnes qui cherchent à se marier de se rencontrer. Alors qu’elles sont en recherche, elles sollicitent leurs proches (famille, amis, tuteur, sheykh). Ensuite, ceux qui les représentent se voient puis organisent une rencontre en présence d’un mahram et les deux personnes peuvent alors échanger sur leurs souhaits concernant ce mariage, jusqu’à ce qu’elles tombent d’accord (ou pas) pour se marier. Ce type de mariage est tout à fait correct, donne de bonnes bases pour un mariage réussi et c’est ainsi que nous devrions agir. Les deux personnes souhaitaient se marier, on leur propose une rencontre (encadrée) avec une personne susceptible de convenir à leurs attentes, les deux sont d’accord et de cela découle un mariage qui a toutes ses chances de réussir. Al-hamduliLlâh !

On a des cas où le frère ou la sœur n’ont jamais émis le souhait de se marier, mais leurs représentants cherchent pour eux, se mettent d’accord ensemble puis les forcent à se marier. Cela s’appelle mariage « forcé ». Islamiquement un tel mariage est nul. Si des personnes se retrouvent confrontées à une telle situation, il est important qu’elles puissent en amont se réunir avec leurs représentants et leur signifier avec calme et douceur qu’elles ne souhaitent pas se marier maintenant, où que la personne présentée ne leur convienne pas.  Il est préférable que les deux personnes impliquées signalent très clairement avant le mariage que personne ne peut les obliger à aller vivre avec quelqu’un avec qui elles ne souhaitent pas partager la vie, ni ici-bas, ni dans l’au-delà. Cela afin d’éviter que le mariage soit célébré, puis qu’ensuite cela s’envenime entre les époux, puis entre les familles. En Islam, il n’y pas de concept de mariage forcé.

Ni le père, ni la mère ne peuvent forcer leur enfant à se marier. Leur rôle est de recommander, de conseiller, mais pas de forcer.

Il est bon de rappeler ici qu’il est tout à fait possible de poser des conditions avant qu’un mariage soit célébré. On peut par exemple définir qu’en cas de disputes ou de différends, on ira consulter telle ou telle personne pour nous conseiller. Cela peut être défini avant le mariage. Ainsi, le jour où la dispute survient, cela évitera une deuxième dispute sur « qui aller consulter ?» Une deuxième recommandation que l’on trouve dans le Qour’an, c’est que les deux époux aient chacun une personne pour les représenter. Cela permet de désamorcer bien des conflits et de ramener dans le couple l’amour, l’affection et la compréhension.

Si malgré tout deux personnes se retrouvent à vivre ensemble sans que cela leur plaise vraiment, elles doivent faire leur possible pour que le mariage fonctionne. Par exemple, en appliquant les conseils donnés dans ce cours. Si malgré tout ça ne marche toujours pas, que tous les efforts ont été entrepris, que les tentatives de médiations ont échoué, ne vivez pas une vie de tristesse et de malheur et envisagez plutôt de vous séparer d’une manière la plus amicale, intelligente et paisible possible comme nous le demandent le Qour’an et la Sunnah. Allâh ne dit-Il pas dans le Qour’an : « Alors, c’est soit la reprise (de l’épouse) conformément à la bienséance, ou on lui rend sa liberté avec gentillesse. » [10]

3/ Que faire si on a consulté un représentant, qu’il nous a conseillé, mais que cela n’a rien arrangé ?

-> Dans ce cas, il faut retourner les voir, leur dire que cela n’a pas fonctionné, et leur demander quel conseil ils peuvent maintenant donner. Bien sûr, il faut que le conseil soit applicable et qu’il rencontre l’approbation des deux personnes concernées. Si ça ne fonctionne toujours pas, il est toujours possible d’aller demander conseil à quelqu’un d’autre, jusqu’à ce que ça fonctionne. Si malgré tout, ça ne s’arrange toujours pas, les deux époux devront se poser sérieusement la question suivante : « Mon mariage va-t-il fonctionner ? »

4/ Il arrive que les parents de l’un des époux vivent dans le même foyer. Les parents et notre conjoint peuvent avoir des divergences, par exemple le père dit A, tandis que l’épouse dit B, ce qui peut être difficile à gérer pour celui qui souhaite satisfaire à la fois ses parents et son conjoint et se retrouve coincé entre les deux. Que faire dans un pareil cas ?

-> En premier lieu, il faut se poser la question suivante : « Est-il plus facile de satisfaire une seule personne ou d’en satisfaire plusieurs » ? Bien évidemment, il est plus aisé de satisfaire une personne que deux ou plus. Mais celui dont on cherche l’agrément avant tout n’est ni le conjoint, ni les parents, mais Allâh ! Donc lorsqu’on est confronté à ce type de situation, il faut avant tout se demander quel choix est le plus susceptible de plaire à Allâh dans cette circonstance. Et c’est selon cette réponse qu’il faudra agir. S’il le faut, on peut écouter chacune des parties séparément, écouter ce qui les satisferait et essayer de trouver un terrain d’entente qui puisse contenter à la fois les parents et le conjoint. Il s’agit plus alors de demander à chaque partie « que veux-tu ?», mais plutôt de prendre chacun à part et de demander « quel sacrifice es-tu prêt à faire pour obtenir ce que tu veux ? ».

Le mot « compromis » est surement le plus important dans un mariage. Faire des concessions réciproques constitue l’une des clefs principales de la réussite du couple. Cela permet que chacun fasse un pas vers l’autre afin de trouver des terrains d’entente propice à l’épanouissement du couple.

Conclusion

Ces conseils permettent sans aucun doute de perfectionner son mariage. Il existe encore de nombreux autres points que les époux doivent prendre en compte afin que le couple puisse évoluer positivement. Entreprendre ces efforts communs permet au couple de consolider ses fondations et d’évoluer positivement dans un cercle vertueux de compréhension mutuelle, de longévité et d’amour véritable. Si la sérénité et le bien être sont au bout de ces efforts, il faut aussi garder à l’esprit que le mariage est également une affaire de purification interne, d’éducation et de perfectionnement personnel et cela constitue par conséquent un moyen direct de se rapprocher d’Allâh … et c’est bien là l’objectif premier que devrait avoir tout Musulman.

Qu’Allâh nous accorde Son Agrément et nous permette que notre comportement et nos efforts dans notre mariage constituent l’un des moyens de l’obtenir.

 

Notes :

Basé (entre autres) sur un cours donné par Ustadh ‘Outhman Miah (www.perfectyourmarriage.com)

[1] Qour’an, s30, v21
[2] Rapporté par Mouslim, n° 2813
[3] L’imam At-Tabarâni رحمه الله rapporte dans son livre Al-Awsat que le Prophète ﷺ a dit : « Celui qui se marie aura la moitié de la religion, alors qu’il craigne Allâh pour l’autre moitié. »
[4] Hadith authentique rapporté par at-Tirmidhi.
[5] Ahmad, Boukhari dans Al-Adab al-Moufrad, Abu Dawud, Ibn Hibbân et At-Tayalisî
[6] Qour’an, s24, v32
[7] Tafsir al-Qurtubi, v.12, pg.118
[8] On retrouve ce principe dans des Ahadith comme : « La plus bénie des femmes est celle qu’on épouse à moindres frais » [Ahmad, Al-Bayhaqî et Al-Hâkim] ou encore « Le meilleur mariage est celui qui est le plus facile » [Al-Hâkim]. Ainsi que dans le Qour’an : « […] mangez et buvez;  et ne commettez pas d’excès, car Il [Allâh] n’aime pas ceux qui commettent des excès. » [s7, v31]. Etc…
[9]  Références : Expensive Engagement Rings Linked to Higher Divorce Rates  & Votre mariage a coûté cher ? Attention…
[10] Qour’an, s2, v229

Mariage – Les 10 conseils en OR de l’Imam AHMAD

 

 

mariage

 

 


Les 10 conseils en OR que l’Imam Ahmad ibn Hanbal donna à son fils le jour de son mariage :

 

Cher fils, ta maison ne connaîtra le bonheur que par si tu appliques ces 10 caractéristiques envers ta femme, donc souviens-toi en et fais preuve d’enthousiasme à les appliquer.

En ce qui concerne les deux premiers; les femmes aiment l’attention et elles aiment qu’on leur dise clairement qu’on les aime. Donc, ne sois pas avare pour exprimer ton amour à ta femme. Si tu te limites dans l’expression de ton amour, tu créeras alors une barrière de dureté entre toi et elle, ce qui entraînera une diminution de l’affection.

3/ Les femmes détestent l’homme strict, trop prudent, mais elles se servent de celui qui est trop gentil et vulnérable. Il faut donc utiliser chaque qualité de manière appropriée. Ce sera plus attrayant pour l’amour et cela t’apportera la tranquillité d’esprit.

4/ Les femmes aiment de leurs maris ce que leurs maris aiment d’elles, à savoir les mots aimables, les bons regards, les vêtements propres et une odeur agréable. Par conséquent, reste toujours dans cet état.

5/ En effet, la maison est sous la souveraineté de la femme. Tant qu’elle y reste, elle sent qu’elle est assise sur son trône, et qu’elle est la chef de la maison. N’essaye pas de détruire ce royaume qui est le sien et n’essaye jamais de la détrôner, c’est comme si tu essayais de lui retirer sa souveraineté. Un roi montre davantage de colère contre celui qui essaie de le dépouiller de son autorité, même s’il déclare montrer autre chose.

6/ Une femme veut aimer son mari, mais en même temps, elle ne veut pas perdre sa famille. Donc, ne mets pas sa famille et toi-même à la même balance, car elle devrait alors faire un choix. Et même si elle te choisissait par rapport à sa famille, elle resterait dans l’anxiété, et cela pourrait se transformer en haine envers toi dans ta vie quotidienne.

7/ Certes, la femme a été créée à partir d’un côté courbe, ce qui est le secret de sa beauté, et le secret de l’attraction que tu ressens vers elle. Et cela n’est pas un défaut en elle, car « la beauté des sourcils est due à leur courbure ». Donc, si elle se trompe, ne lui fais pas de reproches sans faire preuve de douceur en essayant de la redresser; sinon tu risques tout bonnement de la briser, et sa cassure est son divorce. Dans le même temps, ne la laisse pas avec cette erreur, sinon sa courbure augmentera et elle deviendra arrogante de par son ego. Par la suite, elle ne s’adoucira plus jamais pour toi et elle ne t’ écoutera plus, alors reste entre les deux.

8/ Il est dans la nature des femmes d’être ingrates envers leurs maris et de refuser des faveurs. Si tu devais être gentil avec elle pendant toute sa vie, mais que tu la contrariais une fois, elle dirait : « Je n’ai jamais vu aucun bien de toi ». Cette attitude qu’elle a ne doit pas de te faire fuir ou se transformer en aversion à son égard. Si tu n’aimes pas cette caractéristique, tu seras heureux avec d’autres bonnes habitudes qu’elle possède, donc fais preuve d’équilibre.

9/ Certes, il y a des moments où une femme est physiquement faible et spirituellement fatiguée. C’est pourquoi Allah l’a soulagée de certaines de ses adorations obligatoires pendant cette période; Allâh l’a totalement excusée de prier, et lui a reporté les jours de jeûne vers une date ultérieure, jusqu’à ce qu’elle retrouve sa santé et redevienne normale dans son tempérament. Ainsi, au cours de ces jours, traite-la d’une manière divine. Tout comme Allâh l’a soulagée des tâches, tu dois également réduire tes exigences et tes consignes durant ces jours.

10/ Le dernier, mais non le moindre, sache qu’une femme est comme une captive avec toi. Par conséquent, sois clément avec elle.

 

Édit : Ces 10 conseils ont été publié sur le site de Sheykh al-Muhaddith Abdur Raheem al-Limbada, un savant du Hadith qui vit en Angleterre. Cependant, l’attribution de ces conseils à l’Imam Ahmad n’a pas été prouvée avec certitude. Certains l’attribuent aussi à Abd al-Lateef Muhammad al-Barigawi. Wa Allâhu a’alam.