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Quelle est l’importance de l’attirance physique dans le mariage

 

Ustadha Raidah Shah Idil

 

 

Attirance

 

 

 

Question :

J’ai reçu une proposition de mariage récemment. SubhanAllah il est l’homme que je cherchais en termes de qualités. Cependant, en ce qui concerne son apparence, je me questionne grandement. Je me suis toujours dit que la couleur n’a pas d’importance, mais je préfère la peau légèrement bronzée tandis que lui a un teint foncé.

Pouvez-vous s’il vous plaît me dire à quel point l’apparence ou l’attirance physique sont importantes dans l’Islam? Que faire si j’accepte sa proposition et que les gens me critiquent, comment devrais-je répondre? Est-il sage de l’accepter pour l’amour d’Allâh, même si je ne suis pas attirée par sa couleur?


Réponse :

Assalamualaykum wa rahmatullahi wa barakatuh,

Je prie pour que cette réponse vous trouve en bonne santé physique et spirituelle. Jazakillah khayr, chère sœur de soulever cette question très importante.

L’attirance physique

L’attirance physique a son importance dans le choix d’un partenaire de mariage, mais ce n’est pas la qualité la plus importante.

En tant que jeune maman, je peux témoigner de l’importance d’avoir un mari possédant un bon caractère. Lorsque vous avez un nouveau-né qui hurle et qui vous réveille au milieu de la nuit, un mari à la peau claire ne vous aidera pas s’il manque de considération. D’un autre côté, un mari ayant la peau sombre et un bon caractère saura sacrifier son sommeil et vous aider à prendre soin de votre bébé.

Qu’en est-il de celui qui possède les deux? Un mari avec la peau claire et bon caractère? Ce serait agréable pour vous et les gens négatifs autour de vous. Cependant, nous vivons actuellement dans la dunya et il n’y a pas de perfection dans ce bas monde.

« […] Mais il se peut que vous ayez de l’aversion pour une chose qui constitue pourtant un bien pour vous , et il se peut que vous chérissiez une autre, alors qu’elle constitue un mal pour vous. Allâh le sait , mais vous, vous ne le savez pas.» [1]

Lorsque nous sommes trop attachés à certaines idées (par exemple, vouloir épouser quelqu’un possédant seulement les qualités x ou y), si Allâh veut pour nous le bien, Il nous testera par cela jusqu’à ce que nous laissions tomber ce concept et que nous revenions à Lui. Allâh est plus savant que nous, et il est de notre devoir d’avoir confiance en Sa sagesse.

Le mariage pour l’amour d’Allâh

Il est sage de se marier pour l’amour d’Allâh, mais imprudent de se marier avec quelqu’un par pitié, obligation ou culpabilité. Je vous recommande fortement de suivre notre cours relatif au Mariage Islamique [2] afin d’approfondir votre compréhension du mariage. Examinez scrupuleusement vos intentions avant de vous engager dans quelque chose qui implique un grand changement dans votre vie, comme c’est le cas du mariage. L’attirance physique est susceptible de se développer, au fur et à mesure que vous faites connaissance avec la personne – dans les limites de la licéité. Mais si vous ne vous sentez vraiment pas attiré par lui, alors il ne serait pas juste de vous engager dans ce mariage.

Fixation sur la peau claire

Il est regrettable que dans de nombreuses parties du monde, la mentalité postcoloniale perdure et que la priorité soit encore donnée à la peau claire. Réfléchissez donc à ce qui en est la cause et choisissez ensuite en toute conscience soit de rejeter soit d’accepter cette ligne de pensée. La plaie de la colonisation est encore profondément ancrée dans de nombreuses familles, et il y a une hypothèse erronée selon laquelle plus «clair» signifie immédiatement «meilleur», et que «plus sombre» signifie «moins bon». Il s’agit d’une croyance profondément problématique. La bonté de cœur d’une personne ne se reflète pas à travers la pigmentation de sa peau.

« Aux hommes malhonnêtes, femmes, actes malhonnêtes, et aux femmes malhonnêtes, hommes, actes malhonnêtes. Aux hommes vertueux, femmes, actes vertueux, et aux femmes vertueuses, hommes, actes vertueux. Ceux-ci sont désormais lavés des calomnies qu’on faisait courir sur eux, et le pardon de Allâh leur est accordé ainsi qu’une généreuse récompense. » [3]

Un couple convenable est lié (dans votre cas) à la bonté de l’homme, inshaAllah, et pas nécessairement à la couleur claire de sa peau.

Tahajjud (prière nocturne)

En cas de doute, tournez-vous vers votre Créateur. Levez-vous pour prier, ou au minimum pour faire une invocation (dou’a), avant l’entrée de Fajr (car ce temps a de la valeur). Demandez à Allâh de vous rendre les choses claires et de vous donner la force (et la sagesse) de prendre la bonne décision.

Istikhara (consultation)

Accomplissez la prière de consultation jusqu’à ce que vous atteignez la clairvoyance sur ce qu’il faut faire, sinon effectuez-la jusqu’à 7 fois. Je ne peux pas vous donner une réponse, mais Allâh le fera inshaAllah. Il n’y a pas besoin d’attendre un rêve. La réponse viendra à vous dans la manière dont les événements se dérouleront, et dans la certitude qui s’installera dans votre cœur.

La clef pour vous, consiste à rester ouverte aux deux possibilités, et à ne pas le rejeter automatiquement et uniquement sur la base de sa peau foncée, ou par crainte de ce que les gens vont dire. Les gens parleront toujours, surtout dans les cercles qui se développent autour des ragots. Votre travail n’est pas de leur plaire, mais de plaire à Allâh. En fin de compte, c’est vous qui vivrez ce mariage, et non ces personnes. Si vous choisissez de vous marier avec lui et de recevoir les critiques des autres, alors répondez-leur avec la bonté et compassion. Souriez et dites : « al-hamduliLlâh ». Il ne revient pas à vous de changer l’esprit des gens, mais il est de votre responsabilité de vivre une vie qui plaise à Allâh.

Je prie pour que Allâh vous guide vers le mari qui vous convienne le mieux, qui sera un père affectueux envers vos enfants et votre compagne dévoué en prévision du Paradis (Jannah).

Ustadha Raidah Shah Idil

© Réponse vérifiée, approuvée et traduite avec l’autorisation de l’honorable sheykh Faraz Rabbani (qu’Allâh le récompense)

 

Notes :

[1] Qour’an : s2, v216
[2] Sur le site Seekershub.org
[3] Qour’an : s24, v26


La femme doit-elle se voiler en face de son père ou beau-père non musulmans?

 
Réponse de
Sheykh Hamza Karamali

 

hijab-contour

 

Au Nom d’Allah, le Tout-Miséricordieux, le Très-Miséricordieux,

Shaykh Nuh Keller (qu’Allâh le préserve) interrogea Sheykh Habib Zain b. Ibrahim al-Sumayt [1] (qu’Allâh le préserve), l’un des grands parmi les Fuqaha (juriste) de l’école Shafi’ite de notre époque, par une question quasi identique.

 

En 1996, il lui envoya une istifta (demande de Fatwa), lui demandant si oui ou non il est permis à la femme de dévoiler sa tête en face de son beau-père ou de sa belle-mère s’ils ne sont pas musulmans. Habib Zain donna la réponse suivante :


Au Nom d’Allâh, le Tout-Miséricordieux, le Très-Miséricordieux,

Ô Allah, je t’implore de m’accorder le succès dans ma réponse et de conseiller ce qui est correct.

Il est bien connu que le père du mari de la femme est l’un des proches parents (mahram) à travers un lien de mariage (musaharah). Les savants de fiqh (fuqahâ) ont explicitement déclaré que la partie du corps de la femme à cacher (awrah) en face de ses proches parents (mahram) est ce qui se situe entre le nombril et les genoux, qu’il s’agisse de proches parents, en vertu de la lignée, de l’allaitement, ou du mariage. Le fait que le proche parent soit musulman ou non ne crée aucune différence. Si c’est le cas avec un proche parent de sexe masculin, comme le père du mari, alors a fortiori c’est le cas également avec un proche parent de sexe féminin, comme la mère du mari. La réponse à votre question peut être connue à partir de cela, c’est-à-dire, qu’il est possible pour la femme de découvrir sa tête et tout le reste, sauf pour ce qui est entre le nombril et les genoux en face des parents non-musulmans de son mari.


Le grand savant (‘allamah) Ibn Hajar a dit dans le Tuhfa, en commentant ce texte d’al-Minhaj :

Il n’est pas permis de regarder ce qui se situe entre le nombril et les genoux de son proche parent (mahram), voir tout autre partie du corps est permis.

 

Ibn Hajar commente : à condition qu’il n’y ait aucun désir (shahwah), et même s’il est non-musulman, en raison de l’étroite relation (mahramiyyah) qui rend illégal le mariage, cela est comme s’il s’agissait de deux hommes ou deux femmes.


On peut toutefois déduire de ce qu’ils ont dit que cette licéité dépend de deux conditions :

1/ qu’il n’y ait pas de désir (shahwah) ou crainte de fitna,

2/ que les proches parents non-musulmans ne soient pas de ceux qui pensent qu’il est permis d’épouser des proches parents, si il est d’un peuple qui croit cela, comme les adorateurs du feu (majus), il n’est pas permis pour lui de regarder ou d’être seul (khalwah) avec elle en raison de ce qui a été mentionné dans le commentaire d’Ibn Qasim (sur le Tuhfa).


Et Allah sait mieux.

Cela a été écrit par le serviteur de la Science sacrée, Sheykh Zain b. Ibrahim al-Sumayt.

habibzain

J’ai traduit le texte ci-dessus à partir d’une photocopie de la réponse manuscrite d’al-Habib Zain (qu’Allâh le préserve) que j’ai en ma possession.

Sheykh Hamza Karamali

Traduit par le frère Bilal. G (Qu’Allâh le bénisse)

 

Notes :

[1]
Sheykh Al-Habîb Zayn Al-‘Abidîn Ibn Ibrâhîm Ibn Sumayt surnommé par ses disciples « le gardien du savoir des prédécesseurs » est un Juriste Shafé’ite formé à Hadramout au Yémen. Il est l’imam en matière de Jurisprudence et de fatwa au sein de l’école Ba’Alawi dans la péninsule arabe. Le Sheykh est né en 1942 en Indonésie. Etudiant il s’initia à de nombreuses sciences (Jurisprudence, Tajwid, grammaire arabe, rhétorique, Tassawuf, etc…) auprès de maîtres distingués parmi les Shouyoukh Ba ‘Alawis. Après de longues et studieuses années d’études le Sheykh reçu l’autorisation de porter l’honorable charge de la transmission. Le Sheykh a ainsi passé 20 années à enseigner et prêcher dans la ville d’Al-Bayda.  Il a ensuite rejoint le Centre d’étude Islamique « Ribat » de Médine afin d’y enseigner, de participer à son développement et à sa gestion. Convaincu du besoin de rechercher le savoir du berceau jusqu’au tombeau, il n’hésita pas à s’instruire auprès de savants médinois (Science des fondements, langue arabe, etc… ). Sheikh Zayn Ibn Sumayt continue à œuvrer dans le champ de l’enseignement islamique et de la prédication, entouré de l’amour de ses disciples et du respect des Shouyoukh Bâ ‘Alawîs qui le comptent parmi leurs juristes les plus saillants dans l’ère contemporaine.