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Où est Allâh?

Par le Mufti Ebrahim Desaï [1] 

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Question :

Où est Allâh ‘azza wa jaal? J’ai compris qu’Il est sur Son Trône Divin, mais une sœur m’a demandé des preuves à ce sujet. Pouvez-vous expliquer cela, s’il vous plaît?

Réponse :Saadu-Deen Taftazani a expliqué la nature de « Où est Allâh » par les termes suivants : « Et Il n’est en aucun lieu » (Sharh ‘Aqaaid)

L’Imam Malik (RA) a été questionné au sujet du verset dans Sourate Taha, « Le Misericordieux établi sur le Trône », il a répondu : « L’istiwa’ n’est pas inconnu, sa modalité est inconcevable pour l’esprit; et l’investigation à son sujet est une innovation » [2].

Djalâl ad-Dîn As-Suyûtî à également commenté le verset par cette parole : « Istawa (L‘Etablissement) conformément à ce qui est approprié pour Allâh ». [3]

Toutefois, le verset ne parle pas de l’Essence d’Allâh Ta’ala étant sur le Trône mais il indique le Pouvoir et le contrôle du Royaume d’Allâh par Lui-même.


Et Allâh est plus Savant.

Notes du traducteur :

 

[1] Le Mufti Ebrahim Desaï a suivi une éducation islamique poussée pendant neuf années. Sept années de Fiqh commençant par la langue arabe, les Usûl al-Fiqh, le Fiqh justifié (avec les preuves), les Usûl al-Hadith, et se spécialisant dans le Hadith, les Usûl al-Tafsîr, et le Tafsîr (l’Exégèse). Il a ensuite étudié les principes de l’émission de fatwas pendant deux années à Dabhel avec Mufti Ahmad Khanpuri Saheb, un des principaux et des plus renommés savants de l’Inde, et une année supplémentaire avec le grand Mufti de l’Inde, Mufti Mahmûdul Hasan Saheb (RA) (compilateur des Fatâwa Mahmûdiya – 20 volumes). Il a été un conférencier supérieur à la Darul Ulûm Ta’lîmuddin d’Isipingo Beach et le directeur du département de fatwa de la Jamiatul Ulama (KZN). Il enseigne à la Madrasah In’âmiyya, Camperdown, Kwa Zulu Natal (Afrique du Sud).[2] L’istiwa’ n’est pas inconnu [Parce que mentionnée dans le Livre d’Allâh], sa modalité est inconcevable pour l’esprit [parce que appliquer la modalité (le comment) à Allâh est impossible (inconcevable)]; et l’investigation à son sujet est une innovation.Pour des inforamtions complémentaires sur le sujet de la modalité vous pouvez consulter ce texte :  Allâh, sans comment par Sheykh Musa Furber


[3] Jalaalayn volume 2, page 260

L’Istawa d’Allâh sur Son Trône

Mufti Muhammad Kadwa

 

 

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Question :

Allâh (Exalté soit-Il) est-Il au-dessus du Trône? Je sais qu’Il n’est pas limité ou quoi que ce soit, mais n’est-ce pas ce que le Qour’an dit, qu’Il est au-dessus du Trône?


Réponse du Mufti Muhammad Kadwa :

Allâh est Omnipotent.

Lorsque le texte fait mention d’Allâh étant sur le Trône ou Kursi, ce n’est pas dans la réalité, mais c’est simplement une indication de Sa Grandeur et de Sa Majesté sur toute Son entière création. [1]

Et Allâh Ta’ala est plus savant.

Mufti Muhammad Kadwa, Département de la Fatwa, Afrique du Sud.

Wa salam.


Notes du traducteur :

[1] Pour plus d’information vous pouvez consulter le texte suivant : L’Istawa d’Allâh sur Son Trône par GF Haddad

De l’Ordre de demander le pardon, la protection, la grâce, l’agrément et la patience à Allâh
  

Par l’imam Abd Al-Qâdir al-Jîlânî
   

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Ne demande rien d’autre à Allâh que le pardon pour les péchés passés et la protection (’ismâ) qui immunise contre eux dans les jours à venir; ainsi que la grâce (tawfiq) pour une adoration convenable, l’obéissance à l’Ordre, là satisfaction devant l’amertume du destin, la patience face aux difficultés et aux épreuves, la reconnaissance pour les bienfaits et les dons ; enfin une mort « scellée par le bien » [1] et la réunion avec les Prophètes, les Véridiques, les martyrs et les vertueux. En effet quelle excellente compagnie ils constituent !

Et ne Lui demande pas ce bas monde, ni la cessation de la pauvreté et des épreuves pour les remplacer par la richesse et la tranquillité. (Demande) plutôt la satisfaction de ta part et de ce qu’Il décide. Et implore Sa Protection (hifz) [2] continuelle dans l’état où Il t’a placé et éprouvé, jusqu’à ce qu’Il te déplace à un autre état différent. Car tu ne sais pas dans lequel réside le bien: dans la pauvreté ou dans la richesse, dans l’épreuve ou dans la tranquillité. Il a replié devant toi la science des choses, de sorte qu’Il est seul à connaître leurs avantages et leurs nocivités.

Il est rapporté que ‘Umar Ibn al-Khattâb a dit :

« Peu m’importe dans quel état je me retrouve ; qu’il me soit désagréable ou agréable, car j’ignore dans lequel des deux gît le bien ». Il s’est exprimé ainsi à cause de sa parfaite satisfaction de la direction d’ Allâh et de la quiétude quant à Son Choix et de Son Décret.

Allâh dit : « Le combat vous est prescrit bien que vous ne l’aimiez pas. Vous pouvez ne pas aimer ce qui vous est bon et aimer ce qui vous est mauvais. Allâh sait et vous ne savez pas » [3].

Demeure dans cette position jusqu’à-ce que disparaisse ta passion et se brise ton nafs [4]. Elle deviendra humble, vaincue et docile. Ensuite s’évanouiront ta volonté propre et tes souhaits individuels. Les mondes créés (akwân) sortiront de ton cœur, il n’y restera plus rien sinon Allâh Ton cœur se remplira de l’Amour d’Allâh et ta volonté deviendra sincère dans Sa recherche.

Le vouloir te sera rendu par Son Ordre pour la demande d’un plaisir de ce monde ou de l’autre. Mais alors tu demanderas conformément à Son Ordre. S’Il te donne, tu remercieras et tu jouiras de ton lot. S’Il te prive tu ne t’irriteras pas, ni ne changeras intérieurement par rapport à Lui. Tu ne l’accuseras pas d’avarice pour autant. Car tu ne l’auras pas imploré par passion et volonté propre, ayant le cœur libre de ces choses, ne désirant rien, mais agissant pour te conformer à Son Ordre d’exercer la demande.

Que la paix soit sur toi !

 

Notes :

[1] Car les actes de toute une vie vont dépendre pour leurs conséquences finales de la manière dont celle-ci va s’achever. Un hadith dit que certaines personnes accomplissent les actions des gens destinés au Paradis pendant presque toute leur vie, mais finalement tombent dans les actions des gens de l’enfer, dans lequel ils sont précipités après leur mort. Et inversement d’autres, après une vie répréhensible, accèdent au Paradis du fait d’actions louables accomplies à la fin de leur existence terrestre.

[2] Hifz est utilisée pour la protection qui enveloppe les awliyâ (saints) et ‘ismâ pour celle qui accompagne les anbiyâ’ (prophètes).

[3] Qur’ân, sourate n°2, verset 216.

[4] Nafs peut être traduit par égo ou âme charnelle.

Preuves que l’obéissance au prophète est une obéissance à Dieu


Par l’imam Djalâl ad-Dîn As-Suyûtî

 

 

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Dieu a dit : « Ceux qui te prêtent serment d’allégeance (réf au Prophète) ne font que prêter serment à Dieu. » [1]

Et Il a dit aussi : « Quiconque obéit au Messager aura obéi à Dieu » [2]

Al-Shâfi’î commente : « Dieu leur a fait savoir que l’allégeance à Son prophète était une allégeance à Lui et que l’obéissance à ses ordres était une obéissance à Lui. »

Dieu a dit encore : « J’en jure par ton Dieu, ils ne croiront point avant de t’avoir établi comme arbitre de leurs différends. Ta décision lèvera leurs doutes et ils acquiesceront d’eux-mêmes » [3]

Al-Shâfi’î commente : « Il nous a été rapporté, wa-llâhu a’lam, que ce verset a été révélé à la suite d’un litige entre Zubayr et un autre homme, litige lors duquel le prophète ﷺ avait tranché en faveur de Zubayr. Et ce jugement du prophète est une Sunna et non pas un texte précis du Coran. »

Bukhârî et Muslim rapportent en effet par le biais de ‘Abdullah Ibn Zubayr qu’un homme parmi les « soutiens » (Al-ansâr) s’était disputé avec son père au sujet du cours d’eau qui descendait des collines et qui leur servait pour l’irrigation des palmeraies. L’homme dit à Zubayr : « Laisse libre cours à l’écoulement de l’eau ! » Mais Zubayr refusait. Et lorsqu’ils portèrent leur litige devant le prophète, ce dernier dit à Zubayr : « Irrigue tes terres puis laisse l’eau couler chez ton voisin. »

L’homme dit alors : « Ô messager de Dieu ! Serait-ce parce qu’il est ton cousin ! » Alors, rouge de colère, le prophète dit à Zubayr : « Irrigue tes terres puis empêche l’eau de dévaler. »

Zubayr disait : « Par Dieu! Je suppose que ce verset a été révélé à cette occasion. »

Bukhârî et Muslim rapportent aussi par le biais de Abû Hurayra que le prophète ﷺ a dit : « Celui qui m’obéit, obéit à Dieu et celui qui me désobéit, désobéit à Dieu. »

Bukhârî rapporte selon Djâbir Ibn ‘Abdillâh que des Anges vinrent chez le Prophète ﷺ alors qu’il dormait. Certains dirent: « Il dort! » Mais d’autres ont répondu: « Ses yeux dorment mais son cœur est éveillé. » Et ils ajoutèrent : « Donnez à votre compagnon la parabole qui lui convient. » Les premiers renchérirent : « Il dort ! » Mais les seconds assurèrent : « Ses yeux dorment mais son cœur est éveillé. » Ils dirent : « Son exemple est celui d’un homme qui a bâti une somptueuse demeure et y a organisé un banquet; puis il a chargé un annonciateur d’inviter les gens. Celui qui répond donc à l’invitation de l’annonciateur entrera dans la demeure et mangera du repas et celui qui n’y répond pas n’entrera pas dans la demeure et ne mangera pas du repas! » Ils dirent : « Interprétez-la lui afin qu’il comprenne ! » Ils dirent : « Il dort ! » Mais les autres rassurèrent : « Ses yeux dorment mais son cœur est éveillé. » Ils dirent : « La demeure : c’est le Paradis et l’annonciateur : c’est Muhammad ! Celui qui obéit à Muhammad obéit à Dieu et celui qui désobéit à Muhammad désobéit à Dieu. Muhammad est celui qui sépare entre les hommes. »

Bukhârî rapporte aussi par le biais de Abû Hurayra que le Prophète ﷺ a dit : « Toute ma communauté entrera au Paradis sauf celui qui refuse !» Ses compagnons s’exclamèrent: « Mais qui osera refuser ô messager de Dieu? » Il dit: « Celui qui m’obéit entrera au Paradis et celui qui me désobéit le refuse. »

Al-Shâfi’î ajoute parmi les preuves coraniques le verset qui dit : « Ne considérez pas l’appel du messager comme un appel que vous vous adresseriez les uns aux autres. Dieu connaît certes ceux des vôtres qui s’en vont secrètement en s’entre cachant, Que ceux, donc, qui s’opposent à son commandement prennent garde qu’un malheur (fitna) ne les atteigne, ou que ne les atteigne un châtiment douloureux » [4]

Et Al-Bayhaqî rapporte que Sufiân disait en guise d’interprétation de la « fitna » : « Dieu scellera leurs cœurs. »

Bukhârî et Muslim rapportent qu’Ibn Mas’ûd disait : « Que Dieu maudisse celles qui tatouent et celles qui se font tatouer, et celles qui s’épilent les sourcils, et celles qui espacent leurs dents pour se faire belles, celles qui modifient en elles la création de Dieu. »

Et lorsqu’une certaine Ummu Ya’qûb entendit ses propos, elle vint à lui et lui dit : « J’ai entendu dire que tu soutenais telle et telle chose!» Il répondit: « Et qui m’empêcherait de maudire celles que le prophète a maudites, et que le Coran mentionne? » La femme lui rétorqua: « J’ai lu le Livre du début à la fin et je n’ai pas trouvé pareille chose ! » Il lui répondit: « Si tu avais médité dans ta lecture tu l’aurais alors trouvée ! N’as-tu pas considéré le verset qui dit : « Prenez ce que le Messager vous donne, et ce qu’il vous interdit, abstenez-vous en » [5] Et bien, le Prophète a interdit ces choses-là. »

Al-Shâfi’î a dit aussi : « Dieu a clarifié le fait que le prophète guide les gens dans le droit chemin, Il a dit : « En vérité tu guides vers un chemin droit, le chemin de Dieu. » [6]

Al-Shâfi’î ajoute : « Et le devoir de lui obéir est tout aussi formel pour ceux qui l’ont vu que pour ceux qui sont venus après. »

Al-Bayhaqî rapporte que Maymûn Ibn Mahrân disait en guise d’interprétation du verset suivant : « Portez vos différends devant Dieu et Son messager, si vous croyez en Dieu et au jour dernier. » [7]

« Porter les différents devant Dieu, c’est-à-dire devant Son Livre et les porter devant le prophète après sa mort, c’est-à-dire devant sa Sunna. »

Al-Bayhaqî a ensuite cité le hadith rapporté par Abû Dâwûd selon Abû Râfi’ qui dit que le Prophète ﷺ a dit : « Que je ne prenne l’un de vous assis sur son siège, et lorsqu’on lui rapporte mes propos ordonnant une chose ou interdisant une autre, il répond: « Je n’en suis pas sûr ! Je préfère m’en tenir au Coran ! »

Al-Shâfi’î commente : « Ce hadith ratifie l’argumentation de la Sunna et avise de l’obligation de se conformer à elle même si on ne trouve pas sur le sujet un texte du Coran qui l’atteste. »

Al-Bayhaqî a aussi cité le hadith rapporté par Abû Dâwûd selon ‘Irbâd Ibn Sâriya qui dit : « Lorsque nous nous sommes établis à Khaybar [8], son chef, qui était imberbe et laid, est venu voir le Prophète  et lui dit : « Ô Muhammad ! Vous est-il permis d’égorger nos bêtes, de manger nos provisions et de battre nos femmes ? » Le Prophète s’est alors fâché et lança : « Ô Ibn ‘Awf ! Monte sur ton cheval et appelle les gens à se rassembler pour la prière. » Puis, une fois les gens rassemblés et la prière terminée, il se leva et dit : « Est-ce que l’un de vous, bien installé sur son siège, croirait-il que Dieu n’a interdit que ce qui est indiqué dans le Coran ? Sachez, par Dieu, que j’ai ordonné, exhorté et interdit des choses qui sont aussi nombreuses que celles contenues dans le Coran, sinon plus. Et Dieu ne vous a certainement pas permis d’entrer dans les demeures des gens du Livre sans leur permission, ni de frapper leurs femmes, ni de manger leurs provisions du moment qu’ils payent leur tribut. »

Notes :

[1] Coran, chap. 48, vers. 10
[2] Coran, chap. 4, vers. 80
[3] Coran, chap. 4, vers. 65
[4] Coran, chap. 24, vers. 63
[5] Coran, chap. 59, vers. 7
[6] Coran, chap. 42, vers. 52 et 53
[7] Coran, chap. 4, vers. 59
[8] Ville d’Arabie à environ cent-cinquante kilomètres de Médine. Elle était du temps du prophète le fief des juifs qui avaient manigancé en l’an 5H (626) la fameuse coalition armée judéo païenne contre les musulmans.