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Quelle différence entre Hadith classique et Hadith Qudsi?

 

Ustadh Tabraze Azam

 

Hadith_Qudsi

 

 

Question :

Assalamualaikum,

Je n’ai jamais compris quelle est la nature du Hadith Qudsi, ni en quoi il est différent des hadiths « classiques ». En outre, les hadiths « classiques » sont des « traditions » et les narrations de ce que le Prophète (paix sur lui) a fait, a dit et de tout ce qu’il nous a enseigné. Quelle différence y a-t-il dans la manière dont le Prophète (paix soit sur lui) a reçu cette information d’Allah, entre la révélation Coranique et le Hadith Qudsi?

 

Réponse :

J’espère que vous êtes dans le meilleur état physique et spirituel, incha Allah.

Une Narration Sacrée (al-Hadith al-Qudsi) est une narration (hadith) qui, du point de vue de sa signification, vient d’Allah, l’Exalté, et qui dans la perspective de son libellé, vient du Messager de Dieu (qu’Allah le bénisse et de lui donne la paix). [Jurjani, al-Ta`rifat]

 

La différence entre les Narrations Classiques (Hadith) et les Narration Sacrées (al-Hadith al-Qudsi)

La Narration Sacrée (al-Hadith al-Qudsi) est attribuée à Allah, le Très-Haut, et reliée à Lui. Le Messager de Dieu (qu’Allah le bénisse et lui accorde la paix) recevait le sens d’Allah, par voie d’inspiration ou de rêve, et puis il (qu’Allah le bénisse et lui accorde la paix) en informait sa communauté avec ses propres mots.

C’est contraire aux autres narrations (hadith) que le Messager de Dieu (qu’Allah le bénisse et lui accorde la paix) n’attribuait pas à son Seigneur, ni ne reliait à Lui.

 

La différence entre la Narration Sacrée (al-Hadith al-Qudsi) et le Coran

Il y a beaucoup de différences entre le Coran et la Narration Sacrée (al-Hadith al-Qudsi). Parmi les plus notables d’entre elles figurent le fait que le Coran est miraculeux dans sa formulation et qu’il a été révélé par l’intermédiaire de l’ange Gabriel (Jibril). Une Narration Sacrée (al-Hadith al-Qudsi), ne possède pas ces caractéristiques.

 

Autres qualités uniques que seul le Coran possède :

[1] La transmission de masse (mutawatir) dans tous ses mots et toutes ses lettres;
[2] L’illicéité de toucher le Coran pour celui qui se trouve dans un état d’impureté rituelle mineure (et le réciter pour celui qui se trouve dans un état de grande impureté rituelle);
[3] L’exigence, et la spécification, de sa récitation dans la prière;
[4] Il est appelé le Coran;
[5] C’est un acte d’adoration que de réciter le Coran et on est récompensé pour chaque lettre;

Les mots et les significations du Coran, viennent d’Allah à travers la révélation manifeste; contrairement aux narrations (hadiths).

[`Ayni, `Umdat al-Qari Sharh Sahih al-Bukhari; Siraj al-Din, Sharh al-Mandhuma al-Bayquniyya; al-Sayyid Muhammad bin `Alawi, al-Manhal al-Latif fi Usul al-Hadith al-Sharif]

Voilà un aperçu de ce qui peut être dit à propos de la différence entre la Narration Sacrée (al-Hadith al-Qudsi) et le Coran.

Et Allâh est plus savant.

Wassalam,

Ustadh Tabraze Azam, vérifié & approuvé parSheykh  Faraz Rabbani

 

© Traduit avec l’autorisation de l’honorable sheykh Faraz Rabbani (qu’Allâh le récompense)

 

La preuve que le Coran est inimitable et vient d’Allâh

 

Sheykh Akram Abd al-Wahhab al-Mawsuli

 

 

Quran

 

 

Question :

Quelle est la preuve que le Coran est inimitable et vient d’Allâh? Comment en avoir la certitude?

 

Réponse :

Celui qui pose la question croit en l’inimitabilité du Coran, mais il ne comprend pas sur quoi cette croyance s’appuie [ses sources] et son état est l’état de la plupart des peuples arabes aujourd’hui qui n’ont pas enquêté sur les subtilités de son inimitabilité.

Néanmoins, je dis :

1) La perfection des conseils qu’il contient

Chaque Musulman croit que le Messager d’Allah, qu’Allah le bénisse et lui accorde la paix, était illettré et qu’il vivait parmi son peuple. Néanmoins, un livre est arrivé avec lui, phénoménal dans ses détails et dans ses enseignements, en matière de croyance, de société, d’éthique et [même] de droit des successions. Ces principes sont une guidée pour [créer] une civilisation remarquable. Le Prophète (paix et bénédictions sur lui) nous a informés que ce livre vient d’Allah, nous savons donc avec la plus grande certitude que c’est le livre d’Allah, Exalté soit-Il.

2) L’inimitabilité linguistique du Coran

Le Prophète, sur lui la bénédiction et la paix, a vécu dans une communauté [qui parlait] avec la capacité rhétorique la plus grande et avec une éloquence remarquable. Ils ont été mis au défi de venir avec quelque chose qui ressemble au Coran et ils ne pouvaient pas. Ils ont ensuite été mis au défi de venir avec seulement dix versets comme ceux du Coran et ils se sont révélés incapables de le faire. Par la suite, ils ont été mis au défi de venir avec juste un verset mais ils n’en ont pas été capables. Si ces personnes à l’apogée de la capacité rhétorique, de l’éloquence, et des compétences littéraires ont prouvés leur incapacité alors ceux après eux étaient encore bien plus incapables et ceci est suffisant (comme preuve) pour la création.

3) informer sur les sujets de l’invisible

Le Coran a informé le Prophète, sur lui la bénédiction et la paix, de sujets concernant l’invisible et concernant des points subtils de questions qui n’avaient jamais été contenues dans un livre auparavant. Le Prophète [qu’Allah le bénisse et lui accorde la paix] ne pouvait pas lire ou écrire, ce qui est une preuve intellectuelle que ce qui dans est le livre d’Allah –Exalté- est Son œuvre.

4) Ses conseils en matière de science

Dans ce merveilleux livre on trouve des points de science qui ont été utilisés par les Musulmans sur une période d’un quart de millénaire jusqu’à ce qu’ils atteignent un pic civilisationnel qui n’a jamais été atteint par les Arabes avant eux, et ils excellaient formidablement dans les connaissances scientifiques et dans les autres sciences. Tout cela indique que ce formidable livre est le livre d’Allah dans sa magnificence et son inimitabilité.


Sheykh Akram Abd al-Wahhab al-Mawsuli

Directeur, Dar an-Nur pour les études de Shari’a

 

Notes :

Sheykh Akram Abd al-Wahhab al-Mawsuli est l’un des plus grands savants de notre temps. Il était à la tête du Conseil de savants de Mossoul, et a enseigné et écrit dans les sciences majeures de l’Islam, fiqh, ‘aqida, tafsir, les sciences du langage, la logique, le hadith, la sira, le tasawwuf, et bien plus encore. Il est l’auteur d’un poème de 1100 lignes à propos de ses professeurs et de certaines de ses nombreuses chaînes de transmission dans les sciences islamiques, et il a écrit un commentaire en 15 volumes sur ce poème. Ce commentaire contient d’inestimables biographies des Ulémas de Mossoul, en Irak et ailleurs. Il est le directeur de l’Institut an-Nur pour les études Islamiques, et un docteur en Tafsir. Il réside et enseigne actuellement à Amman (Jordanie).

Soyons comme l’Abeille

Quelques-unes des sagesses que l’on peut retirer de la vie des abeilles et de la Sourate An-Nahl

 

Soyons comme l'Abeille (Sourate An-Nahl)

 

Nous avons été envoyés sur terre pour chercher le plaisir d’Allâh et non pour chercher notre plaisir. En cherchant notre plaisir, on court après la mauvaise chose. On se plaint de ne pas avoir ceci ou de ne pas pouvoir profiter de tel plaisir, ou de ne pas se sentir satisfait. A cause de cela, on ne se sent pas bien. Mais nous n’avons pas été envoyés ici pour nous sentir bien. Nous avons été envoyés ici pour satisfaire Allâh. Ensuite, Allâh nous rendra satisfait pour toujours, donc ne courrons pas après notre plaisir, mais après celui d’Allâh ta’ala. Nous sommes comme les abeilles à qui Allâh à ordonné « mangez de toute espèce de fruits (parmi ceux qui sont licites et bons), et suivez les sentiers de votre Seigneur (par le biais de Son Messager – ﷺ) ».

Nous aussi, une fois sortis de la ruche (c-a-d une fois créés) puis envoyés sur terre, nous devons nous méfier des fleurs qui peuvent nous distraire ou nous détourner des sentiers de notre Seigneur (l’argent, les voitures, la beauté, les belles maisons, la carrières, la notoriété, etc.) et dont certaines peuvent même être illicites (empoisonnées). L’abeille, prend uniquement ce dont elle a besoin, elle trie, elle collecte le nectar, elle ne cherche pas frénétiquement à butiner toutes les fleurs disponibles, elle prend juste ce dont elle à besoin dans cette dounya (ce monde) et non ce qui pourrait lui nuire où la tuer. Elle agit avec intelligence et discernement, selon ce qu’Allâh lui a ordonné.

Le nectar est quelque chose de délicieux, l’essence (suc) des fleurs. Le nectar que nous devons collecter ici-bas, c’est le nectar des bonnes et pieuses actions, le nectar de la Sunnah, le nectar de ce qui satisfait Allâh, quelque soit la situation, l’endroit, où le moment (en train de conduire, d’étudier, de manger, de boire, dans les relations avec sa famille, son travail, etc…). Nous devons toujours faire ce trie et toujours chercher ce précieux nectar.

Si les abeilles sont citées par Allâh dans le Qour’an, ce n’est pas pour rien. L’abeille est un exemple que le Musulman se doit de comprendre et de copier inshaa Allâh.

1/ Donner la priorité à autrui :

L’abeille ne prend pas le nectar pour elle toute seule, mais elle le rapporte à la ruche et le partage avec les autres. De même, nous devons montrer de la compassion envers la création, partager ce que nous avons avec les autres, partager notre richesse avec les autres, partager nos connaissances avec les autres, notre sagesse, etc. Il y a là une leçon à retenir.

2/ Travailler ensemble pour une cause commune :

Les abeilles travaillent ensemble pour la même raison, c’est ce que nous devons faire également, la cause étant la Satisfaction d’Allâh. Nous devons travailler ensemble pour la Religion, ne pas rentrer en compétition les uns contre les autres, comme les abeilles qui travaillent ensemble dans le but commun de créer du miel et quand ce miel est créé, il bénéficie à l’Humanité. De même, lorsque nous sommes dans les Mosquées, les Madrassas, travaillons ensemble, les étudiants doivent apprendre, les professeurs doivent enseigner, les étudiants doivent mettre en pratique ce qu’ils apprennent, les professeurs doivent les entraîner, il faut purifier son cœur avec un sheykh de Tazkiya (purification – Tasawwuf) qui vous montrera comment se purifier et comment mettre vos connaissances en pratique, de manière à préparer ce miel qui bénéficiera à l’Humanité, par votre sagesse, votre science, votre da’awa, afin que votre famille, vos parents vos frères et sœurs, puissent en bénéficier, car la Guidée d’Allâh est comme le miel et elle possède une guérison en elle. Le miel possède une guérison pour le physique, tandis que le miel que vous accumulez possède une guérison pour les maladies spirituelles et sociales.

3/ Être multitâches :

Les abeilles sont capables d’accomplir plusieurs tâches, mais elles restent concentrées sur une seule à la fois (ménage, construction, récolte, ventilation, etc. ). Par contre, si on a besoin d’elles sur une tâche précise, à un moment donné, elles en sont capables. « Ne cuisinez pas durant le moment ou il faut étudier et n’étudiez pas durant le moment ou il faut cuisiner ». Chaque chose en son temps.

4/ Tirer avantage de la lumière du Soleil :

Les abeilles ne sortent que quand il fait jour. La lumière du jour représente la vie, tandis que l’obscurité représente la mort. Une personne n’est capable d’accomplir les bonnes actions que pendant qu’elle est en vie. Il est donc important de comprendre que c’est maintenant le moment d’accomplir les bonnes actions parce qu’après, il sera trop tard.

5/ Tirer avantage de la bonne saison :

Les abeilles mangent durant l’hiver, elles restent dans la ruche, serrées les unes aux autres pour maintenir la chaleur, tandis qu’elles travaillent durant l’été. De même, lorsque vous êtes jeunes, en bonne santé, que vous avez du temps libre, profitez-en, tirez-en avantage (apprentissage, bonnes actions, veillées nocturnes, etc.) de manière à ce que vous puissiez bénéficier de votre travail durant vos vieux jours et après votre mort. Dans un Hadith authentique rapporté par l’Imam Al-Hakim (RA), le Prophète Muhammad ﷺ a dit : « Tire avantage de cinq choses avant cinq autres : ta vie avant ta mort, ta santé avant ta maladie, ton temps libre avant ton activité, ta jeunesse avant ta vieillesse, ta richesse avant ta pauvreté. »

6/ Se sacrifier :

S’il y a un danger, l’abeille se sacrifiera, quitte à perdre sa vie, pour protéger les autres abeilles et la ruche. De même, nous devons nous sacrifier, pour faire la da’awa, parfois il faut quitter sa famille, sacrifier de son temps, de son argent, etc. pour la recherche de l’Agrément d’Allâh et pour le bénéfice de l’Humanité.

7/ Partager :

Les abeilles partagent le Rizq (la subsistance : le nectar) avec les autres. Toute la communauté travaille ensemble et tout le monde partage les bénéfices.

8/ Accroître les connaissances :

Les abeilles possèdent une manière spéciale de communiquer (une sorte de danse) par laquelle elles indiquent aux autres l’endroit ou se situent les bonnes fleurs à butiner ainsi que la distance à parcourir pour les atteindre. Et les autres s’y rendent ensuite. De la même manière, nous devons indiquer au reste de l’Humanité ou se situe le bien, par générosité et dans la recherche de l’Agrément d’Allâh.

9/ Des rappels cohérents :

Une fois le nectar collecté sur une fleur, l’abeille laisse un signal aux autres pour qu’elles ne perdent pas de temps à butiner celle-ci. Également, on pourra retenir qu’elle prend se dont elle a besoin et qu’elle ne détruit pas la fleur. De notre côté, nous devons apprendre la Science et la présenter ensuite aux autres d’une manière simple et compréhensive afin qu’ils puissent la comprendre et la pratiquer.

Voilà inshaa Allâh ce qui nous apportera la Satisfaction et la Proximité d’Allâh ta’ala.

Inspiré d’un Dars de Mawlana Ahmad Dabbagh – hafidhuLlâh –

Des œuvres du cœur lors de la lecture du Qour’an

Par Sheykh Khurram Murad [1]

 

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Laissez votre cœur devenir vivant et laissez le répondre à tout ce qui est dit dans le Qour’an.

Faîtes en sorte que tout ce que vous lisez dans le Qour’an engendre une réaction dans votre cœur, et qu’il insuffle une nouvelle vie en lui (dans le cœur). Faîtes en sorte que votre cœur passe par différentes étapes correspondantes, telles que l’adoration et la louange, la révérence et la gratitude, l’émerveillement et l’admiration, l’amour et l’aspiration, la confiance et la patience, l’espoir et la peur, la joie et le chagrin, la réflexion et le recueillement, la remise confiante en Allâh (at-Tawakkul) et l’obéissance. A moins que vous ne vouliez tirer de la lecture du Qur’an que le mouvement de vos lèvres.

Par exemple :

– Lorsque vous entendez le nom de Dieu et Ses attributs, votre cœur doit être rempli d’admiration, de gratitude, d’amour et d’autres sentiments de circonstance.

– Quand vous lisez l’histoire des messagers de Dieu (que la paix soient sur eux), votre cœur doit avoir envie de les suivre et doit avoir une aversion envers ceux qui s’opposaient à eux. -Quand vous lisez des passages concernant le Jour du Jugement, votre cœur devrait aspirer au Paradis et devrait trembler de crainte à la seule pensée d’être jeté dans le feu de l’enfer, ne serait-ce que pour un moment.

– Quand vous lisez l’histoire des personnes et des nations désobéissantes, qui se sont égarées et qui ont mérité en retour une punition de la part de Dieu; vous devriez détester profondément de devenir comme eux.

– Quand vous lisez des passages à propos des vertueux que Dieu aime et récompense, vous devriez avoir l’envie de leur ressembler.

– Quand vous lisez les promesses de pardon et de miséricorde, d’abondance et d’honneur en ce monde, de Sa Satisfaction et de proximité avec Lui (Allâh) dans l’au-delà, laissez votre cœur se remplir du désir d’œuvrer en vue de mériter cela.

– Quand vous lisez des passages qui parlent de ceux qui sont indifférents au Qour’an, qui s’en détournent, qui ne l’acceptent pas, qui ne vivent pas en fonction de lui, vous devrez craindre d’être l’un d’eux et vous devez être déterminé à ne pas en faire partie.

– Et quand vous entendez les passages qui vous ordonnent de vous acquitter de vos devoirs vis-à-vis de Lui et (qui vous ordonnent) de lutter dans Sa Voie, vous devriez renouveler votre détermination à exécuter cela et à Lui offrir tout que vous pouvez.

Parfois, ces états d’âme se développeront spontanément, quand un mot ou un verset particulier éveillera en vous une étincelle nouvelle. Parfois, vous devrez volontairement déployer des efforts et faire preuve de détermination pour les déclencher. Si vous ne trouvez pas spontanément une réponse appropriée, faîtes une pause et répétez ce que vous avez lu jusqu’à ce que vous les trouviez. Vous pouvez trouver un désir intérieur qui vous pousse à répéter un verset particulier de nombreuses fois parce-que votre cœur le réclame, mais si vous devez le répéter volontairement, faîtes une pause et réfléchissez, vous en trouverez ainsi votre cœur vivifié.

Ainsi, il est important d’atteindre cette qualité que le Prophète (salallahou ‘alayhi wassaalaam) énonça lorsqu’il dit : « Lisez le Qour’an tant que vos cœurs sont en harmonie avec lui; lorsque ce n’est plus le cas, levez-vous et cessez la lecture. » [2]

Notes :

[1] Traduit d’un passage du 3ème chapitre de l’ouvrage « Way to the Qour’an » de Sheykh Khurram Murad (Disponible sur Qibla.com, anciennement Sunnipath).

[2] Hadith rapporté par Al-Bukharî et Muslim

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Les applications de Coran sur iPhone : Puis-je toucher mon iPhone sans Ablutions?

Par le Mufti Muhammad ibn Adam al-Kawthari

 

iphone-coran

 

 

 

Question :

J’ai récemment téléchargé une application de Coran sur mon iPhone, dans laquelle il y a la totalité du Coran, à la fois en format audio et en numérique. J’ai deux questions : Premièrement, ai-je besoin d’avoir la petite ablution (Wudhu ou wudu) pour toucher mon iPhone, ou bien le Wudu n’est-il requis que lorsque l’application est ouverte? En second lieu, suis-je autorisé à prendre avec moi le téléphone lorsque je me rends aux toilettes, étant donné que la totalité du Coran y est stockée dans sa mémoire sous forme numérique?


Réponse :

Au nom d’Allâh, le Tout Miséricordieux, le Très Miséricordieux,

1) La position tenue par les quatre écoles Sunnites de Loi Islamique, est qu’il est illicite (haram) de toucher n’importe quelle partie d’une copie textuelle du Coran (Mushaf) sans être en état de pureté rituelle mineure (wudu), de manière à honorer le livre d’Allâh. La majorité des Imams (spécialistes) de l’Exégèse Coranique (mufassirun) déclarent que les versets : « Ce Livre est bien un noble Coran (une noble Lecture) conservé sur un Ouvrage [original] dissimulé ; seuls ceux qui se sont purifiés peuvent le toucher. Il est une révélation du Seigneur des mondes. » [2] renvoient également au fait de toucher physiquement le Coran. En outre, l’Imam Malik rapporte dans sa Muwatta que le Messager d’Allâh ﷺ a écrit une lettre à Amr Ibn Hazm, dans laquelle il a dit, « Personne ne doit toucher le Coran, sauf celui qui est en état de pureté. » [3]

En dehors du Mushaf, si un verset complet du Coran est écrit ou inscrit sur autre chose, par exemple un mur, un morceau de papier, d’ardoise ou une pièce [et, par extension, si le Coran est conservé électroniquement dans un format numérique sur un iPhone, un PC ou un autre appareil, à partir du moment où il ne peut être classé comme Mushaf], les juristes Hanafites traditionnels  (fuqaha) ont émis deux avis concernant son jugement :

Certains juristes sont d’avis qu’en plus du Mushaf lui-même, il n’est pas non plus permis de toucher un élément sur lequel un verset complet du Coran est inscrit. Il est dit dans Maraqi al-Falah :

« Également, le Wudu est obligatoire pour toucher un Mushaf, et même [pour toucher] un verset inscrit sur une pièce ou un mur, compte tenu de la déclaration d’Allâh le Très-Haut, « seuls ceux qui se sont purifiés peuvent le toucher » ou bien encore [pour toucher] la partie inscrite ou l’espace blanc [sans texte]. Certains de nos savants [Hanafi], ont toutefois déclaré que ce qui est détestable au point d’entrainer l’interdiction, est le fait qu’une personne rituellement impure, touche la zone même où le texte est écrit, et non pas l’espace vide [blanc], car dans ce dernier cas, la personne ne touche pas à proprement parler le Coran. La position correcte est que le fait de toucher l’espace blanc est semblable à toucher le texte lui-même [les deux ne sont pas autorisés]. » [4]

Reconnaissant que certains juristes Hanafites limitent l’interdiction de toucher à la zone même où le texte Coranique est inscrit, l’Imam Shurunbulali dans le passage ci-dessus explique que la position correcte est que si un verset est écrit sur autre chose que le Mushaf, sur une ardoise par exemple, alors non seulement il est interdit de toucher cette partie de l’ardoise où est inscrit le verset, mais également l’ardoise elle-même. Sur cette base, si l’application de Coran est activée et que les versets apparaissent sur l’écran d’un iPhone, d’un PC ou d’autres appareils électroniques, il n’est pas permis de toucher l’appareil sans avoir le Wudu.

Le deuxième avis au sein de l’école Hanafite, est que si les versets du Coran sont inscrits sur autre chose qu’un Mushaf, il est alors uniquement interdit de toucher cette partie de l’élément où les vers sont inscrits et non l’élément entier. L’Imam Ibn Abidin, citant Halabi et Al-Bahr al-Ra’iq, déclare :

« … Il n’est pas illégal [de toucher] autre [support] qu’un Mushaf, sauf la zone où les versets sont inscrits. » [5]

On peut rejoindre la position choisie par les imams Ibn Abidin, Ibn Nujaym et d’autres, en raison de la nécessité et de l’utilisation répandue du Coran sous forme numérique. Il est toutefois préférable  et plus proche de la bienséance lorsque cela est possible de prendre des précautions et de se conformer à la première position. Sur cette base, une fois que les versets du Coran apparaissent sur l’écran, il n’est alors pas permis de toucher la zone où le texte apparaît sans avoir le Wudu. Toucher d’autres parties de l’iPhone ou l’appareil en lui-même sera cependant autorisé.

Notez que si l’application de Coran n’est pas activée et que donc les versets n’apparaissent pas sur l’écran, alors il est tout à fait permis de toucher l’appareil et son écran sans Wudu.

2) En ce qui concerne le fait de se rendre aux toilettes avec son téléphone contenant des versets Coraniques, des Hadiths, des invocations Prophétiques, etc. stockés dans sa mémoire, si l’application n’est pas en fonction et que le texte n’est pas visible à l’écran, cela est permis. Toutefois, se rendre aux toilettes avec son téléphone alors que le texte est visible sur l’écran est très irrespectueux et blâmable. Il est dit dans Al-Fatawa al-Hindiyya :

« Il est détestable [au point d’entrainer l’interdiction] d’entrer aux toilettes avec une bague sur laquelle est inscrit le nom d’Allâh le Très-Haut ou une partie du Coran. » [6]

Et Allâh est Plus Savant.

Muhammad ibn Adam al-Kawthari

Darul Iftaa, Leicester, UK

Notes :

[1] La biographie du Mufti Muhammad ibn Adam al-Kawthari est disponible ici

[2] Coran : 56/77-80

[3] Al-Muwatta n° 534

[4] Voir : Maraqi al-Falah avec le commentaire de Tahtawi page 82

[5] Voir : Radd al-Muhtar ala ‘l-Durr al-Mukhtar 1/173

[6] Al-Fatawa al-Hindiyya 1 / 50

Qui suit la Sunnah ?

Par le Darul Ouloum AbouBakar

 

 

Hanafi

 

 

Question :

Certains Salafis disent : « le Messager d’Allâh (salallahou ‘alayi wassalaam) a-t-il dit qu’il faille suivre Abou Hanifa (RA)? Alors, pourquoi est-ce que vous (les Hanafis), le suivez-vous? » Quelle réponse donner à ces personnes?

Réponse :

Il y a plusieurs réponses à ces piètres et puériles revendications.

1) En effet, le Prophète d’Allâh n’a pas dit « suivez Abou Hanifa », mais de la même manière il n’a jamais dit « suivez les Imam Boukhari, Mouslim, Abou Dawoud ou Ibnou Taymiyya », etc. Pourtant, les gens qui font ces revendications suivent tous ces Imams et plus encore. En fait, nous suivons un seul Imam, alors qu’ils en suivent plusieurs [1]. Ainsi, cela montre que leurs revendications sont fondées sur des préférences personnelles (nafasani). S’ils disent qu’ils ne suivent pas ces Imams, alors nous aimerions savoir pourquoi ils acceptent sans preuves les déclarations que font ces Imams concernant la validité et l’authenticité des Hadiths.

A titre d’exemple, lorsque l’Imam Boukhari écrit dans son livre que Rassoul Allâh levait les mains au moment du takbir après l’inclinaison (ruku’), ils l’ont tous accepté. Cette acceptation signifie qu’ils suivent l’Imam Boukhari dans l’établissement d’une Sunnah. Donc, si nous suivons l’Imam Abou Hanifa quand il dit que Rassoul Allâh ne levait pas les mains dans le takbir après le ruku’, quel péché commettons-nous? Si le Prophète n’a jamais dit : « Suivez Abou Hanifa » il n’a jamais dit non plus « Suivez Boukhari ». Si vous pouvez suivre Boukhari, pourquoi ne pouvons-nous suivre Abou Hanifa ou Ash-Shafé’i? S’ils font valoir que Abou Hanifa n’avait aucune preuve (ndt : arguments), nous pouvons fournir de quoi les laisser pantois. S’ils veulent avoir connaissance des « preuves », ils doivent se rapprocher des Oulémas Hanafis.

2) Tous les grands Imams ont extrait la Sunnah à partir de la Vie de Rassoul Allâh et de ses Sahaba. Ils ont pratiqué cette Sunnah et l’ont transmise aux gens. C’est également ce qu’ont fait les Sahaba, ainsi que les Imams qui leur ont succédé. Par conséquent, si l’on suit les Imams, on se conforme à la Sunnah que ces Imams ont dérivé des Hadith. C’est ce qui s’est produit pendant des siècles et c’est à cent pour cent correct.

3) Comment connaîtrons-nous la Sunnah? Nous n’avons jamais vu le Messager d’Allâh pratiquer l’une ou l’autre de ces Sunnah. Nous sommes obligés de compter sur les gens qui ont mentionnés et enseignés cette Sunnah d’une génération à l’autre.

Tout homme a un Maître (Ustaad) qu’il suit. C’est ce qu’il doit faire s’il veut apprendre sa Religion (Deen). Il n’existe aucun autre moyen pour que les gens apprennent leur Deen si ce n’est par le suivi d’un ‘Alim ou d’un Sheykh. Le Qour’an dit : « Suivez la personne qui s’est tournée vers moi. » (Sourate Luqman) « Demandez aux gens du savoir si vous ne savez pas. » (Sourate Ambiyaa) « Ô croyants! Obéissez à Allâh, obéissez à Son Messager, et obéissez à ceux en charge de vos affaires (Les Oulémas) ». Ces versets prouvent qu’il est autorisé, ou en définitive qu’il nous est ordonné de suivre un Imam, un ‘Alim, un Sheykh, etc.

4) Ces gens revendiquent haut et fort suivre la Sunnah du Messager d’Allâh, mais quand nous disons que l’Imam Abou Hanifa ou l’Imam Shafé’i suivent la Sunnah, ils rejettent cela ! Ils veulent nous faire croire qu’ils sont les seuls à suivre la Sunnah, mais ils rejettent la notion selon laquelle l’Imam Abou Hanifa ou l’Imam Malik, etc., suivent également la Sunnah. Cela est irrationnel et c’est un signe d’obstination. Sont-ils les seuls dans le monde à suivre la vraie Sunnah de notre cher Nabi? Ils ne sont aucunement comparables à ces grands Imams, mais ils ont pourtant l’audace de prétendre que leur « Sunnah » est l’unique Sunnah et que les grands Imams ne suivent pas la Sunnah! Ça sent la fierté et l’arrogance.

Qu’Allâh nous préserve d’une telle ignorance à la frontière de l’incrédulité.

 

© Traduit avec l’autorisation du Darul-Ouloum Aboubakar, Malabar, Port Elizabeth, Afrique du Sud

 

 

Notes du traducteur :
[1] : Lorsque l’on suit l’école d’un des quatre grands Imams (Abou Hanifa, Malik ibn Anas, Ash-Shafé’i, Ahmad ibn Hanbal), on suit non seulement la méthodologie qu’ils ont mis au point pour déduire des avis religieux à partir des preuves textuelles, mais on suit également leurs précieux ijtihads, ainsi que l’ijtihad des milliers de savants de l’école qui ont ensuite étudiés, renforcés ou réfuter les avis du madhaab. Ces gens qui suivent leurs passions, piochant ou bon leur semble, alors qu’ils n’ont même pas reçu pour la plupart d’entre eux les bases d’un enseignement Islamique, s’imaginent qu’il suffit de prendre un hadith authentique (Sahih) pour s’en faire une pratique fiable, sans même prendre en compte d’autres Hadith qui, tout aussi authentiques peuvent parfois entrer en contradiction et dans certains cas prévaloir. Ils ne regardent pas non plus la critique ou l’analyse que d’autre savants ont pu faire de ces textes, concernant leur authenticité, leur spécificité, leur contexte, etc.

Suivre une école ou suivre le Qour’an?

Par Mawlana Yusuf Laher

 Madhaab

 

Question :

Nous sommes Musulmans … et pas Hanafites, Malikites, Hanbalites, ou Shafé’ites. Vivons plutôt selon le Qour’an.

 

Réponse :

Insinuez-vous qu’un Hanafi ou un Shafi’i n’est pas un musulman ? Il n’y a rien de plus faux.

Beaucoup d’entre nous sommes des Musulmans Hanafites, des Musulmans Shafi’ites, etc. Nous suivons l’un de ces grands Imams, eux qui ont compris le Qour’an et la Sounna, et ont élaboré les lois de l’Islam pour les profanes comme nous. Suivre l’un d’entre eux, C’EST suivre le Qour’an et la Sounna.

À partir de quoi ont-ils tiré les lois qu’ils ont formulées ? C’est une grande preuve d’ignorance de croire qu’en suivant l’un des Imams en question, on ne suit pas le Qour’an et la Sounna. En vérité, c’est en ne suivant pas l’un de ces illustres Imams qu’on prend le risque indéniable de complètement s’égarer.

L’expérience a prouvé que ceux qui ne suivent pas l’un de ces grands Imams deviennent désorientés et sont induits en erreur. En vivant selon leurs enseignements, nous vivons selon le Qour’an.

Puisse Allâh Ta’ala nous guider vers Sa Satisfaction. Amin.

Réponse préparée par Mawlana Yusuf Laher, relue et vérifiée par le Mufti Siraj Desai.

 

 

© Traduit avec l’autorisation du Darul-Ouloum Aboubakar, Malabar, Port Elizabeth, Afrique du Sud

L’interprétation du Wajh [Face] d’Allâh


Selon quatre Tafsirs qui font autorité [1]

 

[ Ibnou Kathir, Ibn ‘Abbâs, At-Tabari, Al-Qurtubi ]

 

 

AllahTafsir

 

 

Nous avons ici choisi de traduire le mot arabe « Wajh » par « Face » car c’est la traduction  en langue française qui corresponde le mieux. En effet, dans le dictionnaire, parmi les définitions du mot Face on peut trouver celle-ci : « Face : Littér. [Le compl. du nom désigne une divinité ou une entité abstr.] Présence spirituelle. Devant la Face du Seigneur » (Devant ne désignant pas ici une direction, mais la responsabilité de la personne face au Jugement de son Seigneur) ainsi que celle-ci : « Terme de l’Écriture. La face de Dieu, la présence intellectuelle ou morale de la divinité » (Littré).

La traduction par le mot « Face » est sans nul doute préférable à celle par le mot « visage » qui est parfois malheureusement employée dans certaines traductions alors que ce terme renvoie clairement à une composante corporelle, ce qui pourrait de ce fait induire le lecteur en erreur et le faire glisser insidieusement vers l’anthropomorphisme. Cependant aucune traduction ne peut réellement exprimer la réelle signification du mot « Wajh », car de toute manière seul Allâh Ta’ala connait ce à quoi il renvoie vraiment.Afin de dissiper le doute, l’idéal reste encore de comprendre le sens visé par ces Versets qui incluent le terme « Wajh ». C’est la raison pour laquelle nous avons décidé de vous faire profiter de l’analyse de ces Versets par quatre éminents spécialistes commentateurs du Qour’an (Exégètes). En examinant leurs commentaires, on pourra constater que ces derniers ont systématiquement exclus le sens littéral (celui adopté par les salafis), car cela mènerait de toute évidence à une compréhension anthropomorphique en attribuant à Allâh une partie corporelle (qu’Allâh nous préserve d’une telle croyance).

 

Premier verset : « Nous vous nourrissons uniquement pour la Face d’Allâh, sans attendre de vous ni récompense ni remerciement. » [2]

 

Tafsir d’Ibn Kathir :

« Nous vous nourrissons uniquement pour la Face d’Allâh » signifie chercher la récompense d’Allâh et Sa satisfaction.

Tafsir d’Ibn ‘Abbâs :

C’est intérieurement, parce qu’ils n’ont pas prononcé cela ouvertement, mais Allâh nous a informé sur l’authenticité de leur cœur : « Nous vous nourrissons uniquement pour la Face d’Allâh », nous vous nourrissons uniquement pour récompense et la bienfaisance d’Allâh. « sans attendre de vous ni récompense » avec laquelle nous payer en retour « ni remerciement », ni de reconnaissance de votre part.

Tafsir d’at-Tabari :

Chercher l’agrément d’Allâh, et Sa proximité.

Tafsir Al-Qurtubi :

S’éloigner du châtiment d’Allâh, et désirer Sa récompense.

 

Deuxième verset : « Tout doit périr, sauf Sa Face. » [3]

 

Tafsir d’Ibn Kathir :

Et Sa Parole « Tout doit périr, sauf Sa Face » montre qu’Il est l’Éternel, sans fin, sans commencement et qui existe par Lui-même, qui ne meurt pas, tandis que toute la création périra. Comme Il a dit : « Tout sur cette terre périra, seule perdurera la Face de ton Seigneur, pleine de Majesté et de Gloire » et « Face » désigne l’Être (d’Allâh).

Tafsir d’Ibn ‘Abbâs :

Toutes les œuvres qui ne sont pas destinées à la Face d’Allâh (périront), ne seront pas acceptées « sauf Sa Face », sauf celle qui est destinée à Sa Face, il est dit aussi que cela signifie : toute face change exceptée celle d’Allâh et chaque royaume disparaîtra, sauf le Sien. « C’est à Lui qu’appartient le Pouvoir suprème », le jugement entre les personnes, « et C’est à Lui que vous ferez retour » après la mort, et il rétribue chacun selon ses œuvres.

Tafsir d’at-Tabari :

Et il y a eu désaccord sur le sens de « sauf Sa Face ». Certains ont dit que cela signifie que tout périra sauf Allâh, tandis que d’autres ont dit que cela signifie que tout périra, sauf les actes que l’on fait en cherchant Sa satisfaction.

Tafsir d’Al-Qurtubi :

Mujahid a dit que cela signifie que tout périra à part Allâh.

Al-Sadiq (Imam Ja’far) dit que cela signifie tout, excepté Sa religion.

Abu Al-‘Aliyah et Sufyan (At-Thawri) ont dit que cela signifie que tout périra, sauf les actes qui sont faits dans sa quête, à savoir en recherchant Sa proximité.

Muhammad bin Yahyā a rapporté qu’At-Thawri a déclaré : « J’ai demandé à Abā ‘Ubaydah concernant Sa Parole « tout doit périr, sauf Sa Face » et il répondit : « sauf Sa Gloire ».

 

Troisième verset : « Tout sur cette terre périra, seule perdurera la Face de ton Seigneur, pleine de Majesté et de Gloire » [4]

 

Tafsir d’Ibn Kathir :

Allâh affirme que tous les habitants de la terre périront et mourront. Les habitants des cieux mourront, à l’exception de quiconque Allâh décide. Seule la Face honorable d’Allâh restera, parce que notre Seigneur, l’Exalté, le Digne d’adoration, est le Vivant qui ne meurt jamais. Qatadah a dit : « D’abord, Allah à informé de ce qu’Il a créé et puis Il a dit que tout cela périra ».

« Et la Face de votre Seigneur restera à jamais ». Ce verset est similaire à la Parole d’Allâh, « Tout périra, sauf Sa Face ». Dans ce verset, Allâh décrit Sa Noble Face comme étant Dhul-Jalal wal-Ikram, indiquant qu’Il est Digne d’être vénéré, et donc, jamais défié, et obéit, et, par conséquent, jamais désobéi.

Tafsir d’Ibn ‘Abbâs :

« Seule perdurera la Face de ton Seigneur » qui ne meurt pas, et il est dit aussi que cela signifie:  les œuvres vertueuses qui sont destinée à la Face d’Allâh ne périront pas « pleine de Majesté » qui possède la force et la souveraineté « et de Gloire » et qui possède également le pardon et la bienfaisance.

Tafsir d’at-Tabari :

Allâh Ta’ala a dit : Tout ce qui est sur terre périra, djinns ou hommes et seule subsistera la Face de ton Seigneur, pleine de Majesté et de Gloire, Ô Mouhammad. Pleine de Majesté et de Gloire est un qualificatif de la Face. Il est également rapporté qu’il s’agit d’un qualificatif du Seigneur et de Son Attribut.

Tafsir d’Al-Qurtubi :

Cela signifie que ce qui restera, c’est Allâh, la « Face » étant une expression utilisée pour désigner Sa présence et Son Être . C’est l’explication privilégiée par les experts parmi nos savants: Ibn Fawrak, Abu Al-Ma’ali et autres.

Ibn ‘Abbas a dit : « La « Face » est une expression utilisée pour désigner Allâh Lui-même, comme Il l’a dit : « seule perdurera la Face de ton Seigneur, pleine de Majesté et de Gloire » ».

Abu Al-Ma’ali a déclaré : « Quant à Sa « Face », ce que cela signifie selon l’écrasante majorité de nos Imams, est la Présence de (Allâh) l’Ordonnateur, le Très-Haut ».

Wa Allâhou a’lam.

 

Notes du traducteur :

[1] Tafsir est le terme arabe pour désigner une Exégèse

[2] Qour’an S76 V9

[3] Qour’an S28 V88

[4] Qour’an S55 V27