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Un Sheykh Salafi dit que Allâh a une taille

 


~ Collection : les erreurs dans la ‘Aqida ~

 

 

Rejeté4

 

 

Dans une réfutation à l’encontre du grand Imama Al-Hafidh Ibn Hajar al-‘Asqalani (rahimahouLlâh) qui a fait ta’wil (interprétation) du mot « Haqwu » (la taille), un Sheykh Salafi majeur bien connu nommé Abdullah bin Aqeel déclare [1] :

 

لا حول ولا قوة إلا بالله!الواجب الإيمان بما دل عليه الحديث وإمراره كما جاء على حقيقته كباقي نصوص الصفات، والإيمان بمقتضى الحديث أن لله حقواً، كما أن له سمعاً ووجهاً وقدماً، كل ذلك على الحقيقة اللائقة بالله عز وجل من غير تحريف ولا تمثيل ولا تكييف ولا تعطيل.
أما تنزيه الله عن الجارحة فكلام مجمل لم يصح نفيه عن الله ولا عن رسول الله صلى الله عليه وسلم، وعليه فلا يجوز نفيه ولا إثباته حتى يُستفصل عن مراد قائله، لأنه يحوي حقاً وباطلاً.
وتكلُّف كونه مجازاً واستعارة مما يفضي إلى التعطيل ونفي الصفات الثابتة لله عز وجل. والواجب إثبات الصفات لله على الوجه اللائق بالله من غير تكييف ولا تمثيل، ومن غير تحريف ولا تعطيل، كما هو قول أهل السنة والجماعة، والله ولي التوفيق.


Traduction approximative :

« Ce qui est obligatoire, c’est de croire en ce qui est indiqué dans le hadith et de le transmettre comme il est venu dans son sens littéral, comme cela est le cas pour les autres textes qui se rapportent aux attributs divins, et de croire dans ce qu’implique ce hadith, c’est-à-dire que Allâh a une taille. . . ».

L’auteur conteste également le fait de dire qu’Allâh est exempt des membres :

« Comme dans le fait de déclarer que Allah est exempt (au dessus du fait) de posséder des membres, ces mots sont ambigus et il n’y a pas de textes authentiques d’Allah ou de Son Messager (Salla Allah ‘alayhi wa sallam) niant cela, donc sur cette base, il est interdit de nier ou d’affirmer. »

Le livre depuis lequel est tiré cette citation, a été revu, édité et vérifié par plusieurs érudits salafis comme ‘Abdul Aziz bin Salih Al-Fawzan et Abdullah Ghunayman.


Commentaire :

La taille est une caractéristique propre aux créatures renvoyant à la notion de dimension et cela implique une limite ce qui est impossible pour Allâh comme l’ont dit les plus grands savants de l’Islam :

L’imam Al-Ghazaliyy : « Il n’est pas délimité par la mesure… » ou encore « Il n’est pas délimité par les directions » [2]
L’imam At-Tahawiyy : « Il est exempt de toutes délimitations » [3]
L’Imam ‘Aliyy Ibn Abî Tâlib : « Celui qui prétend que notre Seigneur est limité, alors certes il n’a pas connu le Créateur, Celui Qui mérite d’être adoré » [4]
L’imam ‘Alî Ibn l-Housayn Ibni `Alî Ibni Abî Tâlib : « Certes, Allâh n’est pas limité » [5]
L’imam as-Saffarini a écrit dans son un célèbre poème de ‘Aqida Hanbalî : « Gloire à Lui ! Il S’est « établi » (istawâ) comme Il l’a mentionné, sans comment – Exalté soit-Il du fait d’être limité. » [6]

Etc…

Qu’Allâh nous accorde la bonne croyance.

 

Notes :

[1] Dans son livre « Tanbihat ala al-Akhta’a Al-‘aqadiyyah fi Fath Al-Bari » (Avertissements sur les erreurs dans Aqidah mentionnées dans Fath Al-Bari), 1/31.
[2] ‘Ihya ‘Ulum ad-Din
[3] Al-‘Aqidat ul-Tahawiyyah, point 38
[4] Rapporté par Aboû Nou`aym
[5] Rapporté par l’imâm Mourtadâ az-Zabîdîdans ‘Ithâfou s-Sadâti l-Mouttaqîn
[6] Dans Ad-Durrah al-Madiyyah

Sheykh Bin Baz dit que Allâh a cinq doigts

 


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Rejeté2

 

 

Ce qui suit est un scan tiré du livre nommé livre nommé « Masā’il al-imām Ibn Bāz » :

 

cinq_doigts

 

Question :

J’ai demandé à notre Sheykh concernant le hadith affirmant les « doigts » pour Allâh et s’il [le hadith] est restrictif et que les doigts sont cinq [en nombre]?

Réponse :

Oui, parce que les doigts contiennent toute la création (et le reste de la création est sur un doigt).


Anecdote Utile :

Lorsqu’il fut interrogé sur cette question, le Sheykh Salafi Muhammad b. Salih al-‘Uthaimeen a réagit différemment de Ibn Baz . Il ne fut pas d’accord avec la réponse proposé et répondit : « Audhubillah, comment pouvez-vous poser cette question? Craignez Allah! ». Ce qui démontre une fois de plus les multiples désaccords des Salafis dans ‘Aqida et qui pourtant prétendent apporter une version unique et authentique de l’Islam.


Commentaire :

Nous ne nous attarderons pas sur la réfutation de cette attribution tant il est évident pour tout Musulman qu’Allâh n’est pas concerné par les organes corporels qui sont les caractéristiques des créatures.

Si on accepte le sens (la définition) littéral, alors un doigt n’est rien d’autre qu’une partie libre et mobile de la main, articulée, composée de phalanges, de peau, de veines, etc. et qui qui termine la main et le pied de l’homme et de certains animaux. Pour se sortir de cette impasse, les Salafis diront : « Des doigts pas comme les nôtres et dont le comment est ignoré », mais cette pirouette ne suffira pas à les exonérer de cette grossière erreur. Un doigt, c’est un doigt, si la chose dont on parle ne possède pas les caractéristiques décrites plus haut alors on ne parle plus de doigts mais d’autre chose. La démonstration précédente peut être appliquée sur tous les autres attributs Divins tels que la Main, les Yeux, etc. que seuls les Salafis s’entêtent à vouloir prendre au sens littéral strict.

A ce titre, nous vous proposons de lire l’anecdote suivante qui permet de mieux comprendre quelle est la croyance .

Elle a été rapportée par Mawlana Abdullâh Kakakhail, un savant d’Islamabad spécialiste de la Croyance Islamique (usûl ad-din), qui a étudié à l’Université Islamique de Médine en 1966, et qui peu après, alors qu’il s’apprêtait à rentrer chez lui, avait été convoqué au bureau du vice-recteur de l’université. Celui-ci (le vice-recteur) exprima sa déception à propos du fait que l’étudiant n’ait pas davantage profité de l’enseignement dispensé dans l’université à propos de la Croyance Islamique (‘Aqida). Le vice-recteur dit qu’il savait qu’Abdullâh retournait au Pakistan avec les mêmes principes de foi que ceux avec lesquels il était venu (Ash’arite ou Maturidite). Ils sont ensuite venus à parler des  mutashabihat, c’est-à-dire des versets Coraniques et hadiths dits « équivoques » jusqu’à ce qu’ils en arrivent à parler de la « Main » d’Allâh. « Vous dites », dit le jeune homme au vice-recteur, que : « la Main est connue, mais que son comment (kayf) est inconnu ». « Que signifie donc l’inconnu de ce comment ? » Le vice-recteur répondit : « Cela signifie que nous ne savons pas si la main est noire ou blanche, ni si elle est longue ou courte ». Ce vice-recteur se nommait Ibn Baz, et c’est ce qui était proposé à l’époque comme da’wa (appel à l’Islam) – c’est-à-dire une croyance (‘Aqida) semblable à celle qui inspira le plafond de la chapelle Sixtine.

 Qu’Allâh nous accorde une croyance correcte et nous préserve de Lui attribuer ce qui ne Lui sied pas.

Wa Allâhou a’alam

Sheykh al Utheymin attribue la lassitude à Allâh


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Rejeté-lassitude

 

 

 

 

Le Hadith concerné : « Allâh ne se lasse pas jusqu’à ce que vous vous lassez »

 

Bismillâhi ar-Rahmani ar-Rahim,

As-salamou ‘alaykoum wa rahmatûllah wa barakatuhu,

Allâh dit : « Allâh, point de divinité à part Lui, le Vivant, Celui Qui Subsiste par Lui-même. Ni sommeil et ni somnolence ne Le saisissent ». [1]

Comme nous le savons, un groupe de Musulman se réclame successeur des Salafs (les Pieux Prédécesseurs), ça c’est la théorie. Or dans les faits, on constate très souvent que les gens qui appartiennent à ce groupe ont des positions bien éloignées de celles des Salafs us-Salih et de leurs successeurs.

Un des exemples, ils n’hésitent pas à attribuer à Allâh la lassitude (astarfighoullâh.)

Le ‘théologien’ Salafi sheykh al-`Utheymin a déclaré [2] :

وهذا الملل الذي يفهم من ظاهر الحديث أن الله يتصف به ، ليس كمللنا نحن ، لأن مللنا نحن ملل تعب وكسل ، وأما ملل الله عز وجل فإنه صفة يختص به جل وعلا ، والله سبحانه وتعالى لا يلحقه تعب ولا يلحقه كسل ، قال تعالى : ( وَلَقَدْ خَلَقْنَا السَّمَاوَاتِ وَالْأَرْضَ وَمَا بَيْنَهُمَا فِي سِتَّةِ أَيَّامٍ وَمَا مَسَّنَا مِنْ لُغُوبٍ ) (قّ:38) هذه السماوات العظيمة والأرض وما بينهما خلقها الله تعالى في ستة أيام : الأحد والاثنين والثلاثاء والأربعاء والخميس والجمعة ، قال (وَمَا مَسَّنَا مِنْ لُغُوبٍ ) يعني ما تعبنا بخلقها في هذه المدة الوجيزة مع عظمها

Traduction approximative :

« Cette malal [littéralement : lassitude] qui est comprise comme étant un attribut d’Allah selon le sens littéral/apparent de la narration, ne ressemble pas à notre lassitude, car notre lassitude constitue de la fatigue et de la paresse. Quant à la lassitude  d’Allah, le Puissant et Exalté, il s’agit d’un Attribut spécial du Tout Puissant et Très Haut, et Allah (swt) n’est ni attribué de la fatigue, ni de la paresse … »

On voit que al-‘Utheymin joue sur les mots (Allâh a une lassitude, mais c’est pas tout à fait une lassitude…) car il est pris en tenaille entre la méthodologie Salafi qui consiste à affirmer le sens littéral strict et la conséquence de cette méthodologie qui revient à attribuer l’imperfection à Allâh puisque la lassitude est caractéristique propre aux créatures impliquant la fatigue, l’épuisement, la paresse, etc.

Sheykh Ibn Baz [rahimahou Allâh] tenait le même discours (que al-‘Utheymine) et il allait encore plus loin allant jusqu’à déclarer qu’on peut attribuer à Allâh le bassin (la taille, c-à-d l’endroit où on attache son pantalon) ou les lombes (région dorsale), pourvue qu’un hadith authentique existe à ce sujet !


D’un autre côté, voici ce qu’en dise les grands Imams Sunnites :

– L’Imam du Salaf (Pieux Prédécesseurs), At-Tahawiyy [radhia Allâhou ‘anhou] a dit dans son célèbre ouvrage « Mouchkil al-Athar » [3] : « Notre réponse et qu’il est exclu d’attribuer la lassitude à Allâh »

Dans cet ouvrage, l’imam At-Tahawiyy explique en outre qu’il est impossible d’attribuer à Allah la lassitude et car c’est une qualité humaine (liée à la fatigue, à l’épuisement, au découragement) et jamais un attribut d’Allâh. Il faut donc prendre le hadith dans son sens métaphorique et jamais dans son sens littéral comme le font les Wahhabiyy.

– L’imam Ibn ‘Abd al Barr [rahimahou Allâh] a dit : « Cela veut dire que celui qui se lasse et arrête d’œuvrer, la rétribution cesse alors à son encontre. Et il est connu qu’Allâh ne Se Lasse pas, que les gens se lassent ou pas, et que la lassitude ne peut Le concerner vis-à-vis de quoi que ce soit (qu’Il soit exempté de cela et exalté par une immense exaltation !), mais l’expression du hadîth est venue selon ce qui est habituel dans la langue des Arabes, car quand ils mettent un terme en face d’un autre terme, en réponse ou en récompense à ce terme, ils le mentionnent par le même terme, même s’il diffère de lui dans le sens ». [4]

Ibn al-Qayyim a dit dans Al-Wâbil Al-Sayyib : « Et Il n’éprouve aucune lassitude devant l’insistance des gens qui l’Implorent pour leurs nécessités ».

 

Enfin, dans ce genre de cas, le mieux c’est encore de réfuter directement par la Parole d’Allâh :

« Nous avons créé les Cieux, la Terre et les espaces interstellaires en six jours, sans avoir ressenti la moindre lassitude. » [5]

Qu’Allâh nous préserve de l’usurpation, de l’égarement et des faux semblants.

Wa Allâhou a’alam,

 

Notes :

[1] Qour’an 2 / 255

[2] Source : http://binothaimeen.net/all/books/article_18024.shtml

[3] « Mouchkil al-Athar », tome 2, page 142

[4] Dans Al-Istidhkâr (5/213) –

Explication : « Cela veut dire que les Arabes utilisent parfois le même terme dans la même phrase pour les besoins de l’éloquence sans que ce même terme utilisé ait pour autant le même sens. Ici, dans le hadîth cité, le mot « malal – lassitude » est utilisé deux fois dans la même phrases, mais pas dans le même sens : le premier terme « mala » est utilisé au sens réel pour les humains, et le second est utilisé au sens métaphorique (majaz) qui sied à la Magnificence d’Allâh. Nous voyons ici la différence entre les wahhabites qui attribuent à Allâh la  » lassitude  » et l’Imâm Ibn ‘Abd Il Barr qui exalte Allâh de cela, et ainsi on voit qu’il a la même position que l’ensemble des Sunnites, et que les wahhabites sont vraiment marginaux en attribuant à Allâh de tels attributs d’imperfection ! Oseront-ils qualifier l’Imâm Ibn ‘Abd Il Barr de négateur (mu’âtil) comme ils le font avec les autres Ash’arites pour avoir fait le ta’wîl de la lassitude dans ce hadîth ?! » (Razes10 d’Aslama.com)

[5] Qour’an 50 / 38

Un sheykh Salafi dit que Allâh hésite


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Rejeté

 

 

 

 

Le Hadith concerné :

Mohammed Ibn ‘Uthmân Ibn Karâma nous a rapporté d’après Khâled Ibn Makhled, d’après Sulaïmâne Ibn Bilal d’après Charîk Ibn ‘AbduLlâh Ibn Abî Namr, d’après ‘Atâ, d’après Abu Huraïra qui dit : « Le Messager d’Allah ﷺ a dit: «Allah, a dit: «Celui qui montre de l’hostilité à un de Mes bien-aimés, Je lui déclarerai la guerre. Mon serviteur ne se rapproche pas de Moi par une chose que J’aime, comme Il le fait avec ce que Je lui ai prescrit. Et Mon serviteur ne cessera de se rapprocher de Moi par les actes surérogatoires jusqu’à ce que Je l’aime; et, lorsque Je l’aime, Je serais son ouïe avec laquelle il entend, sa vue avec laquelle il voit, sa main avec laquelle il saisit et son pied avec lequel il marche. S’il Me demande, Je lui donnerai ce qu’il veut et s’il sollicite Mon secours, Je le lui accorderai. Et il n’y a pas de chose que J’hésite à faire, et que Je dois, cependant, faire, que de ravir l’âme de Mon serviteur croyant; il déteste la mort, et Moi Je déteste lui faire du tort ». [1]

Le ‘Sheykh’ Salafi Abdel Aziz Ar-Rajhi a déclaré [2]:

الأسئلة:
س: أحسن الله إليكم هل يوصف الله بالتردد كما في الحديث القدسي (وما ترددت في شيء أنا فاعله ترددي في قبض نفس عبدي المؤمن) الحديث؟

ج: نعم كما وصفه الرسول -عليه الصلاة والسلام- لكن هذا التردد ليس كتردد المخلوق الذي يدل على الضعف، ولكنه تعارض الإرادتين كما بين في الحديث، فالله تعالى يريد ما يريده عبده المؤمن، والمؤمن يكره الموت، فالله يريد ما يريده عبده المؤمن، ولكن الله قضى وقدر أنه يموت، فهذا تعارض إرادتين إرادة الموت؛ لأن الله قدره، وإرادة ما يريده العبد وهو كراهة الموت ولا ينافي هذا التردد ترجيح إحدى الإرادتين؛ لأن الموت لا بد منه نعم.


Question :

Peut-on attribuer l’hésitation (taraddud)  à Allâh (swt)……?


Réponse :

Oui, comme le Messager ﷺ l’a décrit, mais cette hésitation (taraddud) ne ressemble pas à l’hésitation de la création qui indique une faiblesse, mais elle est un conflit entre deux volontés comme le hadith l’explique. Allah Ta’ala veut ce que l’esclave croyant veut, et le croyant n’aime pas la mort, ainsi Allâh veut ce que Son esclave croyant veut, mais Allâh a décrété qu’il meure, donc cela est un conflit entre deux volontés, la volonté qu’il meure, parce que Allâh l’a décrété, et la volonté de ce que l’esclave veut, qui hait la mort, et cette hésitation ne va pas contre le fait que l’une (des volontés) puisse l’emporter sur l’autre, parce que la mort est une finalité.

-> Abdel Aziz Ar-Rajhi n’est pas le seul pseudo Salafi à attribuer cette basse caractéristique à Allâh, puisque le Sheykh Salih al-Sheykh déclare également quelque chose de similaire dans son commentaire de la Tahawiyya.


Commentaire :

D’un autre côté, les ‘Ulamas Sunnites ont rejetés la lecture littérale de cet Attribut puisque l’hésitation renvoie aux notions d’incertitude, de doute, de crainte, de difficulté, de regrets, etc.

C’est, pour en citer quelques’uns, le cas de l’Imam al-Khatabiyy (rahimahuLlâh), le grand commentateur du Sahih d’Al-Boukhary (rahimahuLlâh) qui a déclaré : « Attribuer l’hésitation à Allâh n’est pas permis ».

Plusieurs autres commentateurs ont expliqué ceci en excluant systématiquement l’interprétation littérale et anthropomorphique. On peut citer entre autres, Ibn Hajar, Al-Kallabadhiyy, Ibn Rajab al-Hanbaliyy, Ibn al-Jawziyy, etc.

On citera également le grand Imam `Izz ud-Din Ibn ‘Abd as-Salâm qui dans son traité sur les principes d’interprétation métaphorique du Qour’an selon l’École Ash’arite écrit qu’il s’agit d’une métaphore du rang du croyant dans la présence Divine, pour éviter un dommage plus grand, comme dans le cas où le père sacrifie la main gangrenée de son fils pour lui sauver la vie [3].

D’ailleurs, si on étudie d’autres Hadiths, comme par exemple, celui-ci que l’on trouve dans le Sahih de Muslim, on y apprend que le temps de la mort de chacun d’entre nous est déjà écrit et décidé avant même que nous ne soyons créés :

D’après Abdallah Ibn ‘Amr (qu’Allah les agrée), le Prophète ﷺ a dit : « Allâh a écrit les destinés des créatures 50.000 ans avant de créer les cieux et la terre et Son Trône était sur l’eau ». [4]

De même, dans le 19ème Hadith des « 40 Hadith d’an-Nawawi » (rahimahuLlâh), on peut lire :

Aboû al-Abbâs Abdallâh ben Abbâs a dit : « J’étais un jour derrière le Prophète et il me dit: « O jeune homme, je vais t’enseigner quelques préceptes. Observe les commandements de dieu, il te protègera. Observe les commandements de Dieu, tu le trouveras devant toi. Lorsque tu as à demander quelque chose, demande à Allâh. Lorsque tu as à implorer assistance, implore assistance auprès d’Allâh. Sache que si la communauté est d’accord, à l’unanimité, pour te faire quelque bien, cela ne te profitera que dans la mesure où Allâh te l’aurait assigné, et si elle est d’accord à l’unanimité pour te causer quelque tort, tu n’en pâtiras en rien, sinon dans la mesure où Allâh en aurait ainsi décidé à ton encontre. Certes, les calames sont levés et l`encre des feuillets a séché ». [5]

Toujours sur ce sujet, on trouve la parole de Ibn as-Salâh [6] qui déclare : « Il ne faut pas comprendre le mot « hésitation » selon la signification courante. Le sens en est que Allâh agit à la manière de la personne qui n’aime pas une chose et hésite alors à la faire. Et cela, parce qu’Il aime Son serviteur et ne veut pas lui faire de la peine en lui faisant subir l’épreuve de la mort qui est la plus grande douleur de ce monde sauf pour une petite minorité. Mais la mort est une chose inéluctable, comme cela est mentionné dans une autre version du Hadith, car Allâh a prédestiné toutes les créatures à la mort. Le mot « hésitation » signifie que Allâh prend l’âme de Son serviteur, non par la volonté de l’avilir, mais parce qu’Il veut au contraire l’élever, car la mort est le passage obligé vers la demeure de la générosité et de la félicité. » [7]

Attribuer l’hésitation à Allâh au sens littéral strict est grave car cela signifierait qu’Allâh posséderait deux volontés contradictoires, qu’Il ne serait pas sur de ce qu’Il doit faire, hésiterait, serait en difficulté, serait susceptible d’éprouver des regrets, etc…. Ceci ne fait partie de la Croyance ni des Salafs, ni de leurs Successeurs (Kahlafs).

Qu’Allâh nous accorde la bonne compréhension de Ses Attributs.

 

Notes :

[1] Rapporté par Al-Bukhâri, chapitre sur «l’humilité »

[2] Source : http://www.taimiah.org/index.aspx?function=item&id=937&node=3112

[3] Al-Ishâra ilâ al-Ijâz fi Ba`d Anwâ` al-Majâz (Ed. Uthmân Hilmî, Caire : al-Matba`at al-`Amira, 1313/1895).

[4] Rapporté par Muslim dans son Sahih n°2653

[5] Hadith rapporté par Ahmad, al-Hakim et At-Tirmidhi qui le rapporte et dit qu’il est bon, authentique.

[6] Taqiyy Ad-Dîn `Uthmân Ibn As-Salâh `Abd Ar-Rahmân Ibn `Uthmân né en 577 A.H

[7] Al-Wafî, commentaire des 40 Ahadith d’An-Nawawiyy, pg. 370

Les Asharites et les Maturidites

 

Les deux écoles de croyance Sunnite majoritaires et traditionnelles

 

Sheykh Faraz Rabbani

 

 

Ashari_Maturidi

 

 

Question :

Mes questions concernent les Asharites et les Maturidites. Est-il vrai que les Hanbalites étaient très anti-Ash`ari? J’ai entendu de la part de certaines personnes que la croyance des Salafs (Pieux Prédécesseurs) était celle des « Atharis »et non celle des Ash`arites/Maturidites et que le des choses comme l’interprétation des attributs n’est pas permise. Pouvez-vous s’il vous plaît nous éclairer sur ces points?


Réponse :

Au nom d’Allah, le Clément, le Miséricordieux

Que la paix et les bénédictions d’Allâh soient sur son messager Muhammad, sa famille, ses Compagnons et ceux qui l’ont suivi.

Walaikum Assalam wa rahmatullah,

Je prie pour que cette réponse vous en bonne santé physique et spirituelle.

Historiquement, il y a bien eu un groupe de Hanbalites qui était plutôt anti-Ash`ari. Certains d’entre eux se méfiaient tout bonnement des nuances de la théologie scolastique (kalam) et craignaient l’impact que cela puisse avoir sur la pureté des croyances contenues dans le Qour’an et la Sunnah. Cependant, il existait également une tendance (très minoritaire) qui penchait vers un littéralisme excessif concernant les croyances et même vers l’anthropomorphisme (attribuer à Allah des caractéristiques des humains).

Les Ash`arites & les Maturidites : Standards de la croyance Sunnite traditionnelle

Voilà pourquoi les savants considèrent les écoles majoritaires Ash`arites et Maturidites comme étant le « standard » par lequel les croyances d’une personne sont susceptibles d’être jugées. Si ces croyances – nommées « ‘Aqida Athari » ou quelque soit le nom donné – correspondent dans le contenu et les implications aux croyances acceptables pour les écoles Sunnites traditionnelles, alors de telles croyances ont été acceptées comme faisant parties du cadre d’Ahl as-Sunnah; et dans le cas contraire, elles ne l’ont pas été.

L’Imam Ash`ari et l’Imam Maturidi faisaient partie du Salaf

L’imam Abu al-Hasan al-Ash`ari et l’Imam Abu Mansur al-Maturidi faisaient tous deux parties du Salaf (l’époque des Musulmans Prédécesseurs, généralement définis comme étant les Pieux qui vivaient dans les trois premiers siècles après l’ère prophétique). Ces deux Imams ont simplement défendus et soutenus les Croyances transmises du Qour’an et de la Sunnah, telles qu’elles ont été comprises par l’Islam Sunnite traditionnel dans chacune des générations précédentes, loin des extrêmes du littéralisme et du rationalisme excessifs.

Leurs enseignements et leur méthodologie ont été acceptés comme étant le standard de l’Islam Sunnite par un consensus général clair de la communauté scientifique à leur époque et dans toutes les génération qui ont suivies, ce qui est un signe d’acceptation Divine selon la promesse claire d’Allâh et de Son Messager (qu’Allah le bénisse et lui donner lui la paix), car Allâh a promis que les enseignements de Sa révélation finale seront préservés tandis que le Prophète Muhammad à promis que sa Ummah ne s’accorderait jamais sur l’erreur [1]

Les attributs Divins et la façon de Reléguer (tafwid) le sens à Allâh

Quand la compréhension des Attributs Divins est susceptible d’indiquer une certaine similitude entre le Créateur et la création, la position des Ash`arites et des Maturidites est la suivante :

1/ confirmer ce qu’Allâh a affirmé, comme l’Istiwa’ ou les Mains (Yad) ou les Yeux (‘Ayn), ni plus, ni moins.
2/ nier ce qu’Allâh a résolument nié, à savoir toute similitude entre le Créateur et la création -une négation que l’intellect sain discerne facilement, et qui a été affirmé par les paroles d’Allah, « Rien n’est tel que Lui… » [2]
3/ reléguer (tafwid) le sens et les détails de ces questions à Allah le Très Haut spécifique.

Références : Bajuri, Tuhfat al-Murid `ala Jawharat al-Tawhid; Nablusi, Sharh Ida’at al-Dujunna; Abu Mu`in al-Nasafi, Tabsirat al-Adilla; Qari/Abu Hanifa, Sharh al-Fiqh al-Akbar; Maydani/Tahawi, Sharh al-Aqida al-Tahawiyya; Bouti, Kubra al-Yaqiniyyat…

Ce fut la voie des Salafs as-Salih

C’est voie a clairement été celle des pieux prédécesseurs (Salafs). Leurs déclarations d’affirmation (sur lesquelles nos frères qui divergent méthodologiquement s’accrochent) ne sont pas des déclarations de littéralisme excessif. Au contraire, ils ont tout simplement affirmé ce qu’Allah a affirmé tout en condamnant fermement ceux qui voudraient nier tout ce qui Allah a affirmé (car cela implique la mécréance, ce qui explique pourquoi leurs déclarations étaient aussi fermes). Cependant, ils n’ont rien affirmé de plus que cela et n’ont pas insisté ni plaider une compréhension littérale de ces affirmations. Ceci parce que le sens littéral (c.-à-d- primaire) de ces questions revient à affirmer la similitude entre le Créateur et la création et de telles similitudes ont été clairement et fermement niées tout au long du Qour’an.

Qu’est-ce que l’interprétation figurative (ta’wil)?

Toutefois, lorsque la nécessité l’imposait, certains savants parmi les prédécesseurs (as-Salafs) ainsi que la plupart des savants parmi les successeurs (Khalaf) ont eu recours à l’interprétation figurative afin de donner un sens à ces textes primaires dits « ambigus », en utilisant les principes solides de la linguistique et de l’interprétation textuelle.

Ces savants avaient pour justification claire les interprétations faites par la plupart des Compagnons du Prophète (bénédiction et salut soient sur lui), notamment Ibn ‘Abbas (qu’Allâh soit satisfait de lui), qui eut également recours à de telles interprétations lorsqu’il en avait besoin. Ceci est clairement constaté dans la plupart des toutes premiers exégèses fiables du Qour’an, comme le Tafsir d’at-Tabari, et aussi dans le propre tafsir de l’Imam Maturidi, Ta’wilat Ahl as-Sunnah.

Les savants postérieurs se sont davantage engagés dans l’interprétation figurative que leurs devanciers, ceci en raison de la plus grande prévalence d’excès littéralistes et des dommages que cela causait aux novices parmi les croyants.

L’interprétation figurative entraîne-t-elle la négation de ce qu’Allah a affirmé (ta`til)?

L’interprétation figurative n’entraine en aucune manière la négation de ce qu’Allâh a affirmé, car cette méthodologie, semblable à celle qui consiste à « reléguer le sens à Allah » (at-tafwid), implique également de :

1/ confirmer ce qu’Allâh a affirmé, comme l’Istiwa’ ou les Mains (Yad) ou les Yeux (‘Ayn).
2/ nier ce qu’Allâh a résolument nié, à savoir toute similitude entre le Créateur et la création -une négation que l’intellect sain discerne facilement, et qui a été affirmé par les paroles d’Allah, « Rien n’est tel que Lui… »

Mais elle diffère par le fait qu’elle :

3/ propose un sens à ces textes, en utilisant les principes établis de l’usage linguistique et de l’interprétation textuelle saine (comme « Main » pouvant signifier le pouvoir ou la faveur, telle qu’on le comprend dans le contexte). Il est très important de noter que cette interprétation figurative consiste à proposer un sens permettant de comprendre la signification du texte – et non une affirmation exclusive du sens (telle que A = B, ce qui signifie que le texte A signifie B, et rien d’autre). [3]

La voie de l’interprétation figurative (at-ta’wil), comme exercée par les savants Sunnites traditionnels des écoles Ash`arites et Maturidites est une indication de ce qui est compris de ces expressions et non une spécification exclusive du sens. Ainsi, la voie de l’interprétation figurative (at-ta’wil) à laquelle les savants ont eu recours uniquement avec la plus grande prudence quand cela était véritablement nécessaire, entraîne également de reléguer la signification ultime à Allâh Ta’ala (tafwid). Ceci est une question importante mais subtile, donc comprenez-la bien!

Et seul Allâh donne le succès.

Sheykh Faraz Rabbani


© Traduit et publié avec l’autorisation de l’honorable sheykh Faraz Rabbani (qu’Allâh le récompense)


Notes :

[1] « En vérité ma communauté ne s’accordera jamais sur l’égarement. A chaque fois que vous assistez à un désaccord, accrochez vous fermement au groupe le plus large »  [Rapporté par Ibn Majah dans ses Sunans]

[2] Qour’an, 42/11

[3] Pour avoir des exemples de ce type d’interprétations utilisées par les savants, lire les articles suivants :

1/ L’interprétation du Wajh [Fâce] d’Allâh selon 4 Tafsirs qui font autorité
2/ L’interprétation du Dahik [Rire] d’Allâh selon les grands savants de l’Islam
3/ L’interprétation du Hadith de la descente d’Allâh (an-Nouzoul) selon les grands savants de l’Islam

Ps : Les deux écoles Asharites et Maturidites sont identiques dans les fondements et les seules divergences qui existent au sein de ces deux écoles sont minimes et uniquement sémantiques (concerne le sens des mots). La majorité des Hanafites sont Maturidites tandis que les Malikites, Shafi’ites et Hanbalites sont principalement Ash’arites.

L’Imâm Hanafite Ash’arite Muhammad Uz Zâhid Al Kawtharî (qu’Allâh lui fasse miséricorde) a dit : « Ainsi, tous les Mâlikites, les trois quarts des Shâfi’ites, un tiers des Hanafites, et une partie des Hanbalites ont suivi cette approche (ash’arite) en ce qui concerne la théologie, depuis l’époque d’Al Bâqillânî, tandis que les deux tiers des Hanafites suivaient l’approche mâturîdîte dans les demeures qui sont au delà du fleuve, les terres de la Turquie, de l’Afghanistan, de l’Inde, de la Chine, et de tout ce qui est au delà, excepté ceux d’entre eux qui tendaient vers le mu’tazilisme (al i’tizal), comme cela a également été le cas de certains Shâfi’ites. » [Introduction du Tabyîn Kadhib Il Muftarî du Hâfiz Abul Qâsim Ibn ‘Asâkir].

Où est Allâh

 

Que répondre à cette question ? [1]

 

 

Ou_est_Allâh

 

 

BismiLlâhi ar-Rahmani ar-Rahim,

« Où est Allâh » ?

Il est établi de manière authentique que la question « Où est Allâh » ne fait pas partie de la Croyance (‘Aqida) de notre Crédo ou de notre Foi. Toutes les preuves détaillées existent et peuvent facilement être trouvées. Lire à ce sujet notre article : La question « Où est Allâh » fait-elle partie de la ‘Aqida ?

Mais outre ce fait, que répondre à un frère qui nous pose cette question ?

Faut-il à chaque fois passer des heures à lui expliquer ce qu’il en est en lui donnant les détails et en lui disant : « Akhy assieds-toi : al-Qâdi Iyad a dit ceci, al-Imam An-Nawawi a dit cela… »?

Avant même de répondre, sachez que cette question ne devrait pas être posée (si l’intention est d’en faire un point de ‘Aqida). Comme l’a dit l’Imam Malik (radhia Allâhu ‘anhu), investiguer à ce sujet est une bida’a (mauvaise innovation) [2].

Mais que répondre à ces jeunes frères qui insistent et demandent : « Où est Allâh » ?

La meilleure des choses à faire, c’est de répondre avec la réponse donnée par le Qour’an lui-même !

Si on regarde dans le 1er volume de l’exégèse (tafsir) de l’Imam ibn Kathir (rahimahuLlâh), sous le verset « Si Mes serviteurs t’interrogent à Mon sujet » [4], l’Imam mentionne plusieurs narrations. Parmi elles :

1/ on a rapporté qu’un bédouin demanda : « O Envoyé d’Allâh ! Allâh est-Il tout près de nous pour entretenir avec Lui en tête a tête, ou loin de nous pour L’appeler? ». Le verset fut révélé a cette occasion. Allâh dit alors dans le Qour’an :

« Si Mes serviteurs t’interrogent à Mon sujet, qu’ils sachent que Je suis tout près d’eux, toujours disposé à exaucer les vœux de celui qui M’invoque. Qu’ils répondent donc à Mon appel et qu’ils aient foi en Moi, afin qu’ils soient guidés vers la Voie du salut. »

Voilà la réponse donnée par Allâh ta’ala dans le Qour’an !

Certains ont une croyance erronée et imaginent qu’Allâh est partout où qu’Il est assis sur le Trône ce qui n’est rien d’autre que de l’anthropomorphisme. Fuyez donc cette fitna et si vraiment vous devez répondre, donnez-leur cette réponse issue du Qour’an.

Rappelons-nous que nous le croyant ne doit pas s’imaginer Allâh ni pousser la réflexion sur cette question. Allâh dit :

«  Rien ne Lui ressemble ; Il est l’audiant et le voyant. » Le Très Haut n’a ni égal, ni semblable, ni pareil, ni équivalent ; Car le Très Haut transcende toute ressemblance avec les créatures. Une créature ne peut pas cerner le Transcendant et Très Haut ni se Le représenter. Le Puissant et Majestueux a dit : «Il connaît ce qui est devant eux et ce qui est derrière eux, alors qu’ eux-mêmes ne Le cernent pas de leur science.» [5]

Allâh dit encore :

« En vérité, il y a dans la création des Cieux et de la Terre et dans l’alternance de la nuit et du jour tant de signes pour des gens doués d’intelligence qui, debout, assis ou couchés, ne cessent de se remémorer (yadhkuruna) Allâh et de méditer (yatafakkaruna) sur la création des Cieux et de la Terre … »

Les grands savants ont dit qu’Allâh mentionne deux choses importantes dans ce verset.

* Le Dhikr (ne cessent de se remémorer)
* Le Fikr (et de méditer/contempler)

Le Dhikr ne concerne qu’Allâh, tandis que le Fikr concerne la création.

Que font donc ces croyants dont Allâh parle dans Son Livre ? Ils se rappellent d’Allâh (Dhikr). Ensuite, il n’est pas dit qu’ils contemplent ou méditent sur Allâh. Non ! Que font-ils ? Ils méditent (Fikr) sur la création des Cieux et de la Terre.

2/ d’après une autre version (toujours dans le Tafsir d’ibn Kathir [6]), il est rapporté qu’un jour les Compagnons demandèrent a l’Envoyé d’Allâh (salallahou ‘alayhi wassalaam) : « Où se trouve notre Seigneur? ». Il est entendu qu’ils ne demandèrent pas cela avec une intention de ‘Aqida (croyance) ou d’Imane (de Foi) (d’ailleurs, cette question n’a jamais fait partie des éléments fondamentaux du credo qu’un croyant est tenu de connaître).

Allâh révéla alors le verset précédemment cité :

« Si Mes serviteurs t’interrogent à Mon sujet, qu’ils sachent que Je suis tout près d’eux, toujours disposé à exaucer les vœux de celui qui M’invoque. Qu’ils répondent donc à Mon appel et qu’ils aient foi en Moi, afin qu’ils soient guidés vers la Voie du salut. »

Que devons-nous retenir de tout cela ?

A/ cette question « Où est Allâh » ne fait pas partie de la ‘Aqida

B/ si une personne vous pose cette question « Où est Allâh » et insiste, sachez que des Compagnons ont également posé cette question et que la réponse se trouve dans le Qour’an :

« Si Mes serviteurs t’interrogent à Mon sujet, qu’ils sachent que Je suis tout près d’eux… »

Puisque nous sommes croyants et que nous suivons le Qour’an et la Sunnah, alors acceptons la réponse qu’Allâh donne Lui-même dans son Livre.

Pourquoi ceux qui veulent absolument placer Allâh dans une direction ou sur un Trône n’ont-ils pas suivi la méthodologie des Salafs as-Salih (tafwid) qui gardaient le silence et laissaient le sens à Allâh ? Pourquoi adopter la même croyance que Pharaon qui pensait qu’en fabricant une tour et en montant tout en haut il se rapprocherait d’Allâh? Quand délaisseront-ils les avis marginaux et la manipulations des paroles des Compagnons? Quand comprendront-ils enfin que c’est par la piété qu’on se rapproche d’Allâh et que la seule direction qui permette d’atteindre Allâh est de suivre le droit chemin, as-Seerat al-Mustaqeem?

Qu’Allâh nous accorde la bonne compréhension de Sa religion.

 

Notes :

[1] Article réalisé à partir d’un travail de Sheykh Muhammad Yasir Al-Hanafi

[2] L’Imam Malik (rahimahuLlâh) a été questionné au sujet du verset dans Sourate Taha, « Le Miséricordieux istawa (établi) sur le Trône », il a répondu : « L’istiwa n’est pas inconnu [parce que mentionnée dans le Livre d’Allâh], sa modalité est inconcevable pour l’esprit [parce que le comment (ou modalité – kayf) ne s’applique pas à Allâh]; et l’investigation à son sujet est une innovation ».

[3] Tafsir Ismaïl ibn Kathir, pages 113 & 114, édition française, Dar al-Kutub al-Ilmiyah (Beyrouth – Liban)

[4] Qour’an, s2/v186
[5] Qour’an, s20/v110

[6] Tafsir Ismaïl ibn Kathir, pages 113 & 114, édition française, Dar al-Kutub al-Ilmiyah (Beyrouth – Liban). Il existe d’autres récits dans le Tafsir d’Ibn Kathir pour appuyer cet argumentaire, mais nous nous contenterons de ces deux là pour ne pas alourdir l’article inshaa Allâh.

Pour approfondir le sujet, lire les articles :

– L’Istawa d’Allâh sur Son Trône par Mufti Muhammad Kadwa
– Où est Allâh, par le Mufti Ebrahim Desaï
– L’Istiwa d’Allâh sur Son Trône, par Sheykh Gibril Fouad Haddad
– L’Istawa expliquée par Mawlana Ashraf ‘Ali Thanawi
– L’Istiwa d’Allâh sur Son Trône – Les paroles authentiques des grands savants de l’Islam
La question « Où est Allâh » fait-elle partie de la ‘Aqida ?

La question Où est Allâh fait-elle partie de la ‘Aqida

 

 

Ou_est_Allâh_question

 

BismiLlâhi ar-Rahmani ar-Rahim [1],

La question « Où est Allâh » fait-elle partie de la ‘Aqida (Croyance Musulmane) ?

Il est important que cette question soit étudiée et abordée car il y existe aujourd’hui une confusion et une mauvaise compréhension et certains prétendent à tort que cette question concerne la Foi ou le Credo. Nous verrons dans cet article qu’il en est autrement.

Avant de rentrer dans le vif du sujet, je voudrais évoquer quelques points, en introduction.

Il y a consensus parmi les savants sur le fait qu’en matière de Croyance, seuls les récits dits « Mutawatir » peuvent être pris en compte. De quoi parle-t-on quand on emploie de terme Mutawatir ? Il s’agit en fait de Hadiths rapportés dans la période bénie du Salaf (par les Sahabas, les Tabi’ins et les Tab at-Tabi’ins), sans interruption et par un nombre de transmetteurs tellement large qu’il est impossible qu’ils aient pu faire une erreur ou mentir. Tous les savants sont d’accord sur le fait qu’en matière de Croyance, seuls les récits dits « Mutawatir » peuvent être pris en compte.

Il existe une légère divergence concernant les récits dits « Wahid ». De quoi parle-t-on quand on emploie de terme Wahid ? Il s’agit en fait de Hadiths rapportés dans la période bénie du Salaf (par les Sahabas, les Tabi’ins et les Tab at-Tabi’ins) sans interruption, mais rapportés par seulement un ou deux narrateurs. Ainsi, leur nombre ne suffit pas à atteindre le statut de Mutawatir. Il existe une légère divergence entre les savants quant à savoir si on peut prendre en compte les récits dits « Wahid » concernant les questions de Croyance.

Dans son commentaire du Sahih de Boukhari (al-Fath al-Bari) [2], l’Imam ibn Hajar al-‘Asqalani (rahimahouLlâh) mentionne qu’à chaque fois que l’Imam al-Boukhari (rahimahouLlâh) aborde, dans son Kitab at-Tawhid [3], la ‘Aqida (concernant les Attributs d’Allâh ou toute autre chose), il mentionne également un verset du Coran. En agissant ainsi, l’Imam al-Boukhari indique que son madhhab (école), c’est qu’en terme de ‘Aqida, il faut des récits dits « Mutawatir », car le Coran est Mutawatir.

J’aimerai maintenant que nous analysions un Hadith dans lequel il est rapporté que le Prophète Muhammad (salallahou ‘alayhi wassalam) demanda à une esclave/servante « Ou est Allâh », ce à quoi il est dit qu’elle répondit : « Dans le ciel (fi as-sama) », après quoi le Prophète répondit : « Libérez la, car c’est une croyante ».

Ce Hadith a été rapporté dans différentes versions et les savants en ont donné plusieurs interprétations. Dans le Muwatta du grand Imam du Hadith, l’Émir des Croyants dans le Hadith, l’Imam Malik ibn Anas (radhia Allâhou ‘anhou), il mentionne [4] que quand le Prophète questionna la servante sur « Ou est Allâh », elle répondit : « Dans le ciel (fi as-sama) », après quoi il demanda : « Qui suis-je ? » et elle dit : « Tu es le Messager d’Allâh » ; et il dit : « Libérez la, car c’est une croyante » [5]

L’Imam Malik mentionne ensuite le Hadith dans une version différente. Dans cette version, le Prophète ne pose pas à l’esclave la question « Où est Allâh », il lui demande : « Témoignes-tu qu’il n’y a pas d’autre divinité qu’Allâh ? » et elle répondit que oui. Il lui demanda : « Témoignes-tu que je suis le messager d’Allah ? » et elle acquiesça une nouvelle fois. Il dit alors « Libérez-la ! » [6]

C’est donc une des variantes, rapportées ici par l’Imam Malik.

De la même manière, dans « Nayl al-Awtaar », l’Imam ash-Shawakani (rahimahuLlâh) [7] rapporte également différentes versions de ce Hadith dit « de la servante ». Dans une des narrations, rapportée par l’Imam Ahmab ibn Hanbal (radhia Allâhu ‘anhu) et l’Imam an-Nasa’ï (rahimahuLlâh), il est dit que le Prophète demanda : « Qui est ton Seigneur ? » à quoi elle répondit : « Allah », puis il reprit : « Et qui suis-je ? » ce à quoi elle répondit : « Tu es le Messager d’Allah », après quoi il déclara : « Libérez là, car c’est une croyante ». [8]

Toujours dans « Nayl al-Awtaar » [9], l’Imam ash-Shawakani (rahimahuLlâh) rapporte que le Prophète demanda à la servante « Ou est Allâh », suite à quoi elle pointa son doigt vers le ciel. A aucun moment elle ne dit « Dans le ciel (fi as-sama) », elle se contenta de pointer son doigt vers le ciel.

On observe donc que ce Hadith a été rapporté dans de nombreuses variantes. Dans certaines, le Prophète Muhammad demande « Ou est Allâh », dans d’autres il demande « Témoignes-tu qu’il n’y a pas d’autre divinité qu’Allâh »… il y a donc plusieurs versions.

La version la plus authentique, celle dans laquelle il n’y a pas de changement de mots, celle qui doit donc être privilégiée, est celle qui est rapportée par l’Imam Muslim (rahimahuLlâh) dans son Sahih. Rappelons-nous néanmoins que ce hadith fait aussi partie des récits dits « Wahid » et non des récits dits « Mutawatir ».

Si on regarde dans le Sahih de Muslim [10], l’Imam mentionne cette narration dans laquelle le Prophète interrogea l’esclave.

Il est important de comprendre qu’aucun savant parmi les Muhaddithun n’a commenté ce hadith en disant qu’il se rapporte à la Croyance (‘Aqida) ou à la Foi (Imane). Strictement aucun !

Le grand savant du Hadith, l’Imam an-Nawawi (rahimahuLlâh), qui est l’auteur d’un des meilleurs commentaires du Sahih de Muslim, a écrit que :

«  Le but était de tester la jeune esclave : était-elle une monothéiste qui affirme que le Créateur, Celui qui Dispose, Celui qui Fait, est Allah seul et que c’est Lui qui est invoqué quand une personne adresse sa demande (du’a) en se tournant vers le ciel  – de la même façon que celui fait la prière (salat) se dirige vers la Kaaba, car le ciel est la qibla des suppliants comme la Kaaba est la qibla des prieurs – ou était-elle une adoratrice des idoles qu’ils plaçaient devant eux ? Ainsi, lorsqu’elle a dit « dans le ciel », il était clair qu’elle n’était pas une adoratrice des idoles. » [11]

Quant au grand savant Malikite, al-Qadi ‘Iyad (rahimahuLlâh), une autorité pour les Muhaddithun, il rapporte l’Ijma (le consensus) suivant :

«  Il n’existe pas désaccord parmi les musulmans, du premier jusqu’au dernier – leurs savants de la jurisprudence, leurs savants du hadith, leurs savants en théologie, à la fois ceux capables d’un effort de déduction scientifique et ceux qui suivent la doctrine d’un autre – que les preuves scripturaires qui mentionnent qu’Allah serait « dans le ciel », comme Ses mots : « Êtes-vous à l’abri que Celui qui est au ciel vous enfouisse en la terre » et d’autres, ne sont pas tels que leur sens littéral (dhahir) semble signifier, mais plutôt, tous les savants les interprètent autrement que dans leur sens apparent. » [12]

Dans un de ses ouvrages, l’Imam ‘Ali Qari (rahimahuLlâh) cite aussi l’imam al-Qadi ‘Iyad déclarant que lorsque le Prophète questionna la servante par « Où est Allâh », son intention n’était pas de définir un endroit pour Allâh, car Allâh n’est pas concerné par l’endroit, Il est le Créateur des endroits, Il n’a nul besoin de l’endroit, de la même manière qu’Allâh n’est pas concerné par le temps qui est aussi une de Ses créatures. Le Prophète Muhammad voulait savoir si cette femme était une croyante ou une associatrice (mécréante) car les mécréants avaient pour habitude d’adorer des idoles fabriquées et de les voir en face d’eux. Cette question permettait donc de savoir si oui ou non elle était croyante [13].

L’Imam Qourtoubi (rahimahuLlâh) et l’Imam Baydawi (rahimahuLlâh) ont également mentionné la même chose en commentaire de ce Hadith.

Dans le commentaire du Sahih de Muslim [14] de l’Imam Muhammad ibn Khalifa (rahimahuLlâh), on trouve exactement la même explication que celles données par les autres grands Imams.

Le Hadith dont nous discutons peut aussi être trouvé dans Abu Dawud (rahimahuLlâh) dans une version similaire à celui se trouvant dans le Sahih de Muslim. Lorsque l’on regarde dans le très bon commentaire (sharh) des Sunnans d’Abou Dawud [15], écrit par Muhammad al-Khatabi (rahimahuLlâh), on peut y lire l’explication qu’il donne concernant ce Hadith. Il dit que cette question posée par le Prophète Muhammad ne concernait pas l’Imane ou la ‘Aqida, mais plutôt qu’il cherchait un signe lui permettant de savoir si cette femme était ou non croyante. L’Imam al-Khatabi apporte ensuite des preuves. Il dit : « Si un non croyant vient vers nous et qu’il souhaite accepter l’Islam et qu’il dit simplement « Allâh est dans le ciel », il ne deviendra pas Musulman. Il ne deviendra pas Musulman car cette déclaration ne fait pas partie de la Foi Musulmane. S’il souhaite devenir Musulman il devra dire le Kalima, il devra prononcer la Shahada [16] et c’est uniquement à ce moment-là qu’il deviendra Musulman. » Ceci est un dalil (preuve) très fort prouvant que cette question ne concerne pas la ‘Aqida.

De même, lorsque le Prophète Muhammad fut questionné par sidna Jibril (‘alayhi salaam) à propos de la Foi (Imane), jamais il n’évoqua cette question. Il dit : « Al-Imane, c’est que tu aies foi en Allah, en Ses Anges, en Ses Livres, en Ses Messagers et en le Jour Dernier. Que tu aies foi aussi en la destinée, que cela concerne le bien ou le mal. »


Il apparaît donc clairement que :

1/ la question « Ou est Allâh » n’a strictement rien à voir avec la ‘Aqida (Croyance), ni avec la Foi (Imane) ou avec le Credo.

2/ le hadith de la servante a été étudié et interprété par de très grands et très nombreux Muhaddithun (an-Nawawi, al-Qourtoubi, al-Qadi ‘Iyad, Mula ‘Ali Qari, al-Baydawi, al-Khattabi, Badr Ad-Deen Al-Ayni…).

3/ ce hadith est « Wahid » et il est très difficile de prendre ce type de narrations concernant la ‘Aqida, comme stipulé par l’Imam al-Boukhari.

4/ au regard des interprétations qui ont été faites de ce Hadith, il est impossible d’arriver à la conclusion qu’il concerne la ‘Aqida et d’ailleurs aucun de ces Muhaddithun n’a dit qu’il concernait la ‘Aqida.

Certains frères utilisent un livre de l’Imam Ad-Dhahabi (rahimahuLlâh) [18] pour argumenter leur point de vue, mais même là, quand on regarde dans son livre, on voit qu’après avoir cité les différentes versions du Hadith, l’imam conclu en disant que : « la seule chose qu’on peut conclure à partir de ces narrations, c’est que poser la question « Ou est Allâh »  est permis (jai’z ou moubah) ».

Qu’est-ce qu’une chose permise ? Si vous l’accomplissez, vous ne récoltez aucune récompense et si vous ne la faites pas, vous ne récoltez aucun péché.

Pour donner un exemple : manger une pomme après salat ad-Dhur est permis.

Maintenant, imaginez qu’une personne vienne et affirme que manger une pomme après salat ad-Dhur est obligatoire (fard), que cela fait partie de la ‘Aqida, que cette personne fait le tour des gens pour leur dire qu’ils doivent manger une pomme après salat ad-Dhur, parce que c’est obligatoire. Il  insiste, puis ils leur posent la question : « pourquoi ne manges-tu pas une pomme après la salat » ? Il sera facile de conclure que cette personne est une fiteen (qui sème le désordre/la discorde).

Il est établi dans le Sahih de Muslim que le Prophète a posé cette question, mais il est également établi que cette question n’a vraiment rien à voir avec la Croyance mais qu’elle est juste une chose permise, rien de plus. De même, la réponse fournie par la servante dans une des versions ne constitue en rien un élément constitutif de la ‘Aqida.


Alors, pourquoi en faire une question si importante ? Ceci est une bida’a !

Certains objecterons : « Es-tu en train de dire que le Prophète Muhammad a fait une bida’a ? » Non, non et encore non ! Le Prophète Muhammad a posé cette question, mais il ne l’a pas fait avec une intention de ‘Aqida ou d’Imane.

Qu’est-ce que l’innovation (bida’a) ? Ce n’est pas juste le fait d’apporter quelque chose de nouveau dans la Religion. Les savants ont clairement stipulé que le fait d’élargir ou d’affaiblir quelque chose qui est déjà établi est aussi une bida’a. Ainsi, rabaisser le statut de quelque chose de Fard (obligatoire) vers un statut de Sunnah est une bida’a. De même, donner le statut d’obligatoire à quelque chose qui est Sunnah est aussi une bida’a.

Alors que dire de faire passer quelque chose du statut de « permis », qui est son statut maximum selon l’imam ad-Dhahabi, au statut d’élément fondamental de la ‘Aqida ? Ceci constitue une innovation blâmable.


Enfin, pour conclure, je voudrai poser la question suivante :

Si vraiment cette question « Où est Allâh » et sa réponse « Dans le ciel (fi as-sama) » faisait vraiment partie de la ‘Aqida, alors pourquoi l’Imam Muslim aurait-il placé ce Hadith dans le chapitre de la Salat (Kitab as-Salat) ? Pourquoi n’en a-t-il pas fait mention dans le chapitre de la Foi (Kitab al-Iman)? Quand on analyse ce chapitre de la Salat, on trouve que tous les Hadiths qui se situent avant et après celui dont il est question parlent effectivement de la Salat. Pourquoi l’Imam Muslim ne l’a-t-il pas placé dans le 1er chapitre, celui qui concerne la Foi ? Par ce choix délibéré, l’Imam Muslim confirme et informe lui-même le lecteur que ce Hadith et cette question n’ont aucun rapport avec la ‘Aqida ou la Foi, sinon il est évident qu’il aurait placé le Hadith dans ce chapitre.

Tous ces éléments sont suffisants pour que le croyant sincère comprenne que :

1/ cette question n’a rien à voir avec la Croyance,

2/ la réponse fournie par la servante dans l’une des versions (dans le ciel), n’est en rien un argument pouvant servir à localiser Allâh dans un endroit ou dans une direction (qu’Allâh nous préserve d’une telle croyance).

 

Al-HamduliLlâh !

Qu’Allâh nous donne la bonne compréhension de Sa Religion.


Notes :

[1] Article basé sur un travail de Sheykh Muhammad Yasir al-Hanafi
[2] Al-Fath al-Bari, volume 13, pg. 410
[3] Le livre de l’Unicité (concernant la Croyance)
[4] Malik ibn Anas, Muwatta, pg. 540
[5] Le même Hadith peut être trouvé dans le Sahih de Muslim, 5 vol. Le Caire, 1376/1956. Édition. Beyrouth : Dar al-Fikr, 1403/1983, 1.382: 538
[6] Ce Hadith peut également être trouvé dans Al-Musannaf, 11 vol. Beyrouth : al-Majlis al-Ilmi, 1390/1970, 9.175: 16814
[7] Imam ash-Shawakani, Nayl al-Awtaar, vol. 5 & 6
[8] Ce Hadith peut également être trouvé dans Al-Ihsan fi taqrib Sahih Ibn Hibban, 18 vols. Beyrouth : Muassasa al-Risala, 1408/1988, 1.419: 189 (avec une chaîne de transmission bien authentifiée (hasan).
[9] Imam ash-Shawakani, Nayl al-Awtaar, vol. 7 & 8
[10] Sahih de Muslim, pg. 372 et pg. 204
[11] Sahih de Muslim bi Sharh an-Nawawi. 18 vols. Le Caire 1349/1930. Édition (18 vols. en 9). Beyrouth : Dar al-Fikr, 1401/1981, 5.24
[12] Sahih de Muslim bi Sharh al-Nawawi, 5.24
[13] Dans Mirqat al-Mafatih Sharh Mishkat al-Masabih 11 vol par ‘Ali al-Qari
[14] Muhammad ibn Khalifa al-Washtani al-Ubbi, Ikmal Ikmal al-mu’allim, pg. 338, vol 2
[15] Ma’alim as-Sunan Sharh Kitab Sunan Abu Dawud, par Abu Suleyman Hamd ibn Muhammad al-Khatabi al-Busti
[16] C-à-d- : Ash-hadu An-Laa Ilaha Illa-Allaah wa Ash-hadu Anna Muhammadan Rasool-Allaah
[17] Kitab Sharh Musnad Abu Dawud par l’Al-Imam Badr Ad-Deen Al-Ayni Al-Hanafi
[18] Imam Dhahabi – Kitaab al-Arsh

Pour qui les Musulmans doivent-ils voter

 

 

Vote_Islam

 

 

Pour qui les Musulmans doivent-ils voter? EN MARCHE, PS, RÉPUBLICAINS, FN, FRONT DE GAUCHE, UPR… La question mérite qu’on s’y attarde car le sujet est important et le résultat de l’élection déterminera notre avenir à tous. Mais en s’attardant sur les élections de cette Dunya (politique), n’avons-nous pas négligé une élection bien plus importante?

A vrai dire, l’élection la plus importante ne se situe pas dans le jeu politique ! Non, une autre élection est en cours et celle-ci est bien plus importante.

En réalité, il n’existe que deux partis : celui d’Allâh et celui de Shaytan. Les Prophètes sont les représentants du parti d’Allâh et Saydinna Muhammad est le dernier d’entre eux ﷺ. Ils sont dotés des plus nobles qualités et vous invitent à les suivre pour leur ressembler et arriver à la Satisfaction d’Allâh et aux récompenses qui en découlent.

De l’autre côté, les shayatins Hommes ou Djinns sont les représentants du parti de Shaytan. Ils sont ceux qui rejettent et combattent l’Islam, les barons de la drogue et de l’alcool, les criminels, les fornicateurs, ceux qui abusent d’autrui et des ressources, les pécheurs… et ils font la promotion de leurs vices pour que vous les rejoignez.

Le programme d’Allâh peut être trouvé dans le Qour’an et dans la Sunnah, tandis que celui du parti de Shaytan se trouve dans le discours, « amusez-vous », « profitez », « faites ce qui vous plait », on trouve ses représentants et ses manifestations à la TV, dans les films, la musique, la pornographie, la drogue, dans les bars, les boites de nuit, dans la rue. etc…

Dans le parti de Shaytan, les gens veulent la renommée, le pouvoir, la richesse, le plaisir… et ils nous utilisent et nous manipulent pour arriver à leurs fins. De l’autre côté, Allâh ne cherche pas une station plus élevée puisqu’Il est déjà le roi de Son Royaume (Mālik-ul-Mulk). Ce qu’Il veut s’est faire de nous des rois dans al-Akhira et dans le Paradis.

Lorsqu’une personne naît, elle grandit et voit beaucoup de choses  autour d’elle comme la richesse, le pouvoir, la renommée, les désirs, etc. Si la personne n’est pas avertie, entraînée et préparée, elle  commencera à participer à ce schéma et ne tardera pas à entrer en compétition dans cette course d’accumulation de pouvoir, de renommée, de richesse, etc. car c’est comme ça qu’elle voit agir les gens tout autour d’elle. Par mimétisme, conformisme ou parce qu’elle imagine qu’il s’agit de l’unique modèle qui existe et qui doit être suivi, cette personne s’empressera à son tour d’entrer dans la course. Tous ces objectifs sont purement liés à ce bas-monde (duniya).

Quel royaume souhaitons-nous atteindre ? Quel est donc celui pour lequel nous devons lutter ? Celui de cette dunya éphémère, remplie de déception, d’épreuves et de scorpions prêts à nous piquer ou bien le royaume d’Allâh éternel, rempli de bénédictions et de récompenses ?

Chaque jour que nous vivons nous sommes dans l’isoloir devant l’urne et en fonction de nos choix nous mettons soit un bulletin pour le parti d’Allâh, soit un bulletin pour le parti de Shaytan. Le Jour du Jugement sera le jour où les bulletins seront comptés et nous serons placés ensuite en compagnie de ceux pour qui nous aurons votés (soit les Prophètes, les Pieux, les Saints …. soit les criminels, les fornicateurs, les voleurs, les pécheurs, les oppresseurs…).

Qu’Allâh nous accorde la compréhension du but et de l’importance de cette vie et qu’Il nous compte parmi ceux qui chaque jour votent pour Son parti et terminent avec Son Agrément.

Le Secret des Amis d’Allâh

 

Secret

 

 

Qu’est ce que l’Islam?

L’Islam [1], en résumé, consiste à avoir de bonnes relations avec Le Créateur (ne pas faire d’association, etc.) et à avoir de bonnes relations avec la création. Quand on parle de la création, on ne parle pas uniquement des Humains ou des Musulmans. En fait, cela inclue toute la création d’Allâh ta’ala et donc l’ensemble des êtres humains (tous) comme par exemple la famille (les parents, les ainés, les enfants, les époux/ses, les ami(e)s…), mais aussi les voisins, les collègues, etc. Cela inclut également les anges, les djinns, les animaux, les plantes et la terre elle-même (l’environnement).

L’Islam consiste à avoir une belle et parfaite relation avec tout cet ensemble, de manière à ce qu’après vous avoir rencontré, tous se souviennent de vous (en bien) et ce pour le restant de leur existence.

Soyons à l’exemple de notre Prophète Muhammad ﷺ qui était d’une intégrité, d’une compassion, d’une honnêteté, d’une générosité et d’une bonté extraordinaire avant même qu’il ne devienne un Prophète, au point que lorsque sa Prophétie fut annoncée, certains qui l’avaient fréquenté auparavant se sont convertis de suite (comme as-Saib ibn Yazid رضى الله عنه) car ils étaient aptes à témoigner de la droiture extraordinaire de cet homme qui ne pouvait en aucune manière être un menteur, car il jouissait des qualités humaines les plus nobles. De sa relation avec les créatures, ils pouvaient comprendre qu’il avait les qualités requises pour assumer avec perfection la transmission d’une Révélation Divine.

Rappelons-nous et méditons sur la parole du Prophète ﷺ qui a dit : « Par Allah ! N’est pas croyant ! Par Allah ! N’est pas croyant ! Par Allah ! N’est pas croyant ! » Les Compagnons lui demandèrent alors de qui il était question, ce à quoi il répondit : « Celui dont le voisin n’est pas à l’abri de ses méfaits. ».  [2] Dans une autre version : « Ne rentre pas au Paradis celui dont le voisin n’est pas à l’abri de son mal. » [3].

Untel peut avoir une grande barbe, se vanter d’avoir fait le hajj, d’avoir beaucoup de connaissances, de beaucoup prier, etc., mais s’il ne respecte pas les droits de son voisin d’une manière ou d’une autre, il n’est pas un croyant parfait et accompli ; sa foi est faible.

Avoir un habit de policier ne suffit pas pour faire de vous un policier, c’est juste des vêtements. Si votre comportement est celui d’un bandit, vous n’êtes pas un véritable policier, même si vous portez l’habit et c’est ce que voulait dire saydunna Rassoul Allâh ﷺ lorsqu’il a dit : « Par Allah ! N’est pas croyant ! » Certain(e)s portent les habits de la piété, mais à l’intérieur ce sont des diables que l’on trouve. Il s’agit d’une forme d’hypocrisie.

Il est important que le croyant comprenne que l’Islam se résume donc à ces deux axes :

1/ Une bonne relation avec le Créateur,  Allâh ta’ala.
2/ Une relation respectueuse, pacifique et pleine de compassion, avec la création d’Allâh.

Souvenons-nous également des enseignements du Prophète Muhammad ﷺ qui a dit :

« Un Musulman est celui dont les Musulmans sont à l’abri (du mal) de sa langue et de sa main (…) » (Sahîh de Muslim et de Boukhari). Dans une autre version « celui dont les gens sont à l’abri (du mal) de sa langue et de sa main (…) » (Riyad as-Salihin)

Dans un autre Hadith, Rassoul Allâh déclare que le (véritable) Musulman est celui qui ne s’en prend pas aux biens ni à l’honneur d’autrui.

Voilà le véritable mu’min, celui qui préserve l’honneur des gens, qui ne parle pas contre eux, qui ne médit pas sur eux, ne les calomnies pas, n’est pas méchant avec eux, ne fait pas des choses dans leur dos, qui respecte leurs femmes, leurs filles, etc. Mais également, celui qui ne s’en prend pas aux biens, aux richesses ou à l’argent autrui, celui qui ne conspire pas pour nuire financièrement aux gens ou au gouvernement (l’argent public).

 

Le Secret des Amis d’Allâh (al-Awliyâ) dans leur relation avec la Création

Quand vous traitez avec la création d’Allâh , c’est-à-dire, quand vous avez des interactions avec la création d’Allâh et avec les gens, en réalité vous traitez avec Allah ‘azawajal et avec Son Messager ﷺ et non avec la personne. Tout ce que vous faites aux gens, la manière dont vous vous comportez, en bien ou en mal, en réalité c’est à Allâh et à Son Messager que vous le faites. C’est un test.

Dans un Hadith, le Prophète a dit (dans le sens) que quand quelqu’un cause du tort à un Musulman, c’est à lui (au Messager) qu’il cause du tort et celui qui lui cause du tort (au Messager), c’est à Allâh qu’il cause du tort. La prochaine fois que vous causez du tort à quelqu’un, que vous lui faites du mal, que vous vous moquez de lui, rappelez-vous que la flèche de la déception et du mal (commis) ne va pas s’abattre sur cette personne, mais qu’elle va s’abattre à Médine dans le tombe de quelqu’un, nommé Prophète Muhammad ﷺ. La personne à qui vous avez à faire n’a jamais été le propos (l’objectif), le propos est de vous tester, mais Allâh ne vient jamais sous une forme humaine, et le Prophète ne traite pas avec tout le monde. À travers la Ummah, les gens sont testés.

De la même manière, le Prophète Muhammad ﷺ a dit (dans le sens) :

«  Après mon départ (physique), lorsque je serai dans la tombe ; si quelqu’un rend heureux quelqu’un ou l’aide, l’apaise et lui rend le cœur heureux (joyeux), cette personne rend mon cœur heureux (joyeux) dans la tombe. »

Si vous voulez voir comme les Awliyâ et traiter avec les gens comme ils le font, sachez qu’ils pensent qu’ils traitent avec Rassoul Allâh ﷺ.

Selon un Hadith de Rassoul Allâh, la médisance (ghayba) est pire que la fornication (zina). Lorsque les Compagnons demandèrent pourquoi, il répondit que celui a commis zina, son sort dépend d’Allâh, et il peut se repentir et Allâh lui pardonne, tandis que celui qui a commis ghiba, il n’est pas pardonné jusqu’à ce que celui contre lequel il a médit lui pardonne. Zina et ghiba sont tous deux de très grands péchés, mais pour ghiba, sans le pardon de la victime, le péché demeure et n’est pas pardonné.

Quand vous traitez avec les gens, vous traitez avec Allâh Lui-même, mais vous pensez que vous traitez avec les gens (famille, collègues, voisins…). Dans un Hadith Qudsi, Allâh a dévoilé cette réalité pour nous expliquer. Le Prophète Muhammad ﷺ a dit que le Jour du Jugement, Allâh subhanu wa Ta’ala dira aux gens :

« – O fils d’Adam ! Je suis tombé malade et tu ne M’as pas visité.
– O Seigneur, dit l’homme, comment aurais-je pu Te visiter Toi qui est le Seigneur des mondes ?
– Ne sais-tu pas, reprit Allâh, qu’un de mes serviteurs était malade et tu ne l’as pas visité ? Ne sais-tu pas que si tu l’avais visité tu M’aurais trouvé auprès de lui ?

– O fils d’Adam ! J’avais faim et tu ne M’as pas nourri !
– O Seigneur, comment aurai-je pu Te nourrir alors que Tu es le Seigneur des mondes ?
– Ne sais-tu pas qu’un de mes serviteurs t’a demandé à manger et tu ne l’as pas nourri ? Ne sais-tu pas que si tu l’avais nourri tu aurais trouvé ta nourriture auprès de Moi ?

– O fils d’Adam ! Je t’ai demandé à boire et tu ne M’as pas abreuvé !
– O Seigneur, comment aurais-je pu T’abreuver alors que Tu es le Seigneur des mondes ?
– Mon serviteur t’a demandé à boire et tu ne l’as pas abreuvé ; si tu l’avais abreuvé, tu aurais trouvé ta boisson auprès de Moi. » [4]

Allâh est exempt de besoins comme boire, manger, etc. mais Il vous teste à travers les gens.

Afin que vous ne soyez pas surpris, comme cette personne, au Jour du Jugement dernier, la prochaine fois que vous traitez avec une personne, quelqu’un de votre entourage, dans votre maison, quelqu’un en difficulté, pensez-y à deux fois, ou plutôt pensez-y cent fois, car en réalité ce n’est pas avec cette personne que vous traitez, mais avec Allâh ! Si vous ne traitez pas correctement cette personne, Allâh considérera que vous l’avez mal traité. Cette personne n’est qu’un stratagème pour vous tester, car la création est créée pour vous tester et voir vos réactions.

Les amis d’Allâh (Awliyâ), les savants de l’Islam, les ‘Ulama rabbaniyyin, ils comprennent ce fait et avec cette base ils traitent avec les gens. C’est la raison pour laquelle leur Akhlaq (bonne éducation, moralité) est vraiment élevé, excellent. Ils voient cette réalité.

Cet enseignement ne doit jamais quitter vos esprits et à chaque fois que vous traitez avec une personne vous devez vous rappeler que c’est avec Allâh et Son Messager que vous traitez en réalité.

Une fois, le Prophète Muhammad ﷺ a dit (dans le sens) : « Allâh vous a envoyé un cadeau ». Les Compagnons le questionnèrent pour savoir de quoi il était question. Rassoul Allâh répondit : « Une personne, un mendiant, quelqu’un dans le besoin, en difficulté qui vient vous demander quelque chose, de l’aide, cette personne est un cadeau d’Allâh qui vous est envoyé ».

Les Compagnons ont pu témoigner que quoiqu’il fût demandé au Prophète, ils ne l’ont jamais entendu refuser. S’il pouvait, il donnait, sinon il promettait de donner quand il pourrait, ou il priait, ou il restait silencieux, souriant, ou il invoquait pour la personne, mais il ne disait jamais non à celui qui venait vers lui alors qu’il était dans le besoin, car il s’agit d’un cadeau d’Allâh.

Aujourd’hui, nous condamnons les gens dans le besoin, parce qu’ils demandent et qu’on pense qu’ils pourraient faire autre chose pour s’en sortir, etc. Ce comportement constitue une grave atteinte envers le cadeau que nous envoie Allâh et ne cela ne peut être récompensé par Ses bénédictions.

Il y a des gens qui à l’extérieur ou devant les autres ont un très bon comportement, mais par ex. à la maison la personne se comporte mal, elle jette des choses à travers la pièce, elle crie, fait preuve de violence, elle n’adopte pas un bon comportement avec ses enfants, sa femme ou son mari. Ceci n’est rien d’autre que de l’hypocrisie.

Sheykh Abd al-Qadir al-Jilaniyy (rahimahou Allâh) a dit : « Si un croyant se trouve dans la même pièce qu’une mouche, celle-ci doit se sentir en sécurité en sa compagnie ».

Il est scientifiquement prouvé que les arbres ressentent des choses, comme lorsqu’on les agresse, on sait qu’ils réagissent et qu’ils peuvent communiquer entre eux. Si un véritable Musulman, un vrai croyant, marche à travers les arbres, ceux-ci se sentiront en sécurité, ils n’auront pas peur que cette personne leur casse des branches, arrache leurs feuilles gratuitement, etc.

Le Messager d‘Allâh ﷺ a dit (dans le sens) : « Même si vous êtes en guerre, n’abattez pas un seul arbre, ne faites pas de mal aux femmes, ni aux enfants, ni aux vieillards, ni aux travailleurs (commerçants, libraires, agriculteurs…) ni aux hommes de religion qui ne doivent nullement être inquiété ainsi que leurs lieux de culte, et ne détruisez pas les constructions » [5] Voilà le comportement du Musulman en état de guerre, imaginez donc le comportement qu’il doit adopter en état de paix !

Le Prophète Muhammad ﷺ avait une fille qu’il aimait énormément et qui se nommait Fâtima az-Zahra (radhia Allâhou ‘anha). Un jour, à Médine, ville où vivaient également des Chrétiens et des Juifs et dont le Prophète était le gouverneur, on entendit les cris d’une jeune fille qui se débattait. Il s’agissait d’une jeune juive que d’autres juifs, des voyous, tentaient d’emmener de force dans un endroit. Ces gens pensaient que comme ils étaient juifs ils pouvaient faire ce qu’ils voulaient avec leurs coreligionnaires. En entendant les cris, Saydunna Muhammad ﷺ sortit et alla à leur rencontre et leur demanda : « Qu’êtes-vous donc en train de faire ? Arrêtez de suite ! » Ils répondirent : « Tu n’as pas à te mêler de cela Ô Muhammad, nous ne croyons pas en toi comme un Prophète, nous avons notre propre religion, c’est une fille de chez nous. » Le Messager d ‘Allâh ﷺ répondit alors (dans le sens) : « Toute fille vivant à Médine, je la considère comme ma fille Fâtima az-Zahra, vous n’êtes pas en train de prendre une des vôtres, vous êtes en train de prendre Fâtima ! Laissez-la partir ou vous serez puni », ce qu’ils firent.  Voilà le caractère qu’avait le Prophète, même avec des gens qui ne croyaient pas en lui, et il agissait ainsi avec toute la création.

Il existe une plante purifiante qui est connue pour purifier et filtrer l’eau sale dans laquelle elle se trouve en eau propre et potable. C’est ainsi que le cœur du Musulman, du vrai croyant doit être, comme cette plante. Même si du mal vient à lui, il le transforme en bien. Voilà ce qu’est la purification (at-Tazkiyyah), enseignée par les shuyukh (du Tasawwuf), qui placent (par la volonté d’Allâh) cette plante pas à pas dans votre corps, votre cœur et votre esprit, afin de transformer votre intérieur et que vous puissiez être bénéfique à la création et ainsi obtenir la réussite dans l’objectif que tout Musulman se fixe : l’obtention de la satisfaction d’Allâh.

Notes :

[1] Article inspiré d’un Dars de Mawlana Ahmad Dabbagh – hafidhuLlâh –
[2] Sahîh de Boukhâri
[3] Sahih de Muslim
[4] Sahih de Muslim, n°171
[5] Cela fait partie de la charte de la guerre en Islam.