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Profession de Foi de l’Imam Birgivi

 

 

~ qu’Il soit Glorifié et Exalté ~

 

 

Pour commencer, je supplie tous les Musulmans de croire, de dire, et de confirmer ceci avec leur cœur :

Il n’y a pas d’autre dieu qu’Allâh, seul à être digne d’être adoré, obéi, et aimé.

Il n’a pas d’associé, ni quoi que ce soit comme Lui. Il ne mange pas, ne boit pas, ne dort pas, n’engendre pas, ni n’est engendré. Il n’a pas de femme, de fils, ou de fille. Il n’existe ni dans un lieu, ni dans un moment. Il est ni sur la terre, ni dans le ciel, ni sur ta droite ni sur ta gauche, ni en dessous ni au-dessus. Il n’a pas de forme, de couleur, de visage, de mains ou de pieds [1]. Il ne craint pas, ne souffre pas, n’est pas attristé, ne change pas et est exempt de tous défauts. Il est différent de tout ce que nous connaissons ou pouvons imaginer.

Il n’a pas d’âge. Il a toujours été, et continuera d’être après le après, pour toujours. Il est Subsistant par Lui-même, et ne dépend de rien. Son essence Lui est propre. Elle est inconnue de tous, à part de Lui, et elle est constante. Il a la priorité sur tout. Il a tout créé à partir de rien et tout peut être réduit à rien par Sa Volonté. Rien ne peut Lui résister, et aucune difficulté ne L’affecte. Pour Lui, créer sept cieux et sept terres revient au même que créer une mouche.

Personne ne peut L’influencer, Le dominer, ou Le juger, et Il régit tout et tous. Il n’a besoin de personne et toute chose à besoin de Lui. Aucun bien ou aucun mal ne peut L’atteindre, d’où que ce soit et de qui que ce soit, même si tous les infidèles se mettaient à avoir Foi en Lui ou si tous les pécheurs devenaient obéissants. Toute l’adoration dirigée vers Lui, depuis le début des temps jusqu’à la fin, ne Lui bénéficie nullement. Si personne n’avait jamais cru en Lui, cela ne Lui nuirait en rien.

Il est Un, Seul et Unique. Il est Éternel, Omniscient et Parfaitement Connaisseur de tout ce qui est dans les cieux et la terre, que la chose soit observable ou cachée à l’humanité. Il connait le nombre exact de toutes les feuilles sur les arbres, le nombre de grains de blé et de grains de sable. Rien ne Lui est inconnu. Il connaît les parties de chaque ensemble, le passé, le présent et l’avenir de toute existence. Il sait ce que vous faites, ce que vous dites, pensez, et ressentez, ce que vous montrez et ce que vous cachez. Il a connaissance de tout ce qui est visible et invisible, de ce qui est et de ce qui est à venir. Il ne peut pas se tromper, ni manquer ou oublier tout ce qu’Il sait. Sa connaissance existait avant qu’il n’y ait quoi que ce soit à savoir : Sa science est incréée, comme Lui.

Allâh Voit tout et Entend tout. Il voit la minuscule fourmi noire marchant sur une pierre noire dans la plus sombre des nuits, et entend ses pas. Si tu chuchotes à l’oreille de quelqu’un et que ni lui, ni même toi n’entendez ta voix, sache que Allâh Lui entend ta voix forte et claire. Il n’a pas d’yeux, ni d’oreilles [2], mais Il entend et voit sans aucun sens.

Toute volonté est Sienne. Il fait ce qu’Il veut. Rien ne se passe ou n’existe sans Sa volonté. Il n’a pas de besoins ou de désirs. Aussi forts soient-ils, les souhaits d’une personne ne peuvent influencer Sa volonté et Le faire agir. Chaque atome dans l’univers existe parce qu’Il l’a voulu. Le bien et le mal sont tous deux Sa volonté. S’Il ne le voulait pas, les fidèles n’auraient pas pu croire et Lui avoir obéi par leur volonté. Il est celui qui veut la mécréance du mécréant, et le péché du pécheur. S’Il le voulait, il n’y aurait ni péché, ni mal. Même une mouche ne peut déplacer son aile sans qu’Il ne le veuille. Ce que l’homme fait, Allâh le lui fait faire. Si Allâh l’avait voulu, tous les gens auraient été pieux. S’Il l’avait voulu, tous les gens auraient été mauvais. Alors pourquoi n’a-t-Il pas voulu que tout le monde soit pieux et a voulu que certains soient pécheurs? La réponse est que personne n’a le droit de L’interroger [3]. Il est absolu, un, unique dans Sa volonté et dans Ses actions.

Cependant, il y a une raison et une sagesse divine dans ce qu’Il fait, que les êtres humains ne peuvent pas comprendre. Il y a toujours un avantage pour tous. Même si tu ne peux pas savoir, sache qu’il y a de nombreux bienfaits cachés dans l’existence des serpents venimeux, des scorpions, de la vermine et des insectes et dans toutes les autres choses que nous associons à la souffrance et au malheur. Il est obligatoire pour tous les croyants de croire en cela, et de croire qu’il en a toujours été ainsi, et qu’il en sera toujours ainsi.

La volonté de Dieu est éternelle comme Il l’est, incréée. Allâh est Tout-Puissant : Toute la puissance Lui appartient. Sa puissance est seulement subordonnée à une chose : Sa volonté. Seulement ce qu’Il fait, vient à exister; seulement ce qu’Il fait, se produit. Il n’y a rien qu’Il ne puisse faire. Il a ramené les morts à la vie, fais marcher et parler les pierres et les arbres, fait disparaître et réapparaître les étoiles, a transformé la terre en or et l’or en terre, fais couler les rivières vers le haut, a élevé ceux qu’Il aimait par-dessus les sept cieux puis les a ramenés, les a conduits de l’extrémité orientale du monde à son extrémité occidentale en un instant. Il est celui qui est capable de tout par Sa puissance, laquelle est éternelle comme Lui, se traduisant ensuite par la création et elle est inépuisable.

Chaque mot, chaque son, tout ce qui est dit et entendu Lui appartient. Ses commandements, ses ordonnances et jugements qui s’appliquent à Sa création, se trouvent dans Ses mots. Ceux-ci sont contenus dans le dernier livre Divin, le Saint Coran, qui comprend tous les autres livres saints précédents. Le Coran est Sa Parole finale, dont le sens est infini et éternel.

La Parole de Allâh est silencieuse. Elle n’a pas besoin d’une langue ou de lèvres pour être prononcée, pas plus qu’elle ne nécessite des oreilles pour être entendue, ni qu’elle n’a besoin des lettres pour être écrite ou des yeux pour être lue.

Allâh est le créateur de tous et de tout. Il n’y a personne d’autre qui créé, à part Lui. Il est celui qui a créé l’œil et ce qu’il voit, la main et ce qu’elle fait, la langue et ce qu’elle dit. Il est celui qui nous a créés ainsi que nos actes – l’ensemble, les parties, l’essence et les attributs des hommes et des djinns. Les mondes et les cieux, les diables, les bêtes, les plantes, les roches et les bijoux, tout ce qui peut être vu, ressenti et imaginé, l’invisible et l’inimaginable, sont créés par Allâh à partir de rien. Lui seul existait alors que rien n’existait. Il a créé la création, non pas parce qu’Il en avait besoin, mais pour manifester Son amour, Sa volonté, Sa sagesse, Sa puissance et Sa compassion.

Donc : Il est avant l’avant. Il n’est pas devenu ; Il a toujours été. Il est après le après, éternel : Il sera toujours. Il est un, seul et unique, sans associé. Il est à l’origine de tout et de tous. Toute chose à besoin de Lui, alors qu’Il n’a besoin de personne et de rien. Il dit « Soit » et cela suffit. Tout disparaîtra quand Il dira « Disparaissez ». Il est le créateur, ne portant aucune ressemblance avec ce qu’Il a créé. Il est le Subsistant par Lui-même, indépendant, sans besoins.

Ce sont là des choses essentielles que les êtres humains peuvent comprendre au sujet de la perfection de leur Pourvoyeur et ils doivent croire en Lui, L’aimer et Lui obéir.

Wa Allâhu a’alam

 

Notes :

L’Imam Birgivi رحمه الله est un savant Musulman Ottoman du 16ème siècle. Il est née en 1522 à Balikesh (Turquie) et il est mort en 1573. Il est l’auteur d’un ouvrage majeur dans la science de la Tazkiyah (purification). Qu’Allâh lui fasse Miséricorde.

[1] et [2] C’est-à-dire dans le sens littéral, car si on accepte la définition littérale de ces mots, alors d’après le dictionnaire, une main (par ex.) est un organe de la préhension, composé de doigts, d’os, de peau, de poils, situé à l’extrémité d’un bras, etc. Ce sont là les attributs imparfaits et limités des créatures et il ne sied pas que l’on attribue à Allâh ces basses caractéristiques humaines, sans quoi on tombe dans l’anthropomorphisme. Face à ce type d’Attributs Divins, le Musulman peut alors choisir :

1/ d’adopter la voie de la majorité des Salafs as-Salih (Pieux Prédécesseurs) qui consiste à croire en ce que Allâh s’est Lui-même attribué dans Son Livre tout en laissant le sens à Allâh (at-Tafwid), ou bien,

2/ d’ adopter une des interprétations (at-Ta’wil) qui ont été données par les Savants instruits et bien guidés qui, pour reprendre l’exemple de la Main, ont expliqués qu’il peut s’agir de la Puissance d’Allâh, de Sa générosité, de Son Soutien, etc.

Mais dans la quasi totalité des cas, les ‘Ulamas Sunnites ont rejetés le sens strictement littéral.

[3] Al Imâm Abû Bakr Al-Bayhaqî رحمه الله a dit : «  […] On n’interroge pas Allâh sur ce qu’Il fait, sur ce qu’Il créé et sur ce qu’Il veut d’une interrogation ayant le caractère d’une objection et d’une interpellation. La preuve en est Sa Parole : « Il n’est pas interrogé sur ce qu’Il fait, ce sont plutôt eux qui devront rendre compte [de leurs actes]. » [Qour’an, Sûrah 21 – Âyah 23]. Réf : Prédestination et Libre-Arbitre en Islam, Al-Bayhaqi / Al-Qachani, Ed. Iqra]

Les Particularités Méconnues du Prophète Muhammad

 

 

Prophète Muhammad

 

 

Certains croient à tort que les Prophètes sont pareils en tout aux autres hommes, or ceci est une erreur flagrante et une ignorance caractérisée, en considération des preuves irréfutables tirées du Qour’an et de la Sunnah.

Ils possèdent certes des caratcéritiques similaires aux êtres humains, comme le stipule le Qour’an :

« Je ne suis qu’un homme comme vous » [1]

Mais ils sont cependant différents en considération d’un grand nombre de qualités et de spécificités.

Rappel sur les Attributs des Prophètes :

– La Véracité
– La communication du Message
– La Sincérité, la Probité et l’intégrité
– L’intelligence et la sagacité
– L’exemption de tout défaut repoussant
– L’immunité contre les péchés

Ces caractéristiques spécifiques aux Prophètes pouvant aisément être trouvées dans les ouvrages de ‘Aqida, nous ne détaillerons pas davantage, cependant nous allons maintenant évoquer quelques spécificités souvent méconnues du Seigneur des Prophètes ﷺ qui le distinguent clairement des autres êtres humains.

 

Il voit derrière lui de la même manière qu’il voit devant lui

Les deux Sheykh rapportent d’après Abu Houreyra رضى الله عنه, que le Messager d’Allâh ﷺ a dit :

« Vous me voyez orienté vers la Qiblah (Ka’aba). Je jure par Allâh que rien ne m’échappe de vos génuflexions et de vos prosternations, je vous vois parfaitement derrière mon dos ». [2]

D’autres récits similaires peuvent être trouvés dans les ouvrages de référence. [3]

Il est également rapporté dans ash-Shifa que le Prophète voyait aussi bien dans l’obscurité qu’il voyait dans la lumière.

Il voit ce que nous ne voyons pas et entend ce que nous n’entendons pas

D’après Abu Darr رضى الله عنه, le Messager d’Allâh ﷺ a dit :

« Je vois ce que vous ne voyez pas et j’entends ce que vous n’entendez pas. Le ciel craque et à juste titre, car je jure par celui qui détient ma vie en Ses Mains qu’il n’y a pas un espace de quatre doigts où il n’y a pas un ange posant son front en prosternation à Dieu. Je jure par Allâh que si vous saviez ce que je sais, vous ririez très peu et vous pleureriez beaucoup, vous n’auriez aucune envie de vous adonner aux plaisirs charnels avec vos femmes et vous monteriez aux hauteurs implorant Allâh. » [4]

Les aisselles du Prophète sont blanches

Les deux Sheykh rapportent que Anas a raconté :

« J’ai vu le Messager de Dieu ﷺ lever les mains pendant les invocations jusqu’à ce qu’on ait vu la blancheur de ses aisselles »

La blancheur des aisselles du Prophète ﷺ a d’ailleurs été confirmée par plusieurs récits traditionnels d’après un bon nombre de Compagnons. À titre d’exemple, Al-Muhibb at-Tabari (RA) avait affirmé que contrairement aux gens, la couleur des aisselles du Prophète n’était différente du reste de son corps. Al-Qurtubi رحمه الله a rapporté la même particularité en ajoutant qu’elles ne contenaient pas de poils.

Il est protégé (par Allâh) contre les bâillements

Yazid ibn Açam a dit :

« Le Prophète n’a jamais bâillé » [5]

Sa noble sueur

Saydinna Anas رضى الله عنه raconte :

« Un jour le Messager de Dieu ﷺ vint chez nous et en faisant la sieste, il se mit à transpirer. Ma mère prit un flacon et commença à le remplir de cette sueur. À ce moment même, le Prophète se réveilla et la voyant faire lui demanda : Que fais-tu Ô Oum Sâlîm ? Elle répondit : Je ramasse ta sueur pour l’utiliser comme parfum et c’est le plus agréable des parfums » [6]

Dans Ash-Shifa d’al-Qadi ‘Iyyad, on trouve que Sufyan ibn al-‘Assi رحمه الله a rapporté que Anas a dit :

« Je n’ai jamais senti un ambre, du musc ou un autre parfum dont l’odeur fut plus agréable que celle de l’Envoyé de Dieu ﷺ »

La grandeur de la taille du Prophète

Il est rapporté de ‘Aïsha (RA) qu’elle a dit :

« Le Prophète n’était ni trop grand ni trop petit, il était de taille moyenne lorsqu’il marchait tout seul, mais lorsqu’il était accompagné de quelqu’un réputé grand, il était plus grand que lui. S’il se trouvait entre deux hommes de grande taille, il les dépassait en hauteur, mais une fois séparé d’eux, on le voyait en taille moyenne. » [7]

L’ombre du Prophète

At-Thirmidhi رحمه الله a rapporté d’après Dhakwâne que le Prophète ﷺ n’avait pas d’ombre aussi bien sous le soleil que sous la lune.

Parlant du Prophète, Ibn Sa’d رضى الله عنه a déclaré :

« Parmi ses particularités, son ombre ne se dessinait jamais sur le sol. Il était une lumière et de ce fait, on ne lui voyait d’ombre ni sous le soleil, ni sous la lune »

Il est protégé contre les mouches

Al-Qâdi Iyyad [8] et Al-‘Ouzafiyyou [9] rapportent tous deux la particularité suivante :

« Ainsi, parmi les particularités du Prophète ﷺ, jamais les mouches ne se posaient sur lui »

Dans son ouvrage « Al-Khasa’is », Ibn Sab’ rapporte la même spécificité et ajoute que les poux non plus ne l’approchaient pas.

Son sommeil 

Les deux Sheykh ont rapporté d’après Anas Ibn Mâlik رضى الله عنه que le Messager d’Allâh ﷺ a dit :

« Mes yeux dorment, mais pas mon cœur. »

D’une manière générale il est rapporté que les yeux des Prophètes dorment, mais par leurs cœurs.

Son immunité contre les pollutions nocturnes

Il est rapporté d’Ibn Anas qu’il a dit :

« Aucun Prophète n’a eu de pollutions nocturnes, car celle-ci est un fait de Shaytan » [10]

Le sang du Prophète

Il est rapporté que ‘Abd Allâh ibn Azzoubayr رضى الله عنه fut présent à un moment où le Prophète ﷺ se fit une saignée. Une fois la saignée terminée, le Prophète s’adressa à ibn Azzoubayr en lui disant : « Ô ‘Abd Allâh ! Prends ce sang et va le verser quelque part où personne ne te verra ». ‘Abd Allâh s’éloigna et but le sang. À son retour, le Prophète lui demanda : « Qu’as-tu fais du sang ? » Il répondit : « Je l’ai mis dans l’endroit, à ma connaissance le plus caché des gens. » Le Prophète lui dit : « Tu l’as probablement bu ». Il répondit : « En effet ». Le Prophète lui dit alors : « Malheur aux gens de toi et malheur à toi des gens ».

Depuis ce jour, ‘Abd Allâh se distingua par une force extraordinaire et les gens comprirent que cela venait du sang qu’il avait bu. [11]

L’urine du Prophète

Il est arrivé à plusieurs personnes de boire son urine par accident, l’une d’entre elles n’eut plus jamais mal au ventre et l’autre ne tomba plus malade jusqu’à sa mort.  [12]

Al-Qastalani رحمه الله a dit :

« Le Sheykh al-Islam al-Balqini رحمه الله a soutenu la position affirmant que tous ces Hadiths prouvent que l’urine et le sang du Prophète sont purs » [13]

Sa naissance bénie

Il est rapporté que le Prophète Muhammad ﷺ est né circoncis, propre, sans la moindre souillure et avec le cordon ombilical coupé. [14]

Il existe encore bien d’autres particularités, mais nous nous limiterons à celles-ci dans le présent article…

Conclusion

Nous dirons en résumé que ces caractéristiques sont très nombreuses, qu’elles ont pu être sujettes à la divergence entre savants, chacun avançant ses preuves pour défendre son opinion, mais quoi qu’il en soit, toutes ces particularités témoignent du fait que si le Prophète Muhammad ﷺ fut un être humain comme chacun d’entre nous, Allâh en a fait un être extraordinaire doté de caractéristiques plus merveilleuses les unes que les autres.

De la même manière, nous savons que le gravier et le diamant sont des pierres, mais sont-ils pour autant égaux? Ont-ils la même valeur?

Allâhouma sali ‘ala Saydunna Muhammad-in wa ‘ala alihi wa as-sahbihi wa salim

 

Notes :

[1] Qour’an : S41,V6
[2] Boukhari, Muslim ou encore dans le Muwatta de l’Imam Malik
[3] Muslim, Abder Razzaq dans son Jami’, Al-Hakim, Abu Nu’aym, Muwatta’ de l’Imam Mâlik
[4] Rapporté par Ahmad, at-Tirmidhi et Ibn Maja
[5] Al-Boukhari dans at-Tarik, Ibn Abu Chiba dans Al-Mussannaf et Ibn Sa’d
[6] Muslim
[7] Ibn Khaythima dans at-Tarrikh, al-Bayhaqi et Ibn Asakir
[8] Dans son célèbre Ash-Chifâ
[9] Dans son livre « Al-Mawlid »
[10] Rapporté par at-Tabarani dans « al-Mujalassa »
[11] Al-Bazzâr, Abu Ya’la, at-Tabarani, al-Hakim et al-Bayhaqi
[12] Al-Hassan dans son Musnad, Abu Ya’la, al-Hakim, abu Nou’aym, ad-Daraqutni, al-Bukhari et Muslim
[13] Dans Ash-Shifa d’al-Qadi ‘Iyyad
[14] Dans Ash-Shifa d’al-Qadi ‘Iyyad

Ceux qui veulent approfondir le sujet pourront se référer à des ouvrages comme « Acceptions à corriger » de Sheykh Muhammad ibn ‘Alawi al-Maliki ak-Hassani رحمه الله ou Ash-Shifa d’al-Qadi ‘Iyyad رحمه الله

Un sheykh Salafi dit qu’Allâh possède l’Attribut du Silence

 


~ Collection : les erreurs dans la ‘Aqida ~

 

 

Rejeté3

 

 

Le ‘théologien’ Salafi sheykh ‘Alawi as-Saqqaf a déclaré :

 

قال الشيخ الفاضل علوي السقاف في ” صفات الله عز وجل ” ( ص 177 ) : يوصف ربنا عَزَّ وجَلَّ بالسُّكوت كما يليق به سبحانه ، )لَيْسَ كَمِثْلِهِ شَيْءٌ وَهُوَ السَّمِيعُ البَصِيرُ(.وهذا ثابتٌ بالسنة الصحيحة ، وهي صفةٌ فعليَّةٌ اختيارية متعلقة بمشيئته سبحانه وتعالى


Traduction approximative :

« Notre Seigneur, Puissant et Majestueux, porte l’Attribut du Silence d’une manière qui lui sied, et il n’y a rien qui Lui ressemble. Il est l’Audient, le Clairvoyant. Ceci est établi dans la Sunnah authentique et c’est un attribut de l’action volontaire qui est attaché à Sa Volonté, Glorifié et Exalté soit-Il …. » [1]


Commentaire :

Dans un verset du Qour’an, Allâh dit : « (…) Allâh parla à Mussa (…) » [Qour’an 4/164]

De ce verset, nous comprenons que Allâh possède l’Attribut de la Parole mais, comme tous Ses autres Attributs, Sa Parole ne ressemble pas à la nôtre et ne nécessite aucun organe phonatoire. En effet, Allâh n’a pas de bouche, et Sa Parole qui est de toute éternité, c’est-à-dire sans commencement ni fin, ne comporte ni lettres, ni mots; ce n’est ni une langue (l’arabe, le grec, l’hébreux, le français, etc.) ni un langage sonore ou vocal. Moïse (‘alayhi as-salam), entendit donc cette Parole sans débit de voix, et comprit ce que Allâh a voulu qu’il comprenne. Par la suite, il communiqua le Message reçu en s’exprimant dans la langue de son peuple qui est l’hébreux.

En effet, Allâh dit : « Et Nous (Dieu) n’avons envoyé de Messager qui ne parle la langue de son peuple (auprès de qui il a été envoyé), et cela afin qu’il leur explique le message dont il est chargé. Ainsi il leur sera facile de le comprendre (…). » [Qour’an 14/4]

Par Son Attribut qui est la Parole (qui n’a ni commencement ni fin), Allâh (entre autres), ordonne, permet, interdit, avertit, informe et annonce la bonne nouvelle.

Comme stipulé dans le Qour’an, la Parole d’Allâh est un de Ses Attributs de perfection, et cela est connu et expliqué par les grands ‘Ulama de la ‘Aqida comme l’éminent savant Mâlikite Sheykh Abdelwahed Ibn ‘âshir (rahimahuLlâh) qui a déclaré dans son célèbre Matn concernant Allâh et Ses Attributs [2] :

« 14 (les attributs suivants) sont nécessaires (il est obligatoire d’y croire) pour Allah : (1) l’Existence, (2) le fait d’ « être » sans début, | (3) de même que la Permanence dans l’Existence, (4) l’Indépendance absolue et qui englobe tout,

15 (5) être Différent de Sa création sans similitude, | (6) l’Unité dans Son Entité, Ses attributs, et Ses actions,

16 (7) la Puissance, (8) la Volonté, (9) la Connaissance, (10) la Vie, | (11) l’Ouïe, (12) la Parole, et (13) la Vue. Ce sont les (attributs d’Allah) nécessaires (obligatoires).

17 et les opposés de ces attributs sont impossibles (pour Allah) : | (1) la Non-existence, (2) avoir un commencement – ceux-ci sont seulement pour des choses créées,

18 (3) de même se fondre dans la non-existence et (4) être dans le besoin (d’une chose) sont également comptés, | (5) qu’Il ait un semblable, (6) la négation de Son Unité,

19 (7) l’incapacité (à effectuer des actions contingentes), (8) être forcé (à agir), (9) l’ignorance, (10) la mort, | (11), la
surdité, (12) le mutisme, (13) la cécité et le silence.
»

D’autres grands Imams ont évoqué la Parole d’Allâh, comme le grand Abu Hamid al-Ghazali (rahimahuLlâh) :

« La Parole : Il parle, ordonne, interdit, promet et menace par une parole éternelle qui subsiste dans Son Essence. Sa Parole ne ressemble pas à celle des créatures. Elle n’est pas un son provoqué par l’infiltration de l’air ou le choc entre corps matériels, ni une lettre articulée par le mouvement des lèvres et de la langue. Le Coran, la Torah, l’Evangile et les Psaumes sont Sa Parole et Ses livres révélés à Ses Messagers. Le Coran est lu par les langues, reproduit dans des textes et gardé dans les cœurs et il est pourtant éternel, subsistant par l’Essence d’Allah sans subir la séparation et la discontinuité en passant dans les cœurs et les feuillets. Moïse a entendu la Parole de d’Allah, sans son ni lettre, au même titre que les justes voient l’Essence de d’Allah sans voir une substance ni un accident. Comme Il possède ces qualités il est vivant, Savant, Puissant, Voulant, Audiant, Voyant, Parlant par la vie, la Science, la Puissance, la Volonté, l’Ouïe, la Vue et le Langage et non par le simple Essence. » [3]

On pourra également citer l’Imam at-Tabari (rahimahuLlâh) qui a dit :

« Allâh est « Le Locuteur » (al-Mutakallim) et il est interdit de lui attribuer le silence. » [4]

 

Qu’Allâh nous accorde une bonne compréhension de Sa Religion.


Notes :

[1] Source : ‘Alawi As-Saqqaaf dans « Les Attributs d’Allâh, Puissant et Majestueux » (p.177)

[2] Dans « Le Livre de la Mère des Articles de Foi et ce qu’elle Contient comme Principes »

[3] Ihya ‘Ulum ud-Din

[4] Dans At-Tabsir Fi Ma’aalim Ad-Deen

 

 

Un savant Salafi dit que Allâh bouge

 


~ Collection : les erreurs dans la ‘Aqida ~

 

 

 

On pensait avoir tout vu, mais non, le ‘savant’ Salafi Muhammad Khalil Harras a réussi l’exploit de dire deux énormités dans une seule petite phrase

Dans un de ces ouvrages, le « théologien » Salafi Muhammad Khalil Harras a déclaré [1] :

 

ويقول 126:
((يعني أن نزوله إلى السماء الدنيا يقتضي وجوده فوقها فإنه انتقال من علو إلى سفل)) اه.

 

Scan :

Allâh_bouge

 

 

Traduction approximative :

« Cela signifie que Sa descente vers le ciel le plus bas implique qu’Il existe au-dessus, car il s’agit d’un mouvement du haut vers le bas. »

 

Ainsi, Muhammad Khalil Harras se trompe lourdement sur deux points importants de la croyance Sunnite.

1/ Il dit qu’Allâh existe dans une direction (celle du haut)

2/ Il dit que Allâh bouge (descend) et quand on connait la croyance des wahhabis, cela signifie qu’ils pensent que Allâh descend en personne

L’ensemble des savants et imams bien guidés ont réfutés ces allégations mensongères. Il est aberrant qu’aujourd’hui encore subsistent au sein de la communauté Musulmane une croyance aussi lointaine de celle qui est normalement la notre.

Pour comprendre ce que signifie réellement la descente (nouzoul) d’Allâh, nous invitons nos lecteurs à lire attentivement l’article suivant :

Explication du Hadith de la descente d’Allâh (an-Nouzoul) : Les paroles des grands Savants de l’Islam

 

Notes :

[1] Sans son commentaire de Kitab at-Tawhid d’Ibn Khouzayma p. 126

Les Asharites et les Maturidites

 

Les deux écoles de croyance Sunnite majoritaires et traditionnelles

 

Sheykh Faraz Rabbani

 

 

Ashari_Maturidi

 

 

Question :

Mes questions concernent les Asharites et les Maturidites. Est-il vrai que les Hanbalites étaient très anti-Ash`ari? J’ai entendu de la part de certaines personnes que la croyance des Salafs (Pieux Prédécesseurs) était celle des « Atharis »et non celle des Ash`arites/Maturidites et que le des choses comme l’interprétation des attributs n’est pas permise. Pouvez-vous s’il vous plaît nous éclairer sur ces points?


Réponse :

Au nom d’Allah, le Clément, le Miséricordieux

Que la paix et les bénédictions d’Allâh soient sur son messager Muhammad, sa famille, ses Compagnons et ceux qui l’ont suivi.

Walaikum Assalam wa rahmatullah,

Je prie pour que cette réponse vous en bonne santé physique et spirituelle.

Historiquement, il y a bien eu un groupe de Hanbalites qui était plutôt anti-Ash`ari. Certains d’entre eux se méfiaient tout bonnement des nuances de la théologie scolastique (kalam) et craignaient l’impact que cela puisse avoir sur la pureté des croyances contenues dans le Qour’an et la Sunnah. Cependant, il existait également une tendance (très minoritaire) qui penchait vers un littéralisme excessif concernant les croyances et même vers l’anthropomorphisme (attribuer à Allah des caractéristiques des humains).

Les Ash`arites & les Maturidites : Standards de la croyance Sunnite traditionnelle

Voilà pourquoi les savants considèrent les écoles majoritaires Ash`arites et Maturidites comme étant le « standard » par lequel les croyances d’une personne sont susceptibles d’être jugées. Si ces croyances – nommées « ‘Aqida Athari » ou quelque soit le nom donné – correspondent dans le contenu et les implications aux croyances acceptables pour les écoles Sunnites traditionnelles, alors de telles croyances ont été acceptées comme faisant parties du cadre d’Ahl as-Sunnah; et dans le cas contraire, elles ne l’ont pas été.

L’Imam Ash`ari et l’Imam Maturidi faisaient partie du Salaf

L’imam Abu al-Hasan al-Ash`ari et l’Imam Abu Mansur al-Maturidi faisaient tous deux parties du Salaf (l’époque des Musulmans Prédécesseurs, généralement définis comme étant les Pieux qui vivaient dans les trois premiers siècles après l’ère prophétique). Ces deux Imams ont simplement défendus et soutenus les Croyances transmises du Qour’an et de la Sunnah, telles qu’elles ont été comprises par l’Islam Sunnite traditionnel dans chacune des générations précédentes, loin des extrêmes du littéralisme et du rationalisme excessifs.

Leurs enseignements et leur méthodologie ont été acceptés comme étant le standard de l’Islam Sunnite par un consensus général clair de la communauté scientifique à leur époque et dans toutes les génération qui ont suivies, ce qui est un signe d’acceptation Divine selon la promesse claire d’Allâh et de Son Messager (qu’Allah le bénisse et lui donner lui la paix), car Allâh a promis que les enseignements de Sa révélation finale seront préservés tandis que le Prophète Muhammad à promis que sa Ummah ne s’accorderait jamais sur l’erreur [1]

Les attributs Divins et la façon de Reléguer (tafwid) le sens à Allâh

Quand la compréhension des Attributs Divins est susceptible d’indiquer une certaine similitude entre le Créateur et la création, la position des Ash`arites et des Maturidites est la suivante :

1/ confirmer ce qu’Allâh a affirmé, comme l’Istiwa’ ou les Mains (Yad) ou les Yeux (‘Ayn), ni plus, ni moins.
2/ nier ce qu’Allâh a résolument nié, à savoir toute similitude entre le Créateur et la création -une négation que l’intellect sain discerne facilement, et qui a été affirmé par les paroles d’Allah, « Rien n’est tel que Lui… » [2]
3/ reléguer (tafwid) le sens et les détails de ces questions à Allah le Très Haut spécifique.

Références : Bajuri, Tuhfat al-Murid `ala Jawharat al-Tawhid; Nablusi, Sharh Ida’at al-Dujunna; Abu Mu`in al-Nasafi, Tabsirat al-Adilla; Qari/Abu Hanifa, Sharh al-Fiqh al-Akbar; Maydani/Tahawi, Sharh al-Aqida al-Tahawiyya; Bouti, Kubra al-Yaqiniyyat…

Ce fut la voie des Salafs as-Salih

C’est voie a clairement été celle des pieux prédécesseurs (Salafs). Leurs déclarations d’affirmation (sur lesquelles nos frères qui divergent méthodologiquement s’accrochent) ne sont pas des déclarations de littéralisme excessif. Au contraire, ils ont tout simplement affirmé ce qu’Allah a affirmé tout en condamnant fermement ceux qui voudraient nier tout ce qui Allah a affirmé (car cela implique la mécréance, ce qui explique pourquoi leurs déclarations étaient aussi fermes). Cependant, ils n’ont rien affirmé de plus que cela et n’ont pas insisté ni plaider une compréhension littérale de ces affirmations. Ceci parce que le sens littéral (c.-à-d- primaire) de ces questions revient à affirmer la similitude entre le Créateur et la création et de telles similitudes ont été clairement et fermement niées tout au long du Qour’an.

Qu’est-ce que l’interprétation figurative (ta’wil)?

Toutefois, lorsque la nécessité l’imposait, certains savants parmi les prédécesseurs (as-Salafs) ainsi que la plupart des savants parmi les successeurs (Khalaf) ont eu recours à l’interprétation figurative afin de donner un sens à ces textes primaires dits « ambigus », en utilisant les principes solides de la linguistique et de l’interprétation textuelle.

Ces savants avaient pour justification claire les interprétations faites par la plupart des Compagnons du Prophète (bénédiction et salut soient sur lui), notamment Ibn ‘Abbas (qu’Allâh soit satisfait de lui), qui eut également recours à de telles interprétations lorsqu’il en avait besoin. Ceci est clairement constaté dans la plupart des toutes premiers exégèses fiables du Qour’an, comme le Tafsir d’at-Tabari, et aussi dans le propre tafsir de l’Imam Maturidi, Ta’wilat Ahl as-Sunnah.

Les savants postérieurs se sont davantage engagés dans l’interprétation figurative que leurs devanciers, ceci en raison de la plus grande prévalence d’excès littéralistes et des dommages que cela causait aux novices parmi les croyants.

L’interprétation figurative entraîne-t-elle la négation de ce qu’Allah a affirmé (ta`til)?

L’interprétation figurative n’entraine en aucune manière la négation de ce qu’Allâh a affirmé, car cette méthodologie, semblable à celle qui consiste à « reléguer le sens à Allah » (at-tafwid), implique également de :

1/ confirmer ce qu’Allâh a affirmé, comme l’Istiwa’ ou les Mains (Yad) ou les Yeux (‘Ayn).
2/ nier ce qu’Allâh a résolument nié, à savoir toute similitude entre le Créateur et la création -une négation que l’intellect sain discerne facilement, et qui a été affirmé par les paroles d’Allah, « Rien n’est tel que Lui… »

Mais elle diffère par le fait qu’elle :

3/ propose un sens à ces textes, en utilisant les principes établis de l’usage linguistique et de l’interprétation textuelle saine (comme « Main » pouvant signifier le pouvoir ou la faveur, telle qu’on le comprend dans le contexte). Il est très important de noter que cette interprétation figurative consiste à proposer un sens permettant de comprendre la signification du texte – et non une affirmation exclusive du sens (telle que A = B, ce qui signifie que le texte A signifie B, et rien d’autre). [3]

La voie de l’interprétation figurative (at-ta’wil), comme exercée par les savants Sunnites traditionnels des écoles Ash`arites et Maturidites est une indication de ce qui est compris de ces expressions et non une spécification exclusive du sens. Ainsi, la voie de l’interprétation figurative (at-ta’wil) à laquelle les savants ont eu recours uniquement avec la plus grande prudence quand cela était véritablement nécessaire, entraîne également de reléguer la signification ultime à Allâh Ta’ala (tafwid). Ceci est une question importante mais subtile, donc comprenez-la bien!

Et seul Allâh donne le succès.

Sheykh Faraz Rabbani


© Traduit et publié avec l’autorisation de l’honorable sheykh Faraz Rabbani (qu’Allâh le récompense)


Notes :

[1] « En vérité ma communauté ne s’accordera jamais sur l’égarement. A chaque fois que vous assistez à un désaccord, accrochez vous fermement au groupe le plus large »  [Rapporté par Ibn Majah dans ses Sunans]

[2] Qour’an, 42/11

[3] Pour avoir des exemples de ce type d’interprétations utilisées par les savants, lire les articles suivants :

1/ L’interprétation du Wajh [Fâce] d’Allâh selon 4 Tafsirs qui font autorité
2/ L’interprétation du Dahik [Rire] d’Allâh selon les grands savants de l’Islam
3/ L’interprétation du Hadith de la descente d’Allâh (an-Nouzoul) selon les grands savants de l’Islam

Ps : Les deux écoles Asharites et Maturidites sont identiques dans les fondements et les seules divergences qui existent au sein de ces deux écoles sont minimes et uniquement sémantiques (concerne le sens des mots). La majorité des Hanafites sont Maturidites tandis que les Malikites, Shafi’ites et Hanbalites sont principalement Ash’arites.

L’Imâm Hanafite Ash’arite Muhammad Uz Zâhid Al Kawtharî (qu’Allâh lui fasse miséricorde) a dit : « Ainsi, tous les Mâlikites, les trois quarts des Shâfi’ites, un tiers des Hanafites, et une partie des Hanbalites ont suivi cette approche (ash’arite) en ce qui concerne la théologie, depuis l’époque d’Al Bâqillânî, tandis que les deux tiers des Hanafites suivaient l’approche mâturîdîte dans les demeures qui sont au delà du fleuve, les terres de la Turquie, de l’Afghanistan, de l’Inde, de la Chine, et de tout ce qui est au delà, excepté ceux d’entre eux qui tendaient vers le mu’tazilisme (al i’tizal), comme cela a également été le cas de certains Shâfi’ites. » [Introduction du Tabyîn Kadhib Il Muftarî du Hâfiz Abul Qâsim Ibn ‘Asâkir].

*

Un sheykh dit que Allâh à une Forme

 

~ Collection : les erreurs dans la ‘Aqida ~

 

 

 

 

Abd Allâh al-Hashidi l’éditeur Salafi d’al-Asma’ wal-Sifat d’al-Bayhaqi (2:60) attribue ouvertement la forme à Allah le Très-Haut :

Citation :

« Quant à notre Seigneur, nous affirmons qu’il possède une forme (sura) » et (2:67)

Et plus loin :

« Quant à nous, nous affirmons une forme (sura) pour Allâh, pas comme les formes. »

C’est exactement ce que disaient les adeptes de la secte égarée Karramiyya :

« Allâh a un corps, pas comme les corps. »

Selon le site de fatwa Islam Q&A dirigé par le sheykh Salafi Muhammad S. Al-Munajjid :

« Les paroles du Prophète (SAW) : « Adam a été créé à Son image » signifient que Allah a créé Adam à Son image, car Il a un visage, un œil, une main et un pied, et Adam avait un visage, un œil, une main, et un pied … mais cela ne signifie pas que ces choses sont exactement les mêmes. Il existe une certaine similitude, mais pas exactement les mêmes. […] Voir Sharh al-‘Aqeedah al-Waasitah de Sheykh Muhammad ibn ‘Uthaymeen, 1/107, 293. » [1]

 

Pourtant, Allâh déclare dans le Qour’an : « Rien ne Lui est comparable » [2]

 

C’est pourquoi les savants de Ahl as-Sunnah ont stipulés :

L’Imam Ibn Al-Jawzi (RA) a dit dans son Dafa’ Ash-Shubah :

« Vous devriez savoir qu’il est obligatoire pour chaque Musulman de croire avec respect vis-à-vis d’Allâh, Glorifié et Exalté soit-Il, qu’il est impossible que la « forme » qui se trouve être une silhouette et une composition lui soit attribuée. »

L’Imam Ibn’ Aqil (RA) a dit :

« Le mot forme pris littéralement renvoi aux lignes et aux silhouettes. Mais ce sont quelques-unes des caractéristiques des entités physiques. Et ce qui nous a détournés de Le [déterminer] comme une entité physique ou un corps est Sa parole : « Rien ne Lui est comparable »

L’Imam Al-Bayhaqi (RA) rapporte que l’Imam Al-Khattabi (RA) a dit :

« Ce qui est un devoir pour nous et pour tout musulman, c’est de savoir que notre Seigneur n’est pas un être possédant une image ou une forme, car certes, l’image implique le comment et le comment s’agissant de Allah et de Ses attributs est exclu » [4]

L’Imam As-Subki (RA) a dit :

« L’imam Al-Ash’ari et la plupart des savants du Kalam [3] ont déclaré mécréant tout innovateur dont l’innovation constitue ou conduit à une mécréance. Par exemple, s’il prétend que l’objet de son culte possède une image (sura) ou la limite (hadd) et la fin (Nihaya), ou qu’il est permis de lui attribuer le mouvement et l’immobilité. »  [5]

 

Notes :

[1] Liens vers le site Islam Q&A (en anglais) : http://islamqa.info/en/20652
[
2] Qour’an, s42,v11
[3] C’est-à-dire de la croyance (‘Aqida)
[4] Dans son livre « Al-Asma-ou wa s-Sifat » tome 2, page 21.
[5] Cité dans le Maqalat d’al-Kawthari (p. 374)

.Les versets des Attributs d’Allâh
Extrait du livre « Connaitre l’Islam »
par le Sheikh ‘Alî Tantâwî

 

Allah-reesize-copie-1

 

 

Dans ce livre, j’ai évité l’examen des questions philosophiques, et de dresser la liste des divergences entre scolastiques. Mais le problème des « versets des Attributs » qui fut l’objet de longues discussions et disputes, mérite certains développements. Dans le Coran, notre Seigneur S’est qualifié en des termes forgés à l’origine pour désigner des sens terrestres et des objets humains, alors que rien ne Lui est semblable. Il est Le Seigneur, Le Créateur, L’Elevé. Il ne ressemble pas aux créatures. Nous ne pouvons comprendre ces termes appliqués à Dieu de la même manière lorsqu’ils sont appliqués à la créature. Nous disons tel connaît et observe, et Dieu connaît et observe. Mais la manière avec laquelle le serviteur connaît et observe n’est pas celle avec laquelle Dieu connaît et observe. Le savoir du serviteur et sa vue ne sont pas comme le savoir de Dieu et Sa vue. De même nous disons « l’enseignant s’est établi sur sa chaire » et « S’est établi sur Son Trône ». Nous connaissons le sens donné dans le dictionnaire du terme « s’établir » que nous appliquons à l’enseignant, mais ce sens ne peut être celui voulu dans « Le Très Miséricordieux S’est établi sur le Trône » [V.5/S.20]. Tout ceci fait l’objet de l’unanimité des savants. Ils reconnaissent tous que les versets des Attributs sont la parole de Dieu. Si Dieu dit : « puis Il s’établit sur le Trône » [V.3/S.10], personne ne peut expliquer le mot « s’établit ». Tous les savants reconnaissent que le sens de « s’établir », dans le dictionnaire humain n’est pas celui voulu par le verset « s’établit sur le Trône ».

 

Bien qu’unanimes sur le fait d’éviter la négation des attributs de Dieu, et l’anthropomorphisme (tendance à concevoir Dieu à l’image de l’homme – ndt), les savants ont divergé sur le but voulu par ces versets.Ces versets sont ils au sens propre ou figuré ? Peut-on les interpréter ou non ? Ceux qui les ont interprétés ont dit que le sens propre est l’utilisation du terme avec le sens voulu. C’est la définition que donnent les savants de l’éloquence – Sans doute que la langue arabe, avec laquelle fût révélée le Coran, contenait des mots, avant sa révélation, pour désigner des sens terrestres matériels. Ces termes sont incapables d’exprimer les sentiments humains, que dire d’exprimer les Attributs de Dieu, Créateur des hommes. La beauté a de multiples formes, mais nous n’avons que le terme « beau ». Quel rapport y a t’il entre la beauté d’un paysage naturel, la beauté d’un poème, la beauté d’une maison bien ornée, et la beauté d’une femme? Parmi les femmes, il existe des milliers de sortes de beauté mais nous n’avons que ce seul terme. Les langues sont incapables de décrire le sentiment de la beauté. Il en est de même de l’amour dans ses multiples formes, et ses différences de sentiments. Si la langue est si étroite pour décrire les sentiments humains, peut-elle alors contenir les Attributs de Dieu, les décrire? Si le sens propre est « L’utilisation d’un terme avec le sens pour lequel il a été créé » et que les mots comme « s’établit », « viendra », « trompe », « stratégie », « les oublie » créés pour des sens terrestres humains et matériels, sont utilisés dans le Coran dans un autre sens, alors ces mots ne sont plus utilisés au sens propre mais au sens figuré. Dieu dit : « puis Il s’établit sur le Trône », « et que ton Seigneur viendra » [V.22/S.89] ; « Oui, les hypocrites cherchent à tromper Dieu, quand c’est Lui qui les trompe » [V.142/S.4] ; « Et ils stratégient . Et Dieu stratégie ! » [V30/S.8] ; « Ils oublient Dieu, eh bien, lui aussi les oublie » [V.67/S.9]. Celui qui nie que ces mots sont au sens figuré, comme Ibn Taymyyia, donne au « sens propre » un autre sens que celui connu auprès des éloquents, il dit : interpréter ses termes, c’est-à-dire leur donner un sens figuré et affirmer que c’est le but voulu, est réfuté parce que les sens figurés, eux aussi, sont humains.

 

J’ai réfléchi et j’ai trouvé que ces versets sont de trois sortes :

1 – Des versets révélés de la part de Dieu à titre informatif : « Le Très Miséricordieux S’est établi sur le Trône » [V.5/S.20] Nous ne disons pas : Il ne S’est pas établi, sinon nous aurions nié ce que Dieu a affirmé. Nous ne disons pas : Il S’est établi sur le Trône comme s’établit quelqu’un assis sur une chaise, sinon nous aurions comparé le Créateur à la créature. Mais nous croyons que c’est la parole de Dieu, qu’il a voulu un sens dont nous ne comprenons pas la portée et le détail, car Il ne nous a pas été explicité et que la raison – comme nous l’avons vu précédemment – est incapable d’y arriver par elle-même.

2 – Des versets révélés selon le style dit « la similitude » connu des savants de l’éloquence. Comme la parole du poète : « Ils m’ont dit : propose nous une chose que nous te cuisinons bien. J’ai répondu : cuisinez moi une toge et une chemise ». Et celle d’Abî Tamâm au sujet de la bataille de ‘Ammûryya, répliquant aux astrologues qui prétendaient que la victoire ne viendrait que lorsque les figues et le raisin auront mûris. « Quatre vingt dix milles, comme des lions, leurs peaux ont mûri, avant que ne mûrissent les figues et les raisins (c’est-à-dire prêts à se battre) ». Ce genre de style est fréquent dans les versets comme : « Ils oublient Dieu ; eh bien, Lui aussi les Oublie » [V.67/S.9]. Le mot « Ils oublient » a le même sens que « l’oubli » dans le dictionnaire qui est l’absence des informations dans la mémoire. Mais le mot « les oublie » est à titre de similitude, et ne désigne pas le même sens car Dieu n’oublie pas : « Ton Seigneur, cependant, n’est pas oublieux » [V.64/S.19]. Autrement dit le mot « Ils oublient » est utilisé avec le sens pour lequel il était créé alors que le mot « les oublie » est utilisé pour un autre sens. Du même genre : « …tandis qu’il est avec vous où que vous soyez » [V.4/S.57]. Les savants sont unanimes que ça signifie que Dieu est avec nous par Son savoir, non par Son Etre, car le début du verset stipule que Dieu S’est établit sur le Trône [1].


De même :

« Nous allons bientôt être libre pour vous, ô deux charges ! « (V31/ S.55). «Et ils stratégient. Et Dieu Stratégie ! » [V.30/S.8 ]. « Oui, les hypocrites cherchent à tromper Dieu, quand c’est Lui qui les trompa » [V.142/S.4]. Il n’est pas permis de comprendre ces versets avec le sens des mots figurant dans le dictionnaire, sens matériel, mais avec un sens digne de Dieu, qu’il soit Elevé et Exalté.

3 – Des versets explicités par d’autres versets : « Et les juifs disent : « La main de Dieu est fermée ! » Que leurs mains soient enchaînées, et maudits soient-ils de l’avoir dit ! Ses deux mains sont ouvertes au contraire : Il dépense comme Il veut » [V.64/S.5].

Ce verset est explicité par le verset suivant :

« Ne porte pas ta main enchaînée à ton cou [par avarice], et ne l’étend pas non plus trop largement, sinon tu te trouveras blâmé et chagriné. » [V.29/S.17]. On comprend que l’extension [verbe étendre] de la main signifie la générosité et cela n’implique pas, au contraire c’est impossible, que Dieu ai deux mains comme celles des hommes et des animaux, que Dieu soit élevé au dessus de cela.


Dans le Coran :

« C’est Lui qui envoie les vents, annonciateurs au devant (entre les. Mains [2]) de Sa miséricorde » [V.57/S.7]. « Et c ‘est Lui qui envoie les vents comme une annonce devant (entre les mains [2]) Sa miséricorde » [V.48/S.25].

« … et Celui qui envoie les vents, comme une bonne annonce, devant (entre les mains [2]) Sa miséricorde » [V.63/S.27]. « … il n’est pour vous qu’un avertisseur en face (entre les mains [2]) d’un dur châtiment » [V.46/S34].

Au sujet du Coran : « … à qui (le Coran) le Faux ne parvient ni de devant lui (entre les mains [2]) ni de derrière lui ; descente de la part d’un Sage, d’un Digne de louange » [V.42/S.41].

Ni la miséricorde, ni le châtiment et ni le Coran n’ont de mains réelles [2].


L’explicite et L’implicite :

Dieu a montré que le Coran contient des versets explicites, leur signification est limpide et leur expression claire, et des versets implicites dont le sens voulu n’est pas clair, au contraire, les gens leur donnent diverses interprétations qui se mélangent à tel point qu’il devient difficile ou impossible de connaître le sens voulu. Les versets des Attributs sont implicites et le croyant est appelé à ne pas trop s’étendre dans leur sens, et de ne pas les compiler afin de ne pas éprouver les gens par leur étude.

Celui qui rassemble ces versets et les expose aux élèves est passé à côté de la méthode des ascendants, surtout s’il y joint les hadiths unitaires (rapportés par une seule personne de la part du prophète – ndt) rapportés à leur sujet et qui ne sont pas considéré par la majorité des savants comme Preuves absolues dans le domaine des croyances. Cela ne signifie pas que la personne a le choix entre  »acceptation » ou le « refus », non. il y a une divergence entre ceux qui disputent sur leur portée et ceux qui leur donnent un sens figuré.


Position des musulmans et leur compréhension :

Les premiers musulmans qui sont les ascendants de cette communauté, ses meilleurs, et ses plus valeureux, n’ont pas parlé de ces versets, et n’ont pas précisé s’ils étaient au sens propre ou au sens figuré. Ils ne se sont pas noyés dans leur commentaire, mais y ont cru comme ils sont parvenus de la part de Dieu selon le sens que Dieu a voulu. Lorsque la scolastique s’est répandue, que des suspicions ont été évoquées au sujet des croyances islamiques, alors une nouvelle catégorie de savants est apparue et s’est lancée pour réfuter ces suspicions. Ces savants ont commenté les versets des Attributs, et les ont compris à la manière des arabes en surpassant le sens original du mot à un autre sens, c’est ce qui est appelé le sens figuré ou l’interprétation. C’est un long sujet de controverses entre savants. La vérité est que ces versets sont révélés par Dieu. Celui qui en nie une partie est mécréant Celui qui les dépouille totalement et en fait des expressions sans signification est mécréant. Celui qui les comprend avec le sens humain et l’applique à Dieu puis rend le Créateur identique à la créature est mécréant. Le chemin est périlleux, l’échappatoire est dangereux, le sauvetage est d’éviter d’en discuter, de suivre les ascendants, et de s’arrêter strictement à la limite du texte. C’est ainsi que j’adore Dieu et c’est ce que je crois.

 

Notes :

[1] Le verset complet (ndt) : « C’est Lui qui a créé tes cieux et ta terre en six jours ; puis II S’est établi sur le Trône sachant tout ce qui pénètre dans la terre et ce qui en sort, et ce qui descend du ciel et ce qui monte, tandis qu’îl est avec vous où que vous soyez. Et Dieu observe ce que vous œuvrez » [V.4/S.57].

[2] Dans le texte coranique en arabe Figure le mot « Baïna yadayy » littéralement « entre les mains » que le traducteur a remplacé par sa signification. L’auteur a voulu montrer que le mot « main » ne peut-être compris uniquement au sens propre – ndt.

La Croyance en Dieu

Par Sheikh Muhammad K. Kaba

 

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Introduction :

La Religion musulmane ne repose pas sur des bases incohérentes et incomplètes. Au contraire, la raison saine est parmi les plus solides de ses soutiens, tandis que le Qour’an, la Tradition du Prophète (salallahou ‘alayhi wassalaam), l’Ijmâ (l’unanimité des savants musulmans) et le Qiyas [1] en sont la référence.

Aussi, l’imam Al-Ghazaliyy [2] dit-il :

« L’adoration n’est valable qu’après avoir connu Celui qui mérite d’être adoré (c’est-à-dire Dieu). »

Autrement dit, celui qui croit que Dieu est une lumière -contraire de l’obscurité-, qu’il est assis sur le Trône [3], ou qu’Il est partout par Son Entité comme l’air, etc., celui-là n’adore pas Dieu, mais quelque chose de son imagination. C’est dire que Dieu est différent de tout ce que l’on peut imaginer, car l’imagination est une création, et la création ne ressemble pas au Créateur.

Il faut donc avoir une bonne croyance en Dieu, celle qui sauve du châtiment éternel de l’Enfer. Ainsi, Dieu dit à Son Prophète :

« Sache (Mouhammad) qu’il n’y a pas d’autre dieu que Dieu, et demande le pardon pour ton péché [4] et pour les Croyants et les Croyantes (…). »[5]

Ce verset du Qour’an fait ressortir deux sortes de Science :

– La Science qui traite de l’Unicité de Dieu, à savoir : « Sache qu’il n’y a pas d’autre dieu que Dieu (…) »

– La Science qui traite des règles d’application, car « ( …) demande le pardon pour ton péché (…)» fait référence à l’application, à la pratique.

Par ce verset, Dieu a ordonné à Son Prophète d’accorder la priorité à l’étude de la Science qui traite de la croyance sur celle des règles d’application. De ce fait, le Prophète dit :

« ( … ) Je suis celui qui a la meilleure connaissance de Dieu et qui Le craint le plus. (…) » [6]

Les compagnons du Prophète, à son exemple, ont accordé plus d’importance à la Science de la croyance qu’aux autres Sciences de la Religion. Ainsi, le Traditionaliste Ibnou Majah a rapporté dans son livre « Sounane Ibnou Majah » que le compagnon Joundoub, fils de ‘Abdoullah (que Dieu l’agrée) a dit :

 

« Nous étions avec le Prophète pas encore pubères mais nous en étions proches, et nous avons appris la croyance avant d’apprendre le Qour’an. Puis nous avons appris le Qour’an, ce qui nous a renforcés dans la croyance »

C’est pour cela que l’imam Al-Ghazaliyy a dit que l’adoration n’est valable qu’après avoir connu Celui qui mérite d’être adoré. Et l’imam Ar-Rifa’iyy [7] de préciser :

« L’extrême connaissance de Dieu est la certitude de Son Existence sans référence à un lieu ni à une manière d’être »

Il s’agit donc d’une connaissance, non pas à travers une localisation, mais qui permet plutôt de distinguer entre Le Créateur de toute chose, qui n’a ni commencement ni fin et qui n’a besoin de rien, et la créature qui est dans une totale dépendance. C’est en cela que la fameuse citation du premier Calife Abou Bakr (que Dieu l’agrée) est très instructive :

« S’avouer incapable de cerner la Réalité de Dieu, c’est la vraie compréhension. Et chercher à connaître cette Réalité, c’est de la mécréance et de l’association. »

En effet, on va de ce fait établir des comparaisons et des parallèles, ce qui est déraisonnable et illogique, car Dieu est différent de Sa créature. En d’autres termes, Seul Dieu connaît la réalité de Son Entité et celle de Ses Attributs. Dès lors, la connaissance de Dieu pour les créatures que nous sommes passe par l’affirmation de Ses Attributs et par la négation de ce qui n’est pas digne de Lui.Il faut donc croire, sans nul doute, que Dieu a des Attributs. Pour rapprocher les idées, prenons un exemple. Si l’on disait à quelqu’un de fabriquer une montre, il ne pourrait le faire que s’il connaissait la science nécessaire. A supposer qu’il maîtrise cette science, mais n’ait pas la puissance (s’il est paralysé, par exemple) il n’y parviendrait pas. Et s’il avait la science et la puissance mais pas la volonté, il n’y arriverait pas non plus. Ainsi pour exister, ce monde a besoin, à plus forte raison, d’un Créateur qui a les Attributs de la Science, de la Volonté et de la Puissance.Dieu a fait surgir ce monde du néant et ne lui ressemble pas; Il n’a pas besoin de place (d’endroit), Il ne s’incarne pas et ne se fatigue pas, Il ne ressemble ni aux hommes ni aux Anges. Il n’est pas une matière, Il n’a donc ni forme ni limites. Il est différent de toute Sa créature (création). Son Existence n’a pas de commencement.Dieu a donc des Attributs par lesquels Il s’est fait connaître. C’est pourquoi les savants musulmans ont dit qu’il est obligatoire d’en connaître treize, qui sont fréquemment cités dans le Qour’an, soit directement, soit par leur signification. A savoir :

 

1. L’Existence (Al-Woujoud)
2. Le Non-Commencement (Prééternité – Al-Qidam)
3. La Non-Fin (Pérennité – Al-Baqa’)
4. L’Unicité (Al-Wahdaniyyah)
5. La Non-Ressemblance aux créatures (Al-Moukhalafatou lil-Hawadith)
6. La Science (Al-‘Ilm)
7. La Puissance (Al-Qoudrah)
8. La Volonté (Al-Machi’ah)
9. La Vue (Al-Basar)
10. L’Ouïe (As-Sami’)
11. La Parole (Al-Kalam)
12. La Vie (Al-Hayat)
13. L’Autosuffisance (Al-Qiyamou Bi n-Nafs)

Notes :

[1] Effort de recherche soutenu, basé sur la déduction par analogie que seuls les savants aux rangs les plus élevés peuvent entreprendre. Ce n’est donc pas à la portée de n’importe qui.

[2] Abou Hamid Al-Ghazaliyy  est né à Khouraçan, région du nord-est de l’Iran, en 450/1058 et est décédé en 505/1111.

[3] C’est, du point de vue volume et masse, le plus grand des corps que Dieu a créés, non pour s’y établir, mais pour manifester Sa Puissance. Il constitue le toit du Paradis, qui se trouve au-delà du septième ciel.

[4] Il s’agit de petits péchés. Les Prophètes sont immunisés contre la mécréance, les grands péchés et même les petits péchés qui reflètent une bassesse de caractère.

[5] Qour’an (47/19)

[6] Hadith rapporté par Al-Boukhariyy

[7] L’imam Ahmad Ar-Rifa’iyy رحمه الله est un grand Saint, qui est né en Iraq en 512/1118 et est décédé en 578/1182. Il est le fondateur d’une Tariqah, c’est-à-dire une méthode de cheminement [soufisme] sur une des voies tracées par le Prophète .

 


 

L’Existence
[Al-Woujoud]
 

Il est connu des gens de la droiture que Dieu a des Attributs éternels qui conviennent à Sa Majesté; et l’Existence en est Un.

Dieu Le Suprême dit :

« (…) Douterait-on de l’Existence de Dieu?! (…) » [1]

Il faut donc croire que l’Existence de Dieu est indubitable, et n’a pas de commencement, c’est-à-dire qu’Elle n’est pas précédée par lé néant, et qu’elle n’a pas de fin, c’est-à-dire qu’elle ne sera pas affectée par l’anéantissement.Le Prophète a dit :« (… ) Dieu était, et il n’y avait rien d’autre que Lui. Et il y eut le Trône sur l’eau (c’est-à-dire que Dieu créa le Trône à partir de l’eau; laquelle fut la première création) ( …) » [2]A travers ce Hadith, le Prophète confirme l’Existence de Dieu avant toute création. De ce fait, quiconque nie l’Existence de Dieu est un athée comme cet instituteur qui dit un jour que Dieu n’existait pas, et partant [du principe] que ce monde n’avait pas été créé.  Profitant de son absence, un de ses élèves à dessiné un âne sur le tableau avec le nom de l’instituteur inscrit dessus. A son retour, il fut accueilli par des éclats de rire. Fou de rage, il chercha à connaître l’auteur, de ce dessin. Sur ce, un élève se leva et dit que le dessin, s’était fait lui-même (c’est-à-dire selon ce que vous prétendez).Ainsi, cet élève venait de confirmer, à sa façon, ce que tout le monde sait, à savoir que tout acte relève forcément d’un auteur [un créateur]. Par conséquent, il serait impossible d’imaginer l’existence d’écriture sans écrivain, ou de bâtiment sans bâtisseur. En effet; la raison ne peut que rejeter l’idée qu’une encyclopédie puisse être le résultat d’une déflagration survenue dans une imprimerie ou qu’un immeuble, avec toutes ses structures, surgisse subitement de Terre à la suite d’une secousse tellurique. De même, on ne saurait imaginer un bateau lourdement chargé, cheminant droit sur une mer agitée, avec des vents portants et tourbillonnants; sans l’aide d’un bon et vaillant capitaine. Que dire alors de cet Univers qui évolue dans une organisation parfaitement cohérente!

Un savant, à qui les gens avaient demandé la preuve de l’Existence de Dieu, a dit :

– Ne constatez-vous pas que toutes les feuilles du mûrier se ressemblent par l’odeur, la couleur et le goût?
– Bien sûr, répondirent-ils.
– Alors, ajouta-t-il, la brebis mange ses feuilles et donne du lait; le ver s’en nourrit également et fournit de la soie; quant à certains cervidés (notamment le chevrotain porte-musc en les consommant, ils produisent du musc.

Ainsi à partir d’une même plante, il se dégage des choses qui diffèrent dans leur aspect et leur consistance. En effet, le lait est différent de la soie, qui à son tour se distingue du musc. Dès lors, il est évident que c’est un Créateur qui a non seulement créé cette plante mais qui l’a transformée  – à travers ces animaux – en des choses différentes de goût, d’odeur, de couleur et même d’utilité. Et ce Créateur n’est autre que Dieu Le Suprême. Gloire à Lui, Le Tout-Puissant!

Cela nous amène à constater l’absurdité de la théorie du « Big-Bang » selon’ laquelle la nature, qui n’a ni volonté ni science, a tout créé. C’est prétendre qu’une chose puisse être à la fois antérieure et postérieure à elle même.

Ainsi, l’existence de l’Univers dans toute sa complexité, sa beauté, et son ordonnance, témoigne de l’Existence de Dieu.

Le Musulman croit donc en l’Existence de Dieu, une Existence qui n’a ni commencement ni fin et qui est différente de celle de Sa créature. Car L’Unique Créateur de toute chose existe sans rapport avec le temps et l’espace, c’est-à-dire que Son Existence ne dépend d’aucune circonstance de lieu, de temps ou de manière.

Par conséquent :

–    Dieu est L’Eternel.
–    Nul temps ne Le limite et nul lieu ne Le circonscrit.
–    Dieu n’est pas Un corps, car Il serait limité.
–    Dieu n’est pas une substance, car Il serait localisable.
–    Dieu n’est pas accidentel, car Il aurait besoin d’un créateur.
–    Dieu n’est pas composé, car Il serait divisible.
–    Dieu n’a pas d’organes, car Il serait imaginable et représentable.
–    Dieu n’est ni ténèbres, ni lumière.

En effet, Dieu dit :

« (…) Rien ne Lui ressemble, et Il est Celui qui a l’Ouïe et la Vue parfaites. » [3]

Notes :

[1] Qour’an 14/10

[2] Hadith rapporté par Al-Boukhariyy

[3] Qour’an  42/11

 


 

Le Non-Commencement
[Prééternité – Al-Qidam]

 

Dieu  dit :

« Il (Dieu) n’a pas de commencement (…). » [1]

Littéralement traduit, cela donne : Il (Dieu) est Le Premier. Mais la primauté de l’Existence de Dieu est absolue, alors que celle de la créature est relative. Ainsi on dira d’Adam qu’il est le premier des êtres humains, tandis que Dieu est Le Premier dans le sens que Son Existence n’a pas de commencement.Il faut donc croire que Dieu, comme tous Ses Attributs, n’a pas de commencement. Par conséquent, Son Existence n’est pas relative au temps. Elle ne Lui a pas été attribuée, et n’a pas été précédée par quelque chose. Car celui qui a un commencement a besoin de quelqu’un qui lui donne l’existence. Or le besoin contredit la Divinité, parce qu’il indique une dépendance, c’est-à-dire une imperfection. Donc si Dieu avait eu besoin de Sa créature, Il n’aurait pu la créer. Mais Dieu, Le Glorieux, n’a pas besoin de Sa créature, ni avant, ni après la création de celle-ci.C’est pourquoi nous disons que le Non-commencement de Dieu n’a aucun rapport avec le temps [2], car encore une fois, Le Créateur de toute chose existe avant le temps. De ce fait l’imam Abou Hanifah, dans son livre « Al-Fiqh al-‘Akbar » [3] dit:« Les Attributs de Dieu n’ont pas de commencement et ne sont pas créés..Celui qui affirme qu’ils sont créés ou qu’ils ont un commencement; de même que celui qui ne se détermine pas (sur la question) ou qui doute a commis de la mécréance envers Dieu Le Suprême. »Dieu est donc Le Seul qui possède l’Attribut du Non-commencement.

Ainsi, pour prouver aux philosophes qu’il est impossible que le monde soit une, succession de choses sans commencement, les savants dans la Science de la croyance (At-Tawhid) ont donné l’exemple suivant :

Si quelqu’un dit : « Tel jour, je ne donnerai un franc à untel que si je lui en ai déjà donné un; et je ne lui aurai donné celui-ci que si je lui en avais préalablement remis un autre … et ainsi de suite ». Il est clair, dans cet exemple, que la pièce promise ne sera jamais donnée car cela est lié à quelque chose d’inexistant, à savoir un commencement pour ce don. Or ce qui est suggéré ici est qu’il ne débute jamais.

C’est dire que si ce monde était une succession de choses sans début, il n’existerait pas à présent; mais puisqu’il existe, cela prouve qu’il a un début.

Règle :

Tout, excepté Dieu et Ses Attributs, a un commencement.

Notes :

[1] Qour’an 57/3

[2]  Le temps est la mesure de la durée des phénomènes; autrement dit, c’est la comparaison entre deux événements. C’est donc une création de Dieu.

[3] Al-Fiqh al-‘Akbar traduit en français par « La plus considérable des Sciences »

 


 

La Non-Fin
[Pérénnité – Al-Baqa’]

 

Dieu dit :

« Tout ce qui est sur Terre est voué il une fin, mais Dieu, existe éternellement. » [1]

Dieu, tout comme Ses Attributs, n’a pas de fin.

En effet, la raison impose que Dieu, dont l’Existence n’a pas de commencement; soit sans fin. Il est Le Vivant qui ne meurt pas, et Sa Vie n’est, ni acquise ni précédée par quelque chose ou par le néant. [2]

Remarque :

La non-fin du Paradis et de l’Enfer est confirmée par les Textes (le Qour’an et les Hadiths). Ainsi, bien qu’ayant un commencement, ce n’es  que par la Volonté de Dieu qu’ils subsistent éternellement sans quoi, étant des créations, il est possible rationnellement qu’ils s’anéantissent. Mais Dieu a voulu pour eux la pérennité.

Règle :

Seul Dieu est Eternel en Soi.

Notes :

[1] Qour’an 55/26-27

[2] Sheykh Hassan Ayyoub dans son livre  » La Foi musulmane  » cite également les versets suivants :

« Et n’invoque nulle autre divinité que Dieu ! Il n’est de divinité que Lui ! Tout est voué à périr, excepté la Face du Seigneur. C’est à Lui qu’appartient le pouvoir suprême et c’est à Lui que vous ferez retour. » Qour’an 28/88

« Mets ta confiance dans le Vivant, l’Immortel ! Célèbre Ses louanges ! Car Il connaît mieux que quiconque les péchés de Ses créatures. » Qour’an 25/58

 


 

L’Unicité
[Al-Wahdaniyyah]

 

Dieu a dit :

« Dis (Mouhammad) : Dieu est Unique » [1]

L’imam Abou Hanifah (que Dieu l’agrée), dans son livre « Al-Fiqh al-Akbar », a dit :

« Dieu est Un, non pas du point de vue du nombre, mais dans le sens qu’Il n’a pas d’associé. »

Car mathématiquement parlant, le nombre 1 est divisible par 2 ce qui donne 2 demis, par 3 ce qui donne 3 tiers, etc.

Sachez donc que le devoir le plus fondamental de chaque Moukallaf [2] est de croire en l’Unicité de Dieu sans rien Lui associer, c’est-à-dire reconnaître qu’Il (Dieu) est :

Un dans Son Entité

– Il n’a point d’associé
– Il ne se divise pas
– Il n’est pas composé
– Il ne ressemble à rien

Un dans Ses Attributs

Les Attributs de Dieu n’ont pas de commencement, c’est-à-dire qu’Ils ne sont pas créés. Car si Dieu avait un attribut créé, cela voudrait dire qu’Il change : celui qui change a besoin de quelqu’un qui le fasse changer. Et celui qui a besoin de quelqu’un d’autre est une créature, et non Le Créateur qui existait avant toute créature, sans la créature. Or le fait de dire que Dieu acquiert un attribut signifie que cet attribut lui manquait, ce qui indique une imperfection. Et celui qui n’est pas parfait ne peut être Dieu dont les Attributs :

– sont uniques
– sont parfaits
– ne changent pas
– ne sont pas accidentels, c’est-à-dire créés
– ne sont pas occasionnels
– ne sont pas contingents
– ne sont pas précédés par le néant

Rien ni personne ne peut avoir un ou plusieurs Attributs de Dieu.

Un dans Son Acte

Lorsqu’on dit, par exemple, que Dieu est L’Unique Créateur, cela signifie qu’il est Le Seul à pouvoir faire surgir toute chose du néant. Dieu a la Puissance de créer ce qu’il veut sans que nul ne puisse s’opposer à l’accomplissement de Sa Volonté.Le fait de créer la créature n’a pas ajouté à Dieu un attribut qu’il n’avait pas; c’est dire que Dieu avait l’Attribut de Créateur avant la création du monde. De même qu’Il avait l’Attribut de donner la vie et celui de donner la mort avant qu’il n’y ait de vivants et de morts; ce n’est pas après avoir fait vivre ou mourir quelqu’un que Dieu a acquis ces Attributs-là.Ainsi, Abou Hanifah (que Dieu l’agrée) a dit :« L’Acte de Dieu est un Attribut qu’Il a dans le Non-commencement, mais le résultat (de Son Acte) est créé. »Tout ce que les gens possèdent (enfants, biens matériels ou autres moyens de subsistance) provient de Dieu. En effet, Dieu  dit :

« Tout ce que vous avez comme bienfait provient de Dieu (…) » [3]

Ou encore :

« Il (Dieu) est Le (Seul) Dispensateur de tous les biens (…) » [4]

Notes :

[1] Qour’an 112/1

[2]
Moukallaf, c’est-à-dire une personne pubère, saine d’esprit et à qui est parvenu l’appel à l’Islam, ne serait-ce qu’à travers les 2 témoignages (shahada), dans toutes les langues qu’elle comprend.

[3] Qour’an 16/53

[4] Qour’an 51/58

 


 

La Non-Ressemblance aux créatures
[Al-Moukhalafatou lil-Hawadith]

 

Dieu  dit : « (…) Rien ne Lui ressemble (… ) » [1]

L’Univers est de Dieu par création et non par engendrement ou par émanation. Donc Dieu n’est pas pour le monde ce que la terre est pour l’arbre, ou l’arbre pour le bois, ou le bois pour la table. Parce que la table vient du bois, le bois de l’arbre, l’arbre de la terre par un cycle de transformations successives voulu par Dieu. Par conséquent, l’Univers qui forme l’ensemble des choses créées est tout autre que Dieu, Le Créateur auquel rien ne ressemble :

Ni dans Son Entité (Dhat)Il n’est ni une lumière (contraire de l’obscurité); ni un esprit; ni un corps fin, ni un corps palpable, ni une matière; ni une particule; ni un homme; ni une étoile; ni aucune autre chose de la création.Dieu est différent de tout ce que l’on peut imaginer, car notre imagination est une de Ses créations

Ni dans Son Acte (Fi’l)

L’Acte de Dieu n’a pas de commencement, tandis que tout autre acte est une création. Et il fait surgir toute chose du néant pour lui donner existence sans que cela soit par le toucher, le mouvement; la proximité ou l’éloignement.

Ni dans Ses Attributs (Sifat)

En effet, Dieu S’est fait connaître par Ses Attributs pour que Ses créatures affirment Son Existence et proclament Son Unicité, excluant ainsi Sa connaissance par analogie. Car les Attributs de Dieu sont sans aucune comparaison ni ressemblance. Il est loin d’avoir des dimensions, des limites, des repères, des membres ou des organes petits ou grands. On ne peut donc pas se représenter ni imaginer Dieu.

Il est impossible de Lui attribuer :

• le fait de s’asseoir
• l’immobilité ou le mouvement (tous deux liés à l’espace et au temps qui sont des créations)
• les sentiments (émotion, envie, etc.)
• le changement
• le sommeil
• la fatigue (comme l’ont prétendu certains égarés). A ce propos, Dieu dit :

« Certes, Nous (Dieu) avons créé les cieux et la Terre et ce qui est entre eux en six jours, sans que nulle fatigue Nous ait touché. » [2]

Remarque :

Dieu  a créé l’Univers sans nul besoin, ni rien qui L’y oblige. Il a donné existence aux Mondes sans modèle préexistant. Il n’est pas en contact, par le toucher, avec les choses. Tout est facile pour Dieu, parce qu’il est Le Tout-Puissant. Dès lors, l’une des sagesses de la création en six jours est de nous enseigner la patience. Autrement Dieu, Le Tout-Puissant, aurait pu tout faire exister en un seul instant, s’Il l’avait voulu. Car notre création et notre résurrection sont pour Lui comme celles d’un seul être.

Notes :

[1] Qour’an 42/11

[2]
Qour’an 50/38

 


 

La Science
[Al-‘Ilm]

 

Dieu dit :

« Ils (les Anges) dirent : « Soubhanak »! [1] Nous n’avons de savoir que ce que Tu nous as appris. Certes, c’est Toi L’Omniscient, Le Sage. » [2]Dieu est Le Savant et, par Sa Science qui est éternelle (c’est-à-dire sans commencement ni fin), Il connaît toute chose dans les moindres détails avant de la créer; et outre cela, Il connaît Son Entité et la réalité de Ses Attributs.La Science de Dieu ne change pas et Elle n’est pas, comme la nôtre, précédée par l’ignorance. En effet, l’être humain est créé dans le ventre de sa mère d’où il sort complètement ignorant. Puis petit à petit il grandit, se transforme, apprend à marcher et à parler. Il va acquérir des connaissances qui se renouvelleront par étapes. Cette mutation l’acheminera de l’enfance à la vieillesse en passant par l’adolescence. Ainsi, il aura évolué d’un état de faiblesse à celui de la pleine force, avant de revenir à l’état de faiblesse. Il est illogique, déraisonnable de croire que l’être humain soit l’auteur de sa propre transformation, ou que celle-ci soit l’œuvre du père sur son fils. De même, il est inconcevable que la nature, qui est elle-même une création, soit à l’origine de tels changements. Ainsi donc apparaît la nécessité que toutes ces mutations soient dues à Celui qui a les Attributs de la Vie, de la Science, de la Puissance, de la Volonté, et dont l’Existence est éternelle : c’est Lui qu’on appelle Dieu, ou Allâh; il connaît éternellement tout, le passé, le présent et le futur. [3]

C’est dire que rien ne Lui est caché et qu’il sait toute chose dans les moindres détails.

Règle :

La Science de Dieu, qui n’a ni commencement ni fin, englobe toute chose.

Notes :

[1] Soubhanak c’est-à-dire « Gloire à Toi »

[2] Qour’an 2/32

[3]
Sheykh Hassan Ayyoub dans son livre  » La Foi musulmane  » cite également les versets suivants :

« Il sait ce qui se passe dans les Cieux et sur la Terre, comme Il sait ce que vous dissimulez et ce que vous divulguez, car Dieu connaît parfaitement ce que recèlent les cœurs. » Qour’an 64/4

« Car peu importe que vous cachiez vos pensées ou que vous les divulguiez, Dieu saura toujours ce que recèlent les cœurs. Eh quoi ! Dieu ignorerait-Il ce qu’Il a Lui-même créé, Lui le Subtil, le si Bien-Informé? » Qour’an 67/13-14

 


 

La Puissance
[Al-Qoudrah]

 

Dieu dit :

« Certes, Dieu a la Puissance parfaite sur toute chose. » [1]

Dieu est Le Tout-Puissant et, par Sa Puissance qui n’a ni commencement ni fin, Il crée et anéantit les choses, suivant Sa Science et Sa Volonté.

Rien ni personne n’échappe à la Puissance de Dieu, et nul ne peut secourir celui qu’Il veut châtier.

Remarque :

Le jugement, du point de vue rationnel, est de trois sortes :

1) Le nécessaire, c’est ce dont la raison ne peut imaginer l’inexistence ou l’anéantissement : il s’agit de Dieu et de Ses Attributs.2) Le possible rationnel (ou le contingent), c’est ce dont la raison peut imaginer l’existence ou la non-existence, comme le monde et tout son contenu. Ainsi, la raison accepte notre existence ici-bas à un moment donné et notre inexistence à un autre moment.3) L’impossible rationnel se rapporte à ce dont la raison ne peut accepter l’existence, comme un associé à Dieu, ou comme le fait que quelqu’un puisse être mort et vivant en même temps.Cela posé, la Puissance de Dieu est l’Attribut qui confère l’existence ou l’anéantissement. De ce fait, elle ne concerne que le possible rationnel.S’agissant de l’impossible rationnel ou du nécessaire, il n’est pas permis de dire que Dieu est capable ou incapable de créer ce à quoi ces notions se rapportent. En effet, pour rapprocher les idées, on ne pourrait dire d’un homme qu’il souffre d’une faiblesse dans l’ouïe parce qu’il ne voit pas avec ses oreilles; car la vue ne concerne pas l’appareil auditif. De même, ce n’est pas parce que l’on ne peut attribuer la science à un caillou qu’il est ignorant; car l’ignorance ou la science ne concernent pas les corps inertes.

A ceux qui disent que Dieu Le Suprême est capable d’avoir un enfant, car le contraire indiquerait une impuissance de sa part, nous répondons que cette question est un non sens parce que cela relève de l’impossible rationnel qui n’est pas concerné par la Puissance de Dieu.

Il est aussi des athées qui demandent si Dieu est capable de créer son pareil. Là encore, il s’agit d’un impossible rationnel dont, l’existence est rejetée par la raison. La preuve est que Dieu n’a pas de commencement, et s’il y avait un pareil à Lui, cela impliquerait que celui-là n’aurait pas non plus de commencement. Or celui qui n’a pas de commencement n’est pas créé.

Ainsi, ce n’est donc pas parce qu’il est impossible que Dieu ait un enfant ou qu’Il se soit créé que cela est une preuve d’impuissance, car encore une fois Sa Puissance ne concerne pas l’impossible rationnel et le nécessaire.

Règle  :

Dieu a le Pouvoir de créer tout ce qui, du point de vue de la raison peut  exister, de même que d’anéantir tout ce qui est anéantissable.

Notes :

[1] Qour’an 2/20

 


 

La Volonté
[Al-Machi’ah]

 

Dieu dit :

« (…) Rien ne peut empêcher l’accomplissement de Sa Volonté (de la Volonté de Dieu)(…). » [1]

Dieu, par Sa Volonté qui n’a ni commencement ni fin, attribue aux choses, c’est-à-dire ce qui est contingent, leurs caractéristiques (espèce, gente, qualité, etc.)La Volonté de Dieu ne concerne donc ni le nécessaire ni l’impossible rationnel, mais le possible rationnel. Par exemple un tableau peut être noir, blanc, vert, etc. Il y a plusieurs couleurs possibles pour le même tableau. Le fait d’avoir la couleur noire, et non une autre couleur pourtant possible, résulte de l’Attribution de Dieu. Il en est de même de la forme du tableau. Ainsi, telle chose est blanche et non rouge, grande et non petite; telle personne est riche et non pauvre, etc.

Rien ne peut se passer sans la Volonté de Dieu, car Il a dit :

« Et vous
(les créatures) ne le voudrez (le droit chemin) que si Le Seigneur des Mondes (Dieu) le veut » [2]

En effet, notre volonté étant créée, elle n’existe que grâce à Dieu.

Par conséquent l’homme a une volonté, mais elle est subordonnée à la Volonté de Dieu, de sorte qu’il ne voudra que ce que Dieu a voulu qu’il veuille.

C’est ce que l’imam Abou Dja’far At-Tahâwî [3] exprime en disant :

« Il n’y a pas de volonté pour tout être que selon Sa volonté » [4]

Donc :

• Tout est régi par la Volonté de Dieu.
• Ce que Dieu veut sera, ce que Dieu ne veut pas ne sera pas (qu’il s’agisse du bien, du mal, des corps, du mouvement, du repos, etc.).
• On ne s’épargne le mal (péché, maladie, etc.) que par la Préservation de Dieu, et on ne fait le bien que grâce à Son Aide.
• Aucune créature (pas même les Prophètes) ne peut quoi que ce soit sans la Volonté de Dieu

Par conséquent :

Rien ne mérite l’adoration si ce n’est Dieu Seul.

Notes :

[1] Qour’an 12/21

[2] Qour’an 81/29

[3] L’imam Abou Dja’far At-Tahâwî, est l’auteur du célèbre livre de référence  » Al ‘Aqîdat at-Tahâwiyyah « , un traité sur la croyance des gens de la droiture (les Sunnites). Il est né à Taha (Egypte) en 239/853 et mourut au Caire en 321/933.

[4] Voir Al ‘Aqîdat at-Tahâwiyyah par l’imam At-Tahâwî disponible ici

 


 

La Vue
[Al-Basar]

 

Dieu dit :

« (…) Dieu voit parfaitement ce que vous faites. » [1]

Dieu voit toute chose visible, que nous puissions la voir ou pas.

Mais Sa Vue, qui n’a ni commencement ni fin, ne ressemble pas à la nôtre; Elle ne se fait pas par l’intermédiaire d’organes (oeil, iris, cornée, pupille, etc.) et n’est pas conditionnée par la lumière, la réfraction, la réflexion, l’obscurité, la distance, la direction, etc.Au contraire pour voir, l’être humain a besoin de l’organe de la vue (un oeil ou des yeux), de disposer de lumière, de regarder dans une direction et d’être situé à une distance donnée par rapport à la chose à voir. En effet, on ne peut voir une chose placée derrière soi qu’avec un rétroviseur ou un autre intermédiaire.Mais Dieu, qui n’est ni dans une place ni partout, voit tout sans aucune notion de distance, car la distance marque la limite entre deux corps. Et Dieu n’est pas un corps.

Notes :

[1] Qour’an 3/156

[2] Sheykh Hassan Ayyoub  dans son livre  » La Foi musulmane  » cite également les versets suivants :

« Il car Dieu est Audient et Clairvoyant »
Qour’an 58/11

 


 

L’Ouïe
[As-Sami’]

 

Dieu dit :

« Pensent-ils que Nous (Dieu) n’entendons pas leurs secrets et leurs confidences? Mais Si ! (…) » [1]

Dieu entend tout ce  qui peut être entendu, qu’il s’agisse de choses que nous pouvons entendre ou pas. Et Son Ouïe, qui est sans commencement ni fin, ne ressemble en rien à la nôtre. En effet, l’homme ne peut entendre qu’au moyen d’organes appropriés (oreilles, conduit auditif, tympan, etc.) qui succombent, parfois à l’assaut de la maladie ou de l’âge.En outre, le son que nous percevons doit être émis à une certaine fréquence et intensité pour être audible sans nuisance, car d’après les observations, à 180 décibels, les tympans éclatent. Ainsi, une explosion peut induire des lésions auditives irréversibles. L’intensité du son n’est pas seule en cause, la durée d’exposition est aussi nuisible.Mais Dieu, qui n’est ni dans une place ni dans toutes les places, et qui ne ressemble pas à Sa créature, entend tout. [2]Nous pouvons donc nous adresser à Lui, sans passer par un quelconque intermédiaire. Ce qui n’exclut pas de Lui demander de nous accorder un bienfait par le grade du Prophète Mouhammad , ou d’un Saint. [3]

Notes :

[1]
Qour’an 43/80

[2] Sheykh Hassan Ayyoub dans son livre  » La Foi musulmane  » cite également le verset suivant ou Allâh dit à Moïse et Aaron (Paix sur eux) :

« Ne craignez rien, dit le Seigneur, Je serai avec vous à tout voir, tout entendre. » Qour’an 28/88

[3]
At-Tawassûl

 


 

La Parole
[Al-Kalam]

D’un verset du Qour’an, nous comprenons que Dieu  dit :

« (…) Dieu parla à Moïse (…) » [1]

C’est dire que Dieu a l’Attribut de la Parole mais, comme tous Ses autres Attributs, Elle ne ressemble pas à la nôtre et ne nécessite aucun organe phonatoire. En effet, Dieu n’a pas de bouche, et Sa Parole qui est
de toute éternité, c’est-à-dire sans commencement ni fin, ne comporte ni lettres, ni mots; ce n’est ni une langue (l’arabe, le grec, l’hébreux, le français, etc.) ni un langage sonore ou vocal.Moïse (‘alayhi wa salam), entendit donc cette Parole sans débit de voix, et comprit ce que Dieu a voulu qu’il comprenne. Par la suite, il communiqua le Message reçu en s’exprimant dans la langue de son peuple qui est l’hébreux. En effet, Dieu  dit :« Et Nous (Dieu) n’avons envoyé de Messager qui ne parle la langue de son peuple (auprès de qui il a été envoyé), et cela afin qu’il leur explique le message dont il est chargé. Ainsi il leur sera facile de le comprendre (…). » [2]

Remarque :

Ainsi, dire que le Qour’an, la Torah ou l’Evangile (et non les évangiles) sont la Parole de Dieu a deux significations :1. Soit c’est la Parole de Dieu qui est Son Attribut; auquel cas cette Parole n’est ni en arabe, ni en une autre langue, ne s’exprime pas par des lettres ou une voix, ne ressemble pas à la nôtre, n’a pas de
commencement, et n’est pas quantifiable.2. Soit il s’agit des expressions de cette Parole que l’on peut trouver dans les Livres Saints. C’est à travers ces expressions qu’on comprend ce que Dieu a dit par Sa Parole, qui n’est pas composée de lettres, et qui n’est ni une voix ni un langage. Ainsi, si nous écrivons au tableau les mots Allah, Dieu ou God, cela ne signifie pas que Dieu s’incarne dans le tableau, ou qu’il y a trois dieux. Au contraire, il s’agit de trois expressions indiquant que nous parlons du Créateur qui n’est pas ces lettres écrites. C’est dans ce sens que nous disons que les versets qu’on trouve dans le Qour’an expriment la Parole de Dieu. Ainsi, on comprend du verset suivant que Dieu  dit :« Et si l’un des associateurs te demande asile, accorde-le lui afin qu’il entende la Parole de Dieu, car ce sont des gens qui ne savent pas. Puis fais-le parvenir à son lieu de sécurité. » [3]Il s’agit ici de lui faire entendre l’expression de la Parole de Dieu, à savoir les versets du Qour’an, et non pas la Parole divine de Dieu, qui est Son Attribut. Quant au verset 164 de la sourate 4, qui signifie : « ( …) Dieu parla à Moïse », on en déduit que Dieu parle, mais que Sa Parole est différente de la nôtre, et c’est celle-là que Moïse a entendue.


Règle :

Par Son Attribut qui est la Parole (qui n’a ni commencement ni fin), Dieu, entre autres, ordonne, permet, interdit, avertit, informe et annonce la bonne nouvelle.

Notes :

[1] Qour’an 4/164

[2] Qour’an 14/4

[3] Qour’an 9/6


 

La Vie
[Al-Hayat]

 

Dieu  dit :

« Et place ta confiance en Le Vivant (…). » [1]

Dieu est Le Vivant, mais Sa Vie (sans commencement ni fin) n’est pas conditionnée, comme la nôtre, par un ensemble de choses composées et indispensables, tels que l’âme, la chair, les muscles, les os, le sang, la peau, etc…Dieu est Le Vivant qui n’a besoin de rien, tandis que nous, les mortels, dépendons entièrement de Lui. [2]

Règle :

Il est Vivant, d’une Vie ni acquise ni précédée (par quelque chose)

Notes :

[1] Qour’an 25/58

[2] Sheykh Hassan Ayyoub  dans son livre  » La Foi musulmane  » cite également les versets suivants  :

« Et les visages s’humilieront devant Le Vivant, Celui qui subsiste par Lui- même » al-Qayyum », et malheureux sera celui qui [se présentera devant Lui] chargé d’une iniquité. » Qour’an 20/111

« C’est Lui le Vivant. Point de divinité à part Lui. Appelez-Le donc, en Lui vouant une culte exclusif. Louange à Dieu, Seigneur de l’univers ! »
Qour’an 40/65

 


 

L’Autosuffisance
[Al-Qiyamou Bi n-Nafs]

 

Dieu  dit :

« Ô vous les hommes! vous avez besoin de Dieu, et Dieu n’a pas besoin de Sa créature. » [1]Toute chose a besoin de Dieu Le Suprême, car il n’y a rien qui existe sans Sa Création. Notre existence dépend de Lui, c’est Lui (Dieu) qui nous a fait surgir du néant.Ainsi, tout ce que nous faisons ne peut exister sans la Création et la Volonté de Dieu.Dieu est L’Eternel (Qadim) qui n’a jamais cesser d’exister. Il n’a donc besoin de personne pour Lui donner l’Existence, la Science, ou tout autre de Ses Attributs.Il n’est pas un corps pour être porté par quelque chose ou pour dépendre d’une place. De ce fait ‘Aliyy Ibnou Abi Talib, le cousin du Prophète, a dit que Dieu a créé le Trône non pour le prendre comme emplacement, mais pour manifester Sa Puissance. En effet, le Trône est, du point de vue volume et masse, le plus grand des corps que Dieu a créés.Ainsi, pour nous donner une idée de l’immensité du Trône, le Prophète a dit :« Les cieux et la Terre, par rapport au Koursiyy [2], sont comme un anneau dans le désert; et le Koursiyy, par rapport au ‘Arch (le Trône), est comme un anneau dans le désert » [3]L’imam Abou Mansour At-Tamimiyy Al-Baghdadiyy rapporte cette parole de ‘Aliyy (que Dieu-l’agrée) :« Dieu était, et nul emplacement n’existait. Et maintenant (c’est à dire après avoir créé le lieu), Il (Dieu) est comme Il était (c’est à dire non circonscrit par un espace). »De même l’imam Abou Ja’far At-Tahawiyy, dans son livre « Al-‘Aqidah At-Tahawiyyah », dit :« Il (Dieu) n’est pas, comme les créatures, cerné par les six directions (devant, derrière, haut, bas, gauche et droite). »Car si Dieu était dans un lieu.Il aurait des dimensions et celui qui a des dimensions est une créature, et non Le Créateur.

Quant à l’ascension du Prophète, il faut savoir qu’elle n’avait pas pour but de lui faire atteindre un emplacement où se serait trouvé Dieu Le Suprème. Il s’agissait en fait de le glorifier et de l’honorer en lui montrant les merveilles de l’Univers supérieur. En outre, Dieu a voulu que Muhammad Le voit avec son coeur (et non dans son coeur).

Quant aux versets où Dieu dit :

« Puis il s’approcha, toujours plus, jusqu’à n’être éloigné que d’une distance de deux coudées et
moins encore. » [4]

Il est question de l’Ange Gabriel que le Prophète a vu pour la deuxième fois, sous sa forme réelle avec ses 600 ailes, sans perdre connaissance, parce que Dieu l’avait fortifié et renforcé. Alors qu’en le voyant pour la première fois à la Mecque (Makkah) dans un endroit appelé Ajyad, il s’était évanoui.

Et l’imam Ja’far As-Sadiq (que Dieu l’agrée) de dire :

« Celui qui prétend que Dieu est dans une chose, sur une chose ou issu d’une chose n’est qu’un associateur. Car si Dieu était dans quelque chose, Il serait circonscrit; s’Il était sur quelque chose, Il serait porté et s’Il était issu d’une chose, Il serait créé (…). »

Cette affrrmation est en parfaite concordance avec ce qu’a dit le Prophète,en s’adressant à Dieu :

« (…) Ô mon Dieu! (…) Tu es Adh-Dhahir [5] alors il n y a rien au-dessus de Toi. Et Tu es Al-Batine [6], alors il n’y a rien au-dessous de Toi (…). »

Al-Bayhaqiyy, à propos de cette invocation, a dit :

« Et puisqu’il n’y a rien au-dessus de Lui et rien au dessous de Lui, (alors) Il existe sans place. »

Ainsi, tout en connaissant ce qui se passe partout (ensemble des lieux), Dieu régit tout par Sa Volonté, sans s’incarner dans Sa création :

• ni dans les cieux
• ni sur la Terre
• ni dans une place
• ni dans toutes les places
• ni partout

Remarque :

C’est parce que le Prophète nous a appris que la direction (Qiblah) des invocations est le ciel que nous levons les m
ains vers celui-ci; et c’est parce qu’il nous a enseigné que celle de la prière est la Ka’bah à la Mecque, que nous nous orientons vers cette maison sacrée. Ce qui explique que Dieu, l’Unique Créateur de toute chose, existe sans place ni direction.

Règle importante :

Il faut croire que Dieu n’a besoin de rien, car Il existait avant toutes Ses créatures, Et après les avoir créées, Il est (maintenant) comme il a toujours été.

Notes :

[1] Qour’an 35/15

[2] Koursiyy ou Piédestal, c’est une autre grande création de Dieu, qui est près du Trône.

[3] Hadith rapporté par Ibnou Hibban 

[4] Qour’an 53/8-9

[5] Adh-Dhahir veut dire qui est apparent, mais utilisé pour Dieu Le Suprême il signifie que les preuves rationnelles témoignent de Son Existence, Sa Puissance, Sa Science, Sa Volonté. En effet, toute chose donne la preuve rationnelle de l’Existence de Dieu.

[6] Al-Batine veut dire le caché, mais utilisé pour Dieu il signifie Celui qui connaît l’intérieur des choses, leur vérité; ou encore, c’est Celui qui n’est pas atteint par les illusions, et cette dernière explication est la meilleure.

 

L’interprétation du Dahik [Rire] d’Allâh

Selon les commentaires de grands savants de l’Islam

 

Dahik

L’interprétation du Dahik [Rire] d’Allâh


Le Prophète Muhammad (salallahou ‘alayhi wassalaam) a dit : « Allâh se rit de deux hommes dont l’un tue l’autre alors que tous les deux entreront au Paradis. » [1]

 

Il arrive que l’on trouve dans le Qour’an et les Hadith du Prophète des mots ou des expressions qui donnent l’impression qu’Allâh est similaire à Ses créatures dans certains de leurs attributs. Lorsque nous sommes confrontés à cela, il est important de revenir à la parole de nos grands savants afin de comprendre comment ils ont compris et expliqués ces mots et expressions.
Insha Allâh, c’est ce que nous allons faire ici pour le mot Dahik [Rire].

Nous implorons l’aide du Tout Puissant afin qu’Il nous protège de l’erreur et nous guide vers ce qui est vrai.

 

L’Imam al-Hafidh Al-Bayhaqi (d. 458/1066) relate que [Muhammad ibn Yusuf] al-Farabri (d. 320/932) rapporte du grand maître du Hadith, l’Imam al-Bukhari (d. 256/870) qu’il a dit :  « La signification du rire (ad-dahik) c’est la Miséricorde (rahma) » [2]

L’Imam `Izz al-Din Ibn Abd as-Salam  interprète le rire (ad-dahik) comme étant Sa satisfaction (ridā) et Son consentement (qabūl). [3]

L’Imam Ibn Abd al-Barr (que les Salafis aiment toujours citer en concernant la “descente” d’Allâh) a déclaré : « Et quant à sa déclaration [Allâh « rit »], cela signifie qu’Il a de la Miséricorde pour Son serviteur, et le reçoit avec sérénité, réconfort, clémence et affection, et c’est une métaphore bien-comprise. » [4]

L’Imam Ahmad l’a interprété comme étant la générosité abondante (kathrat al-karam) et une bonne et immense satisfaction (si’at al-Rida). [5]

L’Imam al-Khattabi l’a interprété comme une grande satisfaction (Rida). [5]

L’Imam al-Qadi ‘Iyad a ajouté qu’une autre sens possible est que le rire s’applique aux anges d’Allâh. C’est l’interprétation privilégiée par Ibn Hibba. [5]

Le grand savant du Hadith Al Hafidh Ibn Hajar al-‘Asqalani a dit : « L’attribution du rire et de l’émerveillement à Allâh est figurative (majaziyya) et leur signification est la grande satisfaction qu’Allâh a de leurs actes. » [5]

L’Imam an-Nawawi l’a expliqué comme une métaphore (isti’ara) d’une grande satisfaction, l’attribution de la récompense (thawab), et l’amour d’Allâh (mahabba). [5]

L’Imam Ibn al-Jawzi à dit : «  Sachez que le mot « Dahak » (littéralement, « rire » ) dispose d’un certain nombre de significations qui sont liées à la « clarification » et au fait de « montrer ». Quand quelqu’un révèle quelque chose qui était caché, on dit de lui : « Dahaka » [littéralement, cela signifierait « rire »]. On dit, par exemple : « la Terre dahakat » lorsque de la végétation se montre en elle, et qu’elle donne des fleurs. C’est la même chose quand il est dit: « Le ciel a pleuré ». Le poète a dit : «  Chaque jour de la Terre avec des rires Une nouvelle marguerite » (c’est-à-dire que la Terre révèle une nouvelle fleur tous les jours, à partir des « pleurs » du ciel). Le rire qui saisit les gens est simplement une référence au fait que lorsque quelqu’un rit, les dents, qui sont cachées par la bouche, sont révélées, montrées. Mais cela est impossible à l’égard de Dieu, glorifié et Exalté soit-Il. Par conséquent, il est obligatoire de considérer ce hadith comme signifiant : « Dieu manifeste Sa générosité et Sa bonté ». » [6]

Puis concernant ceux qui sont allés jusqu’à attribué une molaire (au sens littéral) à Allâh il ajoute : « Nous [Ibn al-Jawzi] sommes très étonnés. Il a confirmé un attribut à Dieu sur la base d’un hadith qui n’a qu’un seul rapporteur (hadith ahad) et dont les mots ne sont même pas corrects! Il a confirmé une molaire au sujet de Dieu! Celui-là, il n’a rien à voir avec l’Islam! » [7]

L’Imam Ibn Taymiyya a déclaré : « Et si l’arabe du désert, sain d’esprit, avec la droiture de sa fitra, a comprit Son rire (celui d’Allâh) comme le signe de Sa Grâce et de Son Don. Ceci montre que ce trait (wasf) est relié à la Grâce et au Don, et cela fait partie des Attributs de perfection. » [8]

Wa Allâhou a’alam.

 

Notes :

[1] Rapporté par al-Boukhari et Mouslim.

[2] Al-Bayhaqi, Kitab al-asma’ wa al-sifat [1358/1939. Réédition. Beyrouth : Dar Ihya’ al-Turath al-‘Arabi]

[3] Dans al-Ishāra ilā al-Ijāz fi Ba`d. Anwā`al-Majāz (Ed. `Uthmān H.ilmī, Le Caire : al-Mat.ba`at al-`Amira, 1313/1895)

[4] Dans Al-Tamhid 18:345

[5] Dans Islamic Doctrines & Beliefs, Volume 4, « Allâh’s Names and Attributes » (Al-Asma’ wa al-Sifat) d’Al-Bayhaqi traduit et annoté par sheykh Gibril Fouad Haddad

[6] Dans son livre Daf’ Choubah at-Tachbih (page 41)

[7] Dans son livre Daf’ Choubah at-Tachbih (page 42)

[8] Dans Majmu’ Al-Fatawa (6:121)