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La preuve que le Coran est inimitable et vient d’Allâh

 

Sheykh Akram Abd al-Wahhab al-Mawsuli

 

 

Quran

 

 

Question :

Quelle est la preuve que le Coran est inimitable et vient d’Allâh? Comment en avoir la certitude?

 

Réponse :

Celui qui pose la question croit en l’inimitabilité du Coran, mais il ne comprend pas sur quoi cette croyance s’appuie [ses sources] et son état est l’état de la plupart des peuples arabes aujourd’hui qui n’ont pas enquêté sur les subtilités de son inimitabilité.

Néanmoins, je dis :

1) La perfection des conseils qu’il contient

Chaque Musulman croit que le Messager d’Allah, qu’Allah le bénisse et lui accorde la paix, était illettré et qu’il vivait parmi son peuple. Néanmoins, un livre est arrivé avec lui, phénoménal dans ses détails et dans ses enseignements, en matière de croyance, de société, d’éthique et [même] de droit des successions. Ces principes sont une guidée pour [créer] une civilisation remarquable. Le Prophète (paix et bénédictions sur lui) nous a informés que ce livre vient d’Allah, nous savons donc avec la plus grande certitude que c’est le livre d’Allah, Exalté soit-Il.

2) L’inimitabilité linguistique du Coran

Le Prophète, sur lui la bénédiction et la paix, a vécu dans une communauté [qui parlait] avec la capacité rhétorique la plus grande et avec une éloquence remarquable. Ils ont été mis au défi de venir avec quelque chose qui ressemble au Coran et ils ne pouvaient pas. Ils ont ensuite été mis au défi de venir avec seulement dix versets comme ceux du Coran et ils se sont révélés incapables de le faire. Par la suite, ils ont été mis au défi de venir avec juste un verset mais ils n’en ont pas été capables. Si ces personnes à l’apogée de la capacité rhétorique, de l’éloquence, et des compétences littéraires ont prouvés leur incapacité alors ceux après eux étaient encore bien plus incapables et ceci est suffisant (comme preuve) pour la création.

3) informer sur les sujets de l’invisible

Le Coran a informé le Prophète, sur lui la bénédiction et la paix, de sujets concernant l’invisible et concernant des points subtils de questions qui n’avaient jamais été contenues dans un livre auparavant. Le Prophète [qu’Allah le bénisse et lui accorde la paix] ne pouvait pas lire ou écrire, ce qui est une preuve intellectuelle que ce qui dans est le livre d’Allah –Exalté- est Son œuvre.

4) Ses conseils en matière de science

Dans ce merveilleux livre on trouve des points de science qui ont été utilisés par les Musulmans sur une période d’un quart de millénaire jusqu’à ce qu’ils atteignent un pic civilisationnel qui n’a jamais été atteint par les Arabes avant eux, et ils excellaient formidablement dans les connaissances scientifiques et dans les autres sciences. Tout cela indique que ce formidable livre est le livre d’Allah dans sa magnificence et son inimitabilité.


Sheykh Akram Abd al-Wahhab al-Mawsuli

Directeur, Dar an-Nur pour les études de Shari’a

 

Notes :

Sheykh Akram Abd al-Wahhab al-Mawsuli est l’un des plus grands savants de notre temps. Il était à la tête du Conseil de savants de Mossoul, et a enseigné et écrit dans les sciences majeures de l’Islam, fiqh, ‘aqida, tafsir, les sciences du langage, la logique, le hadith, la sira, le tasawwuf, et bien plus encore. Il est l’auteur d’un poème de 1100 lignes à propos de ses professeurs et de certaines de ses nombreuses chaînes de transmission dans les sciences islamiques, et il a écrit un commentaire en 15 volumes sur ce poème. Ce commentaire contient d’inestimables biographies des Ulémas de Mossoul, en Irak et ailleurs. Il est le directeur de l’Institut an-Nur pour les études Islamiques, et un docteur en Tafsir. Il réside et enseigne actuellement à Amman (Jordanie).

Explication du Hadith de la descente d’Allâh (an-Nouzoul)

 

Les paroles des grands Savants de l’Islam

 

 

hadith descente nouzoul

 

 

Il fait partie de la croyance (‘Aqida) de tout Musulman d’affirmer qu’Allâh existe sans endroit ni espace, mais alors que dire du hadith dit de la « descente d’Allâh » (Nouzoul)?
Depuis quelques années, une poignée de savants contemporains se réclamant des Pieux Prédécesseurs ainsi que ceux qui les suivent, tentent de faire en sorte que les Musulmans adoptent leur lecture strictement littéraliste. Ils affirment pour Allâh l’endroit, le déplacement, le fait de s’asseoir, etc. faisant croire ainsi à leurs adeptes qu’il s’agit là de la croyance et de la méthodologie des Salafs (Pieux Prédécesseurs). Nous allons (inshaa Allâh) démontrer dans cet article que cette affirmation n’a jamais existé, ni chez les Prédécesseurs, ni chez leurs successeurs.

 

Explication du Hadith de la « descente » d’Allâh (an-Nouzoul)

 

Abu Hurayra رضي الله عنه  a rapporté que le Messager d’Allah ﷺ a dit : « Abû Hurayra, qu’Allah l’agrée, que le prophète ﷺ a dit :

« A partir du dernier tiers de la nuit, notre Seigneur descend au ciel le plus proche de la terre et dit : « J’exauce les invocations de celui qui M’invoque, Je donne à celui qui Me demande et pardonne à celui qui Me demande le pardon ». [1]

Il existe deux opinions des savants concernant cette narration (hadith). On peut ainsi l’interpréter des deux manières suivantes :

1) Sa miséricorde, Son Ordre et les anges descendent  (de même que nous pouvons dire en anglais « le Roi a construit cette ville », c’est à dire qu’il a ordonné que la ville soit construite, bien qu’en réalité ce soit si les ouvriers qui aient fait le travail). [2]

Il a été rapporté de (l’Imam) Malik رضي الله عنه qu’il a interprété (le hadith an-nouzoul) de cette manière. Ainsi, il a dit qu’il s’agit de la descente de Sa miséricorde (la Miséricorde d’Allâh) et (la descente) de Son Ordre ou de Ses Anges, tout comme on dit « Le Roi a fait telle chose » c’est-à-dire que ce sont ses subordonnés qui l’ont fait sur son ordre » [3]

2) C’est une métaphore exprimant Sa douceur envers ceux qui invoquent (c’est-à-dire à cette heure de la nuit) et c’est la réponse qu’Il leur donne. [4]

Ainsi, dans son livre Fath al-Bari [5], l’imam Ibn Hajar al-‘Asqalani رحمه الله a expliquer ce hadith de la manière suivante :

« Quant à sa parole « Yanzilou Rabbouna ‘ila s-Samaa’i d-Dounya », les anthropomorphistes se sont basés dessus pour confirmer une direction à Allah et ils disent que c’est la direction du dessus (al-oulouww) et cela a été renié par les savants (al-joumhour), parce que parler ainsi revient à limiter Allâh, qui est exempt de cela. Puis les gens ont divergé sur le sens de an-nouzoul : certains l’ont pris selon le sens apparent et en réalité, ce sont les anthropomorphistes (al-Mouchabbihah), et Allah est exempt de ce qu’ils disent. Certains ont carrément nié la véracité de tous les hadiths parvenus à ce sujet, ceux-là sont les Khawarij et les Mou’tazilah et ceux-là sont vraiment étonnants parce que d’un côté ils interprètent ce qui est parvenu dans le Qour’an qui est du même ordre, et d’un côté ils renient ce qui est parvenu du hadith soit par ignorance, soit par entêtement.

Certains sont passés sur ces textes comme ils ont été révélés en y croyant dans leur globalité et en exemptant Allah du comment des anthropomorphistes, et ceux-là sont la majorité des savants du Salaf. [Par ailleurs], al-Bayhaqi ainsi que d’autres, ont rapporté des quatre imams, des deux Soufyan, des deux Hammad, de al-Awza’i, de al-Layth, et d’autres, qu’ils ont interprété (ta°wîl) ce texte selon ce qui est digne concernant Allah et qui est utilisé dans la langue des Arabes. Certains autres sont allés tellement loin dans l’interprétation que cela revenait à une sorte de distorsion. Certains autres ont fait la différence entre ce qui est une interprétation « proche » c’est-à-dire utilisée dans la langue des Arabes, et ce qui serait éloigné, et par conséquent, ils ont interprété dans certains cas et ils ont fait le tafwid [laisser le sens à Allah] dans certains cas, et cela a été rapporté de l’imam Malik. Il a été confirmé par Ibn Daqiq al-Id, de parmi les savants de la nouvelle génération, que al-Bayhaqi a dit que la plus saine [de toutes ces voies] est d’y croire sans comment et de passer sous silence ce qui est visé. »

En outre, Ibn Hajar al-`Asqalani رحمه الله, le célèbre commentateur du Sahih al-Bukhari (Fath al-Bari), mentionne une citation de l’imam Baydawi dans laquelle il dit que ce qui est entendu par la « descente » est la lumière de Sa miséricorde et non pas le fait qu’Il se déplace d’un endroit à un autre.

Quant à l’Imam an-Nawawi رحمه الله, voilà ce qu’il dit :

« Ce hadith fait partie des hadiths sur les attributs. Il a suscité deux opinions célèbres parmi les savants, que nous avons détaillées dans le livre de la foi. En résumé, la première opinion est celle de la majorité des savants parmi les pieux anciens et quelques théologiens dogmatiques, qui estiment qu’il faut croire que cette descente est vraie d’après ce qui sied à Allah, sans la comparer, dans son sens apparent, à la descente des créatures.

En outre, ils estiment qu’il ne faut pas essayer de l’interpréter tout en sanctifiant et en purifiant Allah des attributs des humains comme le fait de changer de place, de faire des mouvements et autres caractéristiques humaines.

La deuxième opinion est celle de la majorité des théologiens dogmatiques ainsi que de certains groupes de pieux anciens. Cette opinions est rapportée par Mâlik et El-Azwâ’ï qui estiment que cette descente doit être interprétée d’après ce qui sied a Allah et en fonction de ces lieux.

A la suite de quoi, ils ont interprété ce hadith de deux façons :

La première est celle de Mâlik Ibn ‘Anas et d’autres savants ; elle soutient la miséricorde d’Allah, Son ordre ou Ses anges; c’est comme on dit :

{ Le Diable a fait ceci, lorsque ses suppôts font quelque chose par ses ordres.}

La deuxième est à prendre au sens métaphorique dans un sens métaphorique, et elle signifie se tourner vers ceux qui invoquent avec l’exaucement et la douceur, et Allah et plus savant.

Et sa Parole :

« Cela durera jusqu’à la pointe de l’aurore »; signifie la prolongation du temps de la miséricorde et de la douceur totale jusqu’à ce que pointe l’aurore. Il y a là une incitation à rechercher les invocations et le pardon durant tout le temps mentionné jusqu’à ce que pointe l’aurore. Ce hadith stipule aussi que le dernier tiers de la nuit est le moment le plus propice pour la prière, les invocations et la demande de pardon; il est meilleur que son début. » [6]

L’Imam al-Haramayn رحمه الله a dit dans son épître al-Nizamiyya, en page 20 :

« Celui qui possède un iota de raison n’a aucun doute sur le fait que le changement, le déplacement et le mouvement sont parmi les attributs des corps. »

L’Imam Al-Qurtubi رحمه الله a dit que le hadith est élucidé par ce qui est rapporté par an-Nasa’i dans ses Sunan al-Kubra et dans ‘Amal al-Yawm wa al-Layla selon lequel le Prophète ﷺ a dit :

« Allah attend jusqu’à ce que la première partie de la nuit soit terminée, alors Il ordonne à un héraut (munadiyan) de dire : Est-ce qu’il y a quelqu’un invoquant de sorte qu’une réponse puisse lui être apportée, quelqu’un qui demande pardon afin qu’il puisse lui être pardonné, tout requérant afin que sa demande puisse être satisfaite? »  [7]

La narration cité plus haut est confirmée par le hadith de `Uthman ibn Abi al-`As al-Thaqafi qui rapporte du Prophète ﷺ qu’il a dit :

« Les portes du ciel sont ouvertes au milieu de la nuit et un héraut appelle : Est-ce qu’il y a quelqu’un qui invoque de sorte qu’une réponse puisse lui être apportée? Est-ce qu’il y a quelqu’un qui demande de sorte qu’il puisse lui être accordé? Est-ce qu’il ya quelqu’un d’affligé de sorte qu’il puisse être délivré? A ce moment, il n’y a pas un Musulman qui invoque, sans qu’Allâh lui réponde, à l’exception de la femme adultère qui court après son plaisir et son compagnon intime. » [8]

L’Imam Abu al-Walid al-Baji رحمه الله a stipulé dans son commentaire du Muwatta  de l’Imam Malik :

« Si le Prophète ﷺ dit que notre Seigneur Exalté descend chaque nuit au ciel le plus proche c’est dans le but de nous informer qu’une réponse est apportée à la supplication formulée à ce moment particulier, les demandeurs se voient dotés de ce qu’ils demandent, et ceux qui demandent le pardon sont pardonnés. Cela nous averti quant au grand mérite de ce moment-là et nous encourage à faire des invocations abondante, des demandes, et à se repentir et demander pardon à ce moment. […] »

L’Imam Ibn al-`Arabi al-Maliki رحمه الله a déclaré :

« Il est rapporté que les innovateurs ont rejeté ces hadiths, les Salafs les ont transmis tels qu’ils sont venus, et d’autres les ont interprétés, et ma position est la dernière. La parole : «Il descend » se réfère à Ses actes, et non pas Son essence. En effet, c’est une expression pour Ses anges qui descendent avec Son ordre et Son interdiction. Et tout comme la descente peut se rapporter au corps, elle peut également se rapporter à des idées ou des notions spirituelles (ma`ani). Si l’on prend le hadith pour se référer à un phénomène physique, alors la descente correspondrait à l’attribut de l’ange envoyé pour exécuter un ordre. Si on le prend pour se référer à un événement spirituel, il cela correspondrait à : Il n’a pas agi, puis Il a agi : ce serait appelé une descente d’un grade à un autre, et c’est un sens arabe authentique. »

Le grand Imam de la ‘Aqida du Salaf Abu Mansur al-Maturidi (رضي الله عنه  m. 333) a dit :

« Suggérer un endroit pour Allah est de l’idolâtrie. » [9]

L’auteur d’Ash-Shifa, Al-Qadi `Iyad رحمه الله a dit :

« Ce qui est signifié par Sa descente est l’approche de Sa Miséricorde, l’augmentation de Sa bonté envers Ses serviteurs, et l’acceptation de leur repentir, comme il est de coutume pour les rois généreux et les Seigneurs cléments quand ils s’approchent près d’une personne en souffrance, d’un nécessiteux, et d’un faible. » [10]

Enfin, on peut citer l’Imam Ibn Al-Jawzi رحمه الله, le grand spécialiste des chaînes de transmission du hadith (Hafidh), l’exégète (Moufassir), le grand savant de l’école Hanbalite qui a dit dans son livre « Saydou l-Khatir » :

« Tu trouves des gens qui entendent les nouvelles concernant les attributs [de Allah] et qui leur donnent le sens physique, comme certains qui déclarent que Allah descend au ciel ou qu’Il se déplace. Ceci est une mauvaise compréhension car celui qui se déplace, se déplace d’un endroit à un autre et cela implique que l’espace soit plus grand que lui, cela implique aussi le mouvement alors que tout cela est impossible au sujet de Allah (Al-Haqq) ‘azza wa jall ».

Qu’Allâh nous accorde une bonne croyance, une bonne compréhension, et qu’Il nous préserve de Lui attribuer ce qui ne sied pas à Sa Majesté.

Et Allâh est plus savant.

 

Notes :

Réf : Sheykh Faraz Rabbani et de Sheykh Gibril Fouad Haddad, etc.

[1] Sahih al-Bukhari, Hadith Qudsi
[2] Sheykh Faraz Rabbani
[3] Rapporté par le Sheykh Az-Zourqani Al-Misri Al-Azhari Al-Maliki, dans son commentaire d’al-Mouwatta
[4] Ibn Hajar al-`Asqalani dans Fath al-Bari Sharh Sahih al-Bukhari et Nawawi dans Sharh Sahih Muslim
[5] Fath al-Bari, volume 3, p. 23 – Scan dispo ICI
[6] Réf : Somme de Hadith Qudsi avec les commentaires d’Ibn Hajjar Al-‘Asqalani et d’an-Nawawi, Ed. Iqra
[7] D’après Abu Sa`id al-Khudri et Abu Hurayra par al-Nasa’i dans al-Sunan al-Kubra (6:124 #10316) et `Amal al-Yawm wa al-Layla (ed. Faruq Hammada p. 340 #482). Al-Qari l’a déclaré authentique dans Mirqat al-Mafatih (1994 ed. 3:299).
[8] Narré par al-Bazzar, Kashf al-Asrar (4:44); at-Tabarani, al-Kabir (9:51). Al-Haythami l’a déclaré authentique dans Majma` al-Zawa’id (10:209). Egalement  rapport – avec une chaine faible – par Ahmad dans son Musnad
[9] Cité dans le Kitab al-Fiqh al-Akbar bi Sharh al-Qari d’Abu Hanifa (Caire: Dar al-Kutub al-`Arabiyya al-Kubra, 1327/1909) p. 16; cf. al-Maturidi, Sharh al-Fiqh al-Akbar in Majmu`a Rasa’il (Hyderabad: Matba`at Majlis Da’irat al- Ma`arif al-Nizamiyya, 1903).
[10] Al-Qari, Mirqat al-Mafatih (1892 ed. 2:136-137, 1994 ed. 3:298-301).]

Soyons comme l’Abeille

Quelques-unes des sagesses que l’on peut retirer de la vie des abeilles et de la Sourate An-Nahl

 

Soyons comme l'Abeille (Sourate An-Nahl)

 

Nous avons été envoyés sur terre pour chercher le plaisir d’Allâh et non pour chercher notre plaisir. En cherchant notre plaisir, on court après la mauvaise chose. On se plaint de ne pas avoir ceci ou de ne pas pouvoir profiter de tel plaisir, ou de ne pas se sentir satisfait. A cause de cela, on ne se sent pas bien. Mais nous n’avons pas été envoyés ici pour nous sentir bien. Nous avons été envoyés ici pour satisfaire Allâh. Ensuite, Allâh nous rendra satisfait pour toujours, donc ne courrons pas après notre plaisir, mais après celui d’Allâh ta’ala. Nous sommes comme les abeilles à qui Allâh à ordonné « mangez de toute espèce de fruits (parmi ceux qui sont licites et bons), et suivez les sentiers de votre Seigneur (par le biais de Son Messager – ﷺ) ».

Nous aussi, une fois sortis de la ruche (c-a-d une fois créés) puis envoyés sur terre, nous devons nous méfier des fleurs qui peuvent nous distraire ou nous détourner des sentiers de notre Seigneur (l’argent, les voitures, la beauté, les belles maisons, la carrières, la notoriété, etc.) et dont certaines peuvent même être illicites (empoisonnées). L’abeille, prend uniquement ce dont elle a besoin, elle trie, elle collecte le nectar, elle ne cherche pas frénétiquement à butiner toutes les fleurs disponibles, elle prend juste ce dont elle à besoin dans cette dounya (ce monde) et non ce qui pourrait lui nuire où la tuer. Elle agit avec intelligence et discernement, selon ce qu’Allâh lui a ordonné.

Le nectar est quelque chose de délicieux, l’essence (suc) des fleurs. Le nectar que nous devons collecter ici-bas, c’est le nectar des bonnes et pieuses actions, le nectar de la Sunnah, le nectar de ce qui satisfait Allâh, quelque soit la situation, l’endroit, où le moment (en train de conduire, d’étudier, de manger, de boire, dans les relations avec sa famille, son travail, etc…). Nous devons toujours faire ce trie et toujours chercher ce précieux nectar.

Si les abeilles sont citées par Allâh dans le Qour’an, ce n’est pas pour rien. L’abeille est un exemple que le Musulman se doit de comprendre et de copier inshaa Allâh.

1/ Donner la priorité à autrui :

L’abeille ne prend pas le nectar pour elle toute seule, mais elle le rapporte à la ruche et le partage avec les autres. De même, nous devons montrer de la compassion envers la création, partager ce que nous avons avec les autres, partager notre richesse avec les autres, partager nos connaissances avec les autres, notre sagesse, etc. Il y a là une leçon à retenir.

2/ Travailler ensemble pour une cause commune :

Les abeilles travaillent ensemble pour la même raison, c’est ce que nous devons faire également, la cause étant la Satisfaction d’Allâh. Nous devons travailler ensemble pour la Religion, ne pas rentrer en compétition les uns contre les autres, comme les abeilles qui travaillent ensemble dans le but commun de créer du miel et quand ce miel est créé, il bénéficie à l’Humanité. De même, lorsque nous sommes dans les Mosquées, les Madrassas, travaillons ensemble, les étudiants doivent apprendre, les professeurs doivent enseigner, les étudiants doivent mettre en pratique ce qu’ils apprennent, les professeurs doivent les entraîner, il faut purifier son cœur avec un sheykh de Tazkiya (purification – Tasawwuf) qui vous montrera comment se purifier et comment mettre vos connaissances en pratique, de manière à préparer ce miel qui bénéficiera à l’Humanité, par votre sagesse, votre science, votre da’awa, afin que votre famille, vos parents vos frères et sœurs, puissent en bénéficier, car la Guidée d’Allâh est comme le miel et elle possède une guérison en elle. Le miel possède une guérison pour le physique, tandis que le miel que vous accumulez possède une guérison pour les maladies spirituelles et sociales.

3/ Être multitâches :

Les abeilles sont capables d’accomplir plusieurs tâches, mais elles restent concentrées sur une seule à la fois (ménage, construction, récolte, ventilation, etc. ). Par contre, si on a besoin d’elles sur une tâche précise, à un moment donné, elles en sont capables. « Ne cuisinez pas durant le moment ou il faut étudier et n’étudiez pas durant le moment ou il faut cuisiner ». Chaque chose en son temps.

4/ Tirer avantage de la lumière du Soleil :

Les abeilles ne sortent que quand il fait jour. La lumière du jour représente la vie, tandis que l’obscurité représente la mort. Une personne n’est capable d’accomplir les bonnes actions que pendant qu’elle est en vie. Il est donc important de comprendre que c’est maintenant le moment d’accomplir les bonnes actions parce qu’après, il sera trop tard.

5/ Tirer avantage de la bonne saison :

Les abeilles mangent durant l’hiver, elles restent dans la ruche, serrées les unes aux autres pour maintenir la chaleur, tandis qu’elles travaillent durant l’été. De même, lorsque vous êtes jeunes, en bonne santé, que vous avez du temps libre, profitez-en, tirez-en avantage (apprentissage, bonnes actions, veillées nocturnes, etc.) de manière à ce que vous puissiez bénéficier de votre travail durant vos vieux jours et après votre mort. Dans un Hadith authentique rapporté par l’Imam Al-Hakim (RA), le Prophète Muhammad ﷺ a dit : « Tire avantage de cinq choses avant cinq autres : ta vie avant ta mort, ta santé avant ta maladie, ton temps libre avant ton activité, ta jeunesse avant ta vieillesse, ta richesse avant ta pauvreté. »

6/ Se sacrifier :

S’il y a un danger, l’abeille se sacrifiera, quitte à perdre sa vie, pour protéger les autres abeilles et la ruche. De même, nous devons nous sacrifier, pour faire la da’awa, parfois il faut quitter sa famille, sacrifier de son temps, de son argent, etc. pour la recherche de l’Agrément d’Allâh et pour le bénéfice de l’Humanité.

7/ Partager :

Les abeilles partagent le Rizq (la subsistance : le nectar) avec les autres. Toute la communauté travaille ensemble et tout le monde partage les bénéfices.

8/ Accroître les connaissances :

Les abeilles possèdent une manière spéciale de communiquer (une sorte de danse) par laquelle elles indiquent aux autres l’endroit ou se situent les bonnes fleurs à butiner ainsi que la distance à parcourir pour les atteindre. Et les autres s’y rendent ensuite. De la même manière, nous devons indiquer au reste de l’Humanité ou se situe le bien, par générosité et dans la recherche de l’Agrément d’Allâh.

9/ Des rappels cohérents :

Une fois le nectar collecté sur une fleur, l’abeille laisse un signal aux autres pour qu’elles ne perdent pas de temps à butiner celle-ci. Également, on pourra retenir qu’elle prend se dont elle a besoin et qu’elle ne détruit pas la fleur. De notre côté, nous devons apprendre la Science et la présenter ensuite aux autres d’une manière simple et compréhensive afin qu’ils puissent la comprendre et la pratiquer.

Voilà inshaa Allâh ce qui nous apportera la Satisfaction et la Proximité d’Allâh ta’ala.

Inspiré d’un Dars de Mawlana Ahmad Dabbagh – hafidhuLlâh –

*

Un sheykh dit que Allâh à une Forme

 

~ Collection : les erreurs dans la ‘Aqida ~

 

 

 

 

Abd Allâh al-Hashidi l’éditeur Salafi d’al-Asma’ wal-Sifat d’al-Bayhaqi (2:60) attribue ouvertement la forme à Allah le Très-Haut :

Citation :

« Quant à notre Seigneur, nous affirmons qu’il possède une forme (sura) » et (2:67)

Et plus loin :

« Quant à nous, nous affirmons une forme (sura) pour Allâh, pas comme les formes. »

C’est exactement ce que disaient les adeptes de la secte égarée Karramiyya :

« Allâh a un corps, pas comme les corps. »

Selon le site de fatwa Islam Q&A dirigé par le sheykh Salafi Muhammad S. Al-Munajjid :

« Les paroles du Prophète (SAW) : « Adam a été créé à Son image » signifient que Allah a créé Adam à Son image, car Il a un visage, un œil, une main et un pied, et Adam avait un visage, un œil, une main, et un pied … mais cela ne signifie pas que ces choses sont exactement les mêmes. Il existe une certaine similitude, mais pas exactement les mêmes. […] Voir Sharh al-‘Aqeedah al-Waasitah de Sheykh Muhammad ibn ‘Uthaymeen, 1/107, 293. » [1]

 

Pourtant, Allâh déclare dans le Qour’an : « Rien ne Lui est comparable » [2]

 

C’est pourquoi les savants de Ahl as-Sunnah ont stipulés :

L’Imam Ibn Al-Jawzi (RA) a dit dans son Dafa’ Ash-Shubah :

« Vous devriez savoir qu’il est obligatoire pour chaque Musulman de croire avec respect vis-à-vis d’Allâh, Glorifié et Exalté soit-Il, qu’il est impossible que la « forme » qui se trouve être une silhouette et une composition lui soit attribuée. »

L’Imam Ibn’ Aqil (RA) a dit :

« Le mot forme pris littéralement renvoi aux lignes et aux silhouettes. Mais ce sont quelques-unes des caractéristiques des entités physiques. Et ce qui nous a détournés de Le [déterminer] comme une entité physique ou un corps est Sa parole : « Rien ne Lui est comparable »

L’Imam Al-Bayhaqi (RA) rapporte que l’Imam Al-Khattabi (RA) a dit :

« Ce qui est un devoir pour nous et pour tout musulman, c’est de savoir que notre Seigneur n’est pas un être possédant une image ou une forme, car certes, l’image implique le comment et le comment s’agissant de Allah et de Ses attributs est exclu » [4]

L’Imam As-Subki (RA) a dit :

« L’imam Al-Ash’ari et la plupart des savants du Kalam [3] ont déclaré mécréant tout innovateur dont l’innovation constitue ou conduit à une mécréance. Par exemple, s’il prétend que l’objet de son culte possède une image (sura) ou la limite (hadd) et la fin (Nihaya), ou qu’il est permis de lui attribuer le mouvement et l’immobilité. »  [5]

 

Notes :

[1] Liens vers le site Islam Q&A (en anglais) : http://islamqa.info/en/20652
[
2] Qour’an, s42,v11
[3] C’est-à-dire de la croyance (‘Aqida)
[4] Dans son livre « Al-Asma-ou wa s-Sifat » tome 2, page 21.
[5] Cité dans le Maqalat d’al-Kawthari (p. 374)

Celui qui aspire à la rencontre d’Allâh, Allâh aspirera à sa rencontre

– Hadith Qudsi

 

Hadith_rencontre

 

Hadith : « Celui qui désire rencontrer Allâh, Allâh aime le rencontrer »


Rapporté par El-Bukhâri dans le livre de l’unicité, d’après Abî Huraïra, en des termes évidents qui prouvent son appartenance à Allâh et son caractère de hadith qudsi (Divin).

D’après Abî Huraïra, le Messager d’Allâh (salallâhou ‘alayhi wassalaam) a dit : « Allâh Le Très-Haut a dit : « Si Mon serviteur aspire à Ma rencontre, j’aspirerai à Sa rencontre, et s’il déteste Ma rencontre, Je détesterai sa rencontre ».

Commentaire du hadith [1] :

« Celui qui aime la rencontre d’Allâh, Allah aimera sa rencontre ».

El-Qastalâni a dit : « El-Khattâbi a dit : « Aimer la rencontre d’Allâh, c’est préférer l’au-delà à ce bas monde et ne pas aimer y résider longtemps. Bien au contraire, il doit toujours être prêt à le quitter ».

Quant à la rencontre, elle est de plusieurs sortes :

Il y a entre autres la vision ou bien la résurrection, en vertu de la parole du Très Haut : « Ceux qui traitent de mensonge la rencontre d’Allâh sont perdus » [2]. C’est-à-dire la résurrection. Elle peut être aussi la mort, en vertu de la parole du Très Haut : « Pour celui qui espère la rencontre d’Allâh, le terme fixé par Allâh approche ». [3]

Ibn El-Athîr a dit : « Par rencontre, il faut entendre le départ vers l’au-delà et l’aspiration à ce qu’il y a auprès d’Allâh, et non la mort, car tout le monde abhorre la mort. Ainsi, celui qui se détourne de ce bas monde et l’ abhorre, aura aimé la rencontre d’Allâh ; et celui qui préfère ce bas monde et s’y sent en sécurité aura détesté la rencontre d’Allâh. »

Quant au désir d’Allâh de rencontrer Son serviteur, il consiste à vouloir le bien pour lui et à lui accorder Ses bienfaits.

Hassân Ibn El-‘Assoued a dit : « La mort est un pont qui mène l’amoureux vers Son bien-aimé ».

Dans le hadith de Hamîd, d’après ‘Anas, qui est rapporté par Ahmed, Ennisâ’ï et El-Bezzâr, il est dit : « Lorsque le croyant se trouve à l’article de la mort, un annonceur de bonne nouvelle lui vient de la part d’Allâh. Aussi, aucune chose ne devient plus aimée de lui, que la rencontre avec Allâh. Par conséquent, Allâh aimera sa rencontre ».

Dans la version d’Ibn Abi Layla, il est dit : « Le Messager d’Allâh a dit : « Lorsque le serviteur se trouve à l’article de la mort, s’il fait partie des rapprochés, ce sera alors le repos, les parfums et les jardins de la félicité. Lorsqu’il aura cette bonne annonce, il aimera la rencontre d’Allâh, et Allâh aimera encore plus sa rencontre ». Rapporté par Ahmed.

Quant à l’incroyant, lorsqu’il se trouve à l’article de la mort, on lui annoncera la mauvaise nouvelle du châtiment d’Allâh, et aucune chose ne lui sera plus abhorrée, que ce qui l’attend après la mort. Il détestera alors la rencontre d’Allâh et Allâh détestera sa rencontre.

Dans le hadith de ‘Aïcha (radhia Allâhou ‘anha), il est dit : « Lorsqu’Allâh veut du bien à quelqu’un, Il lui attache, une année avant sa mort, un ange qui l’assistera et l’affermira dans la voie du bien, au point où on dira de lui : « Il est mort dans la meilleure des situations ». Et lorsqu’il verra sa rétribution, son âme désirera la rencontre d’Allâh et Allâh aimera sa rencontre. Par contre, lorsqu’Allâh veut du mal à quelqu’un, Il lui attache, une année avant sa mort, un démon qui le séduit et l’égare, au point où on dira de lui : « Il est mort dans la plus mauvaise des situations ». Et lorsqu’il verra ce qu’Allâh lui a préparé comme châtiment, son âme s’inquiétera et détestera la rencontre d’Allâh. Allâh détestera alors sa rencontre ».

El-Bukhâri l’a rapporté aussi dans le livre de la tendresse :

Hadjâdj nous a rapporté d’après Hammâm, d’après Qatâda, d’après ‘Anas, d’après ‘Ubâda Ibn Essâmet, d’après le Prophète qui a dit : « Celui qui aspire à la rencontre d’Allâh, Allâh aspirera à sa rencontre, et celui qui déteste la rencontre d’Allâh, Allâh détestera sa rencontre ». ‘Aïcha (ou une de ses épouses) a dit : « Mais nous détestons, tous, la mort! ». Il lui répondit : « Ce n’est pas de cela qu’il s’agit, mais lorsque le croyant est sur le point de rendre l’âme, on lui fait la bonne annonce de la satisfaction d’Allâh et de Sa générosité, et il n’aspirera plus qu’à ce qu’il voit devant lui. Il désirera alors rencontrer Allâh et Allâh aimera le rencontrer. Et quand l’incroyant est sur le point de rendre l’âme, on lui annonce le châtiment d’Allâh et Son supplice, et rien ne lui devient plus détestable que ce qu’il voit devant lui. Il détestera alors rencontrer Allâh et Allâh détestera le rencontrer ».

El-Bukhâri l’a rapporté aussi, d’après sa chaine de transmission, remontant à Abî Moussa El-Ach’arî, d’après le Prophète qui a dit : « Celui qui désire la rencontre d’Allâh, Allâh aimera sa rencontre, et celui qui déteste la rencontre d’Allâh, Allâh détestera sa rencontre ».

Muslim a rapporté également ce hadith dans son Sahîh, livre des invocations, chapitre : « Celui qui désire la rencontre d’Allâh, Allâh aimera sa rencontre », avec plusieurs versions :

D’après Churaïh Ibn Hâni, d’après ‘Aïcha qui a dit : « Le Messager d’Allâh a dit : « Celui qui aspire à la rencontre d’Allâh, Allâh aspirera à sa rencontre, et celui qui déteste la rencontre d’Allâh, Allâh détestera sa rencontre. Et la mort a lieu avant la rencontre d’Allâh ».

La première, avec sa propre chaîne de transmission, d’après Sa ‘d Ibn Hichâm.

D’après ‘Aicha qui a dit : « Le Messager d’Allâh a dit : « Celui qui désire la rencontre d’Allâh, Allâh aimera sa rencontre, et celui qui déteste la rencontre d’Allâh, Allâh détestera sa rencontre », J’ai dit : « Ô Prophète d’Allâh! Tu parles de l’aversion de la mort? Car nous détestons, tous, mourir ! ». Il a répondu : « Ce n’est pas de cela qu’il s’agit, mais lorsque le croyant reçoit la bonne nouvelle de la miséricorde d’Allâh, de Sa satisfaction et de Son Paradis, il désire la rencontre d’Allâh, et Allâh aimera sa rencontre. Et quant à l’incroyant, lorsqu’il reçoit la promesse du châtiment d’Allâh et de Son courroux, il déteste la rencontre d’Allâh, et Allâh détestera sa rencontre ».

Dans la troisième version de Muslim, il est dit, d’après sa propre chaîne de transmission, d’après Churaïh, d’après Abî Huraïra :

Le Messager d’Allâh a dit : « Celui qui désire la rencontre d’Allâh, Allâh aimera sa rencontre, et celui qui déteste la rencontre d’Allâh, Allâh détestera sa rencontre ». Churaïh dit : « Je suis allé voir ‘Aicha et je lui ai dit : « Ô mère des croyants! J’ai entendu Abû Huraïra rapporter un hadith du Prophète. Et si tel est le cas, tel qu’il le rapporte, nous sommes tous perdus alors! ». Elle a répondu : « Le perdu est celui qui a été désigné tel par le hadith du Prophète ! De quoi s’agit-il ?». J’ai dit : « Il a dit : « Le Messager d’Allâh a dit : « Celui qui désire la rencontre d’Allâh, Allâh aimera sa rencontre, et celui qui déteste la rencontre d’Allâh, Allâh détestera sa rencontre ». Or, il n’y a pas, parmi nous, celui qui ne déteste pas mourir !». Elle a répondu : « Le Messager d’Allâh l’a dit, certes, mais ce n’est pas comme tu le penses. La vérité est que lorsque le regard se figera, que la poitrine se mettra à râler, que la peau aura la chair de poule et que les doigts se crisperont, à ce moment-là : « Celui qui désire la rencontre d’Allâh, Allâh aimera sa rencontre, et celui qui déteste la rencontre d’Allâh, Allâh détestera sa rencontre ».

L’Imâm Mâlik l’a rapporté aussi dans le Muwatta’, livre des enterrements, en ces termes : D’après Abû Huraïra, le Messager d’Allâh a dit : « Allâh le Très-Haut a dit : « Lorsque le serviteur désire Me rencontrer, J’aime le rencontrer, et lorsqu’il déteste Me rencontrer, je déteste le rencontrer ».

Notes :

[1] Par les Imams an-Nawawi et al-‘Asqalani
[2] Qour’an, 6/31
[3] Qour’an 29/5

Puis-je dire à ma fille de cinq ans qu’Allâh est son meilleur ami?

Par
Ustadha Zaynab Ansari [1]

Waliyy

 

Question :

Puis-je dire à ma fille de cinq ans que Allâh est son meilleur ami? Ma fille rencontrait des difficultés à dormir. Au début je pensais que je réussirais à la rassurer en lui disant que j’étais son meilleur ami. Cela n’a pas fonctionné, j’ai alors pensé qu’Allâh serait le meilleur des amis pour elle. Cela a fonctionné et mon enfant est très heureux d’avoir un tel ami. Je pense avoir fait la bonne chose mais je voudrais avoir votre opinion.

Réponse :

Au Nom d’Allâh, le Tout Miséricordieux, le Très Miséricordieux

As-salamoualaikoum,

Je prie pour que vous et votre famille soyez en bonne santé et ayez une Foi forte.

Il n’y a vraiment rien de mal à dire à votre fille qu’Allâh le Très-Haut est son meilleur ami.

Parmi les 99 noms d’Allâh il y a :

1. Al-Waliyy (L’Ami Protecteur)
2. Al-Wadud (Le Bien-Aimant)
3. Al-Muhaymin (Celui qui Surveille et Préserve)

Allâh – Exalté soit-Il – nous dit dans le Qour’an :

« Allâh est l’Ami Protecteur de ceux qui ont foi en Lui. Il les fait émerger des ténèbres vers la lumière » [2].

En tant que parents, il est de notre devoir d’enseigner à nos enfants les Attributs d’amour d’Allâh le Très-Haut. Cela fera entrer l’amour d’Allâh dans les cœurs de nos enfants et sèmera les graines d’une vie d’obéissance et de droiture, insha Allâh.

Et Allâh est plus savant.

 

Notes :

[1] Ustadha Zaynab Ansari est professeur à l’Académie de Sunnipath

[2] Qour’an : 2/257

L’Istawa expliquée par Ashraf ‘Ali Thanawi

Hakim al-Ummah Mawlana Ashraf ‘Ali Thanawi

 

 

Allah_Istawa

 

 

 

« Il (Allâh le Très-Haut) S’est ensuite établi (istawa) sur Son Trône » [1] signifie qu’Il S’est fermement établi sur le Trône Royal et a commencé à émettre les commandements (ahkams) pour les cieux et la terre. Dans le tafsir (exégèse) du [verset] « Il S’est ensuite établi sur Son Trône », il est plus prudent d’adopter le silence en accord avec la méthodologie (Tafwid) des Salaf (pieux prédécesseurs) et c’est aussi mon avis, bien que les muta’akhirin (savants des générations postérieures) aient ouverts les portes pour le ta’wil (interprétation).

Le ta’wil qui a été fait à ce propos est extrêmement latif (subtil), l’essentiel est [de comprendre] que [l’acte d’] être assis sur le trône est utilisé figurativement pour exprimer l’émission de commandements et l’administration des affaires. De la même façon, il est dit à propos de quelqu’un qui est suivi tel un roi, qu’il est assis sur le trône. Cela même s’il n’a pas encore eu l’occasion de s’asseoir sur le trône [physique]. La signification de cette déclaration est qu’en plus d’être roi, cette personne est devenue le gouverneur et a pris en main l’administration du royaume. Cette même utilisation a été employée dans le Coran, où le sens voulu, c’est que Allâh le Très-Haut, après avoir amené les cieux et la terre etc. à l’existence, a commencé à décréter des ordres (commandements) et à administrer les affaires.

Dans un autre verset, istawa ‘ala al-‘arsh [2] est suivi par [les mots] yudabbir al-amr [il administre les affaires], qui peut être considéré comme l’exégèse de istawa’ ala al-‘arsh qui à son tour corrobore ce ta’wil. En outre, dans ce verset, istawa ‘ala al-’arsh est suivi par le verset : « Il couvre le jour de la nuit que celle-ci poursuit sans arrêt. De même qu’Il a créé le Soleil, la Lune et les étoiles et les a soumis à Ses lois, car la Création et le Commandement suprême ne relèvent que de Lui. Béni soit donc Dieu, le Seigneur de l’Univers ! » [3]. Cela exprime [le sens de] l’administration sur les affaires, après quoi aucune objection demeure puisque Allâh le Très-Haut est exempt d’être assis sur un trône.

La réponse au doute qui émane de ce verset est que istawa ‘ala al-’arsh a été utilisé au sens figuré, ainsi le sens recherché est celui de l’administration sur les affaires, car le sens communément compris [ndt : sens littéral strict] est celui d’être assis sur un trône. Par conséquent, lorsque les muta’akhirin ont introduit d’autres ta’wils, ils ont aussi pris en considération ce ta’wil [susmentionné]. Insha Allâh (si Allâh le veut), c’est le ta’wil le plus latif.

Extrait du Tashil [4] Tafsir Bayan al-Qur’an (Sourate Al-Araf, verset 54)

Notes :

[1] Qour’an : Sourate 7, verset 54
[2] Traduction : S’est établi (istawa) sur (‘ala) le Trône (al-‘arsh)
[3] Qour’an : Sourate 7, verset 54
[4] Tashil and talkhis par Mawlana Zafar Ahmad ‘Usmani

Adam a-t-il reçu de l’Esprit d’Allâh ?

L’explication des Savants Sunnites

 

Allah Taala

 

« Lorsque Je l’aurai façonné et que J’y aurai insufflé de Mon esprit, alors prosternez-vous devant lui »  [1]

 

Voici un verset qui démontre le fait qu’il est important de se référer à la compréhension des savants et non à sa propre interprétation personnelle du Coran et/ou des Hadiths. D’autant plus quand ces versets sont lus dans une langue autre que l’Arabe Coranique. A première vue, le verset cité plus haut semble signifier qu’Adam [‘Alayhi salam] reçoit une partie de l’esprit d’Allâh. Cependant les grands spécialistes de l’exégèse nous expliquent que « Mon esprit » renvoi à la valeur de cette âme et non au fait que l’âme puisse être une partie d’Allâh, car Allâh ta’ala n’est pas une âme, ni un corps et Il est une entité indivisible.

Sa Parole « fanafakhna fihi rouhina » qui signifie : « Nous avons fait insuffler dans son corps l’âme que Nous avons créée et honoré » [Sourate At-Tahrim], cette ‘ayah signifie qu’Allâh a ordonné à l’ange Jibril d’insuffler dans le corps de Meryam l’âme de ‘Issa [‘Alayhi salam] qui est une âme honorée. Le fait qu’Allâh s’attribue les âmes de ‘Issa et de Adam, exprimé par le pronom possessif (na) dans (min rouhina) littéralement « de Notre âme » ceci témoigne de l’honneur qui leur est accordé « idafatou tachrif ». Ceci est confirmé dans le Tafsir Al-Jalalayne  [2]  dans lequel il est écrit : « Cet esprit ne fut qu’un honneur pour Adam ». La même chose est formulée à propos du verset : « ‘an tahhira baytiya li t-ta‘ifina wa l-3akifin » ici aussi « baytiya » littéralement « Ma maison » renvoi à l’honneur car la Ka’bah est un endroit honoré selon la Volonté d’Allâh.

Voici quelques-unes des explications fournies à ce sujet par d’éminents savants de l’Islam :

Al-Hafidh Ibn Kathir explique ainsi le verset : « Donc, après que Je l’eu créé et insufflé en lui son âme (celle d’Adam) créée par Moi, alors vous êtes tombé prosternés devant lui …» [3]

Puis dans un autre passage de son Tafsir il commente : « A propos d’Adam [‘Alayhi salam] , Allâh nous informe de ceci : « Lorsque Je l’aurai façonné et que J’y aurai insufflé de Mon esprit, alors prosternez-vous devant lui ».

C’est un processus très voisin que celui concernant Adam, que Dieu a créé lui aussi directement, sans qu’il soit issu de la rencontre de semences masculine et féminine et à propos duquel Il a employé des termes très voisins lorsqu’Il dit aux anges : « Lorsque Je l’aurai façonné et que J’y aurai insufflé de Mon esprit, alors prosternez-vous devant lui ». Le fait que Jésus [‘Alayhi salam] ait été une âme directement sans avoir été créé à partir de la rencontre de semences masculine et féminine fait qu’il a été appelé : « rûhun minAllâh » : « une âme (ou esprit) venant de Dieu« .

Les mots qui signifient « venant de » sont la traduction des mots « minhu« , lesquels ne désignent pas ici une communauté de matière mais la cause première. » [4]

Dans leur Tafsir, les Savants de l’Université d’Al-Azhar donnent cette explication : « Lorsque J’aurai parachevé sa création et que J’y aurai insufflé le secret de la vie – c’est-à-dire l’âme – prosternez-vous devant lui pour l’honorer et le saluer sans toutefois lui vouer un culte. » [5]

Sheykh Nuh Ha Mim Keller a apporté le commentaire suivant : « Les mêmes considérations d’interprétation (de la transcendance de Dieu au-dessus des attributs des choses créées) s’appliquent aux mots « J’y aurai insufflé de Mon esprit ». Parce que le Coran établit sans équivoque que Allâh est Ahad ou « Unique », Il n’est pas une entité divisible en parties, les exégètes disent que cet « esprit » fut créé, et que son attribution à Allâh (Mon esprit) est ce qu’on appelle en arabe al-idafat tashrif (une attribution de l’honneur), montre que le ruh ou « esprit » dans ce premier être humain et de ses descendants a été « une substance sacrée, exaltée, et noble » et non pas qu’il y avait une « partie d’Allâh », qui serait entrée dans le corps d’Adam, ce qui est de la mécréance. Ce genre d’attributions n’est pas rare dans la langue arabe, par exemple la Kaaba est appelé bayt Allâh, ou « la Maison d’Allâh », ce qui signifie « la maison honorée par Allâh », et non pas que c’est Son adresse, tout comme la chamelle envoyée à la population des Tamud, qui a été appelée naqat Allâh, ou « la chamelle d’Allâh », qui signifie « la chamelle à qui Allâh a donné les honneurs », signifiant son inviolabilité dans la Shari’a de l’époque, pas qu’Il la montait, et ainsi de suite. »   [6]

Quant à l’Imam Al-Qourtoubi, il commente : « Le verset signifie qu’Allâh est la source de toute création. Quand Allâh veut signifier l’honorabilité d’une chose il est fréquent qu’Il se l’attribue. Par exemple la Ka’aba est nommée Baytullâh (la maison d’Allâh), la chamelle de Saiyydina Salih Naqatullâh (la chamelle d’Allâh), et Saiyydina ‘Issa est nommé Kalimatoullâh (la Parole d’Allâh) ou Ruhullâh (l’Esprit d’Allâh). Ici aussi cette attribution à été introduite pour mettre en valeur l’honneur accordé à Saiyydina ‘Adam. » [7]

 

Notes :

[1] Coran 38/72
[2]
Le Tafsîr Al-Jalalayne est un ouvrage d’exégèse du Coran écrit par les deux savants Mohammed Jalal Eddine As-Suyuti et Jallal Eddine Al-Mahallî
[3]
Tafsir ibn Kathir page 63
[4]
Tafsîr Ibn Kathîr, tome 1 p. 507
[5] Dans l’exégèse sélectionnée par les savants d’al-Azhar (al-Muntakhab)
[6] Sheykh Nuh Ha Mim Keller via Masud.co.uk
[7] Tafsir de Mufti Shafi’i Usmani qui cite l’imam Al-Qourtoubi

Description de la magnificence d’Allâh

 

Extrait d’Al-Wâbil Al-Sayyib
par Ibn al-Qayyim

 

 

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Ibn al-Qayyim (Qu’Allah lui accorde Sa miséricorde) décrit la magnificence d’Allah par une parole douce et belle :« Allah dirige l’affaire des royaumes, ordonne, interdit, crée, accorde attribution, donne la vie et la mort, accorde la puissance, humilie, alterne la nuit et le jour, alterne les bons et les mauvais jours parmi les gens, change les empires et fais succéder les uns aux autres. Son ordre et Son autorité sont exécutoires dans les cieux et ses régions, au dessus et en dessous de la terre ainsi que dans les mers et dans les airs.Il a embrassé par Sa science toute chose et dénombre exactement toute chose. Son ouïe à saisie par Sa science tous les sons sans qu’Il ne sente confusion. Il entend même leur bruit dans toutes leurs langues et les différents besoins qu’ils expriment. Et l’écoute d’une chose ne l’empêche pas d’en écouter une autre. Il ne confond pas les demandes qu’on Lui adresse malgré leur multiplicité. Et il n’éprouve aucune lassitude devant l’insistance des gens qui l’Implorent pour leurs nécessités.

Sa vue embrasse toute chose invisible. Ainsi, Il voit même le rampement des fourmis noires sur le rocher massif dans une nuit obscure. Car l’inconnaissable pour Lui est visible et tout secret pour Lui est dévoilé.

« Ceux qui sont dans les cieux et la terre l’implorent. Caque jour Il accomplit une nouvelle œuvre. » [Coran, 55 : 29]

Et cela en pardonnant un péché, dissipant un souci, écartant un malheur, soulageant un battu, enrichissant un pauvre, guidant un égaré, orientant celui qui ne sait plus quoi faire, venant au secours d’un affligé, en rassasiant un affamé, vêtissant un dénudé, guérissant un malade, agréant un repentir ; récompensant un bienfaisant, secourant un opprimé, anéantissant un tyran, cachant un défaut [de l’une de ses créatures], dissipant une frayeur, attribuant l’honneur à certains, humiliant d’autres.

Si les habitants de Ses cieux et de Sa terre, le premier et le dernier les hommes et les djinns, avaient le cœur de l’homme le plus pieux d’entre eux, cela n’aurait rien ajouté à Son royaume. Et si le premier et le dernier de Sa création, ainsi que tous les hommes et les djinns avaient le cœur du plus pervers d’entre eux, cela n’aurait rien diminué dans Son royaume.

Et si les habitants de Ses cieux et de Sa terre, les hommes et les djinns parmi eux, leurs vivants ainsi que leurs morts imploraient auprès de Lui ce qu’ils désiraient, et qu’Il donnait à chacun d’entre eux ce qu’ils demandent, cela ne diminuerait ne fut-ce d’un atome de ce qu’Il possède.

Il est Le Premier, il n’existait rien avant Lui. Le Dernier et nulle chose n’existera après Lui. L’Apparent, nulle chose n’existe au-dessus de Lui. Le Caché, et nulle chose n’existe en dessous de Lui, Bénit et Exalté soit-Il. Il est le plus digne d’être invoqué, adoré et remercié, Le plus clément à régner, Le plus généreux à être imploré.

Il est le Roi qui n’a pas d’associé, l’Unique sans égale, Le Seul à être imploré pour ce que nous désirons, celui qui n’a pas d’enfant. Il est Le Très-Haut qui n’a pas de semblables, toute chose périra sauf Sa Face. Et toute chose disparaitra excepté son royaume.

Il n’est obéi que par Sa permission et nul n’est désobéissant sans qu’Il Le sache. Lorsqu’Il est obéit, Il remercie et lorsqu’Il est désobéi, Il pardonne.

Tout châtiment de Sa part est une justice et tout bienfait de Sa part est une grâce. Il est Le Témoin et Le Gardien le plus proche. Il a saisi [ses créatures] par les toupets, Il y a inscrit les actes et écrit les délais de vie.

C’est à Lui que les cœurs divulguent leurs secrets, et tout secret pour Lui est révélé. Son don est une parole, et Son châtiment est une parole.

« Quand Il veut une chose, Son commandement consiste à dire : « Soit » et c’est » [Coran, 38 : 83]