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L’Istiwa d’Allâh sur Son Trône par GF Haddad
Sheykh Gibril Fouad Haddad


Allah

 

Introduction au sujet traité :

 

Allâh dit dans le Coran : « Le Tout Miséricordieux S’est établi [istawâ] sur le Trône ».Ce verset, comme le souligne les imams ash-Shafi’î, Malik ibn Anas et bien d’autres encore, fait parti des versets ambigus. Malgré cela, certains n’hésitent pas à prendre ce verset, et chaque mot qu’il contient dans son sens littéral, prétendant ainsi qu’Allâh serait localisé et installé au dessus du Trône (d’autres parmi eux allant même jusqu’à dire « assis » – qu’Allâh nous préserve d’une telle croyance -).Il est pourtant évident que si le sens correct était le sens littéral strict, ce verset n’aurait alors rien d’ambigu !Ce fait est souligné par l’imam Al-Jawzi(m. 597) : « […] Ils disent alors : « Nous les prenons selon leur sens apparent ». Comme c’est étonnant ! Quel est  » le sens apparent » de ce que seul Allah connait ? Le « sens apparent » de istiwa’ est-il autre que s’asseoir ? Et « le sens apparent » de nuzul est-il autre que le déplacement ? »

L’imam des deux sanctuaires, al-Haramayn al-Juwayni (m. 478) s’adresse également à ce petit groupe d’homme lorsqu’il dit : « On doit prendre le soin de montrer aux vulgaires anthropomorphistes (hashwiyya) les versets sur lesquels ils pratiquent le ta’wil (l’interprétation). De sorte que lorsqu’ils invoquent comme preuve de leur croyance en l’installation d’Allâh, le sens apparent [du verset] « Le Tout Miséricordieux S’est établi [istawâ] sur le Trône » (Qou’ran 20:4), demandez-leur le sens de « et Il est avec vous où que vous soyez » (Qour’an 57:4). S’ils prennent ce dernier selon son sens apparent également, alors ils annulent le sens apparent qu’ils affirment concernant Son établissement sur le Trône, et ils proclament également le déshonneur de leur croyance aux yeux de toute personne raisonnable ; cependant, s’ils le comprennent comme se rapportant au fait qu’Il nous cerne de par Sa science, alors ils ont appliqué le ta’wil, et il ne nous est plus interdit de faire la même chose en interprétant Son établissement comme « le fait de soumettre » (qahara) et « de régner sur » (ghalaba), comme cela est autorisé par la langue arabe… D’ailleurs, l’istiwa dans le sens d’istiqrar (ou d’installation), présuppose un état antérieur de perturbation, et croire ceci est de la mécréance (kufr)…

S’ils disent : Pourquoi ne laissez-vous pas passer le verset selon son sens apparent sans l’interpréter, et ne dîtes-vous pas seulement qu’il fait partie des mutashabihat dont la signification n’est connue que d’Allâh ? Nous disons : Si l’interpellateur veut laisser passer istiwa selon le sens apparent qui suggère généralement l’établissement physique, un tel sens nous conduit à l’anthropomorphisme, alors qu’il est avéré que cela est explicitement impossible, dans ce cas le sens apparent est rejeté…»

Pour approfondir le sujet, voici la traduction du texte écrit par le Sheykh Gibril Fouad Haddad en réfutation à ceux qui prétendent qu’Allâh serait assujetti au changement, à la localisation ainsi qu’au déplacement.

La parole « Allâh est de toute éternité, sans endroit, et Il est maintenant comme il a toujours été » est rapportée – sans chaîne de transmission – depuis ‘Ali ibn Abi Talib – Qu’Allâh soit satisfait de lui [1]. Ibn’ Ata Allâh al-Sakandari (m. 709) cite néanmoins cette parole dans l’un des ses Hikam [2]

Le Prophète (salallahou ‘alayhi wassalaam) a dit : « Allâh était alors qu’il n’y avait rien d’autre que Lui et Son Trône était sur l’eau et Il inscrivit toutes choses dans les Tablettes préservées (al-Lûh al-Mahfûdh) et Il créa les cieux et la terre. » [3]

L’Imam Abu Hanifa (m. 150) a dit : « Si Il avait été dans un endroit et avait eu besoin de s’assoir et de se reposer avant de créer le Trône, alors la question « Où était Allâh ? » se serait appliquée à lui, ce qui est impossible »  [4]

L’Imam Ash’ari Ibn ‘Abd al-Salam a dit dans sa Profession de Foi :

« Allâh était avant qu’Il ne créé l’endroit et le temps, et Il est maintenant comme il a toujours été. » [5]

Abu al-Qasim ibn ‘Asakir résume d’une manière similaire la position de l’imam Abu al-Hasan al-Ash’ari :

« Les « Najjariyah » disent que le Créateur, qu’Il soit exalté, est dans tous les endroits sans qu’Il soit diffus et sans direction, tandis que les « Hashawiyyah » et les « Mushabbiha » disent qu’Il a pris place sur le Trône, que le Trône est Son emplacement, et qu’Il est assis dessus. Quant à l’imam al-Ash’ari, il a choisi une voie qui est entre les deux, en disant que Dieu existait alors qu’il n’y avait pas d’endroit, puis qu’Il créa le Trône et le Koursiyy [6], sans le besoin d’avoir un endroit, et qu’Allâh est, après avoir créé l’endroit, exactement comme Il était avant de l’avoir créé. » [7]

Telle est la position d’al-Ash’ari que rapporte également Ibn Jahbal al-Kilabi (m. 733) : « Les paroles du Sheikh [Abu al-Hasan al-Ash’ari] concernant la direction sont les suivantes : « Allâh était quand il n’y avait aucun endroit, puis Il a créé le Trône et le Koursiyy , sans jamais avoir eu besoin d’un endroit, et Il est, après avoir créé l’endroit, exactement comme il était avant de l’avoir créé. » [8]

Ibn Jahbal dit également dans sa Réfutation à l’égard d’Ibn Taymiyya :

« Nous disons : Notre doctrine est qu’Allâh est prééternel et préexistent (qadîm azalî). Il ne ressemble à aucune chose et nulle chose ne Lui ressemble. Il n’a pas de direction ni d’endroit. Il n’est pas sujet au temps ni à la durée. Ni le « où » (ayn) ni le « à » (hayth) ne s’appliquent à Lui. Il sera vu, mais pas lors d’une rencontre, ni dans le sens d’une rencontre. Il était quand il n’y avait aucun endroit, Il a créé l’endroit et le temps, et Il est maintenant tel qu’Il a toujours été. Ceci est l’école (madhhab) de Ahl al-Sunna et la doctrine des Shouyoukh de la Voie – qu’Allâh soit satisfait d’eux -. » [9]

Muhammad ibn Mahbub, le serviteur d’Abu ‘Uthman al-Maghribi, a déclaré : « Abu’ Uthman m’a dit un jour : « O Muhammad! Si quelqu’un vous demandait : Où est celui que vous adorez, que répondriez-vous? J’ai dit : « Je répondrais : Il est où il n’a jamais cessé d’être. » Il a dit: « Et si il demandait : Où était-il dans la prééternité ? J’ai dit : « Je répondrais : Où il est maintenant. C’est-à-dire : Il était alors qu’il n’y avait pas d’endroit, et Il est maintenant, comme Il a toujours été. » Abu ‘Uthman fut satisfait de ma réponse. Il retira sa chemise et me l’a donna. » [10] 

Le Sheikh al-Akbar Muhyi ud-Din ibn ‘Arabi a dit dans le chapitre « doctrine Islamique » de l’ouvrage al-Futuhat al-Makkiyya :

« Il n’y a absolument aucune ressemblance concevable, quoi que tu imagines dans ton esprit, Allâh en est différent. Il n’est pas limité (contraint) par le temps, l’endroit, le fait d’être porté ou bien encore le déplacement. Plutôt, Dieu existait alors qu’il n’y avait pas d’endroit, et il est maintenant, comme Il a toujours été. Il créa le contingent, l’endroit, [11] le temps, et dit : « Je suis l’Unique, L’Absolu » [12] Préserver Ses créations ne l’affaibli nullement. Seul les Attributs de perfection conviennent à la Magnificence d’Allâh. [13]

Contrairement aux créatures, Allâh n’est pas assujetti aux événements. Les notions de « Commencement », de « Temps » et de « Lieu » ne s’appliquent pas à Lui. Plutôt, nous disons: « Il était et il n’y a avait rien avec Lui » [14] Les termes « avant » et « après » sont parmi les locutions du Temps qui est une de Ses créatures. »

Sulayman ibn ‘Abd Allâh ibn Muhammad ibn’ Abd al-Wahhab (m. 1817 CE), le petit-fils du fondateur du Wahhabisme a déclaré :

« Celui qui croit ou dit : Allâh est en personne (bi dhātihi) en tout lieu, ou en un seul endroit est un mécréant. Il est obligatoire de déclarer qu’Allâh est distinct (bā’in) de Sa création, Istiwa [15] au dessus de Son Trône, sans modalité (bila kayf), similarité ou ressemblance. Allâh était alors que l’endroit n’existait pas, puis Il l’a créé et Il (Exalté soit-Il) est maintenant comme Il était avant de créer le lieu. » [16]

Les Imams ont fermement réfuté ceux qui suggèrent que le Trône coexistait avec Allâh. Parmi ces réfutations on trouve celle d’al-Bayhaqi [17] et celle d’Ibn Hajar qui a écrit ce qui suit dans son commentaire du Sahih d’al-Bukhari (22ème chapitre du « Livre de Tawhid ») :

Al-Bukhari à nommé le Chapitre sur le Trône : « Le chapitre intitulé : (Et Son Trône était sur l’eau,) (Qour’an 11:7) (Et Il est le Seigneur du Trône immense) (Qour’an 9:129) ». De cette manière, il a mentionné les parties de deux versets Coraniques, et il est bon d’exposer cette deuxième partie, après la première, pour répondre à ceux qui ont mal compris le hadith : « Il y avait Allâh, et il n’y avait rien avant Lui, et Son Trône était sur l’eau » et qui pensent à tort que cela signifierait que le Trône a toujours été aux côtés d’Allâh [c’est-à-dire existant sans commencement]. C’est une mauvaise position, tout comme la conviction de certains penseurs que le Trône est le Créateur et le Concepteur ! Ceux qui avancent cela, tel Abu Ishaq al-Harawi, utilisent pour preuve le hadith d’Ibnou Abbas, rapporté par le biais de Sufyan at-Thawri : « Allâh était « sur » Son Trône avant qu’Il ne créé quoi que ce soit, la première chose qu’Il créa fut la Plume », [18] […].

‘Abd al-Razzaq indique dans son commentaire de la Parole d’Allâh : (Et Son Trône était sur l’eau,) (Qour’an 11:7) que le Trône d’Allâh fut créé en tout premier, avant les cieux, et qu’il fut créé à partir d’une émeraude rouge. Al-Bukhari mentionne également le fait que « Le Seigneur du Trône immense » fait allusion au fait que le Trône est un serviteur, et qu’il est soumis.

Il termine son chapitre avec le hadith : « Là, j’ai vu Moussa tenir le pied du Trône » [19] En confirmant que le Trône a des pieds, l’auteur apporte la preuve qu’il est un objet qui a été assemblé et possède  des éléments constitutifs. Un tel objet ne peut qu’avoir été créé. Fin de citation d’Ibn Hajar [20].

Al-Munawi cite la conclusion suivante à propos du verset du Trône au dessus de l’eau :

« Al-Tunisi a dit que le verset (Et Son Trône était sur l’eau,) (Qour’an 11:7) contient une preuve évidente qu’il est impossible qu’Allâh soit dans une direction, parce que le Trône est fixé sur l’eau, donc, puisque le court naturel des choses a été brisé par le positionnement de cette énorme masse (jirm), la plus grande de toutes les masses, au dessus l’eau, contrairement au fait habituel qui voudrait qu’une telle masse, et même une bien inférieure à celle-ci, ne tiennent pas au dessus de l’eau : il devient donc certain que l’Istiwā au dessus du Trône n’est pas une Istiwā d’installation ni de résidence. » [21]

Paix et Bénédictions sur le Prophète Muhammad, sa famille, et tous ses Compagnons.

 

NOTES :

[1] Comme cité par ‘Abd al-Qahir al-Baghdadi (mort en 429) dans son al-Farq bayn al-Firaq (p. 256).

[2] Hikam (Paroles de sagesses) – édition française # 38.

[3] Rapporté de ‘Imran ibn Husayn al-Bukhari, dans son Sahih, livre du début de la Création.

[4] Abu Hanifa, Wasiyya al-Imam al-A’zam, ed. Fu’ad ‘Ali Rida (Beyrouth: Maktabat al-Jamahir, 1970) p. 10.

[5] Ibn ‘Abd al-Salam, Mulha fi al-I `tiqad Ahl al-Haqq, dans son Rasa’il al-Tawhid (p. 11).

[6] Le mot Koursiyy est le plus souvent traduit par « Piédestal ».

[7] Dans Tabyin Kadhib al-Muftari (Saqqa ed. P. 150).

[8] Dans Tabaqat al-Shafi `iyya al-Kubra (9:79).

[9] Dans Tabaqat al-Shafi `iyya al-Kubra (9:41).

[10] Dans Tabaqat al-Shafi `iyya al-Kubra (9:43).

[11] Ou : « Il a créé le lieu et tout ce qui a eu lieu. »

[12] Dans le sens : Dieu est Le Vivant, d’une vie sans commencement, ni fin. Il n’a besoin de rien ni de personne, il est
auto-suffisant.

[13] Lâ tarji’u ilayhi sifatun lam yakun ‘alayhâ min sun’ati al-masnû’ât.

[14] Le Prophète à dit : « Allâh était alors qu’il n’y avait rien d’autre que Lui. Son Trône était au dessus de l’eau, et Il créa les cieux, la terre et inscrivit tout cela dans les Tablettes Préservées (al-Lûh al-Mahfûdh) ». ‘Imran ibn Husayn rapporté par al-Bukhari, dans son Sahih, livre du Début de la Création. Il existe d’autres formulations de ce hadith, tels que : « Allâh était alors qu’il n’y avait rien d’autre que Lui / avec Lui / avant Lui ». Burayda rapporté par al-Hakim dans al-Mustadrak (2:341), qui l’a déclaré authentique (sahīh) – en accord avec L’imam Ad-Dhahabi – et de ‘Imran ibn Hussein par Al-Bukhari et Ibn Hibban avec deux chaîne solides dans son Sahih (14:7 # 6140, 14:11 # 6142), ainsi que Ibn Abi Shayba dans son Musannaf.

[15] Istiwa : L’imam Abu Mansur `Abd al-Qahir al-Baghdadi (m. 429) dit dans Usul al-Din : « La position correcte selon nous est l’interprétation du Trône dans ce verset comme signifiant la souveraineté (al-mulk), comme si Il avait voulu dire que la souveraineté n’en a été établie pour nul autre que Lui.  Il rapporte ensuite la parole de Sayidina `Ali : « Allâh a créé le Trône comme indication de Sa puissance, non pas pour le prendre comme endroit pour Lui-même. »

[16] Dans son al-Tawdih ‘an Tawhid al-Khallaq fi Jawab Ahl al-‘Iraq (1319/1901, p. 34, et de nouvelles ed. Al-Riyad: Dar Tibah, 1984).

[17] Cf. al-Asma ‘wa al-Sifat de l’imam Al-Bayhaqi, dans le chapitre intitulé « Le début de la création » : Allâh dit : « Et c’est Lui qui instaure la première Création, puis la renouvelle avec plus de facilité encore. » (Qou’ran 30:27). Abd Allâh ibn Amr ibn al-‘As raconte que le Prophète à dit : « Allâh a inscrit tous les destins 50000 ans avant de créer les cieux et la terre. » [Rapporté de ‘Abd Allâh ibn ‘Amr ibn al-As par at-Tirmidhi (Hassan Sahih Gharib). Ahmad et Muslim le rapportent comme suit : « Allâh a inscrit le destin de toutes les choses créées 50000 ans avant la création des cieux et de la terre, tandis que Son Trône était sur l’eau, (wa ‘arshuhu’ ala al-ma’) ». ‘Imran ibn Husayn raconte … que le Prophète a dit : « Allâh, était alors qu’il n’y avait rien d’autre que Lui. Son Trône était sur l’eau …. ». Les mots « Allâh, était alors qu’il n’y avait rien d’autre que Lui. » indique qu’il n’y avait rien d’autre que Lui – ni l’eau, ni le Trône, ni rien d’autre, car tout cela est « autre que Lui ». La Parole : « Son Trône était sur l’eau » signifie que l’eau a été créée, suivie du Trône qui fut placé sur l’eau, après quoi Allâh a inscrit toutes choses sur les Tablettes préservées, comme rapporté dans le hadith d’Abd Allâh ibn ‘Amr ibn al-‘As.

[18] Rapporté de Mujahid depuis Ibn ‘Abbas par Abd ibn Humayd comme indiqué par as-Suyuti dans al-Durr al-Manthur pour le verset « En vérité, Nous avons donné une juste proportion à tout ce que Nous avons créé. » (Qou’ran 54:49).

[19] Partie d’un long hadith narré par Abu Hurayra rapport par al-Bukhari, Tirmidhi (hasan sahīh), et Ibn Majah, et d’Abu Sa’id al-Khoudri rapporté par al-Bukhari, Muslim, et Ahmad.

[20] Ibn Hajar dans Fath al-Bari (1959 ed. 13:409 f.). Ailleurs, Ibn Hajar (6:290 # 3019) examine les différentes versions du hadith : « Allâh était et il n’y a rien d’autre que / avec / avant lui » pour conclure à la preuve que l’eau fut créée en 1er, puis le Trône, puis la Plume.

[21] Dans Fayd al-Qadir de l’imam al-Munawi.

Pour plus d’information vous pouvez consulter le texte suivant : L’Istawa d’Allâh sur Son Trône par Mufti Muhammad Kadwa

Comment savoir si Allâh est satisfait de nous ?

Par le Darul Ouloum AbouBakar

 Satisfaction

 

Allah Ta’ala a décrit la véritable orientation comme celle qui a été introduite par le Messager d’Allâh (salallahou ‘alayhi wassalam). Le Messager d’Allâh à son tour a promis le salut pour ceux qui suivent sa Voie et la Voie des Compagnons (Sahaaba).

Par conséquent, si quelqu’un agit selon les enseignements de Rassoul Allâh et en suivant les Sunnat de ses Sahaaba, alors une telle personne s’est conformée aux exigences d’Allâh, et Allâh est satisfait de lui.

Ajoutez à cela la repentance continue et les demandes de pardon (istighfar) concernant les fautes et les péchés que nous commettons sans cesse, et vous obtenez la formule qui permet de plaire à Allâh Tout-Puissant.

 

© Traduit avec l’autorisation du Darul-Ouloum Aboubakar, Malabar, Port Elizabeth, Afrique du Sud

 

L’interprétation du Wajh [Face] d’Allâh


Selon quatre Tafsirs qui font autorité [1]

 

[ Ibnou Kathir, Ibn ‘Abbâs, At-Tabari, Al-Qurtubi ]

 

 

AllahTafsir

 

 

Nous avons ici choisi de traduire le mot arabe « Wajh » par « Face » car c’est la traduction  en langue française qui corresponde le mieux. En effet, dans le dictionnaire, parmi les définitions du mot Face on peut trouver celle-ci : « Face : Littér. [Le compl. du nom désigne une divinité ou une entité abstr.] Présence spirituelle. Devant la Face du Seigneur » (Devant ne désignant pas ici une direction, mais la responsabilité de la personne face au Jugement de son Seigneur) ainsi que celle-ci : « Terme de l’Écriture. La face de Dieu, la présence intellectuelle ou morale de la divinité » (Littré).

La traduction par le mot « Face » est sans nul doute préférable à celle par le mot « visage » qui est parfois malheureusement employée dans certaines traductions alors que ce terme renvoie clairement à une composante corporelle, ce qui pourrait de ce fait induire le lecteur en erreur et le faire glisser insidieusement vers l’anthropomorphisme. Cependant aucune traduction ne peut réellement exprimer la réelle signification du mot « Wajh », car de toute manière seul Allâh Ta’ala connait ce à quoi il renvoie vraiment.Afin de dissiper le doute, l’idéal reste encore de comprendre le sens visé par ces Versets qui incluent le terme « Wajh ». C’est la raison pour laquelle nous avons décidé de vous faire profiter de l’analyse de ces Versets par quatre éminents spécialistes commentateurs du Qour’an (Exégètes). En examinant leurs commentaires, on pourra constater que ces derniers ont systématiquement exclus le sens littéral (celui adopté par les salafis), car cela mènerait de toute évidence à une compréhension anthropomorphique en attribuant à Allâh une partie corporelle (qu’Allâh nous préserve d’une telle croyance).

 

Premier verset : « Nous vous nourrissons uniquement pour la Face d’Allâh, sans attendre de vous ni récompense ni remerciement. » [2]

 

Tafsir d’Ibn Kathir :

« Nous vous nourrissons uniquement pour la Face d’Allâh » signifie chercher la récompense d’Allâh et Sa satisfaction.

Tafsir d’Ibn ‘Abbâs :

C’est intérieurement, parce qu’ils n’ont pas prononcé cela ouvertement, mais Allâh nous a informé sur l’authenticité de leur cœur : « Nous vous nourrissons uniquement pour la Face d’Allâh », nous vous nourrissons uniquement pour récompense et la bienfaisance d’Allâh. « sans attendre de vous ni récompense » avec laquelle nous payer en retour « ni remerciement », ni de reconnaissance de votre part.

Tafsir d’at-Tabari :

Chercher l’agrément d’Allâh, et Sa proximité.

Tafsir Al-Qurtubi :

S’éloigner du châtiment d’Allâh, et désirer Sa récompense.

 

Deuxième verset : « Tout doit périr, sauf Sa Face. » [3]

 

Tafsir d’Ibn Kathir :

Et Sa Parole « Tout doit périr, sauf Sa Face » montre qu’Il est l’Éternel, sans fin, sans commencement et qui existe par Lui-même, qui ne meurt pas, tandis que toute la création périra. Comme Il a dit : « Tout sur cette terre périra, seule perdurera la Face de ton Seigneur, pleine de Majesté et de Gloire » et « Face » désigne l’Être (d’Allâh).

Tafsir d’Ibn ‘Abbâs :

Toutes les œuvres qui ne sont pas destinées à la Face d’Allâh (périront), ne seront pas acceptées « sauf Sa Face », sauf celle qui est destinée à Sa Face, il est dit aussi que cela signifie : toute face change exceptée celle d’Allâh et chaque royaume disparaîtra, sauf le Sien. « C’est à Lui qu’appartient le Pouvoir suprème », le jugement entre les personnes, « et C’est à Lui que vous ferez retour » après la mort, et il rétribue chacun selon ses œuvres.

Tafsir d’at-Tabari :

Et il y a eu désaccord sur le sens de « sauf Sa Face ». Certains ont dit que cela signifie que tout périra sauf Allâh, tandis que d’autres ont dit que cela signifie que tout périra, sauf les actes que l’on fait en cherchant Sa satisfaction.

Tafsir d’Al-Qurtubi :

Mujahid a dit que cela signifie que tout périra à part Allâh.

Al-Sadiq (Imam Ja’far) dit que cela signifie tout, excepté Sa religion.

Abu Al-‘Aliyah et Sufyan (At-Thawri) ont dit que cela signifie que tout périra, sauf les actes qui sont faits dans sa quête, à savoir en recherchant Sa proximité.

Muhammad bin Yahyā a rapporté qu’At-Thawri a déclaré : « J’ai demandé à Abā ‘Ubaydah concernant Sa Parole « tout doit périr, sauf Sa Face » et il répondit : « sauf Sa Gloire ».

 

Troisième verset : « Tout sur cette terre périra, seule perdurera la Face de ton Seigneur, pleine de Majesté et de Gloire » [4]

 

Tafsir d’Ibn Kathir :

Allâh affirme que tous les habitants de la terre périront et mourront. Les habitants des cieux mourront, à l’exception de quiconque Allâh décide. Seule la Face honorable d’Allâh restera, parce que notre Seigneur, l’Exalté, le Digne d’adoration, est le Vivant qui ne meurt jamais. Qatadah a dit : « D’abord, Allah à informé de ce qu’Il a créé et puis Il a dit que tout cela périra ».

« Et la Face de votre Seigneur restera à jamais ». Ce verset est similaire à la Parole d’Allâh, « Tout périra, sauf Sa Face ». Dans ce verset, Allâh décrit Sa Noble Face comme étant Dhul-Jalal wal-Ikram, indiquant qu’Il est Digne d’être vénéré, et donc, jamais défié, et obéit, et, par conséquent, jamais désobéi.

Tafsir d’Ibn ‘Abbâs :

« Seule perdurera la Face de ton Seigneur » qui ne meurt pas, et il est dit aussi que cela signifie:  les œuvres vertueuses qui sont destinée à la Face d’Allâh ne périront pas « pleine de Majesté » qui possède la force et la souveraineté « et de Gloire » et qui possède également le pardon et la bienfaisance.

Tafsir d’at-Tabari :

Allâh Ta’ala a dit : Tout ce qui est sur terre périra, djinns ou hommes et seule subsistera la Face de ton Seigneur, pleine de Majesté et de Gloire, Ô Mouhammad. Pleine de Majesté et de Gloire est un qualificatif de la Face. Il est également rapporté qu’il s’agit d’un qualificatif du Seigneur et de Son Attribut.

Tafsir d’Al-Qurtubi :

Cela signifie que ce qui restera, c’est Allâh, la « Face » étant une expression utilisée pour désigner Sa présence et Son Être . C’est l’explication privilégiée par les experts parmi nos savants: Ibn Fawrak, Abu Al-Ma’ali et autres.

Ibn ‘Abbas a dit : « La « Face » est une expression utilisée pour désigner Allâh Lui-même, comme Il l’a dit : « seule perdurera la Face de ton Seigneur, pleine de Majesté et de Gloire » ».

Abu Al-Ma’ali a déclaré : « Quant à Sa « Face », ce que cela signifie selon l’écrasante majorité de nos Imams, est la Présence de (Allâh) l’Ordonnateur, le Très-Haut ».

Wa Allâhou a’lam.

 

Notes du traducteur :

[1] Tafsir est le terme arabe pour désigner une Exégèse

[2] Qour’an S76 V9

[3] Qour’an S28 V88

[4] Qour’an S55 V27

.Les versets des Attributs d’Allâh
Extrait du livre « Connaitre l’Islam »
par le Sheikh ‘Alî Tantâwî

 

Allah-reesize-copie-1

 

 

Dans ce livre, j’ai évité l’examen des questions philosophiques, et de dresser la liste des divergences entre scolastiques. Mais le problème des « versets des Attributs » qui fut l’objet de longues discussions et disputes, mérite certains développements. Dans le Coran, notre Seigneur S’est qualifié en des termes forgés à l’origine pour désigner des sens terrestres et des objets humains, alors que rien ne Lui est semblable. Il est Le Seigneur, Le Créateur, L’Elevé. Il ne ressemble pas aux créatures. Nous ne pouvons comprendre ces termes appliqués à Dieu de la même manière lorsqu’ils sont appliqués à la créature. Nous disons tel connaît et observe, et Dieu connaît et observe. Mais la manière avec laquelle le serviteur connaît et observe n’est pas celle avec laquelle Dieu connaît et observe. Le savoir du serviteur et sa vue ne sont pas comme le savoir de Dieu et Sa vue. De même nous disons « l’enseignant s’est établi sur sa chaire » et « S’est établi sur Son Trône ». Nous connaissons le sens donné dans le dictionnaire du terme « s’établir » que nous appliquons à l’enseignant, mais ce sens ne peut être celui voulu dans « Le Très Miséricordieux S’est établi sur le Trône » [V.5/S.20]. Tout ceci fait l’objet de l’unanimité des savants. Ils reconnaissent tous que les versets des Attributs sont la parole de Dieu. Si Dieu dit : « puis Il s’établit sur le Trône » [V.3/S.10], personne ne peut expliquer le mot « s’établit ». Tous les savants reconnaissent que le sens de « s’établir », dans le dictionnaire humain n’est pas celui voulu par le verset « s’établit sur le Trône ».

 

Bien qu’unanimes sur le fait d’éviter la négation des attributs de Dieu, et l’anthropomorphisme (tendance à concevoir Dieu à l’image de l’homme – ndt), les savants ont divergé sur le but voulu par ces versets.Ces versets sont ils au sens propre ou figuré ? Peut-on les interpréter ou non ? Ceux qui les ont interprétés ont dit que le sens propre est l’utilisation du terme avec le sens voulu. C’est la définition que donnent les savants de l’éloquence – Sans doute que la langue arabe, avec laquelle fût révélée le Coran, contenait des mots, avant sa révélation, pour désigner des sens terrestres matériels. Ces termes sont incapables d’exprimer les sentiments humains, que dire d’exprimer les Attributs de Dieu, Créateur des hommes. La beauté a de multiples formes, mais nous n’avons que le terme « beau ». Quel rapport y a t’il entre la beauté d’un paysage naturel, la beauté d’un poème, la beauté d’une maison bien ornée, et la beauté d’une femme? Parmi les femmes, il existe des milliers de sortes de beauté mais nous n’avons que ce seul terme. Les langues sont incapables de décrire le sentiment de la beauté. Il en est de même de l’amour dans ses multiples formes, et ses différences de sentiments. Si la langue est si étroite pour décrire les sentiments humains, peut-elle alors contenir les Attributs de Dieu, les décrire? Si le sens propre est « L’utilisation d’un terme avec le sens pour lequel il a été créé » et que les mots comme « s’établit », « viendra », « trompe », « stratégie », « les oublie » créés pour des sens terrestres humains et matériels, sont utilisés dans le Coran dans un autre sens, alors ces mots ne sont plus utilisés au sens propre mais au sens figuré. Dieu dit : « puis Il s’établit sur le Trône », « et que ton Seigneur viendra » [V.22/S.89] ; « Oui, les hypocrites cherchent à tromper Dieu, quand c’est Lui qui les trompe » [V.142/S.4] ; « Et ils stratégient . Et Dieu stratégie ! » [V30/S.8] ; « Ils oublient Dieu, eh bien, lui aussi les oublie » [V.67/S.9]. Celui qui nie que ces mots sont au sens figuré, comme Ibn Taymyyia, donne au « sens propre » un autre sens que celui connu auprès des éloquents, il dit : interpréter ses termes, c’est-à-dire leur donner un sens figuré et affirmer que c’est le but voulu, est réfuté parce que les sens figurés, eux aussi, sont humains.

 

J’ai réfléchi et j’ai trouvé que ces versets sont de trois sortes :

1 – Des versets révélés de la part de Dieu à titre informatif : « Le Très Miséricordieux S’est établi sur le Trône » [V.5/S.20] Nous ne disons pas : Il ne S’est pas établi, sinon nous aurions nié ce que Dieu a affirmé. Nous ne disons pas : Il S’est établi sur le Trône comme s’établit quelqu’un assis sur une chaise, sinon nous aurions comparé le Créateur à la créature. Mais nous croyons que c’est la parole de Dieu, qu’il a voulu un sens dont nous ne comprenons pas la portée et le détail, car Il ne nous a pas été explicité et que la raison – comme nous l’avons vu précédemment – est incapable d’y arriver par elle-même.

2 – Des versets révélés selon le style dit « la similitude » connu des savants de l’éloquence. Comme la parole du poète : « Ils m’ont dit : propose nous une chose que nous te cuisinons bien. J’ai répondu : cuisinez moi une toge et une chemise ». Et celle d’Abî Tamâm au sujet de la bataille de ‘Ammûryya, répliquant aux astrologues qui prétendaient que la victoire ne viendrait que lorsque les figues et le raisin auront mûris. « Quatre vingt dix milles, comme des lions, leurs peaux ont mûri, avant que ne mûrissent les figues et les raisins (c’est-à-dire prêts à se battre) ». Ce genre de style est fréquent dans les versets comme : « Ils oublient Dieu ; eh bien, Lui aussi les Oublie » [V.67/S.9]. Le mot « Ils oublient » a le même sens que « l’oubli » dans le dictionnaire qui est l’absence des informations dans la mémoire. Mais le mot « les oublie » est à titre de similitude, et ne désigne pas le même sens car Dieu n’oublie pas : « Ton Seigneur, cependant, n’est pas oublieux » [V.64/S.19]. Autrement dit le mot « Ils oublient » est utilisé avec le sens pour lequel il était créé alors que le mot « les oublie » est utilisé pour un autre sens. Du même genre : « …tandis qu’il est avec vous où que vous soyez » [V.4/S.57]. Les savants sont unanimes que ça signifie que Dieu est avec nous par Son savoir, non par Son Etre, car le début du verset stipule que Dieu S’est établit sur le Trône [1].


De même :

« Nous allons bientôt être libre pour vous, ô deux charges ! « (V31/ S.55). «Et ils stratégient. Et Dieu Stratégie ! » [V.30/S.8 ]. « Oui, les hypocrites cherchent à tromper Dieu, quand c’est Lui qui les trompa » [V.142/S.4]. Il n’est pas permis de comprendre ces versets avec le sens des mots figurant dans le dictionnaire, sens matériel, mais avec un sens digne de Dieu, qu’il soit Elevé et Exalté.

3 – Des versets explicités par d’autres versets : « Et les juifs disent : « La main de Dieu est fermée ! » Que leurs mains soient enchaînées, et maudits soient-ils de l’avoir dit ! Ses deux mains sont ouvertes au contraire : Il dépense comme Il veut » [V.64/S.5].

Ce verset est explicité par le verset suivant :

« Ne porte pas ta main enchaînée à ton cou [par avarice], et ne l’étend pas non plus trop largement, sinon tu te trouveras blâmé et chagriné. » [V.29/S.17]. On comprend que l’extension [verbe étendre] de la main signifie la générosité et cela n’implique pas, au contraire c’est impossible, que Dieu ai deux mains comme celles des hommes et des animaux, que Dieu soit élevé au dessus de cela.


Dans le Coran :

« C’est Lui qui envoie les vents, annonciateurs au devant (entre les. Mains [2]) de Sa miséricorde » [V.57/S.7]. « Et c ‘est Lui qui envoie les vents comme une annonce devant (entre les mains [2]) Sa miséricorde » [V.48/S.25].

« … et Celui qui envoie les vents, comme une bonne annonce, devant (entre les mains [2]) Sa miséricorde » [V.63/S.27]. « … il n’est pour vous qu’un avertisseur en face (entre les mains [2]) d’un dur châtiment » [V.46/S34].

Au sujet du Coran : « … à qui (le Coran) le Faux ne parvient ni de devant lui (entre les mains [2]) ni de derrière lui ; descente de la part d’un Sage, d’un Digne de louange » [V.42/S.41].

Ni la miséricorde, ni le châtiment et ni le Coran n’ont de mains réelles [2].


L’explicite et L’implicite :

Dieu a montré que le Coran contient des versets explicites, leur signification est limpide et leur expression claire, et des versets implicites dont le sens voulu n’est pas clair, au contraire, les gens leur donnent diverses interprétations qui se mélangent à tel point qu’il devient difficile ou impossible de connaître le sens voulu. Les versets des Attributs sont implicites et le croyant est appelé à ne pas trop s’étendre dans leur sens, et de ne pas les compiler afin de ne pas éprouver les gens par leur étude.

Celui qui rassemble ces versets et les expose aux élèves est passé à côté de la méthode des ascendants, surtout s’il y joint les hadiths unitaires (rapportés par une seule personne de la part du prophète – ndt) rapportés à leur sujet et qui ne sont pas considéré par la majorité des savants comme Preuves absolues dans le domaine des croyances. Cela ne signifie pas que la personne a le choix entre  »acceptation » ou le « refus », non. il y a une divergence entre ceux qui disputent sur leur portée et ceux qui leur donnent un sens figuré.


Position des musulmans et leur compréhension :

Les premiers musulmans qui sont les ascendants de cette communauté, ses meilleurs, et ses plus valeureux, n’ont pas parlé de ces versets, et n’ont pas précisé s’ils étaient au sens propre ou au sens figuré. Ils ne se sont pas noyés dans leur commentaire, mais y ont cru comme ils sont parvenus de la part de Dieu selon le sens que Dieu a voulu. Lorsque la scolastique s’est répandue, que des suspicions ont été évoquées au sujet des croyances islamiques, alors une nouvelle catégorie de savants est apparue et s’est lancée pour réfuter ces suspicions. Ces savants ont commenté les versets des Attributs, et les ont compris à la manière des arabes en surpassant le sens original du mot à un autre sens, c’est ce qui est appelé le sens figuré ou l’interprétation. C’est un long sujet de controverses entre savants. La vérité est que ces versets sont révélés par Dieu. Celui qui en nie une partie est mécréant Celui qui les dépouille totalement et en fait des expressions sans signification est mécréant. Celui qui les comprend avec le sens humain et l’applique à Dieu puis rend le Créateur identique à la créature est mécréant. Le chemin est périlleux, l’échappatoire est dangereux, le sauvetage est d’éviter d’en discuter, de suivre les ascendants, et de s’arrêter strictement à la limite du texte. C’est ainsi que j’adore Dieu et c’est ce que je crois.

 

Notes :

[1] Le verset complet (ndt) : « C’est Lui qui a créé tes cieux et ta terre en six jours ; puis II S’est établi sur le Trône sachant tout ce qui pénètre dans la terre et ce qui en sort, et ce qui descend du ciel et ce qui monte, tandis qu’îl est avec vous où que vous soyez. Et Dieu observe ce que vous œuvrez » [V.4/S.57].

[2] Dans le texte coranique en arabe Figure le mot « Baïna yadayy » littéralement « entre les mains » que le traducteur a remplacé par sa signification. L’auteur a voulu montrer que le mot « main » ne peut-être compris uniquement au sens propre – ndt.

La Croyance en Dieu

Par Sheikh Muhammad K. Kaba

 

Allah-red

 

 

Introduction :

La Religion musulmane ne repose pas sur des bases incohérentes et incomplètes. Au contraire, la raison saine est parmi les plus solides de ses soutiens, tandis que le Qour’an, la Tradition du Prophète (salallahou ‘alayhi wassalaam), l’Ijmâ (l’unanimité des savants musulmans) et le Qiyas [1] en sont la référence.

Aussi, l’imam Al-Ghazaliyy [2] dit-il :

« L’adoration n’est valable qu’après avoir connu Celui qui mérite d’être adoré (c’est-à-dire Dieu). »

Autrement dit, celui qui croit que Dieu est une lumière -contraire de l’obscurité-, qu’il est assis sur le Trône [3], ou qu’Il est partout par Son Entité comme l’air, etc., celui-là n’adore pas Dieu, mais quelque chose de son imagination. C’est dire que Dieu est différent de tout ce que l’on peut imaginer, car l’imagination est une création, et la création ne ressemble pas au Créateur.

Il faut donc avoir une bonne croyance en Dieu, celle qui sauve du châtiment éternel de l’Enfer. Ainsi, Dieu dit à Son Prophète :

« Sache (Mouhammad) qu’il n’y a pas d’autre dieu que Dieu, et demande le pardon pour ton péché [4] et pour les Croyants et les Croyantes (…). »[5]

Ce verset du Qour’an fait ressortir deux sortes de Science :

– La Science qui traite de l’Unicité de Dieu, à savoir : « Sache qu’il n’y a pas d’autre dieu que Dieu (…) »

– La Science qui traite des règles d’application, car « ( …) demande le pardon pour ton péché (…)» fait référence à l’application, à la pratique.

Par ce verset, Dieu a ordonné à Son Prophète d’accorder la priorité à l’étude de la Science qui traite de la croyance sur celle des règles d’application. De ce fait, le Prophète dit :

« ( … ) Je suis celui qui a la meilleure connaissance de Dieu et qui Le craint le plus. (…) » [6]

Les compagnons du Prophète, à son exemple, ont accordé plus d’importance à la Science de la croyance qu’aux autres Sciences de la Religion. Ainsi, le Traditionaliste Ibnou Majah a rapporté dans son livre « Sounane Ibnou Majah » que le compagnon Joundoub, fils de ‘Abdoullah (que Dieu l’agrée) a dit :

 

« Nous étions avec le Prophète pas encore pubères mais nous en étions proches, et nous avons appris la croyance avant d’apprendre le Qour’an. Puis nous avons appris le Qour’an, ce qui nous a renforcés dans la croyance »

C’est pour cela que l’imam Al-Ghazaliyy a dit que l’adoration n’est valable qu’après avoir connu Celui qui mérite d’être adoré. Et l’imam Ar-Rifa’iyy [7] de préciser :

« L’extrême connaissance de Dieu est la certitude de Son Existence sans référence à un lieu ni à une manière d’être »

Il s’agit donc d’une connaissance, non pas à travers une localisation, mais qui permet plutôt de distinguer entre Le Créateur de toute chose, qui n’a ni commencement ni fin et qui n’a besoin de rien, et la créature qui est dans une totale dépendance. C’est en cela que la fameuse citation du premier Calife Abou Bakr (que Dieu l’agrée) est très instructive :

« S’avouer incapable de cerner la Réalité de Dieu, c’est la vraie compréhension. Et chercher à connaître cette Réalité, c’est de la mécréance et de l’association. »

En effet, on va de ce fait établir des comparaisons et des parallèles, ce qui est déraisonnable et illogique, car Dieu est différent de Sa créature. En d’autres termes, Seul Dieu connaît la réalité de Son Entité et celle de Ses Attributs. Dès lors, la connaissance de Dieu pour les créatures que nous sommes passe par l’affirmation de Ses Attributs et par la négation de ce qui n’est pas digne de Lui.Il faut donc croire, sans nul doute, que Dieu a des Attributs. Pour rapprocher les idées, prenons un exemple. Si l’on disait à quelqu’un de fabriquer une montre, il ne pourrait le faire que s’il connaissait la science nécessaire. A supposer qu’il maîtrise cette science, mais n’ait pas la puissance (s’il est paralysé, par exemple) il n’y parviendrait pas. Et s’il avait la science et la puissance mais pas la volonté, il n’y arriverait pas non plus. Ainsi pour exister, ce monde a besoin, à plus forte raison, d’un Créateur qui a les Attributs de la Science, de la Volonté et de la Puissance.Dieu a fait surgir ce monde du néant et ne lui ressemble pas; Il n’a pas besoin de place (d’endroit), Il ne s’incarne pas et ne se fatigue pas, Il ne ressemble ni aux hommes ni aux Anges. Il n’est pas une matière, Il n’a donc ni forme ni limites. Il est différent de toute Sa créature (création). Son Existence n’a pas de commencement.Dieu a donc des Attributs par lesquels Il s’est fait connaître. C’est pourquoi les savants musulmans ont dit qu’il est obligatoire d’en connaître treize, qui sont fréquemment cités dans le Qour’an, soit directement, soit par leur signification. A savoir :

 

1. L’Existence (Al-Woujoud)
2. Le Non-Commencement (Prééternité – Al-Qidam)
3. La Non-Fin (Pérennité – Al-Baqa’)
4. L’Unicité (Al-Wahdaniyyah)
5. La Non-Ressemblance aux créatures (Al-Moukhalafatou lil-Hawadith)
6. La Science (Al-‘Ilm)
7. La Puissance (Al-Qoudrah)
8. La Volonté (Al-Machi’ah)
9. La Vue (Al-Basar)
10. L’Ouïe (As-Sami’)
11. La Parole (Al-Kalam)
12. La Vie (Al-Hayat)
13. L’Autosuffisance (Al-Qiyamou Bi n-Nafs)

Notes :

[1] Effort de recherche soutenu, basé sur la déduction par analogie que seuls les savants aux rangs les plus élevés peuvent entreprendre. Ce n’est donc pas à la portée de n’importe qui.

[2] Abou Hamid Al-Ghazaliyy  est né à Khouraçan, région du nord-est de l’Iran, en 450/1058 et est décédé en 505/1111.

[3] C’est, du point de vue volume et masse, le plus grand des corps que Dieu a créés, non pour s’y établir, mais pour manifester Sa Puissance. Il constitue le toit du Paradis, qui se trouve au-delà du septième ciel.

[4] Il s’agit de petits péchés. Les Prophètes sont immunisés contre la mécréance, les grands péchés et même les petits péchés qui reflètent une bassesse de caractère.

[5] Qour’an (47/19)

[6] Hadith rapporté par Al-Boukhariyy

[7] L’imam Ahmad Ar-Rifa’iyy رحمه الله est un grand Saint, qui est né en Iraq en 512/1118 et est décédé en 578/1182. Il est le fondateur d’une Tariqah, c’est-à-dire une méthode de cheminement [soufisme] sur une des voies tracées par le Prophète .

 


 

L’Existence
[Al-Woujoud]
 

Il est connu des gens de la droiture que Dieu a des Attributs éternels qui conviennent à Sa Majesté; et l’Existence en est Un.

Dieu Le Suprême dit :

« (…) Douterait-on de l’Existence de Dieu?! (…) » [1]

Il faut donc croire que l’Existence de Dieu est indubitable, et n’a pas de commencement, c’est-à-dire qu’Elle n’est pas précédée par lé néant, et qu’elle n’a pas de fin, c’est-à-dire qu’elle ne sera pas affectée par l’anéantissement.Le Prophète a dit :« (… ) Dieu était, et il n’y avait rien d’autre que Lui. Et il y eut le Trône sur l’eau (c’est-à-dire que Dieu créa le Trône à partir de l’eau; laquelle fut la première création) ( …) » [2]A travers ce Hadith, le Prophète confirme l’Existence de Dieu avant toute création. De ce fait, quiconque nie l’Existence de Dieu est un athée comme cet instituteur qui dit un jour que Dieu n’existait pas, et partant [du principe] que ce monde n’avait pas été créé.  Profitant de son absence, un de ses élèves à dessiné un âne sur le tableau avec le nom de l’instituteur inscrit dessus. A son retour, il fut accueilli par des éclats de rire. Fou de rage, il chercha à connaître l’auteur, de ce dessin. Sur ce, un élève se leva et dit que le dessin, s’était fait lui-même (c’est-à-dire selon ce que vous prétendez).Ainsi, cet élève venait de confirmer, à sa façon, ce que tout le monde sait, à savoir que tout acte relève forcément d’un auteur [un créateur]. Par conséquent, il serait impossible d’imaginer l’existence d’écriture sans écrivain, ou de bâtiment sans bâtisseur. En effet; la raison ne peut que rejeter l’idée qu’une encyclopédie puisse être le résultat d’une déflagration survenue dans une imprimerie ou qu’un immeuble, avec toutes ses structures, surgisse subitement de Terre à la suite d’une secousse tellurique. De même, on ne saurait imaginer un bateau lourdement chargé, cheminant droit sur une mer agitée, avec des vents portants et tourbillonnants; sans l’aide d’un bon et vaillant capitaine. Que dire alors de cet Univers qui évolue dans une organisation parfaitement cohérente!

Un savant, à qui les gens avaient demandé la preuve de l’Existence de Dieu, a dit :

– Ne constatez-vous pas que toutes les feuilles du mûrier se ressemblent par l’odeur, la couleur et le goût?
– Bien sûr, répondirent-ils.
– Alors, ajouta-t-il, la brebis mange ses feuilles et donne du lait; le ver s’en nourrit également et fournit de la soie; quant à certains cervidés (notamment le chevrotain porte-musc en les consommant, ils produisent du musc.

Ainsi à partir d’une même plante, il se dégage des choses qui diffèrent dans leur aspect et leur consistance. En effet, le lait est différent de la soie, qui à son tour se distingue du musc. Dès lors, il est évident que c’est un Créateur qui a non seulement créé cette plante mais qui l’a transformée  – à travers ces animaux – en des choses différentes de goût, d’odeur, de couleur et même d’utilité. Et ce Créateur n’est autre que Dieu Le Suprême. Gloire à Lui, Le Tout-Puissant!

Cela nous amène à constater l’absurdité de la théorie du « Big-Bang » selon’ laquelle la nature, qui n’a ni volonté ni science, a tout créé. C’est prétendre qu’une chose puisse être à la fois antérieure et postérieure à elle même.

Ainsi, l’existence de l’Univers dans toute sa complexité, sa beauté, et son ordonnance, témoigne de l’Existence de Dieu.

Le Musulman croit donc en l’Existence de Dieu, une Existence qui n’a ni commencement ni fin et qui est différente de celle de Sa créature. Car L’Unique Créateur de toute chose existe sans rapport avec le temps et l’espace, c’est-à-dire que Son Existence ne dépend d’aucune circonstance de lieu, de temps ou de manière.

Par conséquent :

–    Dieu est L’Eternel.
–    Nul temps ne Le limite et nul lieu ne Le circonscrit.
–    Dieu n’est pas Un corps, car Il serait limité.
–    Dieu n’est pas une substance, car Il serait localisable.
–    Dieu n’est pas accidentel, car Il aurait besoin d’un créateur.
–    Dieu n’est pas composé, car Il serait divisible.
–    Dieu n’a pas d’organes, car Il serait imaginable et représentable.
–    Dieu n’est ni ténèbres, ni lumière.

En effet, Dieu dit :

« (…) Rien ne Lui ressemble, et Il est Celui qui a l’Ouïe et la Vue parfaites. » [3]

Notes :

[1] Qour’an 14/10

[2] Hadith rapporté par Al-Boukhariyy

[3] Qour’an  42/11

 


 

Le Non-Commencement
[Prééternité – Al-Qidam]

 

Dieu  dit :

« Il (Dieu) n’a pas de commencement (…). » [1]

Littéralement traduit, cela donne : Il (Dieu) est Le Premier. Mais la primauté de l’Existence de Dieu est absolue, alors que celle de la créature est relative. Ainsi on dira d’Adam qu’il est le premier des êtres humains, tandis que Dieu est Le Premier dans le sens que Son Existence n’a pas de commencement.Il faut donc croire que Dieu, comme tous Ses Attributs, n’a pas de commencement. Par conséquent, Son Existence n’est pas relative au temps. Elle ne Lui a pas été attribuée, et n’a pas été précédée par quelque chose. Car celui qui a un commencement a besoin de quelqu’un qui lui donne l’existence. Or le besoin contredit la Divinité, parce qu’il indique une dépendance, c’est-à-dire une imperfection. Donc si Dieu avait eu besoin de Sa créature, Il n’aurait pu la créer. Mais Dieu, Le Glorieux, n’a pas besoin de Sa créature, ni avant, ni après la création de celle-ci.C’est pourquoi nous disons que le Non-commencement de Dieu n’a aucun rapport avec le temps [2], car encore une fois, Le Créateur de toute chose existe avant le temps. De ce fait l’imam Abou Hanifah, dans son livre « Al-Fiqh al-‘Akbar » [3] dit:« Les Attributs de Dieu n’ont pas de commencement et ne sont pas créés..Celui qui affirme qu’ils sont créés ou qu’ils ont un commencement; de même que celui qui ne se détermine pas (sur la question) ou qui doute a commis de la mécréance envers Dieu Le Suprême. »Dieu est donc Le Seul qui possède l’Attribut du Non-commencement.

Ainsi, pour prouver aux philosophes qu’il est impossible que le monde soit une, succession de choses sans commencement, les savants dans la Science de la croyance (At-Tawhid) ont donné l’exemple suivant :

Si quelqu’un dit : « Tel jour, je ne donnerai un franc à untel que si je lui en ai déjà donné un; et je ne lui aurai donné celui-ci que si je lui en avais préalablement remis un autre … et ainsi de suite ». Il est clair, dans cet exemple, que la pièce promise ne sera jamais donnée car cela est lié à quelque chose d’inexistant, à savoir un commencement pour ce don. Or ce qui est suggéré ici est qu’il ne débute jamais.

C’est dire que si ce monde était une succession de choses sans début, il n’existerait pas à présent; mais puisqu’il existe, cela prouve qu’il a un début.

Règle :

Tout, excepté Dieu et Ses Attributs, a un commencement.

Notes :

[1] Qour’an 57/3

[2]  Le temps est la mesure de la durée des phénomènes; autrement dit, c’est la comparaison entre deux événements. C’est donc une création de Dieu.

[3] Al-Fiqh al-‘Akbar traduit en français par « La plus considérable des Sciences »

 


 

La Non-Fin
[Pérénnité – Al-Baqa’]

 

Dieu dit :

« Tout ce qui est sur Terre est voué il une fin, mais Dieu, existe éternellement. » [1]

Dieu, tout comme Ses Attributs, n’a pas de fin.

En effet, la raison impose que Dieu, dont l’Existence n’a pas de commencement; soit sans fin. Il est Le Vivant qui ne meurt pas, et Sa Vie n’est, ni acquise ni précédée par quelque chose ou par le néant. [2]

Remarque :

La non-fin du Paradis et de l’Enfer est confirmée par les Textes (le Qour’an et les Hadiths). Ainsi, bien qu’ayant un commencement, ce n’es  que par la Volonté de Dieu qu’ils subsistent éternellement sans quoi, étant des créations, il est possible rationnellement qu’ils s’anéantissent. Mais Dieu a voulu pour eux la pérennité.

Règle :

Seul Dieu est Eternel en Soi.

Notes :

[1] Qour’an 55/26-27

[2] Sheykh Hassan Ayyoub dans son livre  » La Foi musulmane  » cite également les versets suivants :

« Et n’invoque nulle autre divinité que Dieu ! Il n’est de divinité que Lui ! Tout est voué à périr, excepté la Face du Seigneur. C’est à Lui qu’appartient le pouvoir suprême et c’est à Lui que vous ferez retour. » Qour’an 28/88

« Mets ta confiance dans le Vivant, l’Immortel ! Célèbre Ses louanges ! Car Il connaît mieux que quiconque les péchés de Ses créatures. » Qour’an 25/58

 


 

L’Unicité
[Al-Wahdaniyyah]

 

Dieu a dit :

« Dis (Mouhammad) : Dieu est Unique » [1]

L’imam Abou Hanifah (que Dieu l’agrée), dans son livre « Al-Fiqh al-Akbar », a dit :

« Dieu est Un, non pas du point de vue du nombre, mais dans le sens qu’Il n’a pas d’associé. »

Car mathématiquement parlant, le nombre 1 est divisible par 2 ce qui donne 2 demis, par 3 ce qui donne 3 tiers, etc.

Sachez donc que le devoir le plus fondamental de chaque Moukallaf [2] est de croire en l’Unicité de Dieu sans rien Lui associer, c’est-à-dire reconnaître qu’Il (Dieu) est :

Un dans Son Entité

– Il n’a point d’associé
– Il ne se divise pas
– Il n’est pas composé
– Il ne ressemble à rien

Un dans Ses Attributs

Les Attributs de Dieu n’ont pas de commencement, c’est-à-dire qu’Ils ne sont pas créés. Car si Dieu avait un attribut créé, cela voudrait dire qu’Il change : celui qui change a besoin de quelqu’un qui le fasse changer. Et celui qui a besoin de quelqu’un d’autre est une créature, et non Le Créateur qui existait avant toute créature, sans la créature. Or le fait de dire que Dieu acquiert un attribut signifie que cet attribut lui manquait, ce qui indique une imperfection. Et celui qui n’est pas parfait ne peut être Dieu dont les Attributs :

– sont uniques
– sont parfaits
– ne changent pas
– ne sont pas accidentels, c’est-à-dire créés
– ne sont pas occasionnels
– ne sont pas contingents
– ne sont pas précédés par le néant

Rien ni personne ne peut avoir un ou plusieurs Attributs de Dieu.

Un dans Son Acte

Lorsqu’on dit, par exemple, que Dieu est L’Unique Créateur, cela signifie qu’il est Le Seul à pouvoir faire surgir toute chose du néant. Dieu a la Puissance de créer ce qu’il veut sans que nul ne puisse s’opposer à l’accomplissement de Sa Volonté.Le fait de créer la créature n’a pas ajouté à Dieu un attribut qu’il n’avait pas; c’est dire que Dieu avait l’Attribut de Créateur avant la création du monde. De même qu’Il avait l’Attribut de donner la vie et celui de donner la mort avant qu’il n’y ait de vivants et de morts; ce n’est pas après avoir fait vivre ou mourir quelqu’un que Dieu a acquis ces Attributs-là.Ainsi, Abou Hanifah (que Dieu l’agrée) a dit :« L’Acte de Dieu est un Attribut qu’Il a dans le Non-commencement, mais le résultat (de Son Acte) est créé. »Tout ce que les gens possèdent (enfants, biens matériels ou autres moyens de subsistance) provient de Dieu. En effet, Dieu  dit :

« Tout ce que vous avez comme bienfait provient de Dieu (…) » [3]

Ou encore :

« Il (Dieu) est Le (Seul) Dispensateur de tous les biens (…) » [4]

Notes :

[1] Qour’an 112/1

[2]
Moukallaf, c’est-à-dire une personne pubère, saine d’esprit et à qui est parvenu l’appel à l’Islam, ne serait-ce qu’à travers les 2 témoignages (shahada), dans toutes les langues qu’elle comprend.

[3] Qour’an 16/53

[4] Qour’an 51/58

 


 

La Non-Ressemblance aux créatures
[Al-Moukhalafatou lil-Hawadith]

 

Dieu  dit : « (…) Rien ne Lui ressemble (… ) » [1]

L’Univers est de Dieu par création et non par engendrement ou par émanation. Donc Dieu n’est pas pour le monde ce que la terre est pour l’arbre, ou l’arbre pour le bois, ou le bois pour la table. Parce que la table vient du bois, le bois de l’arbre, l’arbre de la terre par un cycle de transformations successives voulu par Dieu. Par conséquent, l’Univers qui forme l’ensemble des choses créées est tout autre que Dieu, Le Créateur auquel rien ne ressemble :

Ni dans Son Entité (Dhat)Il n’est ni une lumière (contraire de l’obscurité); ni un esprit; ni un corps fin, ni un corps palpable, ni une matière; ni une particule; ni un homme; ni une étoile; ni aucune autre chose de la création.Dieu est différent de tout ce que l’on peut imaginer, car notre imagination est une de Ses créations

Ni dans Son Acte (Fi’l)

L’Acte de Dieu n’a pas de commencement, tandis que tout autre acte est une création. Et il fait surgir toute chose du néant pour lui donner existence sans que cela soit par le toucher, le mouvement; la proximité ou l’éloignement.

Ni dans Ses Attributs (Sifat)

En effet, Dieu S’est fait connaître par Ses Attributs pour que Ses créatures affirment Son Existence et proclament Son Unicité, excluant ainsi Sa connaissance par analogie. Car les Attributs de Dieu sont sans aucune comparaison ni ressemblance. Il est loin d’avoir des dimensions, des limites, des repères, des membres ou des organes petits ou grands. On ne peut donc pas se représenter ni imaginer Dieu.

Il est impossible de Lui attribuer :

• le fait de s’asseoir
• l’immobilité ou le mouvement (tous deux liés à l’espace et au temps qui sont des créations)
• les sentiments (émotion, envie, etc.)
• le changement
• le sommeil
• la fatigue (comme l’ont prétendu certains égarés). A ce propos, Dieu dit :

« Certes, Nous (Dieu) avons créé les cieux et la Terre et ce qui est entre eux en six jours, sans que nulle fatigue Nous ait touché. » [2]

Remarque :

Dieu  a créé l’Univers sans nul besoin, ni rien qui L’y oblige. Il a donné existence aux Mondes sans modèle préexistant. Il n’est pas en contact, par le toucher, avec les choses. Tout est facile pour Dieu, parce qu’il est Le Tout-Puissant. Dès lors, l’une des sagesses de la création en six jours est de nous enseigner la patience. Autrement Dieu, Le Tout-Puissant, aurait pu tout faire exister en un seul instant, s’Il l’avait voulu. Car notre création et notre résurrection sont pour Lui comme celles d’un seul être.

Notes :

[1] Qour’an 42/11

[2]
Qour’an 50/38

 


 

La Science
[Al-‘Ilm]

 

Dieu dit :

« Ils (les Anges) dirent : « Soubhanak »! [1] Nous n’avons de savoir que ce que Tu nous as appris. Certes, c’est Toi L’Omniscient, Le Sage. » [2]Dieu est Le Savant et, par Sa Science qui est éternelle (c’est-à-dire sans commencement ni fin), Il connaît toute chose dans les moindres détails avant de la créer; et outre cela, Il connaît Son Entité et la réalité de Ses Attributs.La Science de Dieu ne change pas et Elle n’est pas, comme la nôtre, précédée par l’ignorance. En effet, l’être humain est créé dans le ventre de sa mère d’où il sort complètement ignorant. Puis petit à petit il grandit, se transforme, apprend à marcher et à parler. Il va acquérir des connaissances qui se renouvelleront par étapes. Cette mutation l’acheminera de l’enfance à la vieillesse en passant par l’adolescence. Ainsi, il aura évolué d’un état de faiblesse à celui de la pleine force, avant de revenir à l’état de faiblesse. Il est illogique, déraisonnable de croire que l’être humain soit l’auteur de sa propre transformation, ou que celle-ci soit l’œuvre du père sur son fils. De même, il est inconcevable que la nature, qui est elle-même une création, soit à l’origine de tels changements. Ainsi donc apparaît la nécessité que toutes ces mutations soient dues à Celui qui a les Attributs de la Vie, de la Science, de la Puissance, de la Volonté, et dont l’Existence est éternelle : c’est Lui qu’on appelle Dieu, ou Allâh; il connaît éternellement tout, le passé, le présent et le futur. [3]

C’est dire que rien ne Lui est caché et qu’il sait toute chose dans les moindres détails.

Règle :

La Science de Dieu, qui n’a ni commencement ni fin, englobe toute chose.

Notes :

[1] Soubhanak c’est-à-dire « Gloire à Toi »

[2] Qour’an 2/32

[3]
Sheykh Hassan Ayyoub dans son livre  » La Foi musulmane  » cite également les versets suivants :

« Il sait ce qui se passe dans les Cieux et sur la Terre, comme Il sait ce que vous dissimulez et ce que vous divulguez, car Dieu connaît parfaitement ce que recèlent les cœurs. » Qour’an 64/4

« Car peu importe que vous cachiez vos pensées ou que vous les divulguiez, Dieu saura toujours ce que recèlent les cœurs. Eh quoi ! Dieu ignorerait-Il ce qu’Il a Lui-même créé, Lui le Subtil, le si Bien-Informé? » Qour’an 67/13-14

 


 

La Puissance
[Al-Qoudrah]

 

Dieu dit :

« Certes, Dieu a la Puissance parfaite sur toute chose. » [1]

Dieu est Le Tout-Puissant et, par Sa Puissance qui n’a ni commencement ni fin, Il crée et anéantit les choses, suivant Sa Science et Sa Volonté.

Rien ni personne n’échappe à la Puissance de Dieu, et nul ne peut secourir celui qu’Il veut châtier.

Remarque :

Le jugement, du point de vue rationnel, est de trois sortes :

1) Le nécessaire, c’est ce dont la raison ne peut imaginer l’inexistence ou l’anéantissement : il s’agit de Dieu et de Ses Attributs.2) Le possible rationnel (ou le contingent), c’est ce dont la raison peut imaginer l’existence ou la non-existence, comme le monde et tout son contenu. Ainsi, la raison accepte notre existence ici-bas à un moment donné et notre inexistence à un autre moment.3) L’impossible rationnel se rapporte à ce dont la raison ne peut accepter l’existence, comme un associé à Dieu, ou comme le fait que quelqu’un puisse être mort et vivant en même temps.Cela posé, la Puissance de Dieu est l’Attribut qui confère l’existence ou l’anéantissement. De ce fait, elle ne concerne que le possible rationnel.S’agissant de l’impossible rationnel ou du nécessaire, il n’est pas permis de dire que Dieu est capable ou incapable de créer ce à quoi ces notions se rapportent. En effet, pour rapprocher les idées, on ne pourrait dire d’un homme qu’il souffre d’une faiblesse dans l’ouïe parce qu’il ne voit pas avec ses oreilles; car la vue ne concerne pas l’appareil auditif. De même, ce n’est pas parce que l’on ne peut attribuer la science à un caillou qu’il est ignorant; car l’ignorance ou la science ne concernent pas les corps inertes.

A ceux qui disent que Dieu Le Suprême est capable d’avoir un enfant, car le contraire indiquerait une impuissance de sa part, nous répondons que cette question est un non sens parce que cela relève de l’impossible rationnel qui n’est pas concerné par la Puissance de Dieu.

Il est aussi des athées qui demandent si Dieu est capable de créer son pareil. Là encore, il s’agit d’un impossible rationnel dont, l’existence est rejetée par la raison. La preuve est que Dieu n’a pas de commencement, et s’il y avait un pareil à Lui, cela impliquerait que celui-là n’aurait pas non plus de commencement. Or celui qui n’a pas de commencement n’est pas créé.

Ainsi, ce n’est donc pas parce qu’il est impossible que Dieu ait un enfant ou qu’Il se soit créé que cela est une preuve d’impuissance, car encore une fois Sa Puissance ne concerne pas l’impossible rationnel et le nécessaire.

Règle  :

Dieu a le Pouvoir de créer tout ce qui, du point de vue de la raison peut  exister, de même que d’anéantir tout ce qui est anéantissable.

Notes :

[1] Qour’an 2/20

 


 

La Volonté
[Al-Machi’ah]

 

Dieu dit :

« (…) Rien ne peut empêcher l’accomplissement de Sa Volonté (de la Volonté de Dieu)(…). » [1]

Dieu, par Sa Volonté qui n’a ni commencement ni fin, attribue aux choses, c’est-à-dire ce qui est contingent, leurs caractéristiques (espèce, gente, qualité, etc.)La Volonté de Dieu ne concerne donc ni le nécessaire ni l’impossible rationnel, mais le possible rationnel. Par exemple un tableau peut être noir, blanc, vert, etc. Il y a plusieurs couleurs possibles pour le même tableau. Le fait d’avoir la couleur noire, et non une autre couleur pourtant possible, résulte de l’Attribution de Dieu. Il en est de même de la forme du tableau. Ainsi, telle chose est blanche et non rouge, grande et non petite; telle personne est riche et non pauvre, etc.

Rien ne peut se passer sans la Volonté de Dieu, car Il a dit :

« Et vous
(les créatures) ne le voudrez (le droit chemin) que si Le Seigneur des Mondes (Dieu) le veut » [2]

En effet, notre volonté étant créée, elle n’existe que grâce à Dieu.

Par conséquent l’homme a une volonté, mais elle est subordonnée à la Volonté de Dieu, de sorte qu’il ne voudra que ce que Dieu a voulu qu’il veuille.

C’est ce que l’imam Abou Dja’far At-Tahâwî [3] exprime en disant :

« Il n’y a pas de volonté pour tout être que selon Sa volonté » [4]

Donc :

• Tout est régi par la Volonté de Dieu.
• Ce que Dieu veut sera, ce que Dieu ne veut pas ne sera pas (qu’il s’agisse du bien, du mal, des corps, du mouvement, du repos, etc.).
• On ne s’épargne le mal (péché, maladie, etc.) que par la Préservation de Dieu, et on ne fait le bien que grâce à Son Aide.
• Aucune créature (pas même les Prophètes) ne peut quoi que ce soit sans la Volonté de Dieu

Par conséquent :

Rien ne mérite l’adoration si ce n’est Dieu Seul.

Notes :

[1] Qour’an 12/21

[2] Qour’an 81/29

[3] L’imam Abou Dja’far At-Tahâwî, est l’auteur du célèbre livre de référence  » Al ‘Aqîdat at-Tahâwiyyah « , un traité sur la croyance des gens de la droiture (les Sunnites). Il est né à Taha (Egypte) en 239/853 et mourut au Caire en 321/933.

[4] Voir Al ‘Aqîdat at-Tahâwiyyah par l’imam At-Tahâwî disponible ici

 


 

La Vue
[Al-Basar]

 

Dieu dit :

« (…) Dieu voit parfaitement ce que vous faites. » [1]

Dieu voit toute chose visible, que nous puissions la voir ou pas.

Mais Sa Vue, qui n’a ni commencement ni fin, ne ressemble pas à la nôtre; Elle ne se fait pas par l’intermédiaire d’organes (oeil, iris, cornée, pupille, etc.) et n’est pas conditionnée par la lumière, la réfraction, la réflexion, l’obscurité, la distance, la direction, etc.Au contraire pour voir, l’être humain a besoin de l’organe de la vue (un oeil ou des yeux), de disposer de lumière, de regarder dans une direction et d’être situé à une distance donnée par rapport à la chose à voir. En effet, on ne peut voir une chose placée derrière soi qu’avec un rétroviseur ou un autre intermédiaire.Mais Dieu, qui n’est ni dans une place ni partout, voit tout sans aucune notion de distance, car la distance marque la limite entre deux corps. Et Dieu n’est pas un corps.

Notes :

[1] Qour’an 3/156

[2] Sheykh Hassan Ayyoub  dans son livre  » La Foi musulmane  » cite également les versets suivants :

« Il car Dieu est Audient et Clairvoyant »
Qour’an 58/11

 


 

L’Ouïe
[As-Sami’]

 

Dieu dit :

« Pensent-ils que Nous (Dieu) n’entendons pas leurs secrets et leurs confidences? Mais Si ! (…) » [1]

Dieu entend tout ce  qui peut être entendu, qu’il s’agisse de choses que nous pouvons entendre ou pas. Et Son Ouïe, qui est sans commencement ni fin, ne ressemble en rien à la nôtre. En effet, l’homme ne peut entendre qu’au moyen d’organes appropriés (oreilles, conduit auditif, tympan, etc.) qui succombent, parfois à l’assaut de la maladie ou de l’âge.En outre, le son que nous percevons doit être émis à une certaine fréquence et intensité pour être audible sans nuisance, car d’après les observations, à 180 décibels, les tympans éclatent. Ainsi, une explosion peut induire des lésions auditives irréversibles. L’intensité du son n’est pas seule en cause, la durée d’exposition est aussi nuisible.Mais Dieu, qui n’est ni dans une place ni dans toutes les places, et qui ne ressemble pas à Sa créature, entend tout. [2]Nous pouvons donc nous adresser à Lui, sans passer par un quelconque intermédiaire. Ce qui n’exclut pas de Lui demander de nous accorder un bienfait par le grade du Prophète Mouhammad , ou d’un Saint. [3]

Notes :

[1]
Qour’an 43/80

[2] Sheykh Hassan Ayyoub dans son livre  » La Foi musulmane  » cite également le verset suivant ou Allâh dit à Moïse et Aaron (Paix sur eux) :

« Ne craignez rien, dit le Seigneur, Je serai avec vous à tout voir, tout entendre. » Qour’an 28/88

[3]
At-Tawassûl

 


 

La Parole
[Al-Kalam]

D’un verset du Qour’an, nous comprenons que Dieu  dit :

« (…) Dieu parla à Moïse (…) » [1]

C’est dire que Dieu a l’Attribut de la Parole mais, comme tous Ses autres Attributs, Elle ne ressemble pas à la nôtre et ne nécessite aucun organe phonatoire. En effet, Dieu n’a pas de bouche, et Sa Parole qui est
de toute éternité, c’est-à-dire sans commencement ni fin, ne comporte ni lettres, ni mots; ce n’est ni une langue (l’arabe, le grec, l’hébreux, le français, etc.) ni un langage sonore ou vocal.Moïse (‘alayhi wa salam), entendit donc cette Parole sans débit de voix, et comprit ce que Dieu a voulu qu’il comprenne. Par la suite, il communiqua le Message reçu en s’exprimant dans la langue de son peuple qui est l’hébreux. En effet, Dieu  dit :« Et Nous (Dieu) n’avons envoyé de Messager qui ne parle la langue de son peuple (auprès de qui il a été envoyé), et cela afin qu’il leur explique le message dont il est chargé. Ainsi il leur sera facile de le comprendre (…). » [2]

Remarque :

Ainsi, dire que le Qour’an, la Torah ou l’Evangile (et non les évangiles) sont la Parole de Dieu a deux significations :1. Soit c’est la Parole de Dieu qui est Son Attribut; auquel cas cette Parole n’est ni en arabe, ni en une autre langue, ne s’exprime pas par des lettres ou une voix, ne ressemble pas à la nôtre, n’a pas de
commencement, et n’est pas quantifiable.2. Soit il s’agit des expressions de cette Parole que l’on peut trouver dans les Livres Saints. C’est à travers ces expressions qu’on comprend ce que Dieu a dit par Sa Parole, qui n’est pas composée de lettres, et qui n’est ni une voix ni un langage. Ainsi, si nous écrivons au tableau les mots Allah, Dieu ou God, cela ne signifie pas que Dieu s’incarne dans le tableau, ou qu’il y a trois dieux. Au contraire, il s’agit de trois expressions indiquant que nous parlons du Créateur qui n’est pas ces lettres écrites. C’est dans ce sens que nous disons que les versets qu’on trouve dans le Qour’an expriment la Parole de Dieu. Ainsi, on comprend du verset suivant que Dieu  dit :« Et si l’un des associateurs te demande asile, accorde-le lui afin qu’il entende la Parole de Dieu, car ce sont des gens qui ne savent pas. Puis fais-le parvenir à son lieu de sécurité. » [3]Il s’agit ici de lui faire entendre l’expression de la Parole de Dieu, à savoir les versets du Qour’an, et non pas la Parole divine de Dieu, qui est Son Attribut. Quant au verset 164 de la sourate 4, qui signifie : « ( …) Dieu parla à Moïse », on en déduit que Dieu parle, mais que Sa Parole est différente de la nôtre, et c’est celle-là que Moïse a entendue.


Règle :

Par Son Attribut qui est la Parole (qui n’a ni commencement ni fin), Dieu, entre autres, ordonne, permet, interdit, avertit, informe et annonce la bonne nouvelle.

Notes :

[1] Qour’an 4/164

[2] Qour’an 14/4

[3] Qour’an 9/6


 

La Vie
[Al-Hayat]

 

Dieu  dit :

« Et place ta confiance en Le Vivant (…). » [1]

Dieu est Le Vivant, mais Sa Vie (sans commencement ni fin) n’est pas conditionnée, comme la nôtre, par un ensemble de choses composées et indispensables, tels que l’âme, la chair, les muscles, les os, le sang, la peau, etc…Dieu est Le Vivant qui n’a besoin de rien, tandis que nous, les mortels, dépendons entièrement de Lui. [2]

Règle :

Il est Vivant, d’une Vie ni acquise ni précédée (par quelque chose)

Notes :

[1] Qour’an 25/58

[2] Sheykh Hassan Ayyoub  dans son livre  » La Foi musulmane  » cite également les versets suivants  :

« Et les visages s’humilieront devant Le Vivant, Celui qui subsiste par Lui- même » al-Qayyum », et malheureux sera celui qui [se présentera devant Lui] chargé d’une iniquité. » Qour’an 20/111

« C’est Lui le Vivant. Point de divinité à part Lui. Appelez-Le donc, en Lui vouant une culte exclusif. Louange à Dieu, Seigneur de l’univers ! »
Qour’an 40/65

 


 

L’Autosuffisance
[Al-Qiyamou Bi n-Nafs]

 

Dieu  dit :

« Ô vous les hommes! vous avez besoin de Dieu, et Dieu n’a pas besoin de Sa créature. » [1]Toute chose a besoin de Dieu Le Suprême, car il n’y a rien qui existe sans Sa Création. Notre existence dépend de Lui, c’est Lui (Dieu) qui nous a fait surgir du néant.Ainsi, tout ce que nous faisons ne peut exister sans la Création et la Volonté de Dieu.Dieu est L’Eternel (Qadim) qui n’a jamais cesser d’exister. Il n’a donc besoin de personne pour Lui donner l’Existence, la Science, ou tout autre de Ses Attributs.Il n’est pas un corps pour être porté par quelque chose ou pour dépendre d’une place. De ce fait ‘Aliyy Ibnou Abi Talib, le cousin du Prophète, a dit que Dieu a créé le Trône non pour le prendre comme emplacement, mais pour manifester Sa Puissance. En effet, le Trône est, du point de vue volume et masse, le plus grand des corps que Dieu a créés.Ainsi, pour nous donner une idée de l’immensité du Trône, le Prophète a dit :« Les cieux et la Terre, par rapport au Koursiyy [2], sont comme un anneau dans le désert; et le Koursiyy, par rapport au ‘Arch (le Trône), est comme un anneau dans le désert » [3]L’imam Abou Mansour At-Tamimiyy Al-Baghdadiyy rapporte cette parole de ‘Aliyy (que Dieu-l’agrée) :« Dieu était, et nul emplacement n’existait. Et maintenant (c’est à dire après avoir créé le lieu), Il (Dieu) est comme Il était (c’est à dire non circonscrit par un espace). »De même l’imam Abou Ja’far At-Tahawiyy, dans son livre « Al-‘Aqidah At-Tahawiyyah », dit :« Il (Dieu) n’est pas, comme les créatures, cerné par les six directions (devant, derrière, haut, bas, gauche et droite). »Car si Dieu était dans un lieu.Il aurait des dimensions et celui qui a des dimensions est une créature, et non Le Créateur.

Quant à l’ascension du Prophète, il faut savoir qu’elle n’avait pas pour but de lui faire atteindre un emplacement où se serait trouvé Dieu Le Suprème. Il s’agissait en fait de le glorifier et de l’honorer en lui montrant les merveilles de l’Univers supérieur. En outre, Dieu a voulu que Muhammad Le voit avec son coeur (et non dans son coeur).

Quant aux versets où Dieu dit :

« Puis il s’approcha, toujours plus, jusqu’à n’être éloigné que d’une distance de deux coudées et
moins encore. » [4]

Il est question de l’Ange Gabriel que le Prophète a vu pour la deuxième fois, sous sa forme réelle avec ses 600 ailes, sans perdre connaissance, parce que Dieu l’avait fortifié et renforcé. Alors qu’en le voyant pour la première fois à la Mecque (Makkah) dans un endroit appelé Ajyad, il s’était évanoui.

Et l’imam Ja’far As-Sadiq (que Dieu l’agrée) de dire :

« Celui qui prétend que Dieu est dans une chose, sur une chose ou issu d’une chose n’est qu’un associateur. Car si Dieu était dans quelque chose, Il serait circonscrit; s’Il était sur quelque chose, Il serait porté et s’Il était issu d’une chose, Il serait créé (…). »

Cette affrrmation est en parfaite concordance avec ce qu’a dit le Prophète,en s’adressant à Dieu :

« (…) Ô mon Dieu! (…) Tu es Adh-Dhahir [5] alors il n y a rien au-dessus de Toi. Et Tu es Al-Batine [6], alors il n’y a rien au-dessous de Toi (…). »

Al-Bayhaqiyy, à propos de cette invocation, a dit :

« Et puisqu’il n’y a rien au-dessus de Lui et rien au dessous de Lui, (alors) Il existe sans place. »

Ainsi, tout en connaissant ce qui se passe partout (ensemble des lieux), Dieu régit tout par Sa Volonté, sans s’incarner dans Sa création :

• ni dans les cieux
• ni sur la Terre
• ni dans une place
• ni dans toutes les places
• ni partout

Remarque :

C’est parce que le Prophète nous a appris que la direction (Qiblah) des invocations est le ciel que nous levons les m
ains vers celui-ci; et c’est parce qu’il nous a enseigné que celle de la prière est la Ka’bah à la Mecque, que nous nous orientons vers cette maison sacrée. Ce qui explique que Dieu, l’Unique Créateur de toute chose, existe sans place ni direction.

Règle importante :

Il faut croire que Dieu n’a besoin de rien, car Il existait avant toutes Ses créatures, Et après les avoir créées, Il est (maintenant) comme il a toujours été.

Notes :

[1] Qour’an 35/15

[2] Koursiyy ou Piédestal, c’est une autre grande création de Dieu, qui est près du Trône.

[3] Hadith rapporté par Ibnou Hibban 

[4] Qour’an 53/8-9

[5] Adh-Dhahir veut dire qui est apparent, mais utilisé pour Dieu Le Suprême il signifie que les preuves rationnelles témoignent de Son Existence, Sa Puissance, Sa Science, Sa Volonté. En effet, toute chose donne la preuve rationnelle de l’Existence de Dieu.

[6] Al-Batine veut dire le caché, mais utilisé pour Dieu il signifie Celui qui connaît l’intérieur des choses, leur vérité; ou encore, c’est Celui qui n’est pas atteint par les illusions, et cette dernière explication est la meilleure.

 

Al ‘Aqîdat at-Tahâwiyyah

Par l‘imâm Abou Dja’far At-Tahâwî

 

 

 

Tahawi

 

 

[Le savant, le docte, l’érudit, le juriste et imâm des Salafs Salîh (Pieux Prédecesseurs) qui fait autorité en Islam, Abu Dja’far al Warrâq at-Tahâwî d’Egypte [239-321] (radhia Allâhou ‘anhou) a dit : » Ceci est un rappel exposant le dogme des sunnites ( ahl sounna wa al djamâ’a ). Un rappel conforme à l’école des jurisconsultes de la communauté que sont : Abû Hanîfa An-Nu’mân ibn Thâbit Al Kûfî, ainsi qu’Abû Yûssûf Ya’qûb Ibn Ibrâhîm al-Ansârî, et Abdullah Muhammad Ibn al-Hassân ach-Chaybânî ( que la satisfaction d’Allah soit sur eux tous ) et les fondements de la religion auxquels ils adhèrent avec foi et avec lesquels ils servent le Seigneur des mondes. « ]

 

[1]– Nous déclarons à propos de l’unicité d’Allah et avec la conviction qu’Il nous assiste : « Allâh est unique et n’a pas d’associé. »

[2]
– Il n’y a rien qui Lui soit semblable.
[3]– Il n’y a rien qui puisse le réduire à l’impuissance.
[4]– Il n’y a d’autre dieu que Lui.
[5]– Il est Éternel sans commencement ( Qadim ), Continuel ( Daa`im ) sans fin.
[6]– Il ne périt, ni ne disparaît.
[7]– Il ne peut y avoir que ce qu’Il veut.
[8]– Les imaginations ne peuvent l’atteindre et les intelligences ne peuvent le concevoir.
[9]– Il ne ressemble pas aux créatures.
[10]– Il est Le Vivant ( Hayy ) qui ne meurt pas, l’Absolu ( Qayyûm ) qui ne dort pas.
[11]– Il est Le Créateur ( Khaliq ) sans nécessité, Le Pourvoyeur ( Raziq ) sans restriction.
[12]– Il fait mourir les êtres sans crainte, et les ressuscite sans peine.
[13]– Il a toujours été avec Ses Attributs, immuable, avant même la création. Les créatures n’ont rien ajouté par elles même, comme attribut qu’Il n’ait eu auparavant. Tel qu’Il a toujours été avec Ses Attributs, Il continuera de l’être éternellement.
[14]– Ce n’est pas après avoir créé les êtres qu’Il bénéficia du nom de Créateur ( Khâliq ), ou celui de Novateur ( Bârî ) après l’apparition des êtres.
[15]– Il possède les traits caractéristiques de Seigneur et Maître, même en l’absence de serviteur. Également les traits caractéristiques de Créateur en l’absence de créature.
[16]– S’Il est qualifié de Revificateur après avoir ressuscité les morts, Il mérite ce qualificatif avant même de les ressusciter. Il mérite également le qualificatif de Créateur avant la création des êtres.
[17]– Il détient le pouvoir sur toute chose, et toute chose a besoin de lui. Pour Lui, tout est facile, et n’a besoin de rien. (Il n’y a rien qui Lui soit semblable, et Il est Celui qui entend et qui voit).
[18]– Il créa toutes choses avec Sa Science.
[19]– Il fixa pour toutes choses un destin.
[20]– Il accorda à celles-ci un terme.
[21]– Il n’y a rien qu’Il puisse ignorer de celles-ci avant même de les concevoir. Il savait également ce qu’elles feraient alors qu’elles étaient encore inexistantes.
[22]– Il ordonna Son obéissance aux créatures et leur interdit la rébellion.
[23]– Tout se déroule selon Son décret et Sa volonté. Sa volonté ne peut que se réaliser. Il n’y a pas de volonté pour tout être que selon Sa volonté. Ce qu’Il voudra pour eux aura lieu, et ce qu’Il ne voudra pas n’aura pas lieu.
[24]– Il guide [dans la voie droite] celui qu’Il veut. Il préserve et protège par Sa grâce. Il égare qui Il veut. Il rabaisse et éprouve avec justice.
[25]– Tout oscille sous Sa volonté entre sa grâce et Sa justice.
[26]– Il est exempt du contraire et du semblable.
[27]– Il n’y a rien qui puisse refuser Son décret, ni reporter Son arrêté, ou même prédominer Son commandement.
[28]– Nous croyons en tout cela et nous avons la certitude absolue que tout provient d’Allah.
[29]– Nous attestons que Muhammad est Son serviteur élu, Son Prophète choisi et Son messager agréé.
[30]– Il est le Sceau des Prophètes, le Guide de tous les pieux, le Chef des Envoyés et le bien-aimé du Seigneur des mondes.
[31]– Toute nouvelle prétention prophétique ne sera après Lui qu’égarement et passions.
[32]– Il est envoyé avec la vérité, la bonne direction, la lumière et la clarté, à l’ensemble des djinns et à l’humanité entière.
[33]– Certes le Qur’ân est la parole d’Allah. C’est d’Allah qu’il émana et dont l’essence [de l’émanation] est ignorée. Allah l’a descendu sur Son Messager sous forme de révélation et que les croyants ont tenu pour vrai. Ils ont la conviction que le Qur’ân est réellement la parole d’Allah et non pas une création, telle la parole des êtres humains. Quiconque l’entend et prétend que c’est là, la parole d’un humain, a blasphémé. Selon Sa parole, Allah l’a certes blâmé, désapprouvé et menacé du brasier de l’enfer: « Nous le précipiterons dans le brasier (Saqâr). »[S.74 – V.26] Lorsqu’Allah a menacé du brasier celui qui dira : « Ceci n’est là que la parole d’un humain »[S.74 – V.25], nous avons su et nous avons l’entière certitude que le Qur’ân est là la parole du Créateur des hommes. Elle ne ressemble en rien à la parole humaine.
[34]– Celui qui attribut à Allah des qualificatifs propres aux humains, a mécru. Celui qui fait preuve de lucidité à ce sujet, aura fait preuves de considérations, aura su se tenir a l’écart des propos semblables à ceux des mécréants, et aura compris que malgré Ses attributs, Allah – SWT – n’est pas semblable aux êtres humains.
[35]– La vision d’Allah est une réalité pour les hôtes du paradis. Cependant, la nature de la vision est ignorée et les regards ne pourront embrasser leur Seigneur. Conformément à ce qui est mentionné dans le livre du Seigneur : « Ce jour-là, il y aura des visages resplendissants qui regarderont leur Seigneur »[S.75 – V.22,23] L’explication de ce verset est ce qui est voulu et enseigné par Allah – SWT -. Tout ce qui est rapporté au sujet de la vision dans les Hadîth authentiques du Messager, n’est autre que ce qu’Il a dit, et la signification est selon ce qu’Il a voulu. Nous n’abordons pas ce sujet par des interprétations fondées sur des opinions personnelles, ni par des imaginations fondées sur des passions négatives. On ne peut être soumis dans sa religion que lorsque l’on est soumis à Allah (Le Puissant Le Majestueux) et à son Messager et lorsqu’on laisse le savoir sur ce qui nous paraît obscur à celui qui en possède la connaissance (Allâh).
[36]– Les assises (pieds) de l’islam ne se raffermiront que sur [le dos de] la reconnaissance et de la soumission. Celui qui cherche avidement à découvrir le mystère défendu et dont l’esprit ne se contente pas d’une simple soumission, son avidité s’interposera entre lui et le monothéisme sincère, entre lui et la connaissance pure, entre lui et la véritable foi. Il finit par osciller entre l’hérésie et la foi, entre le fait de rendre les choses vraies ou fausses, entre l’approbation et le refus. Il sera gagné par le souci, l’errance et le doute. Celui-là ne sera ni croyant crédule ni apostat incrédule.
[37]– La croyance en la vision de [Allâh] par les hôtes de la demeure de la paix, ne peut être correcte pour celui qui l’aborde avec son imagination, ou qui l’interprète avec son esprit, étant donné que l’explication de la vision ainsi que tout ce qui a attrait au caractère seigneurial (rubûbiyya)- c’est l’abandon de toute interprétation personnelle, l’observation, la soumission et le retour à la religion des musulmans. Celui qui ne renonce pas à la négation [des attributs d’Allâh] ou à l’anthropomorphisme a commis une erreur et n’a pas atteint l’exemption [du Seigneur de toute forme d’imperfection]. Notre Seigneur (élevé et majestueux) est décrit par des descriptions qui lui sont uniques et qualifié par des épithètes qui lui sont spécifiques. Il n’y a rien dans ce qui le caractérise qui ne soit comparable aux créatures.
[38]– Il est exempt de toutes délimitations, de réductions, d’éléments, de membres et d’organes. A la différence de l’ensemble des créatures, aucune des six orientations spatiales ne le contient.
[39]– L’ascension est une réalité. Le Prophète en personne a été transporté en état d’éveil. Il a accomplit l’ascension vers le ciel puis vers la hauteur voulue par Allâh. Le Seigneur l’a honoré avec ce qu’il a voulu. Il lui a ensuite révélé ce qu’il a voulu lui révéler. [ Le cœur n’a pas menti sur ce qu’il a vu ]. Puisse Allâh  lui accorder prière et salut dans ce monde et dans la vie dernière !
[40]– Le bassin (hawd) avec lequel Allâh a honoré son Prophète et destiné à abreuver sa communauté, est une vérité.
[41]– L’intercession qu’il leur a réservée est une vérité, comme cela a été rapporté dans les Hadîth.
[42]– Le pacte qu’Allâh a réalisé avec Adam et sa descendance est une vérité.
[43]– Allâh a depuis toujours, su le nombre exact de ceux qui entreront au paradis et en enfer. Ce nombre ne sera ni augmenté ni diminué.
[44]– Il connaît également les actes qu’ils accompliront. Tout être est dirigé vers sa destiné. Ce sont les actes clôturant la vie d’un être qui sont pris en considération. N’est heureux que celui à qui Allâh a destiné le bonheur et n’est malheureux que celui à qui Allah a destiné le malheur.
[45]– La prédestination est à l’origine un secret d’Allâh sur sa création. Nul ne peut découvrir ce secret, pas même l’un des Anges proches d’Allah, ou l’un de ses Prophètes envoyés. Toute investigation et toute spéculation à ce sujet, conduit à la déchéance, à la disgrâce, jusqu’à atteindre le degré d’injustice et de transgression. Prenez bien garde contre toute forme de spéculation, toute idée et toute tentation à ce sujet. Allâh a dissimulé la prédestination à toute la création et leur a interdit tout désir de chercher à la découvrir. Allâh dit : « On ne peut L’interroger sur ce qu’Il fait, alors qu’eux seront interrogés. »[S.21 – V. 23] Celui qui dira: Pourquoi Allâh fait-il cela? Celui-ci aura nié le propos du Qur’ân et sera compté parmi les mécréants.
[46]– Voilà en somme ce que tout être au cœur éclairé et ami d’Allâh a besoin de connaître et de croire. C’est le degré atteint par tout être versé dans la science [religieuse]. Quant à celle-ci est de deux types:
– Il y a La connaissance apparente
– et celle cachée concernant la création. Ignorer la connaissance apparente est un blasphème, et prétendre détenir la connaissance cachée est également un blasphème. Il n’y aura de véritable foi que par l’acceptation de la connaissance apparente et le refus de découvrir la science cachée.
[47]– Nous croyons en la table [gardée – préservée ] et le qalâm (instrument d’écriture), puis en la totalité de ce qui y est inscrit sur cette table. Si tout l’ensemble de la création se réunissait pour faire disparaître ce qu’Allâh a écrit comme étant existant, il ne le pourrait pas; et s’il se réunissait pour donner existence à ce qu’Allâh n’a pas écrit, il ne le pourrait pas. Le qalâm a séché après avoir écrit tout ce qu’il y aura jusqu’au jour de la résurrection. Ce qui a induit le serviteur en erreur ne pouvait le faire réussir, et ce qui l’a fait réussir ne pouvait le faire échouer.
[48]– Le serviteur se doit de savoir qu’Allâh savait déjà tout des êtres crées, avant même leur existence. Il détermina tout cela avec précision et fermeté. Il n’y a rien qui ne pourra l’annuler, ni le retarder, ni le faire disparaître, ou le changer. Aucune des créatures que ce soit dans les cieux que sur terre ne peut être sujet de sa diminution ou de son augmentation. Tout ce qui vient d’être mentionné est impliqué par la foi, les fondements de la connaissance [d’Allâh]et de la reconnaissance de son unicité ainsi que sa qualité de seigneur et maître. Allâh (exalté) dit dans le Coran : « Il créa toute chose qu’il prédestina »[s. La lune, v. 49] Il dit également: « Le commandement d’Allah est une prédestination inéluctable »[S. Les factions, v. 38] Malheur à celui qui se pose en adversaire à Allâh contestant sa prédestination et aborde celle-ci avec un cœur malade. Dans son investigation à dévoiler le mystère, il entreprend selon son imagination de découvrir ce qui est caché. Cependant, tout ce qu’il dira à ce sujet, fera de lui un menteur et un pécheur.
[49]– Le Trône ( ‘arch ) et le marchepied ( Kursî ) sont une vérité.
[50]– Allâh se passe du trône et de tout le reste de la création.
[51]– Allâh embrasse toute chose en étant au-dessus d’elles. Sa création est incapable de L’embrasser.
[52]– Nous déclarons qu’Allâh a pris Abraham pour ami intime ( khalîl ), et qu’il a véritablement adressé la Parole à Moïse.
[53]– Nous croyons aux anges, aux Prophètes, aux livres descendus sur les Messagers et nous attestons qu’ils furent dans la vérité évidente.
[54]– Nous appelons tous ceux qui prient en direction de notre orientation ( qibla ) Musulmans et Croyants, et ce, tant qu’ils reconnaissent et acceptent tout l’enseignement apporté par le Prophète, qu’ils prennent pour véridique tout ce qu’il a dit et tout ce dont il les a informés.
[55]– Nous ne plongeons pas dans les discussions au sujet d’Allâh et nous ne devons pas polémiquer sur Sa religion.
[56]– Nous ne devons polémiquer au sujet du Qur’ân. Nous attestons qu’il est la parole du Seigneur des mondes, descendu par l’esprit fidèle ( GabrielJibril ), qu’il enseigna au chef de tous les Envoyés : Muhammad. Le Qur’ân est la parole d’Allâh. Aucune des paroles des créatures ne peut lui être comparable. Nous ne disons pas qu’il fut créé et nous ne contredisons pas à ce sujet la communauté des premiers musulmans.
[57]– Nous, nous n’excommunions aucun de ceux qui prient en direction la qibla ( Ahl al-qibla ), pour avoir péché, tant que l’auteur du péché déclare pas que l’acte commit est permis.
[58]– Nous ne sommes pas d’avis à dire : « Que le péché n’affecte pas la foi (al-‘imân) de celui qui l’accomplit ».
[59]– Nous espérons l’absolution [d’Allâh] pour les bienfaiteurs parmi les croyants, qu’Il les introduise au paradis par son infinie miséricorde. Nous ne sommes pas rassurés à leur sujet, nous n’attestons pour aucun d’eux l’entrée au paradis. Nous demandons le pardon d’Allah pour ceux d’entre eux qui ont commis des fautes. Nous devons craindre pour eux sans pour autant désespérer.
[60]– Le fait de n’éprouver aucune crainte et la perte de tout espoir peuvent te porter hors de la religion Islamique. La véritable voie, celle de ceux qui s’orientent vers la qibla, est de se situer entre les deux.
[61]– Le serviteur ne sortira du cadre de la foi que par une répudiation de ce qui lui a permis d’y entrer.
[62]– La foi, c’est l’adhésion par le cœur et l’attestation par la langue.
[63]– L’ensemble des Hadîths authentiques qui nous sont parvenus du Messager d’Allâh concernant les institutions divines et l’explicitation des questions religieuses, est une vérité.
[64]– Il n’existe qu’une seule foi ( imân ). Les êtres qui en sont pourvus sont à la base tous égaux. Ce qui les différencie, c’est la crainte, la piété, l’opposition aux passions négatives et l’attachement aux choses aimées par Allah.
[65]– Les croyants sont tous amis de l’infirment Miséricordieux. Le plus noble d’entre eux auprès d’Allah, est le plus fidèle et qui se conforme plus au Coran.
[66]– La foi consiste à croire en Allâh, ses anges, ses livres, ses messagers, au jour dernier, à la prédestination en bien ou en mal, agréable ou désagréable à l’être et qui n’est autre que l’œuvre d’Allâh.
[67]– Nous croyons en tout cela. Nous ne faisons pas de distinctions entre les Envoyés. Nous croyons en tout ce qu’ils nous ont apporté.
[68]– Les auteurs de péchés majeurs [membres de la communauté de Mouhammad ne séjourneront pas éternellement dans le feu, du fait qu’ils soient morts monothéistes, et malgré qu’ils ne se soient point repentis, tant qu’ils rencontrent Allah avec une foi et une reconnaissance en Lui. Les pécheurs dépendront de Sa volonté et de Son jugement. S’il le veut, il leur pardonne par Sa grâce tel que l’a mentionné le tout puissant, le majestueux. « Et Il pardonne d’autres [péchés] que celui-ci à qui il veut. »[S.4 – V.48] Mais s’Il le veut, il les châtie dans le feu [de l’enfer] selon Sa Justice. Il les retirera ensuite du feu par son infinie miséricorde ou avec I’intercession de ceux qui lui furent fidèles et soumis, puis Il les enverra au paradis. C’est ainsi qu’Allâh se charge de ceux qui l’ont reconnu, en leur accordant dans les deux demeures (ce bas monde et l’au-delà) un statut différent de ceux qui l’ont ignoré et déçu. Allâh, ô protecteur de l’Islam et de ses adeptes, maintiens-nous dans l’Islam jusqu’à ce que l’on puisse te rencontrer en celui-ci.
[69]– Nous approuvons toute prière effectuée sous la direction d’une personne pieuse ou dissolue ( fâdjir ), membre de ceux qui s’orientent vers la qibla ( Ahl al-qibla ), comme nous approuvons également la prière du défunt à leur égard.
[70]– Nous n’affirmons pour personne le Paradis ou l’enfer et nous ne pouvons parler d’impiété, ni d’associationnisme ou d’imposture ( nifâq ) à leur égard, tant que cela n’apparaît pas en eux. Leur secrets intimes nous les laissons à Allâh.
[71]– Nous désapprouvons l’usage de l’épée contre les membres de la communauté de Mouhammad excepté pour qui cela s’avère nécessaire.
[72]– Nous condamnons tout soulèvement contre nos dirigeants, contre tous ceux qui sont à notre tête, quel qu’ils soient, même oppresseurs. Nous condamnons également tout appel à la révolte contre eux. Nous ne devons pas cesser de leur obéir. Pour nous, leur obéissance qui fait partie de l’obéissance à Allâh (puissant et majestueux), est obligatoire. Nous implorons en leur faveur l’amélioration et la grâce d’Allâh.
[73]– Nous suivons la voie ( sunna ) [du Prophète] et nous nous joignons à la communauté ( al-jamâ’a ). Nous évitons toute forme de sectarisme, de divergences et de divisions.
[74]– Nous aimons les êtres loyaux et justes et détestons les êtres perfides et injustes.
[75]– Nous disons : « Allâh est plus savant », pour toute question échappant notre connaissance.
[76]– Nous admettons la madéfaction (passage de la main sur les bottines – khofayne) que ce soit en voyage ou en lieu de résidence, tel qu’il est rapporté dans les Hadîth.
[77]– L’observance du pèlerinage et de la lutte sous la direction des autorités musulmanes, qu’elles soient pieuses ou dissolues, persistera jusqu’à l’heure dernière. Rien ne pourra l’abolir, ni s’y opposer.
[78]– Nous croyons aux honorables [anges] scribes. Allâh les a dépêchés auprès de nous en tant que gardiens.
[79]– Nous croyons en l’ange de la mort, chargé de recueillir les âmes des êtres de tous les mondes.
[80]– Nous croyons au châtiment de la tombe pour celui qui le mérite. Nous croyons également à l’interrogatoire de Nakîr et de Munkîr dans sa tombe en ce qui concerne son Seigneur, sa religion et son Prophète, d’après les enseignements lui parvenant du Messager d’Allâh et des compagnons (Qu’Allâh soit satisfait d’eux tous).
[81]– La tombe est, soit l’un des jardins du paradis, soit l’une des fosses de l’enfer.
[82]– Nous croyons en la résurrection, en la rétribution des actes le jour du jugement, en la comparution [devant Allâh], aux comptes, à la lecture des livres [où sont inscrits nos actes], à la récompense, au châtiment, au pont ( sirât ) et à la balance [destinée à peser nos actes].
[83]– Le paradis et le feu de l’enfer sont deux créatures qui ne disparaîtront jamais, ni ne seront supprimés. Allah a créé le paradis et le feu de l’enfer avant toute autre créature. Il a créé ceux qui les peupleront. Ceux pour qui Il a destiné le paradis, c’est par grâce de sa part et ceux pour qui Il a destiné l’enfer, c’est en toute justice. Chacun œuvre pour ce qui lui a été destiné, et chacun se dirige vers ce qui lui a été déterminé.
[84]– Le bien et le mal sont prédestinés aux serviteurs.
[85]– Le pouvoir nécessaire à l’acte, qui est de l’ordre de l’assistance [divine] et ne pouvant être attribué aux créatures, est simultané à l’acte. Quant au pouvoir concernant la validité, la capacité, la maîtrise et la qualité des moyens, celui-ci précède l’acte. C’est celui qui est concernée par les commandements [d’Allah]. Allâh dit: « Allah n’impose de charge que selon la capacité. »[S.2 – V.286].
[86]– Les actes des êtres sont crées par Allâh, et acquis par les êtres.
[87]– Allâh n’impose aux êtres que ce qu’ils peuvent supporter et ils ne peuvent supporter que ce qui leur a imposé. C’est l’explication du verset suivant: « il n’y a de puissance et de force que par Allah ». Nous disons : « Il n’y a de moyen ni d’activité pour personne à accomplir un acte de révolte, si ce n’est qu’avec l’aide d’Allâh. Il n’y a de force, ni de détermination pour une personne à accomplir un acte d’obéissance à Allâh si ce n’est qu’avec Son assistance (Le Très Haut). »
[88]– Tout se déroule selon la volonté d’Allâh, selon sa science, son décret et sa prédestination. Sa volonté domine toute volonté. Son décret I’emporte sur toutes les puissances, Il fait ce qu’il veut. Il n’est pas injuste. Il est exempt d’impureté, d’anéantissement, de défaut et d’imperfection. « On ne L’interroge pas sur ce qu’Il fait, mais Il interroge sur ce qu’ils font. »[S.21 – V.23]
[89]– Les invocations et les aumônes des vivants sont bénéfiques aux morts.
[90]– Allâh répond aux appels et exauce les demandes.
[91]– Il possède toute chose et rien ne le possède. On ne peut se passer d’Allâh, ne serait-ce que le temps d’un simple clin d’œil. Celui qui se passe d’Allâh, l’espace d’un clin d’œil a blasphémé et est compté parmi les damnés.
[92]– Allâh peut être irrité comme satisfait sans aucune comparaison avec les humains.
[93]– Nous aimons les Compagnons du Messager d’Allah sans excès pour l’un d’entre eux. Nous ne désavouons aucun d’entre eux. Nous détestons celui qui les déteste et qui les mentionne en mal. Nous en parlons qu’en disant du bien. Les aimer est une forme de culte a Allah, de foi et d’excellence. Les détester est une forme de mécréance, d’hypocrisie et d’injustice.
[94]– Nous affirmons le Califat après le Messager d’Allah tout d’abord à Abou Bâkr le véridique par préférence et par priorité sur l’ensemble de la communauté. Ensuite à ‘Umar Ibn al-Khattâb, puis à ‘Uthmân Ibn ‘Uffân, et enfin à ‘Alî. Ce sont eux les successeurs de droiture, les dirigeants guidés dans la voie droite.
[95]– Quant aux dix personnes nommées par le Messager d’Allâh et auxquelles il annonça le paradis. Nous attestons leur entrée au paradis conformément au dire du Messager Allâh, dont la parole est la vérité. Les dix personnes sont Abu Bâkr, ‘Umar, ‘Uthmân, ‘Alî, Talhâ, Az-Zubayr, Sa’d, Sa’îd, ‘Abdur-Rahmân Ibn ‘Awf, Abu ‘Ubayda Ibn al-Djarrâh qui est l’être loyal de cette communauté. Que Allâh les agrée tous, autant qu’ils sont.
[96]– Celui qui use d’un langage révérencieux lorsqu’il s’agit des compagnons du Messager d’Allah ainsi que de ses épouses préservées contre toutes infamies, et de sa descendance purifiée de toutes souillures, celui-là est garanti contre l’hypocrisie.
[97]– Les savants prédecesseurs parmi les premiers, ainsi que ceux qui leur succédèrent (tabi’ûn), sont les partisans du bien et de la tradition ( ‘athar ). Ce sont également des gens versés dans la connaissance de la loi divine de l’étude et de l’analyse. Nous ne les mentionnons qu’avec respect et civilité. Celui qui les mentionne avec mépris, s’est égaré du droit chemin.
[98]– Nous ne donnons de préférence à aucun saint sur les Prophètes. Pour Nous : « Un seul Prophète a plus de mérite que l’ensemble de tous les saints ».
[99]– Nous croyons aux prodiges [Karamats] produits par les saints, ainsi qu’à ce qui est rapporté avec authenticité à leur sujet.
[100]– Nous croyons aux signes de l’heure dernière, à l’apparition de l’Antéchrist, de la descente des cieux de Jésus, fils de Marie (‘alayhi salam). Nous croyons au lever du soleil de l’endroit où il se couche. Nous croyons également à l’apparition de la bête des entrailles de la terre.
[101]– Nous ne croyons pas à la parole des devins, des augures et de ceux qui prêchent quelque chose allant à l’encontre du Coran, de la sunna et de ce qui fait l’unanimité de la communauté.
[102]– Pour nous, l’union [des musulmans] est quelque chose de vrai et de juste, alors que la division n’est que déviation de la voie droite, ainsi que peine et tourments [dans ce monde et dans l’autre].
[103]– La religion d’Allah est la même que ce soit sur terre ou dans les cieux. Cette religion est celle de l’Islâm (la soumission). Allâh a dit:
 » Certes, la religion auprès d’Allah est l ‘Islam. »[S.3 – V.19]
 » Et J’agrée l’Islam comme religion pour vous. « [S.5 – V.3]  
[104]– L’Islam se situe entre l’exagération et l’insuffisance, entre l’anthropomorphisme et la négation [des attributs], entre la négation du libre-arbitre et l’attribution à l’homme d’un pouvoir de création, de décision sans limites, puis entre l’espoir et le désespoir.
[105]– Voilà notre religion, notre croyance, apparente et intime. Nous nous désolidarisons, devant Allah, de tous ceux qui contredisent ce que nous venons d’évoquer et de démontrer. Nous demandons à Allah – Razawajal – de nous maintenir et de nous faire mourir dans la foi, de nous préserver contre les différentes affections du cœur, contre les opinions dispersées, les courants tels les mouchabbihites, les mu’tazilites, les jahmites, les jabarites, les qadarites et d’autres qui contredisent la sunna et la communauté (al-djamâ’a) et qui se sont ligués avec l’égarement. Nous les désavouons. Ce sont pour nous des êtres égarés et dépravés. Ce sont des gens dont la ligne de conduite, la raison et les opinions sont corrompus. Nous ne trouvons l’infaillibilité et l’assistance qu’auprès d’Allah. Que la prière et le salut d’Allah soit sur notre Prophète Mouhammad.

L’interprétation du Dahik [Rire] d’Allâh

Selon les commentaires de grands savants de l’Islam

 

Dahik

L’interprétation du Dahik [Rire] d’Allâh


Le Prophète Muhammad (salallahou ‘alayhi wassalaam) a dit : « Allâh se rit de deux hommes dont l’un tue l’autre alors que tous les deux entreront au Paradis. » [1]

 

Il arrive que l’on trouve dans le Qour’an et les Hadith du Prophète des mots ou des expressions qui donnent l’impression qu’Allâh est similaire à Ses créatures dans certains de leurs attributs. Lorsque nous sommes confrontés à cela, il est important de revenir à la parole de nos grands savants afin de comprendre comment ils ont compris et expliqués ces mots et expressions.
Insha Allâh, c’est ce que nous allons faire ici pour le mot Dahik [Rire].

Nous implorons l’aide du Tout Puissant afin qu’Il nous protège de l’erreur et nous guide vers ce qui est vrai.

 

L’Imam al-Hafidh Al-Bayhaqi (d. 458/1066) relate que [Muhammad ibn Yusuf] al-Farabri (d. 320/932) rapporte du grand maître du Hadith, l’Imam al-Bukhari (d. 256/870) qu’il a dit :  « La signification du rire (ad-dahik) c’est la Miséricorde (rahma) » [2]

L’Imam `Izz al-Din Ibn Abd as-Salam  interprète le rire (ad-dahik) comme étant Sa satisfaction (ridā) et Son consentement (qabūl). [3]

L’Imam Ibn Abd al-Barr (que les Salafis aiment toujours citer en concernant la “descente” d’Allâh) a déclaré : « Et quant à sa déclaration [Allâh « rit »], cela signifie qu’Il a de la Miséricorde pour Son serviteur, et le reçoit avec sérénité, réconfort, clémence et affection, et c’est une métaphore bien-comprise. » [4]

L’Imam Ahmad l’a interprété comme étant la générosité abondante (kathrat al-karam) et une bonne et immense satisfaction (si’at al-Rida). [5]

L’Imam al-Khattabi l’a interprété comme une grande satisfaction (Rida). [5]

L’Imam al-Qadi ‘Iyad a ajouté qu’une autre sens possible est que le rire s’applique aux anges d’Allâh. C’est l’interprétation privilégiée par Ibn Hibba. [5]

Le grand savant du Hadith Al Hafidh Ibn Hajar al-‘Asqalani a dit : « L’attribution du rire et de l’émerveillement à Allâh est figurative (majaziyya) et leur signification est la grande satisfaction qu’Allâh a de leurs actes. » [5]

L’Imam an-Nawawi l’a expliqué comme une métaphore (isti’ara) d’une grande satisfaction, l’attribution de la récompense (thawab), et l’amour d’Allâh (mahabba). [5]

L’Imam Ibn al-Jawzi à dit : «  Sachez que le mot « Dahak » (littéralement, « rire » ) dispose d’un certain nombre de significations qui sont liées à la « clarification » et au fait de « montrer ». Quand quelqu’un révèle quelque chose qui était caché, on dit de lui : « Dahaka » [littéralement, cela signifierait « rire »]. On dit, par exemple : « la Terre dahakat » lorsque de la végétation se montre en elle, et qu’elle donne des fleurs. C’est la même chose quand il est dit: « Le ciel a pleuré ». Le poète a dit : «  Chaque jour de la Terre avec des rires Une nouvelle marguerite » (c’est-à-dire que la Terre révèle une nouvelle fleur tous les jours, à partir des « pleurs » du ciel). Le rire qui saisit les gens est simplement une référence au fait que lorsque quelqu’un rit, les dents, qui sont cachées par la bouche, sont révélées, montrées. Mais cela est impossible à l’égard de Dieu, glorifié et Exalté soit-Il. Par conséquent, il est obligatoire de considérer ce hadith comme signifiant : « Dieu manifeste Sa générosité et Sa bonté ». » [6]

Puis concernant ceux qui sont allés jusqu’à attribué une molaire (au sens littéral) à Allâh il ajoute : « Nous [Ibn al-Jawzi] sommes très étonnés. Il a confirmé un attribut à Dieu sur la base d’un hadith qui n’a qu’un seul rapporteur (hadith ahad) et dont les mots ne sont même pas corrects! Il a confirmé une molaire au sujet de Dieu! Celui-là, il n’a rien à voir avec l’Islam! » [7]

L’Imam Ibn Taymiyya a déclaré : « Et si l’arabe du désert, sain d’esprit, avec la droiture de sa fitra, a comprit Son rire (celui d’Allâh) comme le signe de Sa Grâce et de Son Don. Ceci montre que ce trait (wasf) est relié à la Grâce et au Don, et cela fait partie des Attributs de perfection. » [8]

Wa Allâhou a’alam.

 

Notes :

[1] Rapporté par al-Boukhari et Mouslim.

[2] Al-Bayhaqi, Kitab al-asma’ wa al-sifat [1358/1939. Réédition. Beyrouth : Dar Ihya’ al-Turath al-‘Arabi]

[3] Dans al-Ishāra ilā al-Ijāz fi Ba`d. Anwā`al-Majāz (Ed. `Uthmān H.ilmī, Le Caire : al-Mat.ba`at al-`Amira, 1313/1895)

[4] Dans Al-Tamhid 18:345

[5] Dans Islamic Doctrines & Beliefs, Volume 4, « Allâh’s Names and Attributes » (Al-Asma’ wa al-Sifat) d’Al-Bayhaqi traduit et annoté par sheykh Gibril Fouad Haddad

[6] Dans son livre Daf’ Choubah at-Tachbih (page 41)

[7] Dans son livre Daf’ Choubah at-Tachbih (page 42)

[8] Dans Majmu’ Al-Fatawa (6:121)

De la manière de méditer sur la création de Dieu

Extrait de ‘Ihyâ ‘Ulûm Al-Dîn
par
Abou Hamid Al-Ghazâlî
 

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Sache que tout ce qui est dans l’univers est un acte et une création du Tout-Puissant. Toute parcelle est une merveille qui indique la sagesse, la puissance, la majesté et la grandeur de Dieu que cette parcelle soit une essence, une contingence, un attribut ou une substance. Il est impossible de dénombrer toutes ces merveilles.

Les océans ne représenteraient que le centième de ces merveilles. Nous allons, cependant, en citer quelques-unes à titre d’exemple.

Les êtres se divisent en :

– Ceux dont on ne connaît pas l’origine. Nous ne pouvons y réfléchir. Il y a tant d’êtres que nous ne connaissons pas. Le Seigneur dit: « Il a créé ce que vous ne connaissez pas. »[1] « Gloire à Celui qui créa tout par couple, mâle et femelle; les plantes de la terre, eux-mêmes, et ce dont ils n’ont  pas connaissance. » [2]

Nous pouvons méditer sur le détail de ces créations puisque le Seigneur dit: « Dont on connaît l’origine et la globalité mais dont on ne connaît pas les détails [3] » Elles se divisent en ce que nous percevons par le sens de la vue et en ce que nous percevons par d’autres moyens. Dans cette dernière catégorie sont inclus les anges, les esprits, Satan, le Trône, etc. Il y a des choses dans ce domaine qui peuvent être obscures et difficiles à cornprendre.

Abordons ce qui est plus proche à la compréhension, c’est à dire ce qui est sensible à la vue, les sept cieux, la terre et ce qu’il y a entre eux. Les cieux sont visibles ainsi que les étoiles, le soleil, la lune, leurs mouvements, leur rotation, leur lever et leur coucher. La terre est visible ainsi que les montagnes, les minéraux, les fleuves, les océans, les animaux et les plantes.

Entre ciel et terre, il y a l’air, les nuages, la pluie, la neige, le tonnerre, l’éclair, la foudre, les étoiles filantes, les tempêtes.

Tels sont les corps visibles dans les cieux, sur terre et entre les deux. Chaque corps se divise en catégories et chaque catégorie se divise à son tour en parties. Chaque partie se subdivise ensuite en genres. Il n’y a pas de fin à ces subdivisions ni ‘à leurs caractéristiques, à leur aspect et à leurs significations apparentes ou occultes. Tout cela fait partie du domaine de la méditation.

Aucun atome dans les cieux, sur terre, dans les minéraux, les plantes, les animaux, le globe céleste ou les astres ne se meut sans que Dieu n’en soit le moteur. Dans chaque mouvement, il y a une ou mille significations qui témoignent de l’unicité de Dieu, de Sa majesté et de Sa grandeur. Ce sont les signes qui témoignent de Lui. Le Coran incite à méditer sur ces signes. Le Seigneur: « En la création de la terre et des cieux, et l’alternance des jours et des nuits, il est des signes pour les hommes d’entendement. [4] » Les signes qui renvoient au Tout-Puissant se trouvent indiqués du début jusqu’à la fin du Coran. Indiquons la manière de méditer sur quelques-uns.

De ces signes est l’homme créé d’une goutte de sperme. La chose la plus proche à l’homme est lui-même. Et il y a l’homme et tant de merveilles qui reflètent la puissance de Dieu. On passera toute une vie sans qu’on arrive à en dénombrer le centième dont on n’a même pas connaissance. Comment peux-tu espérer connaître autrui, toi qui es ignorant et qui n’as conscience de toi-même? Le Seigneur t’ordonne dans Son Livre saint de te connaître: « Et en vous-mêmes, ne voyez-vous pas? [5] » Le Tout-Puissant a indiqué que tu es créé à partir d’une vile goutte de sperme: « Mort donc à l’homme et qu’il est infidèle! De quelle chose le créa-t-Il ? D’une goutte, Il le créa ; ensuite. Il le forma: Il lui fraya la voie; ensuite. Il le fera mourir puis enterrer; et ensuite, lorsqu’Il voudra, Il le ressuscitera.[6] »« Il vous a créés d’argile; vous êtes des humains qui seront ressuscités. [7] »« Ne fut-il pas une goutte de liqueur s’épanche? Ensuite, il fut un grumeau. Puis il le créa et lui donna une. [8] »« Ne vous avons Nous pas créés d’une eau inconsistante; que Nous faisons déposer dans un abri très sûr jusqu’au terme fixé? [9] »« L’homme ne voit-il pas que nous l’avons créé d’une goutte et le voici qui s’élève contre Nous en plaideur éloquent? [10] »«Nous avons créé l’humain d’une goutte visqueuse. [11]  » Ensuite, le Seigneur indique comment il fait de la goutte un grumeau, du grumeau des os : « Nous avons créé l’homme d’une parcelle de limon; dont nous faisons une goutte déposée dans un abri très sûr; cette goutte nous en faisons un grumeau de sang; et de celui-ci un embryon, dont nous faisons un système osseux, que nous recouvrons de chairs; et ensuite, nous l’expulsons sous sa propre forme. [12] » Si le Seigneur évoque à plusieurs reprises dans son Livre saint la goutte de sperme, ce n’est certainement pas pour que nous entendions seulement le mot et oublions de méditer là-dessus. Regarde cette goutte d’eau sale qui, laissée un moment à l’air, devient puante. Regarde comme le Seigneur des Seigneurs l’a tirée d’entre la colonne vertébrale et le flanc. Comment Il crée le mâle et la femelle et insuffle en leur cœur un amour mutuel et comment Il les amène par cet amour et par le désir à la copulation et comment Il fait sortir de l’homme la goutte de sperme par le mouvement, Il amasse le sang tiré des veines dans la matrice.

Observe comment Il crée le fœtus à partir de cette goutte de sperme et le nourrit d’eau jusqu’à ce qu’il grandisse et croisse. Comment Il a fait de la goutte de sperme qui est blanche un grumeau rouge, du grumeau un fœtus. Comment Il a réparti la goutte en parties équilibrées, des os, des veines, une chair. Comment Il a créé les parties apparentes, a formé la tête et a ouvert l’ouïe, la vue, le nez, la bouche et tous les orifices. Comment Il a fait allonger les bras et les jambes et a divisé leurs bouts en doigts et a recouvert les doigts d’ongles. Observe comme Il a placé ensuite les organes cachés : le cœur, l’estomac, le foie, les reins, les entrailles. Comment Il a donné à chacun une forme et une taille particulières et une fonction spécifique. Comment Il a divisé chaque organe en plusieurs autres organes. Il a composé l’œil de sept couches et a donné à chacune de ces couches un rôle particulier. Si une couche disparaissait ou si une caractéristique ne fonctionnait plus, l’œil ne pourrait plus voir. Si nous passons en revue les merveilles de chacun de ces organes, nous y passerons toute notre vie.

Observe maintenant comme Il a créé d’une vile goutte d’eau les os qui sont des corps durs. Comment Il en a fait les piliers du corps. Comment Il leur a donné différentes formes, petites ou grandes, longues ou rondes, creuses ou compactes, larges ou fines. Comment Il a créé plusieurs sortes d’os et non pas une seule car l’homme a besoin de se mouvoir de tout son corps ou, parfois, de ne mouvoir que quelques-uns de ses membres. Comment Il a aménagé chaque sorte conformément au mouvement demandé. Il a uni les os par des ligaments qui les lient les uns aux autres. A un bout d’un os, il a créé une pointe qui s’introduit parfaitement dans le creux d’un autre. Ainsi, l’homme n’est pas empêché de se mouvoir car si ce n’était ces ligaments le mouvement lui serait impossible.

Observe ensuite comme Dieu a créé les os du crâne et comment Il les a assemblés et les a disposés. Il les a assemblés en cinquante-cinq os différents de forme et d’aspect. Il les a créés de telle sorte qu’ils puissent composer la rondeur de la tête. Six os sont pour la boîte crânienne; quatorze sont pour le maxillaire supérieur et deux sont destinés au maxillaire inférieur. Le reste est composé des dents qui sont les unes larges pour broyer et les autres incisives pour couper: Il a rattaché le cou à la tête par sept vertèbres creuses et rondes qui présentent des pointes et des dispositions particulières afin que les unes s’emboîtent aux autres. Il serait long de parler de toutes ces merveilles.

Ensuite, Il a posé le cou sur le tronc et le tronc sur le postérieur par vingt-quatre vertèbres. Il a composé le postérieur de trois parties différentes. Il l’a lié tout en bas au croupion qui est composé aussi de trois parties.

Il a lié les os du dos aux os de la poitrine, des épaules, des mains, du pubis, du postérieur, des cuisses, des jambes et des pieds. Ne prolongeons pas davantage le dénombrement de tout cela.

Le nombre des os dans le corps humain est de deux cent quarante-huit sans compter les petits que le Tout-Puissant utilise pour les jointures. Observe comment le Seigneur a créé tout cela à partir d’une goutte d’eau fine et vile.

Le but de la citation du nombre des os n’est pas pour connaître ce nombre. Cela relève d’une science accessible que connaissent les médecins « et les chirurgiens. Le but est de méditer sur celui qui les a créés et les a agencés et sur la façon avec laquelle Il en a évalué et les a formés sous différents aspects. Un os de plus serait un mal pour l’homme qu’il devrait arracher et un os de moins serait une déficience chez l’être humain qu’il serait obligé d’y pallier. Le médecin les observe pour voir comment soigner le corps et les gens d’entendement les observent pour indiquer la preuve de la majesté du Créateur. Il y a une si grande différence entre les deux observations.

Observe comment Dieu a créé des instruments pour mouvoir les os. Ces instruments sont les muscles. Il a créé cinq cent vingt-neuf muscles dans le corps de l’homme. Le muscle est composé de chair, de nerfs et de ligaments. Il est de taille et de forme différente selon son emplacement et son rôle. Vingt quatre muscles sont pour la mobilité de l’œil et des paupières. S’il en manque un seul, l’œil ne sera plus l’œil. A chaque organe correspond un nombre déterminé. Le nombre des nerfs, veines et artères est encore plus étonnant. Un exposé serait trop long. On peut méditer sur ces organes séparément ou sur l’ensemble du corps. Les merveilles qu’on découvre dans les organes apparents sont moindres que celles qui existent dans ceux qu’on ne peut percevoir par les cinq sens. Tout cela ‘est une création du Tout-Puissant à partir d’une goutte d’eau sale. Celui qui crée tout cela d’une goutte d’eau, qu’a-t-Il pu créer donc dans le Royaume des cieux et des astres et quelle sagesse a-t-il mise dans la disposition, les formes, les quantités, le nombre, l’agencement, la diversité et l’alternance du lever et du coucher? Ne pense pas qu’il y ait une seule parcelle du Royaume des cieux qui ne soit pas créée sans raison. N’importe quelle parcelle de ce royaume est d’une création plus sage, d’une construction plus précise et contient plus de merveilles que le corps humain. Tout ce qui est sur terre n’a aucune commune mesure avec les merveilles des cieux. C’est pour cette raison que le Seigneur dit : « Votre création sera-t-elle plus dure pour celui qui le ciel édifia, éleva haut sa voûte et le fit d’un seul tout; qui en le ciel étendit la nuit noire; et en lui fit poindre le jour radieux. [13] »

Retourne maintenant à la goutte d’eau et médite sur ce qu’elle est devenue après ce qu’elle-était. Demande-toi maintenant si les esprits, bons ou mauvais, sont capables de donner à cette goutte une ouïe, une vue, une puissance, un savoir, une âme et s’ils sont capables de la munir d’une ossature, de nerfs, d’une peau ou de cheveux? Ils seraient incapables s’ils le cherchaient de connaître l’essence et les modalités de la Création. Il est étonnant de ta part de dire : c’est presque un homme! Lorsque tu vois l’image d’un être humain sculptée sur un mur par un sculpteur émérite dont le résultat du travail se rapproche le plus possible de l’image d’un homme. Ton admiration est grande devant l’art du sculpteur et la maîtrise de son bras. En ton cœur, tu lui accordes une place éminente. Pourtant, tu sais que cette image a été accomplie avec de la glaise, une main, un savoir-faire et une volonté. Or, tout cela n’est pas une création du sculpteur mais la création d’un autre. Son œuvre se limite au rapport entre la glaise et le couteau, selon un ordre établi. Pourtant, tu admires et tu glorifies son travail…

Le Seigneur a créé ensuite les organes cachés et a consacré chacun d’entre eux à une fonction déterminée. L’estomac est consacré à la digestion de la nourriture, le foie transmet la nourriture au sang; la rate, la vésicule et les reins sont au service du foie: La rate attire l’humeur noire loin du foie; la vésicule attire la bile et le protège et les reins le mettent à l’abri de l’urine. La vessie est au service des reins car elle accueille l’eau qu’ils évacuent et la fait sortir par les tubes urinifères. Les veines sont aussi au service du foie car elles portent le sang à toutes les parties du corps.

Le Seigneur a créé les bras et les a allongés afin qu’ils puissent atteindre leurs objectifs. Il a élargi la paume de la main, a créé les cinq doigts et a divisé chaque doigt en trois phalanges. Il a placé quatre doigts d’un côté et le pouce d’un autre afin que celui-ci puisse épouser le tout. Si les anciens et les contemporains se réunissaient pour imaginer une autre disposition des doigts que celle créée par le Seigneur: la place du pouce, la longueur différente de chaque doigt, ils n’y arriveraient pas. Ce n’est que par la disposition qu’elle a que la main est capable de prendre et de donner. Ouverte, elle est un plateau sur lequel on peut poser ce qu’on veut. Refermée, elle est un instrument de frappe. Elle peut être une cuillère autant qu’une pelle.

Le Tout-Puissant a créé ensuite les ongles comme ornement et comme protection pour les doigts pour qu’ils ne soient pas coupés et pour qu’ils puissent saisir les choses fines que ne peuvent saisir les phalanges et pour que l’homme puisse se gratter le dos éventuellement. L’homme ne peut remplacer, pour se gratter le dos, l’ongle qui est la plus vile des choses. En l’absence de l’ongle, il serait la créature la plus faible et la plus incapable qui soit. L’homme tend le bras vers le point à gratter même en plein sommeil et en pleine inconscience. Autre que lui ne peut déterminer ce point qu’après une longue peine.

Le Seigneur a créé tout cela à partir de la goutte d’eau alors qu’elle était encore sous couches de ténèbres. Si l’homme pouvait percevoir de son regard ces profondeurs, il verrait l’ordonnancement et les choses prendre forme mais il ne verrait pas le Créateur ni ses instruments. A-t-on jamais vu un créateur donner forme sans qu’il ne touche à ses instruments?

Louanges et Gloire à Celui qui est Grand et dont les signes sont évidents !

 

Notes :

[1] Al-Nahl, 8.
[2] Yassine, 36.
[3] AI-Wakyi’a, 61.
[4] Al-Baqara, 164.
[5] AI-Dhariât, 2l.
[6] Abassa, 17-22.
[7] Al-Rourn, 20.
[8] Al-Qiarna, 37-38.
[9] Al-Moursilat, 20-22.
[10] Yassine, 77.
[11] Al-Insane, 2.
[12] Al-Mouminoune, 12-14.
[13] Al-Nazirat, 27-29.

Allâh pourrait-Il créer quelque chose de plus puissant que Lui-même?

Réponse par Siddi  Shariq Khan



triangle-copie

 

Question :

Allâh pourrait-Il créer quelque chose de plus puissant que Lui-même ?


Réponse :

Au nom d’Allâh, le Très Miséricordieux et Compatissant.

 

La réponse à « Allâh pourrait-Il créer quelque chose de plus puissant que Lui-même? » est qu’il s’agit d’une question absurde. Cela revient à demander si Allâh peut rendre le chiffre un égal à zéro, ou si Allâh peut créer un triangle à quatre côtés. Afin de comprendre pourquoi il en est ainsi, nous devons d’abord comprendre la définition de Dieu et la définition de Sa création.

 

L’Imam Sawi  définit Dieu comme celui dont toute chose est absolument dépendante (as-Samad), et qui est absolument exempt de tout besoin (al-Ghani). Allâh est le Créateur et le Pourvoyeur de tout et en tout instant, y compris des cieux, de la terre, du temps et de l’espace et Il en est absolument distinct et n’en a nul besoin.

 

La Création est ce qui est mis en contingence par la Volonté d’Allâh et Sa Puissance infinie. Allâh nous dit qu’il n’y a de mouvement ou de puissance qu’en Lui-même [1]. Les couteaux ne coupent pas et le feu ne brûle pas de leurs propres chefs, plutôt Allâh a crée le couteau et Allah a créé la coupe, Allâh a créé le feu et Allâh a créé la brûlure. La Création ne détient pas de pouvoir absolu.

 

Ainsi, demander si la création peut être plus puissante qu’Allâh est absurde car, par définition, Allâh est infiniment puissant et la création n’a de puissance si ce n’est par Lui [ndt : par Sa Volonté]. De même, demander si le chiffre un peut être égale à zéro est absurde, car par définition, un est une unité plus grande que zéro. Et de nouveau, demander si un triangle peut avoir quatre côtés est absurde, car par définition, un triangle est un polygone à trois côtés et trois angles.

 

Comme note finale, l’Imam al-Ghazali mentionne dans le 1er volume de son monumental « Ihya ‘Ulum Deen » que cette conviction est rarement réalisée par le biais de l’argumentation, mais plutôt par l’adoration d’Allâh comme nous l’a enseigné Son Messager (salallahou ‘alayhi wassalaam). En fait, ce type de débats causent souvent plus de tort que de bien aux deux parties, surtout si elles n’ont pas maîtrisé les sciences préalables [ndt : permettant une bonne compréhension et donc une bonne argumentation] et n’ont pas un état spirituel solide vis-à-vis d’Allâh. Je vous mets donc en garde, ainsi que moi-même, à propos des dangers qui existent à s’occuper de tels débats.

Et Allâh sait mieux.

Wa salaam.

Shariq Khan – Approuvé par Faraz Rabbani

 

© Traduit avec l’autorisation de l’honorable sheykh Faraz Rabbani (qu’Allâh le récompense)

 

Notes du traducteur :

[1] Ceci est confirmé dans le Qour’an :

« […] Dieu assistera assurément ceux qui aident au triomphe de Sa Cause, car la force et la puissance de Dieu n’ont point de limite. » [Qour’anS22 V40]« […] Aucune force dans les Cieux ni sur la Terre ne saurait tenir celle du Seigneur en échec, car Il est Omniscient et Il a pouvoir sur toute chose. » [Qour’an S35 V44]

Et par la parole du Prophète Muhammad (saw) :

D’après Abou Moussa, le Prophète lui a dit : « Veux-tu que je t’enseigne une formule qui est un des trésors du Paradis ? J’ai dit : « Oui, Ô Messager d’Allâh ». Eh bien, dis : « La hawla wa la qouwata illa bi-Llâh ». [Traduction du sens : « Il n’y a de force et de puissance qu’en Allâh]