Par Sheikh Muhammad Sayyid al-‘Alawî al-Mâlikî
Parmi les savants de la communauté musulmane, les Ash’aris sont les imams d’éminents maîtres de la guidance, dont la connaissance a rempli le monde d’est en ouest, et dont les gens ont unanimement reconnu l’excellence, l’érudition, et la piété.
Ils sont constitués de savants sunnites de premier ordre et des « phares » les plus brillants, ils sont ceux qui se sont opposés à l’excès commis par les Mu’tazilites. On compte parmi eux les plus grands imams du Hadith, du Fiqh et de l’Exégèse Coranique comme le Sheikh al-Islam Ahmad ibn Hajar ‘Asqalani (d. 852/1449
Le Sheikh des érudits de l’islam sunnite, l’Imam an-Nawawi (d. 676/1277), auteur de « Sharh Sahih Muslim» et de bien d’autres célèbres ouvrages [3], était Ash’ari.
Le maître des exégètes du Coran, l’Imam al-Qurtubi (d. 671/1273), auteur de « Al-Jami ‘li ahkan al-Qur’an », était Ash’ari.
Sheikh al-islam Ibn Hajar Haytami (d . 974/1567), qui a écrit « al-Zawajir » un iqtiraf al-kaba’ir », était Ash’ari.
Le Sheikh de la Loi Sacrée (Fiqh) et du hadith, l’irréfragable autorité Zakariyya Ansari (d. 926/1520), était Ash’ari.
De même l’Imam Abu Bakr Baqillani (d. 403/1013), l’Imam ‘Asqalani; l’Imam Nasafi (d . 710/1310); l’Imam Shirbini (d. 977/1570); Abu Hayyan Tawhidi, auteur de l’éxégèse Coranique « al-Bahr al-muhit »; l’Imam Ibn Juzayy (d. 741/1340), auteur de « al-Tashil fi ‘al-Ulum Tanzil », tous ces imams et bien d’autres encore, étaient des Ash’aris
Si nous voulions énumérer tous les grands savants du Hadith, de l’Exégèse Coranique, et de la Loi Sacrée (Fiqh) qui ont été des imams Ash’aris, la tâche nous serait difficile et il faudrait des volumes uniquement pour recenser ces illustres personnalité dont la science a rempli la terre d’est en ouest.
Et il nous incombe de rendre le mérite lorsque ce mérite est dû, en reconnaissant la valeur de ceux dont la connaissance et la vertu ont servi la Sharî`ah du plus Grand des Messagers (salallahou ‘alayhi wassalaam).
Que pouvons nous espérer de bon si nous contestons nos grands savants et vertueux aînés en les accusant de déviance et d’égarement?
Devrions-nous espérer qu’Allâh nous donne le bénéfice de leur science alors que nous croyons qu’ils étaient déviants et égarés?
Je vous le demande, y a-t’il un seul savant musulman contemporain, parmi les docteurs et les plus brillants érudits, qui ait apporté autant que Ibn Hajar ‘Asqalani ou l’Imam an-Nawawi ? Y en a-t’il un seul qui ait rendu autant service à la pure Sunnah Prophétique que ces deux nobles imams (Qu’Allâh les comble de Sa miséricorde et leur accorde la félicité)?
Comment pourrions-nous les accuser de déviance eux et tous les Ash’aris alors que nous avons tant besoin de leur science?
Comment pouvons-nous prendre d’eux s’ils sont dans l’erreur?
C’est la raison pour laquelle l’Imam ibn Shihab az-Zuhri (d. 124/742) à dit : » Cette science est une religion, alors regardez bien de qui vous prenez votre religion « .
Les opposants aux Ash’aris ne pouvaient-ils pas se contenter de dire, » En interprétant les Attributs Divins, ils ont eu un raisonnement (ijtihâd) erroné, il aurait été meilleur pour eux de ne pas le faire, qu’Allâh leur fasse miséricorde « [4]; au lieu de les accuser de déviance et d’égarement, ou de s’opposer vigoureusement à ceux qui les considèrent parmi les Sunnites?
Si les imams an-Nawawi, al-‘Asqalani, al-Qurtubi, al-Baqillani, al-Fakhr al-Din al-Razi, al-Haytami, Zakariyyah al-Ansari, et de nombreux autres parmi les plus éminents savants et les illustres érudits ne sont pas du nombre des Sunnites, alors qui au juste en fait parti?
J’invite sincèrement tous ceux qui appellent à cette religion ou qui œuvrent dans le domaine de la propagation de l’islam à craindre Allâh en respectant l’honneur de la Communauté de Muhammad. Nul bien ne nous sera octroyé jusqu’au Jour Dernier, si nous ne parvenons pas à reconnaître la valeur et l’excellence de nos savants. «
Pour conclure, ceux qui ont véritablement suivi le Prophète et ses compagnons (qu’Allah soit satisfait d’eux tous) depuis prêt de 1400 ans sont les Sunnites (Ahl al-Sunna wa’l Jamâ’ah).
En résumé, ce groupe sauvé est composé aujourd’hui de ceux qui suivent les Imams Abu’l Hassan al-Ash’ari et Abu Mansur al-Maturidi dans la croyance (‘Aqeedah), et qui adhèrent à l’une des quatre écoles de jurisprudence – Hanafi , Maliki, Shafi’i et Hanbali.
Il s’agit du groupe qui tout au long de l’histoire islamique a eu le plus grand nombre d’adeptes (as-Sawad-al-Az’am) comme en attestent les preuves tirées du Qour’an et des hadiths, il restera majoritaire jusqu’à ce que l’Heure soit établie, insha Allâh.
Notes :
[1] Sheikh Mohammad Ibn `Alawî Al-Mâlikî est né en 1943 à la Mecque Honorée, au sein d’une famille prestigieuse issue de la progéniture de l’Imâm Al-Hasan Ibn `Alî Ibn Abî Tâlib – que Dieu les agrée – et connue pour une longue tradition au service de l’Islam. A l’âge de 15 ans il enseignait déjà les livres de Hadith et de Fiqh à la Mosquée Sacrée de la Mecque aux autres étudiants, et ce sur ordre de ses maîtres. Après avoir terminé son éducation traditionnelle dans sa ville natale, son père l’envoya à al-Azhar, en Égypte, où il poursuivit ses études, et devint, à l’âge de 25 ans, le premier et le plus jeune Saoudien à obtenir son doctorat au sein de cette université. Sa thèse sur le hadith fut excellente et très appréciée par les éminents ulémas d’al-Azhar de l’époque, dont l’imam Abu-Zahra.Il enseigna à la Faculté de Sharî’ah à l’Université d’Umm Al-Qurâ à la Mecque entre 1390 et 1399 A.H. Son activité dépassa le cadre de l’enseignement à la Mosquée Sacrée pour inclure des allocutions et des prêches diffusés par la radio publique Saoudienne et par la radio du Message de l’Islam (Nidâ’ Al-Islâm). Par ailleurs, il ouvrit un centre d’enseignement dans sa maison qui attira près de six cents étudiants venus de divers pays, notamment de l’Asie de Sud Est et du Yémen. Il fut élu à la tête du jury du concours international de mémorisation du Noble Coran entre 1399 et 1401 A.H. Il présida plusieurs sessions de la Conférence de l’Imâm Mâlik qui se tient tous les ans au Maroc. Il se rendit dans nombre de pays musulmans où il donna diverses conférences, notamment en Asie de l’Est où l’on compte plus d’une trentaine d’écoles, d’instituts et de mosquées pilotés par le Sheikh et bénéficiant de son concours dans l’élaboration de leurs programmes pédagogiques et pour l’obtention de bourses d’études financées par divers bienfaiteurs à l’intérieur et à l’extérieur de la monarchie Saoudienne.
Lire sa biographie complète ici : Sheykh Muhammad Sayyid al-‘Alawî al-Mâlikî
[2] Qour’an, Sourate 68 – Versets 35 et 36
[3] On peut citer le celébrissime Riyad as-Salahin (Le Jardin des Vertueux)
[4] Par cette parole le sheykh al-Maliki ne veut pas dire que les Ash’aris se sont trompés en faisant l’interprétation, il montre simplement aux détracteurs quel aurait été le bon comportement à adopter.