Le voile face à un père ou beau père non musulmans par H. Karamali


La femme doit-elle se voiler en face de son père ou beau-père non musulmans?

 
Réponse de
Sheykh Hamza Karamali

 

hijab-contour

 

Au Nom d’Allah, le Tout-Miséricordieux, le Très-Miséricordieux,

Shaykh Nuh Keller (qu’Allâh le préserve) interrogea Sheykh Habib Zain b. Ibrahim al-Sumayt [1] (qu’Allâh le préserve), l’un des grands parmi les Fuqaha (juriste) de l’école Shafi’ite de notre époque, par une question quasi identique.

 

En 1996, il lui envoya une istifta (demande de Fatwa), lui demandant si oui ou non il est permis à la femme de dévoiler sa tête en face de son beau-père ou de sa belle-mère s’ils ne sont pas musulmans. Habib Zain donna la réponse suivante :


Au Nom d’Allâh, le Tout-Miséricordieux, le Très-Miséricordieux,

Ô Allah, je t’implore de m’accorder le succès dans ma réponse et de conseiller ce qui est correct.

Il est bien connu que le père du mari de la femme est l’un des proches parents (mahram) à travers un lien de mariage (musaharah). Les savants de fiqh (fuqahâ) ont explicitement déclaré que la partie du corps de la femme à cacher (awrah) en face de ses proches parents (mahram) est ce qui se situe entre le nombril et les genoux, qu’il s’agisse de proches parents, en vertu de la lignée, de l’allaitement, ou du mariage. Le fait que le proche parent soit musulman ou non ne crée aucune différence. Si c’est le cas avec un proche parent de sexe masculin, comme le père du mari, alors a fortiori c’est le cas également avec un proche parent de sexe féminin, comme la mère du mari. La réponse à votre question peut être connue à partir de cela, c’est-à-dire, qu’il est possible pour la femme de découvrir sa tête et tout le reste, sauf pour ce qui est entre le nombril et les genoux en face des parents non-musulmans de son mari.


Le grand savant (‘allamah) Ibn Hajar a dit dans le Tuhfa, en commentant ce texte d’al-Minhaj :

Il n’est pas permis de regarder ce qui se situe entre le nombril et les genoux de son proche parent (mahram), voir tout autre partie du corps est permis.

 

Ibn Hajar commente : à condition qu’il n’y ait aucun désir (shahwah), et même s’il est non-musulman, en raison de l’étroite relation (mahramiyyah) qui rend illégal le mariage, cela est comme s’il s’agissait de deux hommes ou deux femmes.


On peut toutefois déduire de ce qu’ils ont dit que cette licéité dépend de deux conditions :

1/ qu’il n’y ait pas de désir (shahwah) ou crainte de fitna,

2/ que les proches parents non-musulmans ne soient pas de ceux qui pensent qu’il est permis d’épouser des proches parents, si il est d’un peuple qui croit cela, comme les adorateurs du feu (majus), il n’est pas permis pour lui de regarder ou d’être seul (khalwah) avec elle en raison de ce qui a été mentionné dans le commentaire d’Ibn Qasim (sur le Tuhfa).


Et Allah sait mieux.

Cela a été écrit par le serviteur de la Science sacrée, Sheykh Zain b. Ibrahim al-Sumayt.


J’ai traduit le texte ci-dessus à partir d’une photocopie de la réponse manuscrite d’al-Habib Zain (qu’Allâh le préserve) que j’ai en ma possession.

Sheykh Hamza Karamali

Traduit par le frère Bilal. G (Qu’Allâh le bénisse)

 

Notes :

[1]
Sheykh Al-Habîb Zayn Al-‘Abidîn Ibn Ibrâhîm Ibn Sumayt surnommé par ses disciples « le gardien du savoir des prédécesseurs » est un Juriste Shafé’ite formé à Hadramout au Yémen. Il est l’imam en matière de Jurisprudence et de fatwa au sein de l’école Ba’Alawi dans la péninsule arabe. Le Sheykh est né en 1942 en Indonésie. Etudiant il s’initia à de nombreuses sciences (Jurisprudence, Tajwid, grammaire arabe, rhétorique, Tassawuf, etc…) auprès de maîtres distingués parmi les Shouyoukh Ba ‘Alawis. Après de longues et studieuses années d’études le Sheykh reçu l’autorisation de porter l’honorable charge de la transmission. Le Sheykh a ainsi passé 20 années à enseigner et prêcher dans la ville d’Al-Bayda.  Il a ensuite rejoint le Centre d’étude Islamique « Ribat » de Médine afin d’y enseigner, de participer à son développement et à sa gestion. Convaincu du besoin de rechercher le savoir du berceau jusqu’au tombeau, il n’hésita pas à s’instruire auprès de savants médinois (Science des fondements, langue arabe, etc… ). Sheikh Zayn Ibn Sumayt continue à œuvrer dans le champ de l’enseignement islamique et de la prédication, entouré de l’amour de ses disciples et du respect des Shouyoukh Bâ ‘Alawîs qui le comptent parmi leurs juristes les plus saillants dans l’ère contemporaine.